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19 La casquette Chaque mardi, la journaliste Julie Laferrière et l’humoriste, animateur et illustrateur Pierre Brassard posent un regard original sur les usagers du transport en commun. Chronique. Ligne d’auQuatre coups tobus 55, direction nord. C’est mardi, et il est 9 h 40. Bing! Bing! Bing! HORS DU COMMUN Julie Laferrière Journaliste Nous ne sommes que quelques passagers encore embrumés de sommeil, dispersés au gré des banquettes. Ayant opté pour le fond de l’autobus, je me trouve soudainement au cœur d’une classe de maternelle. En effet, à l’arrêt suivant, une quinzaine d’enfants surexcités par une sortie au parc Jarry prennent le bus d’assaut. Leur enseignante les entraîne vers l’arrière, question de concentrer, voire de contrôler, cette troupe hyper dynamique. Ils sont totalement craquants ces petits, avec leurs cheveux hirsutes, leurs taches de rousseur et leurs sourires parfois édentés. Une fillette aux lulus blondes et asymétriques, qui pose une devinette à une brunette Bing! Quatre coups de casquette molle atterrissent en rafale sur la tête dure d’Olivier. à capuchon, perd patience au bout de quelques secondes et donne illico la réponse à son amie interloquée. «Mais tu ne me laisses même pas le temps de réfléchir!» de dire cette dernière. «Ben là! C’est suuuuuper faaacile! Moi, j’avais trouvé tout de suite, sans même avoir à penser!» répond l’impatientée. La professeure profite de la scène pour prodiguer un sage conseil à Miss Lulu : «Même si une question semble simple, c’est toujours mieux de réfléchir avant de répondre.» Plus près de moi se trouvent Olivier et Rufus. Rufus porte une belle casquette verte avec un rond rouge brodé sur le devant. Olivier, qui, lui, n’en a pas, envie de toute évidence celle de son comparse. Comme tout p’tit gars qui se respecte, au lieu de complimenter le propriétaire du couvre-chef, il opte pour le gossage. C’està-dire qu’il lui dit : «Elle n’est même pas belle ta casquette», tout en donnant sans arrêt des pichenottes sur la visière. La professeure réprimande Olivier. Il accueille la chose avec nonchalance pour retourner tout de go à sa cible. C’est alors que Rufus explose. Plus vite qu’un chat qui bondit sur une proie, il profite de l’inattention de quelques secondes de leur bienveillante accompagnatrice. Bing! Bing! Bing! Bing! Quatre coups de casquette molle atterrissent en rafale sur la tête dure d’Olivier. La responsable, sentant le chaos, se retourne vers les garçons en fronçant les sourcils. Olivier, bon prince, ne dit rien. Il sait qu’il a, du moins un peu, mérité cette réplique. Rufus remet sa casquette sur sa tête. «Tu me la prêteras plus tard?» demande Olivier en se frottant la tête. Rufus ne répond pas tout de suite. Parce que cette question mérite réflexion. ILLUSTRATION : PIERRE BRASSARD | WWW.PIERRREBRASSARD.COM Les ingénieurs-conseils, experts des énergies renouvelables Les grands projets hydroélectriques des années 1970 et 1980 ont permis au génie-conseil québécois d’acquérir une renommée mondiale. À l’avenir, les ingénieurs d’ici seront aussi reconnus pour leur savoir-faire dans les nouvelles énergies renouvelables, comme l’énergie éolienne et solaire. Les éoliennes, si gracieuses, font maintenant partie du paysage dans plusieurs régions du Québec. Et il y en aura d’autres, car le gouvernement du Québec souhaite que l’énergie éolienne représente environ 10 % de la capacité de base de production de l’énergie produite dans la province. « L’énergie éolienne est un complément à l’hydroélectricité, indique David Cliche, directeur du secteur éolien de la firme de génie-conseil Le Groupe S.M. International Inc. Le Québec a un grand avantage, car ce sont deux énergies propres qui sont complémentaires. » Le Groupe S.M. International Inc. travaille en ce moment à deux projets de parcs éoliens : un parc de 44 éoliennes en Montérégie et un autre de 12 éoliennes dans la région de Sorel. Les ingénieurs-conseils ne conçoivent pas les éoliennes, mais ils jouent un rôle crucial dans la réalisation des projets de parcs éoliens. Entre autres, ils étudient la portance des sols et élaborent les bases de béton destinées à soutenir les gigantesques éoliennes qui pèsent plus de cent tonnes. Ils conçoivent les réseaux collecteurs souterrains qui acheminent l’électricité vers le réseau d’Hydro-Québec ainsi que les routes d’accès. Et ils effectuent les études environnementales. « Nous analysons l’impact sur les oiseaux, les chauvessouris, les milieux humides, le bruit, etc., précise David Cliche, et nous proposons des mesures d’atténuation. » Pour cela, les firmes de génie-conseil comme Le Groupe S.M. International Inc. disposent d’équipes multidisciplinaires composées d’ingénieurs, de biologistes, d’aménagistes du territoire, d’économistes, d’architectes-paysagistes, etc. La firme Dessau a elle aussi développé une grande expertise dans le secteur des nouvelles énergies renouvelables. Elle a participé à plusieurs projets de parcs éoliens et elle s’intéresse maintenant à l’énergie solaire. Au Québec, il n’y a aucun projet d’envergure lié à ce type d’énergie, mais l’Ontario en compte plusieurs. Près de la moitié de l’électricité de cette province provient de centrales alimentées par des énergies fossiles (pétrole, gaz naturel, Le Groupe S.M. International Inc. a travaillé sur plusieurs projets éoliens d’envergure. charbon). « Le gouvernement ontarien a l’intention de démanteler ses centrales au charbon pour les remplacer par de l’énergie plus propre », souligne Michel Famery, vice-président développement des affaires Énergie et télécommunications chez Dessau. Les ingénieurs de Dessau sont de la partie : ils travaillent sur un projet de six parcs solaires qui compteront chacun de 40 000 à 50 000 panneaux solaires. « C’est une première expérience pour nous dans ce domaine », signale Arielle Kadoch, l’ingénieure électrique qui dirige ce projet. Et pas la dernière, assurément! « Ce mandat réalisé en Ontario nous permettra ensuite d’exporter notre savoir-faire en Amérique du Sud et en Afrique, où des pays songent à se tourner vers l’énergie solaire, » dit Michel Famery, qui est lui aussi ingénieur électrique. Partout au monde, les énergies renouvelables sont appelées à prendre de l’ampleur, diminuant d’autant notre dépendance envers les énergies fossiles. Ce nouveau visage de l’énergie passera aussi par la biomasse. Cela consiste à convertir les résidus forestiers, les déchets de cuisine et d’autres matières organiques en électricité, en chaleur, en biogaz ou en éthanol. Au Québec, plusieurs municipalités s’apprêtent à lancer des projets en ce sens. Et elles pourront compter sur le génie-conseil québécois pour en faire des succès. 57222_0515