Conservatoire National des Arts et Métiers
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Conservatoire National des Arts et Métiers Chaire de BANQUE Document de recherche n° 23 Rentes viagères : une imposition mal fondée et excessive Professeur Didier MAILLARD1 Avril 2010 Avertissement La chaire de Banque du Conservatoire National des Arts et Métiers met à la disposition du public, sur son site, des documents présentant le résultat de recherches menées en son sein, à des fins d’information, de diffusion des connaissances et d’échanges dans les domaines visés. Bien que le plus grand soin ait été apporté à la collecte des informations et à leur traitement, les documents et éléments graphiques publiés sur ce site sont fournis en l’état et sont susceptibles de contenir des inexactitudes ou des erreurs. Les auteurs sont susceptibles d’apporter à tout moment des modifications et améliorations au contenu des documents diffusés. 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Les citations sont permises à condition que soient mentionnés clairement et explicitement les auteurs, la chaire de Banque du CNAM et les coordonnées du site sur lequel les documents sont disponibles ; et que les citations ne soient faites qu’à des fins informatives et non commerciales. 1 – Introduction Une motivation puissante de l’épargne et de la constitution de patrimoines est le report de revenu consommable de la période d’activité vers un âge plus avancé où l’activité économique de la personne est réduite ou nulle. Ce n’est pas la seule motivation de l’épargne – il y a aussi la précaution à plus court terme et le désir de transmettre à des héritiers à plus long terme -, mais elle compte assurément parmi les toutes premières. Dans cet acte de report d’une consommation vers un futur où elle sera plus appréciée parce que plus essentielle, les personnes font face à un risque viager, en l’occurrence le risque de vivre trop longtemps. Elles pourraient se trouver alors dans une situation où leur niveau de vie serait fortement réduit, par rapport à leur niveau de vie passé et par rapport à leurs attentes. Dans le cas d’un décès au contraire trop précoce, elles laisseraient des héritages supérieurs à leurs souhaits. La rente viagère, qui conduit à recevoir la contrepartie de son épargne sous la forme de flux réguliers jusqu’au décès, est un outil indispensable pour rendre efficace l’acte d’épargne répondant à cette motivation. Le mécanisme présente aussi une forme d’externalité positive : le fait que des individus recourent à la rente viagère réduit le risque qu’ils soient dans le besoin et réduit donc le risque pour des tiers, la famille ou la communauté nationale, de devoir y pourvoir. 1 L’auteur remercie Michel FROMENTEAU, Professeur au Conservatoire national des arts et métiers, titulaire de la chaire d’Actuariat, pour ses commentaires. 1 Les rentes viagères sont communément taxées, selon deux types de modalités. Dans la première modalité, le capital aliéné provient de revenus d’activité avant impôt, et les rentes sont imposées grosso modo comme un revenu d’activité. C’est ainsi que fonctionnent les régimes de retraite par capitalisation dans les pays où ils existent (le capital aliéné correspond aux contributions annuelles aux régimes), des régimes tels que la Préfon, le PERP et le Perco en France, et aussi, en transposant2, les régimes de retraite par répartition. Ce régime fiscal est globalement celui de la neutralité : l’imposition du revenu d’activité n’est pas éludée, mais différée. On montre que si les taux d’imposition à l’entrée et à la sortie sont identiques, le rendement de l’épargne ne subit pas de réduction due à la fiscalité3. Dans la seconde modalité en revanche, les rentes viagères – qualifiées en France de « rentes à titre onéreux »- ne sont pas épargnées par l’impôt bien que constituées à partir de revenus ayant déjà subi l’impôt. La règle générale est en effet d’imposer le rendement de l’épargne (qualifié fiscalement de revenu du capital quand il a la forme d’un loyer, d’un intérêt ou d’un dividende, ou de plus-value quand il prend cette forme). Pour tenir compte du fait qu’une partie de la rente est simplement la restitution du capital, comme l’est par exemple le remboursement du principal d’une obligation, la règle française est d’imposer une fraction de la rente à l’impôt normal sur le revenu (et aux prélèvements sociaux afférents), fraction définie de façon conventionnelle en fonction de tranches d’âge à la liquidation de la rente. Ce document de recherche analyse les conséquences de ce régime d’imposition sur le rendement effectif après