Musée Jean Moulin

Transcription

Musée Jean Moulin
DOSSIER DE PRESSE
Octobre 2011
L’Outre-Mer français dans la guerre 39-45
4 novembre 2011 – 24 juin 2012
Musée du Général Leclerc et de la Libération de Paris – Musée Jean Moulin
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In fo rm a tio n s p ra tiq u e s
Exposition
Commissaire général
4 novembre 2011 au 24 juin 2012
Christine Levisse-Touzé, directrice du musée Leclerc
musée Jean Moulin, conservateur en chef
Vernissage : jeudi 3 novembre à 11h
Présentation par Christine Levisse-Touzé
En présence de Daniel Maximin,
Commissaire de 2011
Année des Outre-Mer
11h à 14h : presse / 14h à 20h : public
Commissaires
Joëlle Boyer-Ben Kemoun, professeur agrégée,
responsable du service éducatif du musée
Colette Dubois, professeur des Universités
(Aix-Marseille I)
Jacques Frémeaux, professeur des Universités
(Paris IV)
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Ouverture
Tous les jours de 10 h à 18 h
Sauf le lundi et les jours fériés
Tarifs de l’exposition
Plein tarif : 4 €
Tarif réduit : 3 €
Tarif jeune : 2 €
Gratuit jusqu’à 13 ans inclus
et pour les Amis des musées
Musée du Général Leclerc de Hauteclocque
et de la Libération de Paris - Musée Jean
Moulin
Jardin Atlantique (au-dessus de la gare Montparnasse)
23 allée de la 2ème DB - 75015 Paris
Tél. : 01 40 64 39 44 / Fax : 01 43 21 28 30
Email : [email protected]
Site internet : www.ml-leclerc-moulin.paris.fr
Accès
Publication
Lignes : 4, 6, 12 / Station Montparnasse-Bienvenüe
Bus : 28, 58, 91, 92, 94, 95,96
Station Velib’ : 69 bd de Vaugirard,
5 rue du Cdt Mouchotte
Parking : Pasteur, Montparnasse-Bienvenüe
Petit Journal de l’exposition
Conception graphique :
Comptoir de vente
Renseignements au 01 40 64 39 52
Collectif Au fond à gauche, 2011
(B. Charzat, C. Hourst & G. Lanneau)
Iconographie :
Tél. : 01 40 64 39 49
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Laurence Goupille, Aurélie Fouré
©
Paris-Musées, novembre 2011.
Prix : 3 €
Scénographie – Conception graphique
Collectif Au fond à gauche
Collectif d'auteurs qui conçoit et réalise des éléments de
communication en deux comme en trois dimensions
(identités visuelles, édition, expositions...). Il a choisi
d'orienter son travail vers un graphisme d'utilité publique
et citoyen.
http://atelieraufondagauche.free.fr
Activités culturelles
Cécile Cousseau
[email protected]
Tél. : 01 40 64 39 44 / Fax : 01 43 21 28 30
- Renseignements et réservations -
L’Outre-Mer français dans la guerre 39-45
4 novembre 2011 – 24 juin 2012
Musée du Général Leclerc et de la Libération de Paris – Musée Jean Moulin
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S o m m a ire
Informations pratiques
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Préface de Daniel Maximin, commissaire de 2011, Année des Outre-mer
Les Outre-mer en 2011
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Communiqué de presse
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Parcours thématique de l’exposition
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Figures emblématiques : Félix Eboué, Léopold Sédar Senghor
9
Visuels disponibles pour la presse
10
Évènements et activités culturelles autour de l’exposition
11
Bibliographie
13
Musée du Général Leclerc de Hauteclocque
et de la Libération de Paris - Musée Jean Moulin
14
Contact presse
Céline Poirier
[email protected]
Tél. : 01 40 64 39 51 / Fax : 01 43 21 28 30
L’Outre-Mer français dans la guerre 39-45
4 novembre 2011 – 24 juin 2012
Musée du Général Leclerc et de la Libération de Paris – Musée Jean Moulin
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Préface de Daniel Maximin
commissaire de 2011, Année des Outre-mer
Extraits du dossier
Présentation 2011, Année des Outre-mer
Les Outre-mer en 2011
Daniel Maximin
Photo© Simonet.
« Ce ne sont pas des paysages, ce sont des pays, ce ne sont
pas des populations, ce sont des peuples » cette affirmation
d’Aimé Césaire (dont l’oeuvre sera mise en valeur toute cette
année) peut contribuer à expliciter la place spécifique des
Outre-mer dans la France d’aujourd’hui, au-delà des multiples
clichés qui obscurcissent les réalités, entre cataclysmes
infernaux et paradis exotiques, séismes géographiques autant
qu’historiques, préjugés de largages ou d’assimilation. Ce que
l’Année des Outre-mer peut contribuer à éclairer tout au long
de 2011, c’est la place ancienne des régions d'outre-mer dans
l’histoire de la France, leur présence établie depuis
l’avènement de la République et de la citoyenneté, et la
création d’identités culturelles spécifiques tissées des
rencontres transocéaniques entre les deux, trois ou quatre
continents de leurs origines, selon qu’elles se situent dans
l’Atlantique, l’Océan indien ou le Pacifique.
En ce sens, nous avons souhaité que cette présence ne
s’exprime pas par une série de manifestations marginales
décrivant une saison en enfer ou au paradis dans un ghetto
ultramarin, mais qu’elle s’inscrive durablement dans les
manifestations pérennes qui se déroulent régulièrement dans
tout l’Hexagone comme dans l’ensemble des Outremer, en
manifestant fortement cette année les spécificités identitaires
autant que la communauté de questions et de réponses
émanant de ces régions d'outre-mer à l’aube du nouveau
siècle qu’Édouard Glissant définit comme celui du Tout-monde.
[…]
www.2011-annee-des-outre-mer.gouv.fr
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L’Outre-Mer français dans la guerre 39-45
4 novembre 2011 – 24 juin 2012
Musée du Général Leclerc et de la Libération de Paris – Musée Jean Moulin
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C o m m u n iq u é d e p re s s e
Cette exposition originale par son objet, vise à mieux connaître les mobilisations humaine et
économique de « l’Empire français » de 1939 à 1945. L’Outre-mer est aussi un des éléments de la
diversité des mémoires.
Le musée du Général Leclerc de Hauteclocque et de la Libération de Paris – musée Jean Moulin propose,
autour d’environ 300 documents (objets, tracts, photographies, uniformes, affiches, films d’époque) de
montrer les rythmes singuliers d’une histoire nationale partagée, ici déclinée dans une présentation
chronologique et thématique.
