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Numéro 37, mai 2008
LA WIKINOMIQUE : LA NOUVELLE RÉALITÉ DE LA COMMUNICATION DE MASSE
MESSAGES CLÉS
Certaines des projets de collaboration et d’innovation les plus fructueux, faisant appel à des milliers de personnes, ont
mondialisé le travail d’équipe.
Les équipes évoluent vers l’égalité, l’éclectisme, la dispersion et l’ouverture sur leur savoir et les possibilités de
collaboration.
Il est vrai que la collaboration à grande échelle a ses écueils, mais elle débouche souvent sur de grandes percées,
telles de nouvelles idées créatives, la compétitivité accrue, l’acquisition de connaissances phénoménales et des
découvertes scientifiques.
Voici le résumé d'un livre rédigé par Don Tapscott et Anthony D. Williams
Selon Don Tapscott et Anthony D. Williams, la « wikinomique » est devenue la formule de collaboration de l’avenir. Les auteurs
ont publié un ouvrage sur le sujet en 2006 intitulé Wikinomics. Les auteurs prétendent que les résultats sont directement
proportionnels au nombre de personnes participant à l’idée d’innovation.
Le terme « wikinomique » est un dérivé du mot « wiki » qui désigne un type de logiciel permettant à plusieurs personnes de
modifier un contenu Web. L’un des wikis les plus populaires est Wikipédia – une encyclopédie en ligne dont le contenu peut
être modifié par les personnes inscrites. À première vue, le concept peut sembler farfelu – si n’importe peut en modifier le
contenu, qui garantit alors la qualité de l’information? Ce n’est pas le cas – Wikipédia offre 10 fois plus d’information que
l’encyclopédie Brittanica avec pratiquement le même degré d’exactitude! De fait, un article récent dans le magazine Nature,
comparant 42 entrées scientifiques dans les deux encyclopédies, constate que le taux d’erreurs est du même ordre – dans
Wikipédia, le taux est d’environ quatre erreurs par article, tandis que dans Brittanica, il se situe à trois erreurs par article.
Qu’est-ce qui fait que la wikinomique est si puissante?
L’ouverture est le premier des quatre principes qui, selon les auteurs, sont la clé de la réussite. En vertu de ce principe, les
organismes ont tout intérêt à rechercher dans le monde entier des personnes talentueuses qui participeront à leurs travaux. Le
deuxième principe – l’appairage – élimine les relations hiérarchiques traditionnelles pour favoriser les relations égalitaires. Le
partage, troisième principe, encourage les collaborateurs à mettre en commun leurs infrastructures, leurs ressources et leur
savoir. Enfin, le dernier principe, l’action mondiale, incite les organismes à s’accorder aux progrès mondiaux dans leur
domaine.
À qui la réussite profite-t-elle?
C’est rentable, bien sûr, pour les entreprises d’appliquer les principes de la wikinomique. Les auteurs relatent le coup de génie
d’une mine d’or sur le déclin – parfaite inconnue dans un domaine où le secret est roi – qui s’est confiée à cœur ouvert sur
Internet, offrant une récompense à quiconque lui dirait où elle trouverait de l’or. De nombreux géologues, ainsi que des
étudiants universitaires des cycles supérieurs, des mathématiciens et des militaires, entre autres, n’ont pas tardé à répondre à
l’invitation. La moitié des répondants ont proposé de nouveaux sites de forage qui, dans une proportion de 80 p. 100, recèlent
de bonnes quantités d’or.
La multinationale Proctor & Gamble a également profité des retombées de la réflexion collective. Des personnes peuvent
désormais travailler pour elle sans jamais se présenter à une entrevue d’embauche. Ils sont près de 90 000 scientifiques du
monde entier qui offrent gracieusement en ligne leur expertise à l’entreprise dans l’espoir de se voir récompenser en espèces
pour leurs idées et leurs inventions.
Les auteurs croient que la wikinomique est avantageuse pour d’autres secteurs également. Ainsi, grâce à son pouvoir collectif,
elle pourrait guérir des maladies ou régler des problèmes environnementaux. Naturellement, un tel phénomène comporte son
lot de détracteurs, qui y voient un risque de catastrophes. Certains d’entre eux prétendent que la wikinomique est une porte
d’entrée au terrorisme et aux réseaux criminels. Néanmoins, beaucoup profiteront des avantages de la collaboration de masse,
les fabricants, les scientifiques, les concepteurs de logiciels, les organismes de bienfaisance, voire des gouvernements
démocratiques, pour ne nommer que ceux-là.
Référence(s)
Tapscott D et Williams A. 2006. Wikinomics: How Mass Communication Changes Everything. Penguin Group: New York.
Ce résumé est une interprétation et n'est pas nécessairement approuvé par les auteurs des travaux cités.
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