FEMMES IMPATIENTES
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FEMMES IMPATIENTES
Jean Jean M. M. Twenge, Twenge Ph.D. LE GU INDISPENSABLE DES FEMMES IMPATIENTES DE DEVENIR TABLE DES MATIÈRES PRÉFACE.............................................................................................9 INTRODUCTION .................................................................................13 CHAPITRE 1 Ce que vous devez faire avant de commencer à essayer ..........................19 CHAPITRE 2 Les suppléments, l’exercice et le régime alimentaire SOS.......................49 CHAPITRE 3 Le type d’œuf qui ne se vend pas à la douzaine : comment savoir quand vous ovulez ................................................67 CHAPITRE 4 Le mambo horizontal : les moments les plus propices pour danser la danse de bébé ........................................................89 CHAPITRE 5 Choisir le sexe de votre bébé ...............................................................99 CHAPITRE 6 Ce n’est pas aussi terrible que vous le croyez : les statistiques sur l’âge et la fertilité ...........................................115 CHAPITRE 7 « Si jamais on me conseille de me détendre… » : l’aspect psychologique de la grossesse .........................................129 CHAPITRE 8 Encore des bâtonnets sur lesquels il faut faire pipi : les deux semaines d’attente et le choix du bon moment pour commencer les tests de grossesse ........................................153 CHAPITRE 9 Des lendemains qui déchantent : la fausse couche ...............................165 CHAPITRE 10 Quand faut-il voir un médecin et à quoi doit-on s’attendre ? ..................177 CHAPITRE 11 Félicitations… Et maintenant, au lit à 20 h ! .......................................189 ANNEXE A : Guide indispensable des femmes vraiment impatientes de devenir maman : la plupart des conseils, toute la vérité, et quelques plaisanteries ............................................................195 ANNEXE B : Le compte à rebours vers la grossesse ..............................197 ANNEXE C : La liste de courses de la femme impatiente.......................200 ANNEXE D : Des idées de repas .........................................................202 ANNEXE E : Résoudre les problèmes potentiels ...................................205 ANNEXE F : Plus de détails sur ce qui influence le sexe de l’enfant : comment le Dr Shettles s’est trompé ............................................208 RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES ..................................................214 REMERCIEMENTS ...........................................................................224 INTRODUCTION B on, admettez-le : vous êtes une femme impatiente. Vous avez déjà planié votre carrière et vous êtes maintenant prête à fonder une famille en adoptant la même approche pragmatique et méthodique, basée sur une information juste. Peut-être avez-vous également essayé de concevoir pendant quelques mois, ce qui constitue un délai sufsant en soi pour rendre n’importe quelle femme impatiente. Ou vous êtes un peu plus âgée et n’avez pas le loisir de vous montrer désinvolte par rapport à votre fertilité. Vous souhaitez peut-être avoir un bébé à un moment précis de l’année en raison d’engagements professionnels, de projets de voyage ou simplement parce que vous voulez contrôler l’écart entre les naissances de vos enfants. Ou vous voulez tomber enceinte assez rapidement pour ne pas avoir à vous inquiéter au sujet de votre fertilité. Finalement, vous voulez peut-être simplement vous retrouver enceinte au plus vite pour cesser de rendre votre mari fou avec cela ! (Le terme « mari » est celui que j’utilise la plupart du temps dans cet ouvrage à des ns de simplication, mais il s’agit peut-être pour vous d’un compagnon ou d’un partenaire.) Lorsque j’essayais moi-même de devenir enceinte, je n’ai jamais trouvé de livre agréable à lire traitant de ce sujet. Je cherchais un ouvrage qui m’offrirait une expérience similaire à une conversation avec une amie qui en saurait long sur la question, mais qui ne se sentirait pas obligée de se prendre la tête et préférerait plutôt rire un bon coup avec moi. Essayer de tomber enceinte n’est pas qu’une expérience médicale. C’est aussi une expérience psychologique, sociale et sexuelle, et c’est surtout un