memoire master 2 audit et cg
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UNIVERSITE CHEIKH ANTA DIOP DE DAKAR FACULTE DES SCIENCES ECONOMIQUES ET DE GESTION INSTITUT DE FORMATION EN ADMINISTRATION ET EN CREATION D’ENTREPRISE (IFACE) ANNEE SCOLAIRE : 2007-2008 Remerciements Je tiens tout d’abord à remercier mon encadreur qui m’a épaulé pour la rédaction de ce mémoire. Ses conseils toujours avisés avisés et précieux, m’ont apporté un éclairage éclairage extrêmement important sur la comptabilité analytique et sur la rédaction d’un mémoire. mémoire. Je remercie Mme Diallo directrice de la coopération de l’UCAD et la société ASYLIQ qui m’ont octroyé une bourse de formation pour ce master. Je remercie bien sûr toutes les personnes qui, au sein de la structure du CHN de Pikine ou en dehors, m’ont permis d’approfondir et de travailler concrètement sur ce thème. LA MISE EN OEUVRE D’UNE COMPTABILITE ANALYTIQUE DANS UNE STRUCTURE HOSPITALIERE : LE CAS DU CENTRE HOSPITALIER NATIONAL DE PIKINE INTRODUCTION PREMIERE PARTIE : LE SYSTEME DE SANTE HOSPITALIER SENEGALAIS DANS LE CONTEXTE DE LA REFORME. Chapitre 1 : La réforme hospitalière Section 1 : L’objectif de la réforme Section 2 : Les limites de la réforme Chapitre 2 : Naissance d’une structure au cœur de la réforme Section 1 : Présentation du centre hospitalier national de Pikine. Paragraphe 1 : Historique et situation géographique Paragraphe 2 : Cadre spatial et architectural et les services existants. Section 2 : Le système d’information de la structure Paragraphe 1 : Analyse de l’existant Paragraphe 2 : Les outils de pilotage et d’aide à la décision. DEUXIEME PARTIE : LA NECESSITE DE LA COMPTABILITE ANALYTIQUE DANS UNE STRUCTURE HOSPITALIERE. Chapitre 1 : Les piliers du système de comptabilité analytique Section 1 : La revue de la littérature Paragraphe 1 : L’approche théorique Paragraphe 2 : L’approche empirique Section 2 : Le modèle proposé Paragraphe 1 : Découpage analytique de l’établissement, détermination des charges à ventiler analytiquement sur la base du compte de résultat et répartition des effectifs, des charges et des produits. Paragraphe 2 : Définition des unités d’œuvre, des clefs de ventilation et méthodologie de construction des coûts des fonctions médico-techniques et cliniques. Chapitre 2 : Les enjeux de la mise en œuvre de la comptabilité analytique Section 1 : Les utilisations de la comptabilité analytique par les Pouvoirs Publics. Section 2 : Les utilisations de la comptabilité analytique par l’Hôpital. CONCLUSION LISTE DES ABREVIATIONS CHNP : Centre Hospitalier National de Pikine ACP : Agent Comptable Particulier CME : Commission Médicale d’Etablissement CTE : Comité Technique d’Etablissement DES : Direction des Etablissements de Santé DMS : Durée Moyenne de Séjour EPS : Etablissement Public de Santé OMS : Organisation Mondiale de la Santé SIM : Système d’Information Médicale TOM : Taux d’Occupation Moyen Service Administratif et Financier : (SAF) Service des Ressources Humaines : (SRH) Service Contrôle de Gestion : (SCG) Agence comptable : (AC) Service Contrôle Interne : (SCI) Service des Soins Infirmiers : (SSI) Service Social : (SS). INTRODUCTION Au lendemain de leur indépendance, les pays africains déclaraient la santé comme un droit et instauraient la gratuité des soins pour tous. Les systèmes de santé hérités de la période coloniale, basés sur des infrastructures hospitalières lourdes, n'étaient pas adaptés à la répartition démographique et aux besoins de santé de base de ces pays. Les années 80 virent donc une réorganisation profonde des systèmes de santé en Afrique, avec une forte décentralisation et une stratégie axée sur la prévention et les soins de santé primaires (SSP). C'est à Alma Ata en 1978 que les pays membres de l'Organisation Mondiale de la Santé donnèrent officiellement le point de départ de cette nouvelle stratégie. Elle se heurta pourtant rapidement à la question de son financement. Les pays africains surendettés ne pouvant plus financer leurs services de santé, l'idée du financement des services de soins par le recouvrement des coûts des prestations auprès des malades fit son apparition au début des années 80 et fut officiellement lancée par l'OMS à Bamako en septembre 1987 sous le nom d'Initiative de Bamako (IB). Son postulat de base était que le malade serait prêt à payer une somme raisonnable pour sa santé, à condition qu'il puisse trouver un service et un personnel de qualité, adapté à sa demande. Néanmoins, la profondeur de la crise économique a hypothéqué largement les chances de succès d’une telle initiative. La baisse du budget de l’Etat alloué à la santé, emporté par le remboursement de la dette extérieure, s’est accompagnée d’une baisse du revenu moyen des ménages (mais aussi par une hausse des disparités au sein des populations). Les années 90 se sont alors traduites par une détérioration de l’ensemble des indicateurs de santé (taux brut de mortalité, taux de mortalité infantile, taux de morbidité général, etc.). Le Sénégal à l’image des autres pays africains devraient réagir pour décanter la situation. Ceci ne pouvait se faire que par le biais d’une restructuration en profondeur des structures sanitaires existantes qui ont connu beaucoup de difficultés tant du point de vue de leur organisation que de leur fonctionnement. Il était donc apparu nécessaire aux autorités sanitaires d’engager une réforme en profondeur de ce secteur afin de répondre aux « exigences d’une politique orientée vers la santé pour tous et aux exigences d’une société moderne qui demande une médecine de plus en plus efficace ». Cette réforme hospitalière adoptée par l’assemblée nationale le 12 février 1998 sous forme de deux lois complémentaires. La première : loi n° 98-08 du 02 mars 1998 intitulée « loi portant réforme hospitalière ». La deuxième : loi n° 98-12 du 02 mars 1998 intitulée « loi relative à la création, à l’organisation et au fonctionnement des Etablissements Publics de Santé ». Plus d’une décennie après la mise en place de la reforme hospitalière, certaines structures traversent des situations difficiles caractérisées par : Des charges de fonctionnement disproportionnées (frais du personnel) ; Des personnels médicaux et soignants insuffisants à coté de personnel non qualifié pléthorique ; Une dégradation constante de la qualité de la prise en charge ; L’absence de mécanismes de contrôle par la tutelle ; L’insatisfaction des usagers, des professionnels de la santé et des autorités de l’Etat ; Difficultés de la tutelle de se prononcer sur l’efficience des ressources. Face à ce dernier constat, les acteurs pensent que la mise en place de la comptabilité analytique est une impérieuse nécessité. Nous allons d’abord revoir le système de santé hospitalier sénégalais dans le contexte de la réforme, avant de voir l’organisation d’une structure hospitalière née de cette réforme pour enfin voir l’applicabilité du modèle de comptabilité analytique proposé par la tutelle. PREMIERE PARTIE : LE SYSTEME DE SANTE HOSPITALIER SENEGALAIS DANS LE CONTEXTE DE LA REFORME. Le secteur de la santé occupe une place prépondérante sur l’échiquier économique et social d’une nation. Un pays dont la population est malade ne peut en aucune manière prospérer. Conscient de ce fait, le Gouvernement du Sénégal a enclenché d’importantes mesures visant une meilleure organisation du secteur en vue de rendre accessibles les services socio-sanitaires de bases de qualité à tout citoyen quelque soit son niveau socio-économique. L’importance de la politique de santé trouve son fondement dans la Constitution Sénégalaise qui dispose en son article 17 que «…L’Etat et les Collectivités publiques ont le devoir de veiller à la santé physique et morale de la famille et, en particulier, des personnes handicapées et des personnes âgées. L’Etat garantit aux familles en général et à celles vivant en milieu rural en particulier l’accès aux services de santé et au bien être… ». La politique de santé reste basée sur les soins de santé primaires et prend en compte les engagements internationaux du Sénégal vis-à-vis des organisations sous régionales, régionales et mondiales en matière de santé dont les objectifs du millénaire pour le développement (OMD). Face aux multiples problèmes de gestion publique qui se sont fortement intensifiés, le Sénégal a entrepris dans le secteur de la santé des changements politiques et économico-financiers basés sur la réforme hospitalière. Ces changements sont organisés dans un cadre juridique qui après avoir conféré à l’hôpital public sénégalais un statut d’établissement public de santé hospitalier, le classe dans une carte sanitaire (selon l’importance et la spécificité des soins et services offerts), lui définit des objectifs stratégiques, des critères de performances, des outils de régulation de tutelle, des structures d’implantation et un système de gestion hospitalière. Abordons d’abord la réforme hospitalière intervenue au courant de l’année 1998 et faisons connaissance d’une structure née au cœur de celleci à savoir le centre hospitalier national de Pikine. Chapitre 1 : La réforme hospitalière Dans ce chapitre, nous allons revisiter les objectifs qui ont été assignés à la réforme hospitalière et s’interroger sur l’atteinte ou non de ces objectifs. Section 1 : L’objectif de la réforme Tout comme la plupart des pays d’Afrique noire, la République du Sénégal s’est engagée dans une ambitieuse restructuration de son système hospitalier intervenue en application de la loi n° 98-08 portant réforme hospitalière et de la loi n° 98-12 relative à la création, l’organisation et au fonctionnement des établissements publics de santé, toutes deux adoptées par l’Assemblée nationale le 12 février 1998. Cette réforme hospitalière si besoin en est de le rappeler n’est pas un désengagement de l’Etat, car celui-ci va continuer à subventionner les structures sanitaires selon leur niveau dans le cadre de son budget annuel de la Santé. La loi 98- 12 du 12 février 1998 stipule que «Les EPS sont des personnes morales de droit public spécialisé, dotées d’un patrimoine propre dont l’objet consiste à prendre en charge des patients, à produire des soins et services, à former des personnels et à effectuer de la recherche ». Cette loi précise aussi qu’il existe des « EPS hospitaliers et des EPS non hospitaliers ». Et la loi 98-08 portant réforme hospitalière stipule que « les EPS hospitaliers assurent des fonctions de diagnostic, de surveillance et de traitement des malades, des blessés et des femmes enceintes en tenant compte des aspects psychologiques du patient ». Selon cette même loi, l’EPS hospitalier est géré par un Conseil d’Administration (CA) en tant qu’organe délibérant et par un directeur d’hôpital exécutant les délibérations du CA. Ces deux organes s’appuient sur deux conseils consultatifs professionnels que sont la Commission Médicale d’Etablissement (CME) et le Comité Technique d’Etablissement (CTE). Ces organes et conseils sont chargés d’implanter la réforme hospitalière à travers la mise en œuvre d’un système de gestion hospitalière et d’un système de régulation de tutelle dont les composantes seront détaillées dans les pratiques que demande la mise en œuvre de la réforme. Une telle réorganisation de l’hôpital public sénégalais est orientée vers l’atteinte d’objectifs stratégiques majeurs. L’information semble être bien passée et la majorité des personnels de la santé et les partenaires sociaux semblent adhérer à cette réforme. La principale innovation de cette réforme a été de conférer aux hôpitaux la personnalité morale de droit public ainsi que l’autonomie financière et administrative en les érigeant en établissements publics de santé. Il