Communiqué de presse
Transcription
Communiqué de presse
Museum Rietberg Zürich Gablerstrasse 15 8002 Zurich Tél. 044 415 31 31 Fax 044 415 31 32 www.rietberg.ch Contact [email protected] Tél. direct +41 (0)44 415 31 27 Communiqué de presse Le maître zen Sengai (1750–1837) 18 mai –10 août 2014 Pour la première fois depuis plus de cinquante ans, le public pourra admirer en exclusivité au Musée Rietberg de Zurich quarante des plus célèbres œuvres du maître zen Sengai. Cette e exposition a été réalisée à l’occasion du 150 anniversaire de l’établissement des relations diplomatiques entre la Suisse et le Japon. Extrêmement sensibles à la lumière, ces peintures seront exposées en deux séries, présentées chacune durant six semaines. Elles proviennent du Musée d’art Idemitsu à Tokyo, qui possède la plus importante collection de peintures monochrome à l’encre de Gibon Sengai. Une occasion unique de redécouvrir les œuvres à multiples facettes que nous a laissées ce grand maître du zen qui fut aussi un artiste d’une grande originalité. Gibon Sengai était l’abbé du plus ancien monastère zen du Japon, qui fut construit dès 1195. A l’âge de 62 ans, il se retira pour se consacrer complètement à la peinture et à la calligraphie, qui lui servaient de support à l’instruction de ses disciples. Son art devait également familiariser les petites gens aux idées fondamentales du bouddhisme zen. Une grande partie de ses œuvres appartiennent donc à ce qu’on appelle le zenkizu, des peintures destinées à l’initiation des adeptes du zen, et qui ont donc implicitement une intention didactique. Comparées à la peinture zen de la période féodale, qui fait apparaître le statut semi-professionnel de e e nombreux moines peintres du XIII au XV siècle, en ce qui concerne la maîtrise de la technique du pinceau, certaines peintures de Sengai rayonnent d’une insouciance presque enfantine. La pensée qui se cache derrière l’image et l’inscription que Sengai traçait de sa propre main était manifestement plus importante pour lui qu’une représentation longuement mûrie. Si, dans l’art zen de l’époque féodale, les inscriptions figurant sur les peintures, qui n’ont souvent qu’un rapport indirect avec le sujet représenté, ont pour la plupart été tracées par une autre main que celle du peintre, chez Sengai, le mot et l’image fusionnent totalement. Depuis les années 1950, on utilise généralement le terme de zenga, «peinture zen», pour désigner l’art des moines zen, dans lequel l’image et le texte sont indissociablement liés, et qui connut son apogée du e e XVII siècle au début du XIX . Les «peintures-poèmes» ou haiga – mot résultant de la combinaison de haiku (poème bref) et de ga (peinture) – ont eu une influence importante sur le développement de ce courant pictural. Ces deux types de peintures n’étaient pas réalisées par des peintres professionnels, mais par des érudits zen ou des poètes qui, en illustrant leurs pensées formulées dans leurs calligraphies au moyen de peintures à l’encre, ajoutaient au contenu d’autres significations. Un style pictural concis, sans prétention, caractérise aussi bien la peinture zenga que les haiga. Le haïku sur la grenouille qui saute dans l’eau, composé par le grand poète spécialiste du genre, Matsuo Bashô (1644–1694), compte parmi les plus célèbres exemples de cette forme de poème japonais d’une Präsidialdepartement grande concision. Un paysage paisible est animé par une grenouille frétillante de vie. Le spectateur de cette scène imaginaire perçoit le bruit du plongeon dans l’eau, puis le calme qui revient. En ne modifiant que très légèrement ce chef-d’œuvre de la littérature – il s’est contenté de remplacer le mot «grenouille» par le nom du poète «Bashô» –, Sengai rend non seulement hommage au créateur de ce haïku, mais peut-être