processus qui mène à une quantité énorme d’émotions : de l’anxiété au découragement, en passant par l’espoir et la joie. Tenter de concevoir peut être tour à tour tragique et comique. Plutôt que d’enlacer votre partenaire après le rapport sexuel, vous placez des oreillers sous vos fesses et vous vous asseyez les pattes en l’air comme un insecte que l’on aurait retourné sur le dos. Deux semaines plus tard, vous plissez furieusement les yeux en regardant un petit bâton sur lequel vous venez de faire pipi, priant pour qu’une deuxième ligne apparaisse, et vous sentant abattue lorsque ce n’est pas le cas. Il serait injuste de parler de simples rapports sexuels et d’urine pour décrire ces expériences ; comme bon nombre des grands événements de nos vies, ils sont à la fois drôles et signicatifs sur le plan émotionnel. Les livres et les sites Web rédigés par des médecins spécialisés en fertilité (la plupart du temps des hommes) peuvent vous informer sur les tests les plus récents, mais ils omettent de mentionner plusieurs éléments essentiels. Ces médecins n’ont jamais eu à réveiller leur partenaire de vie au petit matin parce qu’ils croyaient qu’ils ovulaient. Ils n’ont pas non plus uriné nerveusement sur un bâtonnet en pleine nuit parce qu’ils n’en pouvaient plus d’attendre ni pleuré lorsqu’ils ont eu leurs règles… Quant à votre mari… Eh bien, disons simplement que la plupart des hommes ne sont pas aussi impatients que nous, eux qui sont généralement heureux de baigner dans leur univers de jeux vidéo et de sports, inconscients de l’importance suprême de la glaire cervicale et du pipi sur les bâtonnets. Si les hommes pouvaient « tomber enceinte », il y aurait probablement beaucoup plus d’épisodes de l’émission Je ne savais pas que j’étais enceinte. (Oui, oui, il s’agit d’une vraie émission de télévision, dans laquelle on présente des reconstitutions de faits vécus, qui se termine généralement par un gros plan sur une femme surprise, accouchant alors qu’elle est aux toilettes. Les satiristes ont eu tôt fait d’ironiser sur cette émission.) Vous méritez d’avoir les informations les plus précises qui soient. La première fois que j’ai essayé de tomber enceinte, j’ai lu tout ce qui me tombait sous les yeux, tant dans les livres qu’en ligne. Comme j’ai l’habitude d’analyser des données et d’écrire des articles de journaux dans le cadre de mon emploi de chercheuse, j’ai naturellement commencé à examiner les recherches publiées dans les revues médicales. Or, maintes et maintes fois, j’ai découvert que les informations que j’avais lues en ligne, dans des livres ou même dans le livret d’instructions d’un test d’ovulation étaient soit complètement erronées, soit partiellement fausses, ou provenaient de sources douteuses. Mon exemple favori est le suivant : la statistique couramment citée selon laquelle une femme de plus de 35 ans a 66 pour cent de chances de tomber enceinte dans les 12 mois provient d’une étude des actes de naissance de… la France du XVIIe siècle ! Les études qui utilisent un échantillonnage plus récent indiquent un taux 14 ■ Le guide indispensable des femmes impatientes de devenir maman de fécondité bien supérieur chez les femmes de cet âge. Le fait de trouver des informations véridiques basées sur de réelles études m’a aidée à tomber enceinte relativement rapidement, même si j’étais âgée de plus de 35 ans et que j’avais quelques problèmes de fertilité. Or, une bonne partie de ces recherches scientiques rigoureuses et très utiles n’est pas facilement accessible aux femmes qui souhaitent pourtant s’informer sérieusement. Dans ces pages, je m’appliquerai à partager ces informations excitantes avec vous. J’ai également remarqué que la majorité des ouvrages consacrés à la fertilité ne s’attaquaient qu’à une seule partie de la question. S’ils traitent des aspects physiques liés à la grossesse, ils omettent de mentionner les aspects émotionnels de ce processus. S’ils expliquent très bien une méthode de prévision de l’ovulation, ils oublient de parler de toutes les autres méthodes existantes. S’ils décrivent avec force détails ce qu’il faut manger lorsqu’on envisage une grossesse, ils n’abordent pratiquement aucun autre sujet. C’est peut-être parce que je suis une femme impatiente que je voulais que l’ensemble de ces informations soient rassemblées dans un seul ouvrage, plutôt