La littérature jeunesse Les premières œuvres de

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La littérature jeunesse Les premières œuvres de
Littérature jeunesse
A- Historique
Les premières œuvres de Fantasy sont nées dans des livres britanniques pour la
jeunesse avec Lewis Carroll (Alice au pays des merveilles), James Barrie (Peter
Pan) ou bien Kenneth Graham (Le vent dans les saules). Après l’époque
victorienne et édouardienne, on voit la résurgence à plusieurs époques de livres
marquants tels que Mary Poppins de Pamela Lyndon Travers en 1934, l’histoire
d’une nourrice dotée de pouvoirs magiques qui fut également adaptée au cinéma par
les studios de Walt Disney. Dans les années 1950, on voit deux chefs-d’œuvre :
Bilbo le Hobbit de J.R.R Tolkien, mais surtout l’œuvre de son ami et collègue C.S.
Lewis, Le monde de Narnia, qui se compose de 8 romans parus entre 1950 et
1956, une œuvre d’inspiration chrétienne qui a obtenu la Carnegie Medal : la plus
grande récompense pour un roman jeunesse britannique.
D’autres titres sortent du lot comme Les chroniques de Prydain de Lloyd
Alexander publié entre 1964 et 68 ou le cycle de Rougemuraille de Brian Jacques
qui commence à être édité en 1980 pour s’achever plus de trente ans plus tard en
2011.
B- De la croisée des mondes à Harry Potter
La Fantasy jeunesse connait un déclin dans les années 1980 à part quelques
auteurs comme Brian Jacques, elle recule face aux autres parutions. A la fin du
XXème siècle, deux œuvres incontournables adaptées en français par Gallimard
jeunesse vont changer la donne. La première est l’héxalogie
de La croisée des mondes de Philip Pullman. Elle se
compose de deux trilogies. En 1995, parait The Northern
Light, traduit trois ans plus tard par Les royaumes du Nord,
puis la Tour des Anges en 1997 et Le miroir d’Ambres en
2000. La deuxième trilogie est en cours de publication depuis
2003, elle se compose de Lyra et les oiseaux (2003) ; Il était
une fois dans le Nord (2008) et Le livre de la poussière.
Cette œuvre est entre la Fantasy est la science-fiction. Il y a
les notions de quête, de magie (Pantalaimon le daemon de
Lyra est un être de forme animale qui fait partie d’elle, une
manifestation physique de l’âme humaine) mais aussi la lutte
manichéenne entre mondes parallèles.
Pourquoi la jeune Lyra, élevée dans l’atmosphère confinée du prestigieux Jordan
College, est-elle l’objet de tant d’attentions ? De quelle mystérieuse mission est-elle
investie ? Lorsque son meilleur ami disparaît victime des ravisseurs d’enfants qui
opèrent dans le pays, elle se lande sur ses traces. Un périlleux voyage vers le Grand
Nord, qui lui révélera ses extraordinaires pouvoirs et la conduira à la frontière d’un
autre monde.
La seconde œuvre révolutionne les codes de la littérature
jeunesse. La saga Harry Potter de l’auteur britannique J.K
Rowling est un véritable succès mondial, plus de 400 millions
de livres vendus et traduits en 70 langues. Le premier tome est
paru en Angleterre en 1997, traduit en France en 1999, et il est
passé presque inaperçu. Il a tout de même obtenu le Prix
Sorcière décerné par des libraires spécialistes de la littérature
jeunesse.
Si certaines personnes doutent de voir en Harry Potter une
œuvre de Fantasy, il suffit d’analyser les différents thèmes qui
la composent : Poudlard et Préaulard sont deux éléments d’un
monde secondaire imaginaire, même s’il existe des passerelles
entre cet univers et la réalité (Harry vivant tantôt à Poudlard tantôt chez les Dursley) ;
l’élément magique est indéniable ; il y a une lutte du bien contre le mal (Harry Potter
contre Lord Voldemort) ; et il y a la notion de quête (par exemple la recherche des
Horcruxes à partir du tome 6 : Harry Potter et le prince au sang mêlé).
Le succès de la saga est dû à la qualité littéraire de l’auteure
certes, mais également à une stratégie éditoriale totalement
novatrice pour la littérature jeunesse. L’apparition des livres
en grand format, et de toute la publicité qui accompagne
chaque sortie est nouvelle dans l’univers jeunesse. Comme
Le seigneur des Anneaux à son époque, Harry Potter
inaugure une vague sans précédent d’ouvrages pour la
jeunesse selon Jacques Baudou. Plusieurs noms fleurissent
depuis quelques années : Eoin Coffer (Artemis Fowl,
2001) ; Rick Riordan (Percy Jackson, 2005) ; Jonathan
Stroud (l’amulette de Samarcande, 2003) ; Christpher
Paolini (Eragon, 2003). On voit également des auteurs
français émerger dans la Fantasy jeunesse : Erik L’homme (Le livre des étoiles
2001), Pierre Botero (Le cycle d’Ewilan, 2003) ou encore Anne Plichota et
Cendrine Wolf (Oksa Pollock, 2010).