s’agit d’une rupture, puisque les hôpitaux étaient auparavant, sauf exception, directement rattachés au ministère de la Santé et gérés administrativement en régie d’État. Un nouveau découpage géographique a été mis en place, par le biais d’une carte sanitaire qui détermine les zones de couverture de chaque établissement ainsi que ses structures techniques. Les projets de création, d’extension, de conversion et de regroupement sont désormais encadrés par un régime d’autorisation préalable. Les hôpitaux doivent tous se doter de projets d’établissement et mettre en place une politique d’évaluation donnant lieu à un rapport annuel du directeur. La place des malades est redéfinie avec l’édiction d’une charte des droits et devoirs des patients. Cette réforme avait pour but de revitaliser le service public hospitalier, à travers une amélioration de la qualité et de la sécurité des soins, ainsi qu’un renforcement des capacités de gestion. Il ne faut pas parler de rentabilité, mais plutôt d’objectif de recouvrement des coûts. L’Etat va supporter une partie des charges et soutenir l’usager dans le paiement des coûts des prestations de services. Une tarification va permettre l’accessibilité des soins aux populations et surtout aux plus démunies d’entre elles auxquelles des tarifs sociaux seront concédés. L’Etat va venir maintenant en appoint auprès de ces EPS qui appliquent ces tarifs sociaux. Le tarif est fixé par un arrêté du conseil interministériel. Le manque à gagner sera ainsi résorbé. Les EPS vont bien sûr s’atteler à une recherche de performance dans l’offre de soins au bénéfice des populations, par une meilleure motivation des personnels des établissements publics de santé (EPS). En un mot la condition de viabilité de ce dispositif était double : que l’Etat consacre une dotation budgétaire suffisante au fonctionnement de l’offre publique et veille à investir pour éviter qu’elle ne se dégrade ; que les structures hospitalières gèrent correctement leur dotation et se mettent au service des patients. Malheureusement, nous constatons beaucoup de problème au point de s’interroger sur les limites de la réforme. Si le personnel décrie le non paiement par les Pouvoirs Publics des imputations budgétaires et la modestie de la subvention, ces derniers parlent plutôt d’une mauvaise gestion des ressources de l’hôpital alors que les usagers se plaignent du coût élevé des médicaments et prestations facturés. Section 2 : Les limites de la réforme Le décor est bien campé maintenant depuis l’adoption en 1998, des lois sur la réforme hospitalière et la création des EPS. Après plus d’une décennie de réforme, les résultats semblent être mitigés. La plupart des hôpitaux s’écroulent sous le poids de la dette. Dette dénoncée par la plupart des journaux et par les plus hautes autorités de ce pays. Aujourd’hui plus que jamais, l’Etat, le personnel de la santé et les usagers, aucun de ces acteurs n’est satisfait de l’hôpital au point de s’interroger. Est-il vraiment pertinent d’attribuer l’autonomie de gestion à des structures qui n’arrivent pas à tenir de véritables budgets, ne gèrent leurs ressources humaines que de manière lointaine, n’ont qu’une connaissance très limitée de leur activité médicale et n’arrivent pas à recouvrer une partie importante de leurs recettes ? Un tableau aussi sombre impliquait peut-être de dégager d’autres priorités qu’une réforme d’ordre très institutionnel. En tout cas, les préalables techniques à la mise en place de cette réforme sont très nombreux, et pas des moindres. On peut citer, en particulier, l’élaboration d’un plan comptable, l’établissement de manuels de procédure, la mise en place d’un système de gestion des ressources humaines, la création d’un système d’information médicale, la remise à plat des liens entre les facultés de médecine et les centres hospitaliers, ou encore l’institution d’un contrôle central effectif. La tâche paraît titanesque et l’on peut se demander à juste titre si on n’a pas mis la charrue avant les bœufs. Le constat est là, dix ans après la mise en œuvre de la réforme, les problèmes au niveau des hôpitaux demeurent les mêmes. Pire, du fait d’une mauvaise gestion des finances, ils croulent sous le poids de dettes avec des dysfonctionnements chroniques qui vont jusqu’aux ruptures d’intrants de base et un personnel démotivé qui forcément donc offre des prestations de qualité moindre. Aujourd’hui, les acteurs de la santé sont tous unanime à reconnaître la nécessité de réformer la réforme de 1998. Chapitre 2 : Naissance d’une structure au cœur de la réforme Avant de procéder à la présentation spécifique du centre hospitalier national de Pikine revisitons sommairement l’histoire de l’hôpital d’une manière générale. L’hôpital a connu plusieurs définitions en fonction du rôle qu’il a joué dans l’histoire de la vie des sociétés. Durant toute la période médiévale jusqu’à la fin du 18e siècle ; l’hôpital a été conçu comme un centre d’assistance sociale destiné à ne recevoir que les pauvres les pestiférés et les blessés de guerre (hôtel-Dieu). A partir du 19e siècle de nouvelles fonctions de diagnostic, de traitement, de formation, d’expertise et de recherche furent attribuées à l’hôpital. Et François Gonet (1992) estime que l’hôpital est devenu désormais le lieu privilégié où sont vécues et orientées la naissance et la mort et représente par conséquent un nouveau centre d’espoir. Cet espoir est né, poursuit F. Gonet, de l’arrivée dans l’hôpital des grandes notoriétés scientifiques de la médecine, des sciences sociales et de la technologie dont les interactions nécessitent par conséquent de nouvelles compétences en matière de gestion hospitalière. L’hôpital de Pikine se retrouve dans ce sillage, un haut lieu de cohabitation de compétences et dispose d’un terreau pour toute étude médico-sociale. Section 1 : Présentation du Centre Hospitalier National de Pikine Paragraphe 1 : Historique et situation géographique A. Historique Le Centre Hospitalier National de Pikine (CHNP) est le fruit de la coopération entre le royaume d’Espagne et la République du Sénégal. Les travaux ont été entamés en 2001 et la réception a eu lieu en 2003. Le coût global de la construction de l’hôpital est estimé à sept milliards cent quatre vingt neuf millions trois cent mille francs (7 189 300 000 F CFA). Le démarrage officiel des activités remonte au 02 mai 2006 par les services de consultations et d’aide aux diagnostics (radiologie et laboratoire), ensuite en aout 2006 les services d’hospitalisation de Médecine interne et de Pédiatrie ont suivi. Enfin après son inauguration officielle par Monsieur le Président de la République, le 26 décembre 2006, les services de Maternité, des Urgences, du Bloc opératoire, de la Chirurgie et de la Réanimation ont démarré leurs activités. L’hôpital de Pikine a été érigé en établissement public de santé hospitalier (E.P.S.H.) de niveau III par décret n° 2007-317 du 1er mars 2007. Les membres du Conseil d’Administration ont été aussi nommés par décret n° 2008-410 du 22 Avril 2008 et installés le 23 octobre 2008. B. Situation géographique Le Centre Hospitalier National de Pikine (C.H.N.P) est construit dans l’enceinte de l’ex Camp Militaire de Thiaroye. Il se situe dans la commune d’arrondissement de Guinaw-Rail Nord, département de Pikine à 15 km de la ville de Dakar. Seul Hôpital de Niveau III de la banlieue dakaroise, il est limité : A l’Est par la commune d’arrondissement de Diamaguène Sicap M’bao ; A l’Ouest par la commune d’arrondissement de Pikine et Guinaw Rail Sud ; Au Nord par la commune d’arrondissement de Thiaroye gare ; Et au Sud par la commune d’arrondissement de Sicap M’Bao, la commune d’arrondissement de thiaroye sur mer et l’Océan Atlantique. Paragraphe 2 : Cadre spatial et architectural et les services existants A - Cadre spatial et architectural La superficie du CHN de Pikine est de 4,5 hectares avec plus de la moitié de surface bâtie. Il comprend cinq (05) bâtiments : Le bâtiment 1 comprend le bloc administratif et les consultations externes ; Le bâtiment 2 comprend la pharmacie centrale, la physiothérapie, les services d’aide aux diagnostics (laboratoire, banque de sang, imagerie médicale), les urgences, la morgue et le laboratoire d’anatomo-pathologie ; Le bâtiment 3 comprend les services d’hospitalisation de Pédiatrie, Gynécologie obstétrique, de Chirurgie (Chirurgie générale, Ophtalmologie, ORL) de médecine interne ; Le bâtiment 4 comprend le bloc technique (salle d’accouchement, bloc opératoire, soins intensifs) ; Le bâtiment 5 comprend le service technique de maintenance, les magasins, la buanderie, la cuisine, le réfectoire, et Le bâtiment annexe comprend : la salle de cours, l’unité d’incinération, la station d’épuration. B - Services existants et capacité d’accueil Services existants Le Centre Hospitalier National de Pikine (C.H.N.P), dispose des services suivants : • Services Administratifs Direction Service Administratif et Financier(SAF) Service des Ressources Humaines (SRH) Service Contrôle de Gestion (SCG) Agence comptable (AC) Service Contrôle Interne (SCI) Service des Soins Infirmiers (SSI) Service Social (SS). • Services Cliniques Médecine interne Pédiatrie Chirurgie Générale Gynécologie Obstétrique Ophtalmologie Odontostomatologie et Laboratoire de Prothèse dentaire ORL Accueil/Urgences Bloc opératoire et Réanimation • Services para-cliniques Laboratoire Imagerie Médicale • Services d’appui aux traitements Pharmacie (Centrale et IB) Physiothérapie Banque de sang (dépôt). • Service technique de Maintenance et Annexes Maintenance Hygiène et Sécurité Morgue Buanderie Stérilisation Cuisine. Capacité d’accueil Le CHN de Pikine dispose d’une Capacité de cent vingt deux (122) lits répartis selon les services de la façon suivante : SERVICES LITS THEORIQUES LITS INSTALLES Médecine interne 27 27 Maternité Gynécologie 32 32 Pédiatrie 26 24 Chirurgie- 21 21 Soins intensifs 8 8 Urgences 10 10 TOTAL 124 122 Ophtalmologie-ORL C - Prestations offertes Réanimation polyvalente (chirurgicale et médicale) Médecine interne et générale Cardiologie (ECG) Dermatologie Pédiatrie Chirurgie générale, Chirurgie orthopédique Gynécologie obstétrique (Consultations, CPN, CPoN, PF…) Ophtalmologie (Réfraction) Odonto-stomatologie et Laboratoire de Prothèse dentaire ORL Médecine du travail Physiothérapie (Massage, Acupuncture, Rééducation) Médecine Traditionnelle chinoise Soins paramédicaux Analyses de laboratoire : Biochimie, Bactériologie, Parasitologie, Sérologie, Hématologie Imagerie médicale (Radiologie standard, endoscopie, échographie cardiaque) Endoscopie. Section 2 : Le système d’information de la structure Un Système d'Information Hospitalier (abrégé SIH) est un système d'information appliqué au secteur de la santé, et plus particulièrement aux établissements de santé. En se référant à la Circulaire ministérielle numéro 275 du 6 janvier 1989 du Ministère de la Santé français, le Système d'Information d’un établissement de santé "[...] peut être défini comme l'ensemble des informations, de leurs règles de circulation et de traitement nécessaires à son fonctionnement quotidien, à ses modes de gestion et d'évaluation ainsi qu'à son processus de décision stratégique." Cette définition réglementaire est cependant plus restrictive que les définitions de référence des systèmes d'information, car elle exclut implicitement les organisations et processus implémentés. Le SIH est une des composantes du Système d'Information de Santé. « Le système d'information hospitalier est inséré dans l'organisation "hôpital" en perpétuelle évolution; il est capable, selon des règles et modes opératoires prédéfinis, d'acquérir des données, de les évaluer, de les traiter par des outils