Etre un témoin du Christ

Transcription

Etre un témoin du Christ
Semaine de prière
des jeunes adultes 2015
Etre un témoin
du Christ
Semaine de prière des jeunes adultes
La revue Youth Ministry Accent
est une publication
du département de la jeunesse
de la Conférence Générale
des adventistes du septième jour.
Téléchargement gratuit sur
www.gcyouthministries.org
Etre un témoin du Christ
Jour 1 :
Suivre le Christ à distance
La jeunesse et la foi
La photocopie de ce numéro spécial
Youth Ministry Accent
-Semaine de prièreest autorisée dans le cadre
d’un usage dans les églises locales,
par les groupes de jeunesse
et pour toute activité chrétienne.
Aucune permission spéciale
ne doit être demandée.
Cependant, le contenu de cette revue
spéciale ne peut être reproduit
sous aucune forme que ce soit
sans la permission écrite de l’éditeur.
Tous droits réservés.
Jour 2 :
Que la fête commence !
La jeunesse et la tentation
Jour 3 :
S’attacher à Jésus
La jeunesse et le foyer
Crédits
Balvin & Anett Braham, auteurs
Gilbert Cangy, directeur de projet
Maria Manderson, coordinateur de projet
Vanessa Coorea, révision
Jour 4 :
Seuls en sa présence
La jeunesse et la morale
Sauf mention contraire,
tous les textes de la Bible
sont tirés de la version
dite à la Colombe
Jour 5 :
Un défi pour l’esprit
La jeunesse et l’identité
Jour 6 :
Savoir prendre position
Responsable du département JA
de la Conférence Générale
Gilbert Cangy
[email protected]
La jeunesse et le courage
Jour 7 :
Rédacteur en chef
Jonatán Tejel
[email protected]
La réalisation d’un rêve
La jeunesse et le pardon
Responsable UFBJA
Pascal Rodet
[email protected]
Jour 8 :
Traduction de l’anglais
Isabelle Monet
Vivre par la grâce
La jeunesse et la grâce
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Editorial
Hiskia Missah
Aujourd’hui nous avons des iPods, des iPads, des iPhones, des iMacs, des ordinateurs
portables, des tablettes, des agendas électroniques, des PC, et beaucoup d’autres choses !
Toutes ces machines fantastiques ont été inventées par les êtres humains. On en trouve
dans toutes les régions du monde ; elles servent à améliorer les conditions de vie des
gens de manière directe ou indirecte, et elles sont désormais indispensables à la bonne
marche du monde.
Quand j’étais jeune, il y a bien longtemps, nous ne disposions pas de ces gadgets sophistiqués et technologiques. Par exemple, dans le domaine de la communication, il fallait
des jours – voire même des semaines – pour qu’une lettre parvienne à son destinataire.
Aujourd’hui, grâce à l’incroyable invention de l’informatique, nous pouvons envoyer
des courriels et ainsi communiquer de façon extrêmement rapide. De plus, il est très facile de trouver n’importe quelle information dont nous avons besoin en surfant
sur Internet. Quel bénéfice pour le monde moderne !
Néanmoins, même si l’informatique présente de très nombreux avantages, il ne faut pas
oublier les problèmes et les maux qui en découlent. Le mal et les tentations nous guettent à chaque instant. Il suffit d’un clic ou d’une pression sur un gadget électronique, et
le mal est là – il apparaît devant nos yeux sans que nous puissions y faire quoi que
ce soit.
Ellen White écrivit dans son livre Christian Education : « Les jeunes sont la cible favorite des attaques de Satan. (p. 222) Et dans Child Guidance, elle déclare : « Les jeunes
sont constamment en danger. » (p. 471) Elle donne le conseil suivant aux parents : « Les
pères et les mères devraient sans cesse se méfier des ruses de Satan. Il cherche à détruire
leurs enfants. Ainsi, que les parents ne se leurrent pas en pensant que leurs enfants ne
courent aucun danger particulier. »
Le diable existe réellement. Il n’a qu’une obsession : tenter l’humanité, et notamment
les jeunes. Ainsi, ceux-ci doivent être protégés et gardés de tout mal. Il est important de
leur rappeler sans cesse qu’ils sont les enfants de Dieu, ainsi que les responsables actuels et futurs de l’Église de Dieu. Prions pour eux !
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Permettez-moi de dire ceci aux jeunes : Les méditations de cette semaine de prière ont
été rédigées dans un esprit de prière, afin de vous donner le courage et la lucidité nécessaires pour faire face aux attaques de Satan et pour vous aider à remporter la victoire sur
le péché et la tentation. Prenez le temps de les lire, de méditer ces enseignements et de
les mettre en pratique. De plus, priez pour recevoir la force et la puissance nécessaires
pour résister aux tentations. Soyez de véritables conquérants ! Soyez des vainqueurs en
cette période de la fin des temps !
Que Dieu vous bénisse.
Hiskia Missah, responsable adjoint du département Jeunesse à la Conférence Générale
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Préambule
1. Organisez-vous dès maintenant. Nous savons que les animateurs changent parfois
en fin d’année, mais s’il vous plaît, si vous prévoyez ne pas être renommé l’année prochaine, que cela ne vous empêche pas d’organiser cette semaine spéciale. Faites des projets, fixez-vous un but, rassemblez votre équipe et demandez au pasteur de faire partie
de cette équipe.
2. Donnez à l’Église des informations sur la Journée de la jeunesse. Rassemblez des
informations sur le projet de la Journée de la jeunesse. Ce jour-là marquera le
début de la semaine de prière. Pensez à vous rendre sur le site
www.gcyouthministries.org, ou contactez le responsable de la jeunesse de votre
Église pour savoir comment vous pouvez participer à cet événement.
3. Formez un groupe de soutien par la prière. Rassemblez des adultes prêts à
vous soutenir et à soutenir votre ministère par la prière de façon régulière. Vous
devez vous sentir libres d’échanger librement avec les personnes de ce groupe,
que ce soit sur le plan personnel ou au sujet de votre ministère spirituel.
4. Choisissez un chant thème. Sollicitez la chorale de la jeunesse de votre Église. S’il
n’y en a pas, c’est le moment idéal pour en créer une. Choisissez des chants que vous
aimez tous et qui correspondent au sujet de chaque soir, ou choisissez un chant pour la
semaine entière.
5. Commencez un journal de prière. Rien n’est plus utile pour votre croissance spirituelle personnelle que la prière. Votre groupe de jeunesse croîtra si vous croissez en
Christ. Le fait de tenir un journal de prière vous aidera à échanger avec Dieu de façon
nouvelle et passionnante. Vous pourrez vous remémorer votre cheminement avec Dieu
en relisant certaines pages de votre journal, en repensant à vos prières qui ont été exaucées et en constatant que Dieu vous a guidés pas à pas chaque jour. Des idées nouvelles
et novatrices vous viendront à l’esprit tandis que vous passerez du temps en sa présence
à tenir votre journal de prière. Vous pouvez trouver de nombreuses idées sur Internet sur
la façon de débuter et de tenir un journal de prière. Tapez les mots « débuter un journal
de prière » sur le moteur de recherche Google, par exemple.
6. Formez une équipe d’organisation de la semaine de prière. Votre groupe peut être
constitué de quatre à huit personnes, en fonction de la taille de votre Église. Ces personnes vous accompagneront tout au long de la semaine. Intégrez dans votre équipe des
jeunes adultes intéressés et engagés, des animateurs du Ministère auprès de la jeunesse
(JA, École du sabbat, etc.) et votre pasteur. Ceci est important pour que tout le groupe se
sente responsable de cet événement, et pas seulement vous et votre adjoint. Le groupe
devra se réunir au moins trois fois, une fois par semaine – au moins une réunion pour
prévoir quatre leçons, et une autre réunion pour finaliser la semaine de prière. Prenez
soin de bien déterminer le but de cet événement et les moyens à utiliser, de préférence
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lors de la première réunion, et choisissez un orateur jeune pour chaque jour de cette semaine de prière.
7. Incluez la Journée mondiale de la jeunesse dans votre Ministère de la prière.
Idéalement, cette journée spéciale doit être l’occasion d’encourager les jeunes à s’investir auprès d’autrui en servant leur Église et leur entourage. Si les jeunes sont peu nombreux et s’ils n’ont donc pas la possibilité d’organiser une activité spéciale pour servir le
voisinage de l’Église, vous pouvez en profiter pour aller au-delà des barrières confessionnelles en vous associant avec les jeunes d’autres Églises du quartier.
Comment utiliser cette revue avec un groupe de petite ou grande taille
Notez vos pensées. Vous pouvez noter vos réflexions dans cette revue. Utilisez les espaces prévus à cet effet pour noter quelles sont vos réactions aux méditations proposées et
aux questions posées chaque jour. Vous pouvez également noter vos sujets de prière ou
vos prières de reconnaissance. Encouragez les participants à utiliser ces espaces comme
ils le veulent. C’est leur revue ! Dites-leur qu’ils n’ont aucune règle à respecter mais que
ce ne sont que des conseils. Le plus important est de se mettre à l’écoute de Dieu et de
lui ouvrir son cœur.
Un petit mot pour vous, chers animateurs. Si vous prenez le temps de lire ces méditations régulièrement, dans un esprit de prière et avec l’assurance que Dieu désire vous
révéler des choses nouvelles, vous serez étonnés par les pensées que vous serez poussés
à noter dans les espaces prévus à cet effet.
Commencez un journal de prière. Rien n’est plus utile pour votre croissance spirituelle personnelle que la prière. Votre groupe de jeunesse croîtra si vous croissez en Christ.
Le fait de tenir un journal de prière vous aidera à échanger avec Dieu de façon nouvelle
et passionnante. Vous pourrez vous remémorer votre cheminement avec Dieu en relisant
certaines pages de votre journal, en repensant à vos prières qui ont été exaucées et en
constatant que Dieu vous a guidés pas à pas chaque jour. Des idées nouvelles et novatrices vous viendront à l’esprit tandis que vous passerez du temps en sa présence à tenir
votre journal de prière.
Interrogez-vous. A la fin de chaque méditation, vous trouverez des questions et des déclarations destinées à vous faire réfléchir. Formez de petits groupes et discutez de ces
questions. Prenez le temps de vous interroger sur leur pertinence. Soyez réceptifs à l’Esprit de Dieu qui vous parle grâce aux Écritures. Encouragez les participants à noter quelles sont leurs réflexions dans leur journal.
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Introduction
Gilbert Cangy
Personne ne peut nier le fait que Jésus fut l’un des personnages les plus influents de cette terre. C’était un enseignant exceptionnel. Même des non-chrétiens comme le Mahatma Gandhi ont accepté ses valeurs morales et mené leur vie à la lumière de ses principes éthiques.
En tant qu’enseignant, Jésus utilisait souvent des paraboles. Chacune de ses paraboles
contenait une leçon majeure sur le royaume de Dieu et sur la façon dont Dieu désire que
nous menions notre vie. Un jour, Jésus fit quelque chose d’exceptionnel. Il raconta trois
paraboles pour enseigner une seule leçon – mais une leçon essentielle.
Cette leçon est le sujet de notre semaine de prière. Il s’agit de ce que Dieu ressent
concernant nos frères, nos sœurs et nos amis qui sont perdus même s’ils sont dans l’Église, ceux qui se sont éloignés en raison de leur situation personnelle, et ceux qui sont
délibérément partis vers d’autres horizons leur semblant plus attrayants.
La parabole de la drachme perdue, du mouton perdu et du fils perdu nous font comprendre quels sont les sentiments de Jésus à notre égard et ce qu’il a fait pour nous ramener à
la maison. La mission de Jésus consiste à aller à la recherche de ceux qui s’éloignent et à
leur montrer quel avenir Dieu leur réserve. Il est venu pour chercher et sauver ceux qui
sont perdus – pour rappeler les siens à lui.
Autrement dit :
1. Nous avons de la valeur aux yeux de Dieu.
2. Il ne cesse de nous chercher jusqu’à ce qu’il nous trouve.
3. Il y a beaucoup de joie quand nous sommes retrouvés.
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Cette semaine, les disciples de Jésus seront invités à se joindre à lui et accomplir cette
même mission. Ceux qui ne sont pas ses disciples pourront être les bénéficiaires de son
amour et de sa grâce par notre intermédiaire. Et nous pouvons avoir l’assurance que la
joie sera grande dans le ciel quand nous accueillerons tous ceux qui rentreront à
la maison.
Redécouvrons ensemble cette leçon si importante et allons à la recherche de ceux qui se
sont éloignés !
Gilbert Cangy, responsable du département Jeunesse à la Conférence Générale
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Les auteurs
Balvin B. Braham et Anett Braham sont originaires de Saint Elizabeth,
en Jamaïque. Anett est infirmière et enseignante, et elle forme des jeunes et de
jeunes adultes. Ils ont deux filles d’âge adulte, Shavannie et Julaine, ce qui les
aide à rester en contact avec le monde des jeunes.
Balvin B. Braham a œuvré dans l’Église en tant qu’enseignant, principal, pasteur, responsable de jeunesse, responsable du département Éducation, responsable du département Communication et Président de Fédération. Il a également
été responsable du département Jeunesse de l’Union des Antilles et responsable
adjoint de ce même département au sein de la Division interaméricaine. Ainsi,
Balvin B. Braham a travaillé pendant plus de vingt-sept ans avec des jeunes.
Actuellement, Balvin B. Braham est secrétaire de la Division interaméricaine,
assistant du président, responsable des ressources humaines, coordinateur du département du développement du leadership, responsable adjoint de l’association
pastorale, responsable du département de l’Évangélisation et de la croissance de
l’Église. Il occupe des postes de responsabilité à la fois dans l’Église adventiste
et en dehors de l’Église depuis une trentaine d’années. Il a fait ses études à l’université des Antilles, désormais appelée université de la Caraïbe du Nord, et il est
diplômé à la fois en théologie et en sciences de l’éducation. Il a obtenu un diplôme en théologie et un doctorat en leadership de l’université d’Andrews.
Balvin B. Braham aime particulièrement accompagner les jeunes dans leur développement spirituel et les préparer pour le retour du Christ.
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Jour 1—Luc 22.31-34
Suivre le Christ à distance
Histoire
Duron et Janet, un frère et une sœur d’une vingtaine d’années, étaient nés dans une famille chrétienne pratiquante et avaient été baptisés au cours de leur enfance. Leurs parents étaient des membres actifs et des piliers de l’Église. Duron aimait l’Église et il était
très engagé. Pendant son adolescence, il se prit de passion pour l’informatique et l’électronique. Quand il arriva à l’âge adulte, il avait développé des talents particuliers dans ce
domaine et il créait des applications pour les réseaux sociaux. Il était connu pour son
esprit créatif et novateur. Plus il s’intéressait aux ordinateurs et aux objets électroniques
et plus il réussissait dans ce domaine, moins il fréquentait l’Église. Il cessa d’en être un
membre actif. La mort accidentelle et brutale de sa mère contribua à affaiblir sa foi et le
poussa à douter de l’existence de Dieu. Il finit par remettre en question l’importance de
l’Église et la nécessité de participer à ses activités. Cependant, il continuait à s’y rendre
de temps à autres, juste au cas où il aurait une révélation.
De son côté, Janet aimait être entourée de nombreuses personnes. Elle était sociable et
menait de nombreux projets à l’Église. Elle était joviale et chaleureuse. Les personnes
d’âge mûr l’appréciaient beaucoup et elle était très populaire parmi les membres.
Contrairement à son frère, la mort de sa mère ne l’incita pas à s’éloigner de l’Église, du
moins au début. Mais le temps passa et sa foi se refroidit. Elle devint moins active et elle
commença à se rapprocher d’amis qui ne fréquentaient pas l’Église. Elle se mit à sortir
de plus en plus. En réponse aux questions des membres qui s’inquiétaient pour sa vie
spirituelle, elle disait : « Je suis toujours chrétienne, ne vous inquiétez pas. » Elle se désintéressa donc de l’Église petit à petit, alors que son frère mit fin à son engagement de
façon plus radicale.
Des difficultés prévisibles
Comme Janet, Pierre était toujours au milieu de la foule, prenant des initiatives, aidant
les personnes dans le besoin, s’intéressant aux autres, s’engageant de façon active, marchant sur l’eau en direction de Jésus. Il était ouvert et désireux de partager sa foi. Lors
d’une discussion entre Jésus et ses disciples, Pierre s’exclama soudain : « Tu es le
Christ, le Fils du Dieu vivant. » (Matthieu 16.16) Dans Luc 22.31-34, nous en apprenons
davantage sur l’échange entre Jésus et Pierre : « Simon, Simon, Satan vous a réclamés
pour vous passer au crible comme le blé. Mais j'ai prié pour toi, afin que ta foi ne défaille pas, et toi, quand tu seras revenu à moi affermis tes frères. Seigneur, lui dit Pierre, je
suis prêt à aller avec toi en prison et à la mort. Et Jésus dit : Pierre, je te le dis, le coq ne
chantera pas aujourd'hui, que tu n'aies nié trois fois de me connaître. »
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Jésus était capable de voir au-delà des émotions et du moment présent. Il savait de quoi
serait fait l’avenir. Ses disciples allaient être confrontés aux tentations, aux difficultés et
aux épreuves. Ils seraient aussi tiraillés, et leur engagement pour lui vacillerait. Ainsi, il
voulut leur annoncer qu’un homme allait le trahir et que cela aurait des conséquences
pour tous ceux qui le suivaient. Il savait que ses disciples l’abandonneraient et cesseraient de le suivre. Pierre, qui était si impétueux, s’exclama alors avec force :
« Seigneur, je suis prêt à aller avec toi en prison et à la mort. » (Luc 22.33-34 ; Matthieu
26.31-33) Après cette déclaration fougueuse, Jésus lui dit qu’avant que le coq ne chante
trois fois, il le trahirait. Pierre était convaincu que rien – pas même les menaces de mort
– ne pourrait ébranler sa foi en Christ et son engagement pour lui. Cependant, Jésus insista et lui parla clairement. Grâce à l’expérience de Pierre, nous comprenons que les
réalités de la vie sont parfois si dures que notre foi en Dieu peut vaciller. Nous pouvons
nous décourager, devenir indifférents vis-à-vis de Dieu et prendre du recul.
Un criblage
« Simon, Simon, Satan vous a réclamés pour vous passer au crible comme le
blé. » (verset 31) Voici ce que Jésus déclara à Pierre. Il proposa une image pour lui
montrer que Satan désire éprouver la foi des disciples du Christ. Jésus utilisa le prénom
que portait Pierre avant de devenir disciple du Christ. Ce fut probablement un choix délibéré de sa part, car il savait que Pierre n’allait pas tarder à se comporter comme il le
faisait avant de rencontrer le Christ, renonçant à le suivre (6.13-14). On peut trouver une
interprétation similaire dans Job 1 et 2, où Satan reçoit l’autorisation de mettre Job à
l’épreuve. Satan voulait éprouver durement les disciples, comme on tamise le blé, afin
de les pousser à chuter. Jésus employa cette métaphore pour montrer qu’il y a un temps
où Satan met le peuple de Dieu à l’épreuve afin de pousser tous les disciples à s’éloigner
du Seigneur. Tous les jeunes doivent en être conscients et mener une vie de prière afin
que le Christ les protège.
Satan s’en prit aux disciples et il en fait de même avec nous, mettant en évidence nos
péchés et nos faiblesses. Il avait agi ainsi avec Job (Job 1.6-12). Il s’attaqua à Pierre
physiquement et spirituellement afin de l’inciter à renier le Christ et de l’empêcher d’être sauvé. C’est la stratégie cosmique du diable. Jésus intercède pour nous et il se tient à
nos côtés pendant que l’accusateur nous déstabilise. Beaucoup de jeunes de l’Église sont
victimes des attaques du diable. Leur spiritualité et leur engagement dans l’Église s’affaiblissent. Ils renoncent à leur foi en Dieu pour profiter des plaisirs du monde et répondre aux sollicitations d’une société sécularisée et matérialiste. Lorsque nous regardons
autour de nous, nous constatons effectivement que nombreux sont ceux qui sont éprouvés et passés au crible en raison des manœuvres du diable. Nous pouvons tous être
concernés. Lorsque cela se produit, les jeunes doivent se concentrer sur Jésus, notre intercesseur, lui accorder la priorité et développer une relation étroite avec lui. Il est plus
puissant que Satan et que toutes les épreuves par lesquelles nous pouvons passer.
L’accomplissement
« Après s'être emparés de Jésus, ils l'emmenèrent et le conduisirent dans la maison du
souverain sacrificateur. Pierre suivait de loin. Ils allumèrent du feu au milieu de la cour,
et s'assirent. Pierre s'assit au milieu d'eux. Une servante, qui le vit assis devant le feu, le
fixa et dit : Cet homme était aussi avec lui. Mais il le nia en disant : Femme, je ne le
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connais pas. Peu après, un autre le vit et dit : Tu es aussi de ces gens-là. Et Pierre dit à
l'homme : Je n'en suis pas. Après un intervalle d'environ une heure, un autre encore insistait : Certainement cet homme était aussi avec lui car il est Galiléen. Pierre répondit :
Toi, je ne sais pas ce que tu veux dire. Au même instant, comme il parlait encore, le coq
chanta. Le Seigneur se retourna et regarda Pierre. Et Pierre se souvint de la parole que le
Seigneur lui avait dite : ‘Avant que le coq chante aujourd'hui, tu me renieras trois fois.’
Il sortit, et dehors, il pleura amèrement. » (Luc 22.54-62)
Jésus avait dit à Pierre qu’il serait la cible des actions du diable. De la même façon, aujourd’hui les jeunes et les adultes de l’Église sont les objets de ses attaques. Il utilise les
méthodes les plus subtiles pour attirer l’attention des disciples du Christ et les pousser à
se désintéresser des choses spirituelles (1 Pierre 5.8). Il parvint à influencer Pierre. Ce
disciple qui était pourtant si actif et qui soutenait le Christ avec une telle ferveur suivait
désormais son Maître de loin (verset 54). Mais ce n’est pas tout. Il faillit dans sa marche
spirituelle et il alla jusqu’à nier connaître le Christ. Il perdit toute confiance en lui et il
s’endormit alors même qu’il aurait dû se mettre à prier (verset 45). Finalement, il se retrouva parmi les accusateurs du Christ (verset 55). Il pensait qu’en le suivant à distance,
les gens ne le reconnaîtraient pas en tant que disciple du Christ. Il espérait ainsi échapper aux critiques et aux éventuelles persécutions. Il choisit de se comporter comme la
foule afin de démontrer qu’il ne faisait pas partie des disciples du Christ. Pierre n’avait
pas compris cette déclaration de Jésus : « Quiconque en effet voudra sauver sa vie la
perdra. » (Matthieu 16.25)
Satan désirait tellement détruire Jésus que tous ceux qui croyaient en lui et le suivaient
étaient ses cibles privilégiées. Quand la servante déclara : « Cet homme était aussi avec
lui », Pierre répondit aussitôt : « Femme, je ne le connais pas. » Jésus désire que les jeunes d’identifient à lui et ne le renient pas en oubliant les conséquences que cela peut entraîner. Il encourage les jeunes à prendre position pour lui. Il souhaite que les jeunes
soient des disciples fidèles, qu’ils se fassent l’écho de ses paroles et qu’ils témoignent de
sa grâce, afin que d’autres puissent l’accepter comme leur Sauveur personnel. Quelle
influence Pierre aurait-il pu avoir sur la foule qui était présente ce jour-là s’il s’était levé
pour le Christ et avait répondu : « Oui, je suis l’un de ses disciples. » Au lieu de cela, il
le renia. Faites-vous partie de ceux qui renient Jésus ? Ou êtes-vous de ceux qui se lèvent pour le Christ et veulent faire découvrir sa gloire à tous ceux qui ne le connaissent
pas ? Faites-vous partie de ces jeunes qui sortent de l’ombre, qui se distinguent de tous
ceux qui ne croient pas pour prendre la parole et proclamer là où ils sont – auprès de leur
entourage, de leurs amis et dans leur ville – que Jésus-Christ est le Messie et qu’il reviendra un jour chercher le peuple de Dieu et l’emmener dans sa demeure glorieuse ?
Malgré toutes ses bonnes intentions, Pierre faillit au moment même où son témoignage
aurait été utile. Quand il déclara : « Seigneur, je suis prêt à aller avec toi en prison et à la
mort », ce n’étaient que des paroles prononcées sur le coup de l’émotion.
« Au même instant, comme il parlait encore, le coq chanta. Le Seigneur se retourna et
regarda Pierre. Et Pierre se souvint de la parole que le Seigneur lui avait dite : ‘Avant
que le coq chante aujourd'hui, tu me renieras trois fois.’ » (Luc 22.60,61) Le chant du
coq rappela Pierre à la réalité. Il pensa à Jésus, qui ne quitte jamais ses enfants des yeux.
Il veille toujours sur ses enfants, même sur ceux qui ne peuvent le voir car ils se sont
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éloignés de lui. Quand le regard de Jésus croisa celui de Pierre, celui-ci n’y vit aucun
signe de colère, de reproche ou de condamnation. Au contraire, il lut dans ses yeux du
chagrin, de l’amour, un véritable désir de pardonner, de la compassion et de la tendresse.
Puis il se souvint de ces paroles : « Mais j'ai prié pour toi, afin que ta foi ne défaille pas,
et toi, quand tu seras revenu (à moi) affermis tes frères. » (Luc 22.32) Ellen White dit :
« Il avait renié son Seigneur, en faisant des imprécations et en jurant. Mais le regard de
Jésus toucha le cœur de Pierre, et le sauva. Il pleura amèrement, se repentit de son grand
péché et se convertit; il put alors affermir ses frères. » (Premiers écrits, p. 169)
Pourquoi les gens suivent-ils Jésus à distance ?
Manifestement, Pierre avait pris une distance physique et spirituelle par rapport à Jésus.
Il agit ainsi parce qu’il voulait se protéger, parce qu’il se sentait faible et parce qu’il
avait peur. Mais en réalité, il éprouvait un profond désir d’être avec Jésus, comme de
nombreuses personnes aujourd’hui. Pierre voulait vivre dans deux mondes en même
temps. Nous essayons souvent d’en faire de même, mais en vain. Jésus veut que nous
vivions avec lui dans le monde spirituel et que nous nous identifiions à lui tout au long
de notre cheminement dans ce monde sécularisé. Il veut que nous soyons prêts à souffrir
pour lui, et il nous donnera des raisons de nous réjouir. Pierre était faible ; cette faiblesse
provenait de son humanité. Cependant, il désirait vivre une relation personnelle avec le
Christ. Il voulait aussi être aux premières loges, voir quel traitement serait réservé
à Jésus et comment le Sauveur réagirait. Après le dernier repas que les disciples avaient
pris avec lui, Jésus les avaient emmenés dans le jardin de Gethsémané avant son arrestation. Il leur avait alors demandé de rester éveillés et de prier pendant que lui-même prierait également. Quand il était revenu vers eux, il les avait trouvés endormis. Il avait alors
demandé instamment à Pierre de rester éveillé et de prier, car même s’il se sentait fort et
apte à tout affronter, sa chair était faible. Malgré le conseil de Jésus, Pierre s’était rendormi. Quand la foule arriva pour arrêter Jésus, il était trop tard pour prier et réclamer la
force de supporter les épreuves. Tandis que Pierre pleurait après avoir renié Jésus, il regretta certainement de ne pas avoir pu prier, ce qui lui aurait permis d’être plus fort. Il
comprit la leçon que Jésus veut nous enseigner quand il nous exhorte à veiller, dans 1
Pierre 5.8 : « Soyez bien éveillés, lucides ! Car votre ennemi, le diable, rôde comme un
lion rugissant, cherchant quelqu'un à dévorer. » Il fut « dévoré » en partie à cause de sa
faiblesse. En effet, il n’avait pas prié car il avait surestimé ses capacités de résistance.
