Feuille de Route N o 15

Transcription

Feuille de Route N o 15
En français,
s’il vous plaît !
Feuille de route No 15
« Ma patrie,
c’est la langue française. »
(Albert Camus)
Juin 2011
ASSOCIATION DÉFENSE DU FRANÇAIS
Edito
Le rôle principal de l’Association Défense du français est
de veiller au respect de la
langue française dans les secteurs privé et public, qu’il
s’agisse des médias, de la
publicité ou des actes législatifs ou administratifs. C’est pourquoi nous
sommes très attentifs à ce qui se passe dans la
Berne fédérale, où nous luttons contre la prolifération des anglicismes.
La tâche est ardue, car des dégâts considérables ont déjà été commis ces dernières
années. Toutefois, sous l’impulsion de la nouvelle chancelière de la Confédération, Corina
Casanova, très attachée au plurilinguisme de
notre pays, et grâce à de nombreuses interventions émanant de parlementaires latins, dont je
suis, le mouvement est en train de s’inverser.
La Chancellerie fédérale a pris un certain
nombre de mesures pour rendre les textes officiels destinés au public compréhensibles, un
souci démocratique bien légitime qui va dans
le sens du respect des langues officielles. En
premier lieu, un glossaire*, que l’on trouve sur
le site de la Chancellerie, propose les équivalents français, allemands et italiens des termes
anglais habituels. Ainsi, mailing sera avantageusement remplacé par publipostage et un
hacker est un fouineur. Un groupe de travail a
été créé afin d’encourager un meilleur usage de
la langue. Il se focalise sur les emprunts aux
langues étrangères, principalement l’anglais, et
publie des recommandations de traduction.
Ces actions vont dans la bonne direction.
Cependant, malgré une nouvelle législation
sur les langues qui montre l’intérêt du parlement et du gouvernement pour le respect du
plurilinguisme, des efforts importants doivent
encore être consentis. La prochaine étape sera
de remplacer les noms anglais de certains
offices fédéraux par des appellations qui tiennent mieux compte de nos langues officielles.
Exit alors Fedpol, Swisstopo ou Swissmint ?
Nous y veillerons.
Didier Berberat
* www.bk.admin.ch/dienstleistungen/db/04813
/index.html?lang=fr
Le sursaut allemand
Paradoxalement, la réunification de
1990 n’a pas renforcé la langue allemande à l’intérieur de ses terres, pour
la bonne raison que le « rachat » de la
moribonde RDA alla de pair avec une
privatisation effrénée, symbole d’un
capitalisme triomphant et de la généralisation de l’idéologie « globish ».
C’était comme si l’Allemagne s’excusait d’avoir gagné en puissance et
voulait dédouaner sa mauvaise
conscience en s’internationalisant,
c’est-à-dire en «s’étatsunifiant».
en chef est le talentueux Thomas
Paulwitz (Erlangen). Elle est l’organe
du « Verein für Sprachpflege »
(www.Sprachpflege.info) qui fut fondé
en décembre 2000.
Cependant, la maladroite réforme de
l’orthographe de 1996 fit réfléchir les
Allemands à la valeur de leur langue,
attaquée de toutes parts. Ainsi naquirent, de 1997 à 2007, pas moins de 13
associations dans le monde germanophone, dont une autrichienne en 1998
(« Interessengemeinschaft
Muttersprache », Graz, www.pfannhauser.at/
muttersprache) et une suisse en 2006
(« Schweizer Orthographische Konferenz», www.sok.ch).
Plus modeste et plus récente, la NFG
travaille main dans la main avec
l’équipe de la «Deutsche Sprachwelt»,
ce que l’on ne peut malheureusement
pas dire du grand « Verein Deutsche
Sprache», lequel éprouve certaines difficultés à collaborer avec ces deux
dernières...
Cette même association a participé à
la création de la «Neue Fruchtbringende Gesellschaft » en janvier 2007 à
Köthen/Sachsen-Anhalt (www.fruchtbringendegesellschaft.de), laquelle rallumait le flambeau de son auguste
aînée de 1607.
Ayant déjà présenté le « Verein
Deutsche Sprache » (Feuille de route
N° 12, décembre 2009), je préciserai
juste que celui-ci reste le plus imposant avec ses quelque 35000 membres
répartis dans 110 pays. Cette décentralisation impressionnante se retrouve
en RFA elle-même, puisqu’il existe 9
sections régionales, actives dans tous
les domaines et présentes sur tous les
échiquiers de la société (www.vdsev.de). De plus, cette énergique association publie 4 fois par an une revue
de très bonne tenue: Sprachnachrichten.
