Le récit de Lionel Encore une belle aventure grâce au

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Le récit de Lionel Encore une belle aventure grâce au
Le récit de Lionel
Encore une belle aventure grâce au vélo.
Une pub sur internet pour le renouveau de Bordeaux / Paris, je jette un coup d’œil et je suis
interpellé par la formule « Ultra 2 » : 310 km avec 1500m de dénivelé pour chacun des deux
partenaires. Bordeaux-Paris en totalité, pas question pour moi mais la moitié pourquoi pas. Je sonde
un peu les copains, ça ne se bouscule pas. Eric qui n'en rate jamais une, se décide et c'est parti.
Le classement est sans importance pour nous qui sommes à des années-lumière des meilleurs mais
finir dans le temps imparti de 32h est possible, quand à abandonner jamais ! Donc une préparation
sérieuse s'impose : La Grieder, Paris-Gaillon, Villepreux-Les Andelys, Noisy-Cherisy, PlaisirChartres, le 85 des Hauts de Gally de nuit histoire de tester l'éclairage, bref 5000 km au compteur le
jour du départ.
La semaine précédente j’angoisse un peu, la météo n'est pas bonne, je ne trouve pas la bonne selle
ni la bonne excuse d’ailleurs ... mais trop tard pour reculer.
Vendredi 28 en route pour Bordeaux. Nous sommes accueillis par des amis d’Éric, une adorable
famille de vigneron à Lalande de Pomerol, visite du chais, cours d'œnologie appliquée, charmante
soirée, rien que cela valait le déplacement.
Samedi 29, c'est le grand jour. 10H c'est parti, ça va je suis assez décontracté, je me dis qu'avec 610
km en perspective ça va pas partir à fond pourtant ça pousse tout de suite pas mal mais j'accroche
un bon groupe d'une trentaine de gars dont l'équipe sponsorisée par la FDJ qui avait fait un tour de
France pour l’insertion des jeunes l'an passée. Résultat premier ravito à La Roche Chalais Km 75 à
presque 30 de moyenne mais je suis resté bien à l’abri dans le groupe et je n'ai pas tapé dans les
réserves. Je sais qu'Eric va dire que c'est « ratonner » mais il n’a rien compris, c'est de la stratégie.
Je surveille mon groupe du coin de l’œil pour repartir avec eux, en avant direction Montbron
deuxième ravito. Petite anecdote il y a dans le groupe un unijambiste qui roule très bien, souvent en
tête ; lorsque deux jeunes démarrent annonçant qu'ils prennent un peu d'avance pour arrêt technique,
« je viens avec vous » annonce notre unijambiste et le voilà qui place une mine qui me laisse
bouche bée, une bonne leçon d’humilité.
Le vent contraire forci, il y a plus de relief et le groupe s'étire, certains lâchent, les gars de la FDJ
s’arrêtent, un des leurs a des crampes (solidarité). C'est un groupe clairsemé qui arrive à Montbron
Km 152 la moyenne a bien baissé 24 km/h. Il est 16h,
Je prends le temps de bien me restaurer et je repars seul dans l'espoir de me faire rejoindre par un
groupe car ça devient dur, le vent de face est fort et surtout la route n'est qu'une succession de
« coup de cul », ça monte ça descend encore et encore et ce sera ainsi pour les 150 km restant.
L'organisation indiquait 1500 m de dénivelé jusque Martizay, mon compteur m'en donnera 3100.
Je fais seul 70 km rencontrant seulement quelques gars par ci par là. Le bon groupe fini par arriver,
changement d'allure, je « suce » un max, ça va vite. Nous traversons la Vienne puis l'Indre, la
France profonde quoi, les paysages sont charmants et bucoliques. Le fléchage est en tous points
remarquable. Les flèches sont très grandes et comme elles portent le logo de Bordeaux-Paris pas un
habitant des villages traversés n'ignorait notre passage d’où des encouragements fort sympathiques
en particulier ceux des petits vieux qui avaient sorti le pliant et se chauffaient au soleil en regardant
passer les coureurs, voilà que je me prends pour un coureur du tour année 50, déjà le délire dû à la
fatigue ?
Bref mon équipe de furieux m'amène sans trop de mal à L'Isle Jourdain Km 243 moyenne 23,5 il est
19h50. A ma grande surprise le groupe passe le ravito en trombe sans s'arrêter, j’hésite un peu à les
suivre mais la nuit va tomber et le froid avec, il faut se couvrir, j'arrête.
Il reste 80 bornes à faire je repars seul j’essaie de maintenir l'allure mais c'est dur, il fait nuit et
toujours ce f.....vent de face.
A mi-chemin trois gars me rattrapent un antillais, un breton, et un belge super costaud, sympa et
charitable (lui) nous roulons ensemble jusque Martizay km 310, 23 de moyenne (arrêts inclus) il est
23h30.
Bien heureux de retrouver Eric qui prend le relais dans la nuit noire, à lui de jouer.
A ce moment j'ai une pensée pour Philippe et Vincent car j’imaginais ce que pourraient être les
300km restant.
Résultats officiels (de 10h le 29 à l'heure d'arrivée)
Equipe Barbey/Choudy
27h05'11'' – moyenne 22,76 – 8ème des Ultra 2.
Bordeaux-Martizay : 13h28'- 22,9
Pour info : le premier a mis 19h52, moyenne 31,09 (pour les 610km)
Première féminine : 25h35 – moyenne 24,14
A noter que le temps officiel est calculé du départ samedi 10h à l'heure d'arrivée dimanche.