Cette manifestation qui prend sa place dans « l’année des Outre-Mer français » ne prétend pas à
l’exhaustivité ni à faire l’histoire, bataille après bataille, de la Seconde Guerre mondiale. Elle veut montrer au
travers de destins d’hommes et de femmes, célèbres ou obscurs, de tous horizons géographiques,
ce que fut la diversité des contributions de l’Outre-mer, et souligner les fractures qui se multiplient et
conduisent aux conflits de la décolonisation.
L’accent sur la contribution humaine et économique, la contribution des soldats à l’effort de guerre évoquée
par la présentation d’uniformes (spahis, zouaves, tirailleurs sénégalais, goumiers) sont donc au coeur de
l’exposition. De par son engagement précoce à la cause du général de Gaulle, la figure emblématique de
Félix Eboué, de sa famille et de ses amis - Gaston Monnerville, Léopold Sédar Senghor, Aimé Césaire occupe une place privilégiée dans l’exposition.
Ces images d’archives et d’objets originaux provenant de musées nationaux, d’institutions et de prêteurs
privés permettront de mettre en lumière les aspects trop souvent méconnus d’un conflit dont l’enjeu était la
liberté du monde.
Musées et institutions
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Archives de Paris
Archives départementales de la Guadeloupe
Archives départementales de la Dordogne
Archives du Crédit Agricole S.A., Archives Historiques
Archives Municipales de Lyon
Archives Nationales
Archives Nationales d'Outre-Mer d'Aix en Provence
Bureau Résistance du Service Historique de la Défense (Ministère de la Défense)
Chambre de Commerce et d'Industrie de Marseille-Provence
Cité Internationale de l'Immigration
Etablissement de Commmunication et de Production Audiovisuelle de la Défense (ECPAD)
Fondation Charles de Gaulle
Institut National de l'audiovisuel
L'Adresse Musée de la Poste
La Parisienne de photographie
Les Comptoirs de l'Inde
Musée de l'Armée
Musée de l'Ordre de la Libération
Musée des troupes de marine de Fréjus
Musée de la Radio
Musée de la Résistance de Grenoble
Prêteurs privés
Daniel Charpentier et Catherine Lebuhotel, Eric Deroo, Julien Fargettas, Paulette Levalleur,
Claude Mademba Sy, Jean-Pierre Razafy- Andriamihaingo, Jacques Vernet, Barthélémy Vieillot,
Catherine Vieu-Charier.
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L’Outre-Mer français dans la guerre 39-45
4 novembre 2011 – 24 juin 2012
Musée du Général Leclerc et de la Libération de Paris – Musée Jean Moulin
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Parcours thématique de l’exposition
E x tr a its d u P e tit J o u r n a l
Alors que la guerre vient à peine de finir, les « Actualités françaises » rendent compte de
l’ouverture le 26 octobre 1945 au Grand Palais à Paris d’une exposition : « La France d’Outre-Mer dans la
guerre ». Le terme désigne l’Empire. Il est d’emploi courant à l’époque. En 1934, l’ « École coloniale »,
fondée en 1889 pour former les cadres coloniaux et sise rue de l’Observatoire à Paris, adopte le nom
d’« Ecole nationale de la France d’Outre-Mer».
Détentrice de nombreuses possessions acquises au XVIIIème siècle, la France a perdu une grande partie
de celles-ci après la défaite de Napoléon et les traités de Paris (1815). La Restauration, la Monarchie de
Juillet puis le Second Empire conquièrent l’Algérie (1830), Mayotte (1841), Tahiti (1842), la NouvelleCalédonie (1843), Saïgon (1859), le Cambodge (1863), puis la Cochinchine (1867). C’est cependant sous
la Troisième République (1870-1940) que l’élargissement de l’Empire est le plus important en adjoignant
à la France les protectorats sur la Tunisie (1881) et le Maroc (1912), et des territoires d’Afrique
occidentale, d’Afrique équatoriale, de Madagascar, d’Indochine, du Pacifique.
[…] L’Exposition coloniale qui est organisée à Paris en 1931 et attire plus de 7 millions de visiteurs en 193
jours, a renforcé la confiance de la France dans sa puissance. Dans l’imaginaire des Français de
métropole, dont beaucoup n’ont jamais vu la mer, l’Outre-Mer constitue à cette époque un symbole fort
de la puissance de la nation.
Mais derrière le brillant de l’exposition, l’Empire manque d’unité, les territoires qui le composent
n’ayant pas tous le même statut : la Fédération indochinoise formée d’une colonie la Cochinchine, […], et
quatre protectorats l’Annam (au centre), le Tonkin (au nord), le Cambodge et le Laos ; l’Algérie est
formée de trois départements ; l’A-OF (Afrique-Occidentale Française) et l’A-ÉF (Afrique Équatoriale
Française) sont des fédérations de colonies et la Syrie et le Liban, confisqués à l’Empire ottoman après
son soutien à l’Allemagne pendant la Première Guerre mondiale, des pays sous mandat de la Société des
Nations. Les habitants des colonies ne disposent que très rarement des droits des citoyens français. Ils ne
sont pas soumis aux mêmes obligations militaires. Certains pensent même que l’Outre-Mer crée, en
matière de finances et de défense, plus de charges qu’elle ne confère d’avantages, […].
Avec un peu moins de 12 millions de km² et une population de 66 millions d’habitants (551 000 kilomètres
carrés et 42 millions d’habitants pour la métropole) l’Empire colonial français est en 1939 le second après
celui de la Grande-Bretagne. Il fournit d’importantes ressources matérielles et humaines, notamment
d’excellents soldats qui ont fait leurs preuves pendant la guerre 1914. […]
En temps de guerre, les forces d’Outre-Mer sont groupées soit dans les unités de l’Armée d’Afrique du
nord (ou Armée d’Afrique) soit dans les troupes coloniales d’une grande diversité. Certains citoyens
français « blancs » comme les Français d’Algérie ou « de couleur » Antillais, Réunionnais… sont mobilisés
comme les métropolitains. Les autres, les « indigènes », non-citoyens, peuvent être engagés volontaires
ou tirés au sort parmi les jeunes gens.
La France compte donc sur l’Outre-Mer pour gagner la guerre à venir. Au maréchal Pétain, chef du
nouveau gouvernement, expliquant la veille à la population française qu’il faut cesser le combat, le
général de Gaulle dans l’Appel du 18 juin 1940, oppose l’existence d’un vaste Empire et martèle à trois
reprises : « La France n’est pas seule ! » […]
Français… tu fais partie de la Grande France
Affiche, Fonds Musée du Général Leclerc – Musée Jean Moulin
© Roger Viollet.
