Au coeur d`une salle d`opération

Datum: 11.12.2012
La Liberté
1700 Fribourg
026/ 426 44 11
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Medienart: Print
Medientyp: Tages- und Wochenpresse
Auflage: 39'231
Erscheinungsweise: 6x wöchentlich
Themen-Nr.: 514.17
Abo-Nr.: 1077650
Seite: 14
Fläche: 63'987 mm²
Au coeur d'une salle d'opération
La deuxième Journée fribourgeoise de cardiologie a eu lieu la semaine dernière à
l'HFR Fribourg. La centaine de participants a assisté sur grand écran à des opérations du coeur.
FRIBOURG
Les opérations sont filmées par plusieurs caméras haute définition. Chaque geste du médecin est suivi point par point à l'extérieur comme
à l'intérieur du corps. CHARLY RAPPO
- Hôpital cantonal. Le Vaudois de
NICOLE RÜTTIMANN
«La salle de cathétérisme de 57 ans, médecin spécialiste en
l'HFR Fribourg traite 1900 cas cardiologie, y exerce depuis
par an. Elle se classe devant les 22 ans. Au programme de cette
Hôpitaux universitaires genevois journée, trois opérations, dont
et juste derrière le CHUV et pos- deux en salle de cathétérisme et
sède une technologie de pointe.»
C'est en ces termes que s'est exprimé Jean-Christophe Stauffer,
lors de la deuxième Journée fribourgeoise de cardiologie la semaine dernière à l'HFR Fribourg
une dans une autre partie de
l'hôpital. Toutes trois retransmises en «live» sur écran pour la
centaine de participants présents
dans la salle, en majorité des médecins et étudiants en médecine.
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Opérations en «live»
Dans la salle, l'assemblée découvre ainsi en direct la première
opération, qui consiste en l'implantation d'un défibrillateur révolutionnaire, destiné aux personnes susceptibles de faire un
arrêt cardiaque. Les caméras
haute définition permettent de
suivre point par point les gestes
des médecins, révélant leur tra-
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val! à l'intérieur et à l'extérieur du dire qu'un jeune père de famille
corps du patient. Une fois logé avec cardiomyopathie pourra vidans le thorax, l'appareil analyse vre! C'est cela qui nous motive!»,
en continu le rythme du coeur et, confie, ému, Jean-Christophe
nalement une instabilité dans la
paroi d'une artère, entraînant
une mauvaise irrigation du rein.
s'il détecte une arythmie, la corrige, prévenant ainsi la mort subite. Il peut ainsi défibriller plusieurs fois. «Son coût? environ
60000 francs, le prix d'une petite
médecins, serein face à cet im-
Stauffer.
prévu. Il choisit de traiter ce proL'opération suivante consiste blème et de décider par la suite si
à reboucher un «foramen ovale», une dénervation sera nécessaire.
un trou entre les deux oreillettes Astronomie et médecine
Les surprises du direct
Mercedes», sourit le médecin, du coeur, dont la paroi est perévoquant les paroles d'un enfant
qui avait remercié les médecins
«d'avoir mis un moteur de Mercedes» à sa maman de trente ans.
Victoire sur le passé
Pour tester le défibrillateur,
les médecins envoient une impulsion électrique au coeur pour
le faire fibriller et vérifier l'effica-
cité de l'appareil, qui ramène ra-
pidement le cur à un rythme
normal. L'opération est bouclée
en une vingtaine de minutes.
«Une des choses les plus horribles que j'ai vécue est le décès au
CHUV d'un tout jeune homme
qui avait fait une arythmie dans
la rue et que l'on n'était pas parvenu à réanimer. J'avais dû pré-
«Ça, c'est du live!», sourit un des
La journée s'achève par la
méable car mal collée. Cette ano- présence d'un invité insolite: l'asmalie est présente chez 27% de la tronaute suisse Claude Nicollier,
population et peut favoriser des qui présentait une conférence inaccidents vasculaires. L'opéra- titulée «Le coeur dans l'espace»,
tion consiste à larguer au moyen l'occasion d'un magnifique diad'un cathéter une sorte de petit porama relatant son voyage hors
parapluie qui se déploie ensuite apesanteur. «Il existe des similaripour boucher le trou, puis est re- tés entre une salle de cathétécouvert par la suite par des cel- risme et un cockpit: pour éviter le
lules du corps.
crash, il faut un team rodé et une
Enfin, la troisième interven- bonne communication!», a relevé
tion réserve une surprise aux Jean-Christophe Stauffer. «Sous le
médecins. La «dénervation ré- stress, la fatigue, il faut travailler
nale» est indiquée pour certains juste, vite, sans hésitations et respatients souffrant d'hyperten- ter humble», précise le médecin.
sion artérielle. Elle consiste à «Il est toujours rassurant pour un
chauffer localement avec un ca- non-médecin de voir des
théter cinq points dans les nerfs hommes connaissant tout de noallant vers les reins, pour bloquer tre système humain!», a fait rela sécrétion d'hormones. La marquer l'astronaute dont le
technique, introduite il y a un an, coeur a défié la pesanteur. I
venir sa femme et ses enfants. Ce
syndrome de mort subite est désormais connu et, grâce à ce défi- «marche bien» selon les médebrillateur, je peux désormais me cins. Mais le patient présente fi-
DES PREMIERS STENTS
qualité. Les interventions duraient parfois
À LA HAUTE TECHNOLOGIE
six heures, contre vingt minutes environ
actuellement». La salle actuelle de cathé.
térisme a été ouverte en 2007.
Jean-Christophe Stauffer, médecin à
l'HFR, n'a pas toujours travaillé avec des
moyens aussi performants qu'aujourd'hui.
«J'ai commencé la médecine dans les années huitante, alors que le premier stent
au monde venait d'être fabriqué à Crissier!», explique-t-il, tout en détaillant: «Le
docteur Ulrich Sigwart à Lausanne a commencé à en utiliser vers 1985. Avec mon
collègue Jean-Jacques Goy, nous avons
ensuite été parmi les premiers à en poser
au CHUV.
«Nous sommes cinq médecins expérimentés. Cette salle est équipée d'un dispositif pour retransmettre les images des
opérations dans le monde entier grâce à
des caméras haute définition, un écran et
un réseau avec fibres optiques de qualité»,
note Jean-Christophe Stauffer. Etre en direct «fait monter l'adrénaline», reconnaît
le médecin, qui précise cependant s'y être
habitué rapidement. A voir la précision des
gestes à l'écran, on le croit sur parole. NR
Au départ, il arrivait que les stents soient
mal placés à cause des images de piètre
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