Et puis en Suisse, nous avons le
« Sprachkreis Deutsch » (sprachkreisdeutsch.ch), héritier de la «BubenbergGesellschaft Bern », qui tente de
vaincre l’indifférence linguistique des
Confédérés d’aujourd’hui, de soigner
langue littéraire et dialectes, tout en
veillant à un enseignement sérieux des
langues nationales. Dans cet esprit
d’ouverture, il prône le respect de la
diversité linguistique de l’Europe et
s’oppose de ce fait à l’invasion de l’anglo-américain. C’est pourquoi le
« Sprachkreis Deutsch » cosigne, en
compagnie du VDS, le magnifique
« Anglizismen-Index » – actualisé
chaque année et consultable en ligne:
www.anglizismenindex.de – dont la
dernière édition regroupe 7309 «mots
douteux».
L’autre revue qui retiendra notre
attention est Deutsche Sprachwelt
(www.deutsche-sprachwelt.de), tirée à
25000 exemplaires et paraissant également 4 fois par an, dont le rédacteur
Reste désormais à comprendre que
seule l’union fait la force, surtout
quand l’ennemi commun est surpuissant!
Erich Weider
1
Café francophone de Delémont
La chasse aux anglicismes : une lutte au quotidien
« La dégradation du français est-elle
inéluctable ? » Tel était le thème du 5e
Café francophone qui avait pour décor
le Restaurant de la Croix-Blanche, à
Delémont. Ce rendez-vous organisé
par l’Association Défense du français,
dans le cadre de la Semaine de la
francophonie, a obtenu un franc succès. Plus de septante personnes ont
assisté à cette réunion. Si l’on comptait dans le public une majorité de
Jurassiens du nord et du sud, des participants venus des cantons de Vaud,
de Genève et de Soleure complétaient
l’assistance.
Jurassiens précurseurs
Daniel Favre, qui dirigeait les débats,
a rappelé que son association, qui
regroupe un millier de membres, a pour
objectif de sensibiliser les gens au danger que représente le raz de marée des
anglo-américanismes. Cette lutte que
chaque membre doit mener au quotidien par ses propres observations et
réactions sert en définitive à affirmer la
présence de nos langues nationales, en
particulier celle du français, et à œuvrer
pour leur usage correct.
La ministre jurassienne Elisabeth
Baume-Schneider, cheffe du Département
de la formation, de la culture et des
sports, a précisé que la loi jurassienne sur
la langue française était certes sous toit,
mais que sa mise en œuvre était encore
en chantier. D’où la création par le gou-
vernement, dans le courant du printemps,
du Conseil de la langue française. Ce
cénacle, composé d’une dizaine de personnalités du Jura et de l’extérieur, aura
pour mission d’analyser la situation de la
promotion de la langue française sur le
territoire cantonal. Il interviendra non
pas de manière coercitive, mais par des
propositions basées sur une stratégie faisant appel au dialogue et à la recherche
commune de solutions.
Cette loi jurassienne est souvent citée
en exemple. N’est-elle pas prise comme
base de travail par les constituants
genevois ? Une motion y faisant référence est à aussi à l’étude au Grand
Conseil vaudois.
Péril pour l’identité
de la Romandie
Président de l’Association Défense du
français, le conseiller aux Etats Didier
Berberat a admis qu’il y avait nécessité
de chasser les anglicismes de la publicité, « un snobisme, un effet de mode qu’il
faut dénoncer surtout lorsque l’équivalence en français existe », a-t-il martelé.
Mais selon lui, il y a politiquement des
menaces plus graves encore : « Il y a
péril pour l’identité de la Suisse romande avec l’arrivée de l’anglais comme
langue d’enseignement dans les universités et les hautes écoles et même parfois comme langue de communication
au niveau fédéral. » Et de citer des
exemples de rapports de certains départements qui, sous la Coupole, parviennent aux parlementaires en anglais et
en allemand, avec un minirésumé en
français… et aucune traduction en italien.
Mobilisation justifiée
Rémy Chételat, rédacteur en chef du
Quotidien Jurassien, a rappelé que la
presse demeurait un outil de formation
pour les lecteurs. Pour éviter les anglicismes et les chausse-trapes de la
langue française, le QJ a édité une brochure à l’intention de ses collaborateurs.
Représentant de la radio Fréquence
Jura, Sébastien Jubin a justement
démontré qu’en matière de musique,
les radios étaient esclaves de la langue
anglaise. « Il faut laisser vivre la
langue, qui doit aussi évoluer », a-t-il
plaidé.
Directeur de l’entreprise horlogère
Rudis Sylva, Jacky Epitaux s’est luimême présenté comme le « canard
noir » de la séance : « Pour vendre des
montres à travers la planète, la langue
internationale est l’anglais. Je m’efforce en revanche d’apporter une
touche francophone au produit par la
mise en valeur du patrimoine jurassien. »
Conclusion : La mobilisation pour
dénoncer l’envahissement de notre
quotidien par l’anglais se justifie. Le
français doit rester une langue de scolarisation, celle de la formation professionnelle, de l’enseignement supérieur
et de la recherche. D’où la responsabilité conférée à l’Etat de préserver ces
valeurs.
