"Argus juillet aout 2011" au format

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"Argus juillet aout 2011" au format
Risques et pollutions industriels
L’argus des accidents technologiques
Sites fermés , unités en cours de démantèlement
Le démantèlement d’installations et
la réhabilitation de sites « abandonnés » insuffisamment mis en sécurité
sont propices aux accidents*
En juillet et août 2011, 287 accidents ou incidents survenus en France ou
à l’étranger ont été recensés dans la base de données Aria du ministère
du développement durable.
Ce bimestre estival est marqué par plusieurs incidents et accidents impliquant des sites industriels désaffectés, ainsi que la maintenance ou le
démantèlement d’installations industrielles.
La réhabilitation des sites « abandonnés » peut en effet être source d’accidents par méconnaissance des anciennes activités exercées ou de l’implantation et de l’état des installations dangereuses (plans manquants
ou obsolètes, mise en sécurité non réalisée, signalisation et clôture
absentes…). Les équipements et déchets dangereux subsistants présentent alors des risques pour les intervenants ou peuvent être à l’origine de
pollutions des sols et nappes phréatiques. À Corvol-l’Orgueilleux (58), un
chantier d’excavation pour l’enfouissement d’une ligne à haute tension
met ainsi à jour des bouteilles d’acide qui seront heureusement récupérées intactes. Ces sites non surveillés peuvent aussi être squattés ou
victimes de vols (cuivre…) comme à Saint-Étienne (42).
La maintenance ou le démantèlement des unités apportent également
leurs lots d’accidents, notamment lors de travaux de soudure sur des
équipements mal consignés ou abandonnés. Les capacités et tuyauteries
associées, mal dégazées ou contenant des résidus de produits inflammables ou explosifs, sont à ce titre particulièrement exposées ; l’explosion, par choc ou friction, d’une canalisation contenant des résidus de
nitrocellulose à Bergerac (24) lors de sa dépose au sol en est un exemple.
Le manque de vigilance lors de la mise en sécurité des unités, l’abandon
de produits dangereux, l’absence ou l’insuffisance de procédures adaptées comme celles de plans actualisés sont autant de dérives de nature à
rendre toute intervention ultérieure aléatoire…
Véronique Pasquet
Chargée de recherche au CNRS
Ministère de l’écologie, du développement durable,
des transports et du logement
Direction générale de la prévention des risques - BARPI
Photo Dreal
aria.developpement-durable.gouv.fr
* Cf. sur le site Aria les accidents nos 5135, 5292, 5438, 8368, 14225, 15487, 17151, 17228, 17264,
20109, 20284, 21834, 22170, 25389, 28707, 30007, 31351, 32420, 33816, 35213, 37993, 38702,
40543…
Pour vous tenir informé(e) de ses dernières
parutions relatives au retour d’expérience
sur accidents industriels, le BARPI vous propose
de vous abonner à sa newsletter bimestrielle
sur www.aria.developpement-durable.gouv.fr.
N° 120 - Novembre-décembre 2011 - Préventique Sécurité
41
Risques et pollutions industriels
Sites fermés,
unités en cours
de démantèlement
n 4/07/2011
42 - SAINT-éTIENNE
24 - Métallurgie
Alerté vers 17 h 30 pour un cambriolage dans une ancienne usine métallurgique, la police constate la présence
de polychlorobiphényle dans la
cuvette de rétention d’un transformateur électrique.
Les secours sécurisent les lieux et l’ancien exploitant
est informé des faits. Le lendemain, une entreprise
spécialisée pompe les PCB déversés. Selon la presse,
l’huile a vraisemblablement été déversée pour alléger le transformateur contenant du cuivre lors de la
tentative­de vol.
n 3/08/2011
59 - TRITH-SAINT-LéGER
24.10 - Sidérurgie
Un feu se déclare vers 11 h 30 dans
l’isolant d’une tour de refroidissement en démantèlement d’une usine
sidérurgique ; un épais nuage noir est
visible à plusieurs kilomètres. Les pompiers protègent
un bâtiment contigu et éteignent l’incendie avec 3
lances dont l’une sur échelle. Un employé incommodé
par les fumées est conduit à l’hôpital. Des travaux par
points chauds (chalumeau) sont à l’origine du sinistre.