impôt de l’épargne. Les taux d’imposition effectifs présentent un caractère erratique, dû au caractère conventionnel des fractions imposables en fonction de l’âge. Ils sont surtout considérablement élevés, et dans la plupart des cas confiscatoires : une personne ne retrouvera pas en moyenne en euros même courants, dans les rentes après impôt, le montant nominal du capital qu’elle a aliéné. La fiscalité des rentes viagères à titre onéreux constitue ainsi un frein injustifié à leur développement, utile même s’il est complémentaire à celui des formules d’épargne-retraite imposées selon la première modalité. Dans un cadre où l’on souhaiterait maintenir une imposition du rendement nominal, il conviendrait de : - substituer à la taxation par l’impôt sur le revenu un prélèvement libératoire (au moins optionnel) à un taux qui n’aurait pas de raison de différer de celui applicable à l’assurancevie ; - de définir la fraction imposable de manière plus précise et selon des critères réalistes. 2 Les contributions aux régimes de retraite par répartition n’ont pas pour contrepartie un investissement dans des actifs réels ou financiers, mais un « droit » sur les revenus d’activité des générations futures. Leur régime fiscal est toutefois celui de la déductibilité des contributions de l’impôt sur le revenu et de la taxation des pensions. 3 A noter toutefois que la CSG, impôt particulier au système français, taxe deux fois le revenu reporté vers la retraite : les contributions des salariés aux régimes par répartition et les contributions aux régimes tels que PERP et Préfon ne sont pas déductibles de l’assiette CSG, qui vient à nouveau frapper les pensions issues de ces contributions lorsque les retraités sont imposables à l’impôt sur le revenu. 2 2 – Définition et mécanisme des rentes viagères Une rente viagère4 est un flux régulier de ressources obtenue en contrepartie de l’aliénation d’un capital, c’est-à-dire de la remise d’un bien physique (immobilier) ou d’une somme d’argent à la personne ou l’organisme qui versera la rente. La rente est versée par un assureur, au sens large de ce terme5, en contrepartie de l’aliénation d’un capital, c’est-à-dire de la remise par le futur rentier d’une patrimoine qu’il a précédemment accumulé, ou bien par l’acheteur d’un bien immobilier en contrepartie de la cession, totale ou partielle, du bien. En pratique, la rente viagère est versée mensuellement ou trimestriellement. Le mois ou le trimestre du décès, un pro rata du nombre de jours de vie est souvent appliqué pour la liquidation de la dernière rente (certains contrats ne suivent pas cette règle, et la rente peut être versée un peu moins longtemps que la durée de vie). On admet généralement que la mortalité est linéaire entre deux dates anniversaires (il s’agit d’une approximation raisonnable). Le processus de versement de la rente est alors équivalent, au second ordre près, au versement de la moitié d’une rente annuelle R au début de l’année (les années étant délimitées par les dates anniversaires), si la personne est en vie à cette date, et de l’autre moitié un an plus tard, si la personne est alors en vie. Si t1 (mesuré par l’âge, en années et fraction d’année, de la personne concernée) est le début de la période de versement de la rente, si s(t) est la probabilité de survie de la personne à l’âge t, si le capital aliéné est K, le rendement obtenu par la personne sur le capital aliéné est donné par la relation suivante : K= T R R s (t1 ) + ∑ s (t ) = Rf (r ) 2 (1 + r ) t −t1 t =t1 +1 f (r ) = s (t1 + u ) 1 + ∑ 2 u =1, 2,... (1 + r ) u T est l’âge maximal qu’il est possible d’atteindre. On notera que f(0) est simplement l’espérance de vie résiduelle en t1, conditionnelle au fait d’être encore en vie à cet âge. r est le taux de rendement6 de l’opération d’aliénation du capital pour la personne. Lorsque le fournisseur de la rente est un assureur professionnel, ce taux de rendement ne pourra être supérieur à celui qu’il est possible d’obtenir d’actifs ayant une maturité équivalente à la séquence de rentes et un risque supportable par le bénéficiaire de la rente. 4 Le calcul des rentes viagères est du domaine de l’actuariat, matière qui n’est pas dénuée d’une certaine complexité. Nous présenterons dans cette partie, avec les approximations nécessaires, l’essentiel du mécanisme des rentes viagères et de ce qui est utile pour en analyser la taxation. 5 Dans le cas de ventes de biens immobiliers en viager, l’assureur est souvent une personne physique, qui sera exposée au risque viager du vendeur. Un assureur professionnel éliminera quant à lui l’essentiel du risque viager par mutualisation sur des groupes d’assurés, et couvrira éventuellement une partie du reliquat par réassurance, ou transfert au marché par des obligations catastrophe. 