informatiques ou organisationnels, de distribuer des informations contenant une forte valeur ajoutée à tous les partenaires internes ou externes de l'établissement, collaborant à une œuvre commune orientée vers un but spécifique, à savoir la prise en charge d'un patient et le rétablissement de celui-ci». Paragraphe 1 : Analyse de l’existant Au niveau de la structure, en l’absence de manuel de procédures spécifiques conçu pour l’établissement, on se réfère au manuel de procédures standard adopté par la Direction des Etablissements de Santé. Les différents rapports d’activités trimestriels sont produits ainsi que le rapport de gestion annuel. Dans ces rapports, le suivi des activités médicales, sociales et financières est effectué. En outre, il est tenu une comptabilité administrative permettant de suivre le budget ainsi qu’une comptabilité s’inspirant du SYSCOA permettant de réaliser les états financiers. En plus les règles de la comptabilité publique sont utilisées. A ce jour l’hôpital n’a pas encore produit d’états financiers et le commissaire aux comptes vient d’être nommé. Les ressources de la structure sont principalement composées des produits issus de la tarification des actes et de la subvention reçue de l’Etat. Ce dernier, compte tenu de son engagement de permettre aux hôpitaux de disposer d’une certaine autonomie et d’appliquer des tarifs qui permettent l’accessibilité des populations aux structures sanitaires, soutient à la fois l’offre et la demande de soins. Comme le stipule la réforme, il est mis en place un conseil d’administration de même qu’une commission médicale d’établissement (CME). Le seul organe central qui reste à mettre en place est le comité technique d’établissement (CTE) qui regroupe l’ensemble des corps de métiers intervenant dans la structure. Ce système d’information qui s’organise permet à la direction de prendre les décisions stratégiques. En outre, le CHN de Pikine depuis son démarrage dispose d’un système informatisé qui permet de saisir le patient. Dès son entrée dans la structure, le patient est codifié. Il reçoit un numéro d’index qui est unique et peut servir pour n’importe quelle consultation. Médicalement, une fiche de consultation lui est établi et servira pour ses rendez vous ultérieurs. Ce système d'information est abordé comme un processus, dont la finalité première dans le domaine de la santé est de produire un soin de qualité à moindre coût. Une fois le malade enregistré, il est facturé et peut recevoir ses soins. La facturation et l’encaissement est assuré par un caissier qui sert d’agent d’encaissement et de facturation. Le centre hospitalier national de Pikine dispose d’un réseau câblé où tous les postes sont reliés. A la fin de la journée les caissiers font leur situation au niveau du caissier principal. Ce dernier centralise toutes les recettes, avec le chef du service administratif et financier fait le point administratif avant de faire un versement au niveau des comptes bancaires ouverts. Au niveau de l’agence comptable les écritures sont passées. Pour les dépenses, un bon de commande existe au niveau du chef du SAF qui reçoit les expressions de besoin des différents services et établit un bon de commande. Préalablement à la signature de l’administrateur et ordonnateur des crédits, le contrôleur de gestion avant qu'un engagement juridique puisse être conclu avec un tiers, vérifie l’existence d’une ligne budgétaire autorisant l'activité en question dans le budget annuel. En outre, cette ligne budgétaire doit être dotée de suffisamment de crédits pour couvrir les dépenses. Si ces conditions sont réunies, les crédits requis doivent être réservés dans le budget au moyen d'un engagement budgétaire. C’est après exécution des travaux, fournitures ou prestation que la liquidation est engagée pour paiement au niveau de l’agence comptable. Cette dernière procède également à la comptabilisation. Pour les consommations en médicaments et produits pharmaceutiques de fonctionnement, le pharmacien reçoit une expression de la part des différents services via son logiciel sys-pharma. A partir du logiciel, il peut savoir le stock théorique disponible et pouvoir satisfaire ou non à la demande. A ce niveau la connaissance des dépenses et des recettes ne souffre d’aucune difficulté. L’application du modèle analytique proposée par la tutelle est possible du fait de la disponibilité de la quasi-totalité des informations. Paragraphe 2 : Les outils de pilotage et d’aide à la décision Les outils de pilotage et d’aide à la décision s’appuient sur différents types d’indicateurs : des indicateurs d’activités, des indicateurs économiques et financiers, des indicateurs qualité et des indicateurs sociaux. Comme, nous avons décrit dans le paragraphe précédent, plusieurs de ces rapports sont transmis à la Direction pour une prise de décision. L’existence d’une cellule d’information médicale permet de rassembler l’ensemble des données médicales des différents services au niveau des secrétariats des unités médicales. Une des utilisations de ces recueils d’information est de pouvoir élaborer des statistiques. Ces recueils de données ont pour entre autre finalité d’être un outil de travail et de suivi des comptes-rendus d’hospitalisation et des dossiers médicaux. La cellule information médicale et le contrôleur de gestion élaborent mensuellement la lettre de la conjoncture relative à l’occupation de tous les services. Ces indicateurs correspondent au nombre de journées, au taux d’occupation, la durée de séjours, les exécutions budgétaires, les exonérations accordées et les dépenses en personnel, médicaments et charges à caractère général et hôtelier. Cela engendre des demandes d’explications de la part de la Direction auprès des responsables de service lorsqu’il est constaté une baisse du taux d’occupation ou une augmentation du taux décès ou une consommation plus grande de ressources que celles prévues. On établit des tableaux de bord financier et budgétaire. La cellule de contrôle de gestion réalise une situation budgétaire mensuelle des dépenses et recettes à partir d’extraction faites sur le logiciel de gestion financière. Ce suivi est destiné à calculer les motivations mensuelles. La motivation est fonction de l’activité et se déduit des 25% des recettes générées hors médicaments IB. Une réflexion est à mener sur l’intérêt de suivre ce type de dépense par service afin qu’il devienne un véritable outil d’aide à la décision en reliant les ressources consommées et les moyens mobilisables. Par ailleurs le système actuel ne permet pas de connaître précisément les coûts par service, encore moins par activité. Or, la perspective connue est la mise en place de la tarification à l’activité pour les activités du budget général. En plus, certaines décisions ont des répercussions sur la vie des autres services et des répercussions financières qu’il convient de mieux anticiper (exemple : un recrutement a un coût : non seulement en termes de charges et salaires mais aussi en habillement, produit d’entretien de lavage des mains, …). De plus, le morcellement budgétaire peut induire des pratiques fort peu économique, mais difficilement perceptibles en l’absence de vue d’ensemble des coûts d’une unité. Un tableau de bord purement financier présente donc peu d’intérêt car il ne livre pas la réponse à cette question essentielle : pourquoi ce déficit ou cet excédent? A cet inconvénient s’en ajoute un dernier : le tableau de bord financier est tourné vers les résultats passés. Il n’est pas orienté vers l’avenir. L’établissement devra bâtir une comptabilité analytique afin de répondre à quatre types de questions correspondant à quatre finalités de connaissance de l’activité. Il s’agira de répondre à : « qui » dépense ? , « Quoi » ? , pour « Quelle » activité ? Et avec « quelle référence » ? La mise en place de cette comptabilité analytique hospitalière représentera ainsi un outil supplémentaire d’information et de contrôle des opérations réalisées au sein de l’établissement. Elle fournira des éléments sur l’utilisation des ressources et permettra de mettre en lumière des points sur lesquels agir. DEUXIEME PARTIE : LA NECESSITE DE LA COMPTABILITE ANALYTIQUE DANS UNE STRUCTURE HOSPITALIERE La première partie renseigne et corrobore si besoin en était de la nécessité de mettre en place une comptabilité analytique dans une structure hospitalière. Nous allons passer en revue les piliers du système de comptabilité analytique proposé par la tutelle avant de voir les enjeux de la mise en œuvre de celle-ci. Chapitre 1 : Les piliers du système de comptabilité analytique La mise en œuvre de la comptabilité analytique constitue une étape importante, non seulement dans le développement du calcul des coûts dans les hôpitaux, mais plus généralement dans la mutation de leur gestion. Ce travail permet tout d’abord de prendre conscience de la richesse et de la diversité des approches analytiques. Rompant avec la dictature de la feuille de répartition et d’imputation du calcul du prix de journée, il concrétise l’emploi de la comptabilité analytique comme étant un outil de gestion interne conformément à l’objectif défini par les autorités. Section 1 : La revue de la littérature Cette revue de la littérature va s’intéresser d’abord aux avancées théoriques puis voir les applications qui ont été faites ici et ailleurs surtout dans le cadre des structures hospitalières pour rendre cette comptabilité analytique opérationnelle. Paragraphe 1 : L’approche théorique Le rôle de l’information comptable dans une structure hospitalière n’est pas à démontrer. Mais cette information peut prendre plusieurs formes et parvenir de différentes sources, selon les objectifs et les attentes des gestionnaires. Bien que la comptabilité générale constitue un outil de gestion efficace, mais ses informations sont destinées au tiers et de ce fait, elle ne peut renseigner les décideurs des conditions internes d’exploitation en vue de prendre des décisions. Les deux systèmes (comptabilité générale et comptabilité analytique) constituent des outils de gestion indispensables à l’entreprise et qu’ils sont complémentaires, il n’en demeure pas moins qu’un certain nombre de points les différencie en l’occurrence les points suivants : En comptabilité générale, le classement des documents et des informations se fait par nature : les salaires, les achats, les immobilisations, etc. alors que la comptabilité analytique classe les documents et les informations par destination : Il s’agit des salaires de la section médicale, de l’amortissement des appareils de mesure de la section technique ou médico-technique,… etc. Les documents de base utilisés par la comptabilité générale sont des documents externes : les factures des clients, les factures des fournisseurs, les états de paie. Les documents de base utilisés par la comptabilité analytique ont souvent un caractère interne tel que les bons de sortie matières, les fiches de contrôle, les bons de travail, les procès verbaux de réception,… etc. La comptabilité générale donne une vue globale et synthétique des comptes de l’hôpital, alors que la comptabilité analytique donne une vue détaillée de chacune des activités, d’où son terme analytique. Les objectifs de la comptabilité générale sont essentiellement financiers, tandis que les objectifs de la comptabilité analytique sont essentiellement économiques. La comptabilité générale est un outil de gestion au niveau des directions, la comptabilité analytique est un outil de gestion au niveau de tous les responsables. La comptabilité générale tend principalement à analyser les flux existant entre l’hôpital et l’extérieur. La comptabilité analytique s’intéresse à la répartition