Communiqué de presse

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Communiqué de presse
Museum Rietberg Zürich
Gablerstrasse 15
8002 Zurich
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Communiqué de presse
Le maître zen Sengai (1750–1837)
18 mai –10 août 2014
Pour la première fois depuis plus de cinquante ans, le public pourra admirer en exclusivité au
Musée Rietberg de Zurich quarante des plus célèbres œuvres du maître zen Sengai. Cette
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exposition a été réalisée à l’occasion du 150 anniversaire de l’établissement des relations
diplomatiques entre la Suisse et le Japon. Extrêmement sensibles à la lumière, ces peintures
seront exposées en deux séries, présentées chacune durant six semaines. Elles proviennent du
Musée d’art Idemitsu à Tokyo, qui possède la plus importante collection de peintures
monochrome à l’encre de Gibon Sengai. Une occasion unique de redécouvrir les œuvres à
multiples facettes que nous a laissées ce grand maître du zen qui fut aussi un artiste d’une
grande originalité.
Gibon Sengai était l’abbé du plus ancien monastère zen du Japon, qui fut construit dès 1195. A l’âge de
62 ans, il se retira pour se consacrer complètement à la peinture et à la calligraphie, qui lui servaient de
support à l’instruction de ses disciples. Son art devait également familiariser les petites gens aux idées
fondamentales du bouddhisme zen. Une grande partie de ses œuvres appartiennent donc à ce qu’on
appelle le zenkizu, des peintures destinées à l’initiation des adeptes du zen, et qui ont donc implicitement
une intention didactique.
Comparées à la peinture zen de la période féodale, qui fait apparaître le statut semi-professionnel de
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nombreux moines peintres du XIII au XV siècle, en ce qui concerne la maîtrise de la technique du
pinceau, certaines peintures de Sengai rayonnent d’une insouciance presque enfantine. La pensée qui se
cache derrière l’image et l’inscription que Sengai traçait de sa propre main était manifestement plus
importante pour lui qu’une représentation longuement mûrie. Si, dans l’art zen de l’époque féodale, les
inscriptions figurant sur les peintures, qui n’ont souvent qu’un rapport indirect avec le sujet représenté,
ont pour la plupart été tracées par une autre main que celle du peintre, chez Sengai, le mot et l’image
fusionnent totalement.
Depuis les années 1950, on utilise généralement le terme de zenga, «peinture zen», pour désigner l’art
des moines zen, dans lequel l’image et le texte sont indissociablement liés, et qui connut son apogée du
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XVII siècle au début du XIX . Les «peintures-poèmes» ou haiga – mot résultant de la combinaison de
haiku (poème bref) et de ga (peinture) – ont eu une influence importante sur le développement de ce
courant pictural. Ces deux types de peintures n’étaient pas réalisées par des peintres professionnels,
mais par des érudits zen ou des poètes qui, en illustrant leurs pensées formulées dans leurs calligraphies
au moyen de peintures à l’encre, ajoutaient au contenu d’autres significations. Un style pictural concis,
sans prétention, caractérise aussi bien la peinture zenga que les haiga.
Le haïku sur la grenouille qui saute dans l’eau, composé par le grand poète spécialiste du genre, Matsuo
Bashô (1644–1694), compte parmi les plus célèbres exemples de cette forme de poème japonais d’une
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grande concision. Un paysage paisible est animé par une grenouille frétillante de vie. Le spectateur de
cette scène imaginaire perçoit le bruit du plongeon dans l’eau, puis le calme qui revient. En ne modifiant
que très légèrement ce chef-d’œuvre de la littérature – il s’est contenté de remplacer le mot «grenouille»
par le nom du poète «Bashô» –, Sengai rend non seulement hommage au créateur de ce haïku, mais
peut-être a-t-il aussi voulu suggérer la dimension transcendantale de l’expérience spirituelle.