Aucun chômage technique n’est prévu. Les services
préfectoraux et l’inspection des installations classées
ont été informés de l’accident.
n 24/08/2011
08 - GIVET
20.14 - Fabrication d’autres produits chimiques organiques de base
Dans un bâtiment de 1 200 m² sur un site chimique
en démantèlement, des travaux par points chauds
(découpe à l’oxycoupeur) initient vers 15 h 20 un feu
dans un bac à huile de 4 m². Les pompiers éteignent
l’incendie avec 2 lances, puis ventilent le bâtiment.
n 31/08/2011
24 - BERGERAC
20.51 - Fabrication de produits explosifs
Dans une usine d’explosifs classée
Seveso, une double déflagration se
produit vers 11 h 30 lors du démontage d’une canalisation dans un atelier
arrêté en mars 2011 et en cours de démantèlement.
Deux employés expérimentés déposant une
conduite sur le sol aperçoivent une étincelle suivie
de l’explosion de la conduite, puis d’une seconde
proche. Ils quittent le local et sont pris en charge par
les secours internes. Le système d’extinction automatique se déclenche, puis les pompiers mettent en
œuvre 3 canons à eau. L’exploitant active son POI et
42 Préventique Sécurité - N° 120 - Novembre-décembre 2011
informe la préfecture de l’accident. Le Samu prend
en charge 1 blessé grave souffrant de brûlures à la
main et d’une perte d’audition, ainsi que 5 blessés
légers. Les 6 victimes quitteront l’hôpital de Bergerac
vers 17 h après des examens.
Les 2 tuyauteries sont détruites, la toiture du local
est endommagée et un pan de mur est fissuré.
Les installations voisines sont intactes et aucune
conséquence sur l’environnement n’est à déplorer.
Les secours nettoient les lieux et quittent le site
à 15 h 30. L’inspection des IC et l’exploitant effectuent des enquêtes pour déterminer l’origine de
l’explosion­.
Des traces résiduelles de nitrocellulose (NC) dans les
conduites auraient été initiées par choc et friction
lors de la dépose au sol de la tuyauterie. La présence
de NC serait due à l’absence ou à une insuffisance de
nettoyage lors de l’arrêt de l’atelier 6 mois plus tôt ;
le plan de suivi du nettoyage qui aurait permis une
vérification a été perdu lors du déménagement des
bureaux. De plus, l’instruction de sécurité prévoit un
arrosage du sol et des tuyauteries avant toute intervention, mesure qui n’aurait pas été rappelée aux
intervenants et qui n’a donc pas été appliquée.
L’exploitant sécurise le bâtiment endommagé, nettoie une nouvelle fois les installations à démanteler,
améliore le suivi et l’enregistrement des opérations
effectuées, met en place une check-list de contrôles
à effectuer avant certaines opérations, sensibilise à
nouveau l’ensemble des intervenants et nomme un
responsable chargé de la sécurité du chantier de
démantèlement.
n 28/07/2011
58 - CORVOL-L’ORGUEILLEUX
22.19 - Fabrication d’autres articles en caoutchouc
Lors de travaux d’excavation pour l’enfouissement
d’une ligne à haute tension, des ouvriers découvrent une quinzaine de bouteilles d’1 l d’acide
chlorhydrique et d’acide sulfurique sur le site d’une
ancienne usine de transformation de caoutchouc
fermée depuis le 1/11/07, faisant l’objet depuis
d’une procédure de cessation-réhabilitation engagée par le liquidateur judiciaire. Le chantier est
stoppé et les autorités (municipalité, pompiers, gendarmerie, inspection des IC) sont alertées. Les pompiers, équipés de combinaisons spéciales, placent les
bouteilles dans une caisse fermée en fond de fouille
qu’ils recouvrent de déblais.