des flux d’entrées dans la structure, aux origines des flux sortants et aux mouvements internes. Sur le plan de l’information, la comptabilité générale et la comptabilité analytique utilisent les mêmes données d’entrée, mais la comptabilité analytique doit disposer d’une batterie d’informations spécifiques telles que des bons matières, des bons de travail, des fiches de contrôle, etc. pour connaître et quantifier ces flux et mouvements internes. La littérature fait référence à plusieurs modèles qui sont largement débattus par les experts de la comptabilité analytique. Une connaissance du coût des facteurs et de son évolution facilite la détermination de ce prix de vente, la mesure du coût complet permet d’y parvenir. Si ce prix doit être modulé en fonction des clients entre autres, le coût complet sera utile mais pas suffisant, le calcul du coût partiel apporte une réponse adéquate. Cet inventaire des divers modèles de comptabilité analytique nous donne l'occasion de voir le modèle récent de comptabilité ABC (Activity Based Costing), comptabilité par activités en français, manière nouvelle de bâtir et d'utiliser une comptabilité analytique adaptée à la gestion. La méthode ABC est une variante des coûts complets qui permet d’aller plus loin que le simple calcul des coûts de revient. Les méthodes traditionnelles de calcul des coûts ne présentent pas les rapports avec les facteurs clés de succès sur le marché et l’analyse des causes de performance (ou de dérapage) n’est pas prépondérante. De plus contrairement aux autres méthodes dont le langage est celui du comptable et non des opérationnels, qui se trouvent exclus de la compréhension de l’analyse de performance de leur métier, la méthode ABC permet une meilleure politique de communication interne surtout en milieu hospitalier. Paragraphe 2 : L’approche empirique Nous allons d’abord nous intéresser sur ce qui se passe en termes d’outils et d’applications dans l’hexagone où l’effervescence et les avancées empiriques sont assez visibles dans ces pays avant de s’intéresser à notre cadre local où récemment des actions sont faites pour sa mise en œuvre. Qu’ils prennent la forme de comptes d’exploitation par service, de Tableaux Coûts Case-Mix (TCCM) par service, d’élaboration d’outils prévisionnels de gestion, d’études ponctuelles sur le coût des consommables ou sur les frais de personnel au bloc opératoire, ces travaux démontrent que, au-delà des guides et des traités, la comptabilité analytique médicalisée est sortie des limbes et cela suffit pour souligner l’intérêt de l’initiative prise par la Direction des Etablissements de Santé (DES). La lecture des expériences relatées permet de comprendre que ce changement de finalité et de statut de la comptabilité analytique (d’obligation réglementaire quasi rituelle à l’outil de gestion) est dû, pour l’essentiel à la mise en œuvre de la tarification à l’activité (T2A). Ces concepts pour la mise en œuvre de la comptabilité analytique très développés dans l’hexagone restent tout de même en balbutiement dans le cadre des hôpitaux sénégalais. La comptabilité analytique induit le passage de l’administration à la gestion en instaurant le souci d’optimisation dans l’emploi des ressources sans lequel le « management » reste un mot creux. Certains travaux témoignent de la préoccupation constante de rester articulés sur le mode de financement externe, par la transposition de ses règles au sein de l’hôpital sous forme de compte d’exploitation par service (rapport de la mission MEAH en France). Ce rapport souligne que cette démarche de la création du point ISA permettait d’esquisser, et d’acquérir avec la T2A une nouvelle dimension. Cette approche lie le calcul des coûts et la production de recettes et présente de ce fait de nombreux avantages, notamment dans le dialogue avec les équipes soignantes –objectif essentiel du projet de mise en œuvre de la comptabilité analytique. Au-delà d’un discours toujours réducteur, souvent perçu comme accusateur, sur les charges générées par le fonctionnement des services, elle permet d’intégrer la contrainte économique dans un processus positif de création médico-économique : l’équilibre budgétaire dépend pour l’essentiel de l’activité et de l’organisation médicale. C’est pourquoi cette orientation doit être poursuivie. Parallèlement, dans un mode de financement fondé sur la concurrence par comparaison comme la T2A, il est certain que les travaux d’analyse des coûts s’inspirant de la technique du « benchmarking » peuvent apporter des informations utiles à la gestion. Initialement le TCCM, outil diagnostic, a été pensé pour s’appliquer au case-mix global d’un établissement et il est certain que, par construction, c’est à ce niveau qu’il est le plus directement opérationnel. Cependant, les renseignements tirés de la construction de TCCM par service peuvent également alimenter le dialogue avec les services, sous réserve qu’à ce niveau, plus que jamais, le comptable analytique fasse preuve de modestie et de prudence : la reconstitution des charges et la définition du case-mix à ce niveau supposent, à l’évidence, une entente préalable sur les méthodes au niveau de l’établissement. Dans certains hôpitaux de l’hexagone, cette approche est mise en œuvre en complément du compte d’exploitation par service. Le bilan de cette double étude mérite d’être approfondi : si, par certains aspects, le croisement des résultats paraît enrichir l’analyse, il peut également, en cas de divergence apparente ou réelle, être source de confusion. De manière plus générale, s’il est certain qu’un projet de calcul des coûts qui vise à construire un outil embrassant la totalité des charges d’un établissement est légitime, le souci d’opérationnalité doit prévaloir. À cet égard, le rapport de la mission montre de façon très nette la différence d’approche entre les centres hospitaliers publics. Chaque structure hospitalière, en fonction de ses préoccupations temporaires, esquissent un modèle pour le suivi de sa gestion. Ce constat est aussi valable pour les structures sénégalaises où chaque EPS ébauche en fonction de ses besoins un modèle. Dans l’hexagone, hors de toute visée globalisante, des établissements ont mené des travaux centrés sur une question précisément définie et circonscrite. Ainsi, l’examen des coûts des consommables ou des frais de personnel au bloc opératoire sont à la fois proches et différents des travaux effectués dans le public. Proches, parce que ici également, comme pour le TCCM, il s’agit d’une analyse de type « benchmarking » et qui plus est centrée sur la pratique médicale. Différents, car la préoccupation dominante n’est pas celle de construire un outil de gestion dont on espère à terme qu’il permettra de mieux dialoguer avec les soignants dans le cadre d’une comparaison nationale administrée par les pouvoirs publics. Il s’agit de comprendre pourquoi l’on ne produit pas des soins au niveau de productivité du plus performant de l’échantillon afin d’y remédier. C’est tout l’intérêt de la description, dans cette synthèse, du travail effectué par une clinique sur les consommables dans l’intervention sur la cataracte. Dans la mesure où la règle d’or de la comptabilité analytique – « la recherche d’une information ne doit pas coûter plus cher que ce qu’elle rapporte » – est loin d’être toujours respectée, on ne peut que saluer le résultat obtenu. Cependant, sur les autres thèmes, la volonté d’optimisation des coûts s’est heurtée à ce qui est défini comme étant des « limites contextuelles ». Ce point mérite d’ailleurs d’être analysé. Ce dont il s’agit en fait ici, c’est de la capacité des gestionnaires des établissements de santé de faire évoluer les pratiques soignantes en fonction de leur impact économique. Le bilan des résultats obtenus dans les établissements privés apparaît mitigé : très positif dans un cas et beaucoup plus incertain dans la majorité des expériences. Le caractère limité des remises en cause tient manifestement à de multiples facteurs (psychologiques, économiques, socio-organisationnels). On peut cependant penser que le recours à un outil d’analyse globale du « contexte », type TCCM, permettrait une mise en perspective non de la pratique professionnelle d’un individu isolé mais du mode de fonctionnement de l’institution. Cette dimension supplémentaire confère indéniablement une légitimité et une pertinence accrues à une politique d’optimisation des coûts d’une structure. La conclusion des experts confirme, par ses limites également, la complémentarité de l’ensemble des approches décrites. Enfin, au-delà des aspects techniques, la principale question demeure celle de l’utilisation des résultats et plus précisément des conséquences tirées, soit sur les organisations et les activités, soit sur l’attribution de moyens. Bien qu’elle soit présentée comme un outil de dialogue avec les équipes soignantes, la comptabilité analytique voit ses résultats faire l’objet d’une diffusion prudente – du moins quand les données font apparaître un état de surcoût. Dans ce cas, la tentation est grande de reporter les mesures de gestion à des études complémentaires et d’attendre avec le secret espoir que les travaux à conduire permettront d’éviter des remises en cause trop douloureuses – éventuellement par une relativisation de la pertinence de l’outil. S’il devait en être ainsi, le progrès indéniable dont témoigne ce rapport ne se confirmerait pas et le rôle de la comptabilité analytique dans la gestion hospitalière resterait marginal. Ce progrès réalisé dont nous faisons allusion n’est pas patent dans les pays africains en général et au Sénégal en particulier. Différence est constatée dans les structures hospitalières sénégalaises par rapport au degré de maturité sur l’élaboration des outils et a fortiori par rapport à leur usage. Section 2 : Le modèle proposé Nous allons adopter la méthode développée par une étude dans le cadre de la mise en place de la comptabilité analytique dans les structures hospitalières. Il est noté dans la conclusion du groupe d’études « La visite des différents établissements pilotes lors de la mission a fait apparaître des préoccupations très diverses d'un établissement à l'autre quant aux informations que peut fournir une comptabilité analytique. Le présent rapport et l'outil Excel proposé ne peut répondre aux attentes de chacun mais propose une méthode commune ; chaque établissement est ensuite libre d'adapter, selon ses préoccupations internes, l'outil proposé. ». De ce constat, nous l’avons adopté pour l’appliquer au contexte du Centre Hospitalier National de Pikine. Nous allons passer en revue les grandes lignes de ce modèle en tenant compte des spécificités de la structure pour pouvoir faciliter son application. Le retraitement des données comptables de l’établissement a pour objectif : • De déterminer des coûts bruts ou nets par unité d'œuvre des principales activités des établissements afin de procéder à des comparaisons entre établissements. • De déterminer un coût complet par journée ou par passage, incluant le coût des services d'aide au diagnostic et des services supports, des activités d'hospitalisation et de consultation. Cet objectif, indépendant des préoccupations de tarification des établissements de santé, constitue un niveau colligé d'information pour la comparaison entre établissements. Il est un indicateur du coût pour le patient. Ce coût est une donnée nouvelle pour beaucoup d'établissements préoccupés légitimement et principalement par la détermination de coût à rapporter aux tarifs pratiqués. Paragraphe 1 : Découpage analytique de l’établissement, détermination des charges à ventiler analytiquement sur la base du compte de résultat et répartition des