6 Au sens du taux de rendement interne (TRI, parfois appelé taux de rentabilité interne) d’un placement ou d’un investissement. Il s’agit d’un rendement complet. 3 s désigne la probabilité de survie aux différents âges. C’est une fonction propre à chaque personne, compte tenu de caractéristiques telles que le sexe, le mode de vie, l’état de santé. Lorsque les rentes viagères sont versées par un assureur professionnel, il s’appuie pour le calcul sur des tables de mortalité moyennes qu’il peut ajuster7. Pour l’analyse de la fiscalité, c’est naturellement cette table officielle moyenne que nous utiliserons. Elle est fournie en annexe. La relation entre capital aliéné et rente donnée ci-dessus est valable quand le versement de la rente est immédiat. Il peut arriver que la rente soit différée. L’aliénation a lieu alors en t0< t1. La relation devient alors : K= T R s (t1 ) R + s (t ) ∑ t1 −t 0 2 (1 + r ) (1 + r ) t −t0 t = t1 +1 Cette configuration est fréquente pour les rentes imposées selon la première modalité, et elle prévaut même dans les cas des régimes de retraite. Nous estimons qu’elle est rare dans le cas des rentes à titre onéreux imposées selon la deuxième modalité, et nous n’étudierons pas l’impact de la fiscalité sur ce type de rente8. Les rentes versées peuvent aussi ne pas être constantes dans le temps. Elles peuvent être indexées, par exemple sur les prix de la consommation ; elles peuvent être progressives, avec un taux de croissance annuel fixé au départ ; ou elles peuvent revalorisées en fonction de la performance des placements de l’assureur professionnel, de la partie qui excède le rendement initial prévu dans le calcul de la rente9. En termes prospectifs, on considérera naturellement que le taux de progression de la rente, qu’il résulte de la progressivité, d’une indexation ou de la performance des placements, est constant et égal à g en termes annuels. La relation entre le capital aliéné et la rente initiale devient : K= T R R(1 + g ) t −t1 s (t1 ) + ∑ s (t ) = Rf (rˆ) 2 (1 + r ) t −t1 t =t1 +1 1 + rˆ = 1+ r 1+ g rˆ ≅ r − g 7 La probabilité de survie à un certain âge est donnée par le rapport entre le taux de survie de la table à cet âge et le taux de survie à l’âge t1 auquel le capital est aliéné. 8 Les rentes différées étant perçues en moyenne plus tard, elles ont un contenu en « intérêts » plus important. La taxation du rendement sera ainsi un peu moins élevée que ce qui va être montré sur les rentes immédiates. 9 Dans le langage des actuaires, ce rendement initial donnant la relation entre la première rente et le capital aliéné est appelé « taux d’intérêt technique ». 4 3 – Fiscalité applicable en France Une fraction k de la rente viagère est soumise à l’impôt sur le revenu, et aux prélèvements sociaux applicables aux « revenus du capital ». Cette fraction dépend de l’âge atteint par la personne au moment du versement de la première rente, selon le barème suivant : Age au versement de de la 1ère rente Moins de 50 ans De 50 à 59 ans De 60 à 69 ans A partir de 70 ans Fraction imposable à l'IR et prélèvements sociaux k 70% 50% 40% 30% La fraction imposable de la rente s’ajoute aux autres revenus du foyer de la personne concernée et est imposée au taux la tranche correspondant au revenu total. Pour 2009, le barème de l’impôt sur le revenu était le suivant. Seuil inférieur 0 5875 11720 26030 69783 Taux 0% 5,50% 14% 30% 40% Prél. Sociaux Prél. Total 12,10% 12,1% 17,32% dt déductible 25,39% 5,1% 40,57% 50,06% Les prélèvements sociaux sont début 2010 de 12,1 %. Une partie étant déductible de l’impôt sur le revenu, le taux combiné est un peu inférieur à la somme du taux de l’IR et du taux de prélèvements sociaux. Il s’étage avec la législation actuelle entre 12,1 % pour une personne qui ne serait pas imposable à l’impôt sur le revenu à un peu plus de 50 % pour une personne au taux maximal de l’impôt sur le revenu. 4 – Imposition effective du rendement des rentes L’objet de cette partie est de mettre en évidence la relation entre le rendement (nominal) brut d’impôt r de l’opération d’aliénation et le rendement (toujours nominal) net d’impôt r’ de cette opération, et d’en déduire un taux d’imposition effectif θ qui vérifie r ' = r (1 − θ ) . Le taux d’imposition effectif dépendra de la fraction imposable de la rente, du taux d’imposition de cette fraction, mais sera compte tenu du mécanisme en jeu variable avec le taux de rendement nominal. Il est donc utile de définir une plage de rendements possibles. 