L’inspection des IC, qui n’avait pas été informée des
travaux réalisés sur ce site, demande à la société
commanditaire des travaux d’enfouissement de la
ligne à haute tension la sécurisation de la zone de
travaux afin d’éviter une pollution du Sauzay proche,
l’évacuation des bouteilles par une société spécialisée et la remise en état du lieu ainsi que la caractérisation et le dimensionnement de la zone de dépôt
suspecte. L’inspection demande également au liquidateur judiciaire­
, responsable légal de l’ancienne
usine :
Risques et pollutions industriels
Photo Sdis 80
– d’enlever les déchets présents en surface sur le
secteur : palettes, fûts vides… ;
– d’installer des panneaux interdisant l’accès du site
à toute personne non autorisée et avertissant des
dangers ;
– de mettre en œuvre les propositions décrites
dans le plan de gestion fourni dans le mémoire
de cessation d’activité rédigé en février 2011 :
nettoyage du bassin de rétention, curage du
bassin de décantation, démantèlement des cuves
aériennes, traitement de la zone polluée par les
hydrocarbures…
Rejet de matières
dangereuses
n 2/07/2011
ÉTATS-UNIS - Laurel
49.50 - Transports par conduites
Un oléoduc fuit et déverse 120 à 160 m³
de pétrole brut dans la Yellowstone­.
L’arrêt du pipeline impacte la raffinerie qu’il alimente. Les autorités évacuent plusieurs centaines d’habitants, l’irrigation des
cultures et l’usage de l’eau sont suspendus. Les pâturages sont contaminés, des oiseaux et tortues d’eau
mazoutés. La crue de la rivière entrave les opérations
de nettoyage pour la centaine d’employés de la compagnie pétrolière mobilisée ; seule une faible partie
du produit est récupérée. Une nappe de 40 km de
long descend le cours d’eau et des traces de pollution
sont signalées à 160 km du point de rupture. L’agence
fédérale de protection de l’environnement (EPA) se
rend sur les lieux.
L’oléoduc (DN 12”, soit 300 mm), construit en 1991, est
enterré entre 1,5 m et 2,4 m sous le lit de la rivière.
Aucune anomalie n’avait été détectée lors d’une inspection en décembre 2010, ni en 2009 lors du passage de racleurs instrumentés. En mai 2011, il avait
été arrêté à la suite d’inondation et redémarré après
contrôle des paramètres de sécurité. La cause exacte
de la fuite est inconnue : la crue de la rivière aurait
pu mettre à découvert la canalisation qui aurait été
endommagée par des pierres.
Mesnil-Saint-Nicaise
n 30/08/2011
80 - MESNIL-SAINT-NICAISE
10.62 - Fabrication de produits amylacés
Un particulier signale des poissons
morts dans l’Ingon sur la commune de
Nesle. La gendarmerie, les pompiers
et un élu effectuent des reconnaissances. La pollution provient d’une usine de produits
amylacés, les premiers poissons morts sont trouvés
à 330 m du point de rejet des eaux résiduaires de
l’établissement­.
Le produit impliqué est de l’acide sulfurique à 96 %
(H2SO4) mis en œuvre dans une unité de production
d’eau adoucie. Le capteur de niveau haut du bac
d’H2SO4 de 500 l utilisé pour régénérer une résine
échangeuse d’ions était défaillant. Alimenté pendant
10 min, le bac a débordé dans sa rétention, sousdimensionnée et fuyarde. L’acide s’est déversé dans
une fosse de 110 m³ recueillant les eaux résiduaires
du site. Le niveau haut de celle-ci atteint, la pompe de
refoulement reliée au réseau de rejet vers la rivière
s’est mise en service. Les 3 pHmètres en série n’ont
détecté aucune anomalie.