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L’Outre-Mer français dans la guerre 39-45
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Musée du Général Leclerc et de la Libération de Paris – Musée Jean Moulin
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Section I / L’Outre-Mer mobilisé
septembre 1939 - juin 1940
Dès septembre 1939, le ministère des Colonies exige des territoires un effort de guerre sans
précédent. Ils doivent fournir riz, oléagineux, café et produits stratégiques (bois, phosphates,
caoutchouc, nickel, cobalt). Depuis la Grande Guerre, l’Afrique du Nord et l’Indochine sont perçues
comme des réservoirs de main-d’œuvre pour remplacer les métropolitains mobilisés. Malgré la demande
de Georges Mandel, ministre des Colonies, le général Catroux, gouverneur général de l’Indochine ne peut
envoyer en métropole qu’un contingent de 28 000 Indochinois, 8 000 soldats et 20 000 travailleurs au
lieu des 75 000 hommes attendus.
L’armée française mobilise 640 000 coloniaux et NordAfricains dont 176 000 Algériens, 80 000 Tunisiens, 80 000
Marocains et 180 000 « Sénégalais » (nom générique donné
aux soldats de l’Afrique subsaharienne) et Malgaches. S’y
ajoutent les troupes du Levant (Syrie-Liban) 38 000
hommes, dont 22 000 de troupes régulières (légionnaires,
tirailleurs, spahis, méharistes) […]. Il y a aussi des unités
spécifiques pour d’éventuelles offensives vers les Balkans
ou le Caucase. Les effectifs au Levant ont ainsi plus que
doublé pour atteindre 83 000 hommes en mai 1940.
Tonkinois prisonnier
Juillet 1941
© Collection Barthélémy Vieillot.
A cette période, 100 000 Nord-Africains et 35 000
Sénégalais, soit 10% à peu près de l’effectif de l’armée
française, sont massés du Nord-Est aux Alpes. Dans leurs
rangs, les pertes sont conséquentes puisque sur les 80 000
morts de la campagne de France, il y aurait 6 000 NordAfricains et un nombre équivalent de Sénégalais.
Ces soldats sont l’objet de la haine raciste des nazis qui
rappellent leur participation à l’occupation de la Ruhr de 1923
à 1924 et leur attribuent tout un cortège de meurtres et de
viols. Leur comportement au combat, souvent héroïque
exaspère nombre d’officiers et de soldats allemands. Les
premiers crimes de guerre sont commis dans la Somme au
début du mois de juin. Violant les accords de Genève, les
vainqueurs massacrent parfois les soldats qui se rendent.
Tirailleur sénégalais prisonnier
© Collection Barthélémy Vieillot.
Un capitaine d’origine gabonaise, Charles N’Tchoréré, qui
revendiquait d’être fait prisonnier avec les égards dus à son
grade, est assassiné. Le professeur agrégé de grammaire
Léopold Sedar Senghor, âgé de 29 ans, capturé à la
Charité-sur-Loire en juin 1940, échappe de peu à la mort.
Le préfet d’Eure-et-Loir, Jean Moulin est passé à tabac par
des soldats de la Wehrmacht pour avoir refusé de signer un
texte accusant à tort les tirailleurs du 26e RTS de crimes
contre les civils. Si les efforts des cadres européens pour
protéger les tirailleurs au risque de leur vie sont parfois
couronnés de succès, ils sont fréquemment vains... […]
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L’Outre-Mer français dans la guerre 39-45
4 novembre 2011 – 24 juin 2012
Musée du Général Leclerc et de la Libération de Paris – Musée Jean Moulin
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Section II / L’Outre-Mer à l’heure des choix
Malgré l’ampleur de la défaite militaire, les armistices préservent l’intégrité de l’Empire colonial sous
l’autorité du gouvernement du maréchal Pétain, même si des commissions de contrôle italiennes puis
allemandes sont à pied d’œuvre en Afrique du Nord. Pour le général de Gaulle à Londres, l’Outre-Mer est
aussi un enjeu essentiel.
Vichy qui veut asseoir sa légitimité, entend contrôler l’Empire et y imposer la Révolution nationale.
L’Afrique du Nord et l’Afrique-Occidentale française lui demeurent fidèles et sont placées sous la coupe du
général Weygand, délégué de l’Afrique française, pour empêcher toute extension de la « dissidence » après
les ralliements d’août 1940 à la France libre. Des amiraux, Decoux en Indochine Robert aux AntillesGuyane, Esteva en Tunisie, Abrial en Algérie ainsi que le gouverneur général Boisson en A-OF sont
nommés aux postes-clés. Ces dirigeants instaurent un dirigisme économique au profit de Vichy et
répriment la résistance gaulliste, tout en sécurisant leurs territoires contre quiconque (Alliés et forces de
l’Axe).
En A-OF (Afrique-Occidentale Française), le gouverneur général Boisson renforce la surveillance à la suite
de l’échec de l’expédition anglo-gaulliste à Dakar en septembre 1940, par la création en 1941 de la
Direction des Services d’information, de la presse et de la censure. […]
En Indochine, l’amiral Decoux s’oppose farouchement à tout acte hostile aux troupes nippones. Les
Japonais, à la suite d’accords de collaboration, exploitent les ressources économiques du pays : le
caoutchouc naturel dont l’Indochine, en 1939, est le 4ème producteur mondial, le riz (6 millions de tonnes
par an), le graphite, l’étain, le wolfram. L’isolement de l’Indochine devient total en février 1942 après la
prise de Singapour aux Britanniques par les Japonais qui contrôlent ainsi toute la zone.
De Gaulle, de son côté, encourage les premiers ralliements de l’été 1940. Félix Eboué, gouverneur du
Tchad, initie le processus que poursuivent le colonel Leclerc au Cameroun et le colonel de Larminat au
Congo-Brazzaville (27 août), puis le gouverneur Pierre de Saint-Mart en Oubangui-Chari (29 août). Une
opération militaire est nécessaire pour rallier le Gabon (novembre).
En Océanie, la volonté des territoires d’Outre-Mer de poursuivre le combat est encouragée par la proximité
de la Nouvelle-Zélande et de l’Australie britanniques qui garantissent leur indépendance économique. […]
Le ralliement officiel des Établissements français de l’Inde (Pondichéry, Karikal, Chandernagor, Mahé,
Yanaon) le 9 septembre, est le résultat de l’action du gouverneur Louis Bonvin (1886-1946) qui dès le 27
juin, lance un appel à la population pour la convaincre de rester aux côtés de l’Empire britannique jusqu’à
la Victoire finale. Le 12 juillet, à la suite d’un message du général de Gaulle, il se rallie personnellement.
Les Etablissements coupés de la métropole sont sauvés de l’asphyxie économique par une union douanière
mise en place en février 1941 avec le gouvernement de l’Inde britannique pour garantir débouchés et
approvisionnements. La mobilisation de la population y est proportionnellement très forte. Sept cents
volontaires s’engagent. Un premier contingent combat en Syrie (juin 1941), d’autres s’illustrent à BirHakeim (mai-juin 1942). […]
Ces ralliements apportent à la France libre une légitimité, une assise territoriale avec une capitale :
Brazzaville.