qu’éparpillées dans 10 ou 15 livres incomplets. Cet ouvrage unique, c’est Le guide indispensable des femmes impatientes de devenir maman. Certaines personnes, souvent des hommes d’âge mûr, trouvent que l’idée d’un livre portant sur le désir de tomber enceinte est drôle en soi : « Je te parie que c’est un livre plutôt court… Il dit simplement : “Ayez des rapports sexuels !” à chaque page. » Évidemment, les choses sont un peu plus compliquées que cela. Il y a de très bonnes raisons de se préparer à une grossesse et d’en apprendre le plus possible avant même d’essayer. Les femmes veulent souvent tomber enceintes rapidement. Il est donc important pour elles de savoir comment prévoir leurs ovulations et de connaître le meilleur moment pour avoir des rapports sexuels. Vous pourriez même être en mesure d’inuencer le sexe de votre bébé (mais pas en faisant ce que vous avez probablement déjà entendu, par contre ; consultez le chapitre 5 pour plus de détails). Des recherches extraordinaires démontrent que ce que vous consommez avant que votre bébé ne naisse – qu’il s’agisse de nourriture, de vitamines ou d’alcool – pourra inuencer la santé et l’intelligence de votre enfant. Le cerveau et le système nerveux commencent à se développer incroyablement tôt, soit tout juste deux semaines après la conception. Si vous vous êtes préparée à votre grossesse, vous serez plus susceptible de donner le meilleur départ possible à votre bébé. Introduction ■ 15 Essayer de tomber enceinte est un processus très émotif et stressant, parce qu’ultimement, il s’agit de quelque chose qui échappe à notre contrôle. En cette époque où la contraception est facilement accessible et able, nous pouvons consciemment décider de ne pas avoir d’enfant. Cela nous donne en retour l’illusion de pouvoir également contrôler le moment de la conception. Il existe une foule de choses que vous pouvez faire pour améliorer vos chances (et j’entends vous informer le mieux possible à propos de chacune), mais il n’en demeure pas moins que de tomber enceinte a encore quelque chose à voir avec la chance, avec des mécanismes corporels internes et avec d’autres facteurs impossibles à contrôler. Si vous êtes une femme impatiente, cela vous semblera donc extrêmement difcile, même si vous n’essayez que depuis quelques mois. En tant que psychologue, je peux partager certaines stratégies d’adaptation avec vous, en me basant sur les plus récentes études. En tant que femme qui a connu le stress associé au fait de tomber enceinte trois fois (en comptant ma première fausse couche), j’ai également ressenti des émotions fortes qu’aucune préparation ne peut vraiment vous aider à vivre. L’anxiété liée à la fertilité peut commencer avant même que vous n’essayiez de tomber enceinte. Manon2, par exemple, n’a que 20 ans, mais elle dit ceci : « J’ai toujours rêvé d’avoir des enfants, mais j’ai peur que quelque chose ne m’empêche d’avoir mes propres enfants biologiques. Je ne veux pas vraiment avoir d’enfants avant au moins cinq ans, mais ma fertilité est malgré tout quelque chose qui m’inquiète. » Imaginez alors à quoi peut ressembler cette anxiété lorsque l’on essaie activement de tomber enceinte, que l’on fait tout ce qu’il faut pour que cela se produise depuis trois mois, puis six mois. Il est facile de comprendre qu’une telle situation puisse rendre dingue. Il est donc essentiel de trouver un équilibre entre apprendre beaucoup de choses à ce sujet et devenir complètement obsédée. Je vais vous dire comment vous distraire, an que vous ne songiez pas en permanence à votre fertilité, et je vous ferai part de quelques techniques permettant de faire face à l’anxiété et à la dépression de façon entièrement naturelle. Voici déjà deux choses que vous pouvez commencer à faire dès maintenant : prenez un supplément de 1000 milligrammes d’huile de poisson quotidiennement, et apprenez la technique de relaxation qui consiste à prendre des res2. Il s’agit d’un pseudonyme, comme ce sera le cas pour l’ensemble des noms de femmes dont les histoires sont racontées dans ce livre. En outre, certains détails pouvant permettre d’identier les personnes ont parfois été modiés. 