Carlos Barciela López y Antonio Di Vittorio (eds.), Las industrias
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Carlos Barciela López y Antonio Di Vittorio (eds.), Las industrias
Mélanges de la Casa de Velázquez Nouvelle série 34-2 | 2004 Couronne espagnole et magistratures citadines à l’époque moderne Carlos Barciela López y Antonio Di Vittorio (eds.), Las industrias agroalimentarias en Italia y España Olivier Raveux Éditeur Casa de Velázquez Édition électronique URL : http://mcv.revues.org/1393 ISSN : 2173-1306 Édition imprimée Date de publication : 15 novembre 2004 Pagination : 338-340 ISBN : 978-8495555717 ISSN : 0076-230X Référence électronique Olivier Raveux, « Carlos Barciela López y Antonio Di Vittorio (eds.), Las industrias agroalimentarias en Italia y España », Mélanges de la Casa de Velázquez [En ligne], 34-2 | 2004, mis en ligne le 14 mai 2010, consulté le 01 octobre 2016. URL : http://mcv.revues.org/1393 Ce document a été généré automatiquement le 1 octobre 2016. © Casa de Velázquez Carlos Barciela López y Antonio Di Vittorio (eds.), Las industrias agroalimen... Carlos Barciela López y Antonio Di Vittorio (eds.), Las industrias agroalimentarias en Italia y España Olivier Raveux RÉFÉRENCE Carlos BARCIELA LÓPEZ y Antonio DI VITTORIO (eds.), Las industrias agroalimentarias en Italia y España durante los siglos XIX y XX, Alicante, Publicaciones de la Universidad de Alicante, 2003 , 555 pp. 1 Depuis la fin des années quatre-vingts, la collaboration entre les historiens économistes espagnols et italiens s’est véritablement structurée et a donné lieu à la tenue de plusieurs manifestations scientifiques communes. Création de la Società Italiana degli Storici dell’Economia et de l’Asociación Española de Historia Económica, le Comité Italie-Espagne d’Histoire économique a organisé sa troisième rencontre, à Alicante en octobre 2001, sur le thème des industries agro-alimentaires en Italie et en Espagne au cours des XIXe et XXe siècles. Placé sous la direction scientifique de Carlos Barciela (Université d’Alicante) et d’Antonio Di Vittorio (Université de Bari), cet ouvrage rassemble les papiers de 19 des 22 communications présentées lors de ce congrès. Le sujet était d’importance. Dans les structures de production comme dans l’emploi industriel ou le commerce d’exportation, le secteur agroalimentaire a toujours tenu une place prépondérante dans les économies espagnole et italienne. Une vision d’ensemble sur les deux derniers siècles s’imposait, tant les questions sur l’histoire de ce secteur sont nombreuses et les enjeux pour l’avenir importants. 2 L’ouvrage offre deux intérêts majeurs. Il présente tout d’abord les résultats de recherches sur des thématiques classiques comme le poids des spécialisations agricoles dans les économies régionales, le déclin du capitalisme familial et l’importance croissante des Mélanges de la Casa de Velázquez, 34-2 | 2007 1 Carlos Barciela López y Antonio Di Vittorio (eds.), Las industrias agroalimen... multinationales, le rôle de l’État dans l’évolution des différents secteurs d’activités ou la capacité des entreprises à relever les défis technologiques et commerciaux. Sur ces points, on retiendra la contribution de Carlos Barciela, María Inmaculada López et Joaquín Melgajero sur la politique du franquisme, et celle de Maurizio Gangemi sur l’industrie du thon en Sicile entre 1880 et 1930. La connaissance des freins à la croissance et de l’éventail des stratégies de développement est élargie par l’importance donnée au poids des conjonctures et des jeux de pouvoirs entre les différents acteurs de la vie économique. Les recherches défrichant des thématiques plus récentes et plus novatrices sont également nombreuses et permettent d’ouvrir de nouvelles pistes de réflexion. On notera la question des effets d’entraînements des branches de production agroalimentaires sur les systèmes industriels locaux ou nationaux. La contribution de Luis Germán Zubero permet ainsi d’aborder la question — trop souvent délaissée — des processus d’industrialisation intégrés avec l’exemple du sucre de betterave en Espagne (1882-2000). Dans la même veine, la thématique des mutations des secteurs d’activités sur la longue durée offre deux papiers intéressants. Les exemples espagnols de l’industrie vinicole du XVIIIe siècle à 1960 (Juan Pan-Montojo) et de l’industrie de l’huile d’olive de 1830 à 1996 (Juan Francisco Zambrana) permettent d’apprécier les capacités de réaction de deux secteurs face à l’évolution de la demande et la nécessité de repenser les caractéristiques des productions en fonction des nouvelles configurations du marché. Enfin, les succès et les échecs dans le commerce extérieur ne sont plus analysés à partir de critères uniques. Comme le montre l’article de Ramón Ramón avec l’exemple du commerce international de l’huile d’olive, ils sont désormais intégrés dans une analyse de critères multiples (aspects monétaires, politiques douanières et coûts salariaux). Une intégration réussie dans les marchés internationaux passe par la maîtrise de facteurs complexes touchant à la fois au local, au national et à l’international. 3 Au total, l’ouvrage est particulièrement stimulant et démontre — si besoin en était encore — tout l’intérêt d’un travail sur le temps long et de la confrontation des différentes méthodes et problématiques des historiographies nationales. On peut toutefois faire état de deux regrets. Le premier concerne la trop grande importance donnée à l’analyse régionale. Les histoires industrielles de l’Espagne et de l’Italie sont certes marquées par la lente formation des marchés nationaux et la pesanteur des héritages locaux. Fallait-il pour autant laisser une si petite place à des approches différentes, comme les histoires d’entreprises ou les analyses comparatives dépassant les frontières nationales ? L’ouvrage contient la réponse en lui-même. La qualité des contributions d’Andrea Colli sur l’histoire de la Motta Panettoni de Milan au XXe siècle et de celle de Ramón Ramón sur l’étude comparée du commerce d’exportation de l’huile d’olive en Espagne et en Italie de 1850 à 1936 souligne tout l’intérêt de la diversité des approches. La variété des échelles d’observation — tant spatiales que dans les structures de production — est depuis longtemps une nécessité de la recherche. Dans l’étude des industries agro-alimentaires en Espagne et en Italie, l’approche comparative est d’autant plus nécessaire que les deux pays sont parfois en compétition sur les mêmes marchés internationaux. Le second regret est propre à la présentation et à la structuration de l’ouvrage. L’absence d’une introduction véritablement problématique, d’une conclusion et d’une présentation des communications autour de quelques thèmes nuit à la richesse de l’ensemble, qui perd ainsi en lisibilité. Le lecteur ne doit pas ménager ses efforts pour synthétiser les apports essentiels. Sur ce point, il faut toutefois reconnaître que la tâche était particulièrement délicate. En renouvelant le sujet par des études de cas variées et Mélanges de la Casa de Velázquez, 34-2 | 2007 2 Carlos Barciela López y Antonio Di Vittorio (eds.), Las industrias agroalimen... souvent très riches, l’entreprise ne pouvait déboucher sur une présentation de résultats définitifs mais sur une série de questions fortes, qui renouvellent en profondeur un champ de recherche vital pour la compréhension non seulement de l’histoire économique de l’Espagne et de l’Italie mais aussi, plus largement, de celle de l’Europe méditerranéenne. AUTEURS OLIVIER RAVEUX CNRS et MMSH Mélanges de la Casa de Velázquez, 34-2 | 2007 3