Introduction - Centre Inffo
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Introduction - Centre Inffo
1 Mise en œuvre des plates-formes pour la formation ouverte et à distance Dispositif de téléenseignement du CNAM : trois enseignements dans le Centre régional des Pays de la Loire Etude de cas rédigée par Annick Prigent, avec la collaboration de Alain Meyer, Directeur du centre de téléenseignement du Centre régional CNAM des Pays de la Loire, Jean Yves Trespeuch, Anne Claude Gourvenec et Maryse Le Bail, responsables d’unités de valeur à distance Octobre 2000 Résumé Le centre régional du CNAM (Conservatoire National des Arts et Métiers) des Pays de la Loire, étend son offre formations tutorées à distance. L’étude de cas présentée, construite à partir de l’expérience du centre en matière de téléenseignement, concerne des unités de valeurs en économie générale et en organisation du travail. La nouveauté réside dans l’usage de leur plate-forme Pleiad qu’ils ont développé. En 1999-2000, 73 personnes se sont inscrits à ces unités de valeur. Contact CNAM - Conservatoire National des Arts et Métiers SIFOD (Service Innovations pour la Formation Ouverte et à Distance) Tél :. 01 40 27 26 80 – Mel :[email protected] Centre Régional Associé des Pays de la Loire [email protected] J.Y. Trespeuch <[email protected]> Anne Claude Gourvenec <[email protected]> [email protected] Sommaire Introduction A/ Le projet, visées, enjeux B/ Le dispositif de formation mis en place C/ Les moyens mis en œuvre D/ Les démarches de suivi, d’évaluation E/ Economie Introduction Cette étude de cas illustre la mise en oeuvre d’une plate-forme de téléformation dans le cadre du centre régional associé CNAM des Pays de la Loire. Avec quelques autres centres régionaux, il bénéficie en 1999-2000 d’une expérience en formation à distance via Internet. Trois enseignements ont servi de terrain à cette étude. • Economie générale unité de valeur de 1er cycle, dénommée ici “ économie ”, • Organisation du travail unité de valeur de 2ème cycle dénommée ici “ organisation ”, • Mathématiques pour l’économie unité de valeur de 1er cycle, dénommée ici “ mathématiques ”. Depuis plusieurs années, ces enseignements existaient avec le système de télétutorat TéléSite fonctionnant via le réseau Numéris. En 1999, en même temps que les 35 enseignements à distance du centre des Pays de la Loire, ces trois enseignements inaugurent le nouveau système de télétutorat via Internet, Pleiad, développé par ce même centre. La nouveauté de celui-ci est de permettre à l’auditeur de suivre l’enseignement à son gré depuis son domicile, son lieu de travail ou d’un site de téléenseignement implanté dans la région. A/ Le projet Le Conservatoire National des Arts et Métiers Le Conservatoire National des Arts et Métiers (CNAM) est un grand établissement public d’enseignement supérieur et de recherche qui dépend du ministère de l’Education nationale, de la Recherche et de la Technologie. Les formations du CNAM sont accessibles à tous, salariés et personnes en recherche d’emploi, à tout moment de la vie professionnelle, sans exigence préalable de diplôme, à titre individuel ou en liaison avec l’entreprise. Les formations sont composées d’unités de valeur capitalisables diplômantes ou qualifiantes dans les domaines scientifiques et techniques. Le réseau de formation du CNAM est présent dans 150 villes essentiellement en France regroupées autour de 50 centres régionaux associés qui dispensent tout ou partie des enseignements du CNAM. Actuellement, le réseau CNAM accueille chaque année 70 000 élèves dans la France entière. La formation à distance s’est développée, depuis plus de 10 ans, à l’initiative de centres régionaux. Aujourd’hui, on compte 25 centres organisateurs de formation à distance totalisant plus de 5000 inscriptions. Chacun des centres propose son propre catalogue de formations parmi celles du CNAM et son propre dispositif de formation, le plus souvent en lien avec le conseil régional. Le développement actuel de la FOD s’inscrit dans une plus grande concertation et mutualisation entre les différents acteurs du réseau. En effet, parmi quatre grands axes, le projet quadriennal du CNA M, prévoit celui de couvrir le territoire – “ Enseigner pour tous et partout ”. Cette politique s’accompagne de la mise en place progressive d’au moins 6 plates-formes interrégionales de téléformation. Ces plates-formes permettront de mutualiser les moyens techniques et pédagogiques entre les Centres d’une même grande région. Elle vise également à créer une économie d'échelle, au niveau national, en misant sur la capacité de chaque centre à diffuser hors de sa région et à compléter ainsi l’offre d’autres centres. Une première grande région est opérationnelle depuis 1999-2000 pilotée par le Centre des Pays de la Loire. La mission de la Plate -forme interrégionale Grand Ouest est de gérer l’opérationalité technique (médiatisation, mise en ligne, développement de la plate-forme, maintenance du serveur, gestion technique des droits d’accès) des formations à distance des centres des Pays de la Loire, de Bretagne et de Normandie. La relative proximité de ces centres doit faciliter le regroupement de l’offre entre eux afin de mieux répondre aux besoins de formation de l’ensemble de la grande région. 