Néanmoins, il faut reconnaître que même si Pierre suivit Jésus à distance, il essaya de ne
pas le perdre de vue (Marc 14.54), alors que tous les autres disciples s’étaient enfuis
(Marc 14.50) après son arrestation. Il redoutait les conséquences qu’il aurait à subir s’il
était identifié à Jésus. Il était paralysé par la peur. Il vit Jésus être accusé à tort, battu et
insulté dans la cour. Il se préoccupait du sort de Jésus, mais il craignait aussi pour sa
propre vie. Il savait que Jésus était détesté par ses détracteurs et il n’était pas prêt à faire
face aux moqueries et à la persécution. Les paroles d’avertissement que Jésus adressa à
ses disciples alors qu’il était encore avec eux sont également pour nous aujourd’hui :
« Si le monde vous déteste, sachez qu'il m'a détesté avant vous. » (Jean 15.18 ; Matthieu
24.9) Quand Pierre constata à quel point Jésus souffrait, il comprit rapidement qu’il n’était pas aussi fort et courageux que ce qu’il pensait. La peur s’empara de lui et il renia
son Seigneur.
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Quand nous réfléchissons à l’engagement des jeunes aujourd’hui, une question se pose :
Pourquoi sont-ils si nombreux à suivre le Christ à distance ? Les réponses sont multiples. Certains estiment que les membres d’Église n’acceptent pas leur esprit d’ouverture.
D’autres ont le sentiment de ne pas être aimés par de nombreux membres de leur Église.
D’autres encore considèrent que l’Église leur impose trop de restrictions et leur dicte ce
qu’ils peuvent faire ou ce qu’ils ne peuvent pas faire. Certes, ces arguments sont recevables. Cependant, la peur, la faiblesse inhérente aux êtres humains et le réflexe de protection sont les raisons essentielles de leur positionnement. La prière est toujours le meilleur moyen de les aider à surmonter ces obstacles humains.
Jésus savait de quelle façon Pierre allait réagir avant même que cela n’arrive. Il n’accusa
pas ceux qui deviendraient ses opposants, ni les détracteurs de Pierre. Il ne justifia pas la
réaction de Pierre et il ne le condamna pas. Au contraire, il lui tendit la main. Il l’encouragea et le soutint. Aujourd’hui encore, Jésus accorde son soutien et ses encouragements
à tous les enfants, les jeunes comme les adultes. Quelle que soit la situation dans laquelle nous nous trouvons, ces mots devraient être une douce musique à nos oreilles : « J’ai
prié pour toi. »
J’ai prié pour toi
En effet, Jésus donna cette assurance à Pierre : « J’ai prié pour toi. » Dans la prière que
Jésus adressa à son Père, il déclara : « C’est pour eux que je prie. Je ne prie pas pour le
monde, mais pour ceux que tu m'as donnés, parce qu'ils sont à toi. » Et au verset 15 il
précise : « Je ne te prie pas de les ôter du monde, mais de les garder du Malin. » Le fait
de nous présenter en prière devant le Père fait partie de la nature de Jésus. C’est la raison
pour laquelle il dit à Pierre : « J’ai prié pour toi. » Jésus est notre avocat. Il est notre défenseur. Il joue actuellement le rôle d’intercesseur pour tous ses enfants (1 Jean 2.1).
Vous vous êtes peut-être éloignés de lui et vous êtes maintenant déprimés et découragés.
Pierre éprouva ces sentiments, mais Jésus fut son avocat de la défense, et il est le vôtre
également. Dans Hébreux 7.25, Paul déclare : « C'est pour cela aussi qu'il peut sauver
parfaitement ceux qui s'approchent de Dieu par lui, étant toujours vivant pour intercéder
en leur faveur. » Et dans 1 Timothée 2.5, il dit : « Il y a un seul Dieu, et aussi un seul
médiateur entre Dieu, et les hommes, le Christ-Jésus homme. »
Jésus pria pour Pierre avant que le criblage n’ait lieu. Pour Pierre comme pour tous les
jeunes aujourd’hui, c’est une grande assurance. Le Seigneur lui-même a prié et prie pour
nous. Jésus est notre avocat et notre grand-prêtre. Il nous déclare avec force qu’il a déjà
prié pour nous. Avant même que nous soyons confrontés à la tentation, il a prié pour
nous. Il a anticipé toutes les épreuves auxquelles nous pouvons être confrontés dans cette prière. Les prières que nous avons adressées et adressons à Dieu en notre faveur, en
faveur de nos parents, de notre pasteur, des anciens de notre Église, de nos amis et d’autres personnes avant, pendant et après cette semaine de prière, sont importantes. En effet, Jésus nous encourage à prier les uns pour les autres. C’est l’une des raisons pour
lesquelles nous vivons ces moments spéciaux chaque année pour nous concentrer sur la
prière – et notamment la prière pour autrui. Cependant, rien ne procure davantage de
joies et de satisfactions que le fait de savoir que Jésus a prié pour nous. Même si nous
savons que nous serons ébranlés par les épreuves que Satan nous envoie, nous pouvons
avoir la certitude que Jésus nous accompagne dans les périodes troublées de notre vie.
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Quand notre vie prendra fin sur cette terre, ce ne sera pas une véritable fin, car le grandprêtre, Jésus, qui a prié pour nous, nous sauvera et nous accueillera dans son royaume si
nous acceptons de lui confier notre vie et de le laisser nourrir notre foi.
L’objet principal de la prière de Jésus est que notre foi ne faiblisse pas. Charles Spurgeon
déclara un jour : « La foi est le porte-drapeau de chaque conflit spirituel. Or, si le portedrapeau chute, alors un jour mauvais s’annonce. Ainsi, notre Seigneur prie pour que notre porte-drapeau parvienne toujours à brandir sa bannière dans la mêlée. » Si notre foi
dans le Seigneur faiblit, alors nous perdons notre courage, notre patience, notre espérance, notre amour et notre joie. Jésus nous dit : « J’ai prié pour toi, afin que ta foi ne faiblisse pas. » Ceci nous encourage aussi à prier pour notre foi cette semaine. Et la foi
dont il est question, c’est une foi authentique, et non une foi basée sur les émotions.
Une foi basée sur les émotions
Une foi basée sur les émotions est une manifestation spontanée de confiance qui ne s’appuie pas sur de solides fondements. Diverses circonstances, ainsi que le désir de se protéger d’une certaine inexpérience ou de trouver un sentiment de sécurité, nourrissent ce
type de foi. Lors d’un camp de jeunesse, les participants apprirent à nager. Accompagnés par leur moniteur, ils s’en sortaient très bien et ils avaient hâte de pouvoir nager
sans être surveillés. L’un des jeunes ne semblait pas capable de pouvoir aller très loin
sans être accompagné, mais il était tellement sûr de ses capacités qu’il insista pour aller
nager seul. L’autorisation lui fut enfin accordée, et il se lança. Cependant, dix minutes
plus tard, il perdit ses moyens et commença à se noyer. Heureusement, il n’était pas loin
du rivage. Des nageurs expérimentés l’aperçurent, lui portèrent secours et le ramenèrent
au bord. Il leur fallut quarante-cinq minutes pour le ranimer et il finit par s’en sortir.
Dans notre marche avec le Seigneur, les élans émotionnels ne suffisent pas. Ellen White
déclara : « Les élans émotionnels ou les bons sentiments ne sont pas synonymes de foi
ou de sanctification. » (Signs of the Times, 24 mars 1980, paragraphe 3). Elle dit aussi :
« Nous devrions tous aspirer à vivre une foi véritable qui ne soit pas fondée sur des
émotions humaines, mais sur l’amour qui purifie l’âme. Cet amour purifie le temple
qu’est notre corps de tout orgueil, et chasse toutes les idoles du trône de notre
cœur. » (Review and Herald, 11 mars 1902, paragraphe 3) Vivre une relation de foi avec
Dieu sans s’engager dans une relation personnelle constante est une foi émotionnelle qui
ne peut résister quand surviennent les tempêtes, les épreuves et les turbulences.
Une foi authentique
C’est en dépendant totalement de Dieu que nous développons une foi authentique. Il ne
s’agit alors pas d’une foi superficielle imaginée par les êtres humains. Elle ne fluctue
pas au fil du temps. Autrement dit, il n’est pas nécessaire de passer de nombreuses années avec Jésus pour l’obtenir. Pierre et ses compagnons avaient déjà passé trois ans
avec Jésus quand celui-ci déclara à Pierre : « Quand tu seras converti. » La foi authentique est un don qui s’obtient auprès du Seigneur. C’est en priant et en faisant preuve de
patience que nous l’obtenons. La foi est un ingrédient important qui permet de mener
une vie chrétienne cohérente et positive. Lorsqu’ils font preuve d’une foi authentique,
les disciples du Christ savent quand ils doivent dire « non » et quand ils doivent dire
« oui ». L’exemple des disciples nous montre que le fait de vivre en compagnie de Jésus
n’est pas une garantie absolue dans le domaine de la foi. Vivre une foi authentique n’est
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possible qu’en acceptant la mort et la résurrection de Jésus, ainsi que l’effusion de son
Esprit. C’est un don qui doit être accepté : « C'est par la grâce en effet que vous êtes
sauvés, par le moyen de la foi. Et cela ne vient pas de vous, c'est le don
de Dieu. » (Éphésiens 2.8)
Jésus est prêt à accorder à tous les jeunes, ainsi qu’à tous les enfants et à tous les adultes,
cette foi authentique qui permet de résister aux épreuves et aux difficultés et d’avoir le
courage d’être identifiés en tant que disciples de Jésus. Dans cette vie nous perdons nos
bien-aimés, nous sommes tentés de faire le mal, nous sommes dépossédés des choses
que nous aimons et auxquelles nous tenons, nous pouvons être rejetés, nous pouvons
nous laisser séduire par le monde sécularisé dans lequel nous vivons et faire des choses
qui sont incompatibles avec notre marche chrétienne. Cependant, le fait de vivre une foi
authentique en Christ et de recevoir le Saint-Esprit nous permet de résister avec courage,
de défendre nos convictions, de surmonter les tentations et de remporter la victoire.
Vous êtes jeunes et le Christ vous rend forts, alors vous avez la responsabilité de soutenir ceux dont la foi est vacillante.
Fortifier les autres
Jésus dit à Pierre : « Quand tu seras revenu à moi, affermis tes frères. » En disant
« Quand tu seras revenu à moi », Jésus voulait dire à Pierre : « Quand tu auras repris ta
marche avec moi, quand tu pourras de nouveau t’identifier à moi, alors tu auras la responsabilité d’affermir tes frères. » Jésus voulait que Pierre agisse de façon à rassembler
les disciples dispersés afin qu’ils puissent former un groupe suffisamment solide pour
proclamer l’Évangile.
Nous ne vivons pas seuls sur une île déserte. Jésus fut clair en transmettant ce message à
Pierre. Notre conversion doit nous permettre d’exercer une influence positive sur notre
entourage. Les chrétiens ne doivent pas semer la discorde parmi leurs frères (Proverbes
6.19) ni se contenter de prêcher l’Évangile à ceux qui sont perdus. Nous affermissons
nos frères en les aimant et en les encourageant. Jésus savait que Pierre montrerait des
signes de faiblesse en raison de son humanité. Cependant, il l’encouragea à ne pas laisser ses faiblesses le mener vers un point de non-retour. Il était convaincu qu’il pouvait
jouer un rôle essentiel. Jésus pardonna Pierre et il lui montra qu’il faisait toujours partie
des siens. Il agit également ainsi envers nous, et nous sommes invités à en faire de même auprès de ceux qui nous entourent. Il y a de la place pour tout le monde dans le
royaume de Dieu. Aujourd’hui, il appelle les enfants, les jeunes, les adultes et tous ceux
qui le suivent de loin à s’approcher de lui. Acceptons son pardon, son amour et sa grâce,
et permettons à d’autres de le découvrir.
Conclusion
Quand la prophétie de Jésus se réalisa et quand Pierre prit conscience de ce qu’il avait
fait, il pleura amèrement (Luc 22.62). Le Seigneur le pardonna et le restaura pleinement.
Pierre devint alors une forteresse contre les forces du mal. Il fit découvrir à des foules
entières le royaume de Dieu en prêchant et en vivant l’Évangile de Jésus, et en les invitant à accepter le Seigneur crucifié et ressuscité comme leur Sauveur personnel. Vous
aussi, vous pouvez exercer une influence positive sur autrui en vous tournant vers
le Seigneur aujourd’hui !
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Références
•
Campbell, R. F. (1988–). Preach for a year (49–50). Grand Rapids, Mich.: Kregel
Publications.
•
Larson, B., & Ogilvie, L. J. (1983). Vol. 26: Luke. The Preacher’s Commentary
Series (320–327). Nashville, TN: Thomas Nelson, Inc.
•
Zuck, R. B. (1991). A Biblical Theology of the Old Testament (electronic ed.)
(432–433). Chicago: Moody Press.
•
David Kinnaman, You Lost Me: Why Young Christians Are Leaving Church...and
Rethinking Faith (Grand Rapids, MI: Baker Books, 2011).
•
Marshall, I. H. (1978). The Gospel of Luke: A commentary on the Greek text. New
International Greek Testament Commentary (820). Exeter: Paternoster Press.
•
Stein, R. H. (1992). Vol. 24: Luke. The New American Commentary (552). Nashville: Broadman & Holman Publishers
Questions de réflexion
•
Quels sont les événements auxquels les jeunes adventistes peuvent être
confrontés et qui peuvent être considérés comme une forme de criblage ?
________________________________________________________________
________________________________________________________________
•
Pourquoi Pierre s’associa-t-il au groupe des accusateurs de Jésus et le rejeta
-t-il ? Est-ce parce qu’il préférait être populaire auprès de la foule plutôt que
de vivre une relation ennuyeuse avec Jésus ?
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________________________________________________________________
•
Quel rôle la foi joua-t-elle dans la réaction de Pierre ?
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•
Les émotions doivent-elles avoir une place dans l’expérience chrétienne ?
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•
Comment les jeunes adventistes peuvent-ils affermir et soutenir les personnes qu’ils côtoient, à la fois dans l’Église et à l’extérieur de l’Église ?
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Jour 2—Luc 15.1-7
Que la fête commence !
Introduction
Il y a quelques mois, j’eus l’occasion de prêcher sur la grâce de Dieu et ce qu’elle implique pour tous les êtres humains. De nombreuses personnes décidèrent alors de donner
leur vie au Christ. Après le service, ma femme et moi saluâmes les personnes présentes
tandis qu’elles quittaient l’église. Juan, un jeune homme de vingt-quatre ans, faisait partie de ceux qui s’étaient levés après mon appel. Il nous dit qu’il était en deuxième année
à l’université et qu’il n’était pas allé à l’Église pendant de nombreuses années, mais que
récemment il avait ressenti le besoin de se tourner à nouveau vers le Seigneur. Ce matinlà, il s’était réveillé en se disant qu’il devait absolument aller à l’Église. Il avait pris trois
bus différents en ce sabbat matin et il était passé devant plusieurs églises sur son trajet.
Mais il s’arrêta là où l’Esprit du Seigneur l’avait conduit. Il nous dit qu’il avait le sentiment de s’être arrêté dans la bonne Église, au bon moment. Il rayonnait de joie car il
venait d’apprendre que le plan de Dieu le concernait et qu’il était aussi l’objet de sa grâce. Nous le présentâmes alors au pasteur et à l’un des anciens. Il déjeuna à l’église et y
passa le reste de la journée. Il participa à l’étude biblique proposée par le pasteur l’après
-midi, et il apprécia particulièrement le service destiné aux jeunes qui suivit. Après le
service, l’un des anciens l’invita chez lui.
Introduction
« Quel homme d'entre vous, s'il a cent brebis et qu'il en perde une, ne laisse les quatrevingt-dix-neuf autres dans le désert pour aller après celle qui est perdue, jusqu'à ce qu'il
la trouve ? Lorsqu'il l'a trouvée, il la met avec joie sur ses épaules, et, de retour à la maison, il appelle chez lui ses amis et ses voisins et leur dit : Réjouissez-vous avec moi, car
j'ai trouvé ma brebis qui était perdue. De même, je vous le dis, il y aura plus de joie dans
le ciel pour un seul pécheur qui se repent, que pour quatre-vingt-dix-neuf justes qui n'ont
pas besoin de repentance. » (Luc 15.4-7) Cette parabole racontée par Jésus est une histoire hypothétique qui ne signifie pas que les quatre-vingt-dix-neuf brebis n’ont pas
d’importance. En fait, ces quatre-vingt-dix-neuf brebis plus la dernière forment tout le
troupeau et représentent tous les membres de l’Église. Jésus raconta cette parabole, car
sur les collines de Pérée, l’élevage était une occupation courante et un grand nombre de
ses auditeurs étaient des bergers. Ainsi, cette parabole avait du sens pour eux. Ce récit
semble mettre l’accent sur la brebis perdue, mais en réalité il comporte un message sur
a) les quatre-vingt-dix-neuf brebis qui sont présentes, b) la brebis qui s’est éloignée du
troupeau, c) le berger, d) la joie générale à la fin de l’histoire.
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Les quatre-vingt-dix-neuf brebis
Nous avons choisi de nous intéresser à ces quatre-vingt-dix-neuf brebis avant de parler
de celle qui était perdue. Dans Luc 15.7 nous lisons : « De même, je vous le dis, il y aura
plus de joie dans le ciel pour un seul pécheur qui se repent, que pour quatre-vingt-dixneuf justes qui n'ont pas besoin de repentance. » Dans ce verset, il y a une comparaison
entre les quatre-vingt-dix-neuf brebis qui sont restées auprès du berger et celle qui s’est
éloignée. Ce texte peut donner l’impression que les brebis qui restent dans le troupeau
ne sont pas très importantes, et que le berger accorde toute son attention à celle qui est
perdue. Quand il la retrouve, c’est un véritable sujet de joie et de réjouissance. Si Jésus
raconte cette parabole pour représenter l’Église, et donc le royaume de Dieu, alors les
quatre-vingt-dix-neuf brebis comptent à ses yeux parce que le berger s’en occupe. Il s’agit de son troupeau et il a des raisons d’en être fier. Il se réjouit de les avoir autour de
lui. C’est son trésor. Après tout, Dieu est fier des membres d’Église qui restent fidèles. Il
est heureux de voir que les justes ou ceux qui aspirent à être justes restent auprès de lui
(Luc 1.6). Ellen White souligne : « Le Fils de Dieu s’est abaissé pour élever ceux qui
sont tombés. Pour eux, il a quitté les demeures célestes, les ‘quatre-vingt-dix-neuf’ qui
l’aimaient, afin de venir ici-bas pour être ‘blessé pour nos péchés, brisé pour nos iniquités’. » (Conquérants pacifiques, p. 419)
Le sujet de cette parabole est davantage la joie du Seigneur que l’attitude du pécheur.
Quand les jeunes – ou les adultes – gardent la foi et mènent une vie de repentance, il y a
de la joie dans le ciel. Quand tous les membres de l’Église mènent une vie sanctifiée, la
joie est immense dans le ciel. Chaque être humain est spécial et a de l’importance aux
yeux de Dieu. Par ailleurs, le message de Jésus tel qu’il est contenu dans l’évangile de
Luc est que, seuls ceux qui se repentent seront sauvés, et non ceux qui semblent être
justes. De plus, il y a de la joie dans le ciel dès aujourd’hui pour ceux qui se repentent.
Cette joie ne sera pas uniquement présente lors du jugement final. Il faut noter que, parmi les quatre-vingt-dix-neuf qui restent, certains pensent qu’ils sont justes et qu’ils n’ont
pas besoin de se repentir. Ils sont tellement sûrs d’eux qu’ils voient tous les défauts des
autres et pensent pouvoir déterminer qui doit se convertir et qui fait semblant d’être disciple du Christ. Ils pensent savoir qui le Seigneur a déjà rejeté.
On raconte l’histoire d’un homme qui s’était attaché à un mouton et qui voulait devenir
un mouton. Il alla voir le berger et il lui dit qu’il aimerait ressembler à un mouton. Il lui
demanda ce qu’il devait faire pour se métamorphoser. Le berger prit ses paroles à la légère et pensa que cet homme était fantaisiste. Mais l’homme insista, et le berger finit par
lui dire qu’il devait ressembler à un mouton. Alors il se revêtit d’une peau de mouton et
il se rendit parmi le troupeau. Quand il approcha, les moutons s’enfuirent. Très déçu,
l’homme retourna donc voir le berger. Celui-ci lui dit alors qu’il devait marcher comme
un mouton. L’homme observa le troupeau et s’entraîna à marcher comme un mouton.
Quand il voulut entrer dans le troupeau, les moutons s’enfuirent à nouveau. Il alla de
nouveau voir le berger, qui lui dit qu’il devait apprendre à parler comme les moutons.
L’homme s’entraîna, et quand il approcha des moutons ceux-ci se mirent à courir. Puis
le berger lui conseilla de manger la nourriture des moutons. C’est ce qu’il fit, mais la
réaction des moutons fut la même. Épuisé et déçu, il retourna voir le berger qui lui dit :
« Tu ressembles à un mouton, tu marches comme un mouton, tu parles comme un mouton, tu manges comme un mouton, mais tu n’es pas un mouton. C’est la raison pour laquelle le troupeau te rejette. »
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Parmi les quatre-vingt-dix-neuf personnes qui sont membres d’Église, certaines ressemblent à cet homme. Elles agissent comme des chrétiens. Elles lisent la Bible, elles prient,
elles assistent aux divers services de l’Église. Elles exercent même parfois des responsabilités et sont végétariennes. Certaines de ces personnes prient beaucoup. Elles soutiennent l’Église financièrement, rendent leur dîme à Dieu et s’engagent dans les activités
proposées. Elles ont l’impression de ne manquer de rien. Pourtant, leur cœur n’est pas
converti. Elles ne sont pas pleinement engagées auprès de Jésus. Elles ne passent pas de
temps avec lui, et elles se préoccupent davantage de leur popularité, de leur réputation,
de leur amour-propre et des choses de ce monde. Le fait d’avoir grandi dans l’Église et
de ne l’avoir jamais quittée ne signifie pas que le ciel se réjouit à notre sujet. Notre vie
est-elle un témoignage de la gloire de Dieu ? Témoignons-nous de notre foi de façon
sincère ? Sommes-nous authentiques ? Les gens peuvent-ils croire ce que nous leur disons ? Y a-t-il une cohérence entre nos paroles et nos actes ? Que faisons-nous quand
personne ne nous observe ? Comment nous comportons-nous ? Parmi les quatre-vingtdix-neuf brebis du troupeau, certaines sont malades et ont besoin de l’attention du berger. Celui-ci nous appelle, il nous cherche et il nous parle par l’intermédiaire du SaintEsprit, et nous sommes invités à lui répondre.
Parmi les quatre-vingt-dix-neuf brebis du troupeau, certaines ont conscience de n’être
présentes que physiquement, alors que leur esprit et leurs pensées sont bien éloignés du
troupeau. Ainsi, les autres doivent faire tout ce qu’ils peuvent pour les soutenir. Il ne
s’agit pas de les pousser à partir. La conversion est une expérience personnelle, qui ne se
vit pas de la même façon et au même moment pour tout le monde. C’est la raison pour
laquelle l’expérience de sanctification de ceux qui ont la foi doit être un catalyseur pour
ceux qui sont plus faibles. Jésus a dit : « Laissez croître ensemble l'un et l'autre jusqu'à
la moisson, et, à l'époque de la moisson, je dirai aux moissonneurs : Arrachez d'abord
l'ivraie, et liez-la en gerbes pour la brûler, mais amassez le blé dans mon grenier. » (Matthieu 13.30) La différence entre le blé et les êtres humains est que la puissance du Saint-Esprit peut transformer les personnes qui ne sont pas converties et en
faire des disciples fidèles. Dans l’histoire du christianisme, on ne compte plus les jeunes
qui ont fait preuve de superficialité et de frivolité pendant un temps dans leur marche
spirituelle, mais qui sont devenus des héros de la foi parce qu’ils sont restés en compagnie des quatre-vingt-dix-neuf brebis et ont été influencés, encouragés et motivés par le
Saint-Esprit, la grâce du Christ et le soutien de la communauté spirituelle. Jésus souhaite
aussi encourager la repentance parmi les quatre-vingt-dix-neuf brebis en se réjouissant
du salut des pécheurs.
Dans cette parabole, Jésus insiste également sur le fait que quatre-vingt-dix-neuf personnes justes qui respectent tous les rituels, toutes les fêtes et toutes les règles ne procurent
pas de joie particulière dans le ciel, alors qu’un pécheur qui confesse ses péchés et se
repent suscite une grande joie. Dieu désire que ceux qui sont perdus reconnaissent leur
état et, grâce à l’aide du Saint-Esprit, se tournent à nouveau vers lui. Il souhaite nous
aider à renoncer à notre vie de péché et à le suivre. Les Pharisiens ou les hypocrites n’agissent jamais ainsi, car ils ne comprennent pas qu’ils sont perdus ! Ils considèrent qu’ils
font partie des élus, même s’ils ne se repentent jamais de leurs péchés. Aujourd’hui, les
quatre-vingt-dix-neuf brebis doivent faire en sorte que la fête dure toujours dans le ciel.
Nous devons tous nous repentir de nos péchés et accepter le salut, pas uniquement la
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brebis perdue qui s’est éloignée du troupeau. Jésus veut que le troupeau entier – cent
brebis, et non quatre-vingt-dix-neuf – soit sauvé. Cependant, pour en sauver quatre-vingt
-dix-neuf, il faut commencer par une !
