Le site pilote de Villefranche-sur-Mer
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Le site pilote de Villefranche-sur-Mer
Le site pilote de Villefranche-sur-Mer Villefranche-sur-Mer dispose d’un des plus extraordinaires ensembles historiques de la Côte d’Azur : le port de la darse. Un arsenal maritime en parfaite harmonie avec la nature du lieu que la maison de Savoie a mis quatre siècles à bâtir (du XIVe au XVIIIe), pour y lancer, entretenir et défendre sa flotte de galères. La plupart des bâtiments de la darse dont au premier plan, l’ancien bassin de radoub, l’hôpital pour la chiourme des galères, la forge, la corderie, les magasins, ont été inscrits à l’Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques de France, en attente de leur classement. De tous temps, une importante activité de construction et de réparation navale s’y est maintenue, perpétuée aujourd’hui autour du bassin de radoub par des charpentiers de marine dont la réputation d’excellence n’est plus à faire. Dans le cadre patrimonial subaquatique, plusieurs épaves du plus haut intérêt gisent au fond de la rade de Villefranche. Certaines d’entre elles dont la Lomellina, bâtiment coulé en 1516 à la suite d’une tempête, ont fait l’objet de nombreuses fouilles. Celle-ci a également servi de site école pour un stage de formation en archéologie sous-marine organisé par le Groupe de Recherche en Archéologie Navale (GRAN). Implanté sur le port de la darse depuis plus d’un siècle dans les bâtiments historiques, la Station Zoologique devenue Observatoire Océanologique se consacre à la recherche et à l’enseignement en sciences de la mer (biologie, écologie, géologie et océanographie). Cette institution scientifique de renommée internationale dépend de l’Université Pierre et Marie Curie et du Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS) et regroupe près de 200 personnes. L’Association pour la Sauvegarde du Patrimoine Maritime de Villefranche-sur-Mer, créée en 1995, veille à ce que les projets de développement du site se fassent dans le respect de l’histoire de ce lieu d’exception. L’Association a organisé les Premières Journées Internationales du Patrimoine Maritime Méditerranéen à Villefranche-sur-Mer en 2003. C’est dans ses locaux, prêtés par la municipalité, que un Pôle Multimédia se développe en partenariat avec l’Observatoire et le CNRS et participe à sa mission de transmission des savoirs en particulier par l’intermédiaire du site www.darse.org « Rien de plus élégant que le port de Villefranche et les édifices qui l’environnent », notait déjà un voyageur en 1808. « On croirait voir un plan en relief des arsenaux de Toulon : les mêmes établissements s’y retrouvent en petit, et par conséquent sous une forme plus agréable. Il y a un bassin très beau, une darse où les galères du roi de Sardaigne sont à l’abri sous un toit, une corderie, des ateliers de sculpture, de voilerie, des magasins et un bagne pour les galériens. Le roi de Sardaigne y entretient deux frégates qui protègent le commerce du port de Nice. » De cet arsenal tombé dans l’oubli depuis un siècle et demi, témoignage de sa splendeur passée, subsiste encore aujourd’hui un ensemble monumental, sans doute l’un des mieux préservés de toute la côte méditerranéenne, ainsi qu’une histoire riche d’événements qui soulignent l’importance du port de Villefranche, aux confins d’un territoire âprement disputé par les grandes puissances européennes, et soumis aux incursions incessantes des « Barbaresques ». Alors, avant que ce décor ne disparaisse sous la pression d’une urbanisation galopante, l’Association pour la sauvegarde du patrimoine maritime de Villefranche s’est investie dans l’ambitieux projet de replacer Villefranche dans le florilège des grands ports historiques de la Méditerranée. Ce n’est donc pas un hasard si c’est là, dans ce lieu où se mêlent savoir scientifique de l’océanographe et savoir manuel du charpentier, dans cette rade où les a r c h é o l o g u e s sous-marins ont exploré plusieurs grands navires engloutis, que sont nés plusieurs projets que l’Unesco et la Communauté européenne ont accepté de parrainer et d’accompagner. Notre souhait est qu’à travers ce temps fort du projet ARCHAEOMAP ce lieu de mémoire puisse bientôt reprendre vie et contribuer à maintenir cette « identité commune » qui est la marque de tous les peuples qui bordent la Méditerranée. « De tous temps, Villefranche fut un havre très sûr pour les nefs de l’Hellade, pour les galères romaines, pour les vaisseaux français, sardes et anglais. Depuis un siècle, elle a reçu et continue de recevoir tous les navires de guerre et les paquebots du monde. Villefranche n’est pas un port dont les quais dis-paraissent sous des amoncellements de sacs et de caisses. Il ne sent ni l’huile ni les épices. Il est un port humain, un lieu d’échanges d’idées et de sentiments. Il a ce privilège de ne brasser que des coeurs et des âmes dans le plus beau décor du monde. » (JEAN MÉDECIN, Sénateur-maire de Nice, 1952) DOMINIQUE TAILLIEZ Président de l’Association pour la sauvegarde du patrimoine maritime de Villefranche-sur-Mer 2