L’inspection des installations classées constate le lendemain le non-respect de la valeur de pH au point
de rejet général (valeur normalement comprise
entre 5,5 et 8,5), l’absence de rétention suffisamment
dimensionnée pour le bac d’H2SO4 compte tenu de
son déversement gravitaire dans la fosse de réception de 110 m³ ainsi que l’absence de justificatif de
maintenance­préventive sur le niveau haut de ce bac.
Cette unité de production d’eau adoucie avait déjà
été à l’origine de rejets d’H2SO4 dans le milieu naturel
en 2005 et 2006 (Aria 40930 et 32555).
N° 120 - Novembre-décembre 2011 - Préventique Sécurité
43
Risques et pollutions industriels
Travaux et
maintenance
n 4/07/2011
76 - LE HAVRE
52.10 - Entreposage et stockage
Sur un site d’entreposage du port du Havre, un feu se
déclare vers 13 h 40 sur un bac de gazole vide, à toit
fixe et écran flottant. Le réservoir en révision décennale était dégazé depuis le 12 mai. L’incendie, qui
concerne une bâche de protection dans le bac, est
éteint par les secours internes avec leurs moyens fixes
(couronnes de refroidissement et émulseur). Le bac
est ventilé avant que les secours publics ne pénètrent
dans ce dernier.
Le POI déclenché à 14 h est levé à 14 h 40. L’inspection
des installations classées se rend sur les lieux. Selon
les secours, l’exploitant rédige un communiqué de
presse à l’intention des membres du CLIC.
Des travaux de soudure seraient à l’origine du sinistre.
n 12/07/2011
93 - LA COURNEUVE
52.10 - Entreposage et stockage
Un feu se déclare vers 15 h 30 dans un
dépôt de poids lourd de 800 m² abritant notamment un stockage d’hydrocarbures. Des explosions se produisent
et une importante fumée envahit un tunnel. La circulation est interrompue sur l’A86 et la N2, ainsi que
sur la ligne ferroviaire Argenteuil-Valenton et celle du
RER B. L’intervention mobilise plus de 120 pompiers
et 8 lances ; l’incendie est éteint vers 18 h 20. Le préfet s’est rendu sur les lieux. Le pont autoroutier est
endommagé : les joints de dilatation ont souffert de
la chaleur et les caméras de surveillance sont horsservice. Des spécialistes devront contrôler l’ouvrage
avant sa réouverture ; la circulation sur l’A86 est
suspendue­dans l’attente des réparations.
Un employé du dépôt aurait effectué une soudure
alors qu’il se trouvait à proximité d’hydrocarbures.
n 26/07/2011
59 - COUDEKERQUEBRANCHE
Photo Dreal
52.10 - Entreposage et stockage
44 Préventique Sécurité - N° 120 - Novembre-décembre 2011
Un feu se déclare lors de travaux d’étanchéité, vers 10 h, sur
la toiture en matériau bitumeux
d’un entrepôt de 7 980 m².
Compartimenté en 4 cellules,
le bâtiment stocke des produits
agroalimentaires, des liquides
inflammables et des aérosols.
Une colonne de fumée noire
visible à une dizaine de km
s’échappe de l’entrepôt. Une
explosion se produit dont l’origine serait une bouteille
de gaz reliée au chalumeau de l’ouvrier travaillant sur
le toit. Un employé du site donne l’alerte. Le plan ETARE
est déclenché et la circulation sur la ligne ferroviaire
proche est interrompue. Les pompiers maîtrisent le
sinistre après plusieurs heures d’intervention. Pour circonscrire le feu, les secours pompent l’eau d’un canal
voisin. Les bouches d’incendie ne sont en revanche
pas utilisées. La coupure rapide de l’électricité a gêné
la ventilation du site en ne permettant pas d’ouvrir les
portes volets électriques du bâtiment. Enfin, quelques
explosions se sont produites malgré la protection de
la cellule aérosol assurée par les pompiers. Leurs effets
sont restés cependant très limités et confinés à la cage
de stockage.
Les dommages matériels sont importants (destruction
des verrières et des exutoires de 3 cellules, marchandises stockées…) et 20 employés sont en chômage
technique. Quelques 400 m³ d’eaux d’extinction sont
confinés dans le bâtiment, ainsi que dans un bassin
dédié à la réserve incendie.
