Au Havre, la bibliothèque sonore enregistre les livres pour aider les
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Au Havre, la bibliothèque sonore enregistre les livres pour aider les
Au Havre, la bibliothèque sonore enregistre les livres pour aider les enfants dyslexiques Publié le 08/04/2015 á 22H01 Partager Réagir Enseignement. La Bibliothèque sonore enregistre désormais des livres jeunesse, étudiés en classe, afin d’aider les enfants dyslexiques. Une convention avec l’Éducation nationale qui prend de l’ampleur. 1/2 Grégoire et Edgar, 14 et 12 ans, lisent sous le regard de Delphine Heurtaux, leur professeur On frappe à la porte de la classe de Delphine Heurtaux, prof de maths et responsable Ulis (unités localisées pour l’inclusion scolaire) au collège Montesquieu. « Madame, je voulais juste vous dire qu’on n’a pas encore reçu le dernier livre audio », lance un élève, visiblement impatient d’obtenir ce nouvel ouvrage. Mais qu’entendil par « audio » ? Comme son nom l’indique, il s’agit d’un livre qui s’écoute. Ces ouvrages, au programme scolaire, sont enregistrés bénévolement par les membres de la Bibliothèque sonore du Havre (voir cicontre). Ils sont destinés aux enfants dyslexiques, dysphasiques ou dyspraxiques. « JE LIS, DONC JE SUIS » « Nous avons signé une convention avec l’Éducation nationale il y a deux ans. Le but est d’aider ces enfants, qui sont reconnus médicalement, à lire. C’est une béquille. Nous avons tous les classiques et nous enregistrons à la demande », explique Alain Boudier, président de la Bibliothèque sonore du Havre. D’une trentaine d’élèves inscrits dans le dispositif sur le territoire de la pointe de Caux, ils sont passés à 150. « Et nous avons de nouvelles inscriptions chaque jour », confirme le président. Une branche littérature scolaire a donc été créée au sein de l’association. Mais qu’en pensent les premiers intéressés ? Edgar a 12 ans et est élève du collège Montesquieu qui mène une vraie politique d’intégration des enfants « dys ». « J’ai le livre en main et j’écoute en même temps. Je comprends mieux. Lire un livre, ça me faisait mal à la tête. Je regardais tout le temps le nombre de pages qui restait et je me décourageais. Maintenant, je lis. J’ai enfin pu terminer Harry Potter ! », souritil, très fier de lui. Pour son professeur, Delphine Heurtaux, les enfants « dys » passent tellement de temps à déchiffrer les phrases qu’ils en perdent le sens et se fatiguent. « Ces livres audio favorisent leur autonomie. Nous avons 45 élèves dans le dispositif du collège, tous équipés d’ordinateurs portables », indiquetelle. C’est le cas de Grégoire, 14 ans. « Avant, lire me donnait mal à la tête. Aujourd’hui, grâce aux livres audio, je lis les livres du collège mais d’autres aussi, pour le plaisir. » Et devenir lecteur dépasse, pour ces enfants, le simple fait de terminer une histoire. « En comprenant le sens, ils peuvent enfin développer un esprit d’analyse et de critique. Nous avons un projet de classe intitulé « Je lis donc je suis » qui explore tous les bénéfices de la lecture au quotidien », indique Pamela Bellamy, prof de français. Toute récente, cette convention semble être un réel succès. Du moins si l’on en croit les élèves comme Grégoire. « Je ne suis plus si différent des autres. Je me sens enfin compris. » MARIEANGE MARAINE ma.maraine@pressenormande.com