Procès-verbal d`une mission en Tunisie d`une délégation

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Procès-verbal d`une mission en Tunisie d`une délégation
1984 (B)
PROCÈS-VERBAL D'UNE MISSION
EN TUNISIE D'UNE DÉLÉGATION
MINISTÉRIELLE DU QUÉBEC
-
rechercher les voies de coopération qui tiennent compte
des objectifs de développement de la Tunisie;
-
réaliser une mission commerciale tunisienne au Québec
dans le but d'identifier les produits cibles pour être
exportés sur le marché québécois afin d'alléger le déficit
commercial;
-
réaliser également, en Tunisie, une mission d'industriels
québécois (séminaires par exemple) dans les secteurs à
déterminer d'un commun accord et en collaboration avec
les Banques tunisiennes de développement;
-
d'instaurer, le plus rapidement possible (début de
l'année 1985), un cadre de coopération (type commission restreinte) qui permettrait de tisser des liens
durables de coopération industrielle et commerciale
entre la Tunisie et le Québec.
Tunis, 27-30 novembre 1984
Une mission officielle québécoise dirigée par monsieur
Landry, ministre des Relations internationales et du
Commerce extérieur, s'est rendue en Tunisie, du 27 au 30
novembre 1984, dans le but d'explorer les moyens de
renforcer la coopération déjà existante et d'identifier des
actions concrètes pour l'étendre à d'autres secteurs d'intérêts
communs.
Des raisons exceptionnelles ayant empêché monsieur
Landry de diriger personnellement les entretiens en Tunisie,
ce dernier a délégué plein pouvoir à monsieur Roger
Pruneau, sous-ministre du Commerce extérieur, de présider
la délégation québécoise avec pour mandat d'engager les
pourparlers officiels avec le gouvernement tunisien, en vue de
réaliser la coopération souhaitée.
La partie québécoise remercie vivement les autorités
tunisiennes pour le nombre et la qualité des rencontres ainsi
que pour l'accueil chaleureux qui lui a été réservé.
L'ensemble des entretiens qui se sont déroulés dans une
atmosphère empreinte d'une franchise réciproque et de
compréhension parfaite ont permis de dégager les voies de
coopération qui seront de nature à créer des liens durables
de coopération entre la Tunisie et le Québec.
Une première rencontre élargie qui s'est déroulée au
ministère des Affaires étrangères et a été présidée du côté
tunisien par monsieur Amor Fezzani, secrétaire général du
ministère des Affaires étrangères, et du côté québécois par
monsieur Roger Pruneau, sous-ministre du Commerce
extérieur, a permis d'énoncer les grands axes autour
desquels une coopération active à intérêts réciproques
devrait s'instaurer entre les gouvernements de la Tunisie et
du Québec.
Les divers entretiens à haut niveau qui ont suivi traduisent
dans les faits les intentions déjà exprimées par les deux
homologues tunisien et québécois.
Sont résumés, ci-après, les points d'accord et de consensus qui traduisent les résultats de ces entretiens:
A. Au ministère de l'Économie nationale
(28-11-84 à 11 h 30)
Le sous-ministre québécois a indiqué que certaines
possibilités de financement existent qui seront de nature, en
cas d'utilisation, à bonifier les offres financières de la ligne de
crédit ACDI-SEE.
B.
À l'Agence de promotion des investissements
agricoles (APIA)
Interlocuteur: M. Amor Ben Romdhane, président-directeur
général de l'APIA
Après avoir exposé la mission de l'APIA et les différents
avantages fiscaux offerts aux promoteurs agricoles, monsieur
le président-directeur général a indiqué que l'assistance
technique québécoise pourra être d'un intérêt certain pour le
développement de l'agriculture tunisienne d'autant plus que le
secteur agricole est très développé au Québec.
Il a cité, dans ce cadre, le projet de la Société laitière du
Nord auquel le Québec participe en coopération avec la
STUSID. Ce projet aura un effet d'entraînement sur le reste
de la région du Nord tunisien, compte tenu de l'importance
que présente l'assistance technique québécoise dans ce
domaine particulier.
La délégation québécoise a pour sa part indiqué qu'elle est
prête à apporter son concours pour promouvoir une
coopération future plus intense dans les domaines de
l'élevage et de la production laitière, de l'agro-alimentaire et
des forêts.
Elle s'est par ailleurs déclarée disposée à étudier la
possibilité d'apporter une assistance technique à la Tunisie
dans les domaines susmentionnés.
