LVDA Pays de Loire La Voix des adoptés Quimper le 01/03/15 L

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LVDA Pays de Loire La Voix des adoptés Quimper le 01/03/15 L
LVDA Pays de Loire
La Voix des adoptés
Quimper le 01/03/15
Katell Gloanec Présidente de EFA 29 présente l’association départementale et les
dernières actions dont le trophée des associations pour la parentalité adoptive
puis passe la parole à Vincent président de LVDA Pays de Loire.
V… : Marqué par les travaux de Cécile Delannoy auteur de « Au risque de l’adoption »
au sein d’AGSA44, espace dédié aux adoptés et aux parents rencontrant des
difficultés, il a remis en route en 2012 la structure créée en 2005après une
pause de 2 ans. Nous ne faisons pas de discours politique ou médical. L’écoute est
prioritaire.
Nous nous présentons en binôme pour trois thèmes :
l’attachement,
la recherche des origines,
la gestion des deux familles
A… : 24 ans de Roumanie adopté à 13 mois a eu une scolarité difficile : plusieurs
collèges et plusieurs lycées.
M… : 31 ans, adoptée à 2 mois du Salvador.
V…. : 43 ans né au Congo d’un papa d’origine bretonne et d’une mère congolaise.
S… : adoptée à 6 ans née en Ethiopie
R… : adopté à 7,5 ans après une première adoption aux Philippines
E… : 27 a, adoptée à 7ans, née en Ethiopie
LVDA a 5 antennes en France : Paris, Lyon, Nantes, Rouen, Toulouse
L’adulte adopté a besoin de repère, aussi le parrainage peut être souhaitable
dans certains cas.
L’Attachement,
M…et A…
Marianne nous parle de la pyramide de Maslow. Voici 2 schémas l’expliquant
sommairement
Les besoins humains selon Maslow :
Les besoins physiologiques sont directement liés à la survie des individus ou de
l’espèce. Ce sont typiquement des besoins concrets (faim, soif, sexualité,...).
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Le besoin de sécurité consiste à se protéger contre les différents dangers
qui nous menacent. Il s’agit donc d’un besoin de conservation d’un existant, d’un
acquis. Il s’inscrit dans une dimension temporelle.
Le besoin d’appartenance révèle la dimension sociale de l’individu qui a besoin
de se sentir accepté par les groupes dans lesquels il vit (famille, travail,
association, ...). L’individu se définissant par rapport à ses relations, ce besoin
appartient au pôle « relationnel » de l’axe ontologique.
Le besoin d’estime prolonge le besoin d’appartenance. L’individu souhaite être
reconnu en tant qu’entité propre au sein des groupes auxquels il appartient.
Le besoin de s’accomplir est selon Maslow le sommet des aspirations
humaines. Il vise à sortir d’une condition purement matérielle pour atteindre
l’épanouissement. Nous le considérons donc comme antagoniste aux besoins
physiologiques.
Notre modélisation révèle un sixième besoin :
Le besoin d’éternité, d’immortalité ou tout simplement de temps, n’est pas
décrit par Maslow. C’est pourtant un besoin de plus en plus exprimé dans notre
société. Commercialement, il se traduit par l’attirance envers les produits
promettant le rajeunissement ou de gagner du temps
Pour M… : pour un enfant aimé précocement, c’est plus facile de créer le nouveau lien,
il est en sécurité affective De 13 mois à 15 ans, j’étais une petite fille
« parfaite ». A partir de 15 ans, le mensonge a commencé, l’attachement n’était
pas sécurisé alors qu’il paraissait l’être avant 15 ans. Pour combler ce manque, on
cherche les autres. C’était plus facile avec ma mère
Pour A…. :, dans un orphelinat on est sans repère, il y a plusieurs figures, l’enfant ne
peut s’attacher. A 6 ans, j’ai testé mes parents adoptifs. Il faut beaucoup de
communication, ne jamais cacher la vérité.
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Pour V… :, il y a le problème de distance à trouver avec le conjoint. Dans un parcours
institutionnel, l’enfant ne peut grandir sereinement.
La Recherche des Origines,
L’adoption est imposée par les adultes. L’adopté a besoin d’être clair avec luimême. Les parents doivent comprendre la recherche, rassurer les enfants. La
recherche est légitime. On fait mal aux parents d’origine. On confie un enfant
qui a un passé. On devient acteur de son propre destin.
V… : de 15a à 23 ans, je ne pouvais plus dire papa et maman. Le temps fait qu’on est
devenu étranger. Etre accompagné par ses parents, c’est de l’archéologie. On est
déraciné et enraciné. Adulte c’est plus facile.
S… : Ecouter son enfant, être auprès de lui. Il y a deux blessures qui se rencontrent.
V… : : L’album de famille est important. Il vaut mieux s’enraciner dans le présent.
S… : çà ne se passe pas comme prévu, mes parents sont ici.
M… : certains adoptés ne veulent pas rechercher leurs origines, chaque adopté a sa
propre histoire. Leur vie est en France. Je ne suis pas dans la quête des origines.
Dans la glace on ne se reconnait pas, ce qui a posé quelques problèmes avec mes
sœurs de cœur qui elles étaient biologiques, nées de mes parents adoptifs. Pour
moi, c’était mes « cousines ».
R… : adopté à 7 ans après une première adoption aux Philippines, je n’ai pas la
motivation pour cette recherche. A l’orphelinat, il y a le dossier des parents et la
préparation à l’adoption. La confiance envers les adultes est au niveau zéro ou
presque. Il faut mettre l’enfant en sécurité.