Lors de la visite du site, l’inspection des installations
classées constate qu’un permis de travail annuel est
délivré à l’entreprise sous-traitante, mais qu’aucun
permis de feu n’a été délivré pour les travaux de réparation. Un arrêté de mise en demeure est proposé au
Préfet. L’inspection demande également à l’industriel
d’analyser et d’évacuer les eaux d’extinction dans une
installation autorisée à cet effet.
n 4/08/2011
40 - MORCENX
16.21 - Fabrication de placage et de panneaux de bois
Un feu se déclare à 2 h 32 à la sortie d’un tambour
écorceur d’une usine de panneaux de bois. Alerté
par la centrale de détection incendie, le personnel de
garde se rend sur place pour constater un départ de
feu au niveau du tapis sous le tambour écorceur. La
présence de combustibles (bois, écorces, poussières
de bois) dans la zone de travail favorise la propagation de l’incendie. Le personnel commence alors à lutter contre le feu mais, devant l’importance du sinistre,
alerte les pompiers à 2 h 40. Arrivés sur les lieux vers
3 h, les secours maîtrisent l’incendie vers 5 h 30, puis
éteignent les foyers résiduels. Les points chauds sont
recherchés à l’aide d’une caméra thermique. Les eaux
d’extinction sont collectées dans une lagune étanche
de la station d’épuration.
Un tapis roulant de 60 m et un tambour d’écorçage
sont détruits, 30 m² de toiture sont également endommagés. Le coût des réparations et de remplacement du
matériel est évalué à 20 000 euros (hors toiture). Des
travaux de soudure en fin d’après-midi sur la bande de
roulement du tambour écorceur dans le cadre d’une
opération de maintenance seraient à l’origine du
sinistre. Un permis de feu avait pourtant été rédigé et le
personnel de garde, malgré 3 rondes de sécurité (18 h,
21 h, 0 h 30), n’avait rien constaté d’anormal.
L’exploitant envisage de nettoyer la zone du parc à
bois et de suivre les résultats des analyses des eaux
Risques et pollutions industriels
d’extinction au niveau de la station d’épuration. Il sera
également prévu, en plus de la délivrance d’un permis
de feu, d’arroser abondamment la zone et les abords
où auront lieu les travaux par points chauds à l’avenir.
n 5/08/2011
52 - CREANCEY
01.50 - Culture et élevage associés
Alors que l’installation de 1 000 m² de panneaux
photovoltaïques au silicium est en cours d’achèvement sur son toit, un feu se déclare dans un hangar
agricole de 2 000 m², abritant 500 t de foin et 2 000 t
de paille, ainsi que 2 bennes à céréales pleines de blé.
L’incendie­menace de se propager aux champs de
céréales proches.
Une opération délicate démarre pour les pompiers,
le toit ne pouvant pas être arrosé, à cause du risque
d’électrocution lié à la présence de panneaux photovoltaïques. La structure métallique et béton fragilisée
interdit toute intervention sous le bâtiment. Deux
lances sont mises en place, pour protéger respectivement une armoire électrique fixée sur un des murs et
les chaumes de paille le long du hangar.
Une soudure chimique réalisée par un technicien sur
un poteau métallique pour raccorder une prise à la
terre est à l’origine du sinistre.
Incendies
et explosions
navire qui se dirigeait en janvier 2009 vers l’Iran sous
embargo via la Syrie.
Le 4/07, un officier de la base constate que l’un des
conteneurs est fortement déformé avec arrondissement de ses parois. Le 6/07, 9 experts constatent
qu’une partie de son contenant s’est auto-enflammé
et a explosé. De plus, les températures dans les autres
conteneurs empilés sur 3 étages en plein soleil (40 °C)
sont trop élevées. Ces experts recommandent l’enlèvement du conteneur déformé pour un examen
détaillé, le refroidissement par arrosage des autres
conteneurs et la destruction des produits entreposés
au plus tôt.