16 ■ Le guide indispensable des femmes impatientes de devenir maman pirations profondes. Si vous faites cela lorsque vous êtes stressée, votre corps recevra le message qu’il est temps de se calmer et vous commencerez à vous sentir mieux. Comme ce livre ne s’intitule pas Le guide indispensable des femmes patientes…, il est passablement court. Si vous êtes une femme vraiment très impatiente, consultez l’annexe A. Vous y trouverez un sommaire concis des informations données au l des pages de cet ouvrage. (Je planche encore sur une version pour les femmes vraiment, mais alors vraiment très impatientes, qui tiendrait en un feuillet autocollant.) J’ai inclus la liste des études que j’ai consultées pour rédiger ce livre dans la section « Références », à la n de l’ouvrage, pour que vous puissiez vous-même lire les recherches originales si d’aventure vous êtes aussi cinglée que je le suis. Euh… est-ce que j’ai dit cinglée ? Je voulais dire curieuse, bien sûr. Ce livre traite principalement de la conception naturelle… En d’autres termes, de ce que vous pouvez faire dans votre propre chambre à coucher (ou votre cuisine ou chambre d’hôtel favorite) pour tomber enceinte rapidement, et peut-être même inuencer le sexe de votre enfant. J’aborderai également la décision difcile qui consiste à déterminer quand il est temps de consulter un spécialiste de la fertilité, en vous préparant à ce à quoi vous pourrez vous attendre lors d’une première visite. Je ne parlerai cependant pas des traitements plus complexes de la fertilité comme la fécondation in vitro (FIV). Par contre, je mentionnerai plusieurs études qui ont été menées sur les femmes ayant opté pour la FIV, principalement parce qu’il s’agit de la population la plus étudiée par les chercheurs qui se spécialisent dans le domaine de la fertilité. Appréciez ces mois pendant lesquels vous essayez de tomber enceinte, même si ce conseil est évidemment plus facile à donner qu’à recevoir. Nous sommes si habituées à contrôler tout ce qui nous entoure et à obtenir des résultats instantanés. Désirer attendre un enfant remet tout cela en question. Même si vous tombez enceinte dès le premier mois, vous avez dû attendre deux semaines pour ovuler, puis vous devez attendre près de deux autres semaines pour être bien sûre que ça y est. Lisez ce livre, parlez à vos amies et faites tout ce que vous pouvez, mais n’oubliez surtout pas de voir que ce processus est plaisant aussi. Vous êtes à même de vous lancer dans la plus grande aventure qui soit pour une femme : essayer de concevoir. Je vous souhaite bonne route. Introduction ■ 17 CHAPITRE 1 I CE QUE VOUS DEVEZ FAIRE AVANT DE COMMENCER À ESSAYER l n’y a pas si longtemps, les femmes qui désiraient tomber enceintes se contentaient de jeter leur pilule contraceptive, après quoi elles continuaient de vivre leur vie normalement. Peu d’entre elles connaissaient quoi que ce soit à propos du moment de leur ovulation et peu se souciaient de la façon dont le régime alimentaire influait sur la fertilité. L’idée de se préparer à être enceinte leur aurait paru pour le moins étrange. Plus maintenant. De nos jours, de plus en plus de femmes adoptent une approche proactive. Nous sommes des Femmes Impatientes (des FI, pour faire court, parce que nous sommes vraiment très occupées) qui ne veulent plus rester assises à ne rien faire. Nous sommes organisées et motivées par notre réussite personnelle : c’est de cette façon que nous avons mené nos études universitaires, dégoté un bon emploi ou planié notre mariage. Il est donc normal que nous adoptions la même approche pragmatique lorsque vient le temps de fonder une famille. Nous sommes naturellement anxieuses à propos de l’infertilité. Nous avons entendu parler de couples qui ont dû patienter de longues années avant de nalement concevoir, et nous avons peur que le même sort ne s’abatte sur nous. Certaines d’entre nous sont âgées de plus de 30 ans, voire de 40 ans, et n’ont plus de temps à perdre. Il y a plusieurs avantages à planier et à préparer sa grossesse. Une étude a démontré que la plupart des femmes ne ressentent aucun symptôme associé à la grossesse jusqu’à 20 jours après l’ovulation, soit au moins une semaine après que les résultats des tests de grossesse sont ables. Le cœur de l’embryon et son système nerveux sont alors déjà développés et ils sont plus vulnérables que jamais aux effets de l’alcool, du tabac, des médicaments sur ordonnance et d’autres éléments pouvant causer des anomalies congénitales. L’une des vitamines du groupe B, soit l’acide folique, qui