Gestion des plaies opératoires et cicatrisation - CClin Sud-Est
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Gestion des plaies opératoires et cicatrisation - CClin Sud-Est
19/11/2010 Gestion des plaies opératoires et cicatrisation Monique Malleret & Delphine Tixier Service de chirurgie maxillo-faciale Infirmières référentes au CHU de Clermont-Ferrand Titulaires du Diplôme Universitaire « Plaies et Cicatrisation » Titulaires de l’ EAWT : Diplôme Européen des Techniques de la Plaie Dynamique de la cicatrisation Phase 4 : jusqu jusqu’àà 18 mois 3 : à la fin des 21 jours 2 : de 24 à 72 h pendant 21 jours Fonction Myofibroblastes y Peintre Keratinocytes Fibroblastes PN Neutrophiles, Macrophages, Lymphocytes Couvreur Charpentier Ouvrier qualifié 1 : dans les 24 h Plaquettes Plombier 1 19/11/2010 La Théorie du milieu humide z z z z Winter au début des années 60 démontre l’intérêt du maintien de l’humidité locale sur une plaie. Multiplication plus rapide des cellules et restauration de la perte de substance. Augmentation de la vitesse de cicatrisation. Obtention d’une cicatrice de meilleure qualité . Cicatrisation en milieu humide • % de cicatrisation – Sous pansement occlusif – À l’air ambiant – À l’air chaud 2 19/11/2010 La cicatrisation de première intention z z z z Ell concerne les Elle l plaies l i chirurgicales hi i l sans perte t de d substance bt trop t importante dont il suffit de rapprocher les différents plans (fils, agrafes, bandes adhésives de rapprochement) pour permettre une évolution (sans complication) vers : Une épidermisation totale en 7 jours, Une consolidation effective en moyenne de 4 semaines, Une maturation définitive de 12 à 18 mois dans des conditions normales. La cicatrisation de première intention 3 19/11/2010 La cicatrisation de deuxième intention ou « dirigée » z z z z z z z z z Pertes de substance de petite ou moyenne importance, plaies contuses, infectées ou chroniques : Escarres Ulcères Dermabrasions Morsures Brûlures Exérèses tumorales Plaies traumatiques ou chirurgicales Pour des pertes de substances de grande taille, il sera préférable d’envisager une greffe cutanée. La cicatrisation de deuxième intention ou « dirigée » 4 19/11/2010 GESTION DE LA PLAIE PAR L'ECHELLE COLORIELLE QUANTITE D’EXSUDATS PLAIE z z z z Noire : la nécrose Jaune : la fibrine Rouge : le bourgeonnement Rose : l’ épidermisation NOIRE 0/+++ JAUNE 0 JAUNE +/++ ROUGE +/- OBJECTIFS FAMILLE DE PANSEMENTS Ramollir puis exciser Hydrogel + manuellement la hydrocolloïde nécrose. ou Eliminer la fibrine par Hydrogel + détersion autolytique hydrocolloïde et manuelle, jusqu’à ou Film de PU obtention d’un tissu Alginate sain. Alginate Gérer l’exsudat et Ou éliminer la fibrine. hydrofibre Tulle gras Ou Interface Conserver le tissu de Ou bourgeonnement, Hydrocellulaire sans détersion. NOMS COMMERCIAUX RYTHME DES PANSEMENTS Intrasite / Purilon + Duoderm Tous les jours jusqu'à exsision de la nécrose Intrasite / Purilon + Toutes les 24 à 48 h Duoderm selon saturation du Tegaderm pst Algostéril Seasorb soft Algostéril Tous les 2 à 4 j selon Seasorb soft saturation du pst Aquacel Toutes les 48 h Jelonet Mépilel Toutes les 48 à 72 h Allevyn adhésif Mépilex non adhésif Maxi 5 j ou jusqu'à saturation complète Duoderm Maxi 7 j ou jusqu'à saturation complète Ou Hydrocolloïde z Complications : L’infection l’hyperbourgeonnement La plaie cancéreuse ROUGE ++ Gérer l’exsudat et conserver un tissu sain. Tulle gras Ou Jelonet Toutes les 48 h Interface Ou Hydrocellulaire Mépilel Toutes les 48 à 72 h Allevyn adhésif Mépilex non adhésif Jelonet Maxi 5 j ou jusqu'à saturation complète Mépilel Toutes les 48 à 72 h Tulle gras Ou Interface Ou ROSE 0/+ Favoriser la Allevyn adhésif Hydrocellulaire réépidermisation. Mépilex non adhésif Toucher le – possible Ou au pansement. Hydrocolloïde Duoderm Toutes les 48 h Maxi 5 j ou jusqu'à saturation complète Maxi 7 j ou jusqu'à saturation complète Ou z Elle permet d’uniformiser l’évaluation et la prise en charge des plaies au sein d’un établissement, permet d’avoir le même vocabulaire comprenant des définitions communes. VERTE +++ Eliminer l’infection qui entraîne un retard de cicatrisation. Film de PU Tegaderm PST à l’argent Release Ag Altreet Ag De 3 à 7 j ou jusqu'à saturation complète Toutes les 72 h, doit rester constamment humide Ou Alginate Algostéril, Urgosorb Ou hyrofibre Toutes les 24 à 48 h selon saturation du pst Aquacel Maxi 48 h MALODORANTE +++ Pallier aux mauvaises odeurs PST au charbon Actisorb Ag+ Tous les jours si utilisé en pst primaire sur plaie infectée HYPERBOURGEONNEMENT ++ Aplanir les bourgeons en excès afin de relancer la cicatrisation. Corticoïde Jelonet + pommade corticoïdes Nitrate d’argent Toutes les 24 à 48 h Tous les soins doivent être au sérum physiologique ou eau stérile sauf prescription médicale d'antiseptique. Gestion de la plaie 17 septembre 2009 24 septembre 2009 5 19/11/2010 Cas clinique : gestion par pression négative Facteurs favorisant l’infection d’une plaie z z z z z Facteurs locaux : z Promiscuité et mauvaise hygiène, z Macération, altération de la peau péri-lésionnelle... Facteurs généraux. Résistance de l’hôte. Massivité et pouvoir pathogène intrinsèque de l'agent contaminant. La densité des germes varie selon les localisations (plus importantes au niveau des régions humides, des plis, des follicules pileux, glandes sébacées et sudoripares). 6 19/11/2010 Comment diminuer le risque infectieux d’une plaie ? L’objectif de la prise en charge des plaies et de créer les conditions optimales pour une cicatrisation rapide et éviter ainsi les risques infectieux. Outre les recommandations telles que : lutter contre la dénutrition, éviter alcool et tabac, traiter les pathologies type diabète, insuffisance rénale… il faut également nettoyer la plaie, pratiquer une détersion mécanique des débris nécrosés ou fibrineux et utiliser les bons pansements. En chirurgie, la préparation de l’opéré est indispensable : dépilation, douche préopératoire avec un savon antiseptique, et champ opératoire et toutes les techniques lorsque le patient est au bloc. bloc z z z Caractéristiques du risque infectieux z Certains germes se regroupent en communautés (appelées Biofilm) englobées par une substance visqueuse : le Slime. Ces structures résistent à l phagocytose, la h t aux ATB ett autres t antibactériens. tib té i z Il existe différents niveaux de risque infectieux : Risque infectieux faible : Atteinte superficielle de la peau primitivement intacte : par exemple : suture simple sur plaie traumatique, incision chirurgicale, endoscopie - interventionnelle, escarre stade II ou ulcère veineux de jambe. - Risque infectieux modéré : Ouverture de la peau ou traversée d’une zone qui possède une flore saprophyte. : Fixateur externe, cicatrice post-opératoire avec lame, drain, mèche ou stomie récente suturée…Escarre stade III, atteinte des tissus mous (fascia, muscles) et/ou des tendons ou ulcère artériel avec colonisation physiologique . - Risque infectieux élevé : Ouverture de la peau avec mise à nu des couches profondes (organes nobles, tendons, os…) : plaies traumatiques multiples ou délabrées avec perte de substance importante, plaies chirurgicales comportant de multiples portes d’entrées (chirurgie thoracique ou abdominale majeure), moignon d’amputation ouvert, pansements de greffe, de lambeau, plaies infectée ou escarre stade IV (atteinte profonde des muscles, tendons, os), ulcère de taille importante ou plaie cancéreuse. 7 19/11/2010 Conduite dans la gestion de la plaie en fonction du risque infectieux z z z Risque q infectieux faible : La douche du ppatient est recommandée,, les soins seront ensuite effectués avec du sérum φ et le moment du 1er pansement est variable de 24 h à 10 jours selon l’avis de l’opérateur. Risque infectieux modéré : La douche du patient est possible (en protégeant les lames, drains…), les soins seront effectués avec du sérum φ (sauf prescription médicale) et la fréquence des pansements est souvent de 24 à 48 h (selon l’avis de l’opérateur). Risque q infectieux élevé : La douche du ppatient est possible p sur les pplaies distales, peu importantes, en fonction de la douleur. Les soins seront effectués soit avec du sérum φ, soit avec des ATS et la fréquence des pansements est toutes les 24 h. Utiliser les antiseptiques sur les plaies : oui ou non ? Ce sont des préparations ayant la propriété d’éliminer ou de tuer les microorganismes ou d’inactiver les virus sur des tissus vivants (peau saine, muqueuses, plaies). Ce sont des médicaments et les actes les mettant en œuvre doivent faire l’objet de prescription médicale ou de protocoles écrits et validés. L’utilisation des ATS doit toujours s’effectuer avec la même gamme pour chaque étape. Le nettoyage de la plaie avant l’utilisation des ATS est indispensable. Il faut enfin respecter le temps de contact : 4 à 5 minutes pour une utilisation sur une plaie. 