Cette littérature jeunesse ne s’attaque plus aujourd’hui qu’au seul public adolescent
mais comme la Bit-lit, elle essaye de toucher un public plus large qui englobe les
jeunes adultes, soit des personnes qui ont entre 15 et 30 ans.
C) Continuation ou renouvellement ?
Depuis Harry Potter, dont le dernier tome ( Harry Potter et les reliques de la mort )
est sorti en 2007, de nombreux titres voguent sur ce thème. En France Tara Duncan
de Sophie Audouin Mamikonian est très populaire, les
neuf volumes parus sont des succès en librairie. Le premier
tome du Cycle de l’Héritage de Christopher Paolini, s’est
écoulé à près d’un million d’exemplaires aux Etats-Unis, en
moins d’un an, il en est de même pour Percy Jackson de Rick
Riordan. De nombreux livres apparaissent avec des
mentions éditoriales les présentant comme les successeurs
d’Harry Potter.
Comment un thème saturé par la production éditoriale peut-il
encore avoir du succès ? Un adolescent peut-il encore se
découvrir une identité cachée, une destinée étalée sur
plusieurs tomes ? Pour l’adolescent, retrouver des
personnages qu’il connaît à travers les séries, a quelque chose de rassurant. En
ouvrant un livre et en sachant ce qu’il va trouver, il garde les mêmes repères.
Des mutations s’opèrent dans la Fantasy jeunesse ; dans un premier temps, une
nouvelle carte éditoriale se dessine. Là où il y avait une prédominance de Gallimard,
d’autres éditeurs se lancent sur le marché ; à commencer par Flammarion qui lance
la collection Baam ! En 2007, Bragelonne, le premier éditeur français de Fantasy
crée la collection Castlemore ; Hachette avec la collection Black Moon, ou Albin
Michel avec Wiz ! D’autres éditeurs plus petits se consacrent également à un secteur
adolescents et jeunes adultes comme Oskar qui lance sa collection Oskar Fantasy
en mars 2010. Il y a une volonté, selon Anne Besson, de remporter un succès
intergénérationnel comparable à celui de Twilight et d’Harry Potter. C’est dans
cette volonté de toucher un plus large public que l’on voit apparaître une nouvelle
stratégie de marketing. Le même livre est publié à la fois dans une collection
adolescent et dans une collection adulte ; c’est le cas pour le livre de John
Connolly : Le livre des choses perdues ou les romans de Kristin Cashore :
Graceling et Rouge.
Graceling
Kristin Cashmore
Les hauts conteurs
Olivier Peru et Patrick Mc Spare
Les chevaliers d’Emeraude
Anne Robillard
La littérature jeunesse évolue très vite, les codes sont en perpétuel mouvement. La
Fantasy jeunesse ne déroge pas à la règle, même si l’on peut apercevoir des romans
qui restent assez traditionnels comme Les chroniques des mondes émergés de
Licia Troisi. Une nouvelle génération d’auteurs français apporte du changement et
renouvelle les critères de la Fantasy. Le livre d’Alexis Flamand : Le cycle
d’Alamander porte comme mention, en quatrième de couverture « Dites adieu aux
orques, aux elfes et aux dragons ». Le renouvellement des codes accapare de plus
en plus les traits du fantastique, de l’humour, du policier… Par exemple, Les hauts
conteurs de Mc Spare et d’Olivier Peru présente une suite d’enquêtes médiévales
sur des goules ou des vampires. On a, dans ce roman, la combinaison de trois
genres : le fantastique, la Fantasy et le policier.
Selon Anne Besson « l’effroi semble de plus en plus présent, accompagnant le
vieillissement du lectorat ou bien le retour en grâce des vampires et autres loupsgarous, dans des romans parfois éprouvants ». Même s’il y a une production d’épic
Fantasy encore importante (Les chevaliers d’émeraudes d’Anne Robillard en est
un exemple), la majeure production de la Fantasy se concentre aujourd’hui sur la bitlit en suivant le succès de Twilight de Stephenie Meyers. On peut citer plusieurs
titres où l’on retrouve des vampires : Le journal d’un vampire, Les Vampires de
Manhattan de Melissa de la Cruz ou Vampirates de Justin Stomper ; des
loups-garoups : Dark Divine de Bree Despain.

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