Le nez du vin - La passion des vins
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Le nez du vin - La passion des vins
L’AMOUR DU VIN EST UNE PASSION QUI SE PARTAGE Le nez du vin L’analyse olfactive est certainement la phase la plus importante dans la dégustation du vin. C’est de loin la phase la plus subtile et celle qui procure le plus grand plaisir. C’est aussi la phase la plus difficile d’approche et celle qui va demander le plus long apprentissage car l’odorat est un sens relativement peu développé chez l’être humain. Ce n’est qu’après un long entraînement que vous arriverez à identifier seulement quelques arômes principaux du vin. En effet, le nez du vin est très très complexe. La science a identifié par chromatographie en phase gazeuse près d’un millier de molécules aromatiques dans le vin. Les meilleurs sommeliers arrivent à reconnaître seulement 60 arômes différents. Et vous ? Etes vous capable de reconnaître instantanément un arôme basique ? Faite vous la différence entre, l’arôme de la fraise et celui de la framboise ? Si oui, vous faites partie du pourcentage restreint de personnes qui possèdent déjà une bonne sensibilité olfactive. Pour développer l’odorat il faut faire attention aux odeurs qui nous entourent. Il faut surtout apprendre à stocker ces odeurs dans sa mémoire. Avec l’entraînement, l’odorat peut se développer de manière surprenante. En effet notre cerveau est capable de véritables prouesses. Pour apprendre toutes les occasions sont bonnes. Vous pouvez vous entraîner avec les arômes artificiels, coffret d’arômes spécial vin, que vous trouverez dans le commerce spécialisé, style « Le nez du vin » ou « Bacchanales ». Georges Lapicoré, la passion des vins Octobre 2008 page 1 L’AMOUR DU VIN EST UNE PASSION QUI SE PARTAGE Mais les sirops ou les yaourts portant l’inscription « à l’arôme de » feront également parfaitement l’affaire. Les bonbons aromatisés représentent également de bons points de repère pour se constituer une première base de donnée. Pour débuter il est beaucoup plus facile d’apprendre avec les arômes artificiels parce que beaucoup plus dosés que les mêmes arômes naturels. Par la suite, lorsque vous aurez acquis un minimum de connaissance des arômes principaux du vin, vous vous entraînerez avec les même arômes naturels. Car, en dépit de la justesse des arômes synthétiques, il est important, lorsque l’on commence à reconnaître certains arômes, de mémoriser ces mêmes arômes dans leur contexte naturel. Notons par exemple que les arômes de fruits varient en fonction de la maturité du fruit : vert, peu mûr, mûr, très mûr, compoté, confituré ou confit. Notons également que les arômes de fleurs varient aussi en fonction de l’état de la fleur : en bouton, juste épanouie, sur le déclin, fanée. Pour bien capter les odeurs fruitées à reconnaître dans les vins, il est important de bien mémoriser les différents stades de maturité d’un grand nombre de fruits car ce sont ces différents états qui vont nous permettre de nous faire une bonne idée de la maturité du raisin au moment de la vendange. Lors de nos promenades en nature apprenons à mémoriser les différentes odeurs. Humons les odeurs délicates de fleurs printanières, aubépine, acacia, chèvrefeuille. Apprenons les odeurs végétales en frottant les différentes espèces de plantes. Apprenons le boisé avec les écorces des arbres. Essayons de distinguer les différentes essences d’arbre. Mémorisons les odeurs de sous-bois, de mousse (mousse sur bois ou mousse sur pierre …), de terre humide, d’humus, de champignon … Sentons la terre, les cailloux, l’argile, la craie, le schiste, le silex … Georges Lapicoré, la passion des vins Octobre 2008 page 2 L’AMOUR DU VIN EST UNE PASSION QUI SE PARTAGE Lors de nos ballades en Provence mémorisons les odeurs de garrigue de thym, de laurier, de romarin, de lavande. Il faut sentir la terre … Certains sommeliers vont même jusqu’à goûter la terre ! Apprenons à distinguer les différentes odeurs animales, le gibier, la fourrure, le cuir … En cuisine, apprenons à distinguer les différentes épices, le poivre, la cannelle, la noix de muscade, le gingembre, le clou de girofle … Apprenons à reconnaître les différentes odeurs lactées, les odeurs de lait, de yaourt, de crème, de beurre … Apprenons à distinguer les odeurs de torréfié, de pain grillé, de brioche, de café, de thé, de caramel, de chocolat, de cacao …. Apprenons à distinguer les odeurs de havane, de cigare ou de tabac blond ... Il faut également apprendre à reconnaître les odeurs caractéristiques d’un défaut du vin, les odeurs de souffre, de bouchon, de vinaigre, de pourriture, de vieille futaille, de caoutchouc, de plastique … Pour devenir un bon dégustateur il est indispensable de bien mémoriser les odeurs qui nous