La brebis perdue
En fait, en racontant cette parabole, Jésus ne précisa pas si l’animal qui s’était éloigné
du troupeau était une brebis ou un bélier. Il voulut mettre l’accent sur le fait que le berger s’intéresse à tous ceux qui s’éloignent, quel que soit leur sexe. Il fit comprendre à
son auditoire que cet animal égaré s’était intéressé à d’autres pâturages, que ce soit de
façon soudaine ou progressive. Bowe Robert Bergdahl, un soldat américain, fut fait prisonnier par les Talibans en Afghanistan au mois de juin 2009, et il le resta jusqu’au
31 mai 2014. Les circonstances dans lesquelles Bergdahl disparut et la façon dont les
Talibans le capturèrent furent l’objet de nombreuses spéculations dans les médias. De
nombreuses théories furent avancées sur sa disparition, mais d’après les faits, il fut fait
prisonnier alors qu’il n’était pas sur la base militaire. Quand il se retrouva entre les
mains des Talibans, il savait qu’il était prisonnier, il connaissait les circonstances de sa
capture. Il fut endoctriné, manipulé et opprimé par ses bourreaux, et il perdit même la
capacité de parler sa langue maternelle couramment. Pourtant, les États-Unis avaient
décidé de n’abandonner aucun soldat et des recherches incessantes furent menées jusqu’à ce que les autorités parviennent à faire un échange pour faire rentrer ce soldat chez
lui. C’est une illustration intéressante de ce qui arrive aux jeunes de l’Église. Dieu n’a
pas fait d’échange, mais il a envoyé son Fils unique et bien-aimé (Jean 3.16) sur la terre
afin de pouvoir les racheter tous. Quel amour merveilleux ! Et quelle joie quand ils rentrent à la maison !
Dans une leçon de l'École du sabbat que nous avons étudiée il y a quelques années, il
était expliqué que les moutons restent environ huit ou neuf ans dans un troupeau, et que
ce temps est assez long pour que le berger soit capable de les nommer tous et pour que
chaque mouton reconnaisse la voix du berger. Tous les soirs, quand les moutons rentrent
à la bergerie, le berger place son bâton à quelques centimètres du sol. Ainsi, quand les
moutons franchissent le pas de la porte, le berger les observe attentivement pour voir
s’ils ne sont pas blessés ou malades. De cette façon, il peut identifier les moutons très
rapidement. Dans Jean 10.3, un texte qui appuie cette idée, nous lisons : « Le portier lui
ouvre, et les brebis entendent sa voix ; il appelle par leur nom les brebis qui lui appartiennent et les mène dehors. »
Dans cette leçon, l’auteur expliquait également que les bergers comptent leurs moutons
et savent tout de suite si l’un d’entre eux manque à l’appel. Voici le texte de Luc 15.4
dans la traduction Parole de vie : « Parmi vous, un homme a cent moutons et il en perd
un. Bien sûr, il va laisser les quatre-vingt-dix-neuf moutons dans les champs et il part
chercher celui qui est perdu, jusqu'à ce qu'il le trouve. » Jésus connaît chaque membre
de l’Église. Il nous connaît par notre nom. Il sait quelles sont nos caractéristiques et quel
est notre caractère. Il connaît nos forces et nos faiblesses. Il sait ce qui nous rend heureux et ce qui nous rend tristes. Nous lui appartenons et il est notre berger. Quand l’un
d’entre nous vient à manquer, il ne laisse pas les quatre-vingt-dix-neuf autres sans protection pour aller à sa recherche. Mais il part néanmoins à sa recherche ! Rappelonsnous que Jésus, le grand berger, est omniprésent. Il peut être partout au même moment.
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Il est omniscient et il n’y a rien qu’il ne sache pas. Il est omnipotent et il n’y a rien qu’il
ne puisse faire. Ainsi, n’ayons pas le sentiment que, lorsqu’il s’occupe d’autres moutons, il n’a pas de temps à nous accorder. « Il m'a envoyé vers les nations qui vous ont
pris comme butin, car celui qui vous touche, touche la prunelle de son œil. » (Zacharie
2.12) Tous les membres de l’Église sont l’objet de l’attention et de la protection du
grand berger, et c’est une bonne nouvelle. Rien ne nous arrive qui lui échappe. Il nous
défend toujours et il justifie son nom et son autorité.
Dans la parabole de Jésus, la brebis qui s’était éloignée savait qu’elle était perdue. Elle
appelait à l’aide. Elle avait conscience de s’être éloignée du troupeau. Comme beaucoup
de jeunes et de chrétiens plus mûrs, elle cherchait probablement une herbe plus verte.
Elle était certainement fatiguée de la routine quotidienne et, comme un jeune me l’a dit
il y a quelques années, elle « avait besoin de vivre des expériences nouvelles et de découvrir des choses plus intéressantes ». Certaines personnes s’éloignent peut-être en raison de la pression qu’elles subissent au travail ou dans leurs études, ou bien du découragement dû à leur inactivité, ou encore de la fatigue qui les incite à rester chez elles un
sabbat pour se reposer. Il arrive alors que cela devienne une tentation auxquelles elles
cèdent régulièrement. D’autres partent à cause d’une expérience sexuelle qui les a entraînées dans la mauvaise direction. D’autres encore s’éloignent parce qu’elles souffrent
d’être méprisées, maltraitées et négligées. Beaucoup de jeunes qui se refroidissent et
s’éloignent du troupeau croient toujours que le septième jour est le sabbat et qu’ils doivent l’observer. Ils pensent toujours que l’Église adventiste est le troupeau auquel ils
appartiennent. Leur conscience les pousse encore chaque jour à réintégrer le troupeau.
Cependant, ils ne peuvent plus se passer des choses nouvelles qu’ils ont découvertes, et
ils se laissent absorber par les réalités de la vie quotidienne. Ils deviennent indifférents à
tout ce qui est spirituel.
Les moutons suivent instinctivement ceux qui les précèdent, et il en est de même des
jeunes. Ils suivent les autres, même s’ils savent qu’ils ne prennent pas la bonne décision.
Si l’un d’entre eux saute de la falaise, alors d’autres peuvent en faire de même. Ils savent parfois où ils sont, ils ont conscience de ne pas être au bon endroit, mais faire demitour n’est pas chose facile. Pour revenir, les moutons ont besoin d’être aidés et encouragés. Ceux qui font partie des quatre-vingt-dix-neuf doivent être déterminés à reprendre
contact avec ceux qui se sont éloignés et les inciter à revenir parmi eux. En tant que
membres d’Église, nous devons aller à la recherche des moutons qui se sont éloignés du
troupeau. Nous pouvons le faire en priant pour eux, en reprenant contact avec eux grâce
aux réseaux sociaux, en leur envoyant des messages, en écrivant sur leur mur, en leur
envoyant des courriels. Nous pouvons utiliser toutes les applications dont nous disposons ! Nous devons aller à la recherche de ceux dont la foi a faibli, leur faire comprendre
que nous les aimons et les encourager à revenir à l’Église. C’est leur place ! L’Église
doit montrer qu’elle est ouverte et chaleureuse, qu’elle est prête à pardonner, à accepter
et à aimer ceux qui se sont éloignés. Nous devons faire des projets pour les retrouver et
les encourager à revenir au sein du troupeau. Ellen White dit : « La brebis qui s’est égarée est la plus malheureuse de toutes les créatures. Le berger doit partir à sa recherche,
car elle ne saurait rentrer toute seule à la bergerie. Il en est ainsi de celui qui s’est éloigné de Dieu ; il est aussi misérable que la brebis perdue, car sans le secours de l’amour
divin, jamais il ne pourrait revenir à Dieu. » (Les paraboles de Jésus, p. 157)
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Le berger
Dans Luc 15.4, Jésus demanda : « Quel homme d'entre vous, s'il a cent brebis et qu'il en
perde une, ne laisse les quatre-vingt-dix-neuf autres dans le désert pour aller après celle
qui est perdue, jusqu'à ce qu'il la trouve ? » Puis il déclara que le berger partit à la recherche la brebis perdue. En précisant qu’il dut pour cela quitter les quatre-vingt-neuf
autres, Jésus voulut montrer que le berger était déterminé et fermement décidé à retrouver la brebis perdue. Il ne voulait pas que l’une des brebis de son troupeau ne tombe
dans le fossé ou se perde. Toutes devaient sentir l’amour du maître et être l’objet de son
attention et de ses soins. Ainsi, le sujet principal de cette parabole est l’amour et l’attention du Maître pour ses brebis.
Il est intéressant de noter que le berger ne loua pas les services d’ouvriers pour aller à la
recherche de la brebis perdue. Il s’en occupa personnellement. Il partit à sa recherche lui
-même et il ne renonça pas avant de la trouver. Il fit preuve de persévérance. Jésus cherche inlassablement les jeunes qui se sont éloignés de lui. Ces jeunes ne sont pas nécessairement ceux qui sont absents le sabbat ou qui ne fréquentent pas les services
de l’Église. Ce sont peut-être des jeunes actifs dans les activités de la jeunesse, des animateurs, des jeunes impliqués pour la cause du Seigneur et menant des projets novateurs. Mais ces jeunes engagés en apparence sont parfois perdus, car ils n’entretiennent
pas une relation étroite avec le Berger. Il est temps pour nous tous de faire le point et de
réfléchir à la qualité de notre relation avec notre Sauveur. Celui-ci veut se réjouir avec
tous ceux qui décident de revenir au sein du troupeau.
Une fête
La fête est incessante dans le ciel ! Jésus dit : « De même, je vous le dis, il y aura plus de
joie dans le ciel pour un seul pécheur qui se repent, que pour quatre-vingt-dix-neuf justes qui n'ont pas besoin de repentance. » Les quatre-vingt-dix-neuf justes ne doivent pas
s’inquiéter, car le ciel s’est réjoui pour eux, ils sont au sein du troupeau qui se dirige
vers le ciel. Aujourd’hui, nous sommes invités à nous réjouir avec ceux qui viennent de
rejoindre le troupeau. Le moment n’est pas venu de se lamenter. Célébrons le retour de
ceux qui s’étaient égarés ! Les jeunes ont une place spéciale dans le ciel et sur la terre.
Vous qui êtes jeunes, l’Église vous aime et a besoin de vous. Venez avec vos talents. Vous avez un rôle essentiel à jouer dans la proclamation de l’Évangile et dans la
vie de la communauté.
Vous qui êtes revenus à Christ, participez à la fête ! Il s’agit d’une triple fête. Elle a lieu
dans le ciel, quand vous revenez au sein du troupeau. Elle a lieu dans l’Église, car tous
les membres sont heureux de vous retrouver. Mais la partie la plus joyeuse de la fête est
à venir ! Jésus reviendra pour vous, pour tous ses disciples. Il ne viendra pas seul, mais
avec une multitude d’anges. Ensemble, nous irons dans le royaume de Dieu et nous recevrons une couronne de gloire lors de la fête qui aura lieu sur le parvis de la ville. Ellen
White dit aussi que nous recevrons une harpe des mains du Sauveur et que nous nous
joindrons à la chorale céleste qui chantera le chant des élus : « Nous sommes enfin à la
maison ! » Oui, nous marcherons dans les rues pavées d’or du ciel et nous retrouverons
notre famille, nos amis et nos bien-aimés. Nous pourrons voir Jésus face à face et nous
verrons les blessures de ses mains dues aux souffrances qu’il endura pour nous. Quelle
fête ce sera quand nous prendrons possession de la demeure qu’il nous prépare. Cette
fête sera éternelle ! Que la fête commence ! Bienvenue à la maison !
24
Références
•
Butler, T. C. (2000). Vol. 3: Luke. Holman New Testament Commentary (249).
Nashville, TN: Broadman & Holman Publishers
•
Marshall, I. H. (1978). The Gospel of Luke: A commentary on the Greek text. New
International Greek Testament Commentary (602). Exeter: Paternoster Press
•
Stein, R. H. (1992). Vol. 24: Luke. The New American Commentary (404). Nashville: Broadman & Holman Publishers
•
White, E. G. (1959). Conquérants pacifiques, Éditions S. D. T.
•
White, E. G. (1977). Les paraboles de Jésus, Éditions S. D. T.
Questions de réflexion
• Selon vous, quelle est l’attitude des êtres célestes vis-à-vis de ceux qui restent acti-
vement engagés pour Jésus dans leur cœur et dans leur mode de vie ?
________________________________________________________________
________________________________________________________________
• Expliquez pourquoi certains jeunes qui sont engagés dans la mission de l’Église
peuvent pourtant faire partie des brebis perdues du troupeau.
________________________________________________________________
________________________________________________________________
• Quelles sont les tentations auxquelles les jeunes sont confrontés aujourd’hui, et
dans quelle mesure cela les incite-t-il à s’éloigner du Christ ? Que pouvons-nous
faire pour les sauver avant qu’ils ne se perdent sur le chemin ?
________________________________________________________________
________________________________________________________________
• Dites de quelles façons les membres d’Église peuvent célébrer la naissance spiri-
tuelle et l’expérience de ceux qui se donnent au Christ et de ceux qui reviennent
au sein du troupeau.
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________________________________________________________________
• Comment les bergers peuvent-ils aller à la recherche des jeunes qui se sont éloi-
gnés du troupeau ?
________________________________________________________________
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Mes réflexions
26
Jour 3 – Luc 15.11-32
S’attacher à Jésus
Introduction
Ma femme et moi avons rencontré Orlando alors que nous occupions notre premier poste dans le ministère pastoral. Nous étions très impressionnés. Il était présent à l’Église
lors de tous les services : le dimanche soir pour les rencontres d’évangélisation, le mercredi soir pour la réunion de prière, le sabbat pour toutes les rencontres, de l’École du
sabbat à la clôture du sabbat. Il était très actif au sein du département de la jeunesse et
était animateur. Tout le monde savait qu’Orlando était un membre engagé de l’Église. Il
était apprécié par les enfants, les jeunes et les adultes. Après notre départ, nous continuâmes à le voir de temps en temps à diverses occasions. Nous lui parlions de sa foi et
des activités qui lui permettaient d’avoir une vie spirituelle enrichissante. Les années
passèrent et nous perdîmes contact avec lui. Mais un jour, nous le rencontrâmes par hasard dans une ville où nous faisions une visite. Cette fois, il n’était pas habillé comme à
l’accoutumée, et la bouteille qu’il tenait en main ne reflétait pas la cause spirituelle qu’il
représentait. Quand nous lui demandâmes ce qui se passait dans sa vie sur le plan social
et spirituel, il nous répondit que la prophétie s’était réalisée pour lui. Quand nous lui
demandâmes d’expliquer ce qu’il voulait dire, il fit une paraphrase du texte de
2 Timothée 3.2-4 : « Car les hommes seront égoïstes, amis de l'argent, fanfarons, orgueilleux, blasphémateurs, rebelles à leurs parents, ingrats, sacrilèges, insensibles, implacables, calomniateurs, sans frein, cruels, ennemis des gens de bien, traîtres, impulsifs,
enflés d'orgueil, aimant leur plaisir plus que Dieu. » Il nous dit qu’il n’était plus membre
de l’Église. Il voulait se tourner à nouveau vers le Christ et retrouver son amour pour
l’Église, mais il s’en sentait pas capable et, bien souvent, il était en colère contre
lui-même.
Cette expérience vous rappelle peut-être la parabole du fils perdu racontée par Jésus. Le
texte de Luc 15.11-32 ne parle pas uniquement du fils perdu. Il y a au moins trois personnages principaux, et la joie finale est également un thème essentiel de ce récit. Les
trois personnages sont le fils qui s’éloigne de la maison, le père prodigue et le fils perdu
qui reste à la maison. La fête mentionnée à la fin évoque la grande joie qui règne dans le
ciel quand un être perdu retrouve l’amour du foyer.
Le fils perdu ayant quitté la maison (Luc 15.11-21)
Dans la parabole, Jésus ne donne aucun nom. Il indique simplement qu’un homme avait
deux fils. L’un de ses fils se lassa d’obéir aux règles de la maison et de respecter la discipline familiale. Il devint jaloux, et le mode de vie ainsi que les valeurs de ses amis
27
commencèrent à l’attirer. Il enviait leur liberté de pensée qui représentait un idéal pour
lui. La tendance qui consistait à mettre sur un piédestal la créativité, l’intelligence et
l’esprit lui plaisait particulièrement. Comme ses amis, il avait envie de s’engager en politique, de se consacrer à l’art et au rock alternatif. Comme eux, il aspirait à prendre ses
décisions seul et à se libérer des pressions familiales. Comme eux, il se laissa attirer par
les apparences extérieures et tout ce qui semblait briller. Un sentiment d’ennui dont il ne
parvenait pas à se débarrasser s’empara de lui. Il aspirait à être indépendant, libre de ses
mouvements et de ses choix. Les tenues, les divertissements et le mode de vie de ses
amis l’attiraient plus que tout.
Il voulait leur ressembler. Il voulait boire, danser, fumer, avoir des relations sexuelles
libres, s’amuser, aller sur les réseaux sociaux, acheter des vêtements de marque, et ainsi
de suite. Avec ces idées en tête, il demanda à son père : « Mon père, donne-moi la part
de la fortune qui doit me revenir. » (verset 12) Il s’intéressait à la fortune de son père,
mais pas à sa santé émotionnelle, sociale, physique et spirituelle. Sans lutter, le père qui
était bon, aimant, attentionné et accommodant lui donna l’argent qu’il réclamait. Quelle
expérience ce fut pour le jeune fils ! Il était enfin libre ! Quelques jours plus tard, il rassembla ce qu’il possédait et il s’en alla dans un pays lointain. Là, « il dissipa sa fortune
en vivant dans la débauche » (verset 13). Il agissait comme bon lui semblait et il dépensait son argent de façon inconsidérée. Le texte dit : Il « dissipa ainsi tout ce qu'il possédait » (Bible en français courant). Il perdit toute sa fortune. Il agit de façon irresponsable
et imprudente. En fait, encouragés dans ce sens par les puissantes forces sataniques, les
êtres humains ont naturellement tendance à refuser tout contrôle divin, à désirer être indépendants de Dieu, à vouloir être leurs propres maîtres – le péché des péchés qui comprend tous les autres péchés.
Comme ce jeune homme qui quitta sa maison avec une grande fortune, de nombreux
jeunes aujourd’hui gaspillent ce qu’ils possèdent. Ils partent à la dérive, s’éloignent de
l’Église et, comme le fils perdu, ils quittent la maison pour se rendre dans un pays éloigné où ils peuvent étouffer leur conscience et gaspiller la richesse morale spirituelle
dont ils disposent ainsi que les valeurs qui leur ont été enseignées à la maison et
à l’Église. Ils s’intéressent aux biens de Dieu mais pas à lui. Ils s’intéressent à la nourriture qu’il place sur la table mais pas à lui. Ils s’intéressent à l’air qu’il leur permet de
respirer mais pas à lui. Ils s’intéressent à la santé qu’il leur accorde mais pas à lui. Ils
s’intéressent aux dons de Dieu – leur petite(e) ami(e), l’argent, les talents naturels, les
capacités diverses – mais pas à lui.
« Lorsqu'il eut tout dépensé, une grande famine survint dans ce pays, et il commença à
manquer de tout. Il se lia avec un des habitants du pays, qui l'envoya dans ses champs
faire paître les pourceaux. Il aurait bien désiré se rassasier des caroubes que mangeaient
les pourceaux, mais personne ne lui en donnait. Rentré en lui-même, il se dit : Combien
d'employés chez mon père ont du pain en abondance, et moi ici, je péris à cause de la
famine. Je me lèverai, j'irai vers mon père et lui dirai : Père, j'ai péché contre le ciel et
envers toi ; je ne suis plus digne d'être appelé ton fils ; traite-moi comme l'un de tes employés. Il se leva et alla vers son père. » (versets 14-20)
28
Dans ce pays lointain, le fils perdu se retrouva loin de sa maison et, attiré par de nouvelles perspectives et désireux de profiter de la vie comme bon lui semblait, il dilapida sa
fortune et perdit toute dignité. Il n’avait pas conscience de la valeur de ce qu’il avait
dans la maison de son père. Il avait le sentiment de passer à côté de toutes les distractions de la société. Mais quand il perdit son argent, il perdit tout cela. Il ne pouvait plus
manger correctement. Il ne pouvait plus s’amuser et acheter ce qu’il voulait. Les jours
glorieux étaient passés, et tout ce qui lui restait c’était la nourriture des cochons.
Althéa était membre de l’Église. Elle n’était pas mariée et n’avait pas de travail. La vie
était donc difficile pour elle. Elle était fatiguée d’écouter des prédicateurs ennuyeux qui
disaient sans cesse ce qu’il fallait faire ou ne pas faire, d’assister à des programmes ennuyeux et de fréquenter des gens ennuyeux. Elle quitta l’Église pour suivre un jeune
homme qui ne croyait pas en Dieu et ne s’intéressait pas à l’Église. Peu de temps après,
elle tomba enceinte et ne revit jamais ce jeune homme. Elle n’avait plus de contact avec
l’Église, elle n’avait pas de travail, pas de mari, un enfant sans père, pas d’argent et personne pour prendre soin d’elle. Elle dépendait de l’aide qu’on voulait bien lui donner
parfois, et elle finit par entrer dans une institution psychiatrique.
Beaucoup de jeunes et d’adultes demandent : « Pourquoi avons-nous besoin de l’Église
aujourd’hui ? Il y a tant de choses intéressantes à faire, et l’Église n’est pas passionnante. C’est ma vie, après tout, et je fais ce que je veux. » En fait, cela revient à dire :
« Dieu, je veux que tu disparaisses ! Dieu, pour moi tu n’existes plus. » Cela vous est-il
déjà arrivé ? Avez-vous déjà pensé cela ? Quel a été le résultat ? Vous contentez-vous de
faire du sport, de travailler, de manger et de vous amuser ? Vous n’avez pas de temps à
consacrer à la Parole de Dieu ? À la communion avec le Père céleste ? À votre famille spirituelle ?
D’une certaine façon, nous avons tous vécu cela – probablement pas en tombant dans le
vice ou en ayant un mode de vie dépravé, mais en nous éloignant de Dieu et en vivant
pour assouvir nos envies. En nous, il y a un fils perdu qui s’éloigne de la maison, qui
gaspille tout et perd sa dignité. En fait, la réalité finit par rattraper ce fils perdu.
Jamieson et Brown déclarent dans leur livre Critical and Explanatory Commentary on
the Whole Bible : « Il avait atteint le fond. Il périssait, il était pauvre et misérable, seul
au monde, et prêt à le quitter sans que personne ne s’en aperçoive. Mais un renversement de situation se produisit. La nuit profonde allait céder la place à l’aube. » Le jeune
homme décida de retourner vers son père, non en tant que fils parce qu’il pensait ne pas
pouvoir renouer les relations familiales. Il voulait retourner chez lui pour travailler et
être rémunéré. Autrefois, il désirait être partout sauf à la maison, et désormais il aspirait
à retrouver son foyer. « J’ose à peine espérer que mon père ne me fermera pas la porte
au nez quand je me présenterai devant lui. Je serais heureux d’accepter n’importe quel
travail, n’importe quelle place. J’aimerais simplement retrouver ma maison. » Ellen
White souligne : « Dans l’état pitoyable où il se trouve, le fils prodigue croit encore à
l’amour paternel. Cet amour l’attire. » (Les paraboles de Jésus, p. 170)
Le père prodigue (Luc 15.20-24)
En faisant référence à cette parabole, nous parlons souvent de la parabole du fils prodigue. Cependant, le mot « prodigue » n’est mentionné nulle part dans la Bible. Ce terme
29
peut s’appliquer au père tout autant qu’aux deux fils. Le mot « prodigue » provient d’une racine latine et peut être un nom et un adjectif. L’adjectif « prodigue » a deux
sens distincts :
•
Qui dépense sans mesure, follement. Ainsi, on peut être prodigue en faisant des
achats déraisonnables ou inutiles. On peut également mener une vie prodigue.
•
Qui donne généreusement, en abondance. On peut donc être prodigue en faisant
des compliments à une personne.
Le nom « prodigue » désigne une personne qui dépense sans mesure. Quand nous parlons du fils « prodigue », nous utilisons ce terme dans un sens négatif. Ce fils avait été
excessif et déraisonnable en dépensant l’argent qui lui avait été donné. Le texte dit : « Il
dissipa sa fortune en vivant dans la débauche. » Une autre traduction propose : « Il dissipa ainsi tout ce qu'il possédait. » Voici ce que signifie être « prodigue » dans le contexte
négatif de ce jeune homme. Il dépensa son argent de façon inconsidérée. Il fut irresponsable et mena sa vie de façon désordonnée et imprudente. D’un autre côté, le père fut
également « excessif » ou « extravagant » dans un sens plus neutre ou plus positif. Il fit
preuve d’un amour sans limite, absolu, abondant. Il accorda sa grâce à son fils. Il fit
preuve d’une immense générosité avec ses deux fils.
Dans quelle mesure peut-on parler d’un père prodigue ? Le jeune fils réclama sa part des
biens de son père. Habituellement, cette distribution se faisait après la mort du père. Or,
il était encore vivant et son fils lui réclamait ce qui ne lui était pas dû. Cela reviendrait à
dire : « Papa, puisque tu es mort – du moins pour moi – je veux avoir ma part maintenant. » Comprenez-vous à quel point le fils s’était détaché du père ? Pour de nombreuses
personnes, Dieu peut être mort tant qu’ils ont ce qu’ils veulent ! Quelle insulte, quelle
gifle pour le père de s’entendre dire : « Je veux ma part de l’héritage et je la
veux maintenant ! »
Aujourd’hui, le père pourrait gifler son fils sans qu’on lui en fasse le reproche. Au lieu
de cela, il accéda à sa demande. Le père fit preuve d’une grande patience, d’un esprit de
tolérance et d’un amour infini. Les années passèrent et la situation changea. Le fils revint à la maison sans apporter de cadeau, sans argent, sans vêtement de rechange, sans
les biens et les produits de marque qui lui faisaient tellement envie, sans avoir acquis la
réputation à laquelle il aspirait. Les mains vides, il retourna chez son père qu’il aurait
voulu voir mort dans le passé. Il n’avait rien à offrir, si ce n’est un discours qu’il avait
préparé et dans lequel il voulait exprimer toute son humilité.
À quel accueil s’attendait-il ? Il pensait être rejeté et être l’objet de la colère et des critiques de son père. Au lieu de cela, avant même d’avoir terminé de préparer ce qu’il allait
dire, il vit son père venir à sa rencontre. Il ne semblait pas être en colère ! Il courait dans
sa direction, une expression de joie illuminant son visage. Avant de pouvoir dire quoi
que ce soit, son père le prit dans les bras, l’enlaça et l’embrassa. Il commença à réciter
son petit discours, mais son père l’interrompit et dit : « Apportez vite la plus belle robe
et mettez-la lui ; mettez-lui une bague au doigt, et des sandales pour ses pieds. Amenez
le veau gras, et tuez-le. Mangeons et réjouissons-nous ; car mon fils que voici était mort,
et il est revenu à la vie ; il était perdu, et il est retrouvé. » (versets 22 à 24)
30
Voici la raison pour laquelle on peut dire que le père fut prodigue. Il fit preuve d’une
grâce excessive et extravagante. Le fils ne méritait pas cela ! Il déclara : « Père, j'ai péché contre le ciel et envers toi, je ne suis plus digne d'être appelé ton fils. » (verset 21) À
peine avait-il prononcé ces mots qu’il fondit en larmes. Il comprit que l’idée qu’il avait
en tête n’était pas pertinente. Il y avait un meilleur plan. Le père ne voulait pas l’embaucher comme un ouvrier. Il n’allait pas vivre l’expérience qu’il méritait. Son père voulait
qu’il réintègre la maison et qu’il soit restauré dans sa position de fils. Quel amour immense, infini et extravagant de la part du père ! Quel amour empreint de grâce, de tendresse, d’acceptation et de pardon ! Le père montra par ses actions à quel point il aimait
son fils. Il dissimula l’humiliation et la nudité de son fils avec une belle robe, il lui passa
une bague au doigt et il lui donna des chaussures qui symbolisaient son appartenance à
la famille. Le jeune homme fut accueilli de nouveau dans la famille, et son retour fut
célébré par un bon repas.