1 - Visées du projet Le centre des Pays de la Loire a pour préoccupation de stabiliser voire d’augmenter le volume de ses inscriptions. Comme dans l’ensemble du réseau, celui-ci subit depuis quelques années une tendance à la baisse. Grâce à un plus large éventail de modalités, il s’agit, d’une part, de maintenir un public qui demande des conditions d’apprentissage plus souples, et d’autre part, de toucher un nouveau public, public qui est souvent trop éloigné des centres d’enseignement à l’intérieur de la région ou qui est extérieur à la région. Le Centre avait initié en 1987 un modèle d’enseignement à distance consistant à couvrir de façon la plus serrée possible la région grâce à l’implantation de sites de téléenseignement, avec pour but d’accueillir un public éloigné des centres d’enseignement traditionnels. Les apprenants s’y retrouvaient par unités de valeur un soir par semaine et travaillaient à l’aide de ressources pédagogiques, en lien avec le tuteur basé au centre régional. Dès 1994, les moyens d’échanges (transmission des ressources pédagogiques et communications avec le tuteur) se sont renforcés avec la mise en place du système de télétutorat via Numéris TéléSite. Ce dispositif s’est répandu à cette période dans plusieurs autres centres du réseau. Mais s’il apportait une facilité en matière de déplacements, il ne procurait pas de réponse au problème de l’emploi du temps des auditeurs. En effet, le principal motif justifiant la demande d’enseignement à distance est aujourd’hui le manque de disponibilité en début de soirée, et ceci essentiellement pour des raisons professionnelles. Le passage à un système de télétutorat via Internet, accessible du domicile ou de l’entreprise, quelle que soit l’heure, y apporte une réponse appropriée. En 1999, son objectif est de : • Porter l’ensemble de ses formations à distance (35 unités de valeur) sur la nouvelle plate-forme de téléformation (Pleiad) développée en interne • Héberger les formations des autres centres de la grande région Ouest et initier ainsi un rôle de plate-forme interrégionale pilote vis-à-vis des autres grandes régions (Sud-Est, Sud-Ouest, Ile-De-France, Nord-Est) Les projets d’enseignement précités s’inscrivent donc dans cette stratégie qui consiste à adapter la formation à distance existante, basée sur des séances de télétutorat, à un système plus ouvert. 2 – Enjeux et innovations du projet L’adaptation du dispositif pédagogique porte sur des aspects techniques, pédagogiques et organisationnels. Les conditions de travail de l’élève et de l’enseignant s’en trouvent aussi modifiées. Aspects techniques Le principal changement est le passage à la technologie Internet accessible aux élèves dans les lieux de leur choix (domicile, entreprise, points d’accès publics, … ). Celle-ci est plus souple, s’adressant aux individus et non aux collectivités comme c’était le cas avec Numéris (installation spécifique, coût de l’abonnement). Ce changement nécessite l’adaptation des supports existants aux formats Internet. En particulier, il se traduit par une perte de performances en termes de débits ce qui limite pour l’instant les usages, notamment de l’image vidéo. Aspects pédagogiques Ce changement de technologie amène à adapter le dispositif pédagogique. Grâce à la généralisation de normes communes dans le monde éducatif et à l’enrichissement du Web, il est devenu possible d’ouvrir sur d’autres contenus existants. Les ressources ne se limitent plus à la production unique de l’enseignant. D’une manière générale, la communication devient aussi plus importante. On cherche à privilégier les échanges entre l’élève et l’enseignant ainsi qu’entre les élèves, plutôt que l’interactivité interne aux supports pédagogiques. Les moyens de contacts asynchrones (mail, forum) sont renforcés d’autant que l’enseignant comme l’élève peut relever les messages depuis les endroits de son choix. Un forum est intégré, alors qu’il n’existait dans TéléSite qu’une messagerie interindividuelle. Aspects organisationnels L’organisation du travail de l’élève et de l’enseignant est modifiée par le choix du lieu de travail. L’enseignant peut ainsi créer des séquences pédagogiques ou tenir sa permanence aussi bien au centre qu’à son domicile. Néanmoins, le maintien du principe des groupes en sites de téléenseignement ne permet pas à l’enseignant de modifier les modalités de temps (jour, heure, durée, fréquence). Il est donc nécessaire de créer un dispositif suffisamment ouvert pour répondre à la fois aux exigences de cette situation et pour s’adapter aussi à ceux qui travaillent en dehors de ces permanences et éventuellement à un autre rythme. En effet, l’élève ayant la possibilité de travailler chez lui peut choisir du même coup son emploi du temps. Il n’est plus astreint à la séance collective hebdomadaire. En revanche, il est plus isolé, il ne bénéficie plus autant de l’émulation du groupe. Le système doit donc apporter des outils permettant de recréer une socialisation. 3 – Avancement du projet La plate-forme Pleiad et l’intégration des enseignements est en phase de démarrage. Au niveau de chaque enseignement, le développement va porter pendant les deux années à venir sur l’adaptation des ressources pédagogiques ainsi que sur l’intégration progressive des fonctionnalités spécifiques d’Internet au dispositif pédagogique, de manière à le rendre totalement accessible à distance. L’objectif est pour chacun que tout passe par la plate-forme : documents et communications. Tous les contenus ne sont pas d’ores et déjà sous une forme appropriée. Certaines ressources sont des didacticiels ou des questionnaires en format propriétaire nécessitant le téléchargement d’une application et d’un exécutable ; d’autres, créés dans cette intention à partir de documents Word, sont des documents html ou pdf lisibles instantanément ou à l’aide d’un plug-in. Cette phase de redéveloppement s’accompagne d’une exploration des