"Argus juillet aout 2011" au format
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Risques et pollutions industriels L’argus des accidents technologiques Sites fermés , unités en cours de démantèlement Le démantèlement d’installations et la réhabilitation de sites « abandonnés » insuffisamment mis en sécurité sont propices aux accidents* En juillet et août 2011, 287 accidents ou incidents survenus en France ou à l’étranger ont été recensés dans la base de données Aria du ministère du développement durable. Ce bimestre estival est marqué par plusieurs incidents et accidents impliquant des sites industriels désaffectés, ainsi que la maintenance ou le démantèlement d’installations industrielles. La réhabilitation des sites « abandonnés » peut en effet être source d’accidents par méconnaissance des anciennes activités exercées ou de l’implantation et de l’état des installations dangereuses (plans manquants ou obsolètes, mise en sécurité non réalisée, signalisation et clôture absentes…). Les équipements et déchets dangereux subsistants présentent alors des risques pour les intervenants ou peuvent être à l’origine de pollutions des sols et nappes phréatiques. À Corvol-l’Orgueilleux (58), un chantier d’excavation pour l’enfouissement d’une ligne à haute tension met ainsi à jour des bouteilles d’acide qui seront heureusement récupérées intactes. Ces sites non surveillés peuvent aussi être squattés ou victimes de vols (cuivre…) comme à Saint-Étienne (42). La maintenance ou le démantèlement des unités apportent également leurs lots d’accidents, notamment lors de travaux de soudure sur des équipements mal consignés ou abandonnés. Les capacités et tuyauteries associées, mal dégazées ou contenant des résidus de produits inflammables ou explosifs, sont à ce titre particulièrement exposées ; l’explosion, par choc ou friction, d’une canalisation contenant des résidus de nitrocellulose à Bergerac (24) lors de sa dépose au sol en est un exemple. Le manque de vigilance lors de la mise en sécurité des unités, l’abandon de produits dangereux, l’absence ou l’insuffisance de procédures adaptées comme celles de plans actualisés sont autant de dérives de nature à rendre toute intervention ultérieure aléatoire… Véronique Pasquet Chargée de recherche au CNRS Ministère de l’écologie, du développement durable, des transports et du logement Direction générale de la prévention des risques - BARPI Photo Dreal aria.developpement-durable.gouv.fr * Cf. sur le site Aria les accidents nos 5135, 5292, 5438, 8368, 14225, 15487, 17151, 17228, 17264, 20109, 20284, 21834, 22170, 25389, 28707, 30007, 31351, 32420, 33816, 35213, 37993, 38702, 40543… Pour vous tenir informé(e) de ses dernières parutions relatives au retour d’expérience sur accidents industriels, le BARPI vous propose de vous abonner à sa newsletter bimestrielle sur www.aria.developpement-durable.gouv.fr. N° 120 - Novembre-décembre 2011 - Préventique Sécurité 41 Risques et pollutions industriels Sites fermés, unités en cours de démantèlement n 4/07/2011 42 - SAINT-éTIENNE 24 - Métallurgie Alerté vers 17 h 30 pour un cambriolage dans une ancienne usine métallurgique, la police constate la présence de polychlorobiphényle dans la cuvette de rétention d’un transformateur électrique. Les secours sécurisent les lieux et l’ancien exploitant est informé des faits. Le lendemain, une entreprise spécialisée pompe les PCB déversés. Selon la presse, l’huile a vraisemblablement été déversée pour alléger le transformateur contenant du cuivre lors de la tentativede vol. n 3/08/2011 59 - TRITH-SAINT-LéGER 24.10 - Sidérurgie Un feu se déclare vers 11 h 30 dans l’isolant d’une tour de refroidissement en démantèlement d’une usine sidérurgique ; un épais nuage noir est visible à plusieurs kilomètres. Les pompiers protègent un bâtiment contigu et éteignent l’incendie avec 3 lances dont l’une sur échelle. Un employé incommodé par les fumées est conduit à l’hôpital. Des travaux par points chauds (chalumeau) sont à l’origine du sinistre. Aucun chômage technique n’est prévu. Les services préfectoraux et l’inspection des installations classées ont été informés de l’accident. n 24/08/2011 08 - GIVET 20.14 - Fabrication d’autres produits chimiques organiques de base Dans un bâtiment de 1 200 m² sur un site chimique en