Avant la mise en place des mesures correspondantes,
une très violente explosion (effet de confinement ?), le
11/07 à 5 h 50, tue 6 pompiers et 7 militaires (dont les
commandants de la marine chypriote et de la base),
blessant également 65 personnes dont 2 grièvement.
De nombreux dommages matériels sont relevés et
un cratère de plus de 10 m de diamètre s’est formé.
L’onde de choc a détruit 2 bâtiments de plusieurs
étages sur la base et endommagé par effet domino le
bâtiment générateur et des réservoirs de combustible
de la centrale thermique voisine qui est contrainte de
s’arrêter. Celle-ci produisant 60 % de l’électricité de
l’île et alimentant des usines de désalinisation d’eau
de mer, des coupures « tournantes » d’électricité et
d’eau potable sont organisées. Plus de 240 habitations sont endommagées (portes et vitres brisées,
tuiles envolées…) dans un rayon de 5 km ; 2 maisons
et une église sont détruites. Les réparations prendront
plusieurs mois. Les dommages matériels aux tiers
sont évalués à 2,5 M d’euros et la reconstruction de la
centrale thermique à 1,5 M euros.
Le ministre de la défense et le commandant des
armées chypriotes démissionnent. Le gouvernement
décrète un deuil national de 3 jours. La Grèce et Israël
envoient 12 générateurs électriques de secours. Des
enquêtes techniques et judiciaires sont effectuées.
L’explosion de plusieurs conteneurs aurait provoqué
un incendie vers 4 h 30 à l’origine de l’explosion en
masse de tous les conteneurs 1 h 20 plus tard, alors
que pompiers et militaires combattaient le feu.
n 8/08/2011
56 - LORIENT
10.20 - Transformation et conservation de poisson, de crustacés et de
mollusques
Photos Sdis 56
Un feu se déclare vers 17 h dans un stockage de polystyrène au 2e niveau d’une
usine de transformation de poissons
de 7 000 m². Des bouteilles d’acétylène
explosent et les flammes se propagent à la coopérative
maritime voisine de 3 000 m² ; un important panache
de fumée noire est visible à plusieurs kilomètres.
Les pompiers rencontrent des difficultés pour accéder
au sous-sol du bâtiment. L’incendie sera éteint vers 7 h
le lendemain matin avec 10 lances dont 2 sur échelle.
L’un des pompiers sera victime de déshydratation.
La zone de production et ses machines, ainsi que la
zone de stockage et ses milliers de boîtes de polystyrène, sont détruites, soit 70 % du bâtiment ; la zone
administrative est épargnée et les 200 employés ne
devraient pas être en chômage technique, le maire
mettant à disposition de l’entreprise un bâtiment de
2 000 m2 en attendant la conctruction des nouveaux
locaux déjà prévue par cette dernière. Aucune information n’est donnée sur les dommages subis par
les installations de réfrigération. La coopérative
maritime voisine vendant du matériel pour professionnels de la mer est détruite et ses 29 employés
sont en chômage technique. Les bâtiments sinistrés
(6 000 m²) seront rasés.
L’usine était fermée lors du sinistre. La police
privilégie­une hypothèse accidentelle.
n 11/07/2011
CHYPRE - Mari
84.22 - Défense
Des pompiers interviennent sur un feu
dans une base navale où sont entreposés à l’air libre 98 conteneurs d’armes
et de poudre à canon saisis sur un
N° 120 - Novembre-décembre 2011 - Préventique Sécurité
45
Risques et pollutions industriels
Déchets
n 3/07/2011
51 - REIMS
Malgré tout le soin apporté à la
réalisation de cette synthèse, il
est possible que des inexactitudes
persistent dans les éléments
présentés. Merci au lecteur
de bien vouloir signaler toute
anomalie avec mention des sources
d’information au Barpi,
Dreal Rhône–Alpes, site Charial,
69509 Lyon Cedex 03.
Courriel : srt.barpi@
developpement-durable.gouv.fr.