diminue énormément les risques d’anomalie du tube neural, est plus efcace si elle est prise avant la conception. En prévoyant les choses et en effectuant vos tests de grossesse sufsamment tôt (mais pas trop tôt non plus ! voir le chapitre 8 à ce sujet), vous ne tentez pas le sort et vous ne rééchissez pas inutilement : vous vous préparez simplement à devenir une mère, en protégeant vos enfants avant même qu’ils soient conçus. Attendez-vous toutefois à vous faire dire que vous devriez « simplement vous relaxer », trois mots qui suscitent immanquablement l’ire des FI et leur font rouler des yeux. Lorsque j’ai demandé à Alice, qui est âgée de 38 ans, si sa mère avait un point de vue différent du sien sur sa préparation à la grossesse, elle m’a répondu tout de go : « Oh que oui ! C’est vraiment agaçant, hein ? Mes copines et moi discutons toujours du fait que nos mères nous disent sans cesse : “Dans notre temps, on ne savait même pas comment surveiller nos ovulations ou quoi que ce soit du genre. Tu as juste besoin de te relaxer un peu. Arrête de t’inquiéter à ce point pour ça.” » S’il est vrai qu’il n’est pas sain de s’inquiéter sans arrêt (nous en reparlerons plus tard), prendre des vitamines prénatales et planier sa grossesse n’est certainement pas excessif. C’est tout simplement malin. Par ailleurs, si les politiciens envisagent d’imposer une taxe sur un produit donné lorsque survient une crise budgétaire, vous devriez vous-même cesser de consommer le produit en question si vous êtes enceinte. On parle de cigarettes, de drogues, d’alcool et même de caféine. Tous ces produits sont liés aux troubles de la fertilité, aux fausses couches et aux anomalies congénitales, particulièrement chez les personnes qui les consomment en grande quantité. Il n’y a pas de mal à boire un peu (un verre de vin ou deux en soupant, le week-end) avant d’ovuler et jusqu’à six jours après (ce qui correspond à la période la plus courte pour que l’embryon puisse s’implanter). Après cela, par contre, vous devriez ranger le nectar au placard et verrouiller la porte à double tour pour au moins une semaine. Après cette période, deux choses peuvent se produire : soit votre test de grossesse sera négatif, ce qui constituera une excellente excuse pour prendre d’assaut votre minibar personnel (sans trop abuser, quand même), soit il sera positif, auquel cas votre réserve de pinot devra prendre des vacances pendant les neuf prochains mois. La plupart des études indiquent qu’une consommation faible à modérée (moins de deux unités d’alcool par jour) ne nuit pas à 20 ■ Le guide indispensable des femmes impatientes de devenir maman la fertilité, mais que les risques d’infertilité s’accroissent de 60 pour cent si l’on consomme plus de trois verres par jour. Il est intéressant de voir que l’effet négatif d’une importante consommation d’alcool agit davantage sur la fertilité des hommes que sur celle des femmes. Vous devriez cesser de fumer et de consommer des drogues au moins trois mois avant d’essayer de concevoir, pour que votre corps puisse se débarrasser des toxines emmagasinées. Fumer augmente radicalement le risque d’infertilité et peut même entraîner une ménopause précoce chez certaines femmes. Les effets du tabac se dissipent cependant plutôt rapidement après que l’on a cessé de fumer. En revanche, les autres drogues comme la marijuana mettent plus longtemps à quitter notre organisme. Cela est principalement dû au fait que le THC (delta-9-tétrahydrocannabinol, le composant chimique actif de l’herbe) s’emmagasine dans les cellules adipeuses. Si votre partenaire ou vous avez des difcultés à cesser de fumer ou de consommer des drogues, ou à réduire votre consommation d’alcool, n’hésitez pas à consulter votre médecin traitant. Il existe plusieurs types de traitement, et il saura vous aiguiller vers celui qui vous convient le mieux. Vous vous doutez bien que j’ai gardé le meilleur pour la n : la caféine. Votre latte grande au lait écrémé avec mousse en extra (ou, plus précisément, la caféine qu’il contient) est une drogue. Oui, je sais : c’est la raison même pour laquelle on l’aime tant. Malheureusement, les études ont démontré un lien entre l’excès de caféine (deux tasses ou plus par jour) et des délais plus importants quand on essaie de concevoir. Une consommation modérée ou élevée de caféine a également été