effectifs, des charges et des produits A - L'ouverture d'une section d'analyse 1 - Nature et hiérarchie des sections d'analyse ouvertes La nature et la hiérarchie des sections d'analyse ouvertes est une convention, garantissant une grille de lecture commune des charges des établissements. Dans le modèle, il est clairement dit que les sections d'analyse présentées dans l'outil sont obligatoirement ouvertes par les établissements, dès lors que l'activité existe effectivement. Elles constituent en effet un niveau suffisamment fin pour permettre des résultats significatifs, sans être trop détaillé, ce qui pourrait bloquer certains établissements ne disposant pas des informations pertinentes. Il appartient à l'établissement de définir les sections plus détaillées qu'il souhaite ouvrir. Dans tous les cas, le choix de l'établissement et du contrôleur de gestion devra s'appuyer sur le principe de faisabilité. En effet, l'ouverture d'une section d'analyse n'a d'intérêt que lorsqu'à la section ainsi ouverte peut être rattachée une unité d'œuvre donnée et des charges. Lorsque l'information n'est pas immédiatement disponible, le contrôle de gestion devra s'interroger sur l'intérêt de l'ouverture d'une section au regard du temps nécessaire au recueil des données de coût et d'activité et de l'utilisation qui pourrait être faite de l'information ainsi constituée. Ainsi pour les sections obligatoirement ouvertes, l'établissement s'efforce, si ces informations ne sont pas immédiatement disponibles, de reconstituer les dépenses et les unités d'œuvre correspondantes. Pour les sections optionnelles, lorsque ces informations ne sont pas directement disponibles, l'établissement pourra s'en tenir aux seules sections obligatoirement ouvertes. Le Centre Hospitalier de Pikine n’a qu'un seul service de chirurgie, composé de 21 lits. Ce service accueille des patients relevant des spécialités de chirurgie générale, d'ophtalmologie, d'orthopédie et d’ORL. Le personnel soignant affecté à ce service prend en charge indifféremment les patients relevant de ces spécialités. La pharmacie du service est commune aux quatre spécialités. Seuls les praticiens sont spécialisés par discipline. Hormis les charges de personnel médical, les charges se rapportant à l'activité de ce service sont donc indifférenciées, et seules des clefs de répartition sont susceptibles de déterminer la part de ces charges relevant de la chirurgie générale, de l'ophtalmologie ou de l'orthopédie. Dans ce cas de figure, une seule section d'analyse est ouverte (401 : chirurgie). 2 - Découpage analytique et découpage par centre de responsabilité Le découpage par section d'analyse n'a pas vocation à correspondre au découpage en centre de responsabilité. Ces découpages ne poursuivent en effet pas les mêmes finalités. Si les sections d'analyse correspondent à une grille commune de lecture centrée sur la notion de coût, les centres de responsabilité répondent avant tout à une logique managériale et de détermination des tarifs. Ainsi dans l’établissement, la restauration et la blanchisserie appartiennent au centre de responsabilité Service administratif et financier ; de même le service social est-il souvent rattaché à la direction. Dans ces deux cas de figure, c'est avant tout l'autorité hiérarchique (SAF / Directeur) sur les services concernés qui a déterminé le rattachement à un centre de responsabilité. Dans le découpage en section d'analyse, la notion de coût significatif amène à constituer la restauration et la blanchisserie en sections d'analyse directement rattachées à la fonction gestion générale et logistique tandis que le service social est rattaché à la catégorie autres de la gestion générale et logistique. De même le découpage par section d'analyse peut amener à définir des sections qui n’auraient pas lieu d'exister dans un découpage par centre de responsabilité. Le rapport mentionne « lorsque l'établissement n'assure pas lui même une activité mais que cette activité correspond à une section d'analyse obligatoirement ouverte ou qu'il souhaite en assurer particulièrement le suivi, il crée la section correspondante, sur laquelle seront affectées les charges relatives aux factures présentées par l'entreprise extérieure réalisant pour le compte de l'établissement l'activité concernée ». Le centre hospitalier de Pikine a confié à une société extérieure la prestation de gardiennage de ses bâtiments, il crée une section d'analyse 131 – Sécurité, sur laquelle seront affectées les charges correspondantes aux prestations de gardiennage qui lui sont facturées. Certains services comme le nettoiement des cours intérieures et extérieures et la restauration sont également externalisés. B - Description des sections d'analyse Pour la majorité des sections, la nature des activités retracées se déduit aisément de l'intitulé de la section concernée. Des précisions sont toutefois nécessaires pour les intitulés génériques. 1 - Fonction gestion générale et logistique 134 : Transport : cette section d'analyse retrace les charges relatives aux transports de biens ainsi qu'aux équipes dédiées au transport pédestre des patients au sein de l'établissement, lorsque de telles équipes existent et qu'elles constituent un pool mutualisé entre les différents services. 139 : Autres : cette section d'analyse regroupe, outre les charges se rattachant à la fonction générale et logistique et ne correspondant pas aux autres sections d'analyse de la fonction, les charges d'électricité et d'assurance de l'établissement. 14 Charges et produits indifférenciés : cette section d'analyse déroge à la définition de la section d'analyse comme compartiment d'affectation des charges se rapportant à une activité homogène. Sur cette section d'analyse sont en effet imputées toutes les charges pour lesquelles l'affectation au titre d'une section d'analyse autre n'est pas possible. Il s'agit essentiellement des écarts qui subsisteraient après analyse entre consommation telle que déduite de la somme des achats et des variations de stocks inscrite au compte de résultat et consommations reconstituées par service par le contrôleur de gestion sur la base des informations qui lui ont été fournies par le comptable matière ou la pharmacie. Dans le modèle, il est précisé que les établissements doivent s'efforcer de minimiser au maximum les charges inscrites sur cette section d'analyse. Le montant des charges ainsi affecté constitue en effet un élément d'appréciation de la qualité des données analytiques de l'établissement. 2 - Fonction médico-technique La fonction médico-technique rassemble les activités fournissant des prestations de support aux patients ou aux services cliniques (notamment d'aide au diagnostic). Dans certains établissements, ces activités ne sont pas analytiquement différenciées des activités d'hospitalisation et font l'objet d'un suivi au sein d'un même centre de responsabilité. Au niveau du CHN de Pikine, il a été procédé à la création de sections d'analyse médico-techniques propres distinctes des sections d'analyse cliniques : • Les actes réalisés par certaines de ces sections font l'objet d'une tarification spécifique. Ainsi des interventions au bloc opératoire ou des explorations fonctionnelles. Il est donc nécessaire de connaître le coût propre de ces activités, qui doit être différencié du coût de la journée d'hospitalisation, pour comparer ce coût au tarif pratiqué mais également pour apprécier le tarif de l'année par rapport au coût de l'année précédente. • L'activité médico-technique réalisée par un service pour des patients hospitalisés ne bénéficie pas toujours aux seuls patients hospitalisés dans le service même. C'est le cas lorsqu'une exploration fonctionnelle est demandée par le praticien du service A, pour un patient hospitalisé dans ce même service A, et réalisée par le service B. Il serait donc incorrect d'affecter l'intégralité des charges liées à la réalisation de cette activité (notamment le temps médical) au seul service B, alors qu'une partie de ces charges entre dans le coût de prise en charge des patients hospitalisés dans le service A. Au niveau du CHN de Pikine, les explorations fonctionnelles et l’imagerie sont détachées des services cliniques. 20 : Ambulances : Cette section regroupe les charges relatives aux transports en ambulance des patients hospitalisés au sein de l'établissement et transférés au cours de leur hospitalisation dans un autre établissement. Le modèle précise qu’elle n'a lieu d'être que dans la mesure où ces transferts sont réalisés par les propres véhicules de l'établissement ou par des sociétés extérieures rémunérées directement par l'établissement (quand bien même ce transport serait ensuite refacturé au patient). Lorsque le patient prend directement en charge le coût de son transfert, il n'y a pas lieu de créer une section d'analyse particulière. Pour le CHN de Pikine, l’établissement assure le transport des malades hospitalisés. 22 Accueil des urgences : cette section retrace les charges relatives à l'accueil des urgences médicales et chirurgicales. Si tout établissement de santé accueille, de par ses missions, des urgences, les modalités de cet accueil sont extrêmement variables. Dans l’établissement existe un service centralisé d'accueil afin de mieux gérer les flux non maîtrisables que constitue l'urgence. La section d'analyse accueil des urgences retrace les charges et l'activité du service centralisé ; aussi cette section n'a pas vocation à retracer l'ensemble des charges liées à la prise en charge de l'urgence par l'établissement. Pour les patients se présentant par leurs propres moyens et ceux relevant d'une urgence vitale, les patients sont adressés au service « Accueil des urgences ». Le personnel soignant sur place effectue un premier tri entre les patients et assure leur orientation vers le médecin présent dans le service d'urgences. Après consultation, le patient : Rentre chez lui ; Est transféré dans le service dit service-porte, comprenant dix lits d'observation. Est transféré vers le service de médecine ou de chirurgie ou de la maternité. Pour les patients présentant une urgence vitale, tels les accidentés de la route, les patients sont consultés et directement acheminés dans le service de chirurgie ou après un passage au bloc opératoire, hospitalisés en réanimation ou en chirurgie. La section d'analyse Accueil des urgences retrace en charge le coût des personnels affectés uniquement au service Accueil des urgences et des personnels médicaux qui y sont affectés ou qui y interviennent (sur la base de clefs de répartition [cf. infra]). L'unité d'œuvre est le nombre de patients accueillis. Dans la mesure du possible, les charges correspondant à l'activité de simple consultation sont différenciées de celle relative à l'observation (dans ce cas en effet le patient peut être considéré comme hospitalisé). 30 : Laboratoire : l'activité de sérologie est réalisée par le labo, les charges et les unités d'œuvre afférentes sont affectées sur la section d'analyse laboratoire. La banque du sang est une unité du laboratoire. 31 : Imagerie : l'établissement ne dispose pas d'appareils d'imagerie lourds (scanners, IRM), nous ne pouvons pas ouvrir une sous section d'analyse pour ces types d'appareil. La section d’analyse imagerie va comprendre uniquement la radiologie classique. 32 : Bloc opératoire : par bloc opératoire central, on entend tout bloc opératoire accueillant différentes spécialités et disposant de personnels non médicaux dédiés. A l'inverse, le bloc opératoire de spécialité est réservé au traitement de certaines pathologies. Par extension, la notion de bloc de spécialité s'entend également des blocs d'urgence, lorsqu'un tel bloc existe dans l'établissement. Au niveau du CHN de Pikine, le bloc opératoire est commun à toutes les spécialités. 