Les colonies françaises.
Scènes de la vie indochinoise
© Musée du Général Leclerc – Musée Jean Moulin, Ed. Librairie Delagrave.
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L’Outre-Mer français dans la guerre 39-45
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Section III / Brazzaville capitale de la France Libre
fin 1940 - juin 1943
Les ralliements de l’A-ÉF (Afrique Équatoriale Française) et du Cameroun assoient la position politique et
stratégique de la France libre. La colonne Leclerc, la 13e Demi-brigade de Légion étrangère (13e DBLE),
les 1er et 2e bataillons de marche en font leur point de départ pour combattre sur les différents fronts.
Le 27 octobre 1940, en réaction à l’entrevue Hitler-Pétain à Montoire du 24, de Gaulle affirme son
autorité politique à Brazzaville par la proclamation du Manifeste, acte fondateur de la France libre. Il y
constitue le Conseil de défense de l’Empire (Félix Eboué, Catroux, Muselier, Cassin, Larminat, Sicé,
Sautot, d’Argenlieu, Leclerc), ébauche de gouvernement provisoire et contre-pouvoir à Vichy. […]
Le général de Gaulle remet la Croix de la
Libération : Edgard de Larminat, Félix Eboué,
Jean Kerléo et le tirailleur Dominique Kosseyo,
Brazzaville 14 juillet 1941.
© Musée du l’Ordre de la Libération
De Gaulle nomme Félix Eboué gouverneur général de
l’A-ÉF avec pour adjoint aux affaires militaires Edgard
de Larminat puis le médecin-général Adolphe Sicé en
juillet 1941 et enfin le général Leclerc en 1942. Eboué
exige des « indigènes » un effort sans précédent pour
soutenir la France libre au combat avec ses Alliés,
l’Angleterre puis les Etats-Unis.
Le mot d’ordre est la mobilisation totale. En Afrique,
l’intensification des productions a pour corollaire le
travail forcé. Dès janvier 1941, le Conseil de défense de
l’Empire signe des accords commerciaux avec le
Royaume-Uni pour l’achat annuel de 1 000 tonnes de
coton et de caoutchouc, ainsi que de l’ensemble de la
production d’oléagineux, de cacao et de bananes de
l’A-ÉF et du Cameroun.
Privée du caoutchouc de l’Indochine désormais sous contrôle japonais, la France libre se rabat en effet
sur l’A-ÉF et le Cameroun qui triplent leur production entre 1941 et 1943 passant de 1 200 à 3 500
tonnes. A partir de 1942, les États-Unis disposent de bases en Nouvelle-Calédonie où ils exploitent le
nickel et le coprah. […]
A Madagascar, le Comité du caoutchouc créé le 19 janvier 1943, suit la même politique fondée sur une
intense propagande par tracts et radio. […]
En 1943, l’ensemble des territoires de la France libre fournit 70 000 tonnes de produits alimentaires
(oléagineux, cacao, sucre, café). En francs, les exportations sont passées de 118 millions en 1929 à
1537 millions en 1943. La libération de la France métropolitaine est rendue possible par les contributions
économiques, financières et humaines. […]
De Gaulle mesure bien l’importance de cette contribution volontaire par l’attribution des croix de
Compagnon de la Libération. Il décore personnellement à Brazzaville le 14 juillet 1941, le premier
Africain, le tirailleur Dominique Kosseyo, originaire d’Oubangui-Chari.
Des femmes se sont engagées dans le corps des volontaires
féminines de la France libre créé par le général de Gaulle à Londres
le 7 novembre 1940 : telle Raymonde Teyssier-Jore, Canaque de
Nouvelle-Calédonie qui a été chauffeur à Londres puis a servi en
Afrique. Début 1942, ce sont des femmes de Saint-Pierre-etMiquelon qui rejoignent les Forces navales françaises libres (FNFL)
puis plus tard en 1943 des Antillaises.
Des volontaires féminines aux États-Unis puis en Afrique du nord
s’engagent dans la division du général Leclerc, Rochambelles et
Marinettes, ainsi que dans l’Armée B du général de Lattre.
Volontaires féminines lors des fêtes
de la résistance africaine, Brazzaville,
29 août 1943.
Collection Robert Carmet
© Musée du Général Leclerc –
Musée Jean Moulin
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L’Outre-Mer français dans la guerre 39-45
4 novembre 2011 – 24 juin 2012
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Section IV / D’Alger, capitale de la France au combat
juin 1943 - août 1944
L’Outre-Mer est l’objet d’affrontements divers : entre gaullistes et vichystes en Syrie (été 1941),
avec les Américains lors de l’opération de Saint-Pierre-et-Miquelon (fin décembre 1941), lors des
débarquements britannique à Madagascar (printemps 1942) et anglo-américain au Maroc et en Algérie (8
novembre 1942). De Gaulle n’a pas été consulté par les Alliés ce qui souligne les tensions diplomatiques.
[…]
De nouvelles données stratégiques surgissent avec le débarquement anglo-américain. A Alger, il a été
rendu possible par l’action du groupe de résistants mené par José Aboulker, jeune étudiant juif et sa
famille. Gaulliste, antifasciste il commande les 400 jeunes Français d’Algérie (dont de nombreux Juifs) qui
arrêtent les représentants de Vichy, Darlan, Juin, prêts à organiser la riposte au débarquement angloaméricain.
Après l’élimination de Darlan par un résistant, les Américains imposent le général Giraud, évadé
d’Allemagne, dont le seul objectif est militaire et qui maintient sur place les lois de Vichy. Finalement, grâce
au soutien de la Résistance intérieure au général de Gaulle, sous l’égide de Jean Moulin et des Français
libres, un accord est scellé avec la création du Comité français de la Libération nationale (CFLN, sorte de
gouvernement provisoire), le 3 juin 1943 coprésidé par les deux généraux.
Brazzaville garde cependant son rôle particulier de voix de la France libre avec l’inauguration le 18 juin du
nouvel émetteur de Radio-Brazzaville par de Gaulle. […]
Alger devient donc la capitale de l’État républicain restauré avec la création de l’Assemblée
consultative provisoire qui détient le pouvoir législatif et dont la première séance se déroule le 3
novembre. C’est d’Alger qu’est annoncée la transformation du CFLN en Gouvernement provisoire de la
République le 3 juin 1944 afin d’empêcher l’administration militaire des territoires libérés par les
Américains (AMGOT). […] C’est à Alger également qu’est organisée la mobilisation de 130 000
Musulmans. Les 120 000 Européens représentent une proportion très élevée par rapport à la population
en place.