4.1 – Quel rendement pour l’opération d’aliénation ? Si la rente est obtenue auprès d’un assureur professionnel, le rendement qu’il pourra servir en contrepartie de l’aliénation du capital ne pourra qu’être inférieur au rendement des placements d’horizon comparable et de risque supportable par le bénéficiaire de la rente (l’assureur ne va pas transférer au bénéficiaire la rémunération du risque et conserver pour lui le risque…) ; 5 inférieur d’une marge destinée à rémunérer la gestion financière du capital, la gestion administrative de la rente, un risque viager résiduel éventuel, et à dégager un peu de profit. Un assureur non professionnel n’offrira normalement pas non plus un rendement supérieur, d’autant qu’il conservera souvent à sa charge l’exposition au risque viager. Le rendement d’une aliénation pour une rente constante en termes nominaux, ou progressive à taux de croissance prédéterminée, ne pourra pas ainsi dépasser le rendement des obligations à maturité élevée et à risque de crédit minimal, diminué d’une marge. Or il y a de bonnes raisons d’estimer que dans la zone euro, les rendements nominaux de cette espèce devraient se situer (au-delà de fluctuations conjoncturelles) à 3,5 %-4% avant marge, se décomposant en 2 % d’inflation et 1,5 %-2 % de taux réel sans risque. Après marge, c’est donc plutôt 3 %-3,5 % de rendement nominal et 1 %-1,5 % de taux réel qu’il est raisonnable d’attendre10. Il est bien sûr possible de prendre des risques sur les placements. D’après les normes historiques, il est possible d’espérer sur longue période un supplément de rendement, par rapport au sans risque, de 4% à 6 % pour un portefeuille d’actions risqués (réduit à 3 %-5 % après des frais de gestion usuellement plus élevés sur les actions). Mais placer le capital totalement en actions ou en actifs risqués comparables fait courir un risque manifestement excessif au bénéficiaire de la rente. C’est pourquoi le choix d’une gamme de 3 % à 6 % pour les rendements nominaux (après frais et marges) et donc 1 % à 4 % pour les rendements réels paraît couvrir l’ensemble des possibles raisonnables. Les évaluations suivantes sont établies pour des taux de rendement allant de 0 % à 6 %, la partie 0 %-3 % pouvant correspondre à des placements risqués ayant (modérément) mal tourné ou à des rendements corrigés de l’inflation ou de la progressivité de la rente. 4.2 – Imposition d’une rente constante Le rendement brut (avant impôt) r égalise le capital aliéné et l’espérance du flux de rentes actualisé. K = Rf (r ) L’impôt au taux τ applicable à la fraction k ampute la rente R pour la faire passer à : R ' = R (1 − τk ) Le taux de rendement net d’impôt r’ égalisera le capital aliéné et l’espérance du flux de rentes, nettes d’impôt, actualisé, soit : K = R (1 − τk ) f (r ' ) f (r ' ) = Rf (r ) f (r ) = R (1 − τk ) 1 − τk 10 f (r ) r ' = f −1 1 − τk Voir « Placements monétaires : rendement et risque », Document de recherche n°22, disponible sur www.cnam.fr/deg/banque rubrique Recherche. 6 On s’aperçoit en pratique que la fonction f est trop convexe pour qu’il soit possible d’obtenir une approximation convenable de la relation entre rendement brut et rendement net par linéarisation sur une zone englobant les deux types de rendement. La relation sera donc obtenue numériquement par interpolation. Le taux effectif d’imposition θ du rendement nominal est donné par : r ' = (1 − θ )r θ = 1− r' r Avec des probabilités de survie dérivées de la table de mortalité moyenne, et pour un taux d’imposition à l’IR et prélèvements sociaux de 50 %, on obtient les taux de rendement (nominaux) nets suivants, en fonction des rendements nominaux bruts et de l’âge de liquidation de la rente. Rendement nominal net d'impôt Age de liquidation 45 5050+ 55 6060+ 65 7070+ 75 0,0% 0,5% 1,0% 1,5% -1,92% -2,15% -1,48% -1,67% -1,92% -1,51% -1,77% -2,12% -1,57% -1,92% -1,51% -1,74% -1,04% -1,24% -1,49% -1,07% -1,33% -1,68% -1,11% -1,47% -1,09% -1,32% -0,60% -0,80% -1,06% -0,62% -0,88% -1,24% -0,66% -1,02% -0,68% -0,92% -0,17% -0,37% -0,62% -0,18% -0,44% -0,80% -0,20% -0,57% Rendement nominal avant impôt 2,0% 2,5% 3,0% 3,5% 4,0% -0,28% 0,12% -0,51% -0,11% 0,26% 0,69% 0,06% 0,49% -0,20% 0,23% 0,27% 0,71% 0,00% 0,44% -0,36% 0,08% 0,25% 0,70% -0,12% 0,33% 0,52% 0,29% 1,12% 0,91% 0,65% 1,15% 0,88% 0,51% 1,15% 0,77% 0,91% 0,68% 1,54% 1,34% 1,08% 1,58% 1,31% 0,94% 1,60% 1,22% 1,30% 1,07% 1,96% 1,76% 1,49% 2,02% 1,75% 1,37% 2,05% 1,67% 4,5% 5,0% 5,5% 6,0% 1,69% 1,45% 2,38% 2,17% 1,91% 2,45% 2,18% 1,80% 2,50% 2,11% 2,07% 1,84% 2,79% 2,59% 2,33% 2,88% 2,61% 2,23% 