Inventaire de l`Eglise Saint Nicolas de Petite

Transcription

Inventaire de l`Eglise Saint Nicolas de Petite
Inventaire de l’Eglise Saint Nicolas de Petite-Synthe en 1761.
Par l’abbé Jean François Claerens
En recherchant des informations généalogiques sur un de mes ancêtres, Hendryck
Helewaert tailleur « au vieux fort de Mardyck », je me suis rendu compte que J. Claerens, curé
de la paroisse Saint-Nicolas en 1761 avait utilisé les dernières pages, restées vierges, du
registre des baptêmes, mariages, sépultures entre 1695 et 1736 pour y noter diverses réflexions.
J’ai choisi de retranscrire son inventaire des choses appartenant à l’Eglise en raison de
son intérêt sociétal mais aussi parce que je me suis rendu compte qu’une paroisse de si peu de
feux était dotée d’une église « à trois nefs » qui avait « le vieux fort de Mardyck » dans son
apanage. Je pense que cette importance était due à la Kruysbellaert qui lui fut longtemps une
source de pélerinages.
Il est un peu à la Prévert, ce qui ne facilite pas toujours les choses.
J’ai été confronté au déchiffrage de certaines pattes de mouches du curé, et me suis tourné
vers Jean-Marie Muyls qui m’a aidé, et je l’en remercie, à en traduire plusieurs. Il subsiste
encore quelques points d’interrogation, si certains souhaitent les élucider je signale que le texte
commence à la page 569 du BMS Petite-Synthe 1695/1736.
Michel HÉLUWAERT
Novembre 2012
Inventaire des choses appartenant à l'église de Petite-Synthe par le soussigné en
présence de Matthieu Best élève de la paroisse susditte et de Matthieu Kindt son sous-clerc.
Comme il suit.
Le choeur.
Le grand hôtel dédié à Dieu sous l’invocation de Saint-Nicolas où il y a un tabernacle avec des
voiles en dedans.
Une Remontrance (1) d'argent en forme de soleil, un ciboire avec une couronne.
(On les met dans la sacristie).
Six chandeliers de cuivres et bougeoirs, un crucifix, les canons(2)1, un crochet de fer pour la
chandelle paschale, deux sièges,
Une petite bouteille et grande bouteille pour le vin et l’eau.
Deux bancs à chanter dans lesquels il y a deux antiphonaires(3).
Trois antiphonaires des morts, un rituel, un processionnel, un gradin (4)2 et un catéchisme.
Il y a deux missels et un petit tableau.
Michel Héluwaert / Généalogie et Histoire du Dunkerquois / G.H.Dk.
Page 1
Un pupitre, un petit tableau, deux pots de faïence, deux sonnettes.
Deux pupitres et un grand.
Nef du milieu.
Un banc de communion, la croix, l'image de Saint-Nicolas
Trois bannières, savoir de Saint-Nicolas, de la Sainte Vierge en damas et la troisième pour les
morts en camelot.
Une chaire avec un crucifix, quatre petits bancs entre les piliers, et encore quatre avec un petit
et, après le banc du quêteur pour les pauvres ménages du fort avec son platelet est celui du
pourchasseur(5)3 pour le St Sacrement avec son platelet (le tout du Nord).
Or, vis-à-vis est le banc des notables avec l'image de Saint-Hubert,
Un petit banc devant pour les enfants, quatre bancs d’hommes et un petit.
Après, sur le banc donné par le sieur Plets et ensuite celui du marguillier, pauvrisseur(6) et Notre
Damier4 avec leurs platelets.
Une garde de baldaquin pendante.
À l'entrée de la nef le banc des notables.
Nef de la Sainte vierge.
L'autel de la Sainte vierge contient les 15 mystères du Saint Rosaire, un crucifix et tabernacle
deux reliquaires, les canons.
À droite est l’image de Saint Dominique et à gauche celle de Catherine de Sienne et la
séparation du pied de l'autel, quatre chandeliers de cuivre, une sonnette.
A droite de l’autel sont deux bancs pour les flambeaux, un banc à chanter, un chandelier, deux
confessionnaux, les fonds du baptême fermés, une petite armoire contenant les vases d'argent,
des catéchismes et du Saint Chrême.
Tableaux savoir de l’assomption de la Ste Vierge, de la naissance de Saint Jean-Baptiste et celui
du couronnement de la vierge et au bout de la nef Jésus Christ crucifié est représenté ?
Deux civières, une tombe, deux petits bancs joints ensemble et un grand banc.
L’image de la Sainte Vierge qu’on porte en procession avec son soutien et son image brodée.
Un vaisseau pendu.
Un petit lustre de cuivre.