ressources pouvant déjà exister ailleurs (web, universités) sous une forme appropriée et de leur évaluation. L’intégration des nouvelles fonctions propres à Internet n’est pas planifiée. Il s’agit pour chaque enseignant d’observer les éventuels manques du dispositif et d’expérimenter les outils susceptibles d’y pallier. La démarche est donc très pragmatique et des solutions spécifiques sont à trouver par l’enseignant qui peut bénéficier des autres expériences du réseau et d’ailleurs. Avant la rentrée, les enseignants de la grande région ont suivi une journée de formation à l’utilisation de la plate-forme et ceux du centre des Pays de la Loire se réunissent en fin d’année pour partager leurs expériences. B/ Le dispositif de formation mis en place 4 - Objectifs de formation, publics, recrutement Les inscriptions aux différentes formations sont les suivantes. Inscrits en 1999-2000 Economie 28 Organisation 45 Pour mémoire, total CRA Pays de la Loire 995 Les formations “ économie ” et “ statistique” s’adressent à un public de niveau bac (sans exigence du diplôme) qui, additionnées à 4 autres unités de valeur, conduisent au diplôme de premier cycle, dans les filières d’économie. En premier cycle, du fait de la non-exigencee du baccalauréat, les élèves sont d’origines très diverses. Le niveau en Mathématiques est particulièrement hétérogène et dépend de son niveau effectif de scolarité. La formation “ Organisation ” s’adresse pour une partie à un public de niveau bac et pour la seconde, à un public possédant un diplôme bac+2. Ce public peut avoir suivi le premier cycle du CNAM ou venir de l’université. La première intervient dans le diplôme de premier cycle (A) d’économie et gestion, la seconde dans celui de second cycle(B) d’organisation. D’une façon générale, le public est principalement celui de la région des Pays de la Loire. En effet, les regroupements (non obligatoires) et l’examen se déroulent à Nantes. Sur cette région, le recrutement a lieu dans les différents centres d’enseignement de la région (Nantes, Angers, Cholet, Laval, Le Mans, La Roche sur Yon et Saint Nazaire). L’information est relayée par les moyens de la presse locale et du site Web. D’autres centres, et en particulier ceux de la grande région Ouest, intègrent ces formations à leur catalogue et se chargent de la relayer pour le public de leur propre région. Dans ce cas, ils en assurent l’information et l’inscription et en outre, peuvent organiser l’examen sur place quand l’effectif le justifie. Enfin, les publics des autres régions et de l’étranger sont informés via les supports d’informations généraux du CNAM (Service d’Information et d’Orientation, site Web, catalogues) et s’inscrivent par courrier directement au centre des Pays de la Loire. Le résultat de cette ouverture est une grande variété de situations à prendre en compte par l’enseignant et l’institution. Soit en raison de leur éloignement, soit en raison de l’indisponibilité qui a justifié le choix de la modalité à distance, peu auront la possibilité de se rendre aux regroupements. Quand il s’agit du public régional, le choix lui est laissé d’accéder à la formation à partir de son domicile ou de son lieu de travail ou encore d’un des sites de téléenseignement répartis sur la région (15 sites en Pays de la Loire). Cette dernière solution réduit l’exigence en matière d’équipement personnel. S’il s’agit d’un public non issu de la région, il ne peut bénéficier de l’équipement de sites et doit nécessairement posséder un accès Internet personnel ou professionnel. On constate qu’en dehors des disciplines informatiques, le public est encore novice en matière de pratique informatique et d’Internet. Le fait de ne pas exiger de prérequis dans ces domaines s’est révélée négatif. Beaucoup ont été découragés par les problèmes techniques et ont abandonné très tôt dans l’année. Le problème se pose de savoir si cette initiation doit se faire en dehors de la formation et constituer un prérequis ou bien si elle peut y être intégrée. A partir de septembre 2000, des regroupements transversaux (toutes matières confondues) ont donc été mis en place au centre organisateur au début de l’année : ils permettent de dissocier aspects techniques et aspects pédagogiques. Un regroupement pédagogique est systématiquement proposé en début de session et dans les sites de téléenseignement, un correspondant assure une aide technique et méthodologique les 3 à 4 premières semaines. 5 - Objectifs de formation liés aux fonctionnalités de la plate-forme Même si l’acquisition d’une autonomie ne constitue pas un objectif de formation propre aux matières enseignées, elle est sous-jacente à toute formation professionnelle. L’apprentissage hors du groupe oblige à développer des méthodes de travail basées sur une plus grande autonomie. Savoir organiser son temps, son rythme de travail, savoir utiliser les ressources pédagogiques en vue d’une production plus ou moins rapprochée et plus ou moins visible par l’enseignant suppose une appropriation du dispositif de formation d’une part et la connaissance de sa propre manière d’apprendre d’autre part. Le CNAM a pu le vérifier à travers son expérience de l’enseignement à distance qui jusque là, pourtant, s’appuyait sur des dispositifs intégrant regroupements et séances de travail collectives. L’utilisation exclusive de la plate-forme dans le dispositif de formation isole l’apprenant et accentue la nécessité de cet apprentissage. De même, la familiarisation avec l’outil informatique nécessaire pour produire des documents, rechercher de l’information et communiquer représente aujourd’hui une condition forte d’intégration dans le monde professionnel. En fonction des formations, les objectifs amènent à exploiter les fonctionnalités Internet de façon spécifique : • en “ Economie ”, l’examen repose non seulement sur des connaissances mais sur la capacité à développer une argumentation. Les espaces d’échanges thématiques tels que le forum ou le “ chat lent ”(fonctionnalité décrite plus loin §8) participeront à cet objectif de formation. • en “ organisation ”, l’instauration de jeux de rôles simulant le fonctionnement de l’entreprise pourrait recourir aux fonctionnalités du forum. Là aussi il s’agit de pistes à explorer. L’outil est neuf. Etroitement lié à son appropriation par l’enseignant et le groupe, son usage est à inventer d’une année sur l’autre, en interrogeant chaque discipline. 