2016-11-07 lun - S45 - J312 - Edition n°200 - lundi 07
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2016-11-07 lun - S45 - J312 - Edition n°200 - lundi 07
MARCHÉS&PRODUITS PAGE 12 lundi 7 novembre 2016 Renforcé par les élections américaines Scénario de réflation prévu en 2017 OR. Les cours ont atteint 1308,11 dollars mercredi soit le plus haut depuis le début d’octobre. Jean-François Owczarczak, directeur général de Management Joint Trust, maintient à ce jour son scénario de relance datant de mars 2016, qui est un scénario réflationniste. Pour l’expert en recherche indépendante, il existe des poches de valeur à travers le monde dans les valeurs industrielles, dans l’énergie, les matériaux, les minéraux et les small caps. Il situe la fin de la correction des marchés à la troisième semaine de novembre. La fin de l’année sera plus haute avec encore une accélération au premier trimestre. Pour le S&P500, ce nouveau mouvement devrait trouver un top intermédiaire en février-mars, puis une nouvelle relance devrait se matérialiser dans la deuxième partie de l’année 2017, pour retomber ensuite en 2018. Les pays émergents vont bénéficier du retour des matières premières. Cependant, à plus long terme, les problèmes du monde persisteront et l’environnement déflationniste dominera, à cause notamment de la courbe démographique dans les pays développés. Après la relance en 2017, une nouvelle période difficile s’annonce pour 2018. Deux marchés pourraient infirmer le scénario positif de Management Joint Trust pour 2017: le dollar et la Chine. D’une part, si la réflation est uniquement américaine avec un dollar trop fort, l’économie mondiale ne pourra pas suivre. La rotation value ne se fera alors pas. D’autre part, la Chine doit tenir. Management Joint Trust, basée à Genève est spécialisée dans la recherche indépendante et le conseil en allocation d’actifs aux institutionnels sur la base d’un système propriétaire, qui permet d’appréhender les tendances, les estimations d’objectifs de prix et surtout le timing des marchés. Depuis 2012, elle édite aussi le site FinGraphs.com, une plateforme grand public avec un objectif de 1000 clients privés et petits institutionnels. Entretien avec Jean-François Owczarczak. L’or a progressé cette semaine, profitant des inquiétudes à l’approche de l’élection américaine, le métal jaune étant vu par les investisseurs comme l’une des valeurs les plus sures vers lesquelles se tourner en période de turbulences sur les marchés. L’or a connu un été mouvementé, grimpant en flèche après le vote britannique pour une sortie de l’UE fin juin avant de redescendre doucement avec la perspective croissante d’une hausse des taux directeurs de la Fed. «La demande pour l’or est repartie en trombe alors que les investisseurs ouvrent les yeux sur la probabilité tout à fait réelle d’une présidence de Trump aux Etats-Unis après les élections de la semaine prochaine», a résumé Jameel Ahmad, analyste chez FXTM. Le cours de l’or a atteint mercredi 1.308,11 dollars l’once, à son plus haut depuis le début du mois d’octobre, alors que des sondages donnaient une diminution de l’avance de la candidate démocrate Hillary Clinton, et certains M. Trump en courte tête. L’élection du candidat républicain entraînerait un grand nombre d’inconnues sur l’avenir de l’économie mondiale, et cette perspective pousse donc les investisseurs vers les valeurs refuges que sont les métaux précieux. Ni la réunion de la Fed, dont le message favorable à une hausse prochaine des taux directeurs aurait normalement dû peser sur le cours des métaux précieux en renforçant le dollar, ni les données solides sur l’emploi US n’ont entamé la hausse de l’or. Dans le sillage du métal jaune, l’argent et le platine ont