Mes teintures de tradition

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Mes teintures de tradition
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Fiche Pédagogique
Exploitons avec Madou ...
... Mes teintures de tradition
Avec ma soeur aînée Safy, essayons, toi et moi ... de teindre des tissus selon trois des méthodes traditionnelles
qu’elle emploie quotidiennement dans son (futur) métier de tisserande-teinturière (cf. Fiche Thématique n°99.371).
Equipé d’un petit peu de matériel et quelques ingrédients, apprends (et maîtrise) ces techniques telles qu’elles sont connues
d’ouest en est de l’Afrique sinon plus loin encore, à savoir : le Batik, le Plangi et le Trikit ... l’art de la teinture par réserves !
Sources : Entretiens et documents internes de l’Union des Artisans du Secteur 23 de Ouagadougou (1999)
et l’ouvrage “Impressions d’Afrique, peindre sur tissu” de Claire SAGNIER (1995)
Préparation : pièces de coton blanc ; crayons ; cire (à dessiner) ; pinceaux longs et durs ; bassines ; casserole et réchaud (ou chauffe-cire) ;
teinture à froid (et fixatif) ; gants de caoutchouc ; fils à coudre et ficelles ; aiguilles ; journaux (assez vieux) ... et fer à repasser.
Introduction : avant tout pense aux motifs que tu souhaites réaliser et surtout aux couleurs que tu désires qu’ils possèdent en fin de confection.
Car tes couleurs vont s’additionner les unes aux autres (en particulier pour le Batik) lors des bains. C’est à dire, qu’une teinture
bleue sur un fond jaune donnera un tissu vert, et une teinture rouge sur ce même fond aura pour résultat une étoffe orange !
Le BATIK est une technique de teinture par réserve qui consiste à créer divers
motifs à l’aide de cire (... notamment ...) liquide sur le tissu, avant de le teindre.
Les parties ainsi cirées demeurent claires, rendues imperméables par cette cire.
Déroulement : pose bien à plat ton morceau de tissu. A l’aide d’un fin crayon,
trace sans appuyer le(s) dessin(s) de ton choix sur ton tissu. Puis, dessine au
pinceau et à la cire, que tu as fait chauffée dans une casserole sur ton réchaud,
les parties que tu veux conserver en blanc. Veille à ce que ton tracé de cire soit
translucide, preuve qu’il a bien imprégné ton tissu et que son action sera efficace.
Si ce tracé est blanchâtre, il faudra faire des retouches sur l’envers du tissu, afin
que tout soit parfait. Une fois la cire sèche, plonge ta pièce de tissu dans un tout
premier bain de couleur (accompagné d’un bon fixateur qui permet de garder les
couleurs lors des lavages) durant quelques instants, puis laisse sécher le tout.
Procède de la même manière pour les autres couleurs par bains successifs. Une
fois ta réalisation terminée (ou alors entre deux bains), il te faut ôter la cire de
ce tissu. Pour cela, tu disposes de deux solutions : tout d’abord, celle de tremper
ton tissu quelques minutes dans une eau à 90°. Tu pourras alors récupérer la cire
comme on le fait en Afrique ; ou, sinon, celle de repasser ton bel ouvrage entre
plusieurs feuilles de papier journal. La cire va alors fondre petit à petit pour se
déposer en taches grasses sur le papier. Renouvelle l’opération jusqu’à disparition complète de la cire, c’est à dire jusqu’à ce que le papier journal reste propre.
Une fois le tissu déligaturé voici ce
que cela donne. C’est beau, non ?
Et n’oublie surtout pas de mettre tes
gants lorsque tu plonges l’étoffe dans
les bains de teinture (en blanc : la cire
protégeant certaines parties du tissu).
Le PLANGI est une technique de teinture par réserve qui consiste à créer des motifs
à l’aide de différents noeuds ou de ligatures du tissu à teindre. En nouant, ligaturant
fermement certaines parties de l’étoffe de tissu, on empêche le colorant d’y pénétrer.
Déroulement : deux méthodes de Plangi sont essentiellement pratiquées en Afrique
noire ... l’une se limite à plier, tordre, nouer ou plisser la pièce de tissu sans autres
outils que le tissu lui-même avant de le plonger dans un (premier ?) bain de couleur
ou de lui projeter simplement de la teinture ; l’autre procédé utilise du fil à coudre ou
de la ficelle pour ligaturer des morceaux du tissu. Une indication : si tu désires faire
des réserves importantes, utilise alors un fil épais. Il est important que la ligature reste
serrée et ne se relâche pas pendant la teinture. Veille donc à soigner tout particulièrement le noeud final avant de tremper ton tissu. Cette technique comporte d’infinies
variantes dues à la préparation du tissu avant les ligatures (le tissu peut être plissé
en accordéon ou plié en paquet ou encore torsadé ...) ou aux différentes façons de
ligaturer (en lignes étroites, selon l’aspect de grilles, sous la forme de spirales, ...).
Le TRIKIT est une technique de teinture par réserve qui consiste à créer des motifs à l’aide de coutures qui permettent des fronces, de façon
à ce que la teinture ne puisse pas traverser celles-ci. Note : avec ces trois techniques sont fabriqués : vêtement, nappe, drap, couverture, ...
Déroulement : différents points de couture sont utilisés (points de surjet, Le tissu demeure froncé par la couture ...
... avant d’être teint !
continus, simples larges ou serrés, ...), comme diverses manières de les
disposer (en ligne droite, en carré, en courbe, en zigzag, ...) sur un tissu
en simple ou double épaisseur. Il est cependant important de posséder
du fil solide qui ne se casse pas au milieu du travail (fil de lin, fil ordinaire
doublé, ...). En outre, il faut toujours faire un noeud avant de coudre, et
également dès que l’on coupe le fil. En serrant le fil, l’idée est de faire glisser prudemment le tissu jusqu’à ce qu’il se fronce en une masse
solide, et de fixer ces fronces en faisant un noeud à l’autre bout du fil. Le tissu est ensuite immergé dans un ou plusieurs bains de teinture ...
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