sur les hessiennes successives d`une couebe du troisième degré
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sur les hessiennes successives d`une couebe du troisième degré
SUR LES HESSIENNES SUCCESSIVES D'UNE COUEBE DU TROISIÈME DEGRÉ PAR B. HOSTINSKY. Soit xz + y* + z'3 + ßmxyz = 0 (1) lequation d'une courbe du troisième degré en coordonnées homogènes x, y, z. invariants de la courbe sont S = m (1 - m% Les T = 1 - 20m3 - 8m6 ; 1 T2 r = - - -^ la quantité est son invariant absolu. A chaque valeur de r correspondent 12 valeurs de m ; en général, si r est réel, deux valeurs de m (deux courbes) sont réelles et dix imaginaires. Représentons par H0 le premier membre de l'équation (1) et écrivons 77 _ 1 k ~6 /3fiT*_i dHk-i 9i/fc_1\ \ dx ' dy ' dz D(œ,y,z) Nous obtenons ainsi une suite de courbes du troisième degré H0, H1, H2,...Hn ..(2)> que nous appellerons Hessiennes successives; chaque courbe de la suite (2) est la Hessienne de la précédente et l'équation d'une quelconque de ces courbes aura toujours la forme (1). Le problème que je veux traiter maintenant consiste à rechercher les conditions pour que la suite (2) soit périodique. En d'autres mots: Un entier n étant donné, on cherche une courbe H0 identique avec II n. Supposons que cette condition soit remplie par une courbe i/ 0 . Les courbes H0, Hl, H2... Hrt^1 constituent un cycle d'ordre n ; dans la suite (2) pour chaque k, les courbes Hh et Hk+n seront identiques. La recherche des cycles d'un ordre donné conduit à une équation algébrique dont il est aisé indiquer le mode de formation. On s'appuiera sur les formules bien connues de Salmon qui expriment les invariants Sjg+1) Tk+1 de Hk+1 en fonction de ceux de Hk et sur l'équation 108.2^+! = 4<Sk2Hk + TkHk+1. SUR LES HESSIENNES SUCCESSIVES D'UNE COURBE DU TROISIÈME DEGRÉ On trouve ainsi 103 Hn = Xn. H0 -f- Yn. H1, Xn, Yn ne renfermant pas les coordonnées x, y, z. identique avec H0 il faut que Yn = 0 s Pour que la courbe Hn soit (3). 2 Yn est un polynôme homogène en S et T ', après avoir divisé le premier membre de (3) par une puissance convenable de S3, on aura une équation qui ne contiendra que l'invariant absolu r de la courbe R0. L'équation ainsi obtenue sera une équation Abélienne. Car si elle admet la racine rk, elle doit admettre en même temps la racine rk+1, rk étant l'invariant absolu de Hk. Mais on trouve que - _ n(2rk + S)2 ~ S(rk + iy ' *. n+l ce qui exprime la propriété caractéristique des équations Abeliennes. Voici les résultats du calcul dans les cas les plus simples, où l'ordre n du cycle ne dépasse pas 4 : n — 1. Quatre courbes dégénérées en triangles. n = 2. Six courbes harmoniques formant trois cycles du deuxième ordre ; un seul cycle est réel. C'est à Salmon que nous devons cet exemple intéressant. n = 3. L'équation (3) s'écrit r2 + 3r + 3 = 0. Désignons par r, r' ses racines. Tout cycle du troisième ordre est compose de courbes ayant le même invariant absolu r (ou r). Les 12 courbes de l'invariant r (ou r) se divisent en quatre cycles ; il y a donc huit cycles du troisième ordre ne comprenant que de courbes imaginaires. n = 4. L'équation (3) est réductible ; on trouve (r2 + 6r + 6) . (r4 - 3r3 - 21r2 - 21 r - 9) = 0. Il y a deux espèces de cycles du quatrième ordre : (a) Soient r, r les racines du facteur quadratique. Les 24 courbes dont l'invariant est r ou r forment 6 cycles. Les quatre courbes composant un tel cycle auront resp. les invariants r, r, r, r'. Un seul cycle sera réel. (b) Désignons par p, p, p", p'" les racines du facteur biquadratique. Les 48 courbes correspondantes forment 12 cycles; les courbes d'un même cycle auront resp. les invariants p, p', p", p'". Deux cycles seront réels. Si l'ordre n du cycle dépasse 4, une discussion complète exige un calcul assez long. Toutefois on peut démontrer le théorème suivant : Il n'y a pas de cycle d'ordre n composé de courbes réelles, si n est un nombre impair. La démonstration repose sur la remarque suivante: La Hessienne de (1) est représentée par la même équation (1) si l'on y remplace m par m = 2m3 + 1 _ ———2— . bm 104 B. HOSTINSKY Une discussion de cette dernière formule nous montre que, si la courbe originale n'a pas d'ovale, la Hessienne en aura un, et si la courbe originale est douée d'un ovale, la Hessienne sera sans ovale. Reprenons une suite de Hessiennes successives réelles. Les courbes d'indice pair H0, H2, H4... ont par exemple un ovale tandisque les courbes d'indice impair sont sans ovale. Si l'ordre d'un cycle n était un nombre impair, on aurait H0 = Hn, ce qui est impossible. Par conséquent l'ordre d'un cycle réel doit être toujours un nombre pair.