a-t-il aussi voulu suggérer la dimension transcendantale de l’expérience spirituelle. Dans la Grenouille méditant, l’un de ses chefs-d’œuvre incomparables, il demande sans ambiguïté et avec un humour profond si c’est l’homme ou la grenouille qui pénètre différentes sphères de la conscience et atteint la sagesse. Ricanant d’un air moqueur, comme le ferait un humain, une grenouille accroupie regarde une inscription, cernée par les caractères qui représentent non seulement un élément important de la composition, mais expliquent aussi l’expression ravie de la grenouille. Pratiquant la méditation assise sans effort, elle est en harmonie avec elle-même. Sengai semble vouloir dire qu’un être humain qui a atteint un tel état peut être aussi satisfait que cette grenouille. Ce n’est pas en se pliant à une discipline excessivement rigoureuse que l’on arrive à l’Eveil, mais en prenant conscience de son être véritable. Sengai nous tend malicieusement un miroir et nous invite avec une insistance aimable à faire une autoréflexion sérieuse. Il évoque sans honte ses propres faiblesses humaines – par exemple, quand il parle du douloureux furoncle sur son derrière qui l’empêche de méditer le jour où l’on rend hommage à Bodhidarma, fondateur de l’Ecole de bouddhisme de l’Inde d’où est issu le zen. Grâce à cette attitude dénuée de toute arrogance cléricale, Sengai tend une perche aux profanes qui ont de la peine à pratiquer la méditation. Son chef-d’œuvre le plus manifeste, Cercle, triangle et carré, d’une concision jusqu’ici inégalée, peut être incontestablement considéré comme «l’icône» de l’art japonais. Il a inspiré les interprétations les plus diverses aux historiens de l’art, notamment Daisetz T. Suzuki (1870–1966), grand érudit du bouddhisme et fin connaisseur de l’œuvre de Sengai – il est largement responsable de la véritable «fièvre du zen» qui s’empara de l’Occident jusqu’ aux années 1980. Suzuki interprétait cette peinture qu’il avait intitulée L’Univers, comme l’expression de la conception philosophique du monde; pour lui, elle représentait l’eau (cercle), le feu (triangle) et la terre (carré). Laquelle des innombrables interprétations qui en ont été données est la meilleure? La question reste ouverte... Toutefois, la représentation symbolique de la vision du monde de Sengai, saisie intuitivement, est sans nul doute le résultat d’une inspiration subite, car il a tracé ces trois formes d’un seul coup de pinceau. Ces peintures d’un caractère universel et qui nous semblent extrêmement modernes touchent le spectateur de diverses manières, quel que soit le niveau de ses connaissances, ses origines et ses conditions de vie. Leur sobriété incisive et l’humour subtil de Sengai évoquent l’essence même de l’existence humaine avec une tendre ironie: il s’en dégage une sagesse profondément humaine, à laquelle nul ne peut rester insensible. La réponse d’un abbé auquel on demandait comment étudier le zen illustre le rôle central de Sengai: «Regardez les œuvres de Sengai. Le zen est partout.» Sponsors L’exposition a été réalisée avec le soutien de JTI et de la Japan Foundation Prêts Idemitsu Museum of Arts, Tokyo Präsidialdepartement Catalogue Zen-Meister Sengai 1750 – 1837, édité par Katharina Epprecht. Avec des contributions de Katharina Epprecht, Taizô Kuroda, Michel Mohr et Hirokazu Yatsunami. Mis en page par Hitomi Murai. Relié, env. 96 pages, 40 illustrations en couleurs. 24 x 30 cm. Prix: CHF 34 | € 29 ISBN 978-3-85881-423-4 (D). 