« L`annonce faite à Marie »

Transcription

« L`annonce faite à Marie »
« L’annonce faite à Marie »
par Pierre François
samedi 17 novembre 2012
Il fallait oser mettre en scène « L’annonce faite à Marie », [1] dans la salle
à l’italienne du Théâtre Montansier, même s’il est à Versailles. Pièce écrite
par Claudel dans le style daté de l’époque, allait-elle trouver son public ?
À en juger par les réactions lors de la première, oui, et pas seulement
parmi les religieuses ou les catholiques militants.
Si les cinq premières minutes laissent craindre une conception
schématique des rôles – les hommes tourmentés et pessimistes, les
femmes simples et optimistes, le tout dans une ambiance éthérée – cette
peur n’a pas lieu d’être. En effet, les personnages de la mère et de Mara
sont on ne peut plus ancrés dans la réalité.
Plusieurs scènes sont particulièrement émouvantes : la révélation de sa
lèpre par Violaine ou la demande d’intercession de Mara à sa soeur, par
exemple.
La façon dont Mara évolue, un pas vers la lumière, un vers l’ombre et un
de côté en permanence, comme nous tous, est très parlante... Les
réactions de Jacques traduisent parfaitement le bon sens paysan, avec ses
bontés et ses limites. Violaine paraît certes en dehors du monde des
humains, dès la scène des fiançailles, caractérisée par les non-dits. Ce qui
est paradoxal quand on se rend compte qu’elle évoque la Vierge, celle qui
est justement plus proche des humains que le Christ, mais le texte est ce
qu’il est et doit être servi. Et la spiritualité de Claudel est clairement
doloriste et ampoulée. Un seul reproche peut être fait à cette mise en
scène qui conserve un bon équilibre entre l’illustratif et le symbolique : on
y crie trop facilement. Par contre, on apprécie l’initiative qui consiste à
intégrer des chœurs, lesquels ressemblent à des tableaux de maître aux
tons chauds. Certes, les mélodies sont surprenantes pour qui a l’habitude
d’entendre des antiques comme le « Salve Regina » dans leur version
traditionnelle, mais cet ajout crée une atmosphère onirique et mystérieuse
qui est en harmonie avec la façon dont le sujet est traité. Et il doit être dit
qu’on reste attentif durant toute la pièce tant elle nous emmène dans son
monde.
Une douce Annonce faite à Marie au
Théâtre Montansier de Versailles
Du 15 novembre au 23 décembre le théâtre Montansier de Versailles met en scène la pièce
sans doute la plus poignante de Claudel, L’Annonce faite à Marie. Malgré quelques détails
assez malheureux, la pièce s’en tire à bon compte dans ce joyeux démêlé d’histoires d’amour
et de haine, de tragédie et de lumière. Un réjouissant moment de poésie claudélienne mis en
scène par Jean-Daniel Laval.
Ce « mystère en quatre actes et un prologue » raconte l’ascension vers la sainteté de Violaine,
fille du propriétaire terrien Anne Vercors. Ce dernier avait convenu de lui faire épouser
Jacques Hury, fils adoptif héritier du domaine. Mais Violaine, devenue lépreuse par charité,
persécutée par les siens, s’exilera pour préserver sa famille de la honte. Jacques épousera donc
Mara, la sœur de Violaine, qui convoitait ce mariage. De cette union naîtra un enfant mort-né.
Violaine accomplira le miracle de résurrection pour sauver l’enfant, sans en attendre pour
autant de pardon.
La pièce s’ouvre sur le magnifique prologue entre Violaine et Pierre de Craon, qui se clôt par
le baiser entre eux deux qui apporte la lèpre à la tendre Violaine. Révélant une jolie manière
de mise en scène, quoique peu audacieuse, cette première image donne le ton à toute la pièce.
Le temps semble s’être suspendu entre eux deux à l’heure de l’aube, dans un espace dépouillé
où seule brûle une bougie devant le crucifix. Un ton crépusculaire donc, qui correspond
parfaitement au texte : difficile de distinguer si ce sont l’obscurité de la nuit ou les premières
percées du jour qui l’emportent. Violaine, jolie, sobre, lumineuse, n’a cependant pas la
légèreté profondément joyeuse et presque inconvenante que l’on attendrait, tandis que Pierre
de Craon endosse à merveille le rôle de l’homme simple et droit, amoureux de la terre et
bâtisseur de cathédrales à ses heures. Mais le rôle de la jeune fille devient excellent dans la
seconde partie du drame, où elle prouve qu’elle a l’envergure d’une Violaine.