Jean-Pierre Molliet
L’EPFL amuse
les pays francophones
Photo Molliet
La ministre Elisabeth Baume-Schneider entourée du président de l’Association
Défense du français, Didier Berberat (à droite), et du représentant du monde économique Jacky Epitaux (à gauche).
2
Lors du Sommet de Montreux,
l’EPFL a lancé un nouveau réseau
d’excellence francophone regroupant de grandes écoles d’ingénieurs
du Canada, de France et de
Belgique, ainsi que des universités
d’Afrique, du Liban et du Vietnam.
Luc Recordon, conseiller aux Etats
vaudois, s’est adressé en mars au
Conseil fédéral, car il s’avère que la
langue principale d’enseignement
prévue au niveau du mastère et de
la recherche est… l’anglais ! La
presse de Montréal a immédiatement réagi.
D. F.
Chronique de Jacques Bron
Un code menacé
La langue est un code. Nul n’a le droit
de le modifier à sa guise (avis aux
féministes !). Imagine-t-on de trafiquer
le braille ou le morse, d’autoriser les
infractions au code de la route ? Les
codes sont nets et précis. Ils ne prêtent
pas à confusion. Ils exigent de la
rigueur et ne tolèrent pas les fantaisies
individuelles. Si chacun pratique son
code personnel, comment s’entendre
sans équivoque ? Pourquoi mépriset-on trop souvent celui qui nous est le
plus naturel et le plus indispensable,
notre langue ?
En matière de langage, il existe en
réalité plusieurs codes. Le premier est le
lexique, qui fixe le sens des mots. Vient
ensuite la grammaire, qui régit leurs
relations. Actuellement, on constate
une perte de la notion d’accord en
genre et en nombre. On lit et on entend
par exemple : « une loi sur lequel on a
discuté longtemps, la situation auquel il
faut faire face, trois points qui pourraient être fondamental, un des leaders
mondial, la plupart de nos livres se
vend bien. » On se gargarise de termes
pompeux et inutiles, comme instrumentaliser (pour utiliser) ou finaliser
(pour conclure). On vous parle d’un
homme précieux car il a une riche
expertise, alors qu’il a de l’expérience.
On alourdit la construction : « J’ai
demandé à ce que la loi soit révisée…
On ne sait pas qu’est-ce que les autorités vont faire… » Nos vieilles locutions,
aussi respectables que nos aïeules, sont
si mal comprises qu’on les défigure.
Que de fois des parlementaires ou des
journalistes ont « soulevé un lièvre »,
comme s’il s’agissait d’un haltère (nom
masculin, faut-il le rappeler ?), alors
qu’à la chasse le chien lève le lièvre ou
la perdrix, les débusque, les fait sortir
du gîte où ils se dissimulaient. L’image
est jolie, parlante. Mais elle devient
grotesque quand on remplace lever par
soulever.
Autre code langagier : la prononciation. Il est moins contraignant, car les
accents locaux, les usages varient.
Mais prononcer gageure comme beurre
est condamnable, s’enivrer ne doit pas
sonner comme s’énerver, pas plus que
devancer ne doit ressembler à dénoncer. Quant aux liaisons… La présentatrice d’une émission radiophonique
dite culturelle remercie ses « quatre
z’invités » sans se reprendre, à l’instar
de tous ceux qui ont dépensé « cent
z’euros » ou emploient « deux mille
z’employés. »
Toutes ces distorsions rendent la
langue hybride, entachée d’approximations, farcie d’impropriétés, fâcheusement menacée par l’emphase creuse et
les néologismes prétentieux. Notre belle
Une ardoise très française
La très parisienne Commission générale de terminologie et de néologie a
fait connaître il y a quelques jours « le
vocabulaire adapté » pour parler des
tablettes numériques. Finis les termes
anglophones comme pad ou tablet.
Désormais, il faudra privilégier leurs
équivalents français : tablette ou ardoise. Dans la définition inscrite au
Journal officiel, rien de moins, la
Commission générale explique qu’une
ardoise est « un ordinateur portable et
ultraplat, qui se présente comme un
écran tactile et qui permet notamment
d’accéder à des contenus multimédias.
Les noms de marque tels qu’iPad ou
iSlate ne doivent pas être utilisés pour
désigner de façon générale ces ordinateurs. Depuis plusieurs années, la commission lutte pour franciser les termes
anglophones utilisés en informatique.
Elle a ainsi proposé « diffusion pour
baladeur » à la place de podcasting,
« œuvre en usage partagé » pour open
source. Si certaines adaptations ne
posent a priori aucun problème parti-
culier, comme tablette, d’autres ont
plus de mal à entrer dans l’usage courant. C’est par exemple le cas du serveur mandataire (proxy) ou de l’addiciel (extension de jeu vidéo).
langue lisse, souple, chatoyante,
devient rocailleuse, pesante, tourne au
jargon atypique, souvent obscur quand
il n’est pas tout simplement ridicule. Un
code, cela s’apprend, se mémorise, s’applique avec rigueur. Il est urgent d’inculquer le respect de celui qui conditionne notre pensée : la langue.