6 - Organisation et pédagogie Chaque programme (ou unité de valeur) est découpé en séquences représentant une séance de travail hebdomadaire de deux heures. Le cours est structuré en éléments de cours et en exercices. Situations d’apprentissage : la vision de l’apprenant Travail en autonomie (durée moyenne estimée) Autoformation à domicile Formation sur site télétutorée au moins 80 h 1 h par semaine (sur site) 2 h par semaine (sur site) Regroupement avec formateur à distance Activité tutorée en temps réel par un formateur à distance En prévision en économie : 3 fois par an Regroupement avec formateur présentiel ½journée tous les 2 ou 3 mois ½journée tous les 2 ou 3 mois 100 h (théorique) 100 h Durée de la formation Cette méthode est issue de la pratique préexistante en formation télétutorée basée sur un télétutorat synchrone hebdomadaire ; elle a été maintenue par l’ensemble des enseignants. Elle permet de répondre à la conjugaison actuelle de l’autoformation à domicile et de la formation sur site télétutorée. L’organisation proposée dans tous les cas est basée sur un calendrier commun et les consignes sont communiquées chaque semaine. Les élèves ont toutefois la possibilité de personnaliser leur rythme de travail puisque documents et informations restent disponibles. Outre ces activités via Pleiad, les dispositifs prévoient des regroupements tous les deux à trois mois au centre régional. Internet ayant amené des inscriptions d’origines diverses (autres régions, étranger) et des demandes typiquement EAD de la part du public régional (sans contraintes de déplacements et d’horaires), ces regroupements s’avèrent peu pertinents et, quels que soient les enseignements, en moyenne 10% seulement y ont assisté. Constatant cette baisse de fréquentation, le centre a décidé de limiter dorénavant leur nombre et de revoir leur objet. Dans le système antérieur, les regroupements jouaient un rôle important de socialisation. Au premier regroupement, était notamment présentée la méthode de travail, nouvelle pour la plupart des apprenants. C’était l’occasion de rencontrer physiquement l’enseignant, ce qui facilitait ensuite les échanges virtuels, ainsi que de rencontrer les autres groupes et établir des contacts. Cela permettait aussi d’exprimer des demandes d’explication de manière plus aisée que par téléphone ou messagerie. Devoir renoncer à ces rencontres suppose de mettre en place d’autres moyens de socialisation à travers des travaux de groupe. Cette étape est indispensable pour construire un dispositif de formation cohérent, affranchissant totalement de la présence physique. En “ Economie ”, la méthode consiste à découvrir les ressources pédagogiques mises à disposition sur le serveur puis d’effectuer un travail écrit qui est validé par écrit, le tout étant transmis via la messagerie. Un QCM est proposé pour une autoévaluation (évaluation formative). Toutes ces activités sont menées individuellement. En site de téléenseignement, il est possible de travailler par groupes. Le critère de création du groupe reste alors géographique et compte tenu des niveaux différents côtoyés, le partage du travail n’est pas toujours équitable. En outre, il est à rappeler la baisse sensible de fréquentation des sites avec l’utilisation d’Internet. C’est pourquoi une des évolutions envisagées par l’enseignant pour 2000-2001 est d’organiser des activités complémentaires de remédiation menées par groupes de niveau. Pour cela, à la fin de chaque thématique, un questionnaire serait soumis permettant aux élèves d’exprimer leurs besoins d’explications complémentaires. Des séances en mode synchrone (fonction “ chat lent ” décrite §8) seraient consacrées aux auditeurs ayant des difficultés similaires. Ces rencontres à travers la plate-forme seraient une façon de prendre le relais des regroupements. Le message, plus éphémère qu’à travers le forum, et à ce titre se rapprochant de la parole, devrait occasionner moins de blocage de la part des apprenants. En “ organisation ”, les auditeurs bénéficient d’un ouvrage, d’un EAO, de documentations papiers, de 2 études de cas par trimestre et 6 regroupements de 2 heures (2 par trimestre) organisés au centre régional. Un plan de travail est transmis chaque semaine. 7 - Modalités d’évaluation et positionnement des apprenants L’examen est le seul instrument de validation de l’unité de valeur. Il se tient au centre organisateur selon les modalités traditionnelles. Cette réalité apporte une limite d’ordre géographique au dispositif de formation à distance. Des aménagements sont recherchés pour permettre à l’élève de passer l’examen dans sa région d’origine ; mais la multiplicité de cas et leur dispersion (unités de valeur, jours et horaires) rend ces aménagements de plus en plus impossibles à mettre en place. Les autres modes d’évaluation sont les devoirs corrigés (correction traditionnelle par l’enseignant) et les QCM (autoévaluation). En présentiel d’ “ organisation ”, il y a 3 contrôles continus et la meilleure des notes est retenue. Le taux de présence à ces contrôles est important. En EAD, tous les exercices sont corrigés. Ils obligent à rédiger et donc à préparer l’épreuve d’examen. Par contre, ils ne constituent pas un contrôle continu, l’auteur du devoir ne pouvant être authentifié. 