Cette parabole illustre de façon très adroite le caractère de notre Père céleste. Dieu nous
ne accable pas, même quand nous le méritons. Il nous aime tant qu’il a envoyé son Fils
unique, Jésus-Christ, sur la terre, pour nous montrer à quel point il nous aime. Jésus vint
sur la terre pour devenir l’ami des pécheurs égarés qui se sont enfuis de chez eux. Il vint
parmi les hommes pour faire la démonstration de la grâce et de la miséricorde du Père,
et pour nous ramener à la maison. En levant les yeux vers la croix, nous voyons jusqu’où Dieu est allé pour nous faire entrer à nouveau dans sa famille. Vous n’avez peutêtre pas quitté votre maison. Vous êtes peut-être toujours dans la famille de Dieu, du
moins physiquement, et vous êtes engagés au sein de cette famille, mais vous êtes découragés. Le Père prodigue vous aime aussi d’un amour infini !
Le fils perdu de la maison (Luc 15.25-30)
« Or, le fils aîné était dans les champs. Lorsqu'il revint et s'approcha de la maison, il entendit de la musique et des danses. Il appela un des serviteurs et s'informa de ce qui se
passait. Ce dernier lui dit : Ton frère est de retour, et parce qu'il lui a été rendu en bonne
santé, ton père a tué le veau gras. Il se mit en colère et ne voulut pas entrer. Son père
sortit pour l'y inviter. Alors il répondit à son père : Voici : il y a tant d'années que je te
sers, jamais je n'ai désobéi à tes ordres, et à moi jamais tu n'as donné un chevreau pour
me réjouir avec mes amis. Mais quand ton fils que voilà est arrivé, celui qui a dévoré ton
bien avec des prostituées, pour lui tu as tué le veau gras ! »
Alors que le père et ses employés se réjouissaient du retour du fils perdu et faisaient la
fête, le fils qui était resté à la maison était rempli d’un sentiment de tristesse. Il se mit en
colère et refusa de s’associer à la joie de la famille. Sur un ton sarcastique, il utilisa l’expression « ton fils », refusant de reconnaître qu’il s’agissait de son frère. La jalousie et la
préoccupation pour les biens matériels assombrissaient sa joie, car son cœur était amer.
Il était dur et insensible. Il réagit de façon excessive sur le plan émotionnel et spirituel. Il
n’appréciait pas le retour de son frère, et il manifesta sa colère et sa déception de façon
extrême. C’était le fils prodigue qui était resté à la maison. Il est bien triste que beaucoup de croyants soient perdus tout en étant dans l’Église. Il y a peut-être aussi de nombreuses personnes qui se mettent en colère au lieu de faire la fête parce qu’elles pensent
que les âmes qui se tournent à nouveau vers le Seigneur ne sont pas repentantes
ou converties.
31
Comme le fils resté à la maison, de nombreuses personnes vivent dans la maison
du Père, mais elles sont souvent accablées par la sécheresse spirituelle, les souffrances,
les déceptions et les difficultés d’ordre social. Elles se sentent même parfois déshonorées, discréditées et rejetées. Elles pensent n’avoir aucune raison de se réjouir. Elles s’apitoient sur leur sort et sont tentées de quitter la maison, notamment quand elles constatent de quelle façon les fugitifs sont traités.
Puis le Père s’approche de ceux qui restent à la maison mais sont malheureux. Il les invite à la fête, leur disant : « Mes enfants, vous êtes toujours avec moi, et tout ce qui est à
moi vous appartient. Il convient maintenant de se réjouir et d’être heureux, car votre
frère qui était mort est revenu à la vie. Il était perdu, et maintenant il est retrouvé. »
Ellen White déclare : « Le frère aîné n’avait pas partagé l’angoisse du père et ne s’était
pas soucié de celui qui s’était égaré. Il ne peut donc participer à la joie paternelle lors du
retour du prodigue. […] Il fait ressortir que ces années de travail ont été celles d’un serviteur plutôt que celles d’un fils. Alors qu’il aurait dû goûter la joie profonde de vivre
près de son père, il pensait uniquement au profit qu’il retirerait d’une vie rangée. Ses
paroles prouvent que seule cette préoccupation l’a poussé à renoncer aux jouissances du
péché. » (Les paraboles de Jésus, p. 174) Dieu désire entretenir une relation étroite avec
chacun d’entre nous. Nous sommes invités à ne pas nous contenter d’expériences fortes
en émotions et superficielles qui ne sont motivées que par le lait et le miel.
Une fête joyeuse (Luc 15.32)
« Mais il fallait bien se réjouir et s'égayer, car ton frère que voilà était mort, et il est revenu à la vie ; il était perdu, et il est retrouvé. » (verset 32) En fait, le père prodigue dit
au fils qui était resté à la maison : « Mais nous devions nous réjouir et faire la fête, car
ton frère était mort, mais maintenant il vit de nouveau, il était perdu et maintenant il
est retrouvé. »
Quelle fête ! Quelle joie ! Quand une personne se donne à Jésus, les membres
de l’Église devraient se réjouir de façon concrète. Les baptêmes devraient avoir lieu au
moment où le plus grand nombre de membres sont présents. Sauf en de rares exceptions
où il n’est pas possible de procéder autrement, les baptêmes ne devraient pas se dérouler
en soirée, en présence de quelques personnes uniquement. Nous devons nous aussi tuer
le veau gras, nous réjouir et faire la fête quand une personne se donne au Seigneur. Et
c’est remplis de cet amour sans limite, extravagant et immense, que nous sommes invités à participer à ce type de fête. La joie règne au ciel aujourd’hui, et la fête sera grande
lors du retour de Jésus, alors que la fête commence ! Organisons des petits déjeuners de
prière et des repas de bienvenue et d’accueil !
Notre Père prodigue organise des fêtes pour ses enfants qui restent à la maison et pour
ceux qui sont partis et qui reviennent. Notre joie n’est qu’un avant-goût du futur banquet
céleste. Notre Père prodigue nous prépare une demeure et il veut passer la vie éternelle
avec nous. Oui, il est excessif, extravagant et glorieux ! Il est notre Père, tout simplement, et le meilleur est à venir.
32
Dans peu de temps, il enverra Jésus nous chercher :
•
Jésus, qui renonça à la gloire du ciel pour venir parmi nous et qui viendra à notre
rencontre sur les nuées du ciel.
•
Jésus, qui reviendra avec les anges.
•
Jésus, qui reviendra comme un lion conquérant pour nous arracher aux griffes de
l’ennemi.
•
Jésus, notre Rocher qui revient bientôt.
•
Jésus, qui nous emmènera dans le ciel pour faire la fête avec lui.
Voulez-vous revenir à lui dès aujourd’hui ?
Références
Jamieson, R., Fausset, A. R., & Brown, D. (1997). Commentary Critical and Explanatory on the Whole Bible (Lk 15:12). Oak Harbor, WA: Logos Research Systems, Inc.
•
Marshall, I. H. (1978). The Gospel of Luke: A commentary on the Greek text. New
International Greek Testament Commentary (820). Exeter: Paternoster Press.
•
White, E. G. (1959). Conquérants pacifiques, Éditions S. D. T.
•
White, E. G. (1977). Les paraboles de Jésus, Éditions S. D. T.
•
33
Questions de réflexion
• Quelles sont les différences majeures entre le fils qui quitta la maison et celui
qui resta à la maison ?
__________________________________________________________________
__________________________________________________________________
• Quels sont les comportements et les attitudes des membres d’Église qui pour-
raient inciter les jeunes à quitter l’Église ?
__________________________________________________________________
__________________________________________________________________
• Expliquez de quelle façon les jeunes peuvent résister aux remarques négatives
exprimées par les membres d’Église et persévérer dans la foi ?
__________________________________________________________________
__________________________________________________________________
• Quelles sont les caractéristiques du Père prodigue qui donnent envie de rentrer à
la maison ?
__________________________________________________________________
__________________________________________________________________
• Donnez votre témoignage personnel sur les occasions où vous avez été tentés de
quitter la maison (l’Église). Expliquez de quelle façon vous avez réussi à surmonter ces obstacles et à persévérer dans la foi.
___________________________________________________________________
___________________________________________________________________
34
Jour 4 - Jean 8.1-11
Seuls en sa présence
Introduction
Il aimait beaucoup les boissons alcoolisées. Il fumait tout ce qu’il trouvait à fumer et il
appréciait particulièrement les scènes déplacées. Il vivait dans l’insouciance. Il était rare
qu’il soit sobre. Deux jeunes femmes qui étaient des membres actifs d’un petit groupe
de témoignage de l’Église décidèrent de rendre visite à ce jeune homme. Elles éprouvaient pour lui beaucoup de compassion et elles désiraient le voir changer de mode de
vie et attendre dans la joie le retour du Christ. Un jour où il était sobre, elles se rendirent
chez lui et commencèrent à discuter du sujet de l’amour en général. Il se montra intéressé et leur demanda de revenir pour poursuivre la discussion. Il leur promit d’être sobre
lors de leur prochaine visite. Elles se rendirent chez lui à plusieurs reprises et échangèrent avec lui. Finalement, tous trois discutèrent de l’amour de Dieu. Ces deux jeunes
femmes commencèrent à étudier la Bible avec lui, et il décida de se rendre à l’Église.
Son intérêt pour l’alcool, la cigarette et les films inappropriés diminua et finit par disparaître. Il s’attacha à Jésus et à l’Église, où il se fit des amis. Il participait aux diverses
activités. Il demanda finalement à être baptisé et le pasteur présenta son nom au comité
d’Église. L’un des piliers de l’Église, sœur Lovington, s’opposa à son baptême pour la
raison selon laquelle il n’était pas réellement converti et son baptême était prématuré.
Néanmoins, les membres du comité votèrent en majorité en faveur de son baptême et le
pasteur le baptisa quelque temps plus tard.
Un soir, quelques semaines après le baptême de ce jeune homme, sœur Lovington qui
vivait non loin d’une boîte de nuit, remarqua sa voiture garée sur le parking. Elle surveilla le parking aussi longtemps qu’elle le put pour savoir à quelle heure il quitterait le
quartier. Bien sûr, elle ne vit pas le jeune homme et elle ne vit pas non plus à quelle heure la voiture quitta le parking. Le lendemain, elle appela le pasteur et des membres d’Église pour leur dire que son opinion sur ce jeune homme n’était pas prise en compte par
le comité, mais que le Seigneur lui avait permis de constater qu’il avait passé la nuit entière dans une boîte de nuit qui se trouvait en face de chez elle. Elle insista sur le fait
qu’il avait été baptisé trop tôt et que l’Église devait le sanctionner pour sa vie dissolue
qui n’était pas digne de l’Évangile et de l’Église. Quand le jeune homme fut convoqué
par le comité, sœur Lovington dit aux membres que ce frère nouvellement baptisé avait
passé plusieurs heures dans une boîte de nuit et que sa voiture garée sur le parking en
était la preuve. Le jeune homme demanda alors à cette sœur pour qui il avait beaucoup
de respect et d’admiration si elle l’avait vu dans la boîte de nuit. Elle répondit : « Non,
mais votre voiture était garée sur le parking. » Le lendemain soir, le jeune homme gara
35
sa voiture devant la maison de cette sœur. En effet, sa voiture avait un problème de moteur et elle ne pouvait pas faire plus que quelques kilomètres, et c’est la raison pour laquelle elle était garée sur ce parking.
Dans Jean 8.1-11 nous lisons : « Jésus se rendit au mont des Oliviers. Mais dès le matin,
il se rendit de nouveau dans le temple, et tout le peuple vint à lui. Il s'assit et les enseignait. Alors les scribes et les Pharisiens amènent une femme surprise en adultère, la placent au milieu et disent à Jésus : Maître, cette femme a été surprise en flagrant délit
d'adultère. Moïse, dans la loi, nous a prescrit de lapider de telles femmes : toi donc, que
dis-tu ? Ils disaient cela pour le mettre à l'épreuve, afin de pouvoir l'accuser. Mais Jésus
se baissa et se mit à écrire avec le doigt sur la terre. Comme ils persistaient à le questionner, il se redressa et leur dit : Que celui de vous qui est sans péché lui jette le premier la pierre. De nouveau il se baissa et se mit à écrire sur la terre. Quand ils entendirent cela, accusés par leur conscience, ils se retirèrent un à un, à commencer par les plus
âgés [et jusqu'aux derniers], et Jésus resta seul avec la femme qui était là au milieu.
Alors Jésus se redressa et lui dit : Femme, où sont tes accusateurs ? Personne ne t'a
condamnée ? Elle répondit : Personne, Seigneur. Et Jésus lui dit : Moi non plus je ne te
condamne pas ; va, et désormais ne pèche plus. »
Le ressentiment qu’éprouvent beaucoup de jeunes de l’Église provient du fait qu’ils ont
l’impression que bien des membres parlent de leur comportement et les critiquent. Certains d’entre eux restent dans l’Église tout en étant frustrés, alors que d’autres partent et
suivent le Christ à distance. Certains ont du mal à percevoir l’esprit d’amour, de justice
et de compassion chez ceux qui devraient les accompagner et être pour eux des exemples et des guides spirituels. Cette histoire relatée par l’apôtre Jean contient de grandes
leçons pour les jeunes comme pour les adultes dans le domaine du mode de vie, en cette
époque post-moderne. J’aimerais attirer votre attention sur les trois personnages principaux de ce récit biblique : a) les accusateurs, b) la femme accusée et c) Jésus, le juge
suprême. La réaction des accusateurs et les mots adressés par Jésus à la femme accusée
ont une valeur inestimable pour tous les chrétiens, quel que soit leur âge. Nous devons
renoncer à certaines choses et nous tenir en la présence de Jésus pour trouver le salut et
l’espérance pour l’éternité.
Les accusateurs
La Bible identifie les accusateurs de la femme. Il s’agissait de ceux qui enseignaient les
lois religieuses et des Pharisiens. Ils étaient les interprètes officiels de la loi de Moïse.
Ils dirigeaient les instances juridiques de l’époque. Ils pensaient être meilleurs que tout
le monde en matière de spiritualité et ils se considéraient comme les garants de la moralité. Ils pensaient que leur fonction consistait à mettre en pratique la Loi de Moïse. Ils
étaient extrêmement attentifs et vigilants. Ce sont ces hommes qui firent passer l’apôtre
Paul en jugement, l’accusant a) de proposer un enseignement contraire à la loi, b) d’inviter des Gentils dans le temple, c) de souiller le temple, d) de pousser à la sédition et
e) d’être un leader de la secte des Nazaréens (Actes 21.28 ; 24.5,6). L’apôtre Paul leur
rappela : « Frères, moi je suis Pharisien, fils de Pharisiens ; c'est à cause de l'espérance
et de la résurrection des morts que je suis mis en jugement. » (Actes 23.6)
36
Quand Jean-Baptiste baptisait ceux qui le désiraient, des Pharisiens et des Sadducéens
ayant des motivations mauvaises vinrent le voir et demandèrent aussi le baptême. Il
s’exclama alors : « Races de vipères, qui vous a appris à fuir la colère à venir ? » (Matthieu 3.7) Un jour, alors que Jésus enseignait la foule, il déclara : « Car je
vous le dis, si votre justice n'est pas supérieure à celle des scribes et des Pharisiens, vous
n'entrerez point dans le royaume des cieux. » (Matthieu 5.20) Quand Jésus se rendit
dans la maison de Matthieu, le collecteur d’impôts, de nombreuses personnes qui ne respectaient pas la loi de façon conforme aux attentes des Pharisiens étaient là, et Jésus
mangea avec elles. Les Pharisiens furent indignés et ils interrogèrent les disciples de
Jésus : « Pourquoi votre maître mange-t-il avec les péagers et les pécheurs ? » (Matthieu 9.11)
Ils étaient si légalistes qu’un jour ils allèrent voir Jésus et lui demandèrent : « Pourquoi
nous et les Pharisiens jeûnons-nous, tandis que tes disciples ne jeûnent
pas ? » (Matthieu 9.14)
Ils accusèrent même Jésus de posséder un démon et d’utiliser ce pouvoir pour chasser
les démons (Matthieu 9.34). Toujours animés d’un mauvais esprit, ils reprochèrent à
Jésus d’avoir guéri un homme malade le jour du sabbat (Matthieu 12.10). Les enseignants de la loi et les Pharisiens étaient si indignés et ils pensaient être si parfaits qu’ils
organisèrent une rencontre et firent des plans pour tuer Jésus (Matthieu 12.14). Ils voulaient fermer la porte du royaume à tous ceux qui ne respectaient pas la loi de façon
conforme à leur vision des choses. Il n’y avait pas de place pour l’erreur. Seule la perfection absolue permettait d’être membre de leur communauté spirituelle, et le pardon et
l’ouverture aux autres n’étaient pas une option. Ce sont ces hommes qui amenèrent la
femme à Jésus en l’accusant et en proposant une sanction : « Cette femme a été surprise
en flagrant délit d'adultère. Moïse, dans la loi, nous a prescrit de lapider de telles femmes : toi donc, que dis-tu ? » (Jean 8.4,5)
Avez-vous déjà été accusés ? Avez-vous connu des tourmentes dans votre parcours spirituel ? Êtes-vous assaillis par les problèmes et les difficultés dans votre vie personnelle
et votre marche chrétienne ? Connaissez-vous la tentation, les pressions et les accusations ? Votre cheminement spirituel est-il parfois en danger ? Votre vie en général et
votre expérience chrétienne en particulier vont-elles dans la mauvaise direction ? Qu’en
est-il de votre choix de carrière ? Vous emmène-t-il dans une direction qui alimente les
critiques ? S’il vous est déjà arrivé d’être accusés à tort, vous n’êtes pas les seuls. Cependant, nous devons faire preuve de prudence, car il est facile de se considérer comme
une victime alors nous accusons aussi les autres. Nous devons faire attention à ne pas
faire aux autres ce que nous n’aimerions pas qu’ils nous fassent.
Ellen White dit : « Ceux qui sont coupables de faire le mal sont les premiers à voir le
mal chez les autres. Ainsi, laissons chaque membre d’Église réfléchir et voir si son cœur
est pur devant Dieu, afin que son nom soit non seulement inscrit sur les registres d’Église mais aussi dans le livre de vie de l’Agneau. Ainsi, il ne sera pas l’accusateur de ses
frères et il ne méprisera pas ceux qu’ils pensent être défaillants. » (Review and Herald,
10 janvier 1893, par. 7)
37
La femme accusée
En racontant l’histoire de cette femme, Jean choisit de ne pas révéler son identité. S’il
connaissait son nom, il ne le mentionna pas, et il ne dit pas grand-chose à son sujet si ce
n’est qu’elle avait prise en flagrant délit d’adultère. D’après la loi de Moïse telle qu’elle
est relatée dans Lévitique 20.10, « si un homme commet adultère avec une femme mariée, s'il commet adultère avec la femme de son prochain, l'homme et la femme adultères
seront punis de mort ». Dans ce récit, rien n’est dit sur l’homme. Où était-il ? Pourquoi
seule la femme fut-elle amenée au tribunal ?
La loi mosaïque préconisait la mort pour l’homme et la femme pris en flagrant délit d’adultère. « Il se trouvera peut-être au milieu de toi, dans l'une des villes que l'Éternel, ton
Dieu, te donne, un homme ou une femme faisant ce qui est mal aux yeux de l'Éternel,
ton Dieu, et enfreignant son alliance […]. Dès que tu entendras l'annonce de cette nouvelle, tu feras une enquête sérieuse : la chose est-elle vraie, le fait est-il établi, cette horreur a-t-elle été commise en Israël, alors tu feras venir à tes portes cet homme ou cette
femme qui aura commis cette mauvaise action, et vous lapiderez jusqu'à la mort l'homme ou la femme. Celui qui mérite la mort sera exécuté sur la déposition de deux ou de
trois témoins ; il ne sera pas mis à mort sur la déposition d'un seul témoin. La main des
témoins se lèvera la première sur lui pour le faire mourir, et la main de tout le peuple
ensuite. Tu extirperas ainsi le mal du milieu de toi. » (Deutéronome 17.2-7)
Manifestement, la Parole indique clairement que le mépris des principes moraux doit
être puni. Cependant, la Bible est claire. Les sanctions doivent être appliquées avec justice. Il doit y avoir une véritable enquête, afin que la décision ne soit pas prise sans que
les faits aient été étudiés et que toutes les personnes impliquées soient concernées. Il ne
doit pas y avoir de partialité dans l’administration de cette justice. Or, les enseignants de
la religieuse et les Pharisiens étaient partiaux et peu scrupuleux dans leur façon de faire.
Leur relation avec Dieu était superficielle et, plutôt que de chercher à mettre en pratique
des principes de justice et de vérité, ils désiraient satisfaire leurs propres intérêts.
Il y a toujours une place pour Jésus dans l’administration de la justice. Les conseils divins sont essentiels, et c’est la raison pour laquelle la méthode que Jésus utilisa dans ce
cas précis est exemplaire.
Jésus, le juge suprême
« Jésus se baissa et se mit à écrire avec le doigt sur la terre. Comme ils persistaient à le
questionner, il se redressa et leur dit : Que celui de vous qui est sans péché lui jette le
premier la pierre. De nouveau il se baissa et se mit à écrire sur la terre. » (Jean 8.6-8) Il
est intéressant de noter que Jésus, le juge suprême, ne déclara pas que la justice ne devait pas être faite. Jésus ne réfuta pas la requête des Pharisiens. Cependant, il voulait que
ceux-ci réfléchissent avant de faire appliquer leur soi-disant justice. Beaucoup de gens
s’interrogent sur ce que Jésus écrivit sur le sol et sur les implications de ces mots à la
fois pour la femme accusée et ses accusateurs. Ellen White dit : « Rendus impatients par
ce délai et cette apparente indifférence, les accusateurs s’approchèrent davantage, insistant auprès de lui pour obtenir une réponse. Mais, dès que leurs yeux, suivant ceux de
Jésus, se fixèrent sur le sol, ils furent décontenancés. Les fautes secrètes de leur propre
vie étaient là, inscrites devant eux. » (Jésus-Christ, p. 456) En écrivant sur le sol, Jésus
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donna aux accusateurs la possibilité de différer leur actions et de réfléchir. Comme ils
insistaient, Jésus déclara : « Que celui de vous qui est sans péché lui jette le premier la
pierre. » C’était une référence directe aux textes de Deutéronome 13.9 et 17.7
(voir Lévitique 24.14). Les témoins d’un crime devaient être les premiers à lancer les
pierres, et ils ne devaient pas être eux-mêmes impliqués dans ce crime. D’après Ellen
White, « cette femme s’était tenue toute tremblante devant Jésus. Les paroles : ‘Que celui de vous qui est sans péché lui jette le premier la pierre, avaient résonné à ses oreilles
comme une sentence de mort. N’osant pas lever les yeux sur le visage du Sauveur, elle
attendait en silence un verdict de condamnation ». Il était manifeste que Jésus était différent des autres responsables religieux et des Pharisiens de son époque. Il fit preuve d’une grande habileté et il mit en lumière non seulement la culpabilité de la femme, mais
aussi celle de ses accusateurs. Il leur montra que, même si cette femme était coupable,
eux l’étaient aussi. Ainsi, ils devaient être accusés tout comme elle. Au lieu de lancer
des pierres, Jésus fit preuve d’un esprit de compassion, de pardon, de grâce, de miséricorde, de tolérance et d’acceptation. Pourriez-vous en faire de même à ce moment précis ?
La réaction des accusateurs
Dans Jean 8.9 nous lisons : « Quand ils entendirent cela, accusés par leur conscience, ils
se retirèrent un à un, à commencer par les plus âgés et jusqu'aux derniers, et Jésus resta
seul avec la femme qui était là au milieu. » Ainsi, leur conscience les accusa comme le
montre leur départ rapide. Ils étaient venus dans le but de mettre Jésus en difficulté et en
utilisant pour cela cette femme comme bouc émissaire. Cependant, eux-mêmes se retrouvèrent en difficulté. Ils partirent donc et laissèrent la femme seule en présence
de Jésus.
Il y a un temps où les jeunes, les enfants et les adultes doivent renoncer à quelque chose
pour se tenir en présence de Jésus. Ce temps est venu. Les accusateurs de ce récit laissèrent la femme. Ils s’enfuirent pour se protéger. Avaient-ils changé quand ils partirent ?
Nous ne le savons pas. Certains furent certainement transformés, mais ces hommes ne se
convertirent probablement pas tous. Certains partirent en ayant la même position qu’avant cet épisode. En laissant la femme, quelques-uns comprirent que le temps était venu
pour eux de changer. En réalité, il n’était pas question de la femme mais il s’agissait
d’eux.
Cette semaine de prière est un temps propice pour méditer et mener une réflexion personnelle. Il ne s’agit pas de nous concentrer sur ceux qui nous accusent, mais de réfléchir aux accusations qui nous concernent. Sont-elles justifiées ou non ? Certains de mes
actes expliquent-ils ces accusations ? Si c’est le cas, que dois-je faire à ce sujet ? Si ce
n’est pas le cas, comment dois-je réagir ? Les personnes accusées se doivent de réagir.
Les accusateurs doivent également faire quelque chose. Le moment est venu de réfléchir
à cela. Rien n’est plus important dans notre vie que notre relation avec Jésus. Que fit la
femme face aux accusations portées contre elle quand tous ses accusateurs partirent ?
Elle se tint en présence de Jésus, seule. Ce fut une expérience d’humilité pour elle que
de se retrouver seule avec Jésus, mais également un privilège. L’agitation autour d’elle
avait cessé, et elle était là, seule.
39
Seule avec Jésus
Quand Jésus et la femme se retrouvèrent seuls, Jésus s’adressa à elle pour la première
fois. Il l’appela « Femme », une marque de respect à l’époque. Il ne lui demanda pas si
elle était coupable. Il connaissait la vérité. En fait, le verset 11 sous-entend qu’elle l’était
effectivement. Mais il lui posa une question : « Personne ne t'a condamnée ? » Elle répondit alors clairement : « Personne, Seigneur. » À ce moment précis, d’une certaine
façon Jésus répondit à la question qui lui avait été posée.
Sans tenir compte de la loi de Moïse à ce moment précis, Jésus déclara : « Moi non plus
je ne te condamne pas. » Ellen White explique : « C’est avec étonnement qu’elle vit ses
accusateurs s’en aller muets et confondus ; puis ces paroles d’espérance frappèrent ses
oreilles : ‘Moi non plus je ne te condamne pas; va, et désormais ne pèche plus.’ Le cœur
ému, elle se jeta aux pieds de Jésus, exprimant dans des sanglots son amour reconnaissant, et confessant son péché avec des larmes amères. » (Jésus-Christ, p. 457) Les mots
libérateurs de Jésus nous rappellent que Jésus vint sur la terre non pour condamner les
hommes mais pour les sauver (Jean 3.17 ; 12.47), mais aussi que Jésus, comme Dieu luimême, pardonne nos péchés (Matthieu 9.1-8). Quand nous prenons conscience de la miséricorde de Dieu à l’égard de nos péchés, nous sommes poussés à tendre vers la pureté.
