Santé de la reproduction au Burkina Faso: 105 000

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Santé de la reproduction au Burkina Faso: 105 000
Santé de la reproduction au Burkina Faso: 105 000 avortements en 2012
Écrit par Sidwaya
Vendredi, 14 Février 2014 09:42 - Mis à jour Vendredi, 14 Février 2014 09:58
Des chercheurs de l’Institut supérieur des sciences de la population (ISSP) ont rendu publics, le
mercredi 12 février 2014 à Ouagadougou, les résultats d’une étude sur l’avortement et la santé
des femmes au Burkina Faso. Les résultats de la monographie sur « Grossesses non désirées
et avortements au Burkina : causes et conséquences » ont été rendus publics le mercredi 12
février 2014 à l’Université de Ouagadougou. Le chef de l’Unité de recherche en population et
santé de l’Institut supérieur des sciences de la population, Dr Georges Guiella, coordonnateur
de l’étude, a affirmé que c’est dans le cadre de son programme de recherche, que l’Institut
supérieur des sciences de la population (ISSP) a, au cours des dix dernières années, conduit
plusieurs études sur l’avortement et son impact sur la santé des femmes au Burkina Faso, en
collaboration avec son partenaire, Guttmacher Institute.
« Souvent perçu comme une réponse à un besoin non satisfait de planification familiale, le
recours à l’avortement est malheureusement de plus en plus répandu », a-t- indiqué. Selon le
Dr Georges Guiella, l’étude vise à fournir aux décideurs et planificateurs de programmes, des
éléments de preuves sur les grossesses non désirées et les avortements dans le but d’aider les
femmes et les couples burkinabè à mieux satisfaire leur besoin en matière de santé
reproductive. Elle a également pour objectif de fournir des données fiables en vue d’aider à
suivre et à évaluer les progrès en matière de prévention des grossesses non désirées, des
avortements clandestins et de la morbidité maternelle en général. Il a souligné que la situation
des avortements est assez préoccupante au Burkina parce qu’en 2012, le taux national
d’avortement était de 25 femmes pour 1000 pour les femmes âgées de 15 à 49 ans. La
situation est encore alarmante en milieu urbain. L’état des lieux fait ressortir que ces
avortements se soldent toujours par un taux élevé de complications et celles-ci n’ont pas
souvent été prises en charge par les services compétents. Dr Guiella a révélé que le taux de
prévalence varie selon le statut socioéconomique des femmes et selon leur milieu de résidence.
« Le statut socioéconomique d’une femme détermine largement le type de praticien auquel elle
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aura recours pour avorter, et par conséquent, le niveau de sécurité de cet acte », a signifié le
chercheur. Il a noté que les risques liés à cet acte sont plus importants pour les femmes rurales
qui sont pauvres. Car environ 72% d’entre elles vont chez des patriciens traditionnels sans
formation médicale ou tentent de mettre fin elles-mêmes à leur grossesse en utilisant des
méthodes dangereuses. Pour lui, environ 46% des femmes pauvres en milieu rural ayant avorté
ont subi des complications et sont restées sans traitement contre 23% des femmes en milieu
urbain.
32 % de grossesses non intentionnelles
Par ailleurs, le chef de l’unité de recherche en population et santé fait savoir que 32% de toutes
les grossesses au Burkina sont non intentionnelles. A l’entendre, ces grossesses surviennent à
un mauvais moment ou sont complètement non désirées et un tiers de celles-ci se terminent
par un avortement. « Ce niveau élevé de grossesses non intentionnelles est une conséquence
d’un faible niveau d’utilisation des méthodes contraceptives », a-t-il relevé. Et au président de
l’Université de Ouagadougou, Karifa Bayo de dire que l’avortement demeure l’une des causes
majeures de la mortalité maternelle élevée et les résultats présentés dans le cadre de cette
monographie sur son ampleur, ses causes et ses conséquences constitue une « véritable »
mine d’informations et de statistiques. « Les résultats de cette recherche sur l’avortement
montrent le rôle que les universités peuvent jouer, non seulement à travers la production des
connaissances, mais aussi des connaissances qui peuvent être d’un apport énorme dans
l’élaboration, la mise en œuvre et le suivi des politiques de développement et de santé publique
», a-t-il ajouté. Quant au Directeur de l’ISSP de l’Université de Ouagadougou, Jean François
Kobiané, il a assuré que les résultats des recherches menées depuis plus d’une dizaine
d’années sur l’avortement vont contribuer à combler un vide en termes de disponibilité de
statistiques sur un sujet qui demeure un tabou.
Wamini Micheline OUEDRAOGO
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