Interlocuteur: M. Rachid Sfar, ministre de l'Économie
nationale
C. À l'Agence de promotion des investissements
(29-11-84 à 10 h 30)
Compte tenu que, d'une part, les échanges commerciaux
Tunisie-Québec se caractérisent par un déficit à l'avantage du
Québec et, d'autre part, que la Tunisie cherche à associer
davantage le secteur privé à son développement et qu'elle
souhaite investiguer les possibilités de coopération qui
dépassent largement le court terme et les actions ponctuelles,
il a été convenu de:
Interlocuteur: M. Ali Hedda, président-directeur général de
l'API
Le président-directeur général de l'API a indiqué que le
bénéfice de la mission québécoise et des investissements
qu'elle compte apporter devrait déborder du cadre théorique
des discussions en s'assurant qu'un suivi sera réalisé.
F. Au ministère de la Santé publique
(29-11-84 à 17 h 10)
Les principaux points d'accord sont les suivants:
me
-
-
dépasser le cadre purement commercial pour tenir
compte des objectifs particuliers du plan de développement de la Tunisie qui visent à réaliser une valeur
ajoutée équitable aux projets industriels effectués en
coparticipation et qui mèneraient à des échanges
commerciaux de compensation;
définir la structure tuniso-québécoise capable d'assurer
le suivi de cette mission et qui pourrait prendre la forme
d'une présence en Tunisie (à l'API) et au Québec
d'experts pour une à deux années, qui auront à oeuvrer
en étroite collaboration avec les services concernés en
vue d'identifier des projets industriels en coparticipation.
Interlocuteur: M Souad Lyagoubi, ministre de la Santé
publique
Les deux parties se sont félicitées des résultats obtenus
dans les projets de coopération en cours d'exécution,
notamment le projet de chirurgie cardio-vasculaire à la
Faculté de médecine de Sousse, en soulignant l'intérêt que
présente le Québec comme lieu d'acquisition de la
technologie nord-américaine en langue française.
Madame le ministre de la Santé publique a vivement
souhaité que cette coopération aborde les domaines
suivants:
e
-
la santé communautaire au niveau du 3 cycle;
D. L'Agence tunisienne de coopération technique
(28-11-84 à 12 h 15)
-
la formation de médecins administrateurs;
Interlocuteur: M. Hamed Zeghal, directeur général
-
l'assistance technique dans le domaine de l'informatisation et de la gestion hospitalière.
Les échanges de vue ont permis à la partie québécoise de
mieux s'informer du fonctionnement et des objectifs de cette
institution oeuvrant pour le renforcement de la coopération
technique entre les pays frères et amis.
La partie québécoise a manifesté son intérêt aux différentes et diverses actions de l'Agence tunisienne de
coopération technique, notamment dans les pays francophones de l'Afrique sub-saharienne.
La rencontre a également permis de constater la grande
similitude de vues quant à l'importance et au soutien à
apporter à la coopération multilatérale telle que développée à
l'Agence de coopération culturelle et technique au sein de
laquelle la Tunisie et le Québec jouent un rôle important.
La partie québécoise a pris bonne note de ces préoccupations et a souligné que certains moyens existent pour
atteindre lesdits objectifs tels que les bourses destinées à
couvrir les frais de scolarité.
Par ailleurs, la partie québécoise s'est engagée à transmettre toutes les informations relatives au nouveau
programme de formation dans le domaine de la santé destiné
aux professionnels étrangers et qui pourraient satisfaire les
besoins exprimés par la partie tunisienne.
G. Au ministère de l'Information
(28-11-84 à 18 h)
Interlocuteur: M. Abderrazak Kefi, ministère de l'Information
E. Au Centre national d'informatique
(28-11-84 à 15 h 30)
Interlocuteur: M. Habib Bourguiba, Jr., président-directeur
général de la BDET
Le ministre de l'Information a exprimé sa satisfaction de
contribuer à la diffusion de la série OCTO-PUCE qui a déjà
fait l'objet d'une entente.
Après avoir convenu de l'importance de démystifier
l'informatique et de rendre cet outil d'apprentissage à la
portée du plus grand nombre possible d'utilisateurs, les
parties reconnaissent l'intérêt que représente le système
québécois OCTO-PUCE (émission de télévision, cours par
correspondance, logiciels) pour atteindre lesdits objectifs.
Par ailleurs, la partie québécoise a lancé une invitation au
ministre de l'Information pour l'accueillir en vue de procéder à
des échanges de toute nature avec la société Radio-Québec
et le ministère de l'Éducation dont les représentants ont pris
l'engagement de transmettre au directeur général de la R.T.T.
quelques émissions de la série éducative pour enfants
“Passe-Partout” et ce, dans la perspective d'une entente
menant à son acquisition.