Dans la Grenouille méditant, l’un de ses chefs-d’œuvre incomparables, il demande sans ambiguïté et
avec un humour profond si c’est l’homme ou la grenouille qui pénètre différentes sphères de la
conscience et atteint la sagesse. Ricanant d’un air moqueur, comme le ferait un humain, une grenouille
accroupie regarde une inscription, cernée par les caractères qui représentent non seulement un élément
important de la composition, mais expliquent aussi l’expression ravie de la grenouille. Pratiquant la
méditation assise sans effort, elle est en harmonie avec elle-même. Sengai semble vouloir dire qu’un être
humain qui a atteint un tel état peut être aussi satisfait que cette grenouille. Ce n’est pas en se pliant à
une discipline excessivement rigoureuse que l’on arrive à l’Eveil, mais en prenant conscience de son être
véritable. Sengai nous tend malicieusement un miroir et nous invite avec une insistance aimable à faire
une autoréflexion sérieuse.
Il évoque sans honte ses propres faiblesses humaines – par exemple, quand il parle du douloureux
furoncle sur son derrière qui l’empêche de méditer le jour où l’on rend hommage à Bodhidarma,
fondateur de l’Ecole de bouddhisme de l’Inde d’où est issu le zen. Grâce à cette attitude dénuée de toute
arrogance cléricale, Sengai tend une perche aux profanes qui ont de la peine à pratiquer la méditation.
Son chef-d’œuvre le plus manifeste, Cercle, triangle et carré, d’une concision jusqu’ici inégalée, peut être
incontestablement considéré comme «l’icône» de l’art japonais. Il a inspiré les interprétations les plus
diverses aux historiens de l’art, notamment Daisetz T. Suzuki (1870–1966), grand érudit du bouddhisme
et fin connaisseur de l’œuvre de Sengai – il est largement responsable de la véritable «fièvre du zen» qui
s’empara de l’Occident jusqu’ aux années 1980. Suzuki interprétait cette peinture qu’il avait intitulée
L’Univers, comme l’expression de la conception philosophique du monde; pour lui, elle représentait l’eau
(cercle), le feu (triangle) et la terre (carré). Laquelle des innombrables interprétations qui en ont été
données est la meilleure? La question reste ouverte... Toutefois, la représentation symbolique de la
vision du monde de Sengai, saisie intuitivement, est sans nul doute le résultat d’une inspiration subite,
car il a tracé ces trois formes d’un seul coup de pinceau.
Ces peintures d’un caractère universel et qui nous semblent extrêmement modernes touchent le
spectateur de diverses manières, quel que soit le niveau de ses connaissances, ses origines et ses
conditions de vie. Leur sobriété incisive et l’humour subtil de Sengai évoquent l’essence même de
l’existence humaine avec une tendre ironie: il s’en dégage une sagesse profondément humaine, à
laquelle nul ne peut rester insensible. La réponse d’un abbé auquel on demandait comment étudier le zen
illustre le rôle central de Sengai: «Regardez les œuvres de Sengai. Le zen est partout.»
Sponsors
L’exposition a été réalisée avec le soutien de JTI et de la Japan Foundation
Prêts
Idemitsu Museum of Arts, Tokyo
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Catalogue
Zen-Meister Sengai 1750 – 1837, édité par Katharina Epprecht. Avec des contributions de Katharina
Epprecht, Taizô Kuroda, Michel Mohr et Hirokazu Yatsunami. Mis en page par Hitomi Murai.
Relié, env. 96 pages, 40 illustrations en couleurs. 24 x 30 cm. Prix: CHF 34 | € 29
ISBN 978-3-85881-423-4 (D). 978-3-85881-749-5 (E). Parution: mai 2014.
www.rietberg.ch/sengai
Concerts
Le Timbre des cloches
Samedi 21 juin 2014, 18 h
Tadashi Tajima Shakuhachi (flûte en bambou), Junko Handa Biwa (luth à manche court), Shogo
Hiyoshi Koto (cithare), Kuniko Obina Shamisen (luth à manche long) – Ensemble Nihon; Sonoe Kato,
mezzo-soprano; Akira Tachikawa, contre-ténor. Direction artistique: Heidy Nyman
Les concerts seront donnés dans les salles de l’exposition Sengai, CHF 45/40.
Cafétéria du Musée ouverte jusqu’à 18 h.
