Banc d`essai Manger Z 109 Tone Audio (trad)
Transcription
Banc d`essai Manger Z 109 Tone Audio (trad)
S’il me fallait décrire la Manger Zerobox 109 en un mot ce serait : minimaliste. Le mot suivant serait : qualité. Ce sont de magnifiques enceintes et la paire que j’ai testé, en finition bois de rose, était munie d’une jolie grille très transparente, mais je trouve le haut-parleur Manger tellement superbe que si elles étaient miennes, je les laisserais sans les caches. Difficile à voir au premier coup d’œil à cause du veinage de l’essence de bois du coffret, les faces latérales de l’enceinte sont très légèrement hors d’équerre avec la façade de sorte qu’elles ne sont pas parallèles entre elles, aidant en cela un meilleur contrôle des résonances internes. Ce qui laisse à penser de la précision nécessaire au travail de découpe en onglet hors des standards habituels. Dans le passé, plus d’un concepteur s’est essayé à utiliser ce haut-parleur unique, Manger, dont la fiche technique décrit le fonctionnement davantage comme un haut-parleur à membrane plane plutôt qu’un haut-parleur à ruban ou un électrostatique mais dont les résultats en seraient un mélange. Comme grand amateur d’enceintes électrostatiques, très sensible à l’image sonore et à la réponse dans les hautes fréquences, j’ai toujours été intrigué par le potentiel de ce haut-parleur. À l’annonce que Manger fabrique ses propres enceintes, mes sens se mirent en éveil et je fus très impatient d’essayer une paire. Qui d’autre que le constructeur du haut-parleur pouvait le mieux utiliser ce haut-parleur MST ? Mise en place Les Zerobox furent ainsi placés sur une paire de pieds Sound Anchors qui furent comblés de sable pour obtenir un support stable. Plus les pieds sont lourds, mieux c’est pour les enceintes. Étant donné la très grande rapidité du haut-parleur Manger, on m’avait suggéré que les amplificateurs à tubes ne feraient pas la meilleure association avec les Zerobox 109 et je m’y suis tenu. Le MST est couplé à un woofer de 20 cm à 140 Hz, pour une impédance nominale de 4 ohms, qui étend la réponse grave jusqu’à 40 Hz à –3 dB. J’ai obtenu des résultats fantastiques en associant ces enceintes au nouveau F3 de Nelson Pass, au Premier 350 de Conrad-Johnson et au nouveau Boulder 850. L’ampli Pass fut excellent pour des écoutes à faible niveau et, malgré la sensibilité de 89 dB des Zerobox, serait capable d’un niveau sonore assez élevé dans un petit local d’écoute. Mais c’est grâce aux grandes possibilités en courant du Conrad-Johnson et du Boulder, de leur rapidité et de leur capacité à contrôler le registre grave que les enceintes ont résonné avec une ampleur bien supérieure à leur dimensions. Vous souhaiteriez quand même les associer à un amplificateur à tubes pour une touche supplémentaire de chaleur ou de romantisme ? Pas de problème ! L’échange du préamplificateur Boulder par l’Aesthetix Callisto propose une reproduction différente mais tout aussi agréable. Mais si vous avez un amplificateur à tubes, je vous suggère une écoute approfondie ou plus simplement d’envisager passer à une amplification à transistors. Écoute J’ai à chaque fois été impressionné par la résolution avec laquelle les Zerobox reproduisent les plus petits détails ou les petits signaux qui contribuent à la spatialisation. L’écoute de Chicago V, épouvantable dans sa version vinyle, fut magnifique dans la version CD remastérisée. Sur ce disque, à la texture de l’arrangement assez complexe, les détails du montage de ce « gros son », furent bien mis en valeur et dans les trois dimensions. La qualité qui tient de la magie d’Abandoned Luncheonette d’Hall & Oates doit beaucoup à la résolution de ces enceintes. En allant plus directement à des disques enregistrés au cours de ce siècle, j’ai passé de longs moments à l’écoute de Soirée Musicale à Aimola (patrie de Jean Sibelius), les Œuvres pour Violon etPiano par Pekka Kuusisto et Heini Karkkainen. Les Zerobox firent honneur à la texture et à la complexité des instruments si difficile à capturer lors d’un enregistrement au point d’en restituer les timbres de façon véridique. Diamonds and Dust de Bruce Springsteen, un autre de mes rares disques vocaux favoris, m’a simplement démontré combien ces enceintes furent naturelles dans mon local. Ne pensez pas pour autant qu’elles ne sont dévolues qu’à ce type de musique ; je les ai alimenté d’un passage test de Heavy Metal à casser les oreilles, qu’elles ont reproduit admirablement. Elles sont capables d’un niveau sonore élevé si disposez d’une amplification propre et musclée. Limitations mineures La seule véritable limite de ces enceintes est le manque de niveau en dessous de 35 Hz. Selon le type de musique écoutée, cette lacune peut d’ailleurs n’être en rien un inconvénient. Même à leur prix, je ne reprocherais pas ce petit manque dans le registre le plus grave, surtout si je tiens compte de la qualité fantastique de tout le reste du spectre sonore. J’ai passé un peu de temps à les associer aux extraordinaires REL B2 pour obtenir un système qui descende jusqu’à 20 Hz. Je vous recommanderais fortement de faire comme je l’ai fait : passer beaucoup de temps en leur compagnie à revisiter votre collection de disques et, si vous les aimez, de les compléter ensuite par un caisson de grave. Elles présentent encore un très léger embonpoint dans le médium, confirmé d’ailleurs par les propres mesures de Manger ; excès cependant insuffisant pour parler de coloration. Une simple et discrète mise en avant qui passe complètement inaperçue avec la plupart des enregistrements, mais un peu plus sensible à l’écoute lorsque l’enregistrement possède la même coquetterie. Conclusion Même si je n’avais pas une fille à envoyer au collège quelques années, je ne pourrais pas acheter chacune des magnifiques paires d’enceintes que je vois passer à Tone HQ. Les Manger Z 109 est l’une de mes préférées. Une paire qui a décroché notre plus haute recommandation !