Les parties se félicitent de l'accord de principe intervenu
entre le ministère de l'Éducation du Québec et le Centre
national d'informatique en vue de la diffusion en Tunisie, à la
fin du premier trimestre 1985, de la version française
d'OCTO-PUCE et, à la fin du mois de septembre 1985, de la
version en langue arabe.
H. Au ministère des Affaires sociales
(29-11-84 à 15 h 50)
Sur la base d'une entente commerciale à conclure entre
les deux parties avant le mois de février prochain, la partie
québécoise s'est engagée à transmettre une recommandation
favorable à son gouvernement afin que soit prise en charge la
mise en place du système OCTO-PUCE, selon les modalités
financières précisées en annexe 1.
Interlocuteur: M. Mohamed Ennaceur, ministre des Affaires
sociales
Le sous-ministre québécois du Commerce extérieur a eu
un entretien avec monsieur Mohamed Ennaceur, ministre des
Affaires sociales, au cours duquel il a été passé en revue les
domaines de coopération, objet du mémorandum de février
1984.
Monsieur le ministre des Affaires sociales a fait part de
l'importance que le gouvernement tunisien accorde au
programme: “Famille productive” qui est un véritable plan de
lutte contre la pauvreté et qui permet aux familles les plus
démunies de disposer des moyens nécessaires pour passer
de l'état d'assisté à l'état de producteur.
Il a souhaité, qu'à l'exemple de certains pays et organisations internationales, le Québec contribue à la réalisation de
projets intégrés dans certaines localités de la Tunisie.
de la coopération tuniso-québécoise.
Fait à Tunis, le 30 novembre 1984
Pour le gouvernement
du Québec
Roger Pruneau
Sous-ministre du
Commerce extérieur
La délégation tunisienne a remis à la partie québécoise
une note complémentaire audit mémorandum.
La partie québécoise s'est déclarée disposée à étudier les
possibilités de concrétiser le programme de coopération
proposé dans le mémorandum en question. Elle a marqué
aussi un intérêt particulier au développement de la
coopération tuniso-québécoise dans les domaines de la
famille productive et de la formation professionnelle.
I.
Au ministère de la Fonction publique et
de la Réforme administrative
(29-11-84 à 17 h 25)
Interlocuteur: M. Mezri Chekir, ministre délégué auprès du
premier ministre, chargé de la Fonction publique
et de la Réforme administrative
L'entretien avec monsieur le ministre Chekir a porté sur
l'état actuel de la coopération avec le Québec et les moyens
à mettre en oeuvre pour la renforcer davantage, notamment
par l'organisation de rencontres entre des responsables et
des hommes d'affaires tunisiens et québécois, à l'initiative de
l'Association d'amitié tuniso-canadienne dont il assume la
présidence.
J.
Avec le secrétaire d'État auprès du ministre des
Affaires étrangères chargé de la Coopération
internationale
(29-11-84 à 18 h)
Interlocuteur: M. Ahmed Ben Arfa
Cette rencontre, qui s'est déroulée dans un esprit de
franche cordialité et d'estime réciproque, a permis de
démontrer l'importance d'instaurer un mécanisme de suivi, à
déterminer lors d'une mission tunisienne au Québec, qui sera
de nature à favoriser la réalisation des actions de coopération
convenues entre les deux parties.
Cette proposition reflète une préoccupation évoquée par
l'ensemble des interlocuteurs tunisiens au cours de leurs
entretiens avec la délégation québécoise.
Par ailleurs, le secrétaire d'État à la Coopération a
notamment insisté pour que la coopération déjà existante se
e
consolide et touche d'autres domaines prioritaires pour le VI
plan de développement de la Tunisie tels que l'agriculture, la
coopération industrielle et le transfert réel de technologie.
Les deux parties ont exprimé leur grande satisfaction pour
l'atmosphère d'amitié et de franchise qui a régné tout au long
des entretiens et ont convenu de poursuivre les contacts
entre Tunisiens et Québécois pour le développement soutenu
Pour le gouvernement
de la République
tunisienne
Amor Fezzani
Secrétaire général du
ministère des
Affaires étrangères
ANNEXE 1
A.
Étude approfondie du système OCTO-PUCE:
-
trois Tunisiens au Québec pendant une semaine;
transport international à la charge de la partie tunisienne;
allocation de séjour à la charge de la partie québécoise;
deux Québécois en Tunisie pendant une semaine;
même principe que précédemment établi.
B.
Adaptation du système OCTO-PUCE:
-
trois Tunisiens au Québec pendant une semaine;
trois Québécois en Tunisie pendant quatre semaines.
C.
Coût d'adaptation du système OCTO-PUCE:
salaires des consultants et imprévus à la charge de la partie
québécoise, soit:
•
•
30 jours × 250 $ C = 7 500 $ C
divers: 1 000 $ C.