entourent. La meilleure méthode pour apprendre les odeurs consiste à enregistrer au moins quatre fois une odeur en énonçant systématiquement son nom à voix haute. Evitez de faire cela dans le métro ou dans le bus car on risque de vous prendre pour un cinglé ! Le cerveau fera le reste … Au bout de quelque temps, dès que vous présenterez l’odeur à votre nez, le nom surgira comme par miracle de votre tête. Georges Lapicoré, la passion des vins Octobre 2008 page 3 L’AMOUR DU VIN EST UNE PASSION QUI SE PARTAGE L’analyse olfactive d’un vin Pour une bonne analyse olfactive d’un vin vous devez utiliser un verre en forme de tulipe. Le verre I.N.A.O. ainsi que le verre Expert de chez Spiegelau que je conseille conviennent parfaitement. Ce verre doit être rempli au tiers de sa hauteur. La température du vin est très importante. Trop froids (en dessous de 8°Celsius) les arômes ont du mal à passer à l’état gazeux et trop chauds (au dessus de 18° Celsius) , ils s’évaporent trop vite et sont dominés par les vapeurs d’alcool. D’autre part l’odorat se fatiguant très vite (on perçoit surtout les différences d’odeur …) je vous conseille de sentir votre verre à plusieurs reprises et de manière furtive, sans trop insister de manière à éviter la saturation. En fait l’analyse du nez se fait en trois étapes : Le premier nez : On présente le verre légèrement sous le nez. C’est le premier contact olfactif qui nous donne les arômes dominants. Cette première impression nous permet déjà de nous faire une idée de la personnalité du vin. C’est lors de ce premier nez par exemple que l’on détectera les odeurs désagréables signe souvent d’un gros défaut comme le goût de bouchon par exemple. Le second nez : On oxygène le vin en prenant le verre par le pied et en imprimant un mouvement de rotation de façon à accélérer la volatilisation des différents composants aromatiques. Pour plus de facilité on peut poser le verre sur la table tout en l’agitant. Georges Lapicoré, la passion des vins Octobre 2008 page 4 L’AMOUR DU VIN EST UNE PASSION QUI SE PARTAGE Puis on pousser possible alors de plonge quelques secondes son nez dans le verre de façon à plus loin l’exploration olfactive du vin. A ce stade il devient d’évaluer l’intensité du nez, sa netteté et sa qualité. On essaie distinguer les différents arômes. Puis on réoxygène le vin en l’agitant de nouveau et on replonge le nez dans le verre en essayant toujours de pousser plus loin l’exploration. Le troisième nez : On replonge le nez dans le verre après une longue oxygénation, les différents constituants aromatiques évoluant différemment selon le degré de volatilité de chacun. Il est toujours également très instructif de replonger son nez dans le verre une fois qu’il est vide. Dans le dégustation d’un vin, on distingue suivant les écoles trois types d’arômes ou plus : Les arômes primaires : Les arômes primaires sont les arômes que l’on trouve dans les vins jeunes. Ils sont dus aux cépages et au terroir. Les arômes variétaux dus aux cépages : Les arômes dus aux cépages sont des végétal et épicé. arômes de type floral, fruité, Dans les sols sablonneux, les arômes typiques des différentes variétés de cépages sont plus intenses et relativement plus faciles à reconnaître. Les arômes de terroir : Les arômes dus au terroir sont de type minéral. Sur les sols plus denses, plus argileux, plus compacts, les arômes de terroir prédominent et atténuent sensiblement le caractère variétal. Georges Lapicoré, la passion des vins Octobre 2008 page 5 L’AMOUR DU VIN EST UNE PASSION QUI SE PARTAGE Les arômes secondaires : Les arômes secondaires proviennent de la fermentation, c'est-à-dire de la transformation du raisin en vin. On les nomme quelquefois les arômes fermentaires. Ce sont des arômes de vinification. Ils dépendent de la nature des levures et du mode de vinification. Ils appartiennent à la famille des odeurs chimiques (banane, vernis à ongles), fermentaires (levure, mie de pain) ou lactées (beurre, lait crème) Les arômes tertiaires : Les arômes tertiaires sont des arômes d’évolution. On distingue les arômes dus à l’élevage en fût de chêne et les arômes qui vont apparaître au fur et à mesure du vieillissement. Les arômes des vins élevés en barriques : Selon la variété des bois utilisés, le toastage des barriques neuves, l’âge des fûts et la durée d’élevage en fût ces arômes peuvent varier considérablement en intensité et en qualité. Les arômes de vieillissement : Ces arômes se développent au fur et à mesure de l’évolution du vin. Ils se montrent très complexes et mêlent les séries animales, épicées, végétales avec celles empyreumatiques. A ce stade on parle du bouquet d’un vin pour exprimer la grande complexité d’un vin évolué. Georges Lapicoré, la passion des vins Octobre 2008 page 6