Ancien vice-président de Médecins sans Frontières, initiateur de

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Ancien vice-président de Médecins sans Frontières, initiateur de
BIOGRAPHIE
ALAIN DUBOS
Spécialiste des grands romans et des sagas familiales, épris d’Histoire, Alain
Dubos a, en une dizaine d’années, réalisé un travail romanesque unique en son genre :
de l’Acadie à la Louisiane, du Manitoba au Canada de Frontenac et de Papineau, avec
un détour par les repaires des frères Lafitte, il a réussi à brosser un portrait quasi
complet de ce que fut, de Louis XIV à Bonaparte, l’Amérique française.
Apportant à chaque fois un travail minutieux et fidèle dans la reconstitution et
l’évocation d’une époque, il s’est attaché à décrire la réalité d’un pays, le quotidien des
hommes, avec ce regard humaniste et généreux qui le caractérise. Avec Acadie, terre promise
(Presses de la Cité, 2002) et Retour en Acadie (Presse de la Cité, 2003) Alain Dubos livrait
une bouleversante saga sur la tragédie d’un peuple oublié, les Acadiens. La Plantation de
Bois-Joli, (Presses de la Cité, 2005) plonge le lecteur dans le monde des planteurs, des
Créoles et des esclaves de la Louisiane espagnole à la fin du XVIIIe siècle. La Baie des
Maudits (Presses de la Cité, 2006) donne chair à la légende de Jean Laffite, corsaire
louisianais rebelle, « pirate-patriote », séducteur épris d’aventure et de liberté, pionnier de la
conquête de l’Ouest américain au tout début du XIXe siècle. Les Amants du Saint-Laurent
(Presses de la Cité 2008) et Rouges Rivières (Timéé, 2009) ont appris bien des choses au
public français sur les révoltes canadiennes des Patriotes et des métis de Louis Riel. Enfin,
bouclant la boucle, Alain Dubos s’est attaqué à la Grande Paix de Montréal avec Les Tribus
du Roi , opus dont la sortie est prévue pour le 3 novembre 2011.
Alain Dubos est membre des Amitiés Acadiennes et du G.E.M (Groupement des
Ecrivains Médecins) et il se bat depuis plusieurs années aux côtés d’associations comme
France-Louisiane pour que l’Histoire du Québec, de l’Acadie, de la Louisiane, en un mot de
l’Amérique française soit intégrée dans les manuels d’Histoire de France, au même titre que la
Révolution de 1789 ou l’Épopée Napoléonienne.
Il est d’autres facettes du romancier, d’autres terrains sur lesquels Alain Dubos a pu
exercer quelques talents.
Ancien vice-président de Médecins sans Frontières, initiateur de missions en Orient et
en Afrique, acteur et témoin, il fut l’un des pionniers d’une œuvre humanitaire récompensée
par le Prix Nobel de la Paix en décembre 1999.
Il poursuit aujourd’hui dans l’ombre et bénévolement son engagement en se mettant au
service des plus démunis : en mars 2006, il a participé à une mission au Cambodge avec
l’association Aide à l’Enfant Réfugié (parrainée par Claudia Cardinale et Robert Hossein).
Rappelons qu’en 1980, Alain Dubos fut l’un des premiers à dénoncer le génocide des Kmers
rouges en publiant La Rizière des Barbares aux éditions Julliard.
Alain Dubos a violé sa première frontière à l’âge de trente-huit ans. Accompagné d’un
complice nommé Philippe de Dieuleveult, ce médecin né en Tunisie en 1943, baigné de
culture classique au lycée de Carthage, franchissait ainsi clandestinement, en mars 1981, au
milieu d’une troupe de maquisards lourdement armés, le double trait de labour séparant la
Turquie du Kurdistan iranien.
Comment un pédiatre - ancien interne, collaborant à des revues médicales et créateur
de l’une d’elles, Nouveaux Médecins - pouvait-il se trouver là à esquiver patrouilles et
hélicoptères au plus fort des répressions “ ayatollesques ” ?
L’Afrique natale, le souvenir d’un père médecin-chirurgien-accoucheur dans le bled
tunisien, la nostalgie d’un paradis perdu dans le fracas des armes, l’exil, suivi de la difficile
nécessité de s’enraciner dans le sol mystérieux de la mère patrie, tout cela peuple la mémoire
et forge la conscience. Le refus de la routine, la rencontre avec une toute jeune organisation
humanitaire, Médecins sans frontières, font le reste et c’est le départ en 1978 pour la
Thaïlande et ses cohortes de réfugiés.
De cette expérience vécue naît La Rizière des barbares (Julliard, 1980), préfiguration
exacte de ce que la presse puis le cinéma plus tard via le film La Déchirure relèveront de cette
tragédie. Au plus fort de l’expansionnisme soviétique - Cambodge, Vietnam, Afghanistan,
Éthiopie, Nicaragua ont basculé -, dénonçant la désinformation ambiante et les masques dont
s’affublent les totalitarismes, Alain Dubos s’engage dans un combat pour la vérité, ce qui lui
vaut au passage un procès en diffamation, qu’il gagne.
Les années 1980 verront le French Doctor se partager assez équitablement entre une
clientèle désespérée par ses absences répétées, la vice-présidence de Médecins sans frontières,
qui lui permettra d’initier des missions parmi les plus périlleuses qu’ait connues
l’organisation, et l’écriture. Entre ses séjours libanais passés à ouvrir des hôpitaux dans les
sous-sols de Beyrouth, sous des obus de toutes provenances (syriens en 81, israéliens en 82,
multinationaux en 83), un long voyage dans le Moyen Âge afghan, des explorations au
Kurdistan, des visites sur le front Iran-Irak, des missions en Afrique noire et en Amérique
centrale, Dubos écrit La Fin des mandarins (Julliard, 1982), L’Embuscade (Presses de la Cité,
1983, roman sur l’Algérie), participe à des ouvrages de pédiatrie, avant de publier Tu
franchiras la frontière (Julliard, 1986) et Sans frontières (Presses de la Cité, 2001), deux
ouvrages directement inspirés par ses expériences de médecine humanitaire.
En 1988, Alain Dubos se lance dans l’audiovisuel et fonde, en compagnie d’une
poignée de précurseurs, la première chaîne de télévision thématique professionnelle, Canal
Santé. À ce titre, Dubos crée, produit et anime plus de 250 émissions à destination du monde
de la santé, jusqu’en 1992.
Tout en continuant d’exercer sa profession de pédiatre, Alain Dubos revient à
l’écriture et à sa terre ancestrale, les Landes, et publie en 1996 Les Seigneurs de la haute
lande, une histoire d’hommes libres dans le grand désert d’avant la forêt. Suivent La Palombe
noire et La Sève et la Cendre, études romanesques de l’univers très particulier des
propriétaires et métayers landais. Le Secret du docteur Lescat constitue le quatrième volet de
cette traversée d’un pays devenu touristique qui demeure pourtant mal connu du grand public.
Ce roman ou la vie quotidienne d’un médecin de campagne à la fin du 19e siècle, rencontre un
formidable succès critique et public (classé plusieurs semaines dans les meilleures ventes dans
Le Point et dans Le Nouvel Observateur). Dans La Mémoire du Vent, Alain Dubos a
complété cette série, avec pour thème les deux terribles tempêtes (1999 et 2009) qui ont
ravagé son terroir landais.
Son nouveau roman, Les Tribus du Roi, évoquant la Grande Paix de Montréal en
1701, paraîtra donc le 3 novembre 2011.