2,94% 2,55% 2,44% 2,21% 3,20% 3,00% 2,74% 3,31% 3,04% 2,66% 3,39% 3,00% 2,82% 2,59% 3,61% 3,41% 3,15% 3,74% 3,47% 3,09% 3,83% 3,44% τ = 50 % Les conditions d’imposition se modifiant institutionnellement pour les âges multiples de 10, on a présenté les résultats pour une liquidation juste avant d’avoir atteint cet âge (ce qui est désavantageux) et juste après. Les taux d’imposition du rendement nominal qui en découlent s’établissent ainsi : Taux effectif d'imposition du rendement nominal Age de liquidation 45 5050+ 55 6060+ 65 7070+ 75 Rendement nominal avant impôt 0,0% 0,5% 1,0% 1,5% 2,0% 2,5% 3,0% 3,5% 4,0% ∞ 401,3% 209,2% 145,5% 113,9% 95,1% 82,7% 73,9% 67,5% ∞ ∞ ∞ ∞ ∞ ∞ ∞ ∞ ∞ 4,5% 5,0% 5,5% 6,0% 62,5% 58,7% 55,6% 53,1% 447,1% 232,3% 161,0% 125,6% 104,4% 90,5% 80,6% 73,3% 67,7% 63,3% 59,8% 56,9% 307,7% 160,2% 111,1% 86,8% 72,3% 62,7% 56,0% 51,0% 47,1% 44,1% 41,7% 39,8% 347,2% 180,1% 124,5% 96,9% 80,4% 69,5% 61,8% 56,1% 51,7% 48,2% 45,4% 43,1% 397,6% 205,5% 141,6% 109,8% 90,8% 78,2% 69,3% 62,6% 57,5% 53,5% 50,2% 47,5% 313,2% 162,0% 111,7% 86,6% 71,7% 61,8% 54,7% 49,5% 45,5% 42,3% 39,7% 37,6% 365,2% 188,3% 129,4% 100,0% 82,5% 70,8% 62,5% 56,4% 51,6% 47,8% 44,8% 42,2% 435,2% 223,6% 153,2% 118,0% 97,0% 83,0% 73,1% 65,6% 59,9% 55,3% 51,6% 48,5% 322,3% 165,7% 113,5% 87,5% 72,0% 61,6% 54,2% 48,8% 44,5% 41,1% 38,4% 36,1% 394,4% 202,1% 138,1% 106,1% 87,0% 74,2% 65,2% 58,4% 53,1% 48,9% 45,5% 42,7% τ = 50 % Pour des rendements nominaux bruts faibles, l’imposition est confiscatoire même en termes nominaux : le taux de prélèvement est supérieur à 100 %, le rendement nominal net d’impôt est négatif. 7 Pour un rendement nominal de 3 %, qui correspond à ce que l’on peut attendre en limitant les risques pris, le taux d’imposition effectif se situe entre 61 % (avec une liquidation à 60+ ou 70+ ans) et 91 %, pour une liquidation de la rente juste avant 50 ans. L’imposition est donc toujours très élevée, largement supérieure au taux d’imposition facial à l’impôt sur le revenu et prélèvements sociaux, et encore plus par rapport aux prélèvements libératoires qui sont de règle en matière de placements. Il faut noter aussi qu’une imposition de 61 % d’un rendement nominal de 3 % correspond, sur la base d’une inflation de long terme de 2 %, à une imposition 183 % du rendement réel11. Même avec une prise de risque conséquente nécessaire pour espérer un rendement nominal de 6 %, les taux d’imposition effectifs restent très élevés. Si la fonction f et son inverse sont loin d’être linéaires, on constate de fait que la relation entre le rendement nominal net d’impôt et le rendement nominal est très proche d’une relation affine. Rendement nominal net d'impôt 6% 5% 4% 3% 2% 1% 0% -1% 0,0% 0,5% 1,0% 1,5% 2,0% 2,5% 3,0% 3,5% 4,0% 4,5% 5,0% 5,5% 6,0% -2% -3% Rendement nominal brut 45 ans 50- ans 50+ ans 55 ans 70- ans 70+ ans 75 ans Nominal 60- ans 60+ ans 65 ans τ = 50 % Ceci conduit naturellement à rechercher écrire la relation entre net et brut sous la forme : r ' = r (1 − θ ) = r (1 − θ1 ) − θ 2 11 Un tel niveau d’imposition moyen est particulièrement injuste pour la moitié (environ) de la population dont la durée de vie effective est inférieure à l’espérance de vie. 8 Tout se passe comme si l’imposition des rentes viagères revenait à la combinaison d’une imposition, au taux θ1 , du rendement nominal des placements, et d’une imposition annuelle, au taux θ 2 , du capital. Un ajustement, pratiquement parfait, par les moindres carrés ordinaires, conduit aux valeurs suivantes pour les deux taux d’imposition Décomposition de l’imposition du rendement nominal Age liquid. 45 5050+ 55 6060+ 65 7070+ 75 θ1 θ2 21,0% 21,0% 15,1% 15,2% 15,4% 12,4% 12,7% 13,3% 10,0% 10,6% 1,88% 2,11% 1,45% 1,65% 1,90% 1,49% 1,75% 2,10% 1,56% 1,91% τ = 50 % Pour un âge de liquidation de 60 ans par exemple, l’imposition à 50 % d’une fraction de 40 % de la rente revient à une imposition de 12,4 % du rendement nominal et une imposition annuelle du capital à hauteur de 1,49 %. 4.3 – Sensibilité à la probabilité de survie Le mode de taxation des rentes viagères vise à atteindre le rendement au-travers de l’imposition d’une fraction des rentes. Plus la durée de perception de la rente est grande, plus celle-ci incorporera de rendement. Une imposition forfaitaire sera ainsi moins excessive, rapportée au rendement, dans le cas d’une rente perçue sur une longue période que pour une rente perçue sur coute période. Pour illustrer la sensibilité des taux de taxation effectifs à la probabilité de survie, une comparaison est mise en place entre les résultats obtenus dans le cas de probabilités tirées de la table de mortalité « Ensemble » à ceux obtenus avec la table de mortalité « Hommes » (espérance de vie plus réduite) et la table de mortalité « Femmes » (espérance de vie plus longue). 