Alban Richard et Alla Francesca « Nombrer les étoiles », au Centre

Transcription

Alban Richard et Alla Francesca « Nombrer les étoiles », au Centre
Avril 2016 - Alain Lambert – Pour le spectacle NOMBRER LES ÉTOILES
Alban Richard et Alla Francesca « Nombrer les étoiles », au Centre
chorégraphique national de Caen
Une sorte de « smurf » médiéval, mais sans tempo syncopé, tout en gestes déliés. Juste du chant
déclamé et accompagné à la harpe-psaltérion et à la vièle à archet par l'ensemble Alla Francesca,
remarquable par sa musicalité et sa présence (Brigitte Lesne, Vivabiancaluna Biffi et Christel Boiron).
Des textes des troubadours et trouvères jusqu'à Guillaume de Machaut, qui représente la moitié du
programme, et dont la ballade Nes que on pouroit les étoiles nombrer, chantée presque à la fin,
donne le titre du spectacle.
Un concert dansé donc, car tous les mouvements des danseurs se font sur la base du chant
déclamé, des structures des poèmes, des respirations des chanteuses, de leur position dans
l'espace scénique, des gestes des musiciennes. Aussi sur le sens de l'amour courtois ou de l'amour
de loin (Jaufré Rudel), pour une dame inaccessible du point de vue social (ou un damoiseau, il y a
un canso de la comtesse de Die) et qu'il s'agit d'approcher tout en l'évitant, ce que les pas de deux,
trois, quatre ou cinq matérialisent dans les déplacements fluides et les rencontres furtives et
distanciées des corps et des regards. Une sorte de langage des signes pour un amour muet, quand
les amants sont trop proches pour se parler et s'étreindre.
Avec quand même pour les corps silencieux deux moments en duo avec respirations et souffles
suramplifiés, très étonnants dans leur animalité défoulée. Et un autre moment, sur le même
principe mais à cinq, comme une transe d'abord orgasmique puis asphyxiée et désarticulée,
prolongée par une musique électro (de Félix Perdreau) grondante, bruyante, éblouie de lumière
aussi.
Avant le retour au silence, assourdissant et tamisé, et le dernier duo clôt par la ballade titre. Enfin,
un trio a capela, un rondeau de de Machaut, chante l'oubli (des danseurs partis ?) et annonce le
noir définitif.

Documents pareils

Logiciels Agréés par la Commission de pilotage de la

Logiciels Agréés par la Commission de pilotage de la C'est un sacré danseur ! Il adore la musique ... et faire des bêtises ! Réussis les activités de lecture et de calcul et gagne de nouvelles décorations pour son igloo et de nouveaux jouets. Pr...

Plus en détail