reliée à un taux plus important de fausses couches. Les femmes qui ne fument pas et qui consomment entre 300 et 699 milligrammes de caféine par jour (l’équivalent de deux à cinq tasses de café) peuvent voir leur fertilité diminuer de 12 pour cent, tandis que celles qui consomment plus de 700 milligrammes de caféine voient la leur diminuer de plus d’un tiers. Les effets sur la fertilité masculine sont encore plus importants : les hommes qui boivent plus de cinq tasses de café par jour voient leur fertilité diminuer de moitié. C’est donc dire que votre compagnon et vous pouvez continuer de vous arrêter au café du coin, mais pas plus d’une fois par jour. Si vous avez besoin de plus de caféine, essayez d’aller la chercher dans le thé (particulièrement le thé vert, qui a des effets bénéques sur la santé). Quelques études ont même démontré que le thé pouvait favoriser la fertilité. Ce que vous devez faire avant de commencer à essayer ■ 21 Vous pourriez également envisager une solution radicale, comme vous accorder sufsamment de sommeil, ce qui diminuerait immédiatement votre besoin de consommer autant de caféine. Le manque de sommeil a un effet éteignoir sur plusieurs aspects de nos vies, qu’il s’agisse de nos humeurs ou de notre système immunitaire. La plupart des adultes ont besoin d’au moins sept heures de sommeil, même si huit heures sont préférables. Dormir autant que cela n’est pas une perte de temps ; c’est un impératif biologique pour demeurer en bonne santé. Vous pourriez également chercher à vous exposer au soleil, sans crème solaire, pendant 15 à 30 minutes (selon la saison) quelques fois par semaine, idéalement vers le milieu de la journée (entre 10 h et 14 h) et plus particulièrement au printemps, à l’été et à l’automne. La peau, lorsqu’elle est exposée à la lumière du soleil, génère de la vitamine D, qui est associée à une meilleure fertilité et à plusieurs autres avantages pour la santé. Le Dr Michael Holick, endocrinologue et professeur de médecine à l’Université de Boston, traite de ce sujet en détail dans son livre The Vitamin D Solution (La vitamine D : une solution). On y apprend que la vitamine D générée par le soleil demeure plus longtemps dans notre organisme que celle qui est issue des suppléments alimentaires, et qu’il est impossible d’en recevoir une trop forte dose. L’exposition au soleil nous aide par ailleurs à mieux dormir. (Le livre explique également qu’il est bon de prendre un peu de soleil même sans crème solaire.) Votre mode de vie a lui aussi des effets considérables sur votre fertilité. Une étude a démontré que les couples qui ont au moins quatre mauvaises habitudes (comme fumer, consommer beaucoup de caféine ou trop d’alcool) avaient besoin de pas moins de sept fois plus de temps que les autres pour concevoir un bébé. Il faut pourtant voir cela comme une bonne nouvelle : en effet, cela signie que vous pouvez considérablement accroître votre fertilité en agissant sur des facteurs que vous contrôlez. Comme me l’a dit une amie : « Lorsque tu essaieras de tomber enceinte, restreins tes mauvaises habitudes à la propension au désordre, à la consommation de pornographie et au vol à l’étalage. » Puisque les hommes doivent eux aussi changer leurs habitudes, vous aurez peut-être besoin de faire quelques efforts pour convaincre votre mari. Promettre d’augmenter les rapports sexuels en retour d’une diminution de sa consommation de bière pourrait alors s’avérer un argument de choix. Puis, au moment où vous l’aurez convaincu de mettre de côté sa petite Heineken, vous pourrez vous attaquer à une tâche autrement plus ardue : le convaincre d’aller faire analyser son sperme. Vous 22 ■ Le guide indispensable des femmes impatientes de devenir maman aurez probablement besoin de recourir à l’ensemble de vos superpouvoirs conjugaux pour y parvenir. Une analyse de sperme pour mon partenaire Près de la moitié des troubles de fertilité sont causés par des problèmes de spermatozoïdes (connus sous le terme technique de « facteur masculin », ce qui a toujours évoqué chez moi une fragrance de parfum pour homme particulièrement rebutante). Comme les choses sont toujours plus faciles pour les hommes, les analyses réalisées pour les problèmes de spermatozoïdes sont à la fois rapides et peu coûteuses : entre 50 et 100 $ pour se faire tester en clinique. (Des tests maison