«Prometheus Meets Jazz»: Nik Bärtsch & Sha – «Minimal–Funk» méditatif
Jeudi 6 juillet 2014, 19 h 30
Nik Bärtsch, piano; Sha, Bass, clarinette contrebasse
Pour une fois, des musiciens de jazz de renommée internationale ne se produisent pas seulement dans
le cadre des Lundis du Zen-Funk au Club Exil, bien connu des noctambules de Zurich, mais dans un
musée. Ils interprèteront en duo un programme de festival particulier en relation avec l’exposition. Leur
«Ritual Groove Music», un jazz urbain très énergétique, oscille entre Prométhée et le zen, l’improvisation
et la structure, le besoin d’aller de l’avant et la sérénité, le calme et l’espace. Aussi paradoxal que cela
puisse paraître, ces deux stratégies créatives diamétralement opposées conduisent au même résultat: la
liberté intérieure – à l’égard des autorités externes et de soi-même.
Concerts organisés en coopération avec le Moods au Schiffbau dans le cadre du Festival de Zurich, au
Pavillon d’été du Musée Rietberg. Entrée: CHF 35/30.
Visites guidées et ateliers durant l’exposition
Cérémonie du thé en plein air
Dimanche 25 mai 2014, 13 – 16 h
La cérémonie du thé, appelée nodate, était déjà très appréciée de la noblesse guerrière japonaise au
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XVI siècle. L’éminent général Toyotomi Hideyoshi aurait assisté à une telle cérémonie que le célèbre
maître du thé Sen no Rikyu avait préparée pour lui dans une forêt de pins en juin 1587. Il n’existe sans
doute pas de lieu plus idéal pour une cérémonie du thé en plein air que le parc du Musée Rietberg au
début de l’été!
Direction: Soyu Mukai, maîtresse du thé, CHF 10/5. Aura lieu par n’importe quel temps.
Pas d’inscription nécessaire.
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Visites guidées
Introduction à la voie du thé dans le contexte de la peinture zen
Soyu Mukai, maîtresse du thé experte, expliquera les principes de la voie du thé en s’appuyant sur la
peinture zen de Sengai.
Introduction gratuite (billet d’entrée exigé) en allemand: le mercredi à 18 h
Visites guidées publiques
Visites gratuites (billet d’entrée exigé) en allemand: le jeudi à 12 h 15 et le dimanche à 11 h
Visites privées (en français, en allemand et en anglais)
Informations détaillées et réservation en ligne sous www.rietberg.ch/fuehrungen.
Impressum de l’exposition
Commissaire de l’exposition et concept
Katharina Epprecht
Cénit De Sousa (assistante)
Catalogue
Martin Sollberger
Eclairage
Rainer Wolfsberger
Conception graphique
Jacqueline Schöb (direction artistique)
Stefanie Beilstein (stagiaire)
Conception graphique des imprimés
Raffinerie AG für Gestaltung
Marketing & communication
Christine Ginsberg (directrice)
Ursina Wirz (site web / imprimés)
Monica Stocker (média planning)
Andrina Sarott (stagiaire)
Evénementiel
Caroline Delley
Multimédia
Masus Meier
Régie
Andrea Kuprecht
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Informations et contact
Des informations, des textes et des illustrations peuvent être téléchargés sur le site www.rietberg.ch
Museum Rietberg Zürich
Gablerstrasse 15
CH-8002 Zürich
T. + 41 44 415 31 31 | | Infoline + 41 44 415 31 00
F. + 41 44 415 31 32
[email protected] | www.rietberg.ch
Heures d‘ouverture
Ma–di 10–17h | me et je 10–20h (Dès juillet 1er 2014: me 10–20h / je 10–17h.)
Entrée
Exposition
adultes CHF 18 | réduit CHF 14
Collections
adultes CHF 14 | réduit CHF 12
entrée libre jusqu‘à 16 ans
Arrivée
Tram 7 direction Wollishofen jusqu’à l’arrêt «Museum Rietberg» (4 arrêts à partir de Paradeplatz).
Pas de places de stationnement, sauf pour les personnes en situation de handicap.
RailAway
10% de réduction sur le train, le transfert et l‘entrée.
Präsidialdepartement

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