FG Shine Bright Like A Star FR

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FG Shine Bright Like A Star FR
FILIP GILISSEN
Shine Bright Like A Star
13 septembre – 25 octobre 2014
2a Rue de l’Abbaye B 1000 Bruxelles
meessendeclercq.com
Pour sa première exposition personnelle en Belgique, Filip Gilissen (°1980) occupe le premier étage de
la galerie avec une installation qui invite à entrer dans un couloir fait de paillettes dorées. L’artiste
place d’emblée le visiteur dans une position ambiguë. En pénétrant dans cette installation intitulée The
Best Is Yet To Come (after Felix Gonzalez Torres), le visiteur plonge dans un espace sans repères,
oppressant et ludique à la fois, avant de trouver une sortie qui le mène dans une salle d’exposition qui
semble être devenue un magasin de vêtements. Des centaines de tee-shirts sont suspendus à une
tringle dorée qui se déploie dans l’espace entier. Les tee-shirts arborent tous le même slogan écrit en
lettres d’or : JUST KEEP Living. L’alternance des lettres capitales et italiques confère à la fois une notion
d’ordre et de légèreté qu’on retrouve dans les deux photos accrochées au mur qui ont été réalisées
par un studio commercial professionnel.
Passant d’une salle à l’autre, le visiteur constate que suite au mirage de l’entrée, il est le spectateur
d’une autre hallucination ; celle de la production de masse, d’un mode de consommation individualiste
dépendant d’un hédonisme aguicheur et de valeurs prenant la forme de slogans publicitaires.
L’ambiguïté du travail de Gilissen prend corps grâce à un croisement hybride de pratiques artistiques
conceptuelles et d’effets de prestidigitateur. Tout en auscultant les dérives de nos sociétés capitalistes,
il fustige aussi les codes de l’art contemporain (sens et monstration d’une œuvre). Ne peut-on voir
dans l’installation de l’artiste une comparaison entre les excès du monde de l’art contemporain et celui
du monde de la mode ? L’artiste, tout comme le galeriste, présente une nouvelle exposition comme un
styliste une nouvelle collection. Gilissen s’intéresse aux codes et au vocabulaire utilisés pour donner
l’illusion (de l’amour, de la beauté, de la richesse…) aux masses à coups de slogans courts et frappants.
Gilissen est un magicien mais un funambule aussi. En marchant à la frontière de l’art kitsch tape à l’œil
et de la critique des forces qui asservissent l’homme moderne, il prend le risque dans un mouvement
paradoxal de dénoncer et de faire l’apologie simultanément. N’est-il pas intéressant de relever que
l’installation totale est à vendre en variantes suivant le nombre de tee-shirts et de mètres
courants suivant les tailles standard XL – L – M – S ?

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