8 - Fonctionnalités, médias et techniques A partir d’une connexion Internet, Pleiad offre l’accès aux ressources pédagogiques d'auto-apprentissage (téléchargement ou en ligne), aux services d'échanges (messagerie, forum) et à un suivi des activités de l’apprenant. Pleiad se structure autour de trois composantes : le contrôleur d'accès, la télécommande et le navigateur. Le contrôleur d'accès authentifie l'utilisateur (son nom et son mot de passe). La télécommande est un logiciel (exploitable sur PC), nécessitant une installation préalable, qui facilite certaines manipulations ; elle est prévue pour le lancement du navigateur adéquat et la connexion au serveur de téléformation, pour fournir un contrôle de l'accès à Internet, télécharger et exécuter les ressources disponibles sous un autre format que celui de "pages Internet", pour fournir l'accès à des outils tels qu'une mini-messagerie, un blocnote, un calendrier, …. Le navigateur est exploité pour rechercher et visualiser les informations et les ressources pédagogiques aux formats Internet. L'ensemble des fonctionnalités telles que la messagerie, le forum, les programmes est accessible à travers le flotteur (menu), en permanence à l'écran. Pleiad est une plate-forme de téléformation multi-organismes. Chaque organisme gère ses inscrits et ses programmes. C’est ainsi que sur la plate-forme des Pays de la Loire, d’autres organismes de formation régionaux sont hébergés de même que les autres centres CNAM de la grande région Ouest. Les services d’échanges sont transversaux de manière à ce qu’un utilisateur appartenant à plusieurs organismes ait une seule boîte aux lettres et un accès aux forums communs. Le programme correspond au parcours type défini par l’enseignant pour le groupe constitué des inscrits à l’unité de valeur. Ce parcours regroupe des séquences qui contiennent elles-mêmes des ressources. Chaque entité, séquence et ressource, fait l’objet d’une fiche descriptive technique (type de fichiers, auteur et date de création, etc.) et pédagogique (objectif, …). A partir de la fiche descriptive de la ressource, l’exécution ou le téléchargement peut être lancé. Avec l’ancien système (TéléSite), il n’était pas possible d’intercaler une nouvelle séquence ou une nouvelle ressource, ce qui est devenu possible avec Pleiad. Ainsi, il est très intéressant pour le cours “ organisation ” d’insérer de nouveaux sujets en rapport avec l’actualité au fil de l’année. Néanmoins, cette souplesse a encore été peu exploitée dans les pratiques. Une lourdeur de procédure a été signalée pour l’insertion de ressources autres que html dans la 1ère version de Pleiad. La messagerie supporte les échanges interpersonnels soit avec l’enseignant, par exemple pour la transmission des devoirs et des corrigés, soit avec un autre inscrit aux téléformations. En “ organisation ”, la messagerie a été utilisée de manière régulière chaque semaine par l’enseignant vers le groupe pour présenter les consignes de travail et quelques conseils. Ce “ rendez-vous ” hebdomadaire a constitué un élément structurant du dispositif : en effet, un incident technique en a empêché une fois l’envoi ce qui a fait l’objet de réclamation. Le forum n’existait, dans cette version, que de manière transversale ouvert à tout inscrit sans distinction d’unités de valeur. En “ économie ”, il n’a pas été utilisé. La raison invoquée par l’enseignant est le manque d’intérêt pédagogique qu’il pouvait, à son avis, présenter. En effet, ce type de forum, ouvert à tout organisme, constitue un espace de l’élève où les discussions se conçoivent entre pairs ; en conséquence, l’enseignant ne peut y apporter la plus value qui pourrait en faire un instrument pédagogique. Dans la version 2000-2001, il est devenu possible de créer un forum propre à une unité de valeur, réservé aux seuls inscrits à cette UV, ce qui l’amène à devenir un outil pédagogique potentiel. L’usage possible n’est cependant pas évident pour les enseignants. Les forums fonctionnent rarement sans une contrainte forte (contrôle continu par exemple). Les élèves hésitent à contribuer : le message écrit reste et il est visible par tous. Par ailleurs, la nécessité de se connecter et d’accéder aux différents forums pour voir si il y a de nouvelles contributions décourage rapidement s’il y a peu ou pas de contributions ou si une réponse tarde. En effet, on attend beaucoup de promptitude dans l’utilisation de ce type de média. Ainsi, il s’agit d’un nouveau mode de communication qui demande à être approprié aussi bien par les élèves que par les enseignants. D’autres expériences poursuivies ailleurs démontrant un usage pédagogique et une participation réelle ne pourraient qu’être stimulantes car les enseignants manifestent plus une interrogation dubitative qu’un rejet. En “ économie ”, l’enseignant a préféré envisager un mode de rencontres synchrone grâce au “ chat lent ”. Cette fonctionnalité sera intégrée en 2000-2001. Variante du service de conversation synchrone en mode texte, le “ chat lent ” conserve à l’écran les contributions pendant toute la durée de la session. Il permet des temps d’écriture et de lecture des messages à des