E… : Arrivée à 7 ans, j’ai connu mes parents biologiques à l’orphelinat, j’ai été accepté
avec ma sœur. Nos parents biologiques sont vivants. Chez le psychologue, les
parents sont les parents adoptifs. Il y a eu des conflits, mes parents adoptifs ne
voulaient pas que je retourne en Ethiopie. A 17 ans, je suis partie seule et me
suis retrouvée à l’ambassade de France pour retourner en France. En Ethiopie,
les dossiers sont bourrés d’erreurs. Il faut croire l’enfant.
M… : le Salvador est un pays dirigé par la mafia.
André : En France, certains dossiers comportent du blanco, c’est très frustrant pour
l’adopté majeur qui consulte son propre dossier ou des informations erronées
communiquées aux parents adoptifs : prénom d’origine modifié par le service
(toujours dans une DDASS) ( il s’agit de deux sœurs de cœur qui ont fait ces
découvertes)
V… : les prénoms sont changés la plupart du temps, il est fortement conseillé de
garder le prénom d’origine en second lieu pour qu’un lien existe pour toujours
avec sa propre histoire. J’ai un frère adoptif né sous X en France. Il n’a rien du
tout, alors que moi je peux me construire avec mes recherches. Parents
biologiques : soldat belge avec institutrice, il avait une autre femme au Canada.
Sur Internet, j’ai retrouvé le frère de mon père, par le canal de l’ambassade (où
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il a travaillé). Ceci je l’ai découvert 30 ans après les faits ; mon père serait mort
au Canada (suicide sous un train ?).
Il y a des histoires compliquées. Un enfant né sous X ne sait rien, c’est criminel.
R… : Adopté dans le pays, pas de repères, les papiers ne valent rien. Je suis un ? ,
comment peut-on se construire ?
M… : à 25 ans, je n’avançais pas, séances de psychothérapeute pendant 7-8 mois. Je
haïssais ma mère de naissance (adoptée à 13 mois). Il fallait me construire,
m’accepter et m’aimer.
R… : J’ai des séances de psychologue et de psychothérapeute sans que je sois
vraiment bien. J’ai découvert LVDA, c’est la meilleure chose qui me soit arrivée.
Ce qui m’a mis en paix avec mon adoption. Je suis en confiance et en sécurité.
E… : à 8 ans séances de psychologue avec mon frère. Entre nous pas d’évocation de
l’adoption. Cette communication se fait par le canal de LVDA. Le triangle : moi,
mon frère , LVDA ne se ferme pas.
La Gestion des deux Familles
E… : 1ère rencontre avec la mère biologique. A l’aéroport avec toute la famille, les
cultures sont différentes, mère différente de la fille. « Adoptée dans une
famille riche, maintenant tu vas nous aider ». Je fais de 2005 à 2011. Le petit
frère est contre moi.
R… : j’ai eu le soutien de ma famille adoptive. Nous avons fait le voyage aux Philippines
(Tourisme, orphelinat, école). J’ai bien pris çà, mes parents également. Beaucoup
d’adoptés haïssent leur mère biologique. Mes parents m’ont mis en sécurité. La
différence devient une force. C’est une forme de sécurité de confiance. Les bio,
je les remercie de ce qu’ils ont fait.
L’adoption est un cadeau pour les deux catégories de parents.
S… : La famille qui reste là-bas, qu’est-ce qu’on en fait ? C’est mon histoire. C’est
compliqué.
V… : On n’a pas à subir la pression. Avec LVDA, une fraternité se créée.
M… : on vit, on se construit.
E… : bien diplômée (master en chimie). J’ai fait des fugues, fumer du shit avant de
me stabiliser. Mon petit frère est policier.
M… : à LVDA, un jeune adopté en foyer 15 ans est venu déballer son histoire à deux
reprises. Ils préfèrent se confier à nous plutôt qu’à des professionnels.
L’adoption est un cadeau ou un fardeau. Si la greffe n’a pas pris cela peut devenir
un fardeau.
Atténuer les blessures devient difficile
E…. : Avant d’être adoptée, on nous faisait apprendre des expressions sans les
comprendre : « Papa, Maman, du pain, du vin, du bonheur » A l’école, j’ai un bon
accueil. J’ai mise directement à l’école, la maîtresse était compréhensive.
R… : A l’école avec des copains. Filmé à l’arrivée avec ma langue d’origine. Arrivé en
septembre, passage difficile de 40°C à 10-15°C. Le seul repère, c’était la bible.
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J’ai été mis à l’école rapidement. Nous étions 3 de couleurs différentes. C’est
une aide pour l’intégration. L’adoption revient en force.
S… : à l’orphelinat nous n’étions pas préparé à l’adoption. « Papa et Maman « en
anglais. Nous sommes arrivés en décembre. A l’école 1 mois après l’arrivée, j’étais
la seule noire adoptée. On est bon à l’école car nous avons été autonomes pour les
différentes tâches quotidiennes. Les parents doivent rester derrière
M… : Aux parents adoptifs, il faut « mettre des pieds au cul pour avancer ». Il ne
faut pas mettre la barre trop haute. Attention au lycée pour le choix des séries.
Il faut trouver l’équilibre.
V… : pour l’accueil, il y a beaucoup de choses à faire.
Conclusion : ce fut une après-midi très riche avec des témoignages très
différents. Toutes les personnes présentes se souviendront de cette demijournée de partage avec 6 adultes majeurs de LVDA Pays de Loire.
A.Rioualen
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