Le pardon occupe une place centrale dans l’expérience chrétienne : pardon face à tout
sentiment de culpabilité, pardon de ceux qui accusent, et pardon même en cas d’innocence ! Pardonnons !
Chers amis, tenez-vous en présence de Jésus. Ce n’est pas dans la foule que se trouve le
salut, mais dans une relation personnelle avec le Christ, dans un lien direct avec lui qui
rend possible notre conversion, sans intervention extérieure. Jésus et vous uniquement !
Voilà ce dont nous avons tous besoin : nous tenir en présence de Jésus, notre Sauveur,
notre Messie et notre Rédempteur. Comment pouvons-nous nous tenir en sa présence ?
En trouvant le temps de prier, en passant du temps à lire et étudier la Parole de Dieu ainsi que l’Esprit de prophétie et d’autres ouvrages, en méditant sur le Christ et en témoignant de sa grâce infinie.
Les dernières paroles de Jésus à la femme
Les dernières paroles que Jésus adressa à la femme furent : « Va, et désormais ne pèche
plus. » (verset 11) Ceci nous rappelle l’expérience de Joseph. Ses frères l’avaient vendu
comme esclave à des marchands égyptiens en raison de leur ressentiment, de leur jalousie et de leur haine à son égard. Mais la fidélité de Joseph basée sur sa relation personnelle avec le Seigneur fut une source de bénédictions pour lui. Il passa par des épreuves
terribles, il fut traité comme un animal, il vécut la peur et la tentation, il fut emprisonné,
mais il finit par être nommé gouverneur d’Égypte. Ce fut une grande surprise pour ses
frères qui comprirent que leur survie dépendait de lui. Ils furent stupéfaits de voir quel
poste il occupait. Joseph déclara : « Vous aviez formé le projet de me faire du mal, Dieu
l'a transformé en bien, pour accomplir ce qui arrive aujourd'hui et pour sauver la vie d'un
peuple nombreux. » (Genèse 50.20)
Les accusateurs de la femme l’amenèrent à Jésus. Ils avaient de mauvaises intentions,
mais ils lui donnèrent l’occasion de se retrouver seule avec Jésus, ce qui eut des conséquences merveilleuses pour elle. Les paroles que Jésus lui adressa – « Va, et ne pèche
40
plus » - furent bien plus qu’une absence de condamnation ou un acquittement. Ce verdict fut un encouragement à vivre différemment et à cesser de pécher. Les paroles libératrices de Jésus n’excusèrent pas son péché. Il lui parla directement, sous-entendant que
cette femme menait une vie de débauche. Il lui dit : « Rentre chez toi, tu es vivante, mais
renonce à ta vie de péché. » La rencontre avec Jésus implique toujours une transformation, un rejet du péché. De la même façon, le paralytique mentionné dans Jean 5.14 fut
encouragé à ne plus pécher. Jésus ne prend pas le péché à la légère, mais il offre aux
pécheurs l’occasion de débuter une vie nouvelle.
Voulez-vous accepter cette offre qui vous est donnée et prendre la décision de prendre
un nouveau départ avec Jésus ? En envoyant son Fils sur la terre, Dieu ne voulait pas
condamner le monde mais le sauver par lui (Jean 3.17). Voulez-vous l’accepter maintenant ? Voulez-vous vous engager à passer du temps, seuls avec Jésus ? Il va bientôt revenir pour ceux qui prennent cet engagement. Le monde entier ne sera pas sauvé, mais
tous ceux qui le veulent le seront, et le salut est aussi pour les jeunes. Le moment est
venu d’accepter le don gratuit du salut et de vous engager avec Jésus, votre Sauveur.
Références
•
Borchert, G. L. (1996). Vol. 25A: John 1–11. The New American Commentary
(375– 376). Nashville: Broadman & Holman Publishers
•
Carson, D. A. (1991). The Gospel according to John. The Pillar New Testament
Commentary (206–207). Leicester, England; Grand Rapids, MI: Inter–Varsity
Press; W.B. Eerdmans
•
White, E. G. (1893, January 10). Let Both Grow Together, The Review
and Herald.
•
White, E. G. (2000). Jésus-Christ, Éditions Vie et Santé.
41
Questions de réflexion
• Avez-vous déjà été accusés à tort ? Qu’avez-vous alors ressenti ?
________________________________________________________________
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• D’après ce récit sur la femme prise en flagrant délit d’adultère, comment une per-
sonne qui est accusée à tort devrait-elle se comporter lorsqu’elle cherche à
se défendre ?
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• Quels sont les meilleurs moyens que les jeunes peuvent utiliser pour éviter de
s’engager dans des situations où les valeurs morales ne sont pas respectées ?
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• Comment pourriez-vous encourager un jeune qui est accusé à tort ou à raison d’a-
voir un comportement non conforme aux valeurs morales et qui est convoqué par
le comité d’Église ?
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• Selon vous, que voulait dire Jésus quand il déclara à la femme qu’il ne la
condamnait pas et quand il lui recommanda de ne plus pécher ?
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42
Jour 5 – Luc 8.26-39
Un défi pour l’esprit
Introduction
Vérona était une jeune femme intelligente, qui aimait débattre et discuter, qui avait des
convictions, qui était amicale et qui aimait passer du temps avec les gens, notamment
ceux qui étaient ouverts et agréables. Elle aimait remettre en question les pratiques et les
valeurs de l’Église, et se plaisait à penser qu’elle était la voix de ceux qui restaient dans
l’ombre et étaient trop timides pour parler. Elle était très sociable et pensait avoir le devoir de rester en contact avec ses pairs et de donner son opinion. Elle faisait cela grâce
aux blogs qu’elle alimentait, sur lesquels elle exprimait son avis sur des sujets d’actualité. Elle se tenait au courant de l’actualité grâce à son compte Twitter. Elle passait beaucoup de temps sur son ordinateur, sur Internet, et son désir d’en savoir toujours plus l’incita à acquérir un Ouija en ligne, à savoir une planchette sur laquelle se trouvent les lettres de l’alphabet, les chiffres de 0 à 9, les mots « oui » et « non », « bonjour », « aurevoir » ainsi que divers symboles et graphiques. Cette tablette est également utilisée
pour les séances de spiritisme.
Sur cette planchette se trouve une petite pièce de bois en forme de cœur qui bouge pour
faire connaître le message de l’esprit lors des séances de spiritisme. Les participants placent leurs doigts sur la planche de bois et l’esprit déplace soi-disant leurs doigts sur la
planche afin de former des mots. Cette planchette est associée à la possession démoniaque et il est fortement déconseillé de l’utiliser. Cependant, Vérona était attirée par cela
et un soir elle invita une amie à jouer avec le Ouija. Alors qu’elle jouait, elle se sentit
soudain possédée par un esprit mauvais. Elle commença à grogner et à agir comme si
elle était en transe. Elle commença à avoir un comportement désordonné, des hallucinations, des spasmes musculaires, et du mal à déglutir. Elle devint incontrôlable car elle
avait une force surhumaine, et elle se mit à parler d’une voix extrêmement grave. Elle
essaya de trouver des objets pointus et aiguisés afin de mettre fin à sa vie et celle
des autres.
Aujourd’hui, dans notre monde, Satan et ses démons cherchent des cibles faciles pour
leurs attaques. Ils repèrent les forces et les faiblesses des individus et lancent leurs attaques dans les domaines précis où ils peuvent remporter la victoire. Certains jeunes et
certains adultes s’engagent auprès de Satan, et son but premier est de détourner leurs
valeurs, de les transformer et de les monter contre leur famille, contre Dieu et contre la
société. Les forces démoniaques encouragent les gens à entrer dans un monde différent
et à obtenir des informations qui ne peuvent être découvertes avec les cinq sens mais qui
sont communiquées par un lien surnaturel.
43
Le texte de Luc 8.26-29 parle de ce sujet que l’on pourrait intituler « Un défi pour l’esprit » : « Ils abordèrent dans le pays des Géraséniens, qui est vis-à-vis de la Galilée.
Lorsque Jésus fut descendu à terre, il vint au-devant de lui un homme de la ville, qui
avait en lui plusieurs démons. Depuis assez longtemps, il ne portait pas de vêtement et il
ne demeurait pas dans une maison, mais parmi les tombes. Voyant Jésus, il poussa un
cri, tomba à ses pieds et dit d'une voix forte : Que me veux-tu, Jésus, Fils du Dieu TrèsHaut ? Je t'en supplie, ne me tourmente pas. Car Jésus commandait à l'esprit impur de
sortir de cet homme, dont il s'était emparé depuis longtemps ; on le gardait lié de chaînes, et les fers aux pieds, mais il rompait ses liens et était poussé par le démon dans
les déserts. »
La possession démoniaque et la maladie mentale
Depuis des siècles, de nombreuses personnes pensent que la maladie mentale est une
possession démoniaque. Dans un article sur la possession démoniaque et la maladie
mentale publié à l’automne 1997 dans la revue Christian Medical Fellowship Journal,
Chris Cook explique qu’il est raisonnable de penser que la possession démoniaque peut
être un facteur étiologique (autrement dit la cause) dans certaines maladies mentales,
mais qu’il peut aussi s’agir d’un facteur étiologique dans certains cas ne relevant pas de
la psychiatrie. Dans d’autres situations encore, on peut trouver ce facteur en absence de
tout trouble psychiatrique ou médical. De plus, la possession démoniaque est essentiellement un problème spirituel, alors que la maladie mentale est liée à de multiples facteurs
– spirituel, social, psychologique et physique. Ainsi, causée par les réalités de la vie, la
maladie mentale ne doit donc pas être associée à la possession démoniaque.
La possession démoniaque est une réalité qui s’observe davantage dans certaines régions
du monde que dans d’autres. Il faut avoir des compétences spécifiques pour aider les
personnes ayant des problèmes pouvant avoir des causes démoniaques ou médicales et
psychiatriques. Dans le cas de la possession démoniaque, le discernement spirituel est
essentiel. D’un autre côté, dans le cas d’une maladie mentale, médicale ou psychiatrique, il faut également faire preuve d’une grande prudence. Quoi qu’il en soit, Jésus est
plus puissant que la possession démoniaque, que la maladie mentale, physique, sociale
ou spirituelle, et nous pouvons faire appel à lui par la prière et compter sur lui par la foi.
Alors la guérison et la restauration sont possibles. Ce récit concernant la possession démoniaque a des implications spirituelles pour les enfants, les jeunes et les adultes aujourd’hui.
Il y a des positions extrêmes qu’il faut éviter en relation avec la possession démoniaque
ou les mouvements sataniques. C. S. Lewis a dit : « Au sujet du diable, nous courons le
risque de faire deux erreurs équivalentes et contraires. La première consiste à nier son
existence. L’autre est d’y croire et d’y accorder une attention excessive et malsaine. Le
diable lui-même se satisfait de ces deux erreurs et il s’en prend aux matérialistes et aux
magiciens avec le même plaisir. » (p. 3)
Le démoniaque
D’après ce texte, le comité d’accueil de Jésus dans le pays des Géraséniens était constitué d’un homme qui était possédé par les démons. Il semble que c’était un problème gra44
ve du temps de Luc, car les évangélistes mentionnent plusieurs cas de ce type. Cet homme avait une apparence effrayante. Ses symptômes pouvaient faire croire qu’il s’agissait
d’un homme ayant perdu la tête, mais les évangélistes nous disent qu’il s’agissait d’un
cas de possession démoniaque. En raison de sa terrible situation, l’homme était parti de
chez lui, il s’était coupé des êtres humains et il s’était associé aux morts en vivant dans
un cimetière, ce qui n’est certainement pas un lieu où une personne sensée aimerait vivre. Il était nu et il avait un comportement violent qui effrayait toutes les personnes qu’il
rencontrait. Il faisait preuve d’une si grande force physique quand il avait un accès de
rage qu’il parvenait à se libérer des chaînes qu’on lui avait mises pour le contrôler
(verset 29).
Les démons dont cet homme était possédé le poussaient à agir de façon désordonnée. On
peut identifier au moins six troubles dus à cette possession : (1) un trouble de la personnalité et une altération de son identité ; (2) un comportement asocial le poussant à vivre
au milieu des tombes, loin de la civilisation des êtres humains ; (3) une lucidité spirituelle étonnante qui le poussa à reconnaître Jésus comme le Fils Dieu et lui donnait une intelligence spirituelle hors de l’ordinaire ; (4) une force surhumaine qui le rendait incontrôlable pour les êtres humains et lui permit de rompre tous les liens qu’on voulait lui
imposer ; (5) une attitude agressive avec ceux qui étaient ses victimes ; (6) une tendance
à l’autodestruction qui le poussait à se faire sans cesse du mal, en utilisant des pierres et
d’autres objets.
Protéger son esprit de la possession démoniaque
L’influence de Satan sur l’esprit peut pousser les êtres humains à faire des choses inimaginables. Certaines personnes quittent leur famille, s’éloignent de leurs amis et des
membres d’Église pour vivre seuls et coupés de tous. Parfois, elles se comportent de
façon contraire aux valeurs chrétiennes. Elles deviennent dépendantes à certaines substances, dont l’alcool et le tabac. La pornographie, les relations sexuelles désordonnées et
les comportements efféminés sont des problèmes pour elles. Certaines personnes ayant
pourtant de grandes capacités intellectuelles renoncent à leurs études, à leur carrière ou à
leurs projets de vie pour rechercher des plaisirs vains.
L’apôtre Paul nous conseille de ne pas prendre à la légère les actions du diable et il nous
recommande de nous prémunir contre ses attaques et la possession démoniaque. « Au
reste, fortifiez-vous dans le Seigneur et par sa force souveraine. Revêtez-vous de toutes
les armes de Dieu, afin de pouvoir tenir ferme contre les manœuvres du diable. Car nous
n'avons pas à lutter contre la chair et le sang, mais contre les principautés, contre les
pouvoirs, contre les dominateurs des ténèbres d'ici-bas, contre les esprits du mal dans les
lieux célestes. C'est pourquoi, prenez toutes les armes de Dieu, afin de pouvoir résister
dans le mauvais jour et tenir ferme après avoir tout surmonté. Tenez donc ferme : ayez à
vos reins la vérité pour ceinture ; revêtez la cuirasse de la justice ; mettez pour chaussures à vos pieds les bonnes dispositions que donne l'Évangile de paix ; prenez, en toutes
circonstances, le bouclier de la foi, avec lequel vous pourrez éteindre tous les traits enflammés du Malin ; prenez aussi le casque du salut et l'épée de l'Esprit, qui est la Parole
de Dieu. Priez en tout temps par l'Esprit, avec toutes sortes de prières et de supplications. Veillez-y avec une entière persévérance. Priez pour tous les
saints. » (Éphésiens 6.10-18)
45
« Tous ceux qui désirent résister à la tentation et éviter les artifices de l’ennemi ont quelque chose à faire. Ils doivent surveiller avec le plus grand soin la nourriture de leur âme.
Ils doivent éviter de lire, de voir ou d’entendre tout ce qui est de nature à suggérer des
pensées impures. Il ne faut pas permettre à son esprit d’errer au hasard sur tous les sujets
que l’ennemi fait passer devant nos yeux. ‘Ayant ceint les reins de votre esprit, nous dit
l’apôtre Pierre, soyez vigilants, ... Ne vous conformez pas aux convoitises qui régnaient
autrefois en vous, au temps de votre ignorance. Mais, de même que Celui qui vous a
appelés est saint, vous aussi soyez saints dans toute votre conduite.’ L’apôtre Paul dit
aussi : ‘Que tout ce qui est vrai, tout ce qui est honorable, tout ce qui est juste, tout ce
qui est pur, tout ce qui est aimable, tout ce qui a bonne réputation, tout ce qui est vertueux et digne de louange, que tout cela occupe vos pensées.’ Pour cela, il faut des prières ferventes, une vigilance inlassable et le secours permanent du Saint-Esprit, qui attirera notre esprit vers les choses d’en haut et l’habituera à s’arrêter sur les choses pures et
saintes. Enfin, il est indispensable d’étudier diligemment la Parole de Dieu. » (Messages
à la jeunesse, p. 283)
Ce que venir à Jésus signifie
« Voyant Jésus, il poussa un cri, tomba à ses pieds et dit d'une voix forte : Que me veuxtu, Jésus, Fils du Dieu Très-Haut ? Je t'en supplie, ne me tourmente pas. Car Jésus commandait à l'esprit impur de sortir de cet homme, dont il s'était emparé depuis longtemps ;
on le gardait lié de chaînes, et les fers aux pieds, mais il rompait ses liens et était poussé
par le démon dans les déserts. Jésus lui demanda : Quel est ton nom ? Légion, réponditil. Car plusieurs démons étaient entrés en lui. » (Luc 8.28-30)
Ellen White dit : « Ce misérable avait eu l’esprit obscurci par Satan ; la présence du
Sauveur fit pénétrer en lui un rayon de lumière. Il désira échapper à la domination de
Satan ; mais le démon s’opposait à la puissance du Christ. Quand cet homme voulut implorer le secours de Jésus, le mauvais esprit plaça ses propres paroles dans sa bouche et
lui arracha un cri de terreur. Le démoniaque se rendait cependant compte, jusqu’à un
certain point, qu’il était en présence de celui qui pouvait le délivrer ; pourtant une puissance étrangère le retint lorsqu’il essaya de se mettre à la portée de cette main puissante,
et il dut s’exprimer par d’autres paroles que celles qu’il avait dans la pensée. Un conflit
redoutable s’élevait entre la puissance de Satan et le désir de liberté que ressentait le
démoniaque. » (Jésus-Christ, p. 239)
Quand nous venons à Jésus, il nous parle et ses paroles peuvent nous pousser à changer
de cap dans notre vie. Quand nous faisons de Jésus notre ami, il nous offre la possibilité
d’être purifiés, guéris, restaurés, d’avancer et de trouver le bonheur. Les personnes qui
ne s’intéressent pas particulièrement à nous s’interrogent. Nos vrais amis nous posent
des questions difficiles et attendent de notre part des réponses réfléchies. Dans cette rencontre, le démoniaque dut sentir que cela pouvait produire un changement radical dans
sa vie. Comme le démoniaque, les êtres humains sont hésitants à l’idée de faire des
changements radicaux.
Dans l’un de leurs ouvrages, Larson et Ogilvie déclarent qu’après avoir chassé les démons de cet homme, Jésus lui demanda son nom, ce qui revenait à lui poser la question
de son identité, une démarche toujours actuelle dans le domaine de la psychiatrie au46
jourd’hui. Avec une grande pertinence, l’homme répondit à Jésus : « Mon nom
est Légion. » À cette époque, une légion était constituée de six mille soldats. Au temps
de la Bible, le nombre de démons prenant possession d’une personne était le critère permettant de mesurer la gravité de la maladie mentale. (Marie Madeleine était possédée de
sept démons.) Le démoniaque affirma être possédé de six mille démons. Il fit donc comprendre à Jésus à quel point il était malade. C’était un homme schizophrène, qui n’avait
plus d’identité, qui avait plusieurs personnalités, qui était seul et vivait en marge de la
société qui courut à Jésus et accepta d’échanger avec lui. Cela lui permit d’être guéri.
Quelle est votre identité ? Qui êtes-vous ? D’après vous, qui est Jésus ? Parfois, les personnes les plus équilibrées ont du mal à définir qui elles sont. Benjamin Franklin, un
inventeur et architecte américain de génie avait la réputation d’être mesquin avec sa famille. Qui était le vrai Benjamin Franklin ? Thomas Jefferson écrivit que « tous les hommes ont été créés égaux », et pourtant on dit qu’il eut des esclaves chez lui jusqu’à sa
mort. Qui était le véritable Thomas Jefferson ? Tolsoï est considéré comme l’un des plus
grands auteurs et hommes d’état chrétiens de son temps. Pourtant, sa femme déclara
qu’il ne prononça jamais une parole aimable à son égard ou qu’il ne donna jamais un
verre d’eau à une personne ayant soif. Là encore, qui était le véritable Tolstoï ? Même
l’apôtre Paul parla des tensions qu’il y avait en lui : « Je ne fais pas le bien que je veux,
mais je pratique le mal que je ne veux pas. […] Malheureux que je suis ! Qui me délivrera de ce corps de mort ? » (Romains 7.19,24) Il semble que soyons tous plus ou
moins schizophrènes.
Mais il y a une bonne nouvelle ! Lorsque nous approchons de Jésus, il peut révéler notre
véritable identité, et il peut fortifier, guérir et restaurer tous les êtres humains. Personne
n’est trop déséquilibré ou malade pour lui ! Ellen White souligne : « Le démoniaque,
ayant essayé de prier, n’avait fait que prononcer les paroles de Satan ; cependant l’appel,
non exprimé, de son cœur fut entendu. Aucun cri d’une âme en détresse, même si ce cri
ne peut se traduire par des mots, ne reste sans réponse. Ceux qui consentiront à faire
alliance avec le Dieu du ciel ne seront pas abandonnés au pouvoir de Satan ou à l’infirmité de la chair. » (Jésus-Christ, p. 242) Jésus fut la réponse aux problèmes du démoniaque. Ce même Jésus qui calma la tempête est aussi celui qui peut guérir notre esprit, résoudre nos problèmes d’identité, mettre de l’ordre dans nos pensées et nous permettre de
nous réjouir. Il peut nous sauver, quelle que soit la situation dans laquelle nous nous
trouvons, consciemment ou inconsciemment. Oui, Dieu lui-même est notre ami.
C. Raymond Beran propose cette description d’un ami : « Un ami […] est une personne
avec laquelle nous pouvons oser être nous-mêmes. Nous pouvons lui dévoiler notre âme.
Il ne nous demande pas de nous revêtir de quoi que ce soit, mais juste d’être ce que nous
sommes. Il ne veut pas que nous soyons meilleurs ou moins bons. Quand nous sommes
avec un ami, nous ressentons ce qu’un prisonnier ressent quand il est déclaré innocent.
Nous n’avons pas besoin d’être sur nos gardes. Nous pouvons dire ce que nous pensons,
tant que nous sommes authentiques. Il comprend les contradictions qui nous animent et
qui poussent les autres à nous juger à tort. Avec lui, nous pouvons respirer librement.
Nous devons lui avouer nos petites vanités et nos sentiments inappropriés, nos mesquineries et nos bizarreries. Le fait de nous ouvrir ainsi à lui fait disparaître tout cela dans
l’océan de la loyauté. Il nous comprend. Nous n’avons pas à faire preuve de prudence.
Nous pouvons abuser de lui, le négliger, le tolérer, cela n’a pas d’importance. Il nous
aime. Il est comme le feu qui purifie. Il nous comprend ! »
47
En réfléchissant bien, nous prenons peut-être conscience que nous n’avons jamais eu
d’amis correspondant à cette description, que nous n’avons jamais été des amis comme
cela non plus et que c’est la raison pour laquelle nous en sommes là aujourd’hui. Nous
avons besoin d’un ami qui aide à être cet ami ! Jésus est cet ami. Quand il nous dit :
« Parle-moi de ce qui t’arrive », nous pouvons nous ouvrir à lui et lui révéler nos difficultés, lui dire qui nous sommes vraiment. Nous pouvons lui avouer : « J’ai échoué dans
mon mariage », « J’ai mal agi avec mes enfants », « J’ai trahi mon meilleur ami », « J’ai
une double personnalité », « Je ne peux pas me passer de la pornographie », « Je suis
accro au sexe », « Je lutte contre une tendance homosexuelle », « Je suis de plus en plus
indifférent aux choses spirituelles », « Je suis un menteur compulsif », « Je ne peux pas
me passer de la drogue », « Je suis accro aux réseaux sociaux, au cinéma et à tous les
plaisirs de ce monde, si bien que je n’ai pas le temps de prier, d’étudier la Bible et de
méditer ». En nous ouvrant à lui, nous pouvons être compris, retrouver la joie, la capacité d’aimer, une raison de vivre et une espérance.
Les résultats
« Ceux qui les faisaient paître, en voyant ce qui était arrivé, s'enfuirent et répandirent la
nouvelle dans la ville et dans les campagnes. Les gens allèrent voir ce qui était arrivé. Ils
vinrent auprès de Jésus, et ils trouvèrent l'homme de qui étaient sortis les démons, assis
à ses pieds, vêtu et dans son bon sens, et ils furent saisis de crainte. Ceux qui avaient vu
ce qui s'était passé leur racontèrent comment le démoniaque avait été délivré. » (Luc 8.34-36)
La nouvelle se répandit comme un feu de prairie et les gens de la ville voulurent voir de
leurs propres yeux cet homme qu’ils considéraient comme un fou. En arrivant, ils trouvèrent cet homme que les démons avaient quitté aux pieds de Jésus, portant des vêtements et ayant retrouvé son bon sens. La psychiatrie post –freudienne parle de ces trois
caractéristiques. En effet, les trois signes mettant en évidence l’équilibre, le bon sens et
la santé mentale d’une personne, quel que soit son âge, sont : 1) la soumission à l’autorité ; 2) le vêtement et 3) le bon sens.
Tout d’abord, l’homme était assis aux pieds de Jésus. Il agit de façon responsable en
acceptant l’autorité. Il ne cherchait plus à agir selon ses fantaisies. Ceci l’avait rendu
malade. Il faisait ce que bon lui semblait quand il courait partout comme une personne
ayant perdu la raison, quand il déchirait ses vêtements et quand il vivait comme un animal. Désormais, il acceptait l’autorité de Jésus. La liberté chrétienne est un paradoxe.
Quand nous nous soumettons à l’autorité du Christ et lorsque le Saint-Esprit prend possession de notre vie, alors nous bénéficions d’une pleine liberté. Quand l’Esprit de Dieu
réside en nous, que le Christ dirige notre vie, les démons ne peuvent nous envahir.
Martin Luther déclara : « Un chrétien est l’homme le plus libre qui soit, et il n’est soumis à personne. Un chrétien est le serviteur le plus dévoué qui soit, et il est soumis à
tous. » Nous perdons notre liberté et nous trouvons une nouvelle liberté.
Deuxièmement, l’homme était vêtu, ce qui est un autre signe montrant qu’il allait
bien. Il avait retrouvé ses limites. Sa nudité symbolisait son absence totale de honte et sa
capacité à enfreindre tous les codes moraux et tous les absolus. C’est une maladie courante aujourd’hui. Certaines personnes nous disent que tout est relatif, et que nous de48
vons faire exactement ce dont nous avons envie. Mais s’étant soumis à Jésus, l’homme
remit des vêtements, ayant retrouvé le sens de ce qui est correct et approprié.
Troisièmement, il avait retrouvé son bon sens. Il voyait le monde tel qu’il était. Il n’était
plus paranoïaque et convaincu que tout le monde lui en voulait. Ceux qui souffrent de
cela devraient se souvenir, grâce à l’aide du Saint-Esprit, que la majorité des individus
ne savent même pas qu’ils existent. D’un autre côté, retrouver son bon sens signifie accepter l’idée que tout le monde ne nous aime pas. Il en est effectivement ainsi. Nous
pouvons avoir des ennemis. Ayant retrouvé ses esprits, l’homme qui était possédé commença à voir la vie telle qu’elle était réellement.