Plus largement, c’est d’Afrique du Nord que se préparent les débarquements en Sicile, en Italie et en
Provence en vue de la libération de la métropole et de l’Europe. En effet, en Afrique du Nord, l’Armée de
la Libération naît de la réunion des FFL avec l’Armée d’Afrique en août 1943, malgré les clivages
d’origine. Les FFL perdent alors une partie de leur ressource africaine car un « blanchiment » est imposé
par les Américains qui considèrent « l’instruction des noirs insuffisante » pour servir dans des unités
blindées dont la 2ème DB. En septembre 1944, l’opération est également appliquée à la 1ère Armée au
sein de laquelle plusieurs milliers d’Africains sont remplacés par des troupes européennes issues des
Forces françaises de l’intérieur. […]
Jusqu’au ralliement à la France libre, l’ordre moral règne. Aux Antilles,
les « dissidents », sont traqués, torturés dans les cales de la Jeanne
d’Arc, internés et parfois déportés en Guyane, comme le conseiller
général de Pointe-à-Pitre et futur maire de la ville, Paul Valentino.
A Fort-de-France, Aimé et Suzanne Césaire, professeurs au lycée
Schœlcher sont des « dissidents intellectuels » malgré les risques
encourus. Dès le printemps 1941, ils font paraître La revue
Tropiques censurée au printemps 1943. D’autres, le plus souvent très
jeunes, fuient par la mer au péril de leur vie vers les îles britanniques,
Sainte-Lucie, La Dominique ou encore Antigua. Formés aux États-Unis,
à Fort-Dix, New Jersey, ces hommes et ces femmes participent aux
campagnes d’Italie et de France. Quant à la Guyane elle a deux
enfants célèbres, Félix Eboué, et Gaston Monnerville, député depuis
1932 et résistant en métropole. […]
Couverture de Tropiques
1941-1945
Réédition complète des numéros de
1941 à 1945, Paris, Jean-Michel
Place, 1978.
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L’Outre-Mer français dans la guerre 39-45
4 novembre 2011 – 24 juin 2012
Musée du Général Leclerc et de la Libération de Paris – Musée Jean Moulin
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Section V / Grandeurs et misères d’une victoire
La Seconde Guerre mondiale paraît de manière générale avoir renforcé la solidarité entre la France et ses
possessions d’Outre-Mer. Mais le conflit a accru les exigences des populations et leurs revendications
politiques. Les recrutements de soldats ou de main-d’œuvre, les privations dues aux difficultés de
ravitaillement, les sacrifices des combattants, l’inégalité des soldes, exigent des contreparties.
Ainsi le retour à la vie civile des tirailleurs sénégalais
s’opère dans un climat conflictuel. Ils réclament plus
d’équité et de considération. Les incidents se multiplient
lors de leur rapatriement en A-OF, lorsqu’ils exigent le
paiement des arriérés de solde ou que leurs épouses,
certains s’étant mariés en France, voyagent avec eux. Le
21 novembre 1944, les tirailleurs cantonnés au camp de
Thiaroye, à la périphérie de Dakar, s’impatientent de la
lenteur de la démobilisation. Ils refusent de remettre leur
équipement.
Monument aux martyrs de Thiaroye
Fonds Musée des troupes de Marine de Fréjus
© D. R.
S’ensuit une mutinerie générale très violemment
réprimée le 1er décembre : les sources officielles parlent
de 35 tués et 35 blessés. La cour martiale à
Dakar condamne 34 « meneurs » à des peines de prison
allant de un à dix ans. En 1947, ces hommes font l’objet
d’une grâce présidentielle de Vincent Auriol à l’occasion
de son voyage en A-OF.
Senghor prophétise « Non, vous n’êtes pas morts gratuits, Ô morts ! … Vous êtes les témoins du monde
nouveau qui sera demain ».
[…]
La conscience de l’affaiblissement de la France depuis 1940, renforce la volonté légitime de s’émanciper
d’une autorité qui reste étrangère, même lorsqu’elle est respectée. Ce désir d’indépendance est
encouragé aussi bien par les États-Unis, qui n’oublient pas leur passé de colonie, que par l’URSS, qui
s’appuie sur le marxisme-léninisme pour dénoncer l’impérialisme colonial. […]
Les Marocains et les Tunisiens n’acceptent plus les traités de protectorat qui les privent de tout droit de
regard sur les affaires de leur propre pays. En Algérie, les nationalistes modérés de Ferhat Abbas et les
radicaux de Messali Hadj chef du Parti du Peuple algérien font campagne pour une Algérie autonome voire
indépendante. […]
A Madagascar, la disette permanente, le mécontentement créé par le travail forcé encouragent les
nationalistes dans leur désir d’indépendance.
En Afrique noire, l’espoir de changement est aussi très grand. Le spectacle de l’agitation dans l’Afrique de
l’Ouest britannique peut être source de contagion. La grève de Douala (septembre 1945) ou les troubles de
Conakry (octobre 1945) sont significatifs du malaise de l’Afrique noire.
Pour les combattants qui ont risqué leur vie pour la France, le gel des pensions appelé Cristallisation est un
problème douloureux depuis 1945. Le montant des pensions versées par l’État français aux anciens soldats
indigènes a été fixé au taux nominal de 1960 sans indexation sur l’inflation. Les promesses de rattrapage
des gouvernants successifs n’ont été suivies d’effet qu’en 2002 pour environ 30 000 bénéficiaires sans
supprimer les inégalités.
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L’Outre-Mer français dans la guerre 39-45
4 novembre 2011 – 24 juin 2012
Musée du Général Leclerc et de la Libération de Paris – Musée Jean Moulin
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F ig u r e s e m b lé m a t iq u e s
Félix Eboué (1884-1944)
Le Guyanais Félix Eboué (1884-1944), nommé
gouverneur du Tchad fin 1938 par Georges Mandel,
ministre des Colonies, fait une partie de sa carrière en
Oubangui-Chari, à la Martinique et en Guadeloupe. Il
a été le premier administrateur noir à accéder aux
fonctions de gouverneur général, grâce à la politique
d’ouverture du gouvernement de Front populaire.
Félix Eboué (1884-1944)
dans les jardins du palais du
gouverneur à Brazzaville
vers 1941.
Coll. Germaine Krull
© Musée du Général LeclercMusée Jean Moulin
Il fait connaître dès le 29 juin 1940 au général de
Gaulle, la volonté des Français du Tchad de continuer
la guerre. Eboué prépare les esprits. Son action
pacifique permet le ralliement du Tchad le 26 août
1940. Son choix est d’autant plus courageux que ses
enfants sont encore en métropole et font figure
d’otages. De Gaulle le nomme gouverneur-général de
l’A-ÉF et membre du Conseil de défense de l’Empire ;
quelques mois plus tard, en juillet 1941, il est
condamné à mort par le gouvernement de Vichy. Ce
républicain
de
gauche
est
un
homme
de
rassemblement pour l’Empire. Il est parmi les cinq
premières personnes à recevoir du général de Gaulle
la Croix de la Libération (décret du 29 janvier 1941).