démantèlement, des travaux par points chauds (découpe à l’oxycoupeur) initient vers 15 h 20 un feu dans un bac à huile de 4 m². Les pompiers éteignent l’incendie avec 2 lances, puis ventilent le bâtiment. n 31/08/2011 24 - BERGERAC 20.51 - Fabrication de produits explosifs Dans une usine d’explosifs classée Seveso, une double déflagration se produit vers 11 h 30 lors du démontage d’une canalisation dans un atelier arrêté en mars 2011 et en cours de démantèlement. Deux employés expérimentés déposant une conduite sur le sol aperçoivent une étincelle suivie de l’explosion de la conduite, puis d’une seconde proche. Ils quittent le local et sont pris en charge par les secours internes. Le système d’extinction automatique se déclenche, puis les pompiers mettent en œuvre 3 canons à eau. L’exploitant active son POI et 42 Préventique Sécurité - N° 120 - Novembre-décembre 2011 informe la préfecture de l’accident. Le Samu prend en charge 1 blessé grave souffrant de brûlures à la main et d’une perte d’audition, ainsi que 5 blessés légers. Les 6 victimes quitteront l’hôpital de Bergerac vers 17 h après des examens. Les 2 tuyauteries sont détruites, la toiture du local est endommagée et un pan de mur est fissuré. Les installations voisines sont intactes et aucune conséquence sur l’environnement n’est à déplorer. Les secours nettoient les lieux et quittent le site à 15 h 30. L’inspection des IC et l’exploitant effectuent des enquêtes pour déterminer l’origine de l’explosion. Des traces résiduelles de nitrocellulose (NC) dans les conduites auraient été initiées par choc et friction lors de la dépose au sol de la tuyauterie. La présence de NC serait due à l’absence ou à une insuffisance de nettoyage lors de l’arrêt de l’atelier 6 mois plus tôt ; le plan de suivi du nettoyage qui aurait permis une vérification a été perdu lors du déménagement des bureaux. De plus, l’instruction de sécurité prévoit un arrosage du sol et des tuyauteries avant toute intervention, mesure qui n’aurait pas été rappelée aux intervenants et qui n’a donc pas été appliquée. L’exploitant sécurise le bâtiment endommagé, nettoie une nouvelle fois les installations à démanteler, améliore le suivi et l’enregistrement des opérations effectuées, met en place une check-list de contrôles à effectuer avant certaines opérations, sensibilise à nouveau l’ensemble des intervenants et nomme un responsable chargé de la sécurité du chantier de démantèlement. n 28/07/2011 58 - CORVOL-L’ORGUEILLEUX 22.19 - Fabrication d’autres articles en caoutchouc Lors de travaux d’excavation pour l’enfouissement d’une ligne à haute tension, des ouvriers découvrent une quinzaine de bouteilles d’1 l d’acide chlorhydrique et d’acide sulfurique sur le site d’une ancienne usine de transformation de caoutchouc fermée depuis le 1/11/07, faisant l’objet depuis d’une procédure de cessation-réhabilitation engagée par le liquidateur judiciaire. Le chantier est stoppé et les autorités (municipalité, pompiers, gendarmerie, inspection des IC) sont alertées. Les pompiers, équipés de combinaisons spéciales, placent les bouteilles dans une caisse fermée en fond de fouille qu’ils recouvrent de déblais. L’inspection des IC, qui n’avait pas été informée des travaux réalisés sur ce site, demande à la société commanditaire des travaux d’enfouissement de la ligne à haute tension la sécurisation de la zone de travaux afin d’éviter une pollution du Sauzay proche, l’évacuation des bouteilles par une société spécialisée et la remise en état du lieu ainsi que la caractérisation et le dimensionnement de la zone de dépôt suspecte. L’inspection demande également au liquidateur judiciaire , responsable légal de l’ancienne usine : Risques et pollutions industriels Photo Sdis 80 – d’enlever les déchets présents en surface sur le secteur : palettes, fûts vides… ; – d’installer des panneaux interdisant l’accès du site à toute personne non autorisée et avertissant des dangers ; – de mettre en œuvre les propositions décrites dans le plan de gestion fourni dans le mémoire de cessation d’activité rédigé en février 2011 : nettoyage du bassin de rétention, curage du bassin de décantation, démantèlement des cuves aériennes, traitement de la zone polluée par les hydrocarbures… Rejet de matières dangereuses n 2/07/2011 ÉTATS-UNIS - Laurel 