Jacques Bron
Un patron de l’EPFL
anglophile
La renommée de l’EPFL ne cesse de
croître : c’est tout à l’honneur de son
président, Patrick Aebischer. Le
Learning Center de l’EPFL a remporté,
en 2010, le Prix Pritzler, l’une des plus
prestigieuses distinctions en matière
d’architecture, un prix considéré
comme le Nobel du domaine.
Chacun se réjouit de ce succès. Il
signe la renommée largement internationale de l’EPFL – elle est classée 101e
université mondiale. Qu’on nous permette cependant de regretter l’identité
quasi anglo-saxonne prise par cette
institution. Plusieurs démarches ont été
entreprises par des membres du comité
de Défense du français. Elles visaient à
franciser l’appellation « Rolex Learning
Center », mais il n’est pas dans les vues
de M. Aebischer d’entrer en matière sur
cette question. Détail : le groupe horloger Rolex a versé le montant « misérable » de 33 millions de francs pour
baptiser à son nom le bâtiment étendard de l’EPFL.
On poursuit dans le genre anglomanie
aiguë : un nouvel édifice se construit
sur le site de l’EPFL. Son nom ?
« Teaching Bridge ». Pour finir, on relèvera que des équipes techniques de
l’EPFL pilotent actuellement la numérisation de l’ensemble des vidéos des
concerts du Montreux Jazz Festival,
cela depuis son démarrage en 1967. Un
projet passionnant. Mais fallait-il obligatoirement baptiser « Metamedia
Center » le pôle de compétences créé
dans ce domaine ? Et l’imagination estelle en si douloureux déficit qu’aucune
expression en français ne puisse être
trouvée au « Montreux Sounds Digital
Project » qui qualifie ce programme ?
Au-delà des préférences de l’excellent
Montaigne, est-il si déraisonnablement
ambitieux d’espérer des têtes bien
pleines, certes, mais bien faites aussi ?
Odile Jaeger Lanore
3
Brèves
Un service cantonal vaudois
très English-tendance.
A la sottise…
Le Service vaudois de l’éducation
physique et des sports frappe fort. Si
fort que l’on peut craindre, à le lire, que
les coups n’affectent ce qui se passe à
l’intérieur de la tête. En effet, ce valeureux service met au concours un poste
de « délégué cantonal cool and clean »
qui aura pour mission de rendre le
monde sportif tout aussi «cool and
clean» en incitant les clubs sportifs
vaudois à promouvoir, notamment, le
fair-play. On peut suggérer ici aux responsables de l’administration vaudoise
l’embauche d’un délégué cantonal dont
la mission serait de combattre la paresse
intellectuelle et l’inculture. On lui souhaite bon courage : le chantier est
vaste…
Odile Jaeger Lanore
pagne, celui-ci se fend d’un discours où
il sort un magnifique : « Je suis prêt
comme jamais je ne l’ai zété. » Si même
les présidents de la République s’y mettent, où va-t-on? Il est vrai que ce président-là n’est pas non plus la référence
idéale quant au niveau de langue.
O. B.
Perle présidentielle
Les mots ravageurs
Un jour, un destin sur France 2
l’autre soir, sur l’accession de Nicolas
Sarkozy à la présidence. En pleine cam-
international ? », a rétorqué François
Longchamp, président du conseil d’administration de l’AIG (le nom juridique
demeure). Alors que la Suisse romande
démarche les entreprises internationales sous la bannière du Greater
Geneva Berne Area (GGBA), le choix
de la langue française est par ailleurs
« assumé et mûrement réfléchi ». Avec
d’autant plus de facilité que le vocable
francophone est aisément compréhensible pour les anglophones. « La mode
des noms aux consonances anglosaxonnes est passée », a poursuivi le
conseiller d’Etat genevois. Dans la
foulée, Geneva Palexpo pourrait
d’ailleurs aussi changer de dénomination. (…)
Enseignée dès l’école, véhiculée par
les ondes, matraquée à grands coups de
publicité, la langue dominante sécrète
l’ambiguïté. Par effet de contamination,
elle détourne de leur sens véritable initier, générer ou dédier. Elle bouscule
l’orthographe : connexion, dance,
hazard, language, traffic se répandent.
Même les noms propres en prennent un
coup : Saïgon et Hanoï deviennent
Saigon et Hanoi, des lycéens écrivent
« Chapelle Sixteen ». Elle affole aussi la
syntaxe : initier quelque chose, influencé par to initiate ; « dû à », calque de due
to, positive attitude ; bof generation :
« génération bof » ; sept heures passées
de sept minutes, calque de seven past
seven ; votre attention, s’il vous plaît !