également profité des inquiétudes des investisseurs, montant cette semaine à leurs plus hauts niveaux en un mois. L’once de métal gris a ainsi atteint 18,74 dollars mercredi et l’once de platine 1005,90 dollars vendredi. Seul le palladium a peiné à suivre le mouvement, restant lesté par les récents mouvements de vente d’investisseurs spéculatifs, débutant même la semaine sur un nouveau plus bas en près de quatre mois à 611,65 dollars.n CHARTISTES. Le scénario de Management Joint Trust à Genève prévoit une relance imminente avec revalorisation des valeurs cycliques. Partagez-vous l’impression que l’attention vis-à-vis des chartistes est moindre que lorsqu’on s’était demandé si le SMI pouvait franchir la barre des 10.000 points (juste avant la crise financière de 2007)? Si oui, comment l’expliquez-vous? La période n’est pas propice à la gestion active et discrétionnaire JEAN-FRANÇOIS OWCZARCZAK. Le SMI risque de décevoir par rapport aux autres marchés. et par conséquent peu favorable à la recherche indépendante. En effet, la gestion active a souffert ces cinq dernières années en raison d’une forte consolidation de l’industrie avec des entités dont les actifs sous gestions dépassent celle de la Fed (comme BlackRock ou Fidelity) et d’une explosion des produits passifs concurrents de la gestion active, mais à des niveaux de coûts bien inférieurs. A cette crise structurelle, s’ajoute un environnement défavorable. Jusqu’en 2013, le marché lié au QE, est relativement linéaire à la hausse, ce qui est difficile à surperformer. Depuis début 2014, l’environnement est plus difficile avec la nouvelle crise de l’euro, le pétrole bas et le ralentissement économique américain (de 5%, la croissance du PIB s’est établit à 1% début 2016). Dans ce contexte, les investisseurs se sont donc réfugiés dans les valeurs défensives aux yields généralement plus élevés et sur les business novateurs aux projections de cash flow à très long terme (FANGs). Les chiffres leur donnent raison: 87% des fonds actifs en actions européennes sont battus par leur indice de référence sur 10 ans, selon la dernière étude comparative Spiva réalisée par S&P et aux Etats-Unis, cette proportion grimpe à plus de 95%. Quelle est la part automatique, qu’est-ce qui appartient à l’interprétation humaine? Ces parts-là se sont-elles décalées au fil des dernières années, en faveur des algorithmes? Les algorithmes occupent une large place, qui répond à la logique produit explicité auparavant. Les stratégies prédéfinies (comme par exemple celles du momentum) exploitent les bénéfices à la marge. Mais si le scénario de Management Joint Trust se confirme avec des mouvements des actifs plus différenciés ces pro- chaines années, les algorithmes resteront valables, mais risquent de passer à côté des grands mouvements. Car il n’y a pas de free lunch et les solutions de facilité, les rentes ne durent pas éternellement. On l’a vu lors de l’éclatement de la bulle internet en 2000, la chute des commodities et les mauvaises performances des hedge funds en 2007 (avec plus de béta que d’alpha). La situation actuelle est très similaire avec un trend très défensif, qui crée du tort à la gestion active et directionnelle et donc aux chartistes. A quel niveau se situera le SMI (EuroStoxx 50, S&P 500, etc.) à la fin de l’année? Quelle est la marge de progression de ces indices l’année prochaine? Quels sont les résistances à la hausse/à la baisse? Le point bas du S&P 500 sera atteint dans la deuxième partie du mois de novembre, après les élections américaines et avant une accélération en fin d’année. Le target est à 2350/2400 pour l’année prochaine, soit un objectif de 10 à 15% de hausse sur la fin de l’année 2017. Ce n’est pas énorme, mais le marché est très