9 Rendement nominal net d'impôt Age de liquidation 45 Ens. Hommes Femmes 55 Ens. Hommes Femmes 65 Ens. Hommes Femmes 75 Ens. Hommes Femmes 0,0% 0,5% 1,0% 1,5% -1,92% -2,05% -1,83% -1,67% -1,80% -1,59% -1,77% -1,92% -1,67% -1,92% -2,11% -1,82% -1,51% -1,63% -1,41% -1,24% -1,36% -1,15% -1,33% -1,48% -1,22% -1,47% -1,67% -1,36% -1,09% -1,22% -0,99% -0,80% -0,93% -0,71% -0,88% -1,04% -0,78% -1,02% -1,22% -0,91% -0,68% -0,81% -0,58% -0,37% -0,50% -0,27% -0,44% -0,60% -0,33% -0,57% -0,77% -0,46% Rendement nominal avant impôt 2,0% 2,5% 3,0% 3,5% 4,0% -0,28% 0,12% -0,41% -0,01% -0,17% 0,23% 0,06% 0,49% -0,07% 0,35% 0,16% 0,59% 0,00% 0,44% -0,16% 0,27% 0,11% 0,55% -0,12% 0,33% -0,33% 0,12% -0,01% 0,44% 0,52% 0,38% 0,63% 0,91% 0,78% 1,02% 0,88% 0,71% 0,99% 0,77% 0,56% 0,89% 0,91% 0,78% 1,03% 1,34% 1,20% 1,44% 1,31% 1,14% 1,43% 1,22% 1,01% 1,34% 1,30% 1,16% 1,42% 1,76% 1,62% 1,87% 1,75% 1,57% 1,86% 1,67% 1,45% 1,79% 4,5% 5,0% 5,5% 6,0% 1,69% 1,55% 1,80% 2,17% 2,03% 2,29% 2,18% 2,00% 2,30% 2,11% 1,89% 2,24% 2,07% 1,93% 2,18% 2,59% 2,45% 2,70% 2,61% 2,43% 2,73% 2,55% 2,33% 2,68% 2,44% 2,30% 2,56% 3,00% 2,86% 3,12% 3,04% 2,86% 3,16% 3,00% 2,77% 3,13% 2,82% 2,67% 2,94% 3,41% 3,27% 3,53% 3,47% 3,28% 3,59% 3,44% 3,21% 3,57% τ = 50 % On constate que la surtaxation du rendement de la rente est accrue d’environ 0,15 %-0,20 % (de rendement) pour un bénéficiaire de rente ayant une probabilité de survie calée sur la mortalité de la table « Hommes », et réduite d’environ 0,10 %-0,15 % pour un bénéficiaire dont la longévité est calée sur la mortalité de la table « Femmes ». 4.4 – Sensibilité au taux d’imposition à l’impôt sur le revenu Les évaluations menées jusqu’ici ont été réalisées pour un taux d’imposition (impôt sur le revenu et prélèvements sociaux), applicable à la fraction de la rente, égal 50 %, pratiquement à l’extrémité haute de la fourchette des taux effectivement applicables. La relation entre le taux de rendement après impôt et le taux d’imposition τ n’est apparemment pas linéaire. De fait, on constate empiriquement qu’elle est quasiment linéaire. Le tableau et le graphique ci-après concernent la relation entre rendement brut et net en fonction du taux d’imposition à l’IR et aux prélèvements sociaux, pour un âge de liquidation juste après 60 ans. Rendement nominal net d'impôt Taux d'imposition τ 0% 5% 10% 15% 20% 25% 30% 35% 40% 45% 50% 0,0% 0,00% -0,14% -0,27% -0,41% -0,55% -0,69% -0,84% -0,98% -1,13% -1,28% -1,43% Age de liquidation 60+ ans 0,5% 0,50% 0,36% 0,22% 0,07% -0,07% -0,22% -0,37% -0,52% -0,67% -0,82% -0,98% 1,0% 1,5% 1,00% 1,50% 0,85% 1,35% 0,71% 1,20% 0,56% 1,04% 0,41% 0,89% 0,26% 0,73% 0,10% 0,57% -0,05% 0,41% -0,21% 0,25% -0,37% 0,08% -0,53% -0,08% Rendement nominal avant impôt 2,0% 2,5% 3,0% 3,5% 4,0% 2,00% 1,84% 1,69% 1,53% 1,36% 1,20% 1,04% 0,87% 0,70% 0,53% 0,36% 2,50% 2,34% 2,17% 2,01% 1,84% 1,67% 1,50% 1,33% 1,16% 0,98% 0,80% 10 3,00% 2,83% 2,66% 2,49% 2,32% 2,14% 1,97% 1,79% 1,61% 1,43% 1,24% 3,50% 3,33% 3,15% 2,97% 2,79% 2,61% 2,43% 2,25% 2,06% 1,87% 1,68% 4,00% 3,82% 3,64% 3,45% 3,27% 3,08% 2,89% 2,70% 2,51% 2,32% 2,12% 4,5% 5,0% 5,5% 6,0% 4,50% 4,31% 4,12% 3,93% 3,74% 3,55% 3,35% 3,16% 2,96% 2,76% 2,56% 5,00% 4,81% 4,61% 4,41% 4,21% 4,01% 3,81% 3,61% 3,41% 3,20% 2,99% 5,50% 5,30% 5,10% 4,89% 4,69% 4,48% 4,27% 4,06% 3,85% 3,64% 3,42% 6,00% 5,79% 5,58% 5,37% 5,16% 4,95% 4,73% 4,51% 4,29% 4,07% 3,85% Rendement nominal net 6% 5% 4% 3% 2% 1% 0% 0% 5% 10% 15% 20% 25% 30% 35% 40% 45% 50% -1% -2% Taux d'imposition (IR et prélèvements sociaux) Age de liquidation 60+ ans Il est donc raisonnable possible d’associer à tout taux d’imposition à l’impôt sur le revenu et aux prélèvements sociaux τ un taux d’imposition effectif θ(τ) ainsi qu’une décomposition en imposition effective du rendement τ1(τ) et imposition annuelle du capital τ2(τ) par : τ θ (τ ) = 50% θ1 (τ ) = θ 2 (τ ) = θ (50%) τ 50% τ 50% θ1 (50%) θ 2 (50%) les valeurs pour 50 % étant données dans les tableaux précédents. 