Première table ronde : Intégrer le risque climat dans le

Transcription

Première table ronde : Intégrer le risque climat dans le
Première table ronde : Intégrer le risque climat dans le calcul du risque financier
Intervenants

Hugues CHENET, directeur scientifique, 2° Investing Initiative

Falk FREY, senior vice-president, Moody’s Allemagne

Gérard MOUTET, directeur climat-énergie, Total

Gilles VERMOT DESROCHES, directeur développement durable, Schneider Electric
Cette première table ronde a réuni analystes, entrepreneurs et investisseurs autour d’une question centrale :
comment aligner le secteur financier avec l’objectif 2°C, ou, en d’autres termes, comment passer de
l’atmosphère au monétaire.
Cela passe par l’intégration du risque « climat » (le risque « carbone », les phénomènes climatiques extrêmes,
la montée des eaux, la raréfaction de la ressource en eau, etc.) dans le calcul du risque financier. C’est ce que
propose Moody’s, qui a monté une méthodologie permettant d’intégrer les risques ESG dans les notations de
crédit à long-terme. Cerner et intégrer les expositions au risque « climat » est donc résolument possible mais
ne va cependant pas sans présenter quelques difficultés.
Falk Fray souligne que certains risques sont plus prévisibles et aisés à prendre en compte (changements de
règlementations par exemple) que d’autres (impact des catastrophes naturelles sur les entreprises et
industries), moins renseignés et outillés.
Pour sa part, Hugues Chenet (2° Investing Initiative), met en exergue une certaine déconnection temporelle
entre le temps du risque (long) et celui de la prise en compte du risque pour l’investisseur (court).
Mais ce qui ressort définitivement des discussions de cette table ronde, c’est la rapidité avec laquelle les
cadres évoluent, et avec laquelle les pratiques doivent et vont devoir s’adapter.
Gilles Vermot Desroches (Schneider Electric) affirme que « le poids du changement des réglementations a un
effet bel et bien actuel et réel ». Pour les entreprises, il s’agit de se prémunir des réglementations qui vont se
multiplier : « Plus nos clients auront trouvé des solutions avant et moins ils auront à assumer l’ensemble de la
taxation, du coût. »
Comme le développe Hugues Chenet, la législation française n’est pas en reste sur le sujet : alors que cela
« semblait impensable il y a 3 ans », l’article 173 de loi relative à la transition énergétique pour la croissance
verte adoptée en août 2015 dispose que les investisseurs institutionnels doivent évaluer et rendre public leur
exposition aux risques climatiques, leur empreinte carbone ainsi que leur contribution au respect de l’objectif
international de limitation du réchauffement climatique.
En termes de régulation de marché a aussi été abordée la nécessité de la fixation d’un prix carbone. Pour
Gérard Moutet (Total), l’adéquation est claire : « Donner un prix au carbone, c’est inciter à aller vers des
sociétés bas carbone » et « introduire une vision de long terme dans le calcul économique. »
Au-delà du marché, il a été question d’innovation et de capacité d’adaptation de nos comportements. Gilles
Vermot Desroches met en avant les complémentarités entre transition énergétique et la transition numérique.
Tandis que Gérard Moutet souligne lui le besoin d’innover afin de combiner les scénarios 2° aux besoins en
énergie qui sont très forts, notamment sur le continent africain.
Club des investisseurs – 10 novembre 2015
Page 1

Documents pareils