8 19/11/2010 Indications des antiseptiques locaux sur les plaies z Avant un acte invasif z L plaies Les l i traumatiques i en première iè intention i i (attention les ATS sont tous plus ou moins inactivés par les matières organiques : pus, sang…) Les brûlures : Ils seront utilisés sous forme de savon antiseptique. Les plaies chirurgicales (sur prescription médicale) Des antimicrobiens locaux peuvent être envisagés en cas de suspicion de progression vers une infection patente ou d’observation de la cicatrisation. Traiter localement l'infection par un antiseptique adapté aux microorganismes en cause. z z z z Prévenir une aggravation de l'infection. z Inconvénients des antiseptiques locaux sur les plaies - Sélection des germes les plus résistants : lorsqu’ils sont mal utilisés en terme de concentration par exemple. - Action limitée dans le temps : il est de quelques heures même pour les ATS majeurs. - Cytotoxicité mortelle sur les cellules en croissance. - Effets systémiques et locaux : provoqués par la répétition des applications, sont d'autant - La très grande majorité des pansements dits « modernes » sont incompatibles avec les ATS. plus à redouter que l'antiseptique est utilisé sur une grande surface, sous pansement occlusif, sur une peau lésée (notamment brûlée) Il convient donc de mesurer le bénéfice / risque lié à l’utilisation des ATS et de ne pas prolonger plus d’une semaine leur application en cas de besoin. 9 19/11/2010 Les ATS : « le retour » ? Regain d’intérêt venant d’Allemagne z A cause de l’augmentation g des résistances bactériennes. z Apparition de nouveaux pansements incluant des antiseptiques et d’antiseptiques nouveaux. z Ils sont micro-dosés (0,2% pour le Prontosan) et associés parfois à un savon ou surfactant qui agit comme barrière à la pénétration des germes. z Les indications actuelles des ATS : Dermatoses D t bbactérienne té i ou capables bl de d se surinfecter i f t ? Prévention des infections nosocomiales Contact avec les immunodéprimés profonds Brûlés et dermatoses bulleuses étendues. Alors ? z z z z z z z Dans 80% des cas, les infections nosocomiales sont acquises lors de l'incision au bloc opératoire, d'où l'intérêt d'une préparation cutanée rigoureuse. 15 à 20 % concernent les KT, sonde vésicales... etc... Quelques heures après une suture, la peau retrouve son efficacité en tant que barrière bactériologique. Plaie aiguë : Pas de renouvellement des ATS en post-opératoire si pas de signes d’infection. Plaie chirurgicale : pas d’ATS en post-opératoire sur les sutures si pas de signes d’infection. Pas obligation d’ATS pour // des agrafes ou des drainages, alternative pour // de fils. Infection nosocomiale arrive au maximum entre J 0 et J 3 Voir pour ouvrir le pansement le moins possible (avant J 3) sauf demande particulière du chirurgien ou du médecin ? En résumé : z Pas d’utilisation systématique des ATS sur les plaies aiguës. « Paix sur la plaie aux germes de bonne volonté » Raymond Vilain 10 19/11/2010 Soins locaux spécifiques à l’épisiotomie z z z z z Les soins sont en ggénéral : non stériles et s’effectuent au moins 1 fois par p jjour. Après chaque passage aux toilettes, la cicatrice doit être rincée, séchée afin d’éviter tout risque de macération. Ce sont des soins d’hygiène simples à inculquer à la patiente. Ne nécessitant pas l’usage d’ATS (sauf en cas de plaie infectée). - Ils peuvent être préconisés, car habituels, mais sans aucune preuve scientifique. - Préférence à l’utilisation d’un savon neutre, ne modifiant pas le PH. Ne pas recommander l’usage du sèche-cheveux: sèche la plaie, dilate les vaisseaux, i risque i de d brûlures, b ûl souffle ffl de d la l poussière iè environnante i t sur la l plaie. l i Soins locaux spécifiques à la césarienne z z z z Difficultés de « protocoliser » les soins d’une d une plaie. plaie Les soins post-opératoires suite à une césarienne sont souvent ceux d’une cicatrisation de 1ère intention (suture simple). Il se peut cependant qu’il existe (dans les 1ers jours) des drainages et des formations d’hématomes entraînant la persistance d’exsudat nécessitant des pansements. La plupart du temps : Nettoyage au sérum φ puis pansement Jelonet (afin d’éviter la formation de croûtes et de g garder le milieu humide)) jjusqu’à q l’ablation du Redon et l’arrêt des exsudats. 11 19/11/2010 Soins locaux spécifiques à la césarienne Anomalies de cicatrisation et gestion de la cicatrice M2 post-césarienne M12 post-césarienne 12 19/11/2010 Soins des cicatrices Cica-Care* est une plaque de gel de silicone auto-adhérente 6 cm x 12 cm 12 cm x 15 cm Dermatix * : gel de silicone Scarfix * : gel + feuille de silicone Medgel * : gel + feuille de silicone Scarcare * : film de silicone + cortisone + Vitamine E Nous vous remercions de votre attention « On est riche de ce que l'on partage » 13