Trop diversifier ses placements, c`est possible?

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Trop diversifier ses placements, c`est possible?
Trop diversifier ses
placements, c'est possible?
Souvent mal conseillées, certaines personnes collectionnent les fonds communs.Photo
Reuters
Fanny Bourel
25-02-2015 | 11h17
À trop vouloir éviter de mettre tous ses placements dans le même panier, on peut tomber dans le
piège inverse de l'excès de diversité.
Le problème de la surdiversification touche surtout les investissements dans les fonds communs
de placement. Souvent mal conseillées, certaines personnes collectionnent les fonds communs.
«J'ai rencontré un épargnant qui détenait 26 fonds différents, a commencé Sylvain B.Tremblay.
Même posséder 100 000 $ sur 10 fonds, c'est trop!», a affirmé le vice-président Gestion privée
chez Optimum Gestion de placement.
Les Québécois qui pèchent par excès dans la diversification de leurs placements voient la
rentabilité de leur portefeuille en souffrir. «C'est difficile d'avoir de bons rendements quand il y a
surdiversification. On noie le poisson. Ce n'est pas rare de voir des portefeuilles n'ayant rien
rapporté en 10 ans.»
Faire affaire avec plusieurs conseillers pèse sur les rendements, car cela empêche de bénéficier
des économies d'échelle en plus de rendre le suivi d'une politique de placement quasi impossible.
En effet, les frais de gestion baissent quand le volume d'épargne augmente.
MANQUE D'INFORMATIONS
M. Tremblay explique le phénomène de la surdiversification par un manque de connaissances des
Québécois en matière de finances. «Le QI financier moyen s'améliore légèrement, mais la
confiance envers le conseiller financier reste parfois aveugle», a-t-il analysé.
Autre facteur explicatif de la surdiversification: la popularité croissante des indices. Puisqu'ils sont
déjà très diversifiés, nul besoin de les collectionner a en somme résumé le spécialiste.
Cette tendance à la surdiversification pourrait néanmoins s'atténuer avec l'entrée en vigueur
cette année de nouvelles règles qui obligent les conseillers financiers à publier les frais de gestion
prélevés et les rendements des placements.
TROUVER L'ÉQUILIBRE
Atteindre une saine diversification est pourtant possible. «Un portefeuille de placements
comprenant une quarantaine d'actions sur le marché canadien et environ 25 titres en revenus
fixes est un bon objectif», a souligné M. Tremblay, qui estime entre 5 et 7 le nombre optimal de
fonds communs de placement à détenir.
Il conseille également de se diversifier à l'international. «Les gens n'ayant pas investi aux ÉtatsUnis ces deux dernières années ont laissé de l'argent sur la table. En 2013, le rendement moyen
au Canada était de 12 %, contre 35 % aux États-Unis.»
MIEUX VAUT PRÉVENIR QUE GUÉRIR
Pour éviter de se retrouver confronté à une diversification excessive de ses placements,
l'éducation est la meilleure arme.
«Il faut comprendre comment cela fonctionne pour avoir du recul face aux banques, qui tendent
à vendre la saveur du mois», prévient M. Tremblay. Bien s'entourer reste essentiel, car un
individu seul peu éprouver des difficultés à s'y retrouver.
Mais que faire si son portefeuille est trop diversifié? La solution la plus radicale est de tout
vendre, mais cela coûte cher en frais de rachat. L'autre option est de regrouper les fonds
communs de placement d'une même famille, car ces transferts entre fonds d'une même famille
se font sans frais. «L'idéal est de mettre en place une solution simple, facile à suivre», a conclu
M. Tremblay.

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