Noël - La crèche - EREM - Église Réformée Évangélique de Mulhouse

Transcription

Noël - La crèche - EREM - Église Réformée Évangélique de Mulhouse
Noël - La crèche
Luc 2.1-7 ; Jean 6.48-57
Prédication en dialogue avec l’assemblée
Après sa naissance, raconte Luc, Jésus a été couché dans…?
Oui, dans une crèche.
Très joli mot, crèche… Un joli mot de Noël ; on est émerveillé déjà, rien qu’à l’entendre !
Mais qu’est-ce que c’est, une crèche ? Connaissez-vous un autre mot, plus commun et plus
clair, pour dire « crèche » ?
………………
Une crèche, c’est une mangeoire. Une mangeoire pour les animaux.
Jésus, le Fils de Dieu nouveau-né, a été couché dans une mangeoire d’animaux.
C’est déjà un peu moins joli, non..? Les sourires se figent un peu…
Oh, il y était sûrement très bien, dans cette mangeoire… Rien de ressemble plus à un
berceau, et couché dans la paille, soigneusement emmailloté, le petit Jésus se sentait bien,
partageant avec ses parents la chaleur de l’étable, la chaleur des animaux, la chaleur de la
vie…
Mais… Pourquoi Jésus et ses parents étaient-ils dans une étable ? Vous rappelez-vous..?
………………
Parce qu’il n’y avait pas de place pour eux. Pas de place à l’hôtellerie. Qu’est-ce que cela
signifie ? Pourquoi n’y a-t-il pas de place pour le Fils de Dieu, la grâce de Dieu qui vient ?
………………
Il n’y a pas de place pour Jésus, parce que le péché occupe la place. Parce que les hommes
ont autre chose à faire qu’à écouter Dieu. Nous–mêmes, en avons-nous toujours de la place,
du temps, pour sa parole ?
Mais parce qu’il veut quand même sauver les hommes, Dieu va surprendre le péché, notre
péché… Il ne peut pas entrer par la porte, alors il entre par la fenêtre. Pas de place parmi les
hommes ? Très bien. Alors il s’installe parmi les animaux…
Comment ça, parmi les animaux..?
Oui… Je disais que Jésus était bien installé et au chaud, mais il n’en reste pas moins que le
Fils de Dieu est couché dans une maison d’animaux, et une mangeoire d’animaux ! Trouvezvous cela digne du Fils de Dieu ? Nous viendrait-il à l’idée, pour nos propres enfants ou nos
petits frères et sœurs, de les installer dans une mangeoire à l’intérieur d’une étable ?
………………
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Non ! Ce n’est pas digne d’un petit d’homme, n’est-ce pas ?
Mais Dieu, lui, a estimé cela digne de son amour pour nous, de sa fidélité, de sa volonté de
nous sauver.
Lui dont la condition était celle de Dieu, il s’est dépouillé lui-même, prenant la condition de
serviteur, en devenant semblable aux hommes ; il s’est humilié lui-même en devenant obéissant
jusqu’à la mort, la mort sur la croix (Philippiens 2.6-8).
Mais… Pourquoi Emmanuel, Dieu qui vient avec nous (Matthieu 1.23), se donne-t-il à voir pour
la première fois dans une mangeoire ? Cela signifierait-il… qu’il se donne à manger ?
Oh non ! Protesterons-nous… Quelle horreur !
Et pourtant… Écoutons ce que dira Jésus, trente ans plus tard…
Moi, dit-il, je suis le pain de vie, le pain vivant descendu du ciel. Si quelqu’un mange de ce pain,
il vivra éternellement, et le pain que je donnerai, c’est ma chair pour la vie du monde. En vérité,
je vous le dis, si vous ne mangez la chair du Fils de l’homme et si vous ne buvez son sang, vous
n’avez pas la vie en vous. Celui qui mange ma chair et qui boit mon sang a la vie éternelle, et je
le ressusciterai au dernier jour. Car ma chair est vraiment une nourriture, et mon sang vraiment
un breuvage. Celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi, et moi en lui. Comme
le Père qui est vivant m’a envoyé et que je vis par le Père, celui qui me mange vivra par moi.
Alors… Comprenez-vous la crèche, la mangeoire ?
………………
Le Sauveur, c’est Dieu qui vient se donner à manger. Qui vient s’offrir comme nourriture
pour notre salut. Comme notre pain de vie.
Mais… Il y a quelque chose qui ne va pas, dans tout cela… Qu’est-ce que c’est ?
………………
C’est qu’une mangeoire, dans une étable, ça sert à nourrir des animaux, pas des
hommes… Et les hommes ne sont pas des animaux !
C’est vrai. Dans la Genèse, Dieu raconte qu’il a créé l’homme pour s’occuper du monde, de la
nature, des plantes et des animaux… Donc, les hommes, ce ne sont pas des animaux ! Les
hommes descendent de Dieu, pas des animaux. Les humains ne sont pas des animaux parmi
les autres animaux ; ce sont des humains, créés par Dieu à son image… Pas vrai ?
