Le rôle de la communauté internationale
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Le rôle de la communauté internationale
SOUDAN 14 que la communauté internationale s’est véritablement engagée à mettre un terme à la guerre la plus longue d’Afrique. Je pense que nous avons une capacité d’absorption raisonnablement bonne. La construction de potentiel de production a été la tâche de l’un de groupes de la mission d’évaluation conjointe. Nous avons été encouragés par le fait que la Banque Mondiale ait accepté le soutien du fonds pour les pays pauvres en difficulté (LICUS) avant la conclusion même de l’accord de paix, afin d’assurer une construc- FMR 24 tion de potentiel de production dans les délais. Christoph Jaeger: Le peuple soudanais et la communauté internationale attendent des réformes, en particulier dans les zones abordées par le groupe 2, afin de donner au Soudan une chance de rester uni au cours de la période temporaire à venir. Ces réformes seront-elles mises en place? Taj es-Sir: Je vous assure qu’il y a une volonté politique suffisante pour faire face aux tâches monumentales qui nous attendent. Les réformes nécessaires, qui sont incluses dans la matrice de contrôle du dossier d’Oslo, seront mises en place parce que nous avons intérêt à atteindre une paix durable et à créer le travail de surface du futur développement du pays. Nous convaincrons nos partenaires internationaux que nous sommes capables de relever le défi. Courriel: [email protected]; [email protected] Le rôle de la communauté internationale par Gunnar M Sørbø L’Accord de Paix Globale représente une opportunité majeure de changement positif et de paix durable au Soudan. L’histoire montre cependant que les risques de rupture de la paix sont grands. L’engagement assidu de la communauté internationale pourrait s’avérer crucial. Le déclenchement de la guerre et de la violence a fait suite à l’échec des accords de paix dans plusieurs pays africains, entraînant de hauts bilans de morts, une énorme souffrance humaine et une grande destruction. Le manque d’engagement international durable et coordonné a été l’un des principaux facteurs contributifs à ces cas. L’importance du rôle de la communauté internationale ne doit pas être ignorée dans la transition vers la paix au Soudan. Les étapes vers la paix Tout d’abord, les donateurs doivent honorer les promesses faites pour soutenir le processus de paix au Soudan. La conférence des donateurs d’Oslo en avril 2005 a généré des engagements substantiels de 4,5 milliards de dollars, mais de tels rassemblements ont par le passé généré des sommes plus petites que celles promises sur une période à beaucoup plus long terme que ce qui était initialement prévu. Les donateurs ont clairement indiqué leur embarras de libérer des fonds, alors que la violence persiste au Darfur et qu’il y a déjà eu des problèmes de garantie de fonds pour les besoins humanitaires dans le sud du Soudan. Les capacités rudimentaires du gouvernement dans le sud complique- ront également la transparence et l’efficacité de l’utilisation des fonds qu’exigent les donateurs. Cela semble mener à un démarrage lent pour la nouvelle période d’après-guerre – une situation dangereuse, compte-tenu des défis politiques considérables à affronter et des espoirs que le gouvernement et le Mouvement de Libération du Peuple Soudanais ont fondés depuis que l’Accord de Paix Globale a été signé. De plus, l’assistance internationale doit être suffisamment coordonnée. La coordination est toutefois souvent compliquée, du fait que de grands organismes tendent à s’impliquer sous divers aspects ainsi que par la présence de différents acteurs dans le système des Nations Unies et de nombreuses ONG, financés bilatéralement à travers des donateurs. En Afghanistan, les donateurs et les organismes d’aide ont reconnu l’importance d’avoir une structure de coordination distincte qui était initialement située dans le bureau du représentant spécial du député du secrétaire général (SRSG). Sans pouvoir budgétaire et en personnel sur les organismes, le SRSG a peu de capacités pour faciliter la coordination – et les institutions financières internationales étaient encore plus hors d’atteinte de son autorité formelle. En conséquence, la coordination a suivi le format volontaire habituel. Dans un élan d’innovation, l’ancienne responsabilité pour la coordination avait ensuite été prise par les autorités afghanes. La coordination stratégique – autre que la coordination tactique des programmes – englobe la rationalisation des intérêts de politique des acteurs externes. Bien que le consensus naissant parmi les principaux acteurs sur ce qui constitue les principes d’une bonne gouvernance, a amélioré les perspectives de coordination, les divisions demeurent. Au Rwanda, les donateurs étaient profondément divisés sur la mesure dans laquelle ils pouvaient faire pression sur le gouvernement après le génocide sur tout problème de gouvernance. En Afghanistan, les donateurs sont divisés sur la façon de promouvoir les droits de l’homme et la démocratie, de crainte de fragiliser la stabilité. Et dans les Balkans, au Cambodge et en Afghanistan, les acteurs externes importants ont des divergences d’intérêts et de priorités. La “guerre contre le terrorisme” a