La pierre précieuse de la pièce n’en demeure pas moins la noire Mara. Dans un jeu étonnant
de justesse, vibrante, révoltée du début jusqu’à la fin, Amélie Gonin a bien le visage de celle
qui se croit damnée, donnant corps à chaque mot et empêchant le drame de sombrer dans une
mystique poético-gazeuse, ou même carrément dans le kitsch. On appréciera aussi la jolie
trouvaille scénique qui orchestre l’ensemble, celle de la cathédrale qui s’érige en filigrane de
la pièce derrière un voile.
Le 18 novembre 2012 Par Charlotte Bonnasse
toutelaculture.com
Merci et bravo pour ce ma‐gni‐fi‐que spectacle. La mise en scène, les acteurs, le texte, le théâtre : quelle belle soirée ! Nous ne pourrons que conseiller vivement à nos amis et à nos proches de « courir » au Montansier pour vivre ce grand moment de beauté , d’émotion et de réflexion. Merci encore. Jean‐Yves PERIER (conseiller municipal) Bonjour Adeline, Merci pour cette magnifique soirée, superbe pièce, mise en scène toujours aussi originale, les costumes sont impressionnants de réalisme, le Choeur Montansier est en parfaite harmonie avec la troupe. Quelle émotion à la fin du spectacle, même chez les acteurs. Transmettez à Jean Daniel Laval mes remerciements et vous pouvez compter sur moi pour recommander cette pièce. Amitiés Patrick Lhuillier (La Procure) Bonjour Jean‐Daniel Bonjour Catherine, Subjugués... Nous avons passé une soirée extraordinaire ! Quelle force, quelle beauté ! Les deux intervenants du 29 novembre ont été éblouis, et nous avons partagé ensuite plein d'admiration pour le travail de tous au théâtre et de questions à envisager pour notre soirée commune. Merci de ce magnifique cadeau que vous faites à tous avec cette pièce ainsi mise en scène. À partager sans modération avec toute la troupe !!! Amitiés, Nathalie Lockhart pour Art Culture et Foi Bonjour Alix, Encore 1000 mercis pour cette invitation. La pièce était remarquable ! Pour nos "1000 contacts", le flyer est déjà sur notre mur Facebook et je n'ai pas tari d'éloge sur la pièce en croisant ce matin une amie au marché !!! À bientôt, Caroline Bonjour Alix, Emmanuelle se joint à moi pour te remercier infiniment de cette invitation d'hier soir. Nous avons passé une formidable soirée en assistant à la 1ère de cette magnifique pièce à la mise en scène exceptionnelle !! Nous avons d'ores et déjà commencé nos actions de recommandation de cet évènement à ne pas manquer !! Encore 1000 mercis et à bientôt ! Gonzague Bravo pour votre participation à cette très belle pièce ! Amicalement Hélène Nougayrède Madame, Un grand merci pour ce spectacle: nous avons été ravis d'y assister. Nous avons été enchantés par l'interprétation de tous les comédiens... Mention spéciale, toutefois, pour Mara, absolument époustouflante! Merci encore! Cordialement, Marie‐Hélène Jacquemin de la Touvière Cher ami, Permets‐moi de ne pas partager l'opinion de notre ami Hervé. Avec lequel j'aurai l'occasion de reparler, à coup sûr. À propos du texte qu'il ne peut entendre. Lui dire de ne pas s'arrêter au côté strictement religieux des personnages et du texte. En écoutant Claudel, on ne peut s'empêcher d'y trouver moult résonnances aujourd'hui. La recherche d'un chef, les groupes d'exclus, la remise en question des habitudes et autres dogmes. Sans parler de la relation au sacré. Pour essayer d'échapper à la médiocrité. Et donc de s'élever un peu plus. Si possible. Ton choix est audacieux. Ta mise en scène épurée, comme une prière. Et les acteurs, remarquables. Homme de qualité, je te salue. Et t'embrasse bien fraternellement, Alain Maurice Béralde et Tcétéra