33 : Explorations fonctionnelles : sont regroupés dans cette section d'analyse les charges relatives à la réalisation des examens suivants : Explorations fonctionnelles du tube digestif Explorations fonctionnelles en ORL Explorations fonctionnelles en ophtalmologie Autres explorations fonctionnelles spécialisées 34 : Rééducation fonctionnelle : cette section d'analyse regroupe les charges des personnels de kinésithérapie. Avec la mission médicale chinoise, nous y ajoutons les activités d’acupuncture réalisées au niveau de cette section d’analyse. 3 - Fonction clinique Le découpage proposé est volontairement sommaire, se limitant à la distinction Médecine /Chirurgie / Gynécologie Obstétrique / Soins de suite et de réadaptation. Du fait du niveau global de distinction choisi, l'affectation de certains services doit être précisée : • le service de réanimation polyvalente est une subdivision du 400 ou du 401 en fonction de l'activité dominante réalisée (chirurgicale ou médicale). Lorsqu'aucune dominante ne se dégage, le service de réanimation polyvalente est par convention une subdivision du 400 – Hospitalisation médecine. Le même principe s'applique aux disciplines à la fois médicale et chirurgicale (ex : urologie). Le service de réanimation polyvalente du CHN de Pikine est une subdivision du 401 du fait de l’activité dominante chirurgicale. • Le service de soins externes / pansements est une subdivision du 411 – Consultation chirurgie. Découpage du centre de responsabilité Anesthésie – Réanimation. Dans l'établissement, il n'existe pas de service d'anesthésie à part entière. L'ensemble des personnels médicaux et paramédicaux d'anesthésieréanimation sont affectés sur le centre de responsabilité réanimation polyvalente, à dominante chirurgicale, qu'ils interviennent uniquement sur le bloc opératoire, ou en réanimation, ou les deux. Les charges des personnels affectés sur ce service devront être réparties entre les sections suivantes : 32 – Bloc opératoire, 401 – Hospitalisation Chirurgie, 411 Consultations de chirurgie (pour les charges relatives aux consultations pré-anesthésiques) par l'utilisation de clefs de répartition (cf. infra). C - Détermination des charges à ventiler analytiquement sur la base du compte de résultat (onglet 2 et 3 de l'outil Excel). Afin de s'assurer que le retraitement analytique des charges et des produits de l'établissement reprend l'ensemble des charges (hors charges non incorporables) de l'exercice considéré, l'outil Excel propose à l'onglet 2 et à l'onglet 3 la ressaisie de l'ensemble des charges et des produits de l'établissement pour l'année considérée. Cette ressaisie permet : L'insertion de contrôle automatique garantissant la ventilation de l'intégralité des données concernées entre sections d'analyse dans les onglets suivants. Le renseignement des charges et des produits supplétifs entrant dans le coût de production de l'établissement, mais non prises en charge en comptabilité générale. Le contrôle par l'autorité de tutelle de la conformité des données proposées par l'établissement avec celles retracées par le comptable public dans ses états financiers. 1 - La nomenclature comptable La nomenclature comptable utilisée dans l'onglet 2 de l'outil Excel est basée sur les principaux comptes du SYSCOA. Les pratiques d'affectation comptable des charges sont toutefois très diverses d'un établissement à l'autre. Le modèle précise « que lorsque l'établissement, pour des charges données, utilisent un compte différent de celui proposé dans l'outil Excel, c'est l'outil Excel qui prime ». Le contrôleur de gestion porte alors les charges concernées sur la ligne de l'outil dont l'intitulé du compte correspond aux charges concernées. Ex : si dans la comptabilité de l'établissement X, le compte 604 3 correspond aux produits alimentaires alors que l'outil Excel fait référence pour ces mêmes produits au compte 604 14, le contrôleur de gestion inscrit le montant constaté sur le compte 604 3 dans la comptabilité de l'établissement sur la ligne correspondant au compte 604 14 de l'outil Excel. 2 - La notion de variation de stocks La colonne C de l'onglet 2 reprend les résultats constatés par compte pour l'exercice concerné. Les charges inscrites doivent être identiques aux charges inscrites dans les états financiers du comptable de l'établissement, à la différence près des charges supplétives. La comptabilité de l'ordonnateur et celle du comptable devant être strictement identiques, les charges inscrites à l'onglet 2 en colonne C incluent donc les variations de stocks. Il est rappelé que la consommation se définit selon la formule suivante : • Consommation = Stock initial + Achats – Stock final. • Ou encore Consommation = Achats +/- variation de stocks (compte 603). Lors même que les états financiers de l'agence comptable ne sont pas finalisés, le rapport stipule que la variation de stocks peut se retrouver aisément à partir des inventaires de fin d'année n – 1 et n, établis réglementairement par l'ordonnateur. L'inscription de la variation de stocks permettra par ailleurs au contrôleur de gestion de s'assurer qu'il a bien ventilé, au niveau de l'onglet 5, l'ensemble des consommations de l'année. Les consommations sont ventilées par type de compte en colonne D de l'onglet 2. 3 - Le renseignement des charges supplétives Pour permettre la comparaison entre établissements, il est indispensable de retracer en comptabilité analytique l'ensemble des charges entrant dans le coût de production, lors même que certaines charges ne sont pas retracées dans la comptabilité de l'ordonnateur. Nous étions donc amenés à inscrire dans l'onglet 2 certaines charges dites supplétives. Les principales charges identifiables à ce titre sont : La part de la rémunération des personnels étatiques non supportée par l'établissement (c'est-à-dire hors primes). Le montant correspondant doit être estimé sur la base de l'estimation du coût moyen réalisé par la Direction des Etablissements de Santé (DES). Lorsqu'un agent étatique affecté dans l'établissement ne relève d'aucune des catégories prévues par la grille des coûts moyens fournis, il est rattaché à la catégorie la plus proche proposée. Le coût moyen est pondéré par la période d'affectation dans l'établissement. Ainsi pour un médecin fonctionnaire affecté dans l'établissement pour une durée de 6 mois et travaillant à temps plein, la charge supplétive à inscrire est de 2 568 000 FCFA, pour un effectif moyen de 0,5 sur l'année. Ces charges constituent également un produit supplétif à l'onglet 3. Les rémunérations des personnels de coopération non inscrites au compte de résultat parce que supportées par l'Etat de nationalité du coopérant, et les participations en nature consenties par la coopération internationale au titre du fonctionnement de l'établissement. Ces charges constituent également un produit supplétif à l'onglet 3. le CHN de Pikine dispose de personnel de la mission médicale chinoise composée de médecins et infirmiers. La participation des collectivités locales au fonctionnement courant de l'établissement. Quatre agents ont été affectés par la Ville de Pikine à la structure. Du fait de la difficulté éventuelle à valoriser les charges supplétives hors personnel étatique, le recueil de ces charges doit être prioritairement orienté sur les montants les plus significatifs, même si cela doit se faire au détriment de l'exhaustivité comme le propose le groupe des experts. D - Répartition des effectifs et charges de personnel (onglet 4 de l'outil Excel) L'onglet 4 a pour objet la répartition par effectif et par charge des dépenses de personnel de l'établissement. Les effectifs sont ventilés en trois catégories : personnel médical, personnel soignant et autres personnels : Personnel médical : il s'agit des praticiens, internes, étudiants, vacataires... Personnel soignant : cette catégorie correspond aux personnels paramédicaux, soit les infirmiers, techniciens de santé, sages femmes... Personnel autre : par différence, la catégorie personnel autre regroupe tous les personnels non classés dans les deux premières catégories. La notion d'ETP (équivalent temps plein) s'entend d'un effectif moyen rémunéré. Un agent affecté au sein de l'établissement de janvier à mars et travaillant à temps plein doit il être indiqué dans la colonne effectif pour 3 / 12 = 0,25. Les charges de personnel constatées dans l'onglet 2 sont réparties dans cet onglet par section d'analyse. La répartition inclut les charges supplétives. E - Répartition des charges hors personnel (onglet 5 de l'outil Excel) Le principe retenu est celui d'une répartition des charges entre les sections d'analyse consommatrices, sauf pour certaines charges pour lesquelles la répartition se fait sur une section unique. Le principe d'une affectation unique est retenu dans la mesure où les enquêtes menées sur le terrain ont mis en évidence que les établissements ne disposaient que rarement de l'information nécessaire à la répartition des charges concernées par section d'analyse, ou que cette répartition, soit nécessitait l'utilisation de clefs de répartition trop complexes, soit ne présentait pas un caractère déterminant dans la constitution du coût. La structure hospitalière de Pikine ne déroge pas à cette règle. Les charges d'assurance et d'électricité sont imputées sur la section 139 – Autres; Les charges de provisions, frais financiers, dotations aux amortissements sont imputées dans la rubrique charges de structure. Les charges de médicaments achetés par la pharmacie IB et les produits pharmaceutiques utilisés dans les services sont imputés: Sur les sections d'analyse concernées pour les médicaments consommés par les services (médicaments d'urgence, petits dispositifs médicaux tels que pansements...) et les médicaments revendus aux patients hospitalisés (en l'occurrence la section d'analyse dans laquelle le patient est hospitalisé). Sur la pharmacie pour les médicaments revendus aux patients extérieurs ou externes (patients non suivis dans l'établissement ou consultants externes). La première modalité de répartition correspond à l'option 1. L'établissement précise l'option retenue en fin d'onglet 5. F - Répartition des produits (onglet 5 de l'outil Excel) 1 - Les différents types de produits Les produits sont regroupés dans l'onglet 5 en catégories cohérentes, sensiblement différentes de celles retenues dans le plan comptable : Les produits des services rendus et revente de médicaments (groupe 1 et groupe 2 hors produits accessoires) : il s'agit des produits liés à la facturation des prestations réalisées et services rendus en rapport direct avec la mission de soin de l'établissement. Il convient de distinguer pour les sections médico-techniques trois catégories de produits : Les produits de la facturation aux patients hospitalisés ; Les produits de la facturation aux patients référés et extérieurs à l'établissement (soit les patients non suivis médicalement par l'établissement). Pour les produits de la revente des médicaments par la pharmacie centrale, la facturation de médicaments pour les patients non hospitalisés est toujours considérée comme produit extérieur, que le patient soit un patient extérieur à l'établissement ou un consultant de l'établissement. Les produits des patients externes pris en charge par l'établissement (consultants). Comme pour les consommations, la distinction peut présenter des difficultés dans certains établissements pour les produits des sections d'analyse médico-techniques et pour la revente de médicaments. Dans la plupart des établissements visités, les produits sont en effet suivis par centre de responsabilité, mais pas par catégorie de patient. Si l'établissement n'est pas dans l'immédiat en mesure de faire cette distinction, il le précisera à la fin de l'onglet 5 et affectera alors l'intégralité des produits des services rendus et revente de médicaments sur la ligne patients hors établissement du même onglet. Dans ce cas de figure, une partie seulement des données de l'onglet 9 sera exploitable pour l'analyse. Pour le découpage analytique qui a été retenu, nous pouvons renseigner les différentes sections d’analyse. Les produits accessoires (groupe 2) : ils correspondent à la facturation par l'établissement de prestations hors prestations de soins ; ces produits ne correspondent pas directement à la mission première de l'établissement : ainsi de la location d'une salle ou de chambres, de la revente de repas, du traitement de linge pour un établissement tiers... Les participations extérieures : cette catégorie regroupe toutes les participations financières extérieures, hors subvention étatique, aux dépenses d'exploitation de l'établissement. Elle reprend certains produits inscrits au compte de résultat (subvention de la région inscrite au compte de résultat), mais correspond principalement à des participations non inscrites (part des salaires des fonctionnaires étatiques prise en charge par l'Etat, part des salaires des coopérants internationaux prise en charge par leur pays d'origine, subvention régionale non inscrite au compte de résultat [l'inscription de cette subvention en produit a pour corollaire l'inscription des charges supplétives correspondantes]). Transferts reçus et autres recettes : cette catégorie reprend les recettes de groupe 5. 