Chapelle Sainte-Croix - Mairie de Saint

Transcription

Chapelle Sainte-Croix - Mairie de Saint
Chapelle Sainte-Croix
La chapelle Sainte-Croix
est le plus ancien
monument de SaintAvold. On l'appelait aussi
« Belle Croix ». Cette
chapelle
de
style
gothique flamboyant, a
été construite à la fin du
XVe siècle. Située extramuros,
elle
était
entretenue
par
la
compagnie
des
arquebusiers de la ville.
C'était une troupe de 24
hommes chargés du
maintien de l'ordre et de
la sécurité des habitants
de la ville ainsi que des
personnes de passage, marchands et pèlerins, notamment. La chapelle était alors un lieu de culte
important. Les arquebusiers y faisaient célébrer la messe chaque vendredi ainsi que le jour de la
saint Antoine et aux quatre-temps. On y invoquait également sainte Barbe et sainte Brigitte,
protectrices des arquebusiers. La chapelle rassemblait, le vendredi saint, une foule de fidèles pour
le chemin de croix qui avait probablement pour cadre un ensemble de stations dont il ne subsiste
aujourd'hui que cinq éléments. L'administration ducale supprima dès 1710 cette compagnie des
arquebusiers au profit d'un escadron de la maréchaussée, chargé du maintien de l'ordre. La
fréquentation de la chapelle déclina alors au point de craindre son abandon. Face à cette situation,
l'évêque de Metz décida d'y créer un ermitage dont le titulaire devait assurer l'entretien des
bâtiments avec le fruit des quêtes perçues hors de Saint-Avold. Cet ermitage disparaîtra à la
Révolution et la maison sera rasée en 1938 pour cause de vétusté. En 1763, à la suite de la
fermeture du cimetière qui entourait l'église paroissiale Saints-Pierre-et-Paul, un nouveau lieu de
sépulture fut implanté en contrebas de la chapelle Sainte-Croix. Celle-ci devint ainsi la chapelle du
cimetière et ce, jusqu'en 1853, année de l'ouverture du cimetière du Felsberg.
L'abbé Jean-Nicolas Houllé, curé-archiprêtre de 1803 à 1841, proclamé par ses paroissiens « père
des pauvres », y sera notamment inhumé. Son monument funéraire se trouve aujourd'hui à
l'intérieur de la chapelle. Sa pierre tombale primitive est disposée à l'extérieur, sur le côté droit de
la chapelle, dans l'angle formé avec la sacristie. A la Révolution, la chapelle fut vendue, pour 400
livres, au sieur Joubert qui y installa, dès 1794, un métier à tisser. Son intention première semble
avoir été la sauvegarde de l'édifice car, à la restauration du culte, il l'offrit gracieusement à la
paroisse. En 1843, la chapelle reçut le groupe sculpté reproduisant la scène de la Mise au tombeau
du Christ, en provenance de l'ancienne église abbatiale où il retournera en 1887. Ce sépulcre y sera
alors installé, d'abord dans la chapelle de Notre-Dame des Sept-Douleurs puis, dans les années
1920, après un séjour dans la future basilique, à l'emplacement qui est le sien aujourd'hui. L'autel
Louis XV qui ornait le chœur de la chapelle, fut vendu à un antiquaire en 1875, au grand regret
des Naboriens. La dévotion populaire semble avoir sensiblement régressé dans la seconde moitié
du XIXe siècle. Vandalisée à plusieurs reprises dans les années 1960, la chapelle fut finalement
cédée en 1966 par la fabrique à la ville qui entreprit une grande restauration dans les années 1980.
L'édifice est inscrit sur l'inventaire supplémentaire des monuments historiques depuis le 31
décembre 1980.
Les sculptures
Le calvaire
De part et d'autre de la porte de la chapelle, figurent les statues en pierre de la Vierge (à gauche) et
de saint Jean (à droite) qui forment un « calvaire » avec le crucifix en bois, placé au-dessus de la
porte. Ce crucifix semble bien être celui qui fut déplacé, dans les années 1880, de la chapelle à
l'ancienne église abbatiale sur le premier pilier de la nef, côté sud, face à la chaire, où il resta
jusque vers 1910. Le calvaire, sur lequel des traces de polychromie sont encore visibles, est, selon
la tradition naborienne, attribué à Christophe Melling (1716-1778) mais, plus vraisemblablement,
les statues dateraient du XVIe siècle et le crucifix du XVIIe siècle.
Le chemin de croix et la pietà
Il ne reste aujourd'hui que cinq stations de chemin de croix. Elles sont scellées dans le mur de
soutènement de la terrasse supérieure et encadrent la statue de la pietà (La Vierge tenant le Christ