encore plus divisé les acteurs Américains et Européens sur des questions de quand et comme introduire des mesures de gouvernance dans les deux seules affaires après les attentats du 11 septembre, jusqu’à ce jour – en Afghanistan et en Irak. Il y a également eu de graves divisions parmi les membres du Conseil de Sécurité des Nations Unies sur la façon de traiter la crise au Darfur. La mission des Nations Unies au Soudan Jan Pr Repré Spécia Secrét Génér le Sou avec le de l’U Africa Nyala 15 (UNMIS),1 menée par Jan Pronk du SRSG, est prévue pour jouer un rôle clé dans la mise en œuvre de la paix, mais il y a des questions quant aux limitations possibles d’une approche unifiée de la mission dans la structure actuelle des Nations Unies. Malgré tout, une approche coordonnée sera cruciale et, si la mission des Nations Unies au Soudan s’avère insuffisante, elle peut être soutenue par des mécanismes de coordination par où les acteurs doivent travailler au sein d’un cadre opérationnel commun. L’expérience montre que c’est plus facile à accomplir s’il y a une continuité d’acteurs clé (depuis l’étape de négociations en passant par l’étape de mise en œuvre) et/ou s’il y a des groupes “amis” pour agir en tant que sources importantes de coordination stratégique parmi les acteurs bilatéraux et un moyen par lequel le SRSG ou d’autres peuvent soutenir leur autorité et leurs pouvoirs de coordination. Troisièmement, il faut reconnaître que la réalité de la construction de la paix et de la reconstruction au Soudan, comme ailleurs, repose sur le pouvoir et la politique. Les étrangers doivent être sensibles et ne pas pousser en avant les dynamiques politiques locales. Même un programme efficace de désarmement, de démobilisation et de réintégration requiert de profondes connaissances du contexte politique et de ses dynamiques au jour le jour. Les perspectives de développement du Soudan dépendront dans une grande mesure sur la coalition des groupes d’intérêts qui réussit à dominer la paix et si la coalition soutient un développement économique et social progressif. Il est généralement accepté que la communauté internationale a fait des progrès au cours des dernières années dans sa capacité à planifier et à mettre en œuvre la phase d’urgence d’une mission de paix. Cependant, l’aide s’est concentrée sur les crises plutôt que sur un développement à long terme et une attention insuffisante à la capacité de construction. De telles faiblesses devront être minimisées, voire élimi- nées si la paix doit être correctement mise en oeuvre au Soudan. Afin de développer des stratégies effectives pour mettre un terme aux divers conflits au Soudan, il faut d’abord comprendre la complexité de leurs dynamiques et les différents intérêts impliqués à leur maintien. Ce qui est plus important, la réussite dépendra principalement des Soudanais eux-mêmes en assumant leur principale responsabilité pour la mise en œuvre de l’Accord de Paix Globale, la coordination et la gestion de l’aide. La communauté internationale ne doit pas être perçue comme interférant trop dans les activités de délibération et de tous les jours. Une aide appropriée peut aider à construire la paix, mais une aide inappropriée peut alimenter la guerre et éroder plutôt que d’améliorer la capacité locale. Par conséquent, la coordination n’est pas seulement destinée à ce que les acteurs externes réussissent, mais aussi à ce que le gouvernement d’accueil dirige. Le Soudan doit véritablement “posséder” le processus. Il faut un transfert progressif de la gestion technique et politique de l’aide. Il faudra du temps, surtout dans le sud, et ceux qui sont impliqués dans l’apport de la paix au Soudan, le plus grand pays encore divisé en Afrique, devront y être sensibles et en prendre conscience. Gunnar M Sørbø est directeur du CMI (Chr. Michelsen Institute). Courriel : [email protected] 1 www.un.org/Depts/dpko/missions/unmis/ L’Accord de Paix Globale: sera-t-il également déshonoré? par Luka Biong L’Accord de Paix Globale offre une opportunité unique de résoudre l’une des guerres civiles les plus complexes et les plus longues en Afrique et fournit une nouvelle base pour une unité nationale basée sur la volonté libre du peuple soudanais. L’Accord de Paix Globale sera-t-il soutenu? Peut-il survivre aux menaces des extrémistes islamiques et à l’impact du choc de la mort du Dr John Garang? L’état du Soudan a été créé de manière arbitraire par des colonialistes sans égard aux points de vue des communau- tés concernées, en particulier le peuple du sud du Soudan. La manière dont l’élite dirigeante du nord a précipité le Soudan dans l’indépendance par le biais d’une déclaration unilatérale non basée sur un consensus national, explique la fragilité de la construction d’une nation au Soudan. Depuis l’indépendance en 1956, le Soudan est en guerre avec luimême. Les principaux conflits (19551972 et 1982-2005) ont entraîné la mort de plus de deux millions de personnes et des délocalisations massives. Le manque de consensus sur les causes d’origine des guerres internes récurrentes explique largement pourquoi beaucoup d’accords SOUDAN Jan Pronk, le Représentant Spécial du Secrétaire Général pour le Soudan, avec les troupes de l’Union Africaine in Nyala, Darfur. IRIN FMR 24