CIVAUX NOUS ÉTAIT CONTÉE

CIVAUX NOUS ÉTAIT CONTÉE
Les 15 et 16 mai derniers, les
portes de la Centrale de Civaux
nous ont été ouvertes pour une
visite inédite facilitée et
encadrée
par
Jean-Pierre
Broudic, ingénieur à la division
production ingénierie, qui nous
a bluffé par ses qualités de
pédagogue et son immense
connaissance
du
milieu
nucléaire. Nous avons pu, en
passant
les
multiples
autorisations nécessaires à une
telle visite, accéder au bâtiment
réacteur à l’arrêt (avec une vue sur la
piscine
du
réacteur
que
nous
n’oublierons jamais !) ou encore voir le
début du remplacement du rotor du
turboalternateur (dont vous pouvez juger
des dimensions hors norme sur les
photos en lien ci dessous).
Principe de fonctionnement d’une
centrale nucléaire.
Une centrale nucléaire est une usine de
production d’électricité. Son énergie
vient de la fission d’atomes d’uranium.
1. La fission des atomes dégage de la
chaleur,
2. La chaleur transforme l’eau en vapeur,
3. La vapeur fait tourner une turbine
d’alternateur,
4. L’alternateur fabrique de l’électricité.
La difficulté de ce type d’usine comparé à une
usine de production d’électricité classique
(charbon, gaz, hydraulique…) est la notion de non
acceptation d’accident de fonctionnement.
Une centrale n’a pas le droit d’être le siège d’un
accident industriel. Tout accident industriel est
considéré comme susceptible de générer des situations
comme celles vécues à Fukushima ou à Tchernobyl.
Toute la gestion de fonctionnement est basée sur la
sûreté
de
fonctionnement.
Les appareils de mesures et d’interventions sur défauts
sont doublés. Pour limiter les risques de
dysfonctionnements, ces appareils peuvent utiliser des
technologies différentes. Certains systèmes de sécurité
ultimes comme le noyage des barres d’uranium dans la
piscine n’utilisent que l’énergie de la gravité terrestre
pour assurer son fonctionnement quoi qu’il arrive. Dans
le même esprit, toutes les technologies utilisées pour la
gestion d’une centrale nucléaire appartiennent à des
technologies éprouvées dans le temps ce qui peut parfois
poser des problèmes d’approvisionnement de pièces détachées.
Nous avons pu visiter l’ensemble du réacteur nucléaire qui était à l’arrêt. L’enveloppe du réacteur est
équipée d’un système de noyage piloté par un automate. En cas de noyage la pression dans le bâtiment
réacteur doit pouvoir monter à plusieurs bars.
L’architecture d’une centrale est composée de 3 parties
:
 Le circuit primaire (la partie nucléaire) qui chauffe
l’eau
 Le circuit secondaire qui produit la vapeur
 Le circuit de refroidissement qui refroidit et
condense la vapeur
La salle des commandes est pilotée par ordinateur mais
des systèmes de pilotage électromagnétiques simple
permettent de prendre le relais de toutes les opérations
en cas de dysfonctionnement.
Les composants de la tranche visitée :
 Le bâtiment où se trouve la cuve du réacteur,
 La salle de commande,
 Le pressuriseur qui monte le circuit à 150 bars pour que l’eau ne passe pas en phase de vapeur dans
le circuit primaire,
 Le générateur de vapeur,
 Le turboalternateur,
 La tour de refroidissement qui fait plus de 180m de haut.
(Bénédicte Bartholet et Laurent Mercadal)
Sources des photos de la centrale
http://www.lanouvellerepublique.fr/Vienne/Actualite/Diaporamas/n/Contenus/Diaporamas/Act
ualite/Un-nouveau-rotor-pour-un-des-deux-alternateurs-de-la-centrale-nucleaire-de-Civaux1486142