(de Your attention please). Elle perturbe
même la prononciation de vieux mots
français : [suspeinn’ce], [tcha-leundje],
[manad’j’meun’tt], [otanne] au lieu
d’[otan], acronyme français, ou encore
Paul Klee [klé], qui était suisse, prononcé [kli] !
Alfred Gilder
Extrait d’un article de Philippe Gumy
paru dans Le Temps du 19 avril 2011.
Extraits des Actes du 50e anniversaire
du Fichier français de Berne.
Djiniva Palexpo (la suite)
Vous êtes plusieurs à constater que
les panneaux et les annonces n’ont pas
changé, alors que la raison sociale est
devenue « Palexpo, Genève ».
La réponse : des changements
seraient en vue. Pour l’heure, la direction a renoncé, dans sa communication,
à « Geneva Palexpo ». En revanche, elle
ne peut rien imposer à ses clients, organisateurs de manifestations nationales
ou internationales.
Notre espoir: que d’ici là, à Lausanne,
«Beaulieu» ne devienne pas «Niceplace».
… et Le Temps nous conforte dans
nos espoirs :
En plein essor, l’aéroport
de Genève change de logo
La nouvelle identité visuelle se veut
plus sobre et sérieuse. La société
devrait battre cette année les records
atteints en 2010.
«Sobriété, élégance, sérieux, crédibilité», les responsables de l’Aéroport international de Genève (AIG) ont aligné les
qualificatifs habituellement associés au
monde du luxe pour définir le nouveau
logo de l’entreprise en mains du canton.
Cointrin sera désormais «vendu» sous
l’identité visuelle «Genève AÉROPORT»,
en majuscules noires, avec un accent
grave bleu symbolisant un avion qui
atterrit, ou décolle.
Quid de la vocation internationale ?
« Quel aéroport de notre taille n’est pas
4
Des fleurs et des orties
Dans les fossés, les haies, les jardins
et les prés, s’épanouissent sous nos
yeux des plantes familières. Telles les
orties… et les fleurs. Vous n’aviez peutêtre jamais songé à les savourer ?
Souvent les unes et les autres apportent
de riches satisfactions. En milieu commercial et dans le domaine de la publicité, la soupe aux orties anglosaxonnes reste toutefois par trop urticante. Voici une dégustation qui ne
manque pas de charme ou de piquant.
Les six mois écoulés n’ont guère permis d’offrir des fleurs. Il convient
cependant de féliciter :
La maison OBI, qui a publié un
catalogue de 8 pages au format
A3, en échappant à des anglicismes pourtant à la mode. Seule une
« offre hit » a terni notre plaisir.
La maison KÄRCHER, dont le
catalogue conçu en un français
de bon aloi s’intitule – hélas ! –
« Hits ». Rien n’est parfait.
La maison AFFLELOU, dont les
lunettes n’ont pas frayé avec
leurs cousines anglaises.
L’entreprise DOSENBACH et ses
speaker tendance, official Club
Collection, chaussures de football indoor, sa publicité for girls et for
boys ou sa Cindy Crawford Collection by
5th Avenue.
La maison CONFORAMA avec
laquelle il a été possible de
parcourir un catalogue offrant
de vivre « 20 jours fous » en usant
essentiellement de la langue de
Voltaire.
The Linde Group PANGAS qui
fait la promotion de son
Ballon-Pack, de ses marchés
Gaz & More, de sa Sear-Station, de sa
Black Line électrique, de son
Outdoorchef et de sa Koenig Crown.
Les plates-bandes et autres parterres
d’orties ont foisonné. Certaines maisons
devraient effectuer un strict binage langagier de leurs publications ! Peut-être
serait-il judicieux de tancer les entreprises suivantes :
LIFT CONFERENCE, qui a réussi l’exploit de publier uniquement en anglais son informa-
Les entreprises CHARLES
VÖGELE, OCHSNER SPORT et
McOPTIC et leurs affiches Sale,
pour annoncer le temps des soldes.
LA POSTE et ses postshop,
WebStamp, SwissCaution, tapis
« Walk of Fame », Swisscom
Natel liberty, Easy BeFree et autres
PrePay…
tion pour une rencontre tenue en
février à Genève, pardon Geneva. « Bon
pour la tête » dit le slogan de l’Hebdo,
qui en a accueilli la publicité ! Navré :
« good for the head » !
Les magasins MANOR qui persistent à appeler Manor Food
leur secteur alimentaire.