sont également disponibles sur le marché, mais ils ont le double désavantage d’être plus chers et moins précis. La plupart de ces tests vérient la numération des spermatozoïdes, mais pas leur motilité ou leur condition, qui sont des facteurs tout aussi importants.) Les compagnies d’assurances ne remboursent généralement pas les analyses de sperme, mais il s’agit somme toute d’un petit montant si l’on considère la quantité d’informations utiles que cela vous fournira. Tentez de convaincre votre mari de se soumettre à une analyse de sperme avant de commencer à essayer d’avoir un enfant. Si les nouvelles sont bonnes, et elles le sont la plupart du temps, vous aurez d’emblée éliminé 40 pour cent des problèmes de fertilité potentiels. Si le résultat n’est pas bon, votre mari pourra consulter rapidement un médecin spécialisé en fertilité ou un urologue. Les problèmes liés aux spermatozoïdes peuvent souvent être résolus par des techniques passablement simples et peu onéreuses telles que l’insémination intra-utérine (IIU) ou le traitement médical sans hospitalisation pour la varicocèle, un problème lié au ux sanguin dans les testicules. Un court traitement d’antibiotiques peut parfois sufre à régler certains de ces problèmes. Karine, qui a conçu son premier enfant relativement rapidement, a essayé d’en avoir un deuxième pendant plus d’un an par la suite. Son mari et elle se sont soumis à toute la gamme des tests d’infertilité les plus dispendieux, à l’issue desquels elle a été bouleversée d’apprendre qu’elle avait une faible réserve ovarienne. Elle était alors âgée de 37 ans. Les tests ont cependant apporté une autre surprise au couple : l’échantillon de sperme du mari présentait des signes d’infection bactérienne (une infection « normale », pas une infection transmise sexuellement). Karine et son mari ont donc pris des antibiotiques, et quelques mois plus tard, elle était de nouveau Ce que vous devez faire avant de commencer à essayer ■ 23 enceinte. Bien sûr, tous les problèmes de spermatozoïdes ne peuvent pas être résolus aussi vite par des traitements, mais l’histoire de Karine illustre bien l’importance de faire faire une analyse de sperme aussi rapidement que possible. Que faire si votre mari n’est pas chaud à l’idée de faire analyser son sperme, particulièrement si vous n’avez même pas encore commencé à essayer de concevoir ? Rappelez-lui que de passer 20 minutes à s’astiquer la banane en regardant des émissions érotiques peut ne pas être aussi traumatisant que cela : après tout, c’est ce qu’il faisait à peu près trois fois par jour et de façon tout à fait volontaire lorsqu’il avait 14 ans. Évidemment, ce n’est pas l’idée du plaisir solitaire qui rebute les hommes lorsqu’il est question d’analyse de sperme : c’est l’angoisse de la performance. Les hommes sont souvent terriés à l’idée que leur sperme ne sera pas à la hauteur, et ils sont fous de joie lorsqu’ils constatent qu’il l’est bel et bien. Mon mari a annoncé ma première grossesse aux membres de notre famille en disant : « Mes petits gars savent nager ! », ce qui a davantage semé la confusion chez eux que cela ne les a informés, mais qu’importe. Son frère avait quant à lui l’habitude de dire qu’il « avait réussi à déjouer le gardien adverse ». Mon mari a bien essayé de reprendre cette formule à son compte, mais je lui ai gentiment rappelé qu’il n’y avait pas de gardien, et qu’il avait plutôt marqué dans un let désert au terme d’une rencontre à sens unique. Essayez de comprendre son point de vue. Une analyse de sperme suppose un acte sexuel ; elle n’est pas seulement un acte clinique comme le sont les tests de fertilité que passent les femmes. Or, l’identité des hommes est très intimement liée à leurs prouesses sexuelles. Certains éprouvent un réel embarras lorsqu’ils doivent remettre le petit contenant dûment rempli à la clinique médicale. Les discussions autour des analyses de sperme peuvent déboucher sur des conits passablement sérieux : il est parfois difcile de se montrer compréhensive alors que le test est si simple. Le mari d’une FI a eu le malheur de lui dire qu’il trouvait ce test humiliant, ce qui a débouché sur une discussion très animée au cours de laquelle sa femme lui a lancé : « Qu’est-ce que t’attends ? Bougetoi les fesses (ou plutôt le pénis) pour aller au labo ! » Si vous admettez devant votre partenaire que vous n’êtes pas seulement une femme impatiente, mais aussi une femme un peu maboule, votre message passera peut-être un peu mieux. S’il est embarrassé de prendre un rendez-vous chez le médecin, dites-lui qu’une fois sur place, il pourra toujours rouler des yeux et dire que c’est sa femme un peu folle qui l’envoie. 