49.50 - Transports par conduites Un oléoduc fuit et déverse 120 à 160 m³ de pétrole brut dans la Yellowstone. L’arrêt du pipeline impacte la raffinerie qu’il alimente. Les autorités évacuent plusieurs centaines d’habitants, l’irrigation des cultures et l’usage de l’eau sont suspendus. Les pâturages sont contaminés, des oiseaux et tortues d’eau mazoutés. La crue de la rivière entrave les opérations de nettoyage pour la centaine d’employés de la compagnie pétrolière mobilisée ; seule une faible partie du produit est récupérée. Une nappe de 40 km de long descend le cours d’eau et des traces de pollution sont signalées à 160 km du point de rupture. L’agence fédérale de protection de l’environnement (EPA) se rend sur les lieux. L’oléoduc (DN 12”, soit 300 mm), construit en 1991, est enterré entre 1,5 m et 2,4 m sous le lit de la rivière. Aucune anomalie n’avait été détectée lors d’une inspection en décembre 2010, ni en 2009 lors du passage de racleurs instrumentés. En mai 2011, il avait été arrêté à la suite d’inondation et redémarré après contrôle des paramètres de sécurité. La cause exacte de la fuite est inconnue : la crue de la rivière aurait pu mettre à découvert la canalisation qui aurait été endommagée par des pierres. Mesnil-Saint-Nicaise n 30/08/2011 80 - MESNIL-SAINT-NICAISE 10.62 - Fabrication de produits amylacés Un particulier signale des poissons morts dans l’Ingon sur la commune de Nesle. La gendarmerie, les pompiers et un élu effectuent des reconnaissances. La pollution provient d’une usine de produits amylacés, les premiers poissons morts sont trouvés à 330 m du point de rejet des eaux résiduaires de l’établissement. Le produit impliqué est de l’acide sulfurique à 96 % (H2SO4) mis en œuvre dans une unité de production d’eau adoucie. Le capteur de niveau haut du bac d’H2SO4 de 500 l utilisé pour régénérer une résine échangeuse d’ions était défaillant. Alimenté pendant 10 min, le bac a débordé dans sa rétention, sousdimensionnée et fuyarde. L’acide s’est déversé dans une fosse de 110 m³ recueillant les eaux résiduaires du site. Le niveau haut de celle-ci atteint, la pompe de refoulement reliée au réseau de rejet vers la rivière s’est mise en service. Les 3 pHmètres en série n’ont détecté aucune anomalie. L’inspection des installations classées constate le lendemain le non-respect de la valeur de pH au point de rejet général (valeur normalement comprise entre 5,5 et 8,5), l’absence de rétention suffisamment dimensionnée pour le bac d’H2SO4 compte tenu de son déversement gravitaire dans la fosse de réception de 110 m³ ainsi que l’absence de justificatif de maintenancepréventive sur le niveau haut de ce bac. Cette unité de production d’eau adoucie avait déjà été à l’origine de rejets d’H2SO4 dans le milieu naturel en 2005 et 2006 (Aria 40930 et 32555). N° 120 - Novembre-décembre 2011 - Préventique Sécurité 43 Risques et pollutions industriels Travaux et maintenance n 4/07/2011 76 - LE HAVRE 52.10 - Entreposage et stockage Sur un site d’entreposage du port du Havre, un feu se déclare vers 13 h 40 sur un bac de gazole vide, à toit fixe et écran flottant. Le réservoir en révision décennale était dégazé depuis le 12 mai. L’incendie, qui concerne une bâche de protection dans le bac, est éteint par les secours internes avec leurs moyens fixes (couronnes de refroidissement et émulseur). Le bac est ventilé avant que les secours publics ne pénètrent dans ce dernier. Le POI déclenché à 14 h est levé à 14 h 40. L’inspection des installations classées se rend sur les lieux. Selon les secours, l’exploitant rédige un communiqué de presse à l’intention des membres du CLIC. Des travaux de soudure seraient à l’origine du sinistre. n 12/07/2011 93 - LA COURNEUVE 52.10 - Entreposage et stockage Un feu se déclare vers 15 h 30 dans un dépôt de poids lourd de 800 m² abritant notamment un stockage d’hydrocarbures. Des explosions se produisent et une importante fumée envahit un tunnel. La circulation est interrompue sur l’A86 et la N2, ainsi que sur la ligne ferroviaire Argenteuil-Valenton et celle du RER B. L’intervention mobilise plus de 120 pompiers et 8 lances ; l’incendie est éteint vers 18 h 20. Le préfet s’est rendu sur les lieux. Le pont autoroutier est endommagé : les joints de dilatation ont souffert de la chaleur et les