4.5 – Imposition effective d’une rente indexée ou progressive Une rente progressive ou indexée (dès lors que l’indice augmente avec le temps, ce qui est généralement le cas), va tendre à incorporer en moyenne davantage de rendement qu’une rente constante, parce que les flux tendront en moyenne à être repoussés dans le temps. Il est possible de calculer simplement la relation entre rendement nominal brut et net d’impôt pour une rente progressive ou indexée en remarquant que la relation entre capital aliéné et rente est formellement la même que dans le cas d’une rente constante à condition de remplacer les rendements par des rendements corrigés du taux de progression de la rente g. En retenant les linéarisations au premier ordre, il vient : 11 rˆ = r − g rˆ' = r '− g rˆ' = (1 − τ 1 )rˆ − τ 2 r '− g = (1 − θ1 )(r − g ) − θ 2 r ' = (1 − θ1 )r − τ 2 + θ1 g Par rapport à la rente constante, la taxation du rendement est réduite d’un terme correspondant au produit du taux θ1 et du taux de progression de la rente g. Pour une valeur raisonnable de la progression, de 2 % par an, la réduction de la taxation se traduit par un regain de rendement de 10 %-20 % (plage par le taux) fois 2 %, soit 0,2 %0,4 %. Pour illustrer la différence entre rente constante et rente indexée, un rendement nominal brut des placements conduira pour une rente constante, liquidée juste après 60 ans, à un rendement nominal net de 1,15 %, soit un taux d’imposition effectif de 61,8 % du rendement nominal. Si la rente est indexée, ou progressive, avec une progression nominale de 2 % par an, le rendement nominal après impôt sera de 1,15 % + 12,4 % × 2 % = 1,40 %. Le taux d’imposition effectif du rendement nominal sera réduit à 53,3 %12. 5 – Conclusions et propositions 5.1 – Quelle taxation pour les rentes viagères ? La première question qui doit se poser est : les rentes viagères devraient-elles être taxées ? La réponse n’est pas évidemment positive, loin s’en faut. L’aliénation d’un capital contre la promesse de versement de rentes régulières est en effet une réelle opération d’assurance (ce qui n’est pas toujours le cas de l’assurance-vie proprement dite), contre l’aléa de la date de décès. La prime est financée sur le revenu après impôt et l’indemnité, certes échelonnée dans le temps, n’a pas de raison majeure d’être imposable, pas plus que l’indemnité d’une assurance automobile ou d’une assurance contre l’incendie ou le dégât des eaux. L’aliénation du capital peut être considérée comme un investissement, et la règle générale dans le système fiscal est d’imposer le « revenu » de l’investissement. Elle est aussi, ce qui n’est pas logique d’un point de vue économique et peut-être non conforme au droit, d’imposer un revenu fictif, en ce sens qu’il ne tient pas compte de l’appauvrissement réel lié à l’inflation. C’est aussi pourquoi les « revenus » de l’épargne et du patrimoine sont susceptibles d’être taxés à des taux plus modérés au travers de prélèvements libératoires13. Si elle doit être taxée, la rente viagère devrait dans ce contexte bénéficier de l’option pour le prélèvement libératoire, qui ne devrait pas être supérieur à celui de l’assurance-vie14. 12 Le taux d’imposition du rendement réel, avec une inflation à 2 %, est dans les deux cas très supérieur à 100 % ! 13 Au moment de l’introduction du prélèvement libératoire dans le paysage fiscal français, l’argument de la surestimation des « revenus » de l’épargne du fait de l’inflation avait été mis en avant. 14 Soit en 2010 7,5 % plus 12,1 % de prélèvements sociaux, au total 19,6 % (les prélèvements sociaux ne sont pas déductible de l’assiette du prélèvement libératoire). Notons que 19,6 % de prélèvement sur un rendement 12 Considéré comme un investissement, l’aliénation d’un capital contre rente a en effet un horizon de plusieurs dizaines d’années, comparable à celui de l’assurance-vie qui lui a valu un taux de taxation –aujourd’hui très relativement- modéré. 5.2 – Quelle fraction taxer ? Si l’on se place dans un univers fiscal où le principe est de taxer l’enrichissement nominal, la fraction taxable des rentes devrait être telle le montant imposé soit la différence entre l’espérance (non actualisée) des rentes, c’est-à-dire le montant total reçu pondérés par les probabilités de perception aux différents âges, et le montant du capital aliéné. Le montant imposable sur la durée de vie vaut : Rf (0) − K = R( f (0) − f (r )) La fraction de la rente qu’il est légitime d’imposer dans ce cadre vaut ainsi : k= f ( 0 − f ( r ) f ( 0) = −1 f (r ) f (r ) Le tableau ci-après donne par âge la valeur de k pour deux valeurs raisonnables du rendement nominal r, 3 % et 3,5 %. En regard figure un rappel du coefficient officiel actuel. Fraction imposable normative et actuelle Age de liquidation 45 46 47 48 49 50 51 52 53 54 55 56 57 58 59 60 61 62 63 64 65 66 67 68 69 70 71 72 73 74 75 Fraction imposable k r = 3% r = 3,5% Actuel 43,0% 47,4% 70% 42,4% 46,7% 70% 41,8% 46,1% 70% 41,2% 45,4% 70% 40,5% 44,8% 70% 39,9% 44,1% 50% 39,2% 43,4% 50% 38,6% 42,7% 50% 37,9% 42,0% 50% 37,2% 41,3% 50% 36,5% 40,5% 50% 35,8% 39,8% 50% 35,1% 39,1% 50% 34,4% 38,3% 50% 33,7% 37,5% 50% 32,9% 36,7% 40% 32,2% 35,9% 40% 31,4% 35,1% 40% 30,7% 34,3% 40% 29,9% 33,5% 40% 29,1% 32,7% 40% 28,3% 31,8% 40% 27,6% 31,0% 40% 26,8% 30,1% 40% 26,0% 29,2% 40% 25,2% 28,3% 30% 24,3% 27,5% 30% 23,5% 26,6% 30% 22,7% 25,7% 30% 21,9% 24,8% 30% 21,1% 23,9% 30% nominal de 3 % correspond à près de 60 % de prélèvement sur le rendement réel, pour une inflation annuelle de 2 %. 