24 ■ Le guide indispensable des femmes impatientes de devenir maman Cette technique est particulièrement efcace avec les médecins de sexe masculin qui riront probablement en disant : « Je vous comprends, la mienne est pareille », tout en remettant le contenant à leur patient. Proposez à votre mari de se rendre à la clinique avec lui si cela le met plus à l’aise ; demandez au personnel de vous indiquer jusqu’où vous pouvez aller pour l’« aider ». Parlez-lui de ce qu’il fera lorsqu’il arrivera à la clinique : quelque chose l’embarrasse-t-il particulièrement ou le rend-il anxieux ? Et puis, même si vous n’êtes pas censée vous moquer de ses sentiments, rien ne vous empêche de rigoler un moment avec lui en essayant de trouver des titres de lms pornos amusants qu’il pourrait regarder en faisant sa besogne (Succion pulpeuse ? La société des quéquettes disparues ? Aux verges espagnoles ?). Vous pourriez l’informer du surnom que l’on donne à la salle dans laquelle il devra produire son échantillon : la salle aux mille plaisirs. Et pourquoi ne pas lui suggérer d’imaginer qu’il est un donneur honorique pour la banque de sperme des lauréats du prix Nobel ? Jenna, une autre femme impatiente, a opté pour une stratégie différente en orientant l’attention de son mari vers autre chose que ses problèmes potentiels de fécondité. Elle lui a demandé d’aller faire analyser son sperme pour que le médecin puisse ensuite passer à l’analyse de sa propre fertilité. Elle lui a également rappelé les noms de tous les autres hommes qu’ils connaissaient et qui avaient déjà passé le même test an que l’ensemble du processus ait l’air on ne peut plus normal. Elle a même eu recours à une tactique particulièrement astucieuse en allant elle-même prendre rendezvous à la clinique pour ne pas que son mari ait besoin de faire quelque effort que ce soit (elle a du même coup évité toutes les excuses qu’il aurait pu trouver pour « oublier » d’appeler). Si vous habitez près d’un laboratoire, votre conjoint pourra « produire » son échantillon dans le confort et l’intimité de sa propre maison où il a accès à ses revues favorites de pornographie (si vous pouvez vous le permettre nancièrement, cela pourrait également se faire dans une chambre d’hôtel louée à proximité de la clinique). Les échantillons de sperme doivent être remis au laboratoire de 45 à 60 minutes après avoir été recueillis, et ils doivent être gardés au chaud durant tout le trajet. (Quelqu’un ici est attiré à l’idée de mettre cette semence bien au chaud sous son blouson ? Dans un petit pot de plastique, bien sûr.) Si, par contre, votre maison est trop éloignée du laboratoire, votre mari n’aura d’autre choix que de charmer son serpent sur place, avec tout ce que cela comporte d’embarras (il pourra Ce que vous devez faire avant de commencer à essayer ■ 25 ISBN 978-2-7619-3313-1 Design de couverture : Josée Amyotte Le tic-tac de votre horloge biologique est de plus en plus obsédant ? Dans ce livre empreint d’humour, vous trouverez une foule de conseils pour favoriser naturellement votre fertilité et celle de votre partenaire, apprendre à déterminer précisément vos périodes de fécondité et utiliser les tests d’ovulation et de grossesse de manière optimale. Vous aurez enfin l’heure juste sur plusieurs mythes populaires, notamment au sujet de la conception chez les femmes de plus de 35 ans, ou encore sur la meilleure façon d’influencer le sexe de votre futur enfant. À chaque étape, l’auteur est là pour vous rassurer : il est normal de se sentir fébrile et anxieuse dans l’attente du résultat positif tant désiré… Plus confiante et mieux outillée, vous vivrez ce grand projet avec sérénité et augmenterez vos chances de concrétiser votre souhait sans plus tarder ! Jean M. Twenge est docteur en psychologie et professeur à l’Université de San Diego. Auteur de nombreux ouvrages, ses articles scientifiques ont été publiés dans le Time, le New York Times, le USA Today et le Washington Post. Mère de trois enfants, elle vit à San Diego, en Californie.