surévalué. Les mouvements seront plus intéressants sur les autres marchés. L’Europe est au fond du trou. Il y a aura de très bonnes surprises. Difficile de se prononcer sur la fin 2016, peut-être 3100, mais fin 2017, l’EuroStoxx 50 pourrait atteindre les 3300/3600, soit plus de 20% par rapport à aujourd’hui (autour des 3000). En Suisse, la situation est très différente car le marché est très défensif. Récemment, les Nestlé, Roche, Novartis sont tombées de manière très agressive. Le SMI risque de décevoir par rapport aux autres marchés. Nous prévoyons un rebond difficile sur la fin 2016, vers 8.000 peut-être, puis éventuellement 8.500 en 2017 (+10%). En effet, depuis la fin de l’incertitude liée au vote du Brexit, le SMI corrige assez fortement contre l’EuroStoxx 50 car il est plus défensif justement. Ces différents marchés actions sont-ils surachetés, ou cette situation s’est-elle effectivement normalisée au cours de l’année 2016? Selon une étude récente de JP Morgan, le S&P500 est à 80% de son historique, alors qu’en Europe, on atteint 40 à 50%. Cela fait 10 ans que les Etats-Unis surperfor- ment le reste du monde. Le potentiel américain est moins élevé qu’ailleurs. Si notre thème value et réflation globale s’avèrent justes, les Américains iront rechercher des opportunités en dehors des Etats-Unis (flows). Plus que le différentiel de taux d’intérêt, ces mouvements de fonds pourraient influencer le dollar en 2017, qui pourrait être actuellement proche d’un top et d’une zone de prise de profits importante. Y a-t-il des formations particulières au sein des courbes/moyennes que vous observez qui devraient attirer l’attention des investisseurs? À quel terme? Cette année a été le théâtre de nombreux épouvantails agités et qui ont eu comme conséquence d’effrayer les investisseurs. C’est le cas du mini krach chinois en début d’année, de la marche arrière de la Fed et des tergiversations de la banque du Japon au printemps, du Brexit, des élections américaines, du référendum italien ou de l’affolement créé par HSBC prédisant pour octobre un krach de même ampleur que celui de 1987 (une belle opération de marketing). Nous constatons que les investisseurs sont aujourd’hui positionnés de manière très défensive, voire trop. Quel est le scénario de Management Joint Trust? Nous maintenons à ce jour le scénario de relance datant de mars 2016, qui est un scénario réflationniste, qui favorise donc la recherche d’opportunités et la gestion active. Les investisseurs trop défensifs risquent de se faire prendre à contre-pied. Même les high dividend stocks et les quatre géants du secteur technologique connus sous l’acronyme outre-Atlantique FANG (Facebook, Amazon, Netflix et Google) pourraient commencer à sous-performer, au profit des valeurs cycliques, aux valorisations plus faibles et aux projections de cash-flow projetés moins lointaines et dont les évaluations sont moins influencées par la montée des taux. Chez Management Joint Trust, nous pensons qu’il existe des poches de va- leur à travers le monde dans les valeurs industrielles, dans l’énergie, les matériaux, les minéraux et les small caps. En Europe, les marchés ont été massacrés par les problèmes avec les banques, mais ils cachent des valorisations intéressantes. Les pays émergents vont bénéficier du retour des matières premières. Cependant, à plus long terme, les problèmes du monde persistent et l’environnement déflationniste domine, à cause notamment de la courbe démographique dans les pays développés. Après la relance en 2017, une nouvelle période difficile s’annonce pour 2018. Deux marchés pourraient infirmer notre scénario positif pour 2017: le dollar et la Chine. D’une part, si la réflation est uniquement américaine avec un dollar