Racontez votre histoire
« L'homme de qui étaient sortis les démons lui demandait instamment de pouvoir rester
avec lui. Mais Jésus le renvoya en disant : Retourne dans ta maison et raconte tout ce
que Dieu t'a fait. Il s'en alla et publia par toute la ville tout ce que Jésus avait fait pour
lui. » (Luc 8.38,39)
L’homme s’était tellement attaché à Jésus, qui l’avait guéri, qu’il voulut se joindre aux
disciples et le suivre partout. Mais Jésus avait une autre mission pour lui. Il lui demanda
de rentrer chez lui et de rendre témoignage de ce qui s’était passé. Il lui confia un ministère personnel. Il lui conseilla de raconter à sa famille ce que Jésus avait fait pour lui,
d’en parler à ses voisins et à son entourage. Oui, nous sommes invités à raconter notre
histoire ! En effet, de nombreuses personnes ont besoin de rencontrer cet homme qui a
changé votre vie.
Jésus veut que nous soyons actifs dans le processus de guérison de la société, alors il
nous envoie en mission. Voici ce qu’est le royaume de Dieu. Quand nous sommes
convertis, nous l’aidons à rassembler son troupeau. De nombreuses personnes nous
écouteront quand elles verront quels changements ont été opérés dans notre vie. Allez
raconter votre histoire, et ce faisant vous raconterez l’histoire de Jésus ! Voici ce qu’il a
fait pour moi : Il m’a restauré(e) et il peut aussi le faire pour vous. C’est ainsi que nous
pouvons vivre l’Évangile.
Les jeunes adventistes du monde entier doivent raconter cette merveilleuse histoire. Car
dans peu de temps, Jésus – celui qui guérit, restaure, rachète et sauve – reviendra pour
emmener les fidèles à la maison, et nous sommes tous invités à faire partie de ceux qui
vivront cette expérience.
Références
•
Butler, T. C. (2000). Vol. 3: Luke. Holman New Testament Commentary (126).
Nashville, TN: Broadman & Holman Publishers.
•
Chris Cook, (1997). Demon Possession and Mental Illness. Retrieved from Christian Medical Fellowship on July 4, 2014 at http://www.cmf.org.uk/publications/
content.asp?context=article&id=619
•
C. S. Lewis, The Screwtape Letters (New York: The Macmillan Co., 1971), p. 3.
•
Larson, B., & Ogilvie, L. J. (1983). Vol. 26: Luke. The Preacher’s Commentary
Series (152– 153). Nashville, TN: Thomas Nelson, Inc.
49
•
•
•
Stein, R. H. (1992). Vol. 24: Luke. The New American Commentary (256). Nashville: Broadman & Holman Publishers
White, E. G. (2000). Jésus-Christ, Éditions Vie et Santé.
White, E. G. (1968). Messages à la jeunesse,
Pacific Press Publishing Association.
Questions de réflexion
• Identifiez les différentes façons dont Satan cherche à influencer l’esprit des
jeunes aujourd’hui.
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• Comment les jeunes peuvent-il protéger leur esprit contre l’influence
du diable ?
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• Comment certaines personnes ayant une foi active peuvent-elles devenir une
proie facile pour le diable ?
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• De quelle façon l’entourage des jeunes peut-il les pousser à s’intéresser à la
possession démoniaque ?
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• Réfléchissez à ce que peut être réellement la possession démoniaque et à la
manière dont vous pouvez aider une personne qui en est victime.
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Jour 6 – Luc 23.32-43
Savoir prendre position
Introduction
Il y a quelques années, nous sommes allés au marché un vendredi et tandis que nous
marchions au milieu des étals et achetions les produits dont nous avions besoin, nous
avons entendu une personne crier derrière nous : « Sortez de la foule ! Sortez de la foule ! Sortez de la foule ! » Nous nous sommes retournés pour voir ce qui se passait, et
nous avons vu un jeune homme ayant perdu l’esprit qui parlait à une personne qui
n’existait pas. Manifestement, son système nerveux était perturbé et il avait l’impression
qu’une personne imaginaire courait un grave danger. Ayant le désir de l’aider, il criait
aussi fort qu’il le pouvait, espérant que cette personne en danger comprendrait l’urgence
de sa situation et réagisse en conséquence. Alors que ce jeune homme continuait à s’époumoner, un homme qui avait toute sa raison lui demanda : « Pourquoi criez-vous que
nous devons sortir de la foule ? C’est le contraire ! Nous devons avancer avec la foule. »
Alors le jeune homme ayant perdu l’esprit lui répondit : « Non, si vous avancez avec la
foule, alors vous êtes impliqué. Vous devez sortir de la foule ! »
Luc nous raconte ce qui se passa dans les derniers moments de la vie de Jésus, juste
avant sa mort, sa résurrection et son ascension. Il nous donne un aperçu de la foule qui
s’était rassemblée pour célébrer la mort de celui qui était venu apporter le salut dans un
monde où les êtres humains se perdent et meurent. Il mentionne Pilate et le rôle qu’il
joua dans la mort de Jésus. Il insiste sur l’ardeur que les soldats romains mirent à la tâche, et la réaction des dirigeants du peuple. Il met l’accent sur le comportement de Jésus
tandis qu’il vivait cette expérience terrible et il ne peut s’empêcher de parler de l’attitude
des deux criminels qui entouraient Jésus sur la croix. Il fait en sorte que ses lecteurs découvrent la promesse que Jésus a faite à tous ceux qui acceptent de mourir sur la croix à
ses côtés, et qui est toujours valable pour les jeunes qui vivent dans cette société postmoderne du 21ème siècle. En étudiant le texte de Luc 23.32-43, nous découvrirons sa signification et ses implications pour les jeunes adventistes du septième jour et les jeunes
en général, ainsi que pour les enfants et les adultes. En effet, ce texte est en encouragement à croire ce que la Bible déclare, et à ne pas se laisser emporter par la foule
qui gesticule.
Dans ce texte, Luc raconte : « On conduisait en même temps deux malfaiteurs qu'on allait faire mourir avec Jésus. Lorsqu'ils furent arrivés au lieu appelé le Crâne, ils le cruci51
fièrent là, ainsi que les deux malfaiteurs ; l'un à droite, l'autre à gauche. Jésus dit : Père
pardonne-leur, car ils ne savent pas ce qu'ils font. Ils se partagèrent ses vêtements en
tirant au sort. Le peuple se tenait là et regardait. Quant aux chefs, ils raillaient Jésus en
disant : Il a sauvé les autres ; qu'il se sauve lui-même, s'il est le Christ élu de Dieu ! Les
soldats aussi s'approchèrent pour se moquer de lui et lui présenter du vinaigre en disant :
Si tu es le roi des Juifs, sauve-toi toi-même ! Il y avait au-dessus de lui cette inscription :
Celui-ci est le roi des Juifs. L'un des malfaiteurs suspendus en croix blasphémait contre
lui : N'es-tu pas le Christ ? Sauve-toi toi-même, et sauve-nous ! Mais l'autre lui fit des
reproches et dit : Ne crains-tu pas Dieu, toi qui subis la même condamnation ? Pour
nous, c'est justice, car nous recevons ce qu'ont mérité nos actes ; mais celui-ci n'a rien
fait de mal. Et il dit : Jésus, souviens-toi de moi, quand tu viendras dans ton règne. Jésus
lui répondit : En vérité, je te le dis, aujourd'hui tu seras avec moi dans le paradis. »
Pilate
Avant de pouvoir exécuter le Christ de façon légale, Hérode, le dirigeant de la Judée et
de la région de Pérée, et Pilate, le gouverneur de la Judée romaine, devaient publier un
décret. Luc nous raconte que Pilate envoya Jésus à Hérode Antipas, car il était galiléen
et il relevait donc de la juridiction d’Hérode. De plus lui, Pilate, ne l’avait pas trouvé
coupable de quoi que ce soit. De la même façon, Hérode, qui ne savait que faire car il ne
pouvait que constater l’innocence de Jésus, le renvoya à Pilate. Luc insiste sur le fait que
Pilate témoigna trois fois de l’innocence de Jésus et, ainsi, défendit Jésus et les chrétiens
devant l’État romain (Luc 23.4,14,22). Pilate reçut alors une lettre de sa femme lui demandant de ne pas se mêler des affaires de Jésus, qui était un homme juste. Pilate savait
ce qu’il devait faire. Il savait qu’il devait le libérer, mais la foule veillait et était déterminée à ce qu’il soit crucifié.
Que faisons-nous quand nous savons ce qui est bien et voulons faire ce qui est bien,
mais quand nous sentons la pression de la foule ou de la majorité qui nous pousse à agir
différemment ? Vous est-il arrivé d’être confrontés à ce dilemme ? La foule représente-t
-elle un danger pour vous ?
Pilate, ce gouverneur si puissant, cet homme ayant une telle autorité et une telle influence, était si faible qu’il céda à la demande de la foule qui hurlait : « À mort, crucifie-le ! »
En acceptant que Jésus soit crucifié, Pilate déclara que Jésus était le Roi, mais la foule
réfuta ses paroles : « César est notre roi, et non Jésus. » En plaçant un panneau portant
l’inscription « Jésus de Nazareth, le roi des Juifs » au-dessus de la croix, Pilate voulut
défendre la position de Jésus. Non seulement il l’écrivit, mais il se justifia quand les
Juifs exprimèrent leurs objections (Jean 19.19-21). Dans Luc 23.38 nous lisons : « Il y
avait au-dessus de lui cette inscription : Celui-ci est le roi des Juifs. » Cette inscription
était notée en grec, en latin et en hébreu. Pour des raisons politiques et par lâcheté, Pilate
échangea le Fils de Dieu incarné qui n’avait commis aucun mal contre un criminel notoire qui fut libéré. Cette expérience se répète chaque fois que des enfants, des jeunes et
des adultes renoncent à Jésus, le Sauveur du monde, pour préserver leurs intérêts particuliers et égoïstes. Chers amis, quelle position voulez-vous prendre aujourd’hui ? Voulez-vous vous tenir du côté de la foule, de Pilate, ou de Jésus ?
52
Les soldats romains
« Lorsqu'ils furent arrivés au lieu appelé le Crâne, ils le crucifièrent là, ainsi que les
deux malfaiteurs ; l'un à droite, l'autre à gauche. Jésus dit : Père pardonne-leur, car ils ne
savent pas ce qu'ils font. Ils se partagèrent ses vêtements en tirant au sort. Le peuple se
tenait là et regardait. Quant aux chefs, ils raillaient Jésus en disant : Il a sauvé les autres ;
qu'il se sauve lui-même, s'il est le Christ élu de Dieu ! Les soldats aussi s'approchèrent
pour se moquer de lui et lui présenter du vinaigre en disant : Si tu es le roi des Juifs, sauve-toi toi-même ! » (Luc 23.33-37)
Dans l’Esprit de prophétie nous lisons : « Les soldats romains ajoutaient leurs mauvais
traitements à tous ceux déjà subis. Mais la divine patience de Jésus ne faillit
point. » (Jésus-Christ, p. 733) Ce sont les soldats romains qui prirent un marteau et des
clous et percèrent les mains et les pieds de Jésus. Ce sont les soldats romains qui prirent
une lance et la lancèrent sur Jésus. Ce sont les soldats romains qui surveillèrent son
corps sur la croix et ne permirent à personne d’essayer de le sauver. Ce sont les soldats
romains qui vérifièrent qu’il était bien mort. Ils furent ravis de mettre à exécution la volonté du peuple. Ils le clouèrent sur la croix. Ils se moquèrent de lui. Ils se partagèrent
ses vêtements et les tirèrent au sort. Ils le raillèrent, comme les hommes du temps de
Noé, alors qu’il construisait l’arche. Ils lui donnèrent du vinaigre à boire.
Quand on emprunte l’autoroute qui traverse la Louisiane, aux États-Unis, il y a un grand
panneau sur le bas-côté qui attire systématiquement le regard. Il est placé juste au-dessus
de la ville, près du pont qui enjambe le Mississippi. Sur ce panneau on peut voir un dessin représentant Jésus-Christ sur la croix du calvaire, la tête penchée. En-dessous se
trouve une inscription en caractères gras : « C’est à vous de choisir ! » Cela est très
clair ! Dieu, en Jésus-Christ, a pris l’initiative de nous sauver. Jésus est mort pour nous.
C’est à nous de choisir !
Les chefs et la foule
« Quand les juges eurent prononcé la condamnation de Jésus, une fureur diabolique
s’empara de la foule. C’était comme un rugissement de bêtes féroces. La populace se
précipita vers Jésus en criant : Il est coupable, qu’on le mette à mort! Sans l’intervention
des soldats romains, Jésus n’aurait pas vécu assez longtemps pour être cloué à la croix
du Calvaire. Il eût été mis en pièces en présence de ses juges, si les autorités romaines
n’avaient opposé la force armée à la violence de la populace. » (Jésus-Christ, p. 715)
À l’époque du Christ, les gouverneurs avaient l’habitude de libérer un prisonnier à la
demande du peuple, lors de la fête de la Pâque. C’est le peuple qui choisissait. Les chefs
juifs persuadèrent alors la foule rassemblée autour de Pilate de réclamer la libération de
Barabbas, qui était un criminel notoire, et de demander la crucifixion de Jésus. Quand
Pilate demanda à la foule quel homme il devait relâcher, Barabbas ou Jésus, la foule
cria : « Barabbas ! » Pilate demanda alors ce qu’il devait faire avec Jésus, et la foule
hurla : « Crucifie-le ! Crucifie-le ! » Alors, selon l’ordre de Pilate, Jésus fut crucifié et la
foule s’en réjouit.
La situation était ironique ; en effet, alors que les chefs et de très nombreux citoyens
se réjouissaient et se moquaient de Jésus, au-dessus de lui se trouvait un panneau indi53
quant : « Roi des Juifs. » Jésus était leur Roi, mais ils ne le comprirent pas. Il était leur
soutien, mais ils ne le comprirent pas. Il était leur Sauveur, mais ils ne le comprirent pas.
Il était celui qui pouvait leur apporter la prospérité, le bonheur, le succès et un avenir
merveilleux, mais ils ne le comprirent pas et ils se moquèrent de lui. Or, il en est de même aujourd’hui encore. Les gens célèbrent la naissance de Jésus à l’époque de Noël,
mais en agissant d’une manière qui ne lui plait pas. Tous les sièges des salles de spectacle sont occupés, mais Jésus n’y est pas invité et il n’a pas de place, alors que c’est lui
qui est célébré. La foule et les dirigeants le rejetèrent. Quelle est votre attitude ? Il faut
du courage pour prendre position pour Jésus alors même que nous vivons dans une société où tout est relatif et où les valeurs morales relèvent de choix individuels.
Jésus, le crucifié
Le grand prêtre demanda à ce que Jésus soit placé au milieu de deux criminels. Ellen
White déclare : « On voulait, en plaçant le Christ entre les deux bandits, montrer qu’il
était le plus grand criminel des trois. Ainsi se trouva vérifié ce passage de l’Ecriture : ‘Il
a été mis au nombre des malfaiteurs.’ Mais les prêtres ne comprirent pas toute la signification de leur acte. De même que Jésus, crucifié avec deux malfaiteurs, fut placé ‘au
milieu’, ainsi sa croix a été dressée au milieu d’un monde gisant dans le péché. » (JésusChrist, p. 755) Que feriez-vous si vous étiez cloués sur une croix alors que vous êtes
innocents, comme l’était Jésus – et en sachant que la mission que vous voulez accomplir
est en faveur de ceux qui vous font du mal ? Comment réagiriez-vous ? De nombreuses
personnes chercheraient à se venger, dans la mesure du possible. Elles feraient payer le
prix fort aux coupables, pour avoir commis des actes aussi répréhensibles et avoir causé
de si grandes souffrances.
Comment Jésus réagit-il ? À ceux qui l’exécutèrent et qui se moquèrent de lui, il dit :
« Père pardonne-leur, car ils ne savent pas ce qu'ils font. » (Luc 23.34) Il était venu apporter le pardon, alors il ne pouvait agir autrement. Cependant, personne ne comprit la
portée de ce que Jésus voulait dire par ces paroles. Pourtant, tout au long de son ministère, il avait montré à quel point il était désireux de pardonner les péchés. Il avait enseigné
que le pardon n’est accordé qu’à ceux qui pardonnent autrui (Luc 6.37 ; 11.4). Il avait
aussi indiqué que le pardon n’a pas de limite (17.4). Il avait appelé les êtres humains à
aimer leurs ennemis (6.27,28). Là, sur la croix, il mit en pratique ses propres enseignements. Il regarda les hommes se moquer de lui, jouer avec lui, le maudire et le crucifier.
Puis il demanda à son Père, qui était aussi leur Père, de les pardonner.
Il avait deux raisons de les pardonner. Tout d’abord, il aimait ses ennemis, et deuxièmement, ils étaient ignorants. Ni les Juifs ni les Romains qui l’accusèrent et l’exécutèrent
ne prirent conscience de la gravité de leur acte. Les Juifs protégeaient leur système religieux et rejetaient tout nouveau-venu qui pouvait détourner la foule. D’un autre côté, les
Romains, en la personne de Pilate, protégeaient leur territoire et avaient donc de la défiance vis-à-vis de celui qui proclamait que le royaume de Dieu était proche. Ces deux
groupes étaient sur la défensive et placèrent leurs intérêts personnels et l’intérêt des institutions politiques et religieuses au-dessus de la justice. Ceci les aveugla, ils ne comprirent pas qu’ils exécutaient un Sauveur innocent, le Fils de Dieu, qui était venu les sauver
de leurs péchés.
54
Tout comme Jésus accorda son pardon à ceux qui l’exécutaient, il l’offre aussi gratuitement à tous les enfants, à tous les jeunes et à tous les adultes vivant au 21 ème siècle.
Jésus a démontré que Dieu est prêt à pardonner les pires crimes, tant que les individus
sont désireux d’accepter ce pardon. Rien de ce que nous avons fait ne peut nous empêcher d’obtenir le pardon de Dieu, si nous nous présentons devant lui humblement, en
reconnaissant notre péché.
La croix
Quand nous voyageons, que ce soit dans de petites villes ou dans de grands centres urbains, nous trouvons toujours des monuments. C’est l’un des points communs à tous les
lieux du monde. Ces cénotaphes commémorent généralement la liberté, la délivrance,
l’émancipation, la victoire, la souveraineté, les conquêtes, les triomphes, les succès et
les actes héroïques. Ce sont des symboles d’unité, de rassemblement et de force. Malheureusement, les Juifs et les Romains s’unirent et se mirent d’accord pour faire mourir
Jésus de la façon la plus honteuse et dégradante qui soit – en le faisant mourir sur une
croix. Mais Jésus transforma ce symbole. D’un symbole de honte, de défaite et de mort,
il en fit un symbole de victoire et de rédemption.
Beaucoup d’enfants, de jeunes et d’adultes portent une croix en or, en argent, en bronze,
en bois, ou autres matériaux autour du cou ou sur d’autres parties du corps. Certaines
personnes se font même tatouer une croix. Pour beaucoup, il ne s’agit pas d’une commémoration de la victoire obtenue en Christ, mais un porte-bonheur ou un souvenir d’une
personne, d’un désir ou d’une expérience qui leur tient à cœur.
De la même façon, partout dans le monde des croix sont érigées en mémoire de Christ
qui souffrit et subit la mort que nous méritons afin que nous puissions vivre, et dans le
but de l’honorer et de lui rendre gloire. Il fut tourné en ridicule sur la croix, il fut l’objet
de railleries, et il traversa des souffrances physiques et émotionnelles terribles, au point
qu’il déclara au Père dont il était séparé : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu
abandonné ? » Aujourd’hui, la croix est le symbole de tout cela, mais par-dessus tout de
la libération du péché et de la victoire sur la mort, la souffrance et la défaite qu’il a remportée pour tous les êtres humains.
Les criminels sur la croix
Les deux criminels avaient péché et avaient été jugés pour cela. L’un d’entre eux se joignit aux moqueries de la foule car il voulait faire comprendre à toutes les personnes présentes qu’il n’était en aucun cas lié à Jésus. Comme beaucoup d’individus, il n’accepta
pas l’amour de Dieu, il ne se repentit pas et il refusa de changer. Mais l’autre criminel
entra en lui-même. Il ne se laissa pas influencer par les pressions exercées par la foule. Il
était sur le point de mourir et, au cas où Jésus aurait raison sur certains points, il décida
de prendre le risque de croire en lui plutôt que de perdre la vie éternelle. C’était un acte
de courage de sa part.
Dante dit que les places les plus brûlantes de l’enfer sont réservées à ceux qui restent
neutres en période de crise. Robert Kennedy déclara : « Peu d’hommes sont prêts à braver la désapprobation de leurs pairs, la censure de leurs collègues, la colère de la société.
Le courage moral est une caractéristique plus rare que la bravoure dans le combat ou
55
l’intelligence. Pourtant, c’est quelque chose d’essentiel. Il s’agit d’une qualité vitale
pour ceux qui cherchent à changer le monde qui a tant de peine à évoluer. » Le brigand
qui était à la droite de Jésus fit preuve de courage. Il reprit son compagnon et marqua sa
différence. Il confessa ses péchés et reconnut ce qu’il avait fait. « Mais l'autre lui fit des
reproches et dit : Ne crains-tu pas Dieu, toi qui subis la même condamnation ? Pour
nous, c'est justice, car nous recevons ce qu'ont mérité nos actes ; mais celui-ci n'a rien
fait de mal. Et il dit : Jésus, souviens-toi de moi, quand tu viendras dans ton règne. » (Luc 23.40-42)
La promesse
« Jésus lui répondit : En vérité, je te le dis, aujourd'hui tu seras avec moi dans le paradis. » (Luc 23.43) Il n’est pas possible de rester neutre en entendant cette promesse. Elle
fut faite au brigand sur la croix, mais elle est aussi pour nous aujourd’hui. Alors qu’il
était sur la croix, Jésus promit le triomphe et la victoire à ceux qui croient en lui. Cette
promesse était une véritable garantie, et c’est encore le cas aujourd’hui. Cette promesse
est le code d’entrée qui ouvre la porte de gloire par laquelle nous passerons pour accéder
à la vie éternelle. Cette promesse est une bonne nouvelle pour les enfants, les jeunes, les
adultes et tous ceux qui suivent Jésus, s’ils acceptent de se tenir à ses côtés et de se démarquer de la foule. La victoire sur le mal, la tentation, les menaces, les épreuves ainsi
que les faiblesses humaines est garantie en Christ. Voulez-vous vous engager à
ses côtés ?
Références
•
Larson, B., & Ogilvie, L. J. (1983). Vol. 26: Luke. The Preacher’s Commentary
Series (340). Nashville, TN: Thomas Nelson, Inc.
•
Marshall, I. H. (1978). The Gospel of Luke: A commentary on the Greek text. New
International Greek Testament Commentary (865). Exeter: Paternoster Press.
•
Butler, T. C. (2000). Vol. 3: Luke. Holman New Testament Commentary (392–
393). Nashville, TN: Broadman & Holman Publishers.
•
Balz, H. R., & Schneider, G. (1990–). Vol. 3: Exegetical dictionary of the New
Testament (87). Grand Rapids, Mich.: Eerdmans.
•
White, E. G. (2000). Jésus-Christ, Éditions Vie et Santé.
56
Questions de réflexion
• Échangez sur la façon dont les jeunes peuvent faire preuve de courage, résister
aux influences de la foule et témoigner de leur foi en Christ.
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• Comment l’Église peut-elle aider les jeunes à s’identifier davantage à la mis-
sion du Christ ?
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_______________________________________________________________
• Dans quelle mesure peut-on dire que les jeunes ressemblent à Pilate dans leur
façon de réagir face au pouvoir, à la politique et aux pressions ?
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• Discutez de la question suivante : Les jeunes considèrent-ils que la vie éternel-
le dans le royaume de Dieu est un fait qui a un impact sur leur vie et leur comportement aujourd’hui ?
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_______________________________________________________________
57
Mes réflexions
58
Jour 7 – Genèse 45.1-12 ; 50.15-22
La réalisation d’un rêve
Introduction
Orville était un membre ambitieux de l’Église et il aimait beaucoup la musique. Il jouait
très bien de la guitare et du piano, et il pratiquait aussi la batterie. Cependant, il appartenait à une Église conservatrice qui n’acceptait pas que la batterie soit utilisée lors des
services, et il ne pouvait donc pas mettre cette compétence au service de son Église.
Mais parce qu’il savait faire preuve de modération en jouant de cet instrument, parfois
une Église voisine l’invitait à jouer lors du culte. Cette Église comptait un grand nombre
de jeunes actifs et engagés dans les divers groupes de jeunesse. Orville était l’un des
leaders du département de la jeunesse.
Il excellait aussi dans ses études, parce qu’il était intelligent, sérieux et ambitieux. En
raison de ses nombreuses qualités, beaucoup de gens pensaient qu’il était fier, et ils
s’opposaient à tout ce qu’il faisait. Ils cherchaient en lui des défauts, se plaignaient du
fait qu’il jouait de la batterie, et essayaient de changer l’opinion des gens à son égard.
Les parents des détracteurs d’Orville désapprouvaient aussi ce qu’il faisait. Il y avait
toujours quelqu’un pour se plaindre à son sujet. Ceci dit, tout ce qu’il faisait à l’Église
était bien fait. Mais en raison des nombreuses critiques, il commença à devenir moins
actif, car les responsables entendaient des reproches à son sujet. Finalement, il se retira
de nombreuses activités, et des personnes ayant moins de compétences que lui – notamment celles qui s’opposaient à lui – assumèrent les tâches qu’il accomplissait auparavant, mais avec moins d’efficacité que lui. Comprenant qu’il était rejeté par beaucoup,
Orville décida de changer d’Église et de fréquenter régulièrement celle qui l’invitait parfois à jouer de la batterie. Le temps passa, et il fut nommé ancien d’Église. Il commença
à s’intéresser au ministère pastoral. Aujourd’hui, Orville est un pasteur engagé et il est
également le responsable de la jeunesse de sa Fédération.
Les expériences comme celle d’Orville sont nombreuses dans le monde, à la fois dans
les institutions laïques et religieuses. Les résultats ne sont pas toujours les mêmes, car
certaines personnes finissent par se décourager totalement et par partir, alors que d’autres tiennent bon et atteignent leurs buts. On raconte que les professeurs
de Thomas Edison considéraient qu’il était trop stupide pour apprendre quoi que ce soit.
Pourtant, Edison fit breveter plus de mille inventions qui transformèrent le monde, comme le phonographe, le cinéma et l’électricité. Aujourd’hui, de très nombreux jeunes per59
dent la foi en raison du rejet, de la jalousie et des propos négatifs de certaines personnes,
alors que d’autres restent fidèles malgré les reproches qui leur sont faits. Certains des
jeunes qui gardent la foi luttent pour assumer les choix qu’ils ont faits et qui doivent être
faits. Cependant, d’autres saisissent la moindre occasion pour quitter l’Église.