Une gerbière d’orties
La maison ATHLETICUM SPORT
MARKETS mérite un bouquet d’orties particulièrement fourni. Voici
un florilège des expressions et
termes en anglais découverts dans
un petit prospectus de 8 pages A5 :
more sport for your money, online
shop, ebike, e-Racer Comfort
/Cruiser, display Led, V-Brake,
Lady S, Man M, Disc-Brake, 24
speed, grey/black, intelligent mobility, powered by…
Page concoctée par François Berger
5
Grand Prix des mille Z’erreurs
Lauréate 2010 : la Radio-Télévision suisse
Une délégation de l’Association pour
la Défense du français, formée de Didier
Berberat, président, Daniel Favre, viceprésident, et François Berger, délégué
aux médias, s’est rendue à Genève le 6
mai, pour remettre à la RadioTélévision suisse (TSR, RSR) le Prix des
Mille Z’erreurs 2010, qui lui a été décerné lors du Sommet de la francophonie.
Cette distinction se propose de placer
sous les projecteurs une offense faite à
la langue de Voltaire, qu’elle ait trait à
la syntaxe, à l’orthographe ou aux
insuffisances langagières que l’on relève au quotidien dans les médias (presse
écrite, radio, TV), les textes officiels et
les publicités. C’est ainsi que MM.
Gilles Marchand, directeur de la RTS, et
Pascal Crittin, directeur des « Affaires
générales », ont reçu un dessin humoristique d’André Paul, spécialement créé
pour l’occasion.
Photos : François Berger
Pascal Crittin et Gilles Marchand.
Gilles Marchand, qui tient le dessin d’André Paul, et Didier Berberat.
La pêche continue, plus que jamais
Presse écrite, télévision, radio : nos
oreilles sont agressées au quotidien par
les offenses faites au français. En réaction à ce calamiteux état de fait,
l’Association Défense du français a
décerné, en 2010, le premier Grand Prix
des Mille Z’erreurs à la RTS, Radio
Télévision Suisse, en témoignage du
zèle constant déployé par cette institution dans ses actions de persécution de
la langue de Voltaire. Cela s’est passé à
Montreux, lors du Sommet de la francophonie, qui aura ainsi eu « son »
Champignac. Cette distinction a pris la
forme d’un magnifique dessin d’André
6
Paul. Nous avons relayé l’événement
dans notre dernier bulletin.
Pour l’édition 2011 de notre prix,
qui sera attribué cet automne, les lauréats potentiels ne sont de toute évidence pas moins nombreux que l’an
passé. Alors je compte sur vous pour
participer à notre pêche dans les eaux
poissonneuses des fautes, des insuffisances, des expressions emphatiques,
obscures sinon carrément stupides,
des anglicismes qui se veulent dans le
coup. Faites-moi part des offenses les
plus consternantes que vous aurez
lues ou entendues dans le monde des
médias, des communicants, des publicitaires ; dans celui des politiques, des
institutions, des administrations. Bref,
dans le monde des gens supposés
savoir. N’oubliez pas de préciser le
journal, la rubrique, l’émission, la date
et l’heure de l’offense qui vous apparaît mériter la distinction du Grand
Prix des Mille Z’erreurs 2011. Vite, à
vos plumes et à votre courriel ! Merci
de vos valeureuses contributions.
Odile Jaeger Lanore
[email protected]
Courrier
Extraits du courrier des lecteurs et de
lettres ou copies qui nous ont été adressées.
M. Antonio Sangiorgio, de Penthalaz,
nous cite la liste de tous les termes en
anglais qu’il a lus ou entendus. Cela va
du rating aux guest stars, en passant
par les deal, zooming, etc. Le TCS, « qui
n’a jamais produit une poire ou un
haricot, signe ses circulaires avec le
titre de product manager » ! « Pour combattre ce snobisme, je propose de réagir
par la dérision en utilisant des humoristes. Dans le passé, on colonisait avec
les armes. De nos jours, on colonise
insidieusement par les médias… répondons par les mêmes moyens »…
Mme Marielle Sonderegger, de
Cheseaux, s’en prend au mot « Sale »
utilisé par la Migros, à qui elle a écrit.
« Pensez-vous que les jeunes ne sont
plus capables de comprendre un mot
français ? Votre dessein : substituer à
plus ou moins longue échéance une
langue étrangère à la nôtre ? J’ai l’intention d’acheter un nouveau téléviseur, mais n’irai pas me « salir » dans
l’un de vos magasins. »
Mme Mireille Grosjean, des Brenets,
trouve inacceptable que les échanges
scolaires soient regroupés sur le site
www.ch-go.ch. « En choisissant cette
adresse, la Fondation ch se met à l’anglais, ce qui est contraire à sa vocation.
De plus, elle le fait avec le soutien
financier des cantons, donc de l’argent
public. Il faut remarquer que la
Confédération a donné le ton en introduisant le concept de swissness. »
Mme Christiane Yvelin, de Genève, a
été surprise de recevoir, à l’Autogrill de
Bavois, une quittance portant au dos le
charabia suivant : « PartiZipez au sondage sur notre qualité sur www.feelgood-autogrill.com et tentez à gagner
des prix fantastiques : Un FIAT
PANDA… plus loin, dans la liste des
produits consommés : 1 œuf cuitS » !