caméras de surveillance sont horsservice. Des spécialistes devront contrôler l’ouvrage avant sa réouverture ; la circulation sur l’A86 est suspenduedans l’attente des réparations. Un employé du dépôt aurait effectué une soudure alors qu’il se trouvait à proximité d’hydrocarbures. n 26/07/2011 59 - COUDEKERQUEBRANCHE Photo Dreal 52.10 - Entreposage et stockage 44 Préventique Sécurité - N° 120 - Novembre-décembre 2011 Un feu se déclare lors de travaux d’étanchéité, vers 10 h, sur la toiture en matériau bitumeux d’un entrepôt de 7 980 m². Compartimenté en 4 cellules, le bâtiment stocke des produits agroalimentaires, des liquides inflammables et des aérosols. Une colonne de fumée noire visible à une dizaine de km s’échappe de l’entrepôt. Une explosion se produit dont l’origine serait une bouteille de gaz reliée au chalumeau de l’ouvrier travaillant sur le toit. Un employé du site donne l’alerte. Le plan ETARE est déclenché et la circulation sur la ligne ferroviaire proche est interrompue. Les pompiers maîtrisent le sinistre après plusieurs heures d’intervention. Pour circonscrire le feu, les secours pompent l’eau d’un canal voisin. Les bouches d’incendie ne sont en revanche pas utilisées. La coupure rapide de l’électricité a gêné la ventilation du site en ne permettant pas d’ouvrir les portes volets électriques du bâtiment. Enfin, quelques explosions se sont produites malgré la protection de la cellule aérosol assurée par les pompiers. Leurs effets sont restés cependant très limités et confinés à la cage de stockage. Les dommages matériels sont importants (destruction des verrières et des exutoires de 3 cellules, marchandises stockées…) et 20 employés sont en chômage technique. Quelques 400 m³ d’eaux d’extinction sont confinés dans le bâtiment, ainsi que dans un bassin dédié à la réserve incendie. Lors de la visite du site, l’inspection des installations classées constate qu’un permis de travail annuel est délivré à l’entreprise sous-traitante, mais qu’aucun permis de feu n’a été délivré pour les travaux de réparation. Un arrêté de mise en demeure est proposé au Préfet. L’inspection demande également à l’industriel d’analyser et d’évacuer les eaux d’extinction dans une installation autorisée à cet effet. n 4/08/2011 40 - MORCENX 16.21 - Fabrication de placage et de panneaux de bois Un feu se déclare à 2 h 32 à la sortie d’un tambour écorceur d’une usine de panneaux de bois. Alerté par la centrale de détection incendie, le personnel de garde se rend sur place pour constater un départ de feu au niveau du tapis sous le tambour écorceur. La présence de combustibles (bois, écorces, poussières de bois) dans la zone de travail favorise la propagation de l’incendie. Le personnel commence alors à lutter contre le feu mais, devant l’importance du sinistre, alerte les pompiers à 2 h 40. Arrivés sur les lieux vers 3 h, les secours maîtrisent l’incendie vers 5 h 30, puis éteignent les foyers résiduels. Les points chauds sont recherchés à l’aide d’une caméra thermique. Les eaux d’extinction sont collectées dans une lagune étanche de la station d’épuration. Un tapis roulant de 60 m et un tambour d’écorçage sont détruits, 30 m² de toiture sont également endommagés. Le coût des réparations et de remplacement du matériel est évalué à 20 000 euros (hors toiture). Des travaux de soudure en fin d’après-midi sur la bande de roulement du tambour écorceur dans le cadre d’une opération de maintenance seraient à l’origine du sinistre. Un permis de feu avait pourtant été rédigé et le personnel de garde, malgré 3 rondes de sécurité (18 h, 21 h, 0 h 30), n’avait rien constaté d’anormal. L’exploitant envisage de nettoyer la zone du parc à bois et de suivre les résultats des analyses des eaux Risques et pollutions industriels d’extinction au niveau de la station d’épuration. Il sera également prévu, en plus de la délivrance d’un permis de feu, d’arroser abondamment la zone et les abords où auront lieu les travaux par points chauds à l’avenir. n 5/08/2011 52 - CREANCEY 01.50 - Culture et élevage associés Alors que l’installation de 1 000 m² de panneaux photovoltaïques au silicium est en cours d’achèvement sur son toit, un feu se déclare dans un hangar agricole de 2 000 m², abritant 500 t de foin et 2 000 t de paille, ainsi que 2 bennes à céréales pleines de