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football Belony Dumas (FC Mulhouse) a toujours le sourire « J’aime aller vers les gens » Arrivé à l’intersaison en provenance d’Evian Thonon-Gaillard, Belony Dumas s’est rapidement intégré à l’effectif du FC Mulhouse. Son caractère y est sans doute pour quelque chose. L'entraînement sur le synthétique du Brustlein terminé, les Mulhousiens regagnent les vestiaires du Stade de l'Ill. Dès le couloir, la voix et le rire puissants de Belony Dumas indiquent sa présence. Moins de six mois après son arrivée, le défenseur fait l'unanimité sur et en dehors du terrain : « C'est parce que je viens de Martinique ! La musique, la fête, c'est mon truc. Et puis je suis un leader sur le terrain, je dois bien être aussi un leader en dehors (rires). J'aime bien déconner, tout simplement. » Un parcours semé d'embûches « Et avec un groupe comme ça, on l'a déjà assez dit, c'est super. Tout le monde parle avec tout le monde. » Lui, le premier. « Mais il faut rester sérieux. » Aux entraînements, il parle beaucoup, encourage et commente. Autour de la rambarde, on se dit presque en rigolant qu'il aurait tout d'un bon futur entraîneur : « Je n'y ai jamais pensé mais, un jour, pourquoi pas ? » Sur le terrain, le natif d'Oullins (dans la banlieue de Lyon) a très rapidement trouvé sa place et se plaît même à marquer. Après son coup franc magistral contre Strasbourg (pour le 1-0, alors), il récidive du plat du pied sur corner contre Auxerre II. « C'est vraiment un sentiment particulier. Quand je regarde les fiches techniques, j'ai l'habitude de voir Mini (Balogou) ou Dimitri (Lienard) et là je vois mon nom. « Quand on est défenseur, on se souvient quand on fait un mauvais match mais plus difficilement quand on en fait un bon. Un contrôle raté, une balle perdue et la faute est sur vous. J'ai l'habitude maintenant. » En Alsace, Belony Dumas semble avoir trouvé chaussure à son pied après un parcours semé d'embûches qui débute chez lui, à Lyon, au centre de formation du grand OL de Juninho et Essien, en compagnie de Maxime Gonalons ou Jérémy Pied. Mais à 16 ans, difficile de croire en ses chances quand la défense centrale est composée de Cris et Claudio Caçapa : « Je me suis dit que ça risquait d'être compliqué et je suis parti à la fin de mon année en "16 ans" Nationaux en direction de Nancy avec la volonté de passer professionnel. « Il y a eu un malentendu entre le directeur sportif qui voulait me faire signer et le coach Pablo Correa qui me trouvait trop juste et m'a laissé en réserve. Moi, je me sentais prêt. J'ai donc décidé de partir à Châteauroux, et là-bas j'ai craqué en janvier (2010). » « On était dernier de Ligue 2 avec la moins bonne défense. On m'a promis une chance que je n'ai jamais eue. J'ai claqué la porte et il y a eu un trou noir d'un an et demi. » « Je m'entraînais seul et tout d'un coup, je joue avec Govou et Leroy » Retour entre Rhône et Saône où le colosse s'entraîne seul, à ne pas savoir de quoi l'avenir sera fait. Cela dure un an et demi jusqu'à un coup de fil de Pascal Dupraz, l'entraîneur d'Evian Thonon-Gaillard, promu en Ligue 1. « Il m'a dit de venir et j'ai très rapidement eu ma chance avec l'équipe première en Coupe de France ou lors de matchs amicaux. Quelques jours avant, je m'entraînais seul, sans suivi, et tout d'un coup je joue avec Sidney Govou et Jérôme Leroy. Ce fut un gros changement. » L'arrivée aux commandes de Pablo Correa, une vieille connaissance de « Belo », change une nouvelle fois la donne. « Je me suis encore retrouvé en réserve. « À l'intersaison, je reçois un coup de fil de Laurent Croci qui m'explique qu'il serait intéressé par mes services à Mulhouse. » Arrivé quelques jours auparavant, son grand copain d'Evian Edris Kalkoul (ils habitaient sur le même palier en Haute-Savoie), le convainc définitivement de rejoindre le Haut-Rhin. « Il m'a dit que ça valait le coup et je suis venu. J'ai 23 ans et je veux voir plus haut que le CFA2. Je connaissais seulement Edris mais ce n'est pas un problème pour moi d'arriver dans un club où je ne connais personne. J'aime aller vers les gens, discuter, m'intégrer. » Je suis bien installé ici. Ma copine et celle d'Edris sont devenues amies et sont venues nous rejoindre à Mulhouse. Elles ont un peu de mal avec l'accent (rires) mais il va falloir qu'elles s'y fassent. D'ailleurs, elles viennent souvent aux matchs. » L'arrière ne veut plus brûler les étapes. « Ce que je veux avant tout, c'est faire une saison pleine. Pour l'instant, cela se passe parfaitement pour moi et pour l'équipe. On est premiers dans le groupe (de CFA) qui est, je pense, le plus compliqué. « Tout le monde est sympa, y compris les supporters avec qui on discute souvent. On verra à la fin de la saison ce qu'il en sera. Évidemment, j'aspire à jouer plus haut. » « La seule chose, c'est que les tribunes ne sont pas très remplies. C'est dommage. C'est aussi pour ça qu'il faut battre Montceau en Coupe de France (samedi). Recevoir une Ligue 1 (Troyes, au tour suivant), ce serait bien pour le club. » Et Belony Dumas sourirait encore plus que d'habitude. DNA du mercredi 12 décembre 2012 par Fab. G