En mars dernier, deux professeurs de
l’Université de Fribourg signaient l’invitation à participer au «clusters as drivers
of regional competitiveness: strategic
and policy issues, organized by the center for competitiveness of the University
of Fribourg and the scientific and technological center of Fribourg». L’une des
participantes venait de Paris pour exposer «the French Experience…». Rassurezvous: une traduction simultanée en
français était offerte!
Mme Danielle Nobs, à ChêneBougerie, devient « enragée » à la récep-
tion du charabia de nos anciennes
régies fédérales. Pour l’achat de
timbres-poste par internet, il faut
s’adresser à SwissPost Solutions AG, EBusiness Solutions. Quant aux CFF, ils
envoient une « newsletter annonçant les
New
Features,
WhiteoutTV,
Paysafecard »…
Dans 24 heures, M. Abraham Ratano,
de Mathod, répond à l’ancien rédacteur
en chef de La télé, candidat aux élections fédérales, et à son plaidoyer pour
une droite sexy. En quoi la droite estelle sexy ?... cool, mégagéniale… est-il
nécessaire que les journalistes, qui
devraient être les gardiens de notre
langue, véhiculent un langage aussi
désolant ? Arrêtez de nous abreuver de
slogans réducteurs et stupides. Donneznous de bonnes raisons de vous faire
confiance !...
M. Vincent Grandjean, chancelier de
l’Etat de Vaud, a plaidé, dans une chronique du quotidien vaudois, pour l’importance du vrai poids des mots. Par
des exemples, il a montré « qu’à la différence des monnaies, les mots ne peuvent flotter… et pourtant le sens des
mots se perd, en premier lieu dans les
débats et les écrits publics… A la fadeur
des plats, le palais préfère les mets salés
et épicés : on le flatte donc en forçant
sur l’assaisonnement des articles. Il faut
s’en préoccuper… la répétition de dérapages, d’approximations, d’insinuations, d’écarts ou de marques d’irrespect est bel et bien dommageable… elle
dégrade l’image de la société. »
Le Temps du 17 mars définit les nouveaux mots du web social :
• Twunch. Déjeuner organisé sur
Twitter
• Godcast. Office religieux converti en
MP3
• Folksonomy. Système de classification par mots clés
• Geek. Personne qui passe un temps
considérable sur son ordinateur
• Snapparazzi. Nouveaux journalistes
amateurs utilisant la téléphonie
mobile
Où va-t-on ?
Quand Nestlé
ne gamberge pas
avec les canneberges
Depuis plus de deux ans, la société
Nestlé, qui a racheté la maison Hirz,
fabricant de yoghourts, refuse de
modifier une étiquette malgré la
demande de l’un de nos membres.
Dans la variété d’arômes proposés
dits «de saison», le consommateur
trouve toujours « Grenade-Cranberry». Quel manque d’imagination!
Pourquoi utiliser l’anglais sur des
emballages pour la Suisse, alors que
les dénominations en français et en
allemand existent? Ces jolies baies
rouges et rondes, largement cultivées au Québec, s’appellent simplement «canneberges», et «Moosbeeren» dans la langue de Goethe.
La multinationale qui engrange
des millions de bénéfice pourrait
s’offrir une étiquette trilingue, car
en italien ce sont des « mirtilli
rossi ». Ou bien Nestlé veut-elle
simplement crâner avec son appellation Cranberry ?
Xavier Koeb
Vitrine remarquée
à Vevey
L’Association Défense du français et
l’Association suisse des journalistes
francophones se sont unies pour présenter une vitrine de leurs activités
durant une dizaine de jours, début
mars, dans le Centre commercial
Saint-Antoine, à Vevey (photo). Cette
démarche s’est située dans le cadre
d’une exposition retraçant l’histoire
du scrabble francophone. L’occasion
pour les bénévoles de nos associations de nouer de nombreux contacts.
Et de faire connaître les buts et objectifs poursuivis à des visiteurs qui
n’ont pas caché leur agacement face
aux publicités polluées par les anglicismes. L’environnement ne pouvait
que favoriser (malheureusement) ces
virulentes critiques… qui justifiaient
notre action.
Jean-Pierre Molliet
7
Les traducteurs ne font pas dans la dentelle !
Contrainte de faire appel au soustitrage pour comprendre les émissions
télévisuelles, une malentendante s’offusque des fautes calamiteuses des traducteurs. « Je souffre déjà de mon handicap, mais il me faut encore supporter
ces atteintes continuelles à la langue de
Voltaire. Il faut parfois faire preuve
d’une grande perspicacité pour deviner
les propos tenus par les journalistes.
C’est à croire qu’ils n’ont jamais été à
l’école », nous dit-elle.
Quelques exemples éloquents.