2 - La ventilation des produits La ventilation des produits entre les différentes sections doit être en cohérence avec l'imputation des charges. Ainsi si l'établissement a choisi l'option 1 (cf. supra) et a été en mesure de distinguer dans les médicaments revendus aux patients ceux qui l'ont été pour les patients externes et extérieurs (imputation Pharmacie) d'une part et ceux qui l'ont été pour les patients hospitalisés (imputation sur chaque section d'analyse concernée) d'autre part, il impute les produits correspondant aux premiers sur la section Pharmacie et les produits correspondant aux seconds sur les sections concernées. Selon le coût recherché et sa finalité, ces produits seront considérés dans la suite comme déductibles ou non des charges brutes pour la détermination du coût recherché. Paragraphe 2 : Définition des unités d’œuvre, des clefs de ventilation et méthodologie de construction des coûts des fonctions médico-techniques et cliniques A - Des unités d'œuvre nécessairement communes (onglet 6) Les unités d'œuvre permettent de quantifier l'activité réalisée dans une unité de mesure commune à l'ensemble des établissements. Il convient donc, à défaut de réel instrument de mesure partagé par tous, de définir le plus petit dénominateur commun. C'est l'objet de l'onglet 5. Si certains établissements disposent en effet d'outils de mesure présentant une certaine homogénéité médico-économique, telles que des lettres clefs sur la base de la nomenclature générale des actes professionnelles ou de la nomenclature des actes de biologie médicale. Le CHN de Pikine n'utilise toutefois pas ces nomenclatures, ou alors l’a adapté à sa préoccupation locale, rendant inopérante toute utilisation à des fins de comparaison. Le rapport incite les établissements à développer l'utilisation de ces outils de mesure [notamment dans le cadre du programme de médicalisation des systèmes d'information (PMSI)]. Pour les objectifs d'une comptabilité analytique comparative, des unités de mesure plus simples mais directement opérationnelles sont proposées dans l'outil Excel. Si la définition de certaines unités d'œuvre se déduit de l'intitulé, d'autres doivent être précisées : Blanchisserie : quantité de linge distribué dans les services Radiologie : pour tenir compte de la très forte hétérogénéité de l'unité d'œuvre. Nombre d'examens lorsque l'établissement dispose d'un scanner, voire d'une IRM (en cours d'implantation dans certains établissements), un examen radiologique classique est compté par convention pour 1, un scanner pour 4 et une IRM pour 9. B - Définition et utilisation de clefs de ventilation (onglet 7) Les clefs de ventilation ont pour objet de permettre le déversement de charges médico-techniques sur les sections d'analyse cliniques. Elles mesurent la consommation de moyens de logistique, de gestion générale et de structure et de moyens médico-techniques par les sections d'analyse clinique. Il faut toutefois noter que l'homogénéité médico-économique de ces nomenclatures est très imparfaite pour assurer la prise en charge des patients accueillis au sein de l'établissement. Dans le rapport, des clefs de ventilation sont proposées dans l'onglet 7. Elles correspondent aux clefs de ventilation les plus simples et disponibles en principe dans tous les établissements du Sénégal. Toutefois lorsque cela est possible, l'établissement peut choisir une clef de ventilation plus précise, rendant mieux compte de la consommation de ressources. C - Méthodologie de construction des coûts des fonctions médico-technique et clinique 1 - Détermination des charges majorées (onglet 8) L'onglet 8 a pour objet premier d'affecter à chacune des sections d'analyse médico-technique et clinique leur part des charges nettes des produits accessoires de gestion générale et logistique et de structure. La répartition se fait en fonction des clefs de ventilation retenues par l'établissement. Pour cette première étape de ventilation, les produits accessoires sont retenus comme des produits déductibles des charges brutes de gestion générale et logistique et de structure. Il s'agit ici de tenir compte de la politique de certains établissements ayant volontairement dimensionné leurs charges de gestion générale et logistique en vue d'en tirer un bénéfice direct (vente de services annexes telle que la location de boutique ou espace antenne pour la SONATEL). Il n'y aurait donc pas de sens à déterminer un coût brut sans tenir compte des recettes générées par ces investissements. La deuxième étape de l'onglet 8 déduit des charges majorées précédemment déterminées les produits de la fonction gestion générale et logistique autres que les produits accessoires, les produits accessoires propres aux sections d'analyse médico-technique, la participation de l'Etat et ses démembrements au titre de la rémunération des personnels étatiques pour la part lui incombant et les participations extérieures autres. Les charges ainsi déterminées correspondent aux charges qui ont théoriquement vocation à être couvertes par les ressources propres. La troisième étape rapporte ces charges aux ressources propres. La ventilation de la subvention étatique, au pro rata des charges brutes majorées des charges nettes des produits accessoires de gestion générale, de logistique et de structure permet in fine de déterminer un résultat pour chaque section. 2 - Détermination du coût complet de la fonction clinique (onglet 9) L'onglet 9 a pour objet de déterminer le coût de la prise en charge des patients par l'établissement. L'optique de calcul des charges et du coût est donc différente de l'onglet 8. L'onglet 8 présente les charges nettes de chaque section d'analyse médicotechnique et clinique mais ne permet pas de déterminer ce que coûte réellement en moyenne pour un patient une journée d'hospitalisation ou un passage en consultation ou aux urgences. L'onglet 8 est donc avant tout un outil d'analyse rétrospective dans une perspective gestionnaire. Les coûts issus de cet onglet peuvent être une aide à la compréhension des résultats de l'exercice pour chaque section. L'onglet 9 se place non plus du côté de l'établissement mais du point de vue du patient. Quel est le coût moyen par jour pour un patient hospitalisé ? Quel est le coût moyen d'un passage en consultation ? Nous allons poser ces interrogations, bien vrai que les établissements ne se sont qu'exceptionnellement posé cette question. L'analyse de gestion est en effet quasi exclusivement orientée autour de la question des tarifs des prestations réalisées. La première étape de l'onglet 9 part donc des charges déterminées à l'onglet 8, c'est-à-dire des charges nettes des produits accessoires et majorées de la fonction générale et logistique et de la structure. L'onglet 9 recherchant le coût de la prise en charge des patients suivis par l'établissement, ces charges doivent être corrigées du produit des prestations délivrées aux patients non pris en charge médicalement par lui. Ces produits sont donc considérés pour la constitution du coût complet de la fonction clinique comme des produits déductibles. Les charges des sections d'analyse clinique ainsi déterminées sont majorées des charges des sections médico-techniques par ventilation de ces dernières. La deuxième étape de l'onglet 9 consiste en la ventilation des ressources propres de chaque section médico-technique sur les sections d'analyse clinique. L'étape 3 ventile enfin la subvention étatique, sur la même base qu'à l'onglet 8. D - Quels coûts par unité d'œuvre pour quel usage ? L'onglet 10 rapporte les charges déterminées aux onglets 8 et 9 aux unités d'œuvre retenues. Chacun des coûts ainsi élaborés doit être interprété au regard des choix méthodologiques effectués pour sa constitution. 1 - Coûts significatifs de la fonction gestion générale et logistique Coût global net des produits accessoires de la fonction gestion générale et logistique dans son ensemble (A) : ce coût, rapporté à la totalité des charges de l'établissement, permet de mesurer la part de cette fonction et peut être un élément de comparaison entre établissement. La comparaison n'est pertinente qu'au niveau du coût net pour les raisons évoquées supra. Coût net des produits accessoires de chacune des sections d'analyse de la fonction gestion générale et logistique (A) : il permet d'effectuer des comparaisons plus fines par grande catégorie de sections de gestion générale et logistique. Coût brut par unité d'œuvre des activités de restauration et de blanchisserie incluant les charges nettes des autres SA de gestion générale et logistique : ce coût n'est pas directement issu des données de l'onglet 8 (B) : Il nécessite en effet de décaler la restauration et la blanchisserie au niveau des sections d'analyse médico-technique et clinique et de procéder à la ventilation des autres sections d'analyse de gestion générale sur ces sections. Le coût brut peut être rapproché du tarif pratiqué, le cas échéant, pour la revente au personnel de l'établissement ou à l'extérieur (sachant que l'établissement est libre de déterminer un tarif supérieur au coût de revient). Coût net des produits déductibles par unités d'œuvre consommées par l'établissement de la restauration et de la blanchisserie (C) : ce coût permet de réaliser des comparaisons entre les établissements. En effet le coût net des produits déductibles apporte une information supplémentaire par rapport au coût brut. Ainsi si un coût brut supérieur à la moyenne des établissements peut paraître préoccupant, le jugement doit être relativisé si les recettes autres permettent de réduire le coût net par rapport au coût brut. Bien que le coût net soit inférieur à la moyenne des établissements, l'existence d'un coût brut supérieur peut indiquer un gisement de productivité potentiel. 2 - Coûts significatifs de la fonction médico-technique 1. Coût brut majoré n°1 des charges nettes des produits accessoires de la fonction gestion générale et logistique (D) : ce coût permet de déterminer un coût de revient des sections médico-techniques de l'établissement. Ce coût peut être utilisé pour des comparaisons entre établissements. 