rythmes personnalisés et donc de pénaliser dans une moindre mesure ceux qui ont des difficultés à manipuler le clavier. Un outil de création de QCM simple on-line est intégré dans la nouvelle version. Cet outil permet de proposer plusieurs réponses, d’identifier les “ bonnes réponses ” qui seront comptabilisées in fine, et les autres réponses qui déclencheront instantanément l’affichage d’un commentaire. L’enseignant d’économie a décidé d’utiliser cet outil pour sonder les apprenants sur leurs besoins d’explications complémentaires par rapport à un thème et constituer ainsi des groupes de niveau. Les indicateurs relatifs aux activités des apprenants sont les suivants : • Qui est connecté en ce moment. Cette fonction est particulièrement utile pour les séances de télétutorat. • Qui est entré dans quelle séquence, à quelle heure. Un suivi plus poussé de l’activité de l’apprenant n’est pas possible, l’activité réelle étant extérieure à la plate-forme. D’ailleurs, il apparaît plus intéressant de laisser à l’apprenant la gestion de ces informations qui sont surtout qualitatives. Ainsi dans la nouvelle version, l’élève mentionnera s’il a commencé ou terminé une activité. Cette information sera visible par le tuteur. Il n’existe pas de fonctionnalité ou de méthode facilitant la correction du devoir en format électronique. Cela oblige à “ casser ” la logique du tout numérique. C/ Les moyens mis en œuvre 9 - Externalisation A l’origine la plate-forme Pleiad a été conçue au centre des Pays de la Loire pour le public régional du CNAM et des autres organismes de formation. Le nombre d’accès simultanés se compte en centaines. L’extension au public de la grande région et son adoption en 2000-2001 par le CNAM de Paris oblige à considérer un volume d’utilisateurs beaucoup plus important qui se comptera donc en milliers. Pour répondre à ce nouveau dimensionnement, il a été nécessaire de passer du système d’exploitation Windows NT à Linux. La hot-line est jusqu’à maintenant assurée en interne. Afin que les aspects techniques ne débordent pas sur l’organisation pédagogique de l’apprenant, il est important que tout problème de nature technique soit réglé rapidement et si possible au moment même où il se produit. Ce challenge est difficile à tenir pour un public salarié qui déplace ses temps d’apprentissage vers le soir, voire la nuit, et le week-end. L’augmentation des effectifs ajoutée à la concentration des appels de cet ordre sur le début de l’année pousse à envisager un service de hot-line externe. 10 - Infrastructures et équipements Les besoins sont définis d’une année sur l’autre. Ils font l’objet d’un plan d’investissement annuel qui est présenté au Conseil régional et aux Conseils généraux concernant le matériel central, les périphériques ainsi que l’équipement des salles. 11 - Compétences techniques La plate-forme étant développée au sein du centre régional des Pays de la Loire, les compétences sont internes. Le développement et l’encadrement des utilisateurs sont assurés par la même équipe que précédemment, renforcée d’un technicien. Elle est formée de trois personnes : • un ingénieur responsable du développement technique des projets et de l'administration-système • un technico-pédagogue offrant un soutien sur le plan technique auprès des enseignants • d'un technicien assurant la programmation de Pleiad. L’accompagnement technique des élèves, qui se distingue de l’accompagnement pédagogique, fait l’objet de nouvelles compétences, rendues nécessaires par l’isolement des élèves face au dispositif : • Le correspondant se trouve en sites de télé-enseignement avec les apprenants durant les trois premières semaines de l'année. Il assure un accompagnement temporaire afin d'initier les apprenants aux nouvelles technologies et aux méthodes de travail. L’expérience de la formation à distance au CNAM a montré que les abandons se produisaient essentiellement dans les premières semaines, l’apprenant étant confronté à des modes d’apprentissages nouveaux. L’utilisation de plus en plus importante de l’outil technique accentue ce phénomène. • Les inscrits n’habitant pas la région ne bénéficient pas de cette initiation. Il convient donc d’envisager soit des soutiens de ce type dans toutes les régions, soit de la médiatiser (par un support interactif, des vidéoconférences). Dans l’organisation du réseau CNAM, cette contribution devrait être assurée par le service support de niveau national. • L'assistant technique offre une aide technique aux apprenants et tuteurs qui sont en difficultés en assurant une permanence téléphonique ("hot-line"). 12 - Documents La stratégie générale a été de basculer entièrement du système TéléSite au système Pleiad. Il en résulte que les ressources (EAO, QCM) seront au fur et à mesure adaptées aux formats Internet. Dans un premier temps, les ressources existantes (non internet) sont importées par téléchargement à partir de la plateforme. Des compléments de cours sont créés cette première année en format html ou pdf par l’enseignant lui-même ou par le technico-pédagogue. Les productions plus lourdes consistant à adapter les ressources existantes de type EAO démarrent dès maintenant avec un recours à la sous-traitance pour le développement. En économie, le but du changement est de passer d’un ensemble de supports papiers (Word) et EAO (développé à l’aide du langage auteur Tencore et exécutable sous DOS) à un “ tout numérique ”. Il s’agit de proposer une présentation à valeur ajoutée (liens hypertextes, fenêtrages contextuels) et ne pas simplement déporter la charge de l’impression chez l’élève. L’enseignant a porté