Ses cendres sont transférées au Panthéon le 20 mai
1949, en même temps que celle de Victor Schœlcher
(1804-1893).
Léopold Sédar Senghor (1906-2001)
Léopold Sédar Senghor (1906-2001)
© Roger Viollet.
Né en 1906 au Sénégal dans une famille catholique
appartenant à la bourgeoisie de l’ethnie sérère, après
son baccalauréat, une bourse lui permet de poursuivre
à Paris des études supérieures de lettres classiques. En
classe préparatoire au lycée Louis-le-Grand, il se lie
d’amitié avec Georges Pompidou et Aimé Césaire, avec
lequel il invente
la notion de « négritude » pour
montrer la spécificité de la culture et de la spiritualité
des « noirs ». Agrégé de grammaire en 1935, il
commence sa carrière d’enseignant tout en suivant les
cours de Paul Rivet et Marcel Mauss à l’Institut
d’ethnologie de Paris pour compléter sa formation.
Mobilisé en 1939, il est fait prisonnier en juin 1940. Libéré pour cause de maladie en 1942, il reprend
son poste. L’Appel du général de Gaulle lui inspire le poème A Guélowâr (mot sérère désignant le noble).
Il épouse la cause du mouvement de résistance le « Front national universitaire ».
Après les espoirs déçus de la conférence de Brazzaville (janvier 1944), il dénonce « la nation oublieuse
de sa mission d’hier ». La parution de Chants d’ombre en 1945 le fait connaître comme poète. Composés
pendant la guerre, ses poèmes Tyaroye et Prière de Paix paraissent en 1948 dans le recueil Hosties
noires. Encouragé par le leader socialiste Lamine Gueye, il est élu député du Sénégal-Mauritanie en
octobre 1945, et fait l’expérience de postes ministériels. En 1946, il épouse Ginette Eboué dont il a deux
fils. En septembre 1960, il est élu premier président du Sénégal, responsabilité qu’il exerce jusqu’à sa
retraite en 1980. Membre de l’Académie française en 1983, il symbolise la rencontre riche mais souvent
douloureuse entre deux mondes celui de la France et l’Afrique.
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L’Outre-Mer français dans la guerre 39-45
4 novembre 2011 – 24 juin 2012
Musée du Général Leclerc et de la Libération de Paris – Musée Jean Moulin
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V is u e ls d is p o n ib le s p o u r la p r e s s e
1/
Affiche de la Journée
nationale Nord-Africaine
de collecte des textiles du
28 mai 1942
Chambre de Commerce et
d’Industrie de MarseilleProvence
© D. R.
5/
Revue Bayard,
Hebdomadaire
12 décembre 1948
Fonds Musée du Général Leclerc
Musée Jean Moulin
© Musée du Général Leclerc Musée Jean Moulin
L’hebdomadaire pour les jeunes
Bayard qui consacre huit numéros
à l’épopée de Leclerc n’en oublie
pas ses hommes venus de tous
horizons, 12 décembre 1948.
2/
6/
Tonkinois prisonnier
Juillet 1941
© Collection Barthélémy
Vieillot.
Le Loyalisme des troupes
coloniales a contribué à la
libération de la France
Abécédaire, 1945
Reproduction
Fonds Musée des troupes de
Marine
de Fréjus
© D.R.
3/
Les colonies françaises.
Scènes de la vie
indochinoise
Affiche
161 x 123,5
© Musée du Général Leclerc Musée Jean Moulin,
Ed. Librairie Delagrave.
7/
4/
8/
Brazzaville,
exercice de campagne du
Bataillon de Tirailleurs du
Moyen-Congo
Fonds Musée de l’Ordre de la
Libération
© Musée de l’Ordre de la
Libération.
Compagnie Générale
Transsaharienne
Affiche
100 x 65
Fonds Musée du Général Leclerc –
Musée Jean Moulin
© Roger Viollet.
Timbre
Côte française des Somalies
Fonds Musée de la Poste
© L’Adresse, Musée de la Poste.
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son œuvre a été divulguée.
L'archivage des photographies au-delà de la durée de l'exposition, ou leur réutilisation dans un autre cadre est interdit.
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L’Outre-Mer français dans la guerre 39-45
4 novembre 2011 – 24 juin 2012
Musée du Général Leclerc et de la Libération de Paris – Musée Jean Moulin
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É v è n e m e n t s e t a c t iv it é s c u lt u r e lle s
autour de l’exposition
Renseignements et réservations obligatoires au 01 40 64 39 44 ou 42
du lundi au vendredi de 10h à 17h
INDIVIDUELS : SCOLAIRES / ADULTES
Projection : Documentaire Parcours de Dissidents (2005) d’Euzhan Palcy
Lundi 23 janvier 2012 : séances à 12h30 et à 15h
en présence de la réalisatrice (prix Orson Welles)
Invitée exceptionnelle, la cinéaste, scénariste et productrice, répare les oublis de l’Histoire en donnant la parole aux Antillais de
la Seconde guerre mondiale qui combattirent pour la liberté aux côtés du général de Gaulle. Levant le voile sur une mémoire
occultée, Euzhan Palcy, martiniquaise, réalise un film émouvant et authentique qui rappelle aux jeunes générations le sacrifice
des anciens pour la liberté de tous. Réservation obligatoire (places limitées)
Les midis de l’Histoire à 12h30
Conférence. Entrée gratuite. Durée : 1h30.
Jeudi 24 novembre : Echange sur « La Force noire » entre Claude Mademba Sy, ancien de la 2ème DB,
ancien Ambassadeur et Eric Deroo, historien, et le colonel Momar Niang.
Jeudi 1er décembre : Pierre Laborie, Le Chagrin et le venin. La France sous l’Occupation, mémoire et idées reçues,
Bayard, 2011.
---------------------------------------------------------------------En 2012 /
Jeudi 5 janvier : Anne Brunterc’h, Les Archives historiques du Crédit Agricole et l’Outre-Mer.
Jeudi 12 janvier : Daniel Maximin, commissaire de 2011 Année des Outre-Mer, Autour d’Aimé Césaire.
Jeudi 9 février : Julien Fargettas, Les tirailleurs sénégalais. Les soldats noirs entre légendes et réalités. 1939-1945,
Tallandier, 2012.
Jeudi 15 mars : Joëlle Boyer, Le Système colonial.
Jeudi 12 avril : Jacques Frémeaux, L’effort de guerre des Européens du Maghreb.
Jeudi 10 mai : Colette Dubois, Autour de la mobilisation des ressources, un exemple L’Or blanc de Djibouti.
Jeudi 7 juin : Douglas Gressieux, Les comptoirs de L’Inde.