Le banc de Monsieur Antoine Mischiels.
L’image de Jésus Christ flagellé.
(Sacristie ).
Sur le grenier.
Le coq de la tour, des mauvais gradins, 4 verges de fer et autres ferrailles qui ont servi à pendre
le baldaquin.
Deux bouts de planche avec une corde.
Nef de la Sainte-Croix.
Un autel de la Sainte-Croix avec les images des Saints Pierre et Paul au côté un crucifix, un
tabernacle les Canons, Quatre chandeliers deux pour la Croix exposée.
Une séparation d'autel, une sonnette.
Un banc à chanter, un confessionnal. Au bout, le tableau de Sainte-Barbe avec un chandelier de
fer, La décollation de Saint-Jacques majeur, par-dessus la descente de Jésus-Christ de la croix,
l’image du Cruysbellaert, Saint Michel et Jésus Christ en Croix.
Le banc du sieur Collet, un autre banc.
Un chandelier de fer pour brûler des chandelles à l'honneur de la Sainte-Croix.
Une lampe sur un pied de fer exposée à brûler jour et nuit devant le Saint-Sacrement.
Une lanterne, deux encensoirs avec une navette.
L'image de Saint Druon avec un tronc.
Michel Héluwaert / Généalogie et Histoire du Dunkerquois / G.H.Dk.
Page 2
Le baldaquin est au bout de cette nef.
Le bénitier avec son aspersoir proche de Saint-Druon.
Sous la tour.
Six chandeliers de bois, un baril à huile avec une bouteille de grès, un ramon(7)5, un petit
(gantier) et ardoises.
Portail.
Trois échelles, une grande brosse, trois images, deux de bois et l’autre de (toit ?) un palot.
La tour.
Un escalier pour y monter une échelle, deux cloches avec leurs cordes.
Sacristie.
Quatre pinteletes avec une assiette, le tout d’étain.
Une petite brosse, une grande armoire, une plus petite et quatre autres.
Un tiroir, une table à plier le linge.
Un crucifix, un miroir, un petit coussin, une image de la Croix, un prie-Dieu avec un pupitre.
Au dessus un imprimé contenant des prières avant et après la messe.
Un siège.
Grande armoire.
Première partie.
Une remontrance d’argent avec un tronc de papier, un pied doré.
Au dessus, le linge et un coussin avec une creppe noire.
Grand linge. 8 aubes, 8 surplis, 10 amictes (8), 10 cordes dont deux sont rompues.
Deuxième partie.
Chasubles communes une pour rouge et blanc, onze autres dont quatre noires et blanches, deux
violettes et leurs châles, étoles et manipules.
Nappes d’autel. 10 grandes et 9 petites et 3 couvertes d’autel.
Troisième partie.
Dalmatiques communes.
Une pour rouge et blanc, sept autres dont trois sont noires, une verte, deux blanches, une
violette et leurs étoles et manipules.
Deux draps de communion, deux grandes nappes de communion et deux petites.
Tiroir.
Une chape, une chasuble, une dalmatique avec leurs étoles et manipules et bourse6 et voile en
blanc et rouge.
Petites armoires.
La première du Nord contient la Croix et deux bourses avec les vases pour porter le Saint
Viatique et l’extrême-onction, le tout en argent.
Les deux registres et le ciboire, un petit rituel, une étole pour administrer.
La deuxième. Les bourses incluses dont il y a une pour rouge et blanc, du commun , une
bourse(9) pour contenir les corporaux(10) et il y en a (24 ?) et 5 pales(11), une bourse noire et
blanche, deux noires, deux rouges, trois blanches et une violette.
Voiles communs. 13 dont il y en a un pour blanc et rouge, trois noirs, 2 rouges, 2 violets, 2 verts
et trois blancs.
La quatrième armoire contient un calice patène et calice et autre presque usé avec sa patène qui
est dans le tabernacle sur le grand autel pour renfermer les hosties consacrées.
Michel Héluwaert / Généalogie et Histoire du Dunkerquois / G.H.Dk.
Page 3
Devant d’autel.
Six devants d’autel. Trois noirs, trois blancs en toiles pour chaque autel et encore 3, un violet,
un vert et un pour rouge et blanc. en tout neuf.
Gradins.
Dix gradins dont il y a six noirs, deux verts et encore six brodés.
En tout 14.
L’armoire du Nord. Renferme un tronc de bois avec le Saint Nom de Jésus, quatre draps de
mort, trois noirs et un blanc.
Chapes.
Six chapes dont il y en a trois noires, une rouge, une blanche et une violette.
Mouchoirs.
Deux blancs mouchoirs et cinq à laver les mains.
Valences.