978-3-85881-749-5 (E). Parution: mai 2014. www.rietberg.ch/sengai Concerts Le Timbre des cloches Samedi 21 juin 2014, 18 h Tadashi Tajima Shakuhachi (flûte en bambou), Junko Handa Biwa (luth à manche court), Shogo Hiyoshi Koto (cithare), Kuniko Obina Shamisen (luth à manche long) – Ensemble Nihon; Sonoe Kato, mezzo-soprano; Akira Tachikawa, contre-ténor. Direction artistique: Heidy Nyman Les concerts seront donnés dans les salles de l’exposition Sengai, CHF 45/40. Cafétéria du Musée ouverte jusqu’à 18 h. «Prometheus Meets Jazz»: Nik Bärtsch & Sha – «Minimal–Funk» méditatif Jeudi 6 juillet 2014, 19 h 30 Nik Bärtsch, piano; Sha, Bass, clarinette contrebasse Pour une fois, des musiciens de jazz de renommée internationale ne se produisent pas seulement dans le cadre des Lundis du Zen-Funk au Club Exil, bien connu des noctambules de Zurich, mais dans un musée. Ils interprèteront en duo un programme de festival particulier en relation avec l’exposition. Leur «Ritual Groove Music», un jazz urbain très énergétique, oscille entre Prométhée et le zen, l’improvisation et la structure, le besoin d’aller de l’avant et la sérénité, le calme et l’espace. Aussi paradoxal que cela puisse paraître, ces deux stratégies créatives diamétralement opposées conduisent au même résultat: la liberté intérieure – à l’égard des autorités externes et de soi-même. Concerts organisés en coopération avec le Moods au Schiffbau dans le cadre du Festival de Zurich, au Pavillon d’été du Musée Rietberg. Entrée: CHF 35/30. Visites guidées et ateliers durant l’exposition Cérémonie du thé en plein air Dimanche 25 mai 2014, 13 – 16 h La cérémonie du thé, appelée nodate, était déjà très appréciée de la noblesse guerrière japonaise au e XVI siècle. L’éminent général Toyotomi Hideyoshi aurait assisté à une telle cérémonie que le célèbre maître du thé Sen no Rikyu avait préparée pour lui dans une forêt de pins en juin 1587. Il n’existe sans doute pas de lieu plus idéal pour une cérémonie du thé en plein air que le parc du Musée Rietberg au début de l’été! Direction: Soyu Mukai, maîtresse du thé, CHF 10/5. Aura lieu par n’importe quel temps. Pas d’inscription nécessaire. Präsidialdepartement Visites guidées Introduction à la voie du thé dans le contexte de la peinture zen Soyu Mukai, maîtresse du thé experte, expliquera les principes de la voie du thé en s’appuyant sur la peinture zen de Sengai. Introduction gratuite (billet d’entrée exigé) en allemand: le mercredi à 18 h Visites guidées publiques Visites gratuites (billet d’entrée exigé) en allemand: le jeudi à 12 h 15 et le dimanche à 11 h Visites privées (en français, en allemand et en anglais) Informations détaillées et réservation en ligne sous www.rietberg.ch/fuehrungen. Impressum de l’exposition Commissaire de l’exposition et concept Katharina Epprecht Cénit De Sousa (assistante) Catalogue Martin Sollberger Eclairage Rainer Wolfsberger Conception graphique Jacqueline Schöb (direction artistique) Stefanie Beilstein (stagiaire) Conception graphique des imprimés Raffinerie AG für Gestaltung Marketing & communication Christine Ginsberg (directrice) Ursina Wirz (site web / imprimés) Monica Stocker (média planning) Andrina Sarott (stagiaire) Evénementiel Caroline Delley Multimédia Masus Meier Régie Andrea Kuprecht Präsidialdepartement Informations et contact Des informations, des textes et des illustrations peuvent être téléchargés sur le site www.rietberg.ch Museum Rietberg Zürich Gablerstrasse 15 CH-8002 Zürich T. + 41 44 415 31 31 | | Infoline + 41 44 415 31 00 F. + 41 44 415 31 32 [email protected] | www.rietberg.ch Heures d‘ouverture Ma–di 10–17h | me et je 10–20h (Dès juillet 1er 2014: me 10–20h / je 10–17h.) Entrée Exposition adultes CHF 18 | réduit CHF 14 Collections adultes CHF 14 | réduit CHF 12 entrée libre jusqu‘à 16 ans Arrivée Tram 7 direction Wollishofen jusqu’à l’arrêt «Museum Rietberg» (4 arrêts à partir de Paradeplatz). Pas de places de stationnement, sauf pour les personnes en situation de handicap. RailAway 10% de réduction sur le train, le transfert et l‘entrée. Präsidialdepartement