reboisement pour ameliorer les moyens d`existence des

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reboisement pour ameliorer les moyens d`existence des
REBOISEMENT POUR AMELIORER LES MOYENS
D’EXISTENCE DES COMMUNAUTES TRIBALES
Résumé : La Fondation Naandi œuvre dans l’État indien d’Andhra Pradesh pour améliorer les moyens d’existence des communautés
tribales. Ce programme basé sur le reboisement intervient sur différents fronts en collaboration avec les populations locales.
AUTEUR(S)
PROGRAMME
ORGANISME(S)
Jean-Pierre Rennaud
Démarrage : 2012
Fondation Naandi
Représentant général de
Livelihoods Venture
Lieu de réalisation : District d’Araku
Valley of Visakhapatnam (Inde)
502, Trendset Towers, Road N° 2
Banjara Hills, Hyderabad
jprennaud
@livelihoods-venture.com
Budget : N/C
500 034 Andhra Pradesh (India)
http://www.naandi.org
Salariés : N/C
Fiche rédigée par :
Pauline Riffier
Bénévoles : N/C
COMITE DE LECTURE
Date de lecture de la fiche : mardi 11 mars 2014
Appréciation(s) du comité : Description du programme incomplète
Solution(s) : Education
Opérateur(s) : Association, ONG
Pays : Inde
Bénéficiaires : Populations indigènes
Envergure du programme : Locale
Domaine(s) : Participation citoyenne, Environnement, Éducation, Formation
Fiche collectée dans le cadre du programme RESOLIS « Alimentation responsable et durable » (2014)
Copyright: Licence Creative Commons Attribution 3.0 (http://creativecommons.org/licenses/by/3.0/)
Pour citer un texte publié par RESOLIS : Rennaud, « REBOISEMENT POUR AMELIORER LES MOYENS D’EXISTENCE DES
COMMUNAUTES TRIBALES », **Journal RESOLIS** (2014)
ORIGINES ET CONTEXTE DU PROGRAMME
Alors que depuis l’aube des temps, les communautés se sont toujours adaptées aux effets climatiques locaux ; la dégradation des
écosystèmes, les brusques évolutions sociales et le changement climatique dépassent souvent leur capacité d’adaptation. Dans ce contexte,
l’atténuation du changement climatique permet d’augmenter les capacités d’adaptation grâce à des mécanismes de financement et à des
partenariats évolutifs ; en particulier pour des implémentations à grande échelle. En moins d’une génération, les communautés de certaines
des régions les plus pauvres du monde se sont vues engagées dans une quête que les générations précédentes n’auraient jamais pu
imaginer : la quête pour le carbone piégé.
OBJECTIFS DU PROGRAMME
L’objectif global du projet mis en place par la Fondation Naandi est d’améliorer les moyens d’existence des petites communautés tribales
marginalisées du district d’Araku Valley of Visakhapatnam de l’État indien d’Andhra Pradesh. Les plantations sont toutes situées sur des
terres dégradées où le couvert végétal est très faible. Les arbres fruitiers piégeront le carbone et feront de ces terres dégradées à la faible
teneur en carbone des forêts secondaires riches en fruits et en herbes. La transformation de ces terres manquant de carbone en paysages
multifonction piégeant le carbone permet d’améliorer la sécurité alimentaire et la nutrition ainsi que de générer des revenus supplémentaires
pour la communauté.
ACTIONS MISES EN OEUVRE
• Les stratégies principales pour répondre aux défis de suivi communautaire se basent sur : la formation, l’innovation locale et la simplification
des procédures
• Plusieurs espèces d’arbres fruitiers seront plantées progressivement sur 6 000 ha au sein de l’activité du projet de Clean Delopment
Development Mechanisms (CDM - Mécanismes de Développement Propre)
• Les villageois et les agents de terrain de Naandi ont travaillé ensemble à la plantation des arbres
• Tout d’abord, les fosses sont remplies d’une couche arable. Une stratégie de fertilisation biodynamique du site est mise en œuvre au
moment de la plantation. Les lisiers CCP (Cow Pat Pit) sont composés d’un mélange de bouses de vache fermentée, de coquilles d’œuf en
poudre, de poussière de basalte et de préparations végétales. Ils sont déposés durant 3 à 4 mois dans une fosse en brique dans laquelle on
leur ajoute de l’eau.
• Des greffes droites d’origines sûres sont plantées au centre des fosses. La boule de terre doit résister à la saison des pluies.
RESULTATS ET IMPACTS, QUANTITATIFS ET QUALITATIFS, DES ACTIONS
MISES EN OEUVRE
Les agriculteurs ajoutent eux-mêmes 5-6 kg de compost à chaque trou d’ensemencement. Environ 250 g de vermicompost est mélangé avec
de la terre arable pour remplir le trou au moment de la plantation.