trop fort, l’économie mondiale ne pourra pas suivre. La rotation value ne se fera alors pas. D’autre part, la Chine doit tenir. Que dit l’analyse technique sur la décision de la Fed de décembre et ses conséquences sur les cours de change? Distinguons les taux longs (influencés par les perspectives économiques et l’inflation) et les taux courts (qui expriment la réaction des banques centrales à ces perspectives). La décision de la Fed en décembre est déjà très intégrée dans les prix, les monnaies et surtout le dollar. Cette remontée sera graduelle. Le marché est en attente de confiance, afin de pouvoir confirmer l’accélération de la croissance économique. Ce sera le cas en 2017. Les taux d’intérêt ont une incidence énorme sur la rotation des classes d’actifs. Ces 18 prochains mois, les investisseurs devraient privilégier la recherche de valeur, plutôt que de se réfugier sur des actifs de rendements déjà surévalués. Les taux d’intérêt ont atteint leur point bas, donc la remontée est déjà amorcée (elle a commencé en juillet). Ils devraient corriger à la hausse, de 100 à 150 points de base sur le 10 ans. On en a déjà fait 40 en quelques mois. Le phénomène pourrait ainsi s’accélérer. INTERVIEW: ELSA FLORET «LE SMI RISQUE DE DÉCEVOIR PAR RAPPORT AUX AUTRES MARCHÉS. NOUS PRÉVOYONS UN REBOND DIFFICILE SUR LA FIN 2016, VERS 8000 POINTS PEUT-ÊTRE, PUIS ÉVENTUELLEMENT 8500 EN 2017 (+10%).» L’Agefi Partenaire Sucre et cacao: semaine difficile DENRÉES ALIMENTAIRES. Le café s’est stabilisé après un plus haut depuis deux ans. 7;ミ "lろYSキ キラミ"SW"ミラ WマH W"S "Y#c ̈ }ラ キW"Iエ;ラ キ W"S "ミ IノY;キ Wぎ"IろW "djdぁ" K; W "S " キ "S "Iラ ;ミ "W "Hノ;Iニラ ぁ ̈ ; ; "SW "ノキW "SW"ノろWミ W WミW キ; }Wミ キHキノキ W "SX "ノろYIラノW" WIラミS;キ Wい ̈ Kラ ノラェW " キ W "Wミ"1エキミW ]W " キH ノ; キラミ "Sろ#マ; キノSラ"vキノラ www.arts-et-metiers.ch Le sucre et le cacao ont souffert sur la semaine écoulée d’attentes de production en hausse pour la nouvelle saison, tandis que le café s’est stabilisé sur les plus hauts atteints récemment. Les cours du sucre ont atteint mercredi leur plus bas niveau en plus de six semaines, à 563 dollars la tonne de sucre blanc à Londres et à 21,08 cents la livre de sucre brut à New York. «Après avoir atteint leur plus haut en quatre ans début octobre, à 24 cents la li- vre, les cours ont perdu plus de 11%», ont rappelé les analystes de Commerzbank. Les cours du cacao ont atteint vendredi 2052 livres la tonne à Londres, au plus bas depuis neuf mois, tandis qu’ils touchaient 2582 dollars la tonne à New York, au plus bas depuis trois ans. «La météo est bonne en Afrique de l’Ouest, et la production devrait être plus soutenue que cette année», a résumé Jack Scoville, analyste chez Price Futures Group. Les prix du café se sont stabilisés après avoir atteint leur plus haut en deux ans la semaine dernière. «L’Organisation internationale du café (ICO) a annoncé que 71 millions de sacs de café arabica et 40,8 millions de sacs de robusta avaient été exportés dans le monde au cours de la saison 2015-2016 qui s’est achevée le 30 septembre, ce qui représente une hausse de 3,2% pour l’arabica et une baisse de 6,9% pour le robusta», ont noté les analystes de Commerzbank.n MARCHÉ AGRICOLE: blé renforcé par la météo Les cours du maïs et du soja ont baissé cette semaine à Chicago, souffrant particulièrement de l’incertitude politique aux EtatsUnis, tandis que le blé montait grâce à quelques inquiétudes météorologiques. «Les négociants en céréales sont surtout préoccupés par l’enquête sur le Clinton Gate et les doutes entourant l’élection présidentielle», a indiqué Dewey Strickler de AG Watch dans une note. Les investisseurs s’inquiètent des conséquences d’une potentielle présidence Trump sur les relations commerciales avec le Mexique et la Chine.