QUELQUES PAS DANS LA LUMIERE Roger Clerc, fondateur du
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QUELQUES PAS DANS LA LUMIERE Roger Clerc, fondateur du
QUELQUES PAS DANS LA LUMIERE Roger Clerc, fondateur du yoga de l’Energie Ce jour-là... J’étais aux halles de Paris où ma profession de «tripier, marchand d’abats» me conduisait plusieurs jours dans la semaine. (...) L’air était printanier. Tandis que mes jambes me conduisaient en direction de St-Eustache, j’étais conscient de cette ambiance globale dont surgit tout d’un coup, quel paradoxe, une pureté, une légèreté, et à la fois une puissance ; un air dans lequel je décelais un potentiel de vie extraordinaire d’une qualité exceptionnelle. Et puis, une telle luminosité ! J’étais en grande forme physique. Mes achats terminés, je venais de charger ma camionnette. J’avais senti mes muscles jouer sur ma carcasse de quinquagénaire encore solide, et j’étais dans un état d’euphorie. Quel plaisir de sentir son sang généreux circuler dans ses veines, de constater la stabilité de son esprit coordonnant pensées et gestes ! Quelle jouissance de prendre conscience de cet air subtil, léger et dynamisant, qui emplit ses poumons et dilate sa cage thoracique sans aucune gêne ! Et puis j’étais content, satisfait d’avoir effectué d’excellents achats, d’une marchandise de haute qualité à des prix concurrentiels. Le moral était, comme le physique et comme le temps, au beau. J’étais HEU-REUX ! Aussi, d’une part en moi un lâcher-prise total, sur tous les plans et d’autre part un vécue intensif du moment présent. Mes sens affinés me reliaient du plus profond de moi-même à l’ambiance extérieure extraordinaire dans laquelle j’étais plongé. Alors, le temps d’un éclair, l’inexplicable se produisit. Perméable à toute cette ambiance extérieures, je fus soudain cette foule dans sa diversité : je fus ces couleurs, ce bruit, ces odeurs. Je fus cette luminosité. J’étais cela, tout cela, à la fois dans l’ensemble et dans le détail ; dans le moindre détail. J’étais vraiment chacun de ces innombrables êtres, chacune de ces choses. Mes sens me transmettaient des sensations jamais éprouvées. A la fois avec intensité et délicatesse ; c’était inouï. Plus rien ne me séparait de tout ce qui m’entourait. Je pouvais être à la fois le tout ou, sans aucun effort, vraiment aucun effort, non dirigé, non volontaire, être un détail, une petite choses avec la même précision et la même présence (…) Combien de temps ce phénomène dura-t-il ? C’est la question que je me posai aussitôt revenu à mon état « normal ». Cela m’avait paru un éternité. Stupeur ! J’avais continué de marcher en direction de St-Eustache, mais... je constatais que je n’avais fait que quelques pas. (…) Inimaginable, j’avais été hors du temps. J’avais été dans une autre dimension, au-delà de mon mental. Car je n’avais pas le moindre souvenir d’avoir dirigé quoi que ce soit. Mais aussi, redevenu cet homme marchant dans la rue, je sentais confusément que je venais de vivre un grand mon moment de mon existence. (…) A lire dans La Respiration, l’art de vibrer à l’unisson du tout. Ed. Le Courrier du Livre