On définit 7 groupes d’espèces d’arbres différents principalement en fonction de la similarité de leurs conditions de croissance et de leurs
densités d'ensemencement. Tous les groupes seront plantés sur 6 000 ha avec des compositions d’espèces différentes selon les modèles
d’associations des cultures. Après 3 années, des plantations de café seront introduites sur 3 000 ha
Le projet concernera 302 villages avec près de 10 sites de reboisement par village ; c’est-à-dire sur 3 000 petites zones non forestières au
total
ORIGINALITE DU PROGRAMME
La collaboration de l’ONG avec les populations locales a permis de sélectionner efficacement les espèces végétales, garantissant de la sorte
l’amélioration des moyens d’existence des communautés tribales.
PARTENARIAT(S) DEVELOPPE(S) DANS LE CADRE DU PROGRAMME
Le Sundarbans Forestry Department
RETOUR D’EXPERIENCE
Difficultes et/ou obstacles rencontres durant la mise en oeuvre du programme :
• Collecter de grandes quantités de données (zone, association de cultures) pour chaque parcelle, les traiter et les stocker en
sachant que les procédures d’éligibilité des projets carbone réclament de conserver et de pouvoir retracer l’histoire de chaque arbre
de l’année 0 à l’année 20
• Choisir les associations d’arbres en fonction de leur efficacité carbone et des demandes des communautés pour des revenus
supplémentaires provenant de la biomasse
• Former les populations et leur donner la capacité de créer une pépinière locale
Solutions adoptees pour repondre aux difficultes et/ou obstacles :
• Naandi a développé un instrument (« Livelihoods 360 ») basé sur le réseau de téléphonie mobile. Les agriculteurs comme les
agents de terrain peuvent collecter les données depuis un téléphone portable standard. Celles-ci seront envoyées aux serveurs
centraux où elles seront traitées. Dans ces communautés, la plupart des agriculteurs (même les plus pauvres) ont un téléphone
portable. Ce système permet aussi aux développeurs du projet de renvoyer les informations traitées aux agents de terrain et aux
agriculteurs
• Le choix des 7 groupes d’espèces différents en fonction de la similarité de leurs conditions de croissance, de leurs biomasses, de
leurs taux d’accumulation et de leurs densités d’ensemencement
• La création d’une pépinière centrale permettant de fournir de jeunes pousses, d’introduire de nouvelles pratiques améliorées, de
faire office de centre de formation où les agriculteurs peuvent améliorer leurs pratiques et les reproduire afin de créer leurs propres
pépinières
Ameliorations futures possibles :
En priorité :
• Une plus grande flexibilité méthodologique est nécessaire afin de renforcer les projets
• L’ampleur du projet en matière d’avantage connexe doit être plus clairement définie dans les méthodologies candidates avec une
attention particulière portée au sens conféré à « communauté » locale Des méthodes alternatives sont généralement utilisées pour
essayer d’identifier tous les bénéficiaires d’une zone ou d’une parcelle. Cependant, une telle identification est difficile en l’absence
d’études historiques de référence et sans un accès libre et gratuit aux données physiques. Il est nécessaire de simplifier les
protocoles afin de les adapter à l’ampleur des avantages connexes.
• Les protocoles de suivi pour les avantages connexes doivent être testés sur le terrain lors de travaux pratiques
Presentation des facteurs de reussite et conseils pour une generalisation ou transposition du programme :
• Cette double approche est composée d’un centre de production à grande échelle permettant d’expérimenter, de développer et
d’enseigner des pratiques ainsi que d’un centre satellite plus petit et géré par les villageois dans lequel ils peuvent reproduire ces
pratiques.
• Chaque agriculteur doit pouvoir choisir parmi les 3 groupes d’espèces différents plantés sur sa terre
• La variété des espèces plantées
• La collaboration de l’ONG avec les populations locales
• Les divers éléments du processus sont cruciaux, car les communautés manquent souvent des connaissances spécialisées ;
l’identification des sites propices, les dispositions appropriées des plants ainsi que la mise en œuvre de dispositifs adaptés. En effet,
les décideurs politiques réclament un engagement significatif de la part de toutes les personnes impliquées.
• Une implication directe et active est souvent nécessaire à l’obtention de termes acceptables en ce qui concerne l’implémentation,
le partage des recettes et des risques. Une fois encore, les particularités du marché du carbone (par exemple, les droits de
propriété sur le carbone) génèrent souvent une incertitude qui doit être manipulée avec précaution en de telles circonstances.
• Tout le monde peut apprendre et être formé
• Trouvez la force cachée dans les réseaux locaux et dans les relations disponibles avec les organisations communautaires
partenaires
• Privilégiez la clarté des objectifs et des standards
• Soyez patient et flexible
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
Rennaud, J-P., Ruitenbeek, J., Tennigkeit, T. “Challenges of Community-Forestry Based Carbon Projects : Process, Participation,
Performance” FACTS Reports (2013) in press