Certains jeunes se trouvent aujourd’hui dans des lieux où ils ne seraient pas s’ils avaient
été mieux accueillis dans l’Église. Certains d’entre eux luttent contre leur addiction au
sexe, à la pornographie, à l’alcool, à la cigarette, ou à la drogue. Parfois, ils mentent,
volent et accusent les autres d’être responsables de leur comportement. La rivalité entre
frères et sœurs et le mécontentement des parents sont aussi des facteurs qui encouragent
les jeunes à faire des choix inappropriés et ont des conséquences graves.
L’année dernière, une étude a été menée sur les plus grands défis auxquels les jeunes
sont confrontés aujourd’hui. 24% de ceux qui ont répondu ont affirmé que l’effondrement de la famille est le problème le plus grave que rencontrent les jeunes. La pression
exercée par les frères et sœurs et l’entourage pousse aussi beaucoup de jeunes à envisager le suicide, et un grand nombre d’entre eux sont dépressifs. Beaucoup de jeunes manquent de confiance en eux, ont une mauvaise estime d’eux-mêmes, en partie à cause du
comportement de leur entourage. Ainsi, ils pensent souvent n’avoir aucune valeur, ils
sont déprimés et ils ont des opinions confuses sur les questions morales. Ils ont des difficultés à déterminer ce qui est bien et ce qui et mal.
Certains individus se demandent pourquoi nous nous concentrons si souvent sur ce qui
est négatif. Effectivement, les réalités de la vie ne peuvent être écartées. Cependant, il y
a dans la vie beaucoup de choses positives au sujet desquelles nous devrions nous réjouir et remercier le Seigneur. Comme Orville, beaucoup de jeunes résistent aux épreuves, gardent la foi et encouragent les autres, leur disant que l’échec n’est pas nécessairement une fatalité. Chers jeunes, lorsque vous rencontrez des difficultés à la fois au sein
de l’Église, de votre famille et de la société, n’oubliez jamais d’aimer le Seigneur, d’aimer l’Église et d’accomplir sa mission. Quels que soient les obstacles et les tentations
que vous rencontrez, aimez votre famille, aimez les membres d’Église et aimez les gens
que vous côtoyez dans la mesure du possible. Rappelez-vous que la foi, le courage, la
prière, l’étude de la Parole et une relation authentique avec le Seigneur sont des outils
puissants permettant de survivre dans le monde, dans l’Église, et dans une société faite
de compromis, de ressentiment, de haine et de jalousie.
Que feriez-vous si vous vous trouviez dans la situation de Joseph ?
Joseph le rêveur
La Bible nous donne des informations sur les événements de la vie de Joseph qui influencèrent son développement et lui permirent de trouver le succès. Ses frères le détestaient en raison de l’affection particulière que son père avait pour lui. Bien sûr, la tunique de couleur n’arrangea pas les choses (Genèse 37.3) : « Ses frères virent que leur père l'aimait plus qu'eux tous, et ils le prirent en haine. Ils ne pouvaient lui parler avec amitié. Joseph fit un rêve et le rapporta à ses frères, qui le haïrent encore davantage. » (Genèse 37.4,5) Quand Joseph raconta son rêve à ses frères, ceux-ci comprirent
qu’il dominerait sur eux. Or, ils ne pouvaient accepter l’idée que leur petit frère leur soit
60
supérieur. Ils étaient incapables de comprendre qu’il était un instrument utilisé par le
Seigneur et que l’avenir qui lui serait réservé dépendait en grande partie de la façon dont
ils le traiteraient.
À l’âge de dix-sept ans, Joseph avait déjà acquis de solides principes en matière de justice, de vérité, d’actions et de foi. Le jour où il annonça à ses frères qu’il avait rêvé de
gerbes qui se prosternaient devant lui, ils se mirent en colère. Ils lui demandèrent alors
soudain : « Est-ce que tu prétends régner sur nous ? À moins que tu ne prétendes être
notre maître ? » (verset 8) Son deuxième rêve ne calma pas leur colère et contraria aussi
son père, qui lui dit : « Que signifie ce rêve que tu as fait ? Prétends-tu que nous viendrons, ta mère, tes frères et moi, nous prosterner en terre devant toi ? » (verset 10) Âgé
de dix-sept ans seulement, Joseph n’était peut-être pas très diplomate, mais il était franc
et honnête. Il ne renonçait pas à ses principes et il ne voulait pas rester silencieux. Il préférait exprimer ses convictions et parler des révélations qu’il avait reçues.
Ses frères le détestaient pour cinq raisons différentes : 1) il raconta à leur père les propos
déplacés qu’ils tenaient ; 2) son père l’aimait plus que ses frères ; 3) il reçut un manteau
spécial de la part de son père ; 4) il leur raconta les deux rêves étranges qu’il avait faits ;
5) l’interprétation de ce rêves semblait signifier qu’il règnerait sur eux. Vous ne vivez
peut-être pas des expériences aussi intenses que celle de Joseph, mais il y a peut-être
parmi les membres de votre famille, les personnes avec lesquelles vous travaillez ou que
vous fréquentez dans la cadre de vos études, dans votre entourage ou au sein de votre
Église des personnes qui vous détestent ou ne vous apprécient pas. Pouvez-vous vous
identifier à Joseph ? Avez-vous un rêve ? L’attitude de rejet de vos pairs et des personnes de votre famille ou de votre Église peuvent vous empêcher de réaliser vos rêves.
Beaucoup de jeunes préfèrent trouver alors une échappatoire dans la drogue, même s’ils
en connaissent les dangers, plutôt que de supporter la désapprobation d’autrui. Joseph
était à l’âge où on a besoin de comprendre que l’on est accepté. Cependant, le désir d’être populaire ou de tisser des liens, ou même la pression de ses frères ne le perturbèrent pas.
Les conséquences d’un rejet par ses pairs
Quand Joseph se rendit à Dothan à la demande de son père pour voir ses frères, la haine
que lui portaient ses frères devint évidente : « Ils le virent de loin ; et, avant qu'il se soit
approché d'eux, ils complotèrent de le faire mourir. » (verset 18) La haine et la jalousie
qu’ils éprouvaient à son égard avaient grandi et s’étaient transformées en obsession. Ils
mirent à exécution leur plan pour le faire mourir. L’Esprit de prophétie déclare : « Ceuxci, le voyant de loin, ne songèrent ni à sa lassitude après un si long parcours fait à leur
intention, ni aux devoirs de l’hospitalité et de l’affection. La vue de la tunique bigarrée,
signe de la préférence paternelle, exaspéra jusqu’à la frénésie leur amertume et leur haine. » (Patriarches et prophètes, p. 188)
Vêtu de sa splendide tunique qui était le symbole du favoritisme de leur père et était aussi une provocation, Joseph vécut une expérience particulièrement douloureuse à Dothan.
Les pressions et les rivalités entre frères ainsi que les comportements inappropriés des
parents jouèrent un rôle majeur dans les événements qui suivirent. Joseph s’en sortit vivant uniquement parce que Ruben décida de sauver son jeune frère. Sa vie fut épargnée
61
et ses frères changèrent leurs plans. Néanmoins, « ils le dépouillèrent de sa tunique, la
tunique multicolore qu'il avait sur lui. Ils le prirent et le jetèrent dans la citerne ». Il est à
peine croyable qu’après avoir fait cela, ils s’assirent pour prendre un repas. Jusqu’alors,
Joseph avait été rejeté et détesté. La torture et la cruauté vinrent s’ajouter à la liste de ses
maux. Il fut ensuite vendu comme une simple marchandise à des vendeurs de Madian
qui le vendirent ensuite en Égypte.
Joseph souffrit, mais ce fut aussi le cas de son père, quand ses fils lui annoncèrent cette
terrible nouvelle : « Ils prirent alors la tunique de Joseph, égorgèrent un bouc et plongèrent la tunique dans le sang. Puis ils envoyèrent la tunique multicolore à leur père, en lui
faisant dire : Nous avons trouvé ceci ! Reconnais donc si, oui ou non, c'est la tunique de
ton fils. » (versets 31 et 32) Bien entendu, le vieil homme reconnut cette tunique et, imaginant le pire, il « porta le deuil de son fils pendant de longs jours. […] Il disait : C'est
dans le deuil que je descendrai vers mon fils au séjour des morts ! Et il pleurait son
fils » (versets 34 et 35). Joseph était alors en route vers l’Égypte où il fut vendu à
« Potiphar, chambellan du Pharaon, commandant des gardes » (verset 36).
Peut-être que vous vous sentez aussi rejetés actuellement, ou vous êtes l’objet de la réprobation voire de la haine d’autrui. Cependant, votre Père céleste connaît votre souffrance et votre peine. Tout comme Joseph s’accrocha à ses rêves lors des étapes les plus
difficiles de sa vie, accrochez-vous à votre rêve ! La Providence qui épargna sa vie, lui
permettant de se sortir de la citerne dans laquelle il avait été jeté, de l’enfer de l’esclavage en Égypte et du donjon de la prison, vous protégera également.
L’action de Dieu
Chers amis, si vous passez par des épreuves aujourd’hui, ayez l’assurance que rien de ce
qui vous arrive n’échappe à Dieu. Brisco et Ogilvie soulignent : « Dieu n’a pas évité à
son peuple l’épreuve consistant à vivre dans un monde pécheur. Cependant, il ne l’a pas
abandonné dans sa lutte. » Dans toutes les difficultés de votre vie, il a un but pour vous
et, si vous lui restez fidèles, il vous emmènera là où vous le désirez. Nous sommes des
étrangers et des pèlerins sur cette terre. Ce monde n’est pas notre foyer. Mais le Christ
va revenir sur les nuées du ciel et aujourd’hui il nous prépare une demeure dans le ciel.
Accrochez-vous à ce rêve ! Quand Dieu fit à Abraham une promesse concernant Canaan, il précisa : « Sache que tes descendants seront des immigrants dans un pays qui ne
sera pas le leur ; ils y seront esclaves, et on les maltraitera pendant quatre cents
ans. » (Genèse 15.13) Effectivement, l’Égypte n’était pas leur pays. Cependant, le peuple y vécut longtemps, fut réduit en esclavage et souffrit dans ce pays. Dans son amour,
néanmoins, Dieu mit fin à l’adversité du peuple et tint sa promesse. L’expérience de
Joseph en Égypte fut un moyen pour Dieu de tenir une grande promesse.
Dieu savait que le fait d’aller en Égypte ne mettrait pas fin aux souffrances de Joseph.
Cependant, il avait un plan pour le délivrer – lui et tous les descendants d’Abraham.
Dieu savait que le fait de devenir adventistes du septième jour ne mettrait pas fin à nos
peines, au rejet et à l’abandon dont nous souffrons parfois. Il savait que nous ne deviendrions pas immédiatement parfaits et que nos doutes, nos tentations, nos troubles et nos
peurs ne disparaîtraient pas définitivement. Chers jeunes, n’oubliez pas que le lieu où
vous vivez n’est pas votre destination finale. Vous devez vous accrocher à vos rêves.
62
L’histoire de Joseph démontre que Dieu œuvre de façon mystérieuse, qu’il est présent
dans l’humanité, qu’il triomphera et que ses plans pour votre vie finiront par l’emporter.
Joseph le comprit très bien, malgré son jeune âge. Ainsi, il eut le courage nécessaire
pour résister jusqu’à la fin.
Joseph en Égypte
L’histoire de Joseph est bien connue ; elle doit être une source d’encouragement pour
tous les jeunes du monde et les inviter à prendre position pour le Seigneur et à s’accrocher à leurs rêves. Trahi par ses frères sans cœur, rejeté et vendu comme du bétail, il
arriva en Égypte à l’âge de dix-sept ans. Il n’avait aucun membre de sa famille, aucun
ami, aucun membre d’Église pour le soutenir. « L’Égyptien Potiphar, chambellan du
Pharaon, commandant des gardes, l'acheta aux Ismaélites qui l'y avaient fait descendre. » (Genèse 39.1) Beaucoup de gens auraient cédé au désespoir, seraient tombés dans
la dépression ou seraient devenus suicidaires dans de telles circonstances, mais
pas Joseph ! Il n’oublia pas ses rêves. Il savait exactement quel était son but et il entretenait une relation étroite avec Dieu, ce qui lui permit d’aller de l’avant en dépit de la terrible situation dans laquelle il se trouvait. Ellen White souligne : « Il va être assailli de
tentations peu communes. Le culte des faux dieux va étaler sous ses yeux une pompe
royale rehaussée par la richesse et la culture de la nation la plus civilisée de la terre.
Mais il conservera sa simplicité et sa fidélité envers Dieu. » (Patriarches et prophètes,
p. 192) « L’Éternel fut avec Joseph ; celui-ci réussissait à tous égards, il était dans la
maison de son maître égyptien. Son maître vit que l'Éternel était avec lui : tout ce qu'il
entreprenait, l'Éternel le faisait réussir entre ses mains. » (Genèse 39.2,3)
Potiphar remarqua rapidement que tout allait au mieux quand Joseph eut la responsabilité de s’occuper de sa maison. Il fut si impressionné par les compétences de Joseph qu’il
lui confia la gestion de ses affaires. Le temps passa, et il devint évident que Dieu avait
fait en sorte que Joseph devienne le conseiller du personnage le plus important du gouvernement en Égypte, Pharaon. Il lui dit : « Maintenant que le Pharaon découvre un
homme intelligent et sage, et qu'il l'établisse sur le pays d'Égypte. » (Genèse 41.33)
Pharaon demanda alors à Joseph : « Où puis-je trouver un homme qui puisse diriger le
pays avec courage et intégrité ? » En réalité, Pharaon n’hésita pas. Il savait de qui il
avait réellement besoin et il déclara : « Pourrions-nous trouver un homme comme celuici, ayant en lui l'Esprit de Dieu ? » (verset 38) Cet homme était Joseph, et il fut nommé
gouverneur d’Égypte. Il avait quitté sa maison depuis treize ans. Il avait connu des trahisons, des souffrances, des frustrations mais aussi des succès. Cependant, rien n’était
comparable à cette ascension fulgurante. Il passa de la prison au poste de « gouverneur
dans le pays » (Genèse 42.6) Quelle immense responsabilité reposait désormais sur les
épaules de cet homme de trente ans ! Nous découvrons la clef de son succès
dans Genèse 42.18 : « Je crains Dieu ! »
La réalisation du rêve
La famine qui survint en Égypte et dans toute la région poussa certains habitants de divers pays à se rendre en Égypte pour acheter de la nourriture. Joseph gérait les demandes et ses frères furent parmi ceux qui vinrent le solliciter. Pendant deux ans Joseph parvint à dissimuler son identité et à agir avec eux comme s’ils ne se connaissaient pas. Cependant, le moment arriva où Joseph eut toutes les cartes en main et où il put agir com63
me il le souhaitait. Ses frères étaient totalement à sa merci et, heureusement pour eux,
Joseph était déterminé à faire preuve de miséricorde à leur égard. Il leur dit : « Je vous
en prie, approchez-vous de moi. Alors ils s'approchèrent. Il dit : […] Maintenant, ne
vous affligez pas et ne soyez pas fâchés de m'avoir vendu pour être conduit ici, car c'est
pour vous garder en vie que Dieu m'a envoyé devant vous. » (Genèse 45.4,5) Il se comporta de façon remarquable. En effet, il ne leur fit pas de reproches, mais il voulut leur
montrer que la main de Dieu avait agi dans sa vie.
Joseph voulait que ses frères prennent conscience que Dieu l’avait envoyé en Égypte
afin que de grandes bénédictions en découlent. On peut imaginer que ses frères eurent
du mal à comprendre l’issue de tous ces événements. Leur frère qui avait disparu il y a si
longtemps apparut soudain, leur secret si bien dissimulé fut révélé, et les rêves de Joseph
se réalisèrent. « Ses frères vinrent eux-mêmes tomber à ses pieds et dirent : Nous voici,
tes serviteurs. » (Genèse 50.18)
Le pardon
Joseph offrit son pardon à ses frères et il les encouragea à ne pas être en colère contre
eux-mêmes. Il agit ainsi car il savait que le Dieu souverain avait contrôlé toutes choses.
Il dit à ses frères : « Vous m’avez vendu », puis il leur rappela : « Dieu m’a envoyé ».
Ses frères avaient une grande responsabilité dans tout ce qui était arrivé à Joseph, mais
le Seigneur avait toujours contrôlé la situation. Les expériences que nous vivons doivent
nous permettre de comprendre qu’ignorer la souveraineté divine est de l’arrogance, mais
qu’ignorer la responsabilité des hommes est inconsidéré. Joseph poursuivit en disant à
ses frères : « Dieu m'a envoyé devant vous pour vous assurer un reste dans le pays et
pour vous permettre de survivre par une grande délivrance. » (Genèse 45.7) Il les invita
à réfléchir à la façon merveilleuse dont Dieu agit et à comprendre que le Seigneur peut
remplacer l’amertume par le bonheur.
Il résuma la situation en disant : « Maintenant donc, ce n'est pas vous qui m'avez envoyé
ici, mais c'est Dieu. » (verset 8) Il est probable qu’aucun être coupable n’ait jamais entendu des paroles aussi douces ! Celui qui avait été la victime de leur terrible méchanceté et qui avait sur eux le pouvoir de vie et de mort leur offrait son pardon total. S’ils
avaient encore le moindre doute, il disparut quand Joseph « donna aussi un baiser à tous
ses frères, en pleurant. Après cela, ses frères s'entretinrent avec lui » (verset 15). Nous
ne connaissons pas le détail de leur conversation, mais nous pouvons facilement supposer que ses frères exprimèrent des regrets en comprenant à quel point Joseph était bien
disposé à leur égard. Puis ils lui dirent certainement à quel point ils étaient reconnaissants pour sa miséricorde et sa grâce.
Quelle belle fin ! Joseph dit à ses frères : « Allez chercher mon père. » La famille entière
allait venir en Égypte avec tous ses biens et toutes ses possessions, et vivre sur la terre
de Goshen. Il présenta ses frères au Pharaon et aux serviteurs et il les renvoya chez eux
avec abondance de nourriture, de vêtements et d’argent (Genèse 45.22). Quand leur père
mourut, les frères de Joseph s’inquiétèrent et pensèrent que, peut-être, celui-ci allait
prendre sa revanche. Mais il leur dit : « Soyez sans crainte ; en effet, suis-je à la place de
Dieu ? Vous aviez formé le projet de me faire du mal, Dieu l'a transformé en bien, pour
accomplir ce qui arrive aujourd'hui et pour sauver la vie d'un peuple nombreux. Maintenant soyez donc sans crainte ; je vais pourvoir à tous vos besoins et à ceux de vos enfants. Il les consola en parlant à leur cœur. » (Genèse 50.19-21)
64
Chers jeunes, souffrez-vous actuellement ? Est-ce à cause du pasteur ou d’un ancien ?
En raison de l’attitude des membres de votre Église ou de l’un de vos proches ? À cause
de vos parents ou de vos frères et sœurs ? Votre conjoint ou un ami ?
Joseph fut rejeté, abandonné et banni par ses frères. De la maison de son père à la prison
en Égypte, Joseph souffrit mais il resta intègre. Il parvint à pardonner ceux qui lui
avaient fait du mal car le Seigneur était avec lui. Si vous pouviez voir ce qui se passe
dans le ciel actuellement, vous pourriez voir Jésus, les bras grand ouverts, qui vous fait
signe et qui vous dit avec les anges : « Pardonne ! Pardonne ! Pardonne ! » Prenez courage, accrochez-vous à vos rêves, pardonnez, car le Seigneur est avec vous. Faites ce
que vous devez faire, et rappelez-vous toujours que la souffrance se réveille la nuit mais
que la joie revient le matin.
Références
•
Briscoe, D. S., & Ogilvie, L. J. (1987). Vol. 1: Genesis. The Preacher’s Commentary Series (293). Nashville, TN: Thomas Nelson, Inc.
•
White, E. G. (1975). Patriarches et prophètes, Éditions S. D. T.
65
Questions de réflexion
• La repentance, la confession, la conversion, le pardon et l’acceptation du Christ
sont essentiels pour le salut. Quelle place ces différentes démarches ont-elles dans
la vie des jeunes au 21ème siècle ?
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_______________________________________________________________
• Qu’avait Joseph et que ses frères ne possédaient pas, pour qu’un tel fossé se creu-
se entre eux ?
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• Joseph dénonça le comportement de ses frères, ce qui les poussa à le détester. Un
chrétien doit-il dénoncer autrui ?
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_______________________________________________________________
•
Joseph devint gouverneur d’Égypte. Les chrétiens doivent-ils s’impliquer dans la
vie civile aujourd’hui ?
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• Quelle doit être l’attitude des membres d’Église vis-à-vis de l’un des leurs qui
occupe un poste à responsabilité dans l’Église, dans une institution sociale ou
dans la société civile ?
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66
Jour 8 – Tite 2.11-15
Vivre par la grâce
Introduction
On raconte l’histoire d’une petite ville où les gens vivaient heureux et où il n’y avait
aucune violence. Tout était joie, bonheur et paix. Tous les habitants recevaient un petit
sac rempli de petits bonheurs. Quand ils fouillaient dans ce sac, ils pouvaient en sortir
un qu’ils distribuaient aux personnes qui passaient par une difficulté et qui retrouvaient
alors leur joie de vivre. Les gens donnaient et recevaient donc de petits bonheurs gratuitement, si bien que personne n’en manquait. Tout le monde se sentait bien. Un jour, une
méchante sorcière qui préparait des pommades et des potions pour les gens malades se
mit en colère, car tout le monde était heureux, se sentait bien, et personne n’achetait ses
produits. La sorcière était maligne, et elle imagina un plan perfide. Un matin, alors que
deux jeunes passaient devant elle, elle fit semblant de s’évanouir et, quand les jeunes lui
donnèrent un petit bonheur, elle dit : « Si vous continuez à distribuer tous les petits bonheurs de votre sac, bientôt vous n’en aurez plus et il n’en restera pas pour vous ! » Ils
furent stupéfaits et ils lui demandèrent : « Vous pensez que notre sac ne contient pas une
quantité illimitée de petits bonheurs ? » Elle répondit : « Non, pas du tout, une fois que
vous n’en avez plus, c’est terminé. »
Puis la sorcière les quitta en ricanant. Les deux jeunes crurent ce qu’elle leur avait dit et
ils cessèrent de distribuer et de recevoir des petits bonheurs. Ils commencèrent à se
plaindre ou à protester quand d’autres distribuaient des petits bonheurs. Ainsi, les gens
devinrent mesquins et parfois, une personne mourait parce qu’elle n’avait plus de petits
bonheurs. Les habitants de la ville devinrent violents. Ils se mirent à voler et à enfreindre les lois. Cette agréable communauté changea totalement. Les gens allaient de plus en
plus souvent voir la sorcière pour lui acheter ses produits, mais ceux-ci ne leur procuraient aucune joie, aucune paix, et ne les poussaient pas à faire preuve de bonté. Les années passèrent et les gens furent de plus en plus mauvais. Tim et Maggie, deux enfants,
se rendirent chez leurs grands-parents pour les vacances d’été et virent un grand nombre
de petits bonheurs qui étaient soigneusement rangés dans l’armoire. Ils demandèrent
alors à leurs grands-parents ce que c’était. Ceux-ci leur parlèrent de la période où tout le
monde donnait et recevait ces petits bonheurs et où les gens étaient aimants, heureux et
en paix. Les choses avaient bien changé depuis que les gens les gardaient pour eux. Les
deux enfants décidèrent alors de récolter autant de petits bonheurs qu’ils le pouvaient et
de les distribuer aux gens qu’ils rencontraient et qui en avaient besoin. En les voyant,
67
d’autres décidèrent d’agir de même et, peu de temps après, tout le monde se mit de nouveau à donner et recevoir de petits bonheurs. Petit à petit, l’amour, la paix, la joie, la
bonté et le bonheur régnèrent à nouveau dans cette petite ville.
Cette histoire évoque la création de Dieu, qui déclara : « Tout cela est très bon ». En
effet, la société était caractérisée par la paix, l’amour sans limite, le bonheur parfait, la
santé, la communion avec les hommes et avec Dieu. Mais Satan et ses forces démoniaques envahirent cet univers parfait et voici quelles en furent les conséquences : la nudité
devint une honte, les rêves se transformèrent en cauchemars, les accusations devinrent
un sport national, la nourriture fut le fruit d’un travail laborieux, porter un enfant devint
une souffrance, la nature fut envahie par les épines et les ronces, les violences domestiques devinrent courantes, les gens commencèrent à se quitter, les relations amoureuses
devinrent difficiles, l’alcool, le tabac, la marijuana, la cocaïne, le crack, l’héroïne, les
drogues douces et d’autres encore firent leur apparition. Les gens s’isolèrent de plus en
plus. La haine, la méchanceté, les luttes devinrent monnaie courante et toutes sortes de
comportements asociaux firent leur apparition.
La réaction face à cette pandémie
Le Créateur choisit de ne pas rester à l’écart et de ne pas laisser le désespoir, la ruine et
la destruction s’installer et s’accentuer. L’apôtre Paul décrit quelle fut la réaction de
Dieu dans Tite 2.11-15 : « Car elle s'est manifestée, la grâce de Dieu, source de salut
pour tous les humains. Elle nous apprend à renier l'impiété et les désirs de ce monde, et
à vivre dans le temps présent d'une manière pondérée, juste et pieuse, en attendant la
bienheureuse espérance et la manifestation de la gloire de notre grand Dieu et Sauveur,
Jésus-Christ. Il s'est donné lui-même pour nous, afin de nous rédimer de tout mal et de
purifier un peuple qui soit son bien propre et qui se passionne pour les belles œuvres.
C'est ainsi que tu dois parler, encourager et reprendre, avec une pleine autorité. Que personne ne te méprise ! » (NBS)
Le chapitre 2 de Tite est divisé en deux parties : 1) Les versets 1 à 10 contiennent une
série de recommandations et d’exhortations adressées aux chrétiens ; 2) et les versets
11 à 15 mettent en évidence des vérités théologiques. Le verset 11 introduit cette partie
avec le mot grec « γάρ », traduit par « car ». Ce mot fait le lien entre les recommandations formulées des versets 1 à 10 et les versets qui suivent. Au verset 11, Paul fait référence à la manifestation de la grâce de Dieu ((ἐπεφάνη) et au salut qu’elle a rendu possible pour tous les hommes. Il utilise l’expression « grâce de Dieu » (ἡ χάρις τοῦ θεοῦ) à
quinze reprises dans ses écrits (Romains 5.15 ; 1 Corinthiens 1.4 ; 3.10 ; 15.10 ;
2 Corinthiens 1.12 ; 6.1 ; 8.1 ; 9.14 ; Galates 2.21 ; Éphésiens 3.2,7 ; Colossiens 1.6 ;
2 Thessaloniciens 1.12).
Qu’est-ce que la grâce ?