lui-même la base du cours existant sur Word en format PDF et a intégré des liens hypertextes apportant des approfondissements ou des actualités à l’intérieur de fenêtres, et une circulation à l’intérieur du document. Les liens vers d’autres ressources ou d’autres sites sont évités en raison des risques de défaillance (non installation de certaines ressources sur le poste de consultation, retrait du site ou changement d’adresse, etc.). Cette règle d’indépendance de chaque document mis en ligne est établie par le centre pour tous les enseignements. La présentation est conçue pour être agréable à l’écran au détriment de l’impression systématique. Seules les parties reprenant l’essentiel sont conçues pour être aussi imprimées. Le projet est de redévelopper les EAO et les QCM afin qu’ils soient exécutés directement par le navigateur. Ce redéveloppement qui porte sur 10 modules EAO et 10 modules de QCM d’une vingtaine de questions chacun sera l’occasion d’un remaniement des contenus (actualisation, adaptation à d’autres types d’interactivité tels que le lien hypertexte). Dans ces nouveaux formats, ces ressources seraient aussi mises à disposition des autres centres. En “ organisation ”, il existe également des EAO, l’un développé sous Tencore, l’autre avec Visual Basic. La refonte informatique permettra également de retravailler le contenu en apportant plus de souplesse dans le déroulement. En “ mathématiques ”, il existe un EAO développé avec Toolbook. L’approche est jugée vieillie par l’enseignant qui souhaite recourir à des questionnaires très courts et par ailleurs apporter des supports de cours plus peaufinés. Une banque de QCM est en cours de création avec QuestionMark. L’expérience du centre montre qu’il est nécessaire pour un enseignement de créer de nouvelles ressources électroniques environ tous les 4 ans (adaptation à l’environnement informatique, à l’approche pédagogique et/ou au contenu) et de créer des ressources complémentaires ou des actualisations tous les ans. 13 - Equipes de formateurs : rôles, compétences, organisation du travail L’organisation pédagogique repose sur trois rôles actuellement tenus par la même personne mais qu’un accroissement des effectifs devrait distinguer : Rôles et fonctions impliqués dans le projet Rôles Fonctions Enseignant Garant de l'enseignement. Il est le responsable didactique du cours (choix des outils, articulation des séquences de travail, des regroupements,...) ainsi que des examens Tuteur Chargé de l'accompagnement pédagogique d’un groupe d’une trentaine d’apprenants. Le tuteur guide, aide les apprenants dans leur formation afin de gérer aux mieux leurs difficultés pédagogiques, techniques ou psychologiques. Dans cette phase transitoire où l’autoformation coexiste avec la formation sur site télétutorée, il assure une permanence une fois par semaine pendant un créneau horaire prédéfini (2 heures) et un regroupement (1/2 journée) une fois par trimestre. Dans le cadre de la formation télétutorée, c’est le tuteur qui prend l’initiative d’appeler les élèves. Ceci est difficilement reproductible en autoformation dans la mesure où l’élève est r arement en train de travailler sur cette UV au même créneau horaire. Il est donc préférable de laisser à l’élève l’initiative de l’appel ou, mieux, de communiquer par les moyens asynchrones ce qui lui permet de poser des questions “ à chaud ”. Créateur de ressources A ajouter au rôle de l’enseignant avec une distinction. En effet, les échanges de ressources pédagogiques à travers le réseau est un fait qui devrait se développer sous l’effet des incitations financières à produire et la coordination de cette production. L’initiateur d’une ressource pédagogique ne la conçoit plus de manière aussi personnelle qu’auparavant. Il lui revient d’anticiper sur les usages différents qui pourront être faits de la ressource par d’autres enseignants dans le cadre de la même unité de valeur mais aussi d’autres unités de valeur pour lesquelles il y a des recouvrements de programme, et par les tuteurs. Cela conduit à augmenter la modularité et à s’éloigner des productions souvent compactes issues de l’EAO, ainsi que l’évolutivité de manière à permettre l’insertion de la ressource dans d’autres contextes. C’est pourquoi dans le réseau, les co-productions par les enseignants d’une même unité de valeur sont incitées. Ainsi, en “ organisation ”, l’enseignant démarre une collaboration avec son homologue d’un autre centre pour la re-création de son cours dans les formats appropriés à Internet. 14 - Logistique et administration Les opérations logistiques se limitent à l’envoi de documents (livres, articles, ...) toutes effectuées par le centre. Le recours aux documents électroniques de plus en plus systématique à travers Pleiad devrait réduire ce poste de manière significative. L’entrée des élèves s’effectue par importation du fichier des inscrits à partir de la base de la scolarité. Une mise à jour est effectuée tous les deux jours pendant la période d’inscription. En dehors de cette période, l’intégration d’un nouvel inscrit peut être faite manuellement, soit par l’administrateur, soit par l’enseignant s’il en a reçu le droit. Il n’y a pas de retour d’informations vers la base de données propre à la scolarité. D/ Les démarches de suivi, d’évaluation 14 - Méthode d’évaluation du projet. Indicateurs de résultats La démarche usuelle d’évaluation des formations à distance du centre consiste à adresser par courrier un questionnaire à tous les inscrits en fin d’année scolaire. Les questions portent aussi bien sur les aspects pédagogiques que techniques. Cette opération n’a pas pu être réalisée en 1999-2000. Une enquête a été menée par une stagiaire auprès des élèves (47 ont répondu) afin d’analyser comment les apprenants s’approprient les connaissances à travers le dispositif, et qui rend compte des usages de la plate-forme. En économie et en organisation, une enquête par questionnaire a été assurée par l’enseignant pour connaître le taux d’équipement des élèves. Bien entendu, les connexions (heures, durée) apportent une information de premier ordre. Une méthode d’évaluation plus générale se met en place actuellement au niveau national du CNAM concernant toutes les formations. L’évaluation des formations à distance sera dorénavant intégrée à ce dispositif. 