Conférences du samedi à 10h
par Christine Levisse-Touzé, directrice du Musée du Général Leclerc et de la Libération de Paris – Musée Jean Moulin
Entrée gratuite. Durée : 2h.
1er octobre : L’Outre-Mer français en 1939.
15 octobre : Soldats et militaires coloniaux, septembre 1939 – fin juin 1940.
26 novembre : Résister dans les camps nazis, en partenariat avec l’Amicale du Buchenwald, Dora et Kommandos.
(Thème du Concours national de la Résistance et de la Déportation)
17 décembre : Objets d’histoire
-----------------------------------------------------------------------En 2012 /
14 janvier : L’Afrique du Nord
11 février : De Gaulle et Brazzaville
10 mars : Les Femmes de l’Outre-Mer dans la guerre
7 avril : L’Outre-Mer du 8 novembre 1942 à août 1944
5 mai : L’Outre-Mer et les fêlures à la fin de la Seconde Guerre mondiale
9 juin : L’Indochine pendant la guerre
Visites-conférences Découverte de l’exposition à 12h30
Durée : 1h30.
Mardi 29 novembre et 13 décembre
Mercredi 25 janvier, 8 février, 7 mars, 4 avril
Mardi 15 mai, 12 juin
Visites du samedi en famille à 14h
A partir de 8 ans Durée : 1h30.
22 octobre : Découverte des collections
19 novembre, 21 janvier, 17 mars, 12 mai, 9 juin : Découverte de l’exposition en cours
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L’Outre-Mer français dans la guerre 39-45
4 novembre 2011 – 24 juin 2012
Musée du Général Leclerc et de la Libération de Paris – Musée Jean Moulin
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Visites-animations à 14h
8-12 ans Durée : 1h30.
Les messages codés : Coder des messages et des plans d’attaque, déjouer et tenter d’infiltrer le code secret de l’ennemi…
L’atelier propose de réaliser un message secret à partir d’exemples concrets. Les 5, 19 octobre
Vacances scolaires : Cycle Inter-musées
Atelier Espions en herbe 8-12 ans à 14h
Inscription auprès de Radia Haouz (musée Bourdelle): 01 49 54 73 92 / [email protected]
1ère séance : L’Adresse musée de la Poste : mardi 25 octobre
Depuis l’Antiquité, la confidentialité et la rapidité d’acheminement des messages sont des enjeux politiques majeurs. A l’Adresse
Musée de la Poste, découverte d’inventions insolites pour transmettre des messages secrets (scytale, télégraphe…).
2ème séance : Musée du Général Leclerc – Musée Jean Moulin : mercredi 26 octobre
Coder des messages et des plans d’attaque, tenter d’infiltrer le code secret de l’ennemi, autant d’éléments essentiels durant la
Seconde Guerre Mondiale. L’atelier au Mémorial propose de réaliser un message secret à partir d’exemples concrets (tracts et
messages radiophoniques…).
3ème séance : Musée Bourdelle : jeudi 27 octobre
Dans l’atelier du musée Bourdelle, les jeunes espions conçoivent une cachette pour leurs précieux messages !
Récit théâtral C’est la guerre d’après l’œuvre de Louis Calaferte * (Ed. Gallimard). Durée 1h15. Entrée libre
« C’est la guerre, un enfant pris dans la tourmente de la Seconde Guerre mondiale. Du jour au lendemain, il découvre
un monde qui bascule, les femmes et les hommes qui s’y débattent. »
Incroyable et authentique récit qui emporte le spectateur, comme dans un conte, terrible et poignant…
(Mise en scène et interprétation Manuel Weber, Cie La Véloce)
Samedi 19 novembre à 16h / Lundi 14 novembre et 12 décembre à 15h
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GROUPES : SCOLAIRES / ADULTES
Visites-conférences
Durée : 1h30 - A la demande, du mardi au dimanche de 10h à 18h, au-delà de 30 personnes, le groupe est dédoublé.
● Autour de l’exposition
● Découverte des collections permanentes
Autour du général Leclerc et de Jean Moulin. Evocation audiovisuelle de la Libération de Paris grâce au mur d’images de 14
écrans sur l’insurrection et la Libération de Paris (25 août).
● La vie quotidienne sous l’Occupation
● Les jeunes dans la Résistance
Tarifs : 30 € (tarif réduit – scolaires) / 45 € (tarif réduit - étudiants)
68,50 € (tarif intermédiaire - seniors) / 91 € (plein tarif) + droit d’entrée dans l’exposition temporaire
Forfait d’entrées : 10 tickets pour les scolaires (+ de 14 ans)
Parcours Découverte du quartier
Parcours « Histoire et Mémoire » avec un conférencier, à partir de plaques commémoratives autour de la gare Montparnasse et
du Musée du Général Leclerc – Musée Jean Moulin, poste de commandement du général Leclerc à son arrivée à Paris, quartier
d’artistes fréquenté par l’amateur d’art Jean Moulin. Durée : 2h.
Tarif : 38 € (tarif réduit – scolaires) / 53 € (tarif réduit – étudiants, enseignants, documentalistes…)
83,50 € (tarif intermédiaire - seniors) / 106 € (plein tarif)
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PUBLIC HANDICAPÉS
L’accès au Mémorial Musée est accessible aux fauteuils roulants par le jardin Atlantique.
(Téléphonez au préalable au 01 40 64 39 44)
Tarifs : 30 € (tarif réduit - handicapés) Gratuité droit d’entrée dans l’exposition temporaire
Visites-conférences Durée : 1h30 - A la demande, du mardi au dimanche de 10h à 18h
● Autour de l’exposition
● Découverte des collections permanentes
Approche tactile d’objets de la Seconde Guerre Mondiale : A partir de cartes en braille, le public peut suivre l’insurrection
parisienne et les combats de la 2ème DB et de la 4ème DIUS pour la Libération de Paris (25 août 1944).
● La vie quotidienne sous l’Occupation
● Les jeunes dans la Résistance
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Musée du Général Leclerc et de la Libération de Paris – Musée Jean Moulin
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B ib lio g r a p h ie
Catherine Akpo-Vaché, L'AOF et la Seconde Guerre mondiale (septembre 1939-octobre 1945), Paris, Karthala,
1996.
Pascal Blanchard et Nicolas Bancel, De l'Indigène à l'Immigré, Paris, Gallimard, "Découvertes-Histoire",
1988 ; avec Sandrine Lemaire Culture impériale 1931-1961, les colonies au cœur de la République, "collection
Mémoires", Paris, Autrement, 2004.
Joëlle Boyer-Ben Kemoun, Colonisation européenne et système colonial du milieu du XIXe siècle aux années
1960, "Zoom Histoire", Paris, Ellipses, 2004.
Jacques Cantier et Eric Jennings (sous la direction de), L'Empire colonial sous Vichy, Odile Jacob "Histoire",
Paris, 2004.