Un feu se déclare, vers 21 h, au niveau
du hall de réception des déchets
ménagers de 3 000 m² d’une usine
d’incinération d’ordures ménagères.
L’incendie qui se développe dans la fosse de déchets
de 2 000 m³ provoque l’effondrement partiel de la
structure métallique du bâtiment. À proximité se
trouve l’unité de traitement des fumées abritant
3 000 t d’acide chlorhydrique et une cuve de gaz de
13 m³. Protégée par un mur coupe-feu, la zone four
avec les 2 chaudières n’est pas atteinte.
Les secours, qui interviennent avec 80 hommes, 5 fourgons et 2 échelles, mettent en place un périmètre de
sécurité. La densité des fumées nécessite la fermeture de l’autoroute A34. Une cellule risque chimique
(CMIC) réalise des mesures de toxicité dans l’air, en
périphérie immédiate du site et dans l’axe du vent sur
les communes voisines ; aucun risque toxique n’est
mis en évidence pour les riverains. Seule une odeur
est perceptible. Les eaux d’extinction sont confinées
sur le site de l’établissement, ce qui évite une pollution aquatique. Les pompiers maîtrisent l’incen­die
avec 5 lances alimentées depuis le canal voisin et
2 lances sur le réseau d’eau.
En raison des odeurs perceptibles au voisinage, la préfecture diffuse un communiqué de presse et met en
place un numéro d’information pour la population.
Le communiqué précise que 6 mois de travaux seront
nécessaires pour la remise en état des installations,
que les déchets seront pris en charge par un autre site
et qu’aucune mesure de chômage technique n’est
envisagée.
Selon des sources syndicales, le sinistre résulterait
d’une accumulation de gaz de fermentation dans un
tas d’ordure insuffisamment aéré en raison de son
volume exagéré (1000 m³, 18 m de haut). La direction dément cette hypothèse dans la presse locale en
évoquant le système de renouvellement d’air existant
dans le bâtiment et l’aération naturelle des tas de
déchets lors de leur enlèvement.
n 5/07/2011
08 - ÉTEIGNIÈRES
38.21 - Traitement et élimination des déchets non dangereux
Une fuite enflammée de méthane se
produit en plein air, vers 9 h 40, dans
une société d’enfouissement des
déchets industriels et ménagers non
dangereux. Le méthane qui provient de la fermentation des déchets organiques enterrés sur le site
(biogaz) est capté pour être valorisé en électricité et
46 Préventique Sécurité - N° 120 - Novembre-décembre 2011
Photos Lt B. Marsovique/Sdis 51
38.21 - Traitement et élimination des déchets non dangereux
Reims
chaleur. L’exploitant isole le puits de récupération
du biogaz, puis alerte les services de secours pour
contrôler les risques de propagation. Les pompiers
(15 hommes et 2 fourgons) évacuent les employés et
éteignent les foyers résiduels.
Aucun impact sur l’environnement et aucun chômage
technique ne sont à déplorer.
n 13/08/2011
63 - CHARBONNIER-LES-MINES
38.21 - Traitement et élimination des déchets non dangereux
Des fumerolles blanches, suivies de flammes, se
déclarent vers 6 h durant un week-end estival au
niveau d’un andain de la plateforme de broyage de
déchets verts d’un centre de compostage. Aidés par
les employés du site, les services de secours interviennent vers 8h15 en étalant le tas de déchets en feu
et en l’arrosant avec de l’eau. Le feu est maîtrisé dans
la matinée au moyen de lances à eau sans avoir à utiliser de la mousse. Une surveillance est mise en place
pour maîtriser les reprises de feu qui se produisent
sur l’andain le lendemain et le surlendemain. Environ
20 t de déchets broyés ont été brûlées. Il n’y a pas de
conséquence sur l’environnement, les eaux d’extinction étannt stockées dans le bassin de rétention du
site. L’échauffement naturel du compost attisé par un
fort vent serait à l’origine du sinistre.
n