La grâce divine se définit comme la faveur, la bonté et la bonne volonté de Dieu à l’égard de sa création. Dans son ouvrage intitulé New International Greek Commentary,
George Knight écrit : « La grâce est l’activité divine qui permet à Dieu de réagir à l’indifférence et à la rébellion des êtres humains, avec la capacité inépuisable de pardonner
et de bénir. » Le SDA Bible Commentary définit ainsi la grâce : « L’amour infini et source de salut de Dieu manifesté aux pécheurs. » Ellen White déclare : « La grâce est un
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attribut de Dieu révélé aux êtres humains qui ne la méritent pas. Nous ne l’avons pas
recherchée, mais elle est venue à notre recherche. » (My Life Today, chap. 4) Paul utilise
le terme « grâce » pour parler de l’intention de Dieu à l’égard de l’humanité et de son
désir de nous sauver, de nous instruire et de nous rendre forts. Dans ses propos sur la
grâce au verset 11, il fait trois affirmations en lien avec la grâce : 1) La grâce de Dieu est
source de salut pour nous ; 2) ce salut rendu possible par la grâce est une réalité historique ; 3) la grâce rend le salut accessible à tous les êtres humains. Nous allons maintenant étudier ces trois points.
La grâce de Dieu est source de salut
Paul déclare : « La grâce de Dieu est source de salut pour tous les humains. » Sans cette
grâce, nous ne pouvons être sauvés. Dans Éphésiens 2.8, Paul dit : « C'est par la grâce,
en effet, que vous êtes sauvés au moyen de la foi. Cela ne vient pas de vous, c'est le don
de Dieu. » Quand Adam et Ève péchèrent dans le jardin d’Éden, la grâce leur fut accordée. Nous lisons dans Genèse 3.8-11 : « Alors ils entendirent le Seigneur Dieu qui parcourait le jardin avec la brise du soir. L'homme et sa femme allèrent se cacher parmi les
arbres du jardin pour ne pas être vus par le Seigneur Dieu. Le Seigneur Dieu appela
l'homme ; il lui dit : Où es-tu ? Il répondit : Je t'ai entendu dans le jardin et j'ai eu peur,
parce que j'étais nu ; je me suis donc caché. Il reprit : Qui t'a dit que tu étais nu ? Auraistu mangé de l'arbre dont je t'avais défendu de manger ? » Ce texte souligne qu’après
avoir péché, Adam et Ève voulurent se cacher de Dieu. C’est la conséquence naturelle
du péché.
Quand les membres d’Église sont attirés par des choses qui les incitent à renoncer à leur
vie spirituelle et adopter de nouvelles pratiques, ils commencent à prendre du recul. Ils
fréquentent l’Église de façon plus irrégulière, ils ne s’impliquent plus de la même façon
dans les diverses activités et ils sont de plus en plus absents. Comme Adam et Ève, ils se
cachent. Le texte dit : « Ils entendirent le Seigneur Dieu qui parcourait le jardin. » Les
choses avaient changé. Adam et Ève avaient l’habitude de communiquer directement
avec Dieu, mais soudain ils « entendirent » sa voix. Dieu, lui, n’avait pas changé. Il apparut comme il le faisait auparavant, parlant avec la même bonté, approchant de façon
visible et non en courant comme s’il était pressé ou en colère. Ils se cachèrent au milieu
des arbres du jardin parce que la honte, la peur, la culpabilité – des sentiments qu’ils ne
connaissaient pas dans le passé – les avaient désormais envahis. Ceci les poussa à s’éloigner du Seigneur qu’ils étaient pourtant heureux d’approcher avant tout cela. Une chose
est particulièrement étonnante : dans la présence de Dieu, les coupables cherchèrent à se
protéger de lui. Mais il ne voulait pas les abandonner. Alors qu’ils essayaient de se cacher, Dieu les vit et leur demanda : « Où êtes-vous ? » Il ne renonça pas. Voici ce qu’est
la grâce ! La grâce se mit en action pour montrer à Adam et Ève qu’ils avaient besoin
d’un Sauveur. Ceci est vrai pour les jeunes aujourd’hui encore, où qu’ils soient. Quand
nous nous cachons, dans sa grâce Dieu vient à notre recherche inlassablement. Nous
pouvons l’accepter ou la rejeter, mais la grâce ne nous fait jamais défaut. Pour nous sauver du péché et de la culpabilité, nous devons d’abord reconnaître notre faiblesse, notre
impuissance, et accepter l’idée que nous avons besoin d’un Sauveur. Oui, nous devons
reconnaître notre condition déchue. La grâce nous est offerte avant tout, avant même
que nous prenions conscience de nos besoins. La grâce divine est unique, parfaite et caractérisée par l’amour. Les êtres humains sont invités à y réfléchir et à prendre une déci69
sion. Quand nous comparons ce que nous sommes et ce que nous pouvons être par la
grâce de Dieu, nous nous sentons poussés à accepter ce cadeau inestimable qu’est la grâce de Dieu. Aujourd’hui, dans sa grâce, Dieu dit aux jeunes qui essaient de se cacher,
qui font preuve d’indifférence pour tout ce qui est spirituel, qui se concentrent sur les
plaisirs de la vie et se méfient des sacrifices qu’implique le fait de vivre avec le Christ :
« Suis-moi, car ta joie sera grande ! »
Beaucoup de jeunes se détournent de Dieu à cause de la musique, des plaisirs sexuels,
des distractions, des difficultés économiques, des succès intellectuels et universitaires,
des plaisirs de ce monde, de la pression de leurs parents, de leurs pairs ou d’autres encore. Certains s’éloignent aussi en raison des actions menées par les membres d’Église. Le
Seigneur ne dit pas : « Suivez la foule », mais « Suivez-moi ». C’est la raison pour laquelle Jésus est venu dans ce monde.
Un jour, un sauveteur perdit son travail parce qu’il se rendit dans une zone où il était
interdit de nager afin de sauver un homme qui se noyait. Il savait qu’aller dans cette zone ne faisait pas partie de son travail, mais en voyant cet homme en grande difficulté, il
voulut l’aider. Hans LaRonell dit : « Les êtres humains furent les victimes d’une trahison, mais quand cela arriva, Dieu était déjà prêt à les sauver. » Jésus vint sur cette terre
pour nous sauver, et désormais il nous dit : « Donne-moi ton cœur, tes mains, tes aspirations, ton être entier et je te sauverai. » Voici ce qu’est la grâce. C’est la source de notre salut !
La grâce, une réalité historique
Dans Tite 2.11, Paul dit : « Car elle s'est manifestée, la grâce de Dieu… » Il fait ici référence à la venue du Christ et à sa mission sur la terre relatée dans les évangiles. Dans
Tite 3.3-6 nous lisons : « Nous aussi, en effet, nous étions autrefois stupides, rebelles,
égarés, esclaves de toutes sortes de désirs et de plaisirs ; nous vivions dans la malfaisance et dans l'envie, nous étions odieux et nous nous détestions les uns les autres. Mais
lorsque la bonté de Dieu, notre Sauveur, et son amour pour les humains se sont manifestés — non pas parce que nous aurions fait des œuvres de justice, mais en vertu de sa
propre compassion — il nous a sauvés par le bain de la nouvelle naissance et du renouvellement procédant de l'Esprit saint ; il l'a répandu sur nous largement par Jésus-Christ,
notre Sauveur. » Jésus est l’incarnation même de la grâce de Dieu !
Dans Jean 1.14, l’apôtre corrobore ce que dit Paul : « La Parole a été faite chair, et elle a
habité parmi nous, pleine de grâce et de vérité ; et nous avons contemplé sa gloire, une
gloire comme celle du Fils unique venu du Père. » Nous sommes allés en Israël il y a
quelques années, et notre guide nous a emmenés voir le lieu où Jésus est né. Puis il nous
a emmenés près du Jourdain et il nous a dit : « C’est là qu’il fut baptisé. » Ensuite nous
sommes allés avec lui à Cana, et il nous a dit que c’est dans cet endroit précis qu’il
changea l’eau en vin. Arrivés au lac de Galilée, il nous montra l’endroit où Pierre marcha sur l’eau. Dans le jardin de Gethsémané, il nous indiqua le lieu où il transpira des
grumeaux de sang. Il nous emmena dans d’autres endroits, y compris près du tombeau
de Jésus. En nous faisant remarquer qu’il était vide, il nous dit que la résurrection avait
eu lieu à cet endroit même. Une fois les visites terminées, il nous expliqua que, selon lui,
le Jésus dont il nous avait tant parlé n’était pas le Messie. Quelle tristesse !
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En tant que chrétiens, nous croyons ce que dit la Bible. Nous croyons à la première venue du Messie et nous pensons que la grâce qu’il nous accorde est pour aujourd’hui, et
non pour l’avenir. La première venue du Christ et son sacrifice qui a rendu notre salut
possible sont des réalités historiques. Aujourd’hui, nous attendons son retour glorieux.
Le Christ reviendra comme il est monté au ciel. Ce sera l’acte final de cette vie. Billy
Graham et Charles Templeton étaient tous deux évangéliques. Ces deux amis devinrent
célèbres dans les années 1940 mais ils prirent des chemins différents. Templeton mourut
en 2001, peu de temps après avoir écrit son livre Farewell to God. Avant de mourir, il
dit à son ami Billy : « Nous ne pouvons continuer à croire que Dieu créa le monde en six
jours. Il a fallu des millions d’années pour que cela se produise. » Il dit aussi : « Je crois
que Jésus a réellement vécu. C’était le fils d’un homme. » Templeton avait entrepris une
démarche intellectuelle. Par la foi, Billy accepta le récit biblique. Templeton était athée
quand il mourut ; Billy invita le monde à suivre le Christ. Chers jeunes, en tant qu’adventistes du septième jour, nous croyons que Jésus a réellement existé et que ce n’est
pas un mythe ! Il a vécu en Palestine, il est mort sur la croix pour vous et pour moi ! Le
Christ est venu dans une zone de guerre pour faire face aux attaques et aux missiles du
diable. Et il a remporté la victoire. Oui, il est venu dans un monde peuplé de brigands et
de voleurs, mais la bataille est terminée ! Il a choisi de donner sa vie, ce qui peut sembler être un signe de défaite. Mais par cet acte délibéré, il a remporté la victoire et sauvé
l’humanité perdue. Il donne l’espérance de la restauration éternelle à tous ceux qui l’acceptent comme leur Sauveur.
La grâce rend le salut accessible à tous les êtres humains
Dans Tite 2.11 nous lisons : « Car elle s'est manifestée, la grâce de Dieu, source de salut
pour tous les humains. » Ellen White souligne : « Satan était ravi, pensant qu’il avait
réussi à avilir l’image de Dieu en l’homme. Jésus vint alors pour rétablir en l’homme
l’image de son Créateur. Lui seul peut reconstituer un caractère ruiné par le péché. Il
vint chasser les démons qui exerçaient une domination sur les volontés. Il vint nous arracher à la poussière et remodeler les caractères déformés, pour les rendre semblables au
divin Modèle et leur communiquer la beauté de sa propre gloire. » (Jésus-Christ, p. 38)
Dans Jean 3.16, Jésus précise qui il est venu sauver : « … afin que quiconque croit en lui
ne périsse pas… » Personne n’est écarté de son plan. Ceux qui ne sont pas concernés
sont ceux qui choisissent de refuser la grâce divine qui est offerte gratuitement à tous.
Dans Matthieu 28.19,20, Jésus nous indique que nous avons une mission à accomplir :
« Allez, faites de toutes les nations des disciples, baptisez-les au nom du Père, du Fils et
du Saint-Esprit. » L’année dernière, nous avons participé à un festival de laïcs avec plus
de mille cinq cents laïcs de l’Église adventiste du septième jour. Un pasteur d’une autre
Église vint assister à l’une des rencontres. Il nous dit qu’il avait sérieusement étudié la
Parole de Dieu, qu’il avait été heureux de découvrir que le septième jour était le sabbat
de l’Éternel et qu’il désirait l’observer. Lui et tous les membres de son Église respectaient le sabbat depuis deux semaines. Ils se firent baptiser et acceptèrent d’entrer dans
l’Église adventiste du septième jour. Quand nous sommes allés en Indonésie, il y a un
certain temps, nous avons appris que, suite à la distribution du livre La tragédie des siècles, plus de cent pasteurs d’autres Églises avaient accepté le message du retour de Jésus
et étaient devenus adventistes du septième jour. Ils œuvraient désormais au sein de leurs
communautés pour qu’elles vivent la même expérience. Nous pourrions vous raconter
71
encore de nombreuses histoires montrant de quelle façon Dieu guide les gens
vers l’Église adventiste. Nous avons un message universel qui invite les gens, quelle que
soit leur situation, à accepter le Christ comme leur Sauveur personnel. Il est même étonnant de constater que nous accueillons plus de jeunes que de personnes plus mûres dans
l’Église chaque année. Nous remercions le Seigneur pour tous ceux qui acceptent l’Évangile de Jésus.
Dans Jean 10.10 Jésus dit : « Le voleur ne vient que pour voler et tuer et détruire ; moi,
je suis venu, afin que les brebis aient la vie et qu'elles l'aient en abondance. » Par sa grâce, Dieu veut accorder le salut à tous les êtres humains, et c’est une réalité aujourd’hui.
Le salut est offert à tous les individus, leur permettant de mener une vie intègre et heureuse. Tout le monde a la possibilité d’avoir la foi et de vivre une relation enrichissante
avec le Christ. La race, la langue, la culture, l’ethnie, le statut social, les études, la couleur de peau et toute autre caractéristique n’empêchent personne d’accéder au salut qui
est offert en Christ. Les enfants, les jeunes et les adultes peuvent se réjouir car ils sont
tous compris dans le plan du salut.
La grâce enseigne
« Car elle s'est manifestée, la grâce de Dieu, source de salut pour tous les humains. Elle
nous apprend à renier l'impiété et les désirs de ce monde, et à vivre dans le temps présent d'une manière pondérée, juste et pieuse. » (NBS) Dans ce verset, Paul personnifie la
grâce. On pourrait dire que la grâce est titulaire d’une thèse en théologie obtenue à l’université de l’Éternité. Paul définit ainsi les attributs de la grâce : capacités intellectuelles,
sagesse, expérience, autorité, capacités universitaires et statut professionnel. Paul accorde une lettre de créance à la grâce avec une mention spéciale : réfréner certains comportements et en encourager d’autres. En effet, la grâce nous enseigne à dire « non » à l’impiété, avec la nuance qu’il s’agit de la « renier », ce qui signifie « renoncer » ou
« abandonner ». Cette phrase implique que nous devons constamment renier « l'impiété
et les désirs de ce monde » pour atteindre un but positif, à savoir mener une vie chrétienne authentique. D’après Romains 1.18 ; 11.26 et Jude 15,18, nous devons renier
« l'impiété et les désirs de ce monde » à la fois dans nos pensées et dans nos actions.
1 Jean 2.16,17 parle de « tout ce qui est dans le monde ». Dans ce contexte, le
« monde » est considéré comme le royaume de la désobéissance à Dieu et du péché
(Galates 6.14). Selon Paul, la grâce nous enseigne à renier le principe qui est à la racine
de tous les maux, « l'impiété » et ses manifestations concrètes, « les désirs de ce monde ». Il explique ce qu’est l’impiété dans Tite 1.1-10, à savoir un manque d’amour pour
autrui, des doctrines malsaines, l’intempérance, les fausses accusations, les blasphèmes,
la corruption et les paroles de condamnation entre autres choses.
Le but ultime de la grâce est d’inviter les êtres humains à mener une vie pieuse et consacrée à Dieu en s’appuyant sur lui malgré l’opposition des forces de Satan. La grâce enseigne des leçons positives sur la façon dont nous pouvons avoir une vie mesurée et sensée. Nous sommes encouragés à mener une vie droite, pieuse, et à avoir conscience que
nos actions sont le gage de la crédibilité de l’Évangile. Nous devons veiller à vivre suivant les instructions de la grâce. Le fait que nous priions ne signifie pas que Dieu habite
en nous. C’est la grâce qui nous rend capables de vivre suivant les recommandations de
Tite 1.1 : 1) mener une vie pieuse et droite ; 2) entretenir des relations positives avec les
72
autres. Ellen White déclare : « Tout vrai disciple est né dans le royaume de Dieu comme
missionnaire. » (Adventist Review, p. 9) « Dieu pourrait atteindre son but en sauvant les
pécheurs sans notre concours ; mais si nous voulons former un caractère semblable à
celui du Christ, nous devons participer à son œuvre. Si nous voulons participer à sa joie
— la joie que procure la vue des âmes rachetées par son sacrifice — il nous faut prendre
part à ses efforts salutaires. » (Jésus-Christ, p. 125) ; 3) avancer avec Jésus et entretenir
une relation étroite avec lui. Il est important que nous trouvions le temps de méditer, de
prier et d’étudier sa Parole à la fois personnellement et collectivement.
Le but ultime de la grâce
« … en attendant la bienheureuse espérance et la manifestation de la gloire de notre
grand Dieu et Sauveur, le Christ-Jésus. » (Tite 2.13) Ce verset nous invite à vivre dans
l’attente de la venue du Christ. C’est ce qu’on appelle la bienheureuse espérance. Cela
signifie vivre en étant convaincu de la réalité des bénédictions spirituelles certaines mais
invisibles et qui ne sont pas encore réalisées. C’est cette espérance qui nous est
« réservée dans les cieux » (Colossiens 1.5), le grand héritage de la vie éternelle
(Tite 1.2 ; 3.7). Cette espérance concerne le retour du Christ, la résurrection et la transformation des croyants et la glorification des saints dans le royaume de Dieu.
Alors que cette semaine de prière se termine, ne perdons jamais de vue le fait que nous
attendons le jour où le Seigneur dira : « Voici mon peuple, bienvenue à la maison ! »
Vivons dans l’attente de la victoire, quand Jésus, le Roi des rois, reviendra nous libérer
de la prison de ce monde. La grâce nous ramènera dans notre demeure de gloire. Oui, la
grâce de notre Seigneur est merveilleuse !
Références
•
Knight, G. W. (1992). The Pastoral Epistles: A commentary on the Greek text
(318– 331). Grand Rapids, Mich.; Carlisle, England: W.B. Eerdmans; Paternoster Press.
•
Demarest, G. W., & Ogilvie, L. J. (1984). Vol. 32: The Preacher's Commentary
Series, Volume 32: 1, 2 Thessalonians / 1, 2 Timothy / Titus. The Preacher's
Commentary series (329–330). Nashville, Tennessee: Thomas Nelson, Inc.
•
Elwell, W. A., & Comfort, P. W. (2001). Tyndale Bible Dictionary. Tyndale Reference Library (550). Wheaton, Ill.: Tyndale House Publishers.
•
Jamieson, R., Fausset, A. R., & Brown, D. (1997). Commentary Critical and Explanatory on the Whole Bible (Ge 3:8). Oak Harbor, WA: Logos Research Systems, Inc. Genesis. 1909 (H. D. M. Spence–Jones, Ed.). The Pulpit Commentary
(69–70). London; New York: Funk & Wagnall Company.
•
White, E. G. (1952). My Life Today. Washington, D.C.: Review and Herald Publishing Association.
•
White, E. G. (2000). Jésus-Christ, Éditions Vie et Santé.
•
White, E. G. (1986). Éducation, Éditions Vie et Santé.
73
Questions de réflexion
• Échangez sur la façon dont les jeunes peuvent faire preuve de courage, résister
aux influences de la foule et témoigner de leur foi en Christ.
_______________________________________________________________
_______________________________________________________________
• Comment l’Église peut-elle aider les jeunes à s’identifier davantage à la mis-
sion du Christ ?
_______________________________________________________________
_______________________________________________________________
• Dans quelle mesure peut-on dire que les jeunes ressemblent à Pilate dans leur
façon de réagir face au pouvoir, à la politique et aux pressions ?
_______________________________________________________________
_______________________________________________________________
• Discutez de la question suivante : Les jeunes considèrent-ils que la vie éternel-
le dans le royaume de Dieu est un fait qui a un impact sur leur vie et leur comportement aujourd’hui ?
_______________________________________________________________
_______________________________________________________________
74
Conseils et idées pour créer de petits groupes
Maria Anderson
Dans cette revue vous trouverez huit messages merveilleux sur les paraboles de Jésus.
Ces messages ont été rédigés par Balvin Braham et sa femme, Anette Braham. Au fil de
votre lecture, vous trouverez des occasions de partager des récits de votre propre vie
avec autrui. Utilisez-les. Ces expériences vous permettront de montrer que ce dont vous
parlez est réel et personnel, et qu’il ne s’agit pas d’un enseignement théorique tiré de
la Bible.
Pour encourager les échanges, nous avons indiqué des questions de réflexion qui figurent à la fin de chaque méditation. Ces questions vous permettront de mettre en pratique
les leçons proposées chaque jour. Elles peuvent être abordées par le groupe entier, ou
vous pouvez former de petits groupes constitués de dix à quinze personnes. Cependant,
il est encore préférable de former des groupes de trois à cinq personnes qui se retrouveront chaque soir. Aucun groupe ne se ressemblera. Chacun d’entre eux aura son mode de
fonctionnement et reflétera le caractère de ses membres. Jésus-Christ sera le dénominateur commun de chaque groupe et c’est en son nom que ses membres se réuniront chaque soir.
Dans la mesure du possible, évitez d’utiliser des termes théologiques et trop techniques.
Employez un langage que les jeunes comprennent. Et rappelez-vous de cela : Cette semaine de prière n’aura aucun sens pour eux s’ils ne comprennent pas ce que vous dites.
Commencez à faire des plans dès à présent !
La journée mondiale de la jeunesse marquera le début de la semaine de prière. Contactez
votre pasteur ou le responsable de la jeunesse à la Fédération pour savoir quels projets
sont proposés aux Églises pour le 15 mars 2015. Après cela, lors de la première réunion
de prière, vous pourrez discuter des événements qui auront eu lieu ce jour-là.
Qu’est-ce que la charte des petits groupes ?
Cette charte propose des règles concernant les relations des membres du groupe. Ces
règles permettront à chacun de se sentir à l’aise et de croître spirituellement, et favoriseront la cohérence du groupe. Lorsqu’un groupe établit une telle charte, ses membres doivent consciemment et délibérément s’engager à croître ensemble. Le groupe pourra ainsi
fonctionner au mieux et se concentrer sur ses objectifs.
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Lorsque vous encouragez la formation des groupes, rappelez-vous que les Églises sont
toutes différentes, et ce qui fonctionne pour l’une ne fonctionne peut-être pas pour une
autre. Certains groupes peuvent exprimer le désir d’établir une charte formelle qui sera
imprimée, distribuée à tous les membres et signée. Mais d’autres groupes préfèrent parfois définir une charte informelle et trouver un accord verbal qui sera rappelé à tout nouveau membre éventuel.
76
Voici quelques conseils à suivre lorsque vous rédigez une charte
de fonctionnement pour votre groupe
1. Définir le but du groupe : Établir une atmosphère saine et agréable, aborder des questions
concernant la foi, s’encourager et se soutenir
mutuellement sur le plan spirituel, prier et
louer Dieu ensemble afin que chacun puisse
glorifier et honorer Dieu par sa façon de vivre.
2. Définir la durée des rencontres.
3. Définir la fréquence des rencontres
(responsabilité de l’Église ou du responsable
de jeunesse).
4. Définir le lieu des rencontres : dans les locaux
de l’Église ? Chez une personne du groupe ?
Chez chaque membre à tour de rôle ?
5. Mission et service : « Nous servirons l’Église
et nos proches en encourageant chacun à découvrir et à mettre en œuvre ses talents et ses
dons, de façon à ce que tous les membres du
groupe puissent servir les personnes qu’ils
côtoient dans leur famille, leur groupe de prière, leur école, leur Église et leur quartier. S’engager dans le service est une façon d’apprendre ensemble et d’aider autrui. »
6. Croissance et développement : « Nous nous
développerons et nous croîtrons en… »
7. Participation : Il n’y a pas de question
« stupide ». Tout le monde a le droit de donner
son avis, et tous les commentaires sont encouragés et respectés.
8. Croissance spirituelle : « Nous nous efforcerons de croître en nous soumettant les uns aux
autres et en mettant en pratique les vérités spirituelles afin qu’en tant que groupe, et individuellement, nous puissions toujours davantage
ressembler à Jésus dans notre comportement et
notre attitude. »
9. Confidentialité : « Tout ce qui se dit dans les
rencontres et qui a trait à la vie privée ne sera
pas répété. »
10. Franchise : « Nous nous efforcerons d’être
honnêtes et francs les uns avec les autres, sans
nous juger. »
11. Responsabilité : « Nous voulons être responsables ensemble des buts que notre groupe s’est
fixés et de nos engagements personnels. » (Vous
pouvez noter cela dans un journal de bord
du groupe.)
12. Politesse : « Nous ne parlerons pas d’une personne quand elle n’est pas présente. »
13. Courtoisie : « Nous arriverons à l’heure pour les
réunions du groupe. »
14. Relations : « Nous serons honnêtes et ouverts les
uns avec les autres, et nous prions les uns pour
les autres entre les réunions. »
15. Contexte : « Nous nous engageons à nous unir à
l’Église mondiale et à considérer que la mission
est au cœur de ce que nous sommes et de ce que
nous représentons en tant que chrétiens. » (Vous
pouvez utiliser cela lors du bilan que vous ferez
après la Journée de la jeunesse.)
16. Rôles et responsabilités : « Nous nous efforcerons de nous répartir les responsabilités et les
rôles suivants : Responsable, co-responsable,
responsables des sous-groupes (en fonction de la
taille de votre groupe et/ou de votre Église), responsables de l’accueil, coordinateur de prière,
coordinateur de la Journée de la jeunesse (si la
Journée de la jeunesse marque le début de la
semaine de prière).
Sur le site des petits groupes de l’Église presbytérienne
Menlo Park, vous trouverez des conseils sur la façon d’établir une charte :
http://data.mppc.org/files/communitylife/Sample%
20Small%20Group%20Covenants.pdf
À la page suivante, vous trouverez un exemple de charte. Vous
pouvez photocopier ce document pour votre Église, ou utiliser
les conseils donnés ci-dessus pour établir votre propre charte.
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NOTRE CHARTE
Le but de notre groupe est d’établir une atmosphère saine et agréable,
d’aborder diverses questions concernant notre foi,
nous encourager et nous soutenir mutuellement sur le plan spirituel.
J’accepte de :
1. Soutenir les membres de mon groupe par la prière et la louange en commun, afin
que nous puissions glorifier et honorer Dieu par notre façon de vivre.
2. Ne pas répéter à des personnes extérieures au groupe ce qui se dit entre nous.
3. Prier régulièrement pour les membres de mon groupe.
4. Respecter l’opinion de chacun, de respecter et d’encourager toutes les questions
possibles.
5. Donner mon avis avec respect pour autrui.
6. Participer avec franchise et honnêteté aux échanges et de laisser les autres
s’exprimer.
7. Ne pas parler des membres du groupe quand ils ne sont pas là.
8. Faire tout ce que je peux pour soutenir l’Église globale dans sa mission dans
le monde.
9. M’efforcer de croître aux côtés des membres du groupe et de mettre en application
les vérités spirituelles afin de ressembler toujours davantage à Jésus dans mon attitude et mon comportement.
10. Travailler avec les membres du groupe et de collaborer avec Dieu pour changer
notre monde.
Nom :
Signature :
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Date :
Mes réflexions
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