blé. L’incendiemenace de se propager aux champs de céréales proches. Une opération délicate démarre pour les pompiers, le toit ne pouvant pas être arrosé, à cause du risque d’électrocution lié à la présence de panneaux photovoltaïques. La structure métallique et béton fragilisée interdit toute intervention sous le bâtiment. Deux lances sont mises en place, pour protéger respectivement une armoire électrique fixée sur un des murs et les chaumes de paille le long du hangar. Une soudure chimique réalisée par un technicien sur un poteau métallique pour raccorder une prise à la terre est à l’origine du sinistre. Incendies et explosions navire qui se dirigeait en janvier 2009 vers l’Iran sous embargo via la Syrie. Le 4/07, un officier de la base constate que l’un des conteneurs est fortement déformé avec arrondissement de ses parois. Le 6/07, 9 experts constatent qu’une partie de son contenant s’est auto-enflammé et a explosé. De plus, les températures dans les autres conteneurs empilés sur 3 étages en plein soleil (40 °C) sont trop élevées. Ces experts recommandent l’enlèvement du conteneur déformé pour un examen détaillé, le refroidissement par arrosage des autres conteneurs et la destruction des produits entreposés au plus tôt. Avant la mise en place des mesures correspondantes, une très violente explosion (effet de confinement ?), le 11/07 à 5 h 50, tue 6 pompiers et 7 militaires (dont les commandants de la marine chypriote et de la base), blessant également 65 personnes dont 2 grièvement. De nombreux dommages matériels sont relevés et un cratère de plus de 10 m de diamètre s’est formé. L’onde de choc a détruit 2 bâtiments de plusieurs étages sur la base et endommagé par effet domino le bâtiment générateur et des réservoirs de combustible de la centrale thermique voisine qui est contrainte de s’arrêter. Celle-ci produisant 60 % de l’électricité de l’île et alimentant des usines de désalinisation d’eau de mer, des coupures « tournantes » d’électricité et d’eau potable sont organisées. Plus de 240 habitations sont endommagées (portes et vitres brisées, tuiles envolées…) dans un rayon de 5 km ; 2 maisons et une église sont détruites. Les réparations prendront plusieurs mois. Les dommages matériels aux tiers sont évalués à 2,5 M d’euros et la reconstruction de la centrale thermique à 1,5 M euros. Le ministre de la défense et le commandant des armées chypriotes démissionnent. Le gouvernement décrète un deuil national de 3 jours. La Grèce et Israël envoient 12 générateurs électriques de secours. Des enquêtes techniques et judiciaires sont effectuées. L’explosion de plusieurs conteneurs aurait provoqué un incendie vers 4 h 30 à l’origine de l’explosion en masse de tous les conteneurs 1 h 20 plus tard, alors que pompiers et militaires combattaient le feu. n 8/08/2011 56 - LORIENT 10.20 - Transformation et conservation de poisson, de crustacés et de mollusques Photos Sdis 56 Un feu se déclare vers 17 h dans un stockage de polystyrène au 2e niveau d’une usine de transformation de poissons de 7 000 m². Des bouteilles d’acétylène explosent et les flammes se propagent à la coopérative maritime voisine de 3 000 m² ; un important panache de fumée noire est visible à plusieurs kilomètres. Les pompiers rencontrent des difficultés pour accéder au sous-sol du bâtiment. L’incendie sera éteint vers 7 h le lendemain matin avec 10 lances dont 2 sur échelle. L’un des pompiers sera victime de déshydratation. La zone de production et ses machines, ainsi que la zone de stockage et ses milliers de boîtes de polystyrène, sont détruites, soit 70 % du bâtiment ; la zone administrative est épargnée et les 200 employés ne devraient pas être en chômage technique, le maire mettant à disposition de l’entreprise un bâtiment de 2 000 m2 en attendant la conctruction des nouveaux locaux déjà prévue par cette dernière. Aucune information n’est donnée sur les dommages subis par les installations de réfrigération. La coopérative maritime voisine vendant du matériel pour professionnels de la mer est détruite et ses 29 employés sont en chômage technique. Les bâtiments sinistrés (6 000 m²) seront rasés. L’usine était fermée lors du sinistre. La police privilégieune hypothèse accidentelle. n 11/07/2011 CHYPRE - Mari 84.22 - Défense Des pompiers interviennent sur un