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 MA MÉLANCOLIE
Morgane Kendera
Ma mélancolie
Poésie
Editions Persée
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© Editions Persée, 2015
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Editions Persée — 38 Parc du Golf — 13 856 Aix-en-Provence
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TELLE QUE JE SUIS
Hier enfant
Je me réveille aujourd’hui dans un champ
Un champ de bataille jonché de souvenirs qui s’entrechoquent
Des moments heureux me reviennent en mémoire
Mais ce ne sont pas les plus marquants lorsque je regarde le miroir
Beaucoup d’instants traumatisants dont je me moque
Du moins le souhaiterais-je en vérité
Ce ne sont pas les histoires d’amour qui m’ont détruite
Ce sont leurs fins que je veux oublier si vite
Écrire pour se libérer et se soigner
Écrire pour ne pas parler
Mais cela toujours après l’épreuve
Je veux une peau neuve
Non, je veux une peau, tout simplement
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Me voici telle que je suis
Après mille combats
J’en ressors épuisée alors je survis
J’avance en rampant, je cherche à retrouver l’éclat
Une douleur d’enfant qui fait toujours aussi mal
Même après des années de lutte qui m’ont rendue pâle
Me voici telle que je suis
Après mille combats
J’en ressors épuisée alors je survis
J’avance en rampant, je cherche à retrouver l’éclat
Une douleur d’enfant qui fait toujours aussi mal
Même après des années de lutte qui m’ont rendue pâle
Libre avant
Et maintenant prisonnière du temps
Le temps qui blesse avec son passé révolu
Vivre et ne penser qu’à avancer vers l’impossible
Tout cela est vraiment risible
Et cette maudite phrase « Chacun son vécu »
Jalousie d’une vie ordinaire
Non, Je refuse ce que tu me donnes
Oui, Je ne veux l’aide de personne
Je pense avoir été une cible
Toujours en quête d’un bonheur maintenant inaccessible
Je cherche ce que j’ai perdu
Ce que je ne retrouverai pas au hasard d’une rue
Ce que je ne retrouverai plus, tout simplement
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Me voici telle que je suis
Après mille combats
J’en ressors épuisée alors je survis
J’avance en rampant, je cherche à retrouver l’éclat
Une douleur d’enfant qui fait toujours aussi mal
Même après des années de lutte qui m’ont rendue pâle
Me voici telle que je suis
Après mille combats
J’en ressors épuisée alors je survis
J’avance en rampant, je cherche à retrouver l’éclat
Une douleur d’enfant qui fait toujours aussi mal
Même après des années de lutte qui m’ont rendue pâle
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AUSSI
Aussi lourd que je suis légère
Aussi fort que je suis fragile
Aussi bien que je suis mal
Aussi palpitant que je suis fade
Aussi vif que je suis en retrait
Aussi imposant que je suis effacée
Aussi plein que je suis vide
Aussi adroit que je suis gauche
Aussi sain que je suis malade
Aussi heureux que je suis triste
Aussi volatil que je suis sérieuse
Aussi saoul que je suis eau
Aussi dévastateur que je suis sans histoire
Aussi armé que je suis sans défense
Aussi significatif que je suis sans idée
Aussi comblé que je suis seule
Le constat est sans appel
Plus de mélodie dans mon tiroir
La désillusion pour seul appel
Ne cherche pas dans mes tiroirs
Il n’y a plus rien.
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FORTE
Je vacille autant que vous
Et pourtant la fortune dit on est une question de destin
Je n’en crois rien du tout
On me donne la main
Et je tombe plus encore
Ma vie je crois ne m’est acquise
Qu’avec de l’or
On ne peut la gagner qu’avec des leçons apprises
La vie est peut-être un cadeau empoisonné
Dès qu’on est né
Le hasard de la vie fait parfois très mal
On ne peut la réparer sur une toile
Les solutions existent-elles ?
Ou bien est-ce seulement un leurre
Avec des couleurs que l’on mêle
Pour pallier à la vérité noire
Aucun remède, il ne suffit pas de boire
Pour éteindre la cruelle véracité des faits
Est-ce ça le bonheur
La douleur ?
Existe-t-il des mais ?
Ou bien est-ce la fatalité qui l’emporte
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Comme on dit les jeux sont pipés
Il faut être forte
Quoi qu’il en soit ne pas être happée
Et toujours continuer.
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UN TIMIDE SOLEIL
Un timide soleil qui profite à une timorée jeune femme
Un jardin secret
Qu’on jardine une fois l’an
Un livreur de pains
Qui livre en fin de matinée
Un conte sans fin
Que content nos parents
Un Brassens qui nous explique
Comment brassent les vaches dans un pré
Une jolie histoire
Qui dit joliment ce que tout le monde rêve d’entendre
Un bourriquet
Un peu bourru qui étreint sa carotte
Une tendre pensée
Qui regarde tendrement sa petite parcelle de terre
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SOLEIL LAISSE-TOI ME RÉCHAUFFER
Soleil laisse toi me réchauffer
Moi et mon corps blême
Je me sens comme agrafer
Lorsque tu n’es pas toi-même
Un coup de chaleur et je repars
Pour ne pas tomber dans la mare
Laisse-toi me réchauffer
Tant pis si je suis assoiffée
Le souffle chaud dans la nuque
M’acène un coup rude
Qui me fait tant plaisir
Non que j’aime la souffrance
Car elle ne me va pas à ravir
Mais que j’aime la chaleur
Qui assagit mon cœur
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ÉCRIRE
Est-ce un soulagement ?
Une sorte de calmant ?
Écrire pour penser
Ou plutôt pour ne pas penser
Différente je me sens
Écrire est comme un pansement
Parfois je tourne dans le vide
Parce que ma terre est aride
Parfois je réfléchis à deux mille
Parce que ma vie s’accélère à deux mille
Trouver un apaisement par l’écriture
Vider son sac par la plume
Comme tant le font
Quand ça ne tourne pas rond
Dis-moi la fin de mon texte
Ma joyeuse cervelle de chouette
Et je te dirai ce qu’il ne va pas
J’en suis à ras !
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POURTANT PAS FÂCHÉE
Pourtant pas fâchée
Pourvu que je ne le sois pas plutôt
Pour être différente
Parce que c’est difficile
Parce que c’est compliqué
Par là et par ici-bas
Donc écouter de la musique
Dont du classique
Donc juste être là
Ainsi il faut écrire
Ainsi c’est mieux comme ça
Hein ! Que dis-tu ?
Depuis peut-être faire du chemin
Depuis il faut être plus forte
De même être enjouée
Or il y a des hauts et des bas
Or je ne suis pas moi-même
Ornement je n’en suis pas bien au contraire
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Mais je ne me décourage pas
Mais il ne faut pas se laisser faire
Maison retrouvons-la !
Car j’en ai besoin
Car il faut que je m’en sorte
Karting je n’ai pas envie d’en faire
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