descendu de la croix). Ce sont des motifs sculptés en haut- et bas-reliefs, à cadre mouluré, portant,
en partie inférieure, des inscriptions en vieil allemand. Ils évoquent les thèmes suivants, de droite à
gauche : la condamnation à mort de Jésus (Jésus devant le grand prêtre Caïphe), la flagellation, le
couronnement d'épines, Ecce Homo (Jésus présenté au peuple par Pilate) et Jésus portant sa croix
avec Véronique qui essuie le visage du Christ dont les traits se marquent sur le linge. Certains
auteurs datent cet ensemble du XVIe siècle. L'historien local, Philippe Bronder écrit ceci en 1892 :
« Ces sujets sont de 1661. Ils paraissent être les restes des stations de la passion qu'un ancien
bourgeois de Saint-Avold, retiré à Cologne, avait fait ériger en 1663 près de la chapelle SainteCroix ». L'ensemble de ces sculptures est classé parmi les monuments historiques depuis le 5
novembre 1982.
Chapelle Sainte-Trinité
La chapelle de la Sainte-Trinité
est située dans l'angle nord
formé par l'avenue Clemenceau
et la rue de la Chapelle qui
tient son nom de cet édifice. La
chapelle fut construite vers
1715 par le meunier Herman
Richard, à la croisée de « la
route de Sarrelouis » et du
chemin conduisant à son
moulin. Elle fut « bénye » le14
janvier 1721 par FrançoisLouis Le Royer de Montclos,
archiprêtre de
1692
à
1726 et aumônier du duc
de Lorraine Léopold. Elle
s'élevait donc isolée au milieu des champs, pendant près de trois siècles. Avec l'extension de la
ville vers le nord, la chapelle se retrouve à présent un peu écrasée par le voisinage d'un imposant
bâtiment militaire et soumise aux nuisances de l'ancienne route de Sarrelouis, devenue artère à
grande circulation. De style rustique et de dimensions modestes, la chapelle est construite sur un
plan rectangulaire avec un chevet polygonal à trois pans, orienté vers l'est. Sa couverture en
ardoises déborde largement à l'ouest, protégeant ainsi le portail et la statue de saint Michel dans sa
niche. A l'intérieur, l'attention est attirée par le remarquable mobilier du chœur, inscrit sur
l'inventaire supplémentaire des monuments historiques depuis le
29 septembre 1997. Il s'agit d'un ensemble baroque polychrome du
XVIIIe siècle, composé d'un autel et de lambris. Sur le panneau
central figure une statue de la Vierge en ronde-bosse frontale. C'est
une œuvre réalisée en tilleul, d'un mètre de haut. La Vierge,
appuyée sur un nuage avec quatre angelots à ses pieds, est posée
sur un socle orné de deux têtes d'ange. Au niveau supérieur
apparaît en haut-relief, une représentation de la Sainte-Trinité :
Dieu le Père, à
droite et, au même
niveau à gauche, le
Christ
ressuscité
puis, plus haut, la
colombe du SaintEsprit.
Cette
dernière sculpture,
assez naïve et sans
polychromie,
est
probablement une pièce de remplacement datant du
XXe siècle. Cette composition centrale est flanquée
de deux panneaux sculptés, ornés, l'un, d'attributs
abbatiaux (à gauche) et l'autre, d'attributs
pontificaux assortis du thème de l'agneau avec le
livre aux sept sceaux. Cet ensemble d'excellente
facture a fait l'objet, probablement au début du XXe siècle, d'une restauration qui l'a fortement
altéré par sa grossièreté et son caractère approximatif. Par chance, il subsiste une polychromie
sous-jacente qui est probablement celle d'origine. A l'examen de cet ensemble, trois observations
se dégagent. D'une part, ce décor ne fut pas conçu pour cette chapelle car des signes évidents
d'adaptation sont visibles. D'autre part, sur le panneau de gauche figurent les armes de la
congrégation de Saint-Vanne et de Saint-Hydulphe, à laquelle l'abbaye de Saint-Avold adhéra le
15 septembre 1607. On y voit, en effet, inscrit dans une couronne d'épines, le mot « PAX » associé
à trois larmes en haut et un cœur enflammé en bas. Le lien de ce décor avec l'abbaye Saint-Nabor
est donc quasi certain. Enfin cet ensemble a survécu, sans dégâts, à la période révolutionnaire alors
que le décor de l'église abbatiale fut gravement mutilé. A la lumière de ce témoin de l'art religieux
du XVIIIe siècle, nous pouvons imaginer la splendeur des panneaux sculptés du chœur de l'église
abbatiale,
avant
l'expression
de
la
fureur
révolutionnaire.

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