17 janvier 2010 TJ 19.30
En parlant de la commission PUK :
Cette commission est exceptionnelle et
lancée pour des affaires sérieuses
comme l’affaire Coop (pour Kopp)
27 mai TJ 19.30
Elle découvre son fils ampleur.
18 janvier TJ 19.30
Accident de télécabine à Rougemont.
La vide-manette est fermée (pour
Videmanette)
31 janvier TJ 19.30
Bonsoir, nous sommes le 31 oct…
Février 2010 19.30
L’argent caché en Suisse par les
Allemands, ce sont des hommes importantes.
29 mars TJ 19.30
La ligue nationale fera peur aux parties de Silvio Berlusconi.
29 août TJ 19.30
On accepte de se faire regresser la
pâte (graisser la patte)
Nouvelle constitution genevoise
Notre association a été consultée officiellement, l’occasion de soutenir avec
vigueur l’article 5 : « La langue officielle
est le français. L’Etat promeut l’usage
de la langue française et en assure la
défense. »
Dans notre réponse, nous avons répété notre argumentation :
« Un constat objectif montre que l’informatique et internet ont bousculé
l’usage des langues.
La prolifération des anglicismes s’est
accélérée. Le français est menacé par la
globalisation linguistique touchant de
nombreux domaines jusqu’à l’enseignement supérieur et la recherche. Or la
langue permet d’exprimer et d’affirmer
l’identité des Genevois. Elle est l’élément fondamental du patrimoine,
autant que de sa cohésion socioculturelle.
Ces réflexions ressortent du rapport
attaché à la loi concernant l’usage de la
langue française acceptée par le
Parlement jurassien. Ce document est
très intéressant. Il ne crée pas une
« police », mais fixe un cadre. Nous
constatons avec une grande satisfaction que vous vous en êtes inspirés
dans l’art 5.
C’est au nom de l’Association Défense
du français, présidée par M. Didier
Berberat, conseiller aux Etats, que nous
nous adressons à vous. Nos objectifs
consistent notamment :
• à suivre l’avancée de l’anglais tendant à devenir langue unique, en
particulier à Genève et dans les
organisations internationales,
• à combattre les anglicismes dont les
équivalents existent en français,
• à promouvoir nos langues nationales.
Nous vous sommes reconnaissants
d’avoir pris en compte la défense de
notre langue, support de notre culture
et notre identité. »
Que deviendra ce projet ? Il devrait
déboucher sur une votation populaire.
Pour l’heure la somme des critiques
tous azimuts ne garantit pas une décision positive. A suivre…
Daniel Favre
30 nov. TJ 19.30
Il y a le froid qui revende de la
Méditerranée.
5 déc. Mise au point
Avec un responsable des CFF au sujet
des pannes : On s’en une certaine
grogne des clients.
Incroyable, mais vrai.
N.d.l.r : A leur décharge, ce ne sont
pas les journalistes du TJ qui rédigent
des sous-titres, généralement élaborés
en direct par la branche genevoise de
SwissTXT. Il peut en résulter quelques
bavures, mais certes pas toutes.
Du nouveau
Notre comité s’est réorganisé en
fonction du départ de Josiane
Borioli.
Secrétariat de l’Association Défense
du français (réception et transmission du courrier, accueil des nouveaux membres, mise à jour du
fichier) : Gisèle Bottarelli, [email protected]. Case postale 68,
1001 Lausanne.
Trésorier : Jean-Pierre Monnerat,
[email protected].
www.voxinox.ch
Trois émissions consacrées à notre association peuvent être écoutées
sur le site de Voxinox, « la radio des jeunes seniors ».
Dernière mise en ligne le 14 avril 2011.
Le comité
Gisèle BOTTARELLI, Morges,
secrétaire
Didier BERBERAT, La Chaux-de-Fonds,
président
Jean-Pierre MONNERAT,
Renens, trésorier
Christine HAEMMERLI, Ecublens,
archiviste
Daniel FAVRE, Epalinges,
vice-président, secrétaire général Odile JAEGER LANORE, Lausanne,
et représentant de la fondation
relations avec les officiels
François BERGER, Blonay,
relations publiques, médias
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Erich WEIDER, Champéry,
représentant de la fondation
Olivier BLOESCH, Grandson
Daniel DUBRAY, Saint-Légier
Xavier KOEB, Maracon
Animations, manifestations
Association Défense du français
case postale 68
1001 Lausanne
www.defensedufrancais.ch
CP 10-247547-8
Adhérez
à Défense du français!
Il vous suffit de visiter le site
defensedufrancais.ch
Dans la colonne de droite,
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en ligne. Bienvenue !
Ont collaboré à ce numéro :
– Didier Berberat
– François Berger
– Olivier Bloesch
– Jacques Bron
– Daniel Favre
– Odile Jaeger Lanore
– Jean-Pierre Molliet
– Xavier Koeb
– Erich Weider