Aimé Césaire, Cahier d'un retour au pays natal, Présence Africaine "poésie", 1983.
Suzanne Césaire, Le Grand Camouflage Ecrits de dissidence (1941-1945), édition établie par Daniel Maximin,
Editions du Seuil, 2009.
Olivier Cogne et Jacques Loiseau [dir.] Des 4 coins de l’Empire soldats et travailleurs coloniaux en Isère
1914-1945, catalogue de l’exposition, Musée de la Résistance et de la Déportation, Maison des droits de
l’Homme, Isère, Conseil général, avril 2011.
Hélène D'Almeida Topor, L'Afrique au XXe siècle, Paris, Armand Colin, collection "U", 1993.
Eric Deroo avec Pierre Vallaud, Indochine française, guerres, mythes et passions, 1856-1956, Éditions Perrin,
2003 ; avec Sandrine Lemaire L’illusion coloniale, Éditions Tallandier, 2006 ; avec A. Champeaux La Force noire,
Tallandier 2006.
Colette Dubois, Djibouti 1888-1967 Héritage ou frustation ? - L’Harmattan, 1997.
L’Or blanc de Djibouti, Salines et sauniers (XIXe-XXe siècles), Karthala, 2003.
Julien Fargettas, Entre Légendes et réalités, des soldats méconnus, les tirailleurs sénégalais de la Seconde Guerre
mondiale, thèse de doctorat Aix-Marseille université, sous la direction de Jean-Charles Jauffret, décembre 2010.
Marc Ferro (sous la direction de), Le Livre noir du colonialisme XVIe-XIXe siècle :
de l'extermination à la repentance, Paris, Robert Laffont, 2003 ; Histoire des colonisations, des conquêtes aux
indépendances, XIIIe-XXe siècle, Paris, Seuil, "Points Histoire", 1994.
Jacques Frémeaux, Les peuples en guerre (1911-1946), Ellipses, 2004.
La France et l’Islam depuis 1789, PUF, 1991, coll « Politique d’aujourd’hui »
Les Empires coloniaux dans le processus de mondialisation, Maisonneuve et Larose, 2002.
Pierre Guillaume, Le monde colonial, 3e édition, Paris, Armand Colin, "U" 1999.
Christine Levisse-Touzé, L'Afrique du Nord dans la guerre 1939-1945, Paris, Albin Michel, 1998.
« Les Camps d’internement d’Afrique du nord politiques répressives et populations » in L’Empire colonial sous
Vichy, [dir.] Jacques Cantier et Eric Jennings.
Claude Liauzu (sous la direction de), Colonisation : droit d'inventaire, Paris, Armand Colin, 2004.
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Musée du Général Leclerc et de la Libération de Paris – Musée Jean Moulin
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Musée du Général Leclerc de Hauteclocque
e t d e la L ib é r a t io n d e P a r is Musée Jean Moulin
Inaugurés à l’été 1994 pour la célébration du 50ème anniversaire de la Libération de Paris,
sous le nom de Mémorial du Maréchal Leclerc de Hauteclocque et de la Libération de Paris et le
Musée Jean Moulin, sont nés de la donation de la Fondation Maréchal Leclerc et du legs d’Antoinette
Sasse – amie de Jean Moulin – à la Ville de Paris. Le Musée du Général Leclerc – musée Jean Moulin
met en valeur l’action et la mémoire de trois Compagnons de la Libération, Philippe Leclerc de
Hauteclocque, le Français libre, chef de la 2ème Division blindée, le préfet Jean Moulin, l’unificateur
de la Résistance et la Ville de Paris. Le Mémorial Leclerc retrace l’action de Philippe Leclerc de
Hauteclocque et des hommes et des femmes qui l’ont suivi. Le Musée Jean Moulin présente l’homme
public, le haut fonctionnaire, l’unificateur de la Résistance mais aussi l’homme privé, épris de
modernisme, artiste et amateur d’art.
Parallèlement sont évoqués la France pendant la Seconde Guerre mondiale, la Résistance de
juin 1940 à la Libération en 1944, Paris allemand, Paris résistant, le gouvernement de Vichy et les
occupants. Dans un quartier chargé d’histoire, les deux musées sont situés au-dessus de la gare
Montparnasse, face au jardin Atlantique. C’est le quartier de prédilection de Jean Moulin, qui a
fréquenté dans les années trente, les artistes de l’École de Paris, Chaïm Soutine, Othon Friesz… et
acheté quelques-unes de leurs oeuvres. Le général Leclerc a établi dans l’ancienne gare
Montparnasse son poste de commandement pour diriger les opérations de la Libération de Paris, le
25 août 1944. C’est aussi à l’intérieur de la gare que le général von Choltitz, commandant du Gross
Paris, a signé des cessez-le-feu ordonnant la reddition des points d’appui allemands dans Paris.
Musées d’histoire, ils suivent l’évolution des travaux historiques et proposent aux scolaires, élèves
de la troisième à la Terminale une aide pour la préparation du Concours de la Résistance et de la
Déportation, et aux travaux personnels encadrés (TPE).
Dans ces Musées d’histoire, le parcours muséographique privilégie la sobriété en présentant
des objets authentiques mis en perspective et en évitant les reconstitutions. Une salle de projection
de quatorze écrans plonge le visiteur au coeur de l’insurrection et de la Libération de Paris.
L’importance des collections en réserve permet de mettre en correspondance les objets et de placer
le visiteur dans une posture active. Le parcours présente des objets authentiques : manuscrits,
affiches, tracts, photographies, journaux, insignes, uniformes, oeuvres graphiques.
Dès leur ouverture, les collections ont été enrichies de dons comme les eaux-fortes de Romanin
(pseudonyme de Jean Moulin), illustrant les poèmes de Tristan Corbière, offertes par sa famille. La
Ville de Paris a fait l’acquisition d’affiches de propagande de l’occupant, d’objets personnels du
général Leclerc et a confié au Mémorial-Musée la Croix de Paris, Ville compagnon.
Le Musée organise des expositions monographiques (De Gaulle, Jean Moulin artiste et
amateur d’art, Leclerc et ses hommes…) et thématiques sur la résistance française, la France libre,
l’empire colonial : Leclerc au Maroc, La Destruction des Juifs de Hongrie, Paris insurgé, Paris libéré,
Accessoires et objets, témoignages de vies de femmes à Paris 1940-1944. Des expositions
transposent les recherches historiques les plus récentes en partenariat avec la Gedenkstätte
Deutscher Widerstand (Berlin) : Des Allemands contre le nazisme. Oppositions et résistances, 19331945 en 1995-96, Conjurations et attentats contre Hitler en 2004, ou avec les Fondations et les
Associations : Association Française Buchenwald, Dora et les Kommandos.
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