2. Coût net majoré n°2, après ventilation du coût net des produits de la fonction gestion générale et logistique, des produits accessoires propres aux sections d'analyse médico-technique, de la participation de l'Etat au titre de la rémunération des personnels étatiques pour la part lui incombant et des participations extérieures autres (E) : le coût ainsi obtenu peut être rapporté aux ressources propres. Il permet de comparer la part des charges théoriquement couvertes par les ressources propres avec la part effectivement couverte par ces mêmes ressources. 3. Coût net majoré n°3 (F) : il correspond au coût E après déduction des ressources propres générées par l'activité. Il permet de dégager la marge par unité d'œuvre produite. 4. Coût net majoré n°4 (G) : il correspond au coût E après déduction de la subvention étatique, pour la part imputée aux sections d'analyse médicotechniques. Ce coût devrait être théoriquement nul et constitue une forme de résultat par unité d'œuvre. 3 . Coûts significatifs de la fonction clinique 1. Coût majoré 1 (H) : ce coût illustre le coût global complet de prise en charge d'un patient au sein de l'établissement. Ce coût permet des comparaisons entre établissements mais n'a de sens que si l'établissement a été en mesure d'isoler le produit de la facturation aux patients non suivis par l'établissement et de répartir les consommations et les produits de la revente des médicaments entre les différentes sections d'analyse. Lorsque cela n'est pas le cas, seul le coût majoré 2 constitue une donnée d'analyse et de comparaison pertinente. 2. Coût majoré 2 (I) : ce coût correspond au coût H après déduction des ressources propres générées par les activités médico-techniques. Ce coût est un indicateur à rapporter au tarif pratiqué par l'établissement pour ses journées d'hospitalisation. Il permet de comparer la part des charges théoriquement couvertes par les ressources propres avec la part effectivement couverte par ces mêmes ressources. 3. Coût majoré 3 (J) : ce coût correspond au coût I après déduction des ressources propres. Il permet de dégager la marge par unité d'œuvre produite. 4. Coût majoré 4 (K) : ce coût correspond au coût J après déduction de la subvention étatique. Il constitue un résultat par unité d'œuvre. Chapitre 2 : Les enjeux de la mise en œuvre de la comptabilité analytique Section 1 : Les utilisations de la comptabilité analytique par les Pouvoirs Publics La mise en œuvre de la comptabilité analytique au niveau des structures permet à l’Etat de procéder à un arbitrage plus équitable de la subvention accordée aux structures hospitalières. Les dotations qu’obtiendront les hôpitaux seront basées sur leur capacité d’absorption et d’une plus grande efficacité et efficience de la dépense publique. Aujourd’hui, nous constatons que le Ministère de la santé et de la prévention, lors de l’attribution des subventions de fonctionnement et d’investissement suscite de la part des responsables des hôpitaux de la contestation sur les critères mis en exergue, sur le flou qui entoure cette répartition. En somme, la mise en œuvre et le développement de la comptabilité analytique dans l’administration d’une manière générale et dans les structures hospitalières (où le besoin se fait de plus en plus sentir) permettra : Une recherche d’une plus grande efficacité de la dépense publique : de meilleurs résultats par rapport à des objectifs plus clairs Une liberté : souplesse, flexibilité, marges de manœuvre accrues pour les gestionnaires Une responsabilité : rendre compte et répondre de ses résultats, Une connexion des systèmes d’information budgétaires avec les systèmes analytiques, Une facilitation de l’élaboration et du suivi budgétaire Une comparaison inter-hospitalière. Nous remarquons aujourd’hui une montée en puissance de la fonction « contrôle de gestion » dans les administrations publiques ce qui laisse présager des lendemains meilleurs pour l’utilisation rationnelle des deniers publics. Section 2 : Les utilisations de la comptabilité analytique par l’hôpital La tenue d’une comptabilité analytique dans une structure hospitalière est bénéfique. Il permet entre autre de connaître le coût des activités et au-delà de pouvoir se prononcer sur la rentabilité des activités développées. La comptabilité analytique est un système d’information permettant à chaque responsable d’une entreprise, grande ou petite, publique ou privée de connaître la valeur des flux et des faits, et de pouvoir analyser les conséquences de ses décisions ou de ses engagements dans le cadre d’un contrat budgétaire. Ce système est fondé sur la rapidité d’information plus que sur sa précision. Elle apporte des informations économiques sur le passé et sur le présent. Elle est intégrée au système de gestion globale et elle est très liée au contrôle budgétaire. La comptabilité analytique doit répondre aux besoins de ceux qui ont des décisions à prendre quel que soit leur niveau de responsabilité. La comptabilité analytique permet l’analyse des performances de l’entreprise et au-delà apparaît son rôle d’outil d’information interne, utilisé par les gestionnaires pour déterminer les responsabilités par centre de profit et d’évaluer les rendements par activité, voire même par produit et par région géographique. Elle fournit une base d’évaluation pour certains postes du bilan : dans une entreprise industrielle, le stock final de matières premières doit être évalué au coût d’achat, c’est à dire incluant, en plus du prix d’achat, les frais d’approvisionnement. De la même façon, le stock final de produits finis doit être évalué au coût de production, incluant en plus du coût des matières utilisées, les frais de fabrication. L’un des objectifs de la comptabilité analytique est de proposer des méthodes permettant de calculer ces coûts et d’évaluer les stocks. C’est à partir de ce point précis que commence à s’éclairer la nécessité d’une comptabilité analytique au sein du système d’information de la structure hospitalière, étant donné que les états financiers qui doivent être établi et présenté par la comptabilité générale, aux différents utilisateurs extérieurs à l’entreprise notamment, le trésor, les administrateurs, la cour des comptes, doivent comporter obligatoirement la valeur des stocks, et cette tâche ne peut être rempli que par la comptabilité analytique. Autrement dit, dans le cas où il existe des variations de stocks, la comptabilité générale a besoin d’informations fournies par la comptabilité analytique au niveau des stocks. Expliquer les résultats, en comparant les coûts et les prix de vente : Concrètement, la comptabilité analytique a tout d’abord pour objectif d’analyser la formation du résultat global et de dégager la contribution des différentes activités à ce résultat. Elle va permettre d’expliciter le résultat global comme étant une somme algébrique de résultats par activités. Même si l’objectif de l’hôpital n’est pas de rechercher des profits mais d’équilibrer ses comptes. Elle permet de mieux réduire les activités dont elle ne dispose pas d’avantage compétitif. La comptabilité analytique permet de faire une prévision des charges et des produits : nul ne peut ignorer le rôle de la comptabilité analytique dans l’évaluation des budgets. En effet, si la comptabilité analytique est une façon de créer et de traiter l’information pour la rendre utile à la décision, la gestion prévisionnelle est une façon d’utiliser cette information. C’est à travers elle, que la gestion prévisionnelle arrive à ses fins par : L’établissement des prévisions globales ou par destination ; Le suivi des réalisations ; La détermination des écarts : réalisations – prévisions ; L’analyse de ces écarts pour permettre une meilleure décision corrective. CONCLUSION Le but de cette réforme était d’une part de moderniser l’organisation et la gestion des hôpitaux pour les rendre plus performants (sur le plan de la gestion et de la qualité des soins), et d’autre part, de les rendre plus autonomes en décentralisant les pouvoirs de décisions et motiver davantage tous les acteurs qui contribuent à l’amélioration de la qualité des soins. En résumé, de réhabiliter le service public hospitalier en redéfinissant ses missions et en précisant les droits et devoirs des malades. Dès lors les hôpitaux détiennent une certaine autonomie de gestion avec un statut d’établissement public. L’objectif des nouveaux dirigeants est de veiller à assurer l’équilibre des comptes et la qualité des soins. En d’autres termes faire en sorte que la performance prime sur la logique administrative qui a toujours été de mise au niveau des hôpitaux. C’est dans ce sens qu’il faut comprendre la volonté des autorités sanitaires de voir la réforme prendre corps et d’atteindre les objectifs fixés. En outre, donner une base au contrôle de gestion : l’aptitude à gérer et, idéalement à anticiper les changements survenant au sein de l’environnement de l’organisation et à en contrôler les effets au quotidien est devenue un facteur clé dans la réussite de toute entreprise en général et à la structure hospitalière en particulier. Mais cette aptitude ne peut s’exercer valablement que si l’hôpital met en place un système d’information cohérent, orienté à la fois vers le suivi et le contrôle des opérations quotidiennes et vers l’anticipation du changement survenant au sein de son environnement. Pour pouvoir s’exercer efficacement, cette aptitude nécessite dès lors des outils et des techniques spécifiques, notamment : Des outils de veille stratégiques ; Et des outils de contrôle de gestion, dont la comptabilité analytique en fait partie. La comptabilité analytique fournit des informations sur lesquelles peuvent s’appuyer les études et les raisonnements permettant de prendre des décisions engageant l’avenir de l’hôpital. A chaque fois qu’un projet est engagé, l’étude du dossier exige de réunir des données comptables concernant la structure des coûts d’où l’importance de la mise en œuvre de la comptabilité analytique hospitalière. BIBLIOGRAPHIE Pierre Lassegue (1996) ; Gestion de l’entreprise et comptabilité; éditions Dalloz ; Paris. Pierre Lauzel et Henri Bouquin (1985) ; Comptabilité analytique et gestion ; éditions Sirey ; Paris Beatrice et Françis Grandguillot (1998) ; Comptabilité analytique ; édition Galino ; Paris. Cauvin C., Coyaud C (1990) ; gestion hospitalière : finance et contrôle de gestion Economica. Circulaire MSF n°275 du 06/01/2009 Didier Leclère (1997) ; L’essentiel de la comptabilité analytique ; éditions d’organisations ; Paris. El hadji FAYE (2003) ; le contrôle de gestion par l’analyse des coûts et le système budgétaire ; Presse Universitaire de Dakar. François Gonet (1992) ; L’hôpital en question. Un diagnostic pour améliorer les relations de travail. Edition Lamarre. Gérard Melyon (2001) ; Comptabilité analytique ; édition Bréal Paris. Henri Bouquin (2003) ; Comptabilité de gestion ; édition economica ; Paris. Jacques Margerin (1985) ; Comptabilité analytique : un outil de gestion efficace ; Revue Française de Gestion. Jean Lochard (1998) ; La comptabilité analytique ou comptabilité de responsabilité ; éditions l’organisation ; Paris. Louis Dubrulle et Didier Jourdin (2003) ; Comptabilité analytique et gestion ; édition Dunod ; Paris. Michel Lebas et Pierre Mevellec (1999) ; Vingt ans de chantier de comptabilité de gestion ; Revue de Comptabilité-Contrôle-Audit. P Le Mauff (1998) ; L’hôpital face à la Réforme : Revue Techniques Hospitalières N°624 mars 1998. Rapport de mission MEAH Sites internet du Ministère de la Santé et de la Prévention et de l’Organisation Mondiale de la Santé.