Deux valences, un plat d’offrande.
Bacs.
Deux bacs à chandelles, un vieux, un nouveau, une verge de fer, un cadre, deux boites à pain
d’autel, une fontaine, une brosse, un pot à écrire avec des plumes, un livre de recommandation
des morts et un pour les bans des livres de évangiles flamands et l’autre français, un sablier.
Derrière le grand autel.
Un appui pour déposer l’image de la Sainte Vierge avant la procession, deux ballons pour
allumer les chandelles avec leurs éteignoirs, une lanterne
1 vieux missels, quatre pots de fayance, une sonnette de bois, deux barret.
Deux boites de blanc fer et une boite de bois pour l’encens, un réchaud de fer cassé, un vieux
aspersoir, une caisse à breze(12)7.
Deux écailles pour baptiser.
Clefs.
Il y a deux clefs de l’église. L’une est au curé et l’autre au clerc pour l’ouvrir et fermer et
chacun d’eux a deux clefs de la porte de la sacristie.
Les armoires des quêteurs dans l’église ne se ferment plus depuis qu’elle a été volée en 1751.
Dans la sacristie, la grande armoire et quatre petites se ferment à clef, ainsi que les fonts et la
petite armoire qui contiendra les Saintes Huiles.
Cet inventaire a été fait à Petite Synthe ce 17 novembre 1761 par Jean-François Claerens Curé
de Petite Synthe en présence de M. Best, M Deknuydt.
Michel Héluwaert / Généalogie et Histoire du Dunkerquois / G.H.Dk.
Page 4
Glossaire.
(1) Ostensoir qui ressemble à un soleil. Il y a, au centre, une petite chambre de cristal, dans laquelle on
glisse la custode. La custode est une sorte de médaillon à fermoir, en or, destiné à recevoir la sainte
Hostie. On se sert de l'ostensoir au salut et quelquefois pendant la messe, pour exposer visiblement le
Saint Sacrement à l'adoration des fidèles.
(2) Les canons sont des recueils de textes (cartons, tableaux ou sous-verres) posés verticalement (en
arrière) sur l’autel. Ce sont trois tableaux de prières qu'on place debout sur l'autel, le plus grand au
milieu, les deux autres aux extrémités.
(3) Livre d’église contenant les antiennes et diverses parties de l’office notées en plain-chant
(4) Le gradin est une sorte de petit banc ou marche servant à exposer des ornements d’autel.
(5) Celui qui est chargé du pourchat (la quête à domicile ou lors des offices, les taxes sur les récoltes, le
denier à dieu accompagnant tout acte de vente ou location de propriété, laissé à la générosité de
chacun).
(6) Membre du Conseil de Fabrique chargé de s’occuper de l’administration des biens de la paroisse, et ici
doit appartenir à la confrérie de Notre Dame.
(7) Vieux balai fait de branches de bouleau
(8) Linge béni de forme carrée de toile fine que les ecclésiastiques mettent sur la tête avant de revêtir une
aube.
(9)La bourse est une pochette à soufflets dans lequel le prêtre range un corporal (linge liturgique carré sur
lequel on pose les patènes et calices. Il sert à recueillir les miettes de pain consacré).
(10) Le corporal, linge fin reconnaissable à la façon dont il est plié (en trois dans les deux sens). Le prêtre
l'étend au milieu de l'autel, et y pose le calice et la sainte Hostie, c'est-à-dire le Corps de N. S., d'où son
nom de corporal.
Le corporal, la pale et les nappes d'autel sont des linges bénits, les autres ne le sont pas. Les corporaux,
pales et purificatoires qui ont servi ne peuvent plus être touchés par les clercs, jusqu'à ce qu'ils aient été de
nouveau blanchis.
(11) La pale, petit linge carré et doublé, maintenu rigide par un carton à l'intérieur. Il sert à couvrir le
calice.
(12) Il s’agit de la braise du charbon qui a servi à brûler l’encens.
Note complémentaire :
Le prêtre fait allusion à des couleurs d’habits sacerdotaux. En voici la signification en fonction des messes.
Blanc : Fête de la Sainte Trinité, du Christ, de la Sainte Vierge, des Anges, des Saints qui ne sont pas
martyrs et les dimanches du temps pascal.
Rouge : Fête de la Ste Croix et de la passion, Pentecôte, fêtes des Apôtres et des Saints martyrs.
Violet : temps de pénitence (Avent, Carême et vigiles de certaines grandes fêtes.
Noir : Vendredi saint et messes des défunts.
Vert : pour les dimanches ordinaires.
Michel Héluwaert / Généalogie et Histoire du Dunkerquois / G.H.Dk.
Page 5