feu dans une base navale où sont entreposés à l’air libre 98 conteneurs d’armes et de poudre à canon saisis sur un N° 120 - Novembre-décembre 2011 - Préventique Sécurité 45 Risques et pollutions industriels Déchets n 3/07/2011 51 - REIMS Malgré tout le soin apporté à la réalisation de cette synthèse, il est possible que des inexactitudes persistent dans les éléments présentés. Merci au lecteur de bien vouloir signaler toute anomalie avec mention des sources d’information au Barpi, Dreal Rhône–Alpes, site Charial, 69509 Lyon Cedex 03. Courriel : srt.barpi@ developpement-durable.gouv.fr. Un feu se déclare, vers 21 h, au niveau du hall de réception des déchets ménagers de 3 000 m² d’une usine d’incinération d’ordures ménagères. L’incendie qui se développe dans la fosse de déchets de 2 000 m³ provoque l’effondrement partiel de la structure métallique du bâtiment. À proximité se trouve l’unité de traitement des fumées abritant 3 000 t d’acide chlorhydrique et une cuve de gaz de 13 m³. Protégée par un mur coupe-feu, la zone four avec les 2 chaudières n’est pas atteinte. Les secours, qui interviennent avec 80 hommes, 5 fourgons et 2 échelles, mettent en place un périmètre de sécurité. La densité des fumées nécessite la fermeture de l’autoroute A34. Une cellule risque chimique (CMIC) réalise des mesures de toxicité dans l’air, en périphérie immédiate du site et dans l’axe du vent sur les communes voisines ; aucun risque toxique n’est mis en évidence pour les riverains. Seule une odeur est perceptible. Les eaux d’extinction sont confinées sur le site de l’établissement, ce qui évite une pollution aquatique. Les pompiers maîtrisent l’incendie avec 5 lances alimentées depuis le canal voisin et 2 lances sur le réseau d’eau. En raison des odeurs perceptibles au voisinage, la préfecture diffuse un communiqué de presse et met en place un numéro d’information pour la population. Le communiqué précise que 6 mois de travaux seront nécessaires pour la remise en état des installations, que les déchets seront pris en charge par un autre site et qu’aucune mesure de chômage technique n’est envisagée. Selon des sources syndicales, le sinistre résulterait d’une accumulation de gaz de fermentation dans un tas d’ordure insuffisamment aéré en raison de son volume exagéré (1000 m³, 18 m de haut). La direction dément cette hypothèse dans la presse locale en évoquant le système de renouvellement d’air existant dans le bâtiment et l’aération naturelle des tas de déchets lors de leur enlèvement. n 5/07/2011 08 - ÉTEIGNIÈRES 38.21 - Traitement et élimination des déchets non dangereux Une fuite enflammée de méthane se produit en plein air, vers 9 h 40, dans une société d’enfouissement des déchets industriels et ménagers non dangereux. Le méthane qui provient de la fermentation des déchets organiques enterrés sur le site (biogaz) est capté pour être valorisé en électricité et 46 Préventique Sécurité - N° 120 - Novembre-décembre 2011 Photos Lt B. Marsovique/Sdis 51 38.21 - Traitement et élimination des déchets non dangereux Reims chaleur. L’exploitant isole le puits de récupération du biogaz, puis alerte les services de secours pour contrôler les risques de propagation. Les pompiers (15 hommes et 2 fourgons) évacuent les employés et éteignent les foyers résiduels. Aucun impact sur l’environnement et aucun chômage technique ne sont à déplorer. n 13/08/2011 63 - CHARBONNIER-LES-MINES 38.21 - Traitement et élimination des déchets non dangereux Des fumerolles blanches, suivies de flammes, se déclarent vers 6 h durant un week-end estival au niveau d’un andain de la plateforme de broyage de déchets verts d’un centre de compostage. Aidés par les employés du site, les services de secours interviennent vers 8h15 en étalant le tas de déchets en feu et en l’arrosant avec de l’eau. Le feu est maîtrisé dans la matinée au moyen de lances à eau sans avoir à utiliser de la mousse. Une surveillance est mise en place pour maîtriser les reprises de feu qui se produisent sur l’andain le lendemain et le surlendemain. Environ 20 t de déchets broyés ont été brûlées. Il n’y a pas de conséquence sur l’environnement, les eaux d’extinction étannt stockées dans le bassin de rétention du site. L’échauffement naturel du compost attisé par un fort vent serait à l’origine du sinistre. n