Si, c’est vrai. Nous ne sommes pas des animaux, ni des descendants d’animaux ; et la terre
n’est pas notre mère, mais elle est notre œuvre, avec le Seigneur. Enfin, elle devrait…
Les animaux vivent selon la loi de la nature ; la loi du plus fort. Les plus forts mangent les
plus faibles ; les plus faibles se cachent, et les plus forts se battent entre eux pour posséder
les territoires et les ressources… Et puis, il y a des animaux qui vivent comme esclaves des
hommes, qui leur appartiennent…
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Les humains ne font pas cela, jamais, n’est-ce pas ? Parce que ce ne sont pas des animaux !
Les plus forts ne dominent pas les plus faibles ; ils ne se battent pas pour les territoires, les
ressources, les richesses ; ils ne prennent pas leurs semblables en esclavage, n’est-ce pas ?
………………
Si..? Ils font cela, vraiment ?
Mais alors… Les hommes se comportent comme des animaux ?
………………
Mais pourquoi..?
Nous avons entendu la réponse… Vous souvenez-vous pourquoi Joseph et Marie n’ont pas
trouvé de place ?
………………
Oui, c’est à cause du péché qui leur ferme la porte…. Le monde est à moi ! Pas de place, plus
de place pour Dieu ! Les hommes se comportent comme des animaux à cause du péché.
Le péché, c’est l’orgueil qui fait croire aux hommes qu’ils peuvent être comme des dieux ;
qu’ils peuvent être leur propre dieu, et n’ont donc pas besoin d’écouter Dieu. Mais la Parole
de Dieu, c’est ce qui fait d’un homme un être humain, alors les hommes qui ne l’écoutent
plus s’égarent de l’humanité et tombent dans l’animalité, la bestialité.
En rejetant la parole de Dieu, les hommes se livrent à la mort… Et la mort leur impose la
peur, et la peur l’agressivité, le combat pour survivre... La volonté de dominer, de posséder,
autrement dit la loi du plus fort, la loi de la nature… Dominer, tuer pour mettre la mort de
son côté… Être le plus fort pour se cacher à soi-même la domination de la mort...
Alors oui, Jésus-Christ dans la mangeoire, c’est Dieu qui vient se donner en nourriture à des
animaux ; je veux dire, aux hommes dont le péché a fait des animaux, craintifs et violents.
Dans la mangeoire de Bethléem, comme plus tard à la table de la cène, Dieu se donne à
manger pour nous purifier de l’intérieur, pour guérir en nous l’infection de la mort et nous
rendre à l’humanité véritable ; nous rendre le pouvoir d’être enfants de Dieu (Jean 1.12)… Le
pouvoir d’aimer au lieu de nous entretuer ; le pouvoir de bâtir au lieu de nous entredétruire.
Voilà comment Dieu a confondu et défait notre péché : en se livrant à lui, pour le vaincre ; en
se livrant à nous, pour vaincre notre mort. Dans la mangeoire.
Celui qui me reçoit comme sa nourriture a la vie éternelle, dit Jésus ; celui qui reconnait son
péché dans ma crèche et sur ma croix, celui-là ne vient pas en jugement, mais il est passé de
la mort à la vie (Jean 5.24). Parce que la mort ne peut rien contre celui qui se nourrit de mon
amour, du pardon de mon amour. La mort n’existe plus là où parle mon amour.
Voilà quel est pour nous le don de Dieu, son cadeau de Noël pour tous les jours et pour
toujours : notre vie sauvée, rendue à la vie, par le sacrifice vainqueur de sa miséricorde.
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Et nous pouvons pleinement nous en réjouir, de ce cadeau ; pleinement et joyeusement
fêter Noël, parce que nous croyons que ce cadeau portera de bons fruits, que le salut venu
s’offrir à nous s’accomplira pour tous ceux qui le recevront, ainsi qu’il a été donné à Jean de
le voir, pour nous l’écrire :
Je vis un nouveau ciel et une nouvelle terre ; car le premier ciel et la première terre avaient
disparu, et la mer n’était plus ;
Et je vis descendre du ciel, d’auprès de Dieu, la ville sainte, la nouvelle Jérusalem, prête comme
une épouse parée pour son époux.
J’entendis du trône une voix forte qui disait : Voici le sanctuaire de Dieu avec les hommes ! Il
habitera avec eux, ils seront son peuple, et Dieu lui-même sera avec eux. Il essuiera toute larme
de leurs yeux, la mort ne sera plus, et il n’y aura plus ni deuil, ni cri, ni douleur, car les premières
choses ont disparu.
Celui qui était assis sur le trône dit : Voici, je fais toutes choses nouvelles. (Apocalypse 21.1-4)
Joyeux Noël !
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Jean-Yves PETER
Église Réformée Évangélique de Mulhouse
[email protected]
2015
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