13 Annexe Table de mortalité TABLEAU 68 - TABLE DE MORTALITÉ DES ANNÉES 2004 - 2006 Mortalité générale Survivants S(x) à l'âge x Quotient de mortalité Q(x, x+1) pour 100 000 survivants à l'âge x Espérance de vie E(x) à l'âge x Sexe masculin Sexe féminin Ensemble Âge x S(x) 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 44 45 46 47 48 49 50 51 52 53 54 55 56 57 58 59 60 61 62 63 64 65 66 67 68 69 70 71 72 73 74 75 76 77 78 79 80 81 82 83 84 85 86 87 88 89 90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 100 101 102 103 104 Q(x, x+1) 100 000 99 582 99 550 99 529 99 512 99 498 99 486 99 474 99 464 99 454 99 445 99 435 99 425 99 412 99 396 99 377 99 348 99 310 99 260 99 193 99 116 99 034 98 952 98 868 98 782 98 696 98 612 98 527 98 443 98 359 98 270 98 174 98 072 97 970 97 862 97 743 97 615 97 476 97 329 97 169 96 996 96 800 96 588 96 360 96 099 95 806 95 486 95 128 94 726 94 286 93 809 93 280 92 723 92 137 91 512 90 853 90 155 89 413 88 626 87 787 86 895 85 959 84 985 83 956 82 866 81 708 80 482 79 183 77 809 76 330 74 753 73 054 71 227 69 253 67 153 64 936 62 566 60 038 57 361 54 522 51 566 48 429 45 170 41 805 38 309 34 803 31 269 27 697 24 194 20 742 17 481 14 478 11 763 9 364 7 310 5 559 4 108 2 961 2 076 1 447 1 018 731 535 420 366 418 32 21 17 14 12 12 11 10 9 9 11 13 15 20 29 38 50 67 78 82 84 84 87 87 84 87 84 85 91 98 103 105 111 121 131 142 152 164 178 203 218 236 271 304 335 374 423 465 506 564 598 631 679 720 769 823 880 946 1 017 1 077 1 134 1 210 1 299 1 397 1 500 1 614 1 736 1 900 2 067 2 273 2 500 2 772 3 032 3 303 3 650 4 039 4 459 4 950 5 422 6 084 6 728 7 450 8 362 9 153 10 153 11 424 12 648 14 268 15 722 17 180 18 754 20 389 21 941 23 954 26 091 27 938 29 881 30 277 29 663 28 229 26 827 21 419 12 804 14 567 E(x) 76,93 76,25 75,28 74,29 73,31 72,32 71,33 70,33 69,34 68,35 67,35 66,36 65,37 64,38 63,39 62,40 61,42 60,44 59,47 58,51 57,55 56,60 55,65 54,70 53,74 52,79 51,83 50,88 49,92 48,96 48,01 47,05 46,10 45,15 44,20 43,25 42,31 41,37 40,43 39,49 38,56 37,64 36,72 35,81 34,90 34,01 33,12 32,24 31,38 30,52 29,68 28,84 28,01 27,19 26,37 25,56 24,75 23,95 23,16 22,38 21,60 20,83 20,06 19,30 18,55 17,81 17,07 16,34 15,62 14,92 14,22 13,54 12,87 12,23 11,59 10,97 10,37 9,78 9,22 8,67 8,14 7,63 7,15 6,68 6,25 5,83 5,43 5,06 4,72 4,43 4,16 3,92 3,71 3,53 3,38 3,29 3,27 3,35 3,56 3,89 4,33 4,83 5,42 5,76 5,53 S(x) Q(x, x+1) 100 000 99 670 99 644 99 626 99 614 99 602 99 592 99 583 99 575 99 567 99 560 99 553 99 544 99 535 99 525 99 514 99 499 99 480 99 458 99 431 99 404 99 375 99 345 99 317 99 290 99 263 99 237 99 207 99 177 99 147 99 113 99 074 99 033 98 989 98 940 98 888 98 830 98 765 98 692 98 608 98 518 98 422 98 313 98 195 98 059 97 918 97 762 97 583 97 391 97 188 96 959 96 716 96 463 96 191 95 903 95 598 95 284 94 948 94 596 94 218 93 805 93 366 92 910 92 422 91 903 91 353 90 771 90 138 89 459 88 713 87 907 87 018 86 040 84 968 83 795 82 496 81 054 79 448 77 652 75 666 73 487 71 056 68 378 65 396 62 105 58 534 54 692 50 564 46 226 41 750 37 116 32 456 27 883 23 473 19 332 15 593 12 188 9 277 6 895 5 003 3 593 2 549 1 794 1 286 969 Champ : France métropolitaine Source : Insee, état civil 14 330 26 17 13 12 10 9 8 8 7 7 8 9 10 12 15 19 22 28 27 29 30 29 27 27 27 30 30 31 34 39 42 45 50 52 59 65 74 84 91 98 111 121 138 143 160 183 196 209 235 251 262 282 299 317 329 352 371 400 438 468 488 526 561 598 637 697 753 834 908 1 011 1 124 1 246 1 380 1 551 1 748 1 982 2 261 2 558 2 879 3 308 3 769 4 362 5 032 5 750 6 564 7 547 8 581 9 682 11 100 12 555 14 089 15 819 17 640 19 341 21 837 23 882 25 676 27 444 28 176 29 060 29 609 28 311 24 695 28 855 E(x) 83,94 83,22 82,24 81,25 80,26 79,27 78,28 77,29 76,29 75,30 74,30 73,31 72,32 71,32 70,33 69,34 68,35 67,36 66,38 65,39 64,41 63,43 62,45 61,47 60,48 59,50 58,51 57,53 56,55 55,57 54,59 53,61 52,63 51,65 50,68 49,70 48,73 47,76 46,80 45,84 44,88 43,92 42,97 42,02 41,08 40,14 39,20 38,27 37,35 36,42 35,51 34,60 33,69 32,78 31,88 30,98 30,08 29,18 28,29 27,40 26,52 25,64 24,76 23,89 23,03 22,16 21,30 20,45 19,60 18,76 17,92 17,10 16,29 15,49 14,70 13,92 13,16 12,42 11,69 10,99 10,30 9,63 8,99 8,38 7,80 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