15 - Problématiques Concernant les apprenants, les informations obtenues de manière plus ou moins formelle montrent une bonne réceptivité à ce type de dispositif. Les rejets à l’usage s’expliquent principalement par les difficultés techniques du fait de l’élève (non maîtrise de l’ordinateur et d’Internet) ou du fait du système (lenteur des téléchargements via modem, pannes Renater, données erronées à l’importation du fichier de la scolarité). On a pu noter la forte demande d’un dispositif totalement à distance signalée par la faible participation aux séances de regroupement et aux séances de télétutorat. Par ailleurs, des groupes n’ont pas pu fonctionner à travers la plate-forme faute d’équipement personnel (Mathématiques). Au contraire 80 % des inscrits en organisation étaient équipés. Une partie significative s’est même spécialement équipée pour suivre cet enseignement. Confrontés à des situations disparates et peu prévisibles, les enseignants doivent adapter les matériaux pédagogiques (papier ou électroniques) pour tout ou partie du groupe. Cette mise en place à double vitesse a pour effet de freiner l’usage de la plateforme . Comme cela a déjà été souligné plus haut, le « tout à distance » est contrecarré par l’épreuve d’examen, qui est organisée au niveau régional. Les programmes des unités de valeur ont une valeur nationale, mais des spécificités régionales (à hauteur de 20% du contenu) sont autorisées de manière à adapter le programme, par exemple aux particularités de bassins d’emplois. Ainsi, les centres régionaux participent aux missions d’aménagement du territoire. Il en résulte un ancrage assez fort sur la région organisatrice, en contradiction avec une ouverture géographique en grande dimension par les moyens d’internet. E/ Economie 1/ Coûts Les investissements sont estimés pour une durée de vie de 4 ans. Coûts généraux Développement de la plate-forme : le coût annuel de 2 années/ingénieur plus les serveurs est de 200 KF, le coût annuel du poste de production est de 100 KF. Développement des ressources Pour une unité de valeur, le coût de création comprenant les heures enseignant, la mise en forme et le développement informatique varie dans une fourchette allant de 70 à 300 KF. Développement des ressources Type de ressource Coût de création Ressources dont l’interactivité est limitée à l’hypertexte et au QCM 70 KF Ressources impliquant des développements informatiques importants 300 KF CNAM – octobre 2000 La durée de vie de ces projets est de 4 ans avec des développements complémentaires annuels de l’ordre de 20KF. Il faut souligner que ces investissements ne se limitent pas à l’audience du centre producteur mais à l’ensemble des centres qui souhaitent organiser l’enseignement. Fonctionnement par unité de valeur Sur la base de la plate-forme utilisée par 500 élèves, consommant environ 45.000 heures sur l’année, la moitié des coûts de fonctionnement repose sur le tutorat. Coût par unité de valeur de 100 h (FF) Groupe de 30 2 groupes de 30 Coûts de fonctionnement dont • Tutorat • Administration, promotion • Structures (salles, gestion, etc.) • Hot line • Télécommunications 71 411 112 194 Amortissement dont • Production des ressources pédagogiques • Matériel central 24 886 Total fonctionnement +amortissement (par an) 96 297 137 969 32 23 Coût par heure-élève (francs) 36 12 16 4 1 830 433 250 698 200 58 20 23 7 2 870 166 328 830 000 25 775 23 553 1 333 23 553 2 222 CNAM – octobre 2000 La charge relative au tutorat est quasiment au prorata du nombre d’élèves dans la mesure où le CNAM souhaite préserver la relation entre l’élève et l’enseignant et prévoit une disponibilité du tuteur par élève. En intégrant les amortissements relatifs à la production des ressources et au développement de la plate-forme, le coût annuel de l’heure élève est évalué en moyenne à 28 F pour une unité de valeur de 100 h. 2/ Ressources Le CNAM a choisi de ne pas faire supporter les coûts supplémentaires de l’EAD à l’auditeur. Ce choix permet plus de souplesse pour l’auditeur de changer de modalité en cours d’année et pour l’enseignant de proposer des modalités hybrides (présentiel et EAD), notamment au démarrage de l’enseignement. Les investissements liés aux plates-formes et à la création des ressources pédagogiques donnent lieu à partir de septembre 2000 à des financements du Ministère de l’Education nationale, dans le cadre du projet d’établissement. Ces financements sont exceptionnels et ont pour but d’accompagner un tournant important dans les modalités d’enseignement proposées. Les frais de fonctionnement dans le centre régional des Pays de la Loire font l’objet d’une subvention régionale selon un contrat annuel, de l’ordre de 26F/élèves à condition que 90% des heures annoncées soient effectivement réalisées. Les communes contribuent aussi par la mise à disposition de salles équipées et d’une subvention de 50 KF/groupe de 20 élèves/an.