Les hommes cadres vivent toujours 6 ans de plus que les hommes
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Les hommes cadres vivent toujours 6 ans de plus que les hommes
Actu SES © Hatier – Joëlle Bails Fiche d’exploitation pédagogique Les hommes cadres vivent toujours 6 ans de plus que les hommes ouvriers Nathalie Blanpain, Insee Première, n° 1584, février 2016. Depuis la fin des années 1970, les hommes de 35 ans ont gagné 7 années d’espérance de vie et les femmes 5,5 années. Toutes les catégories sociales ont profité de ce progrès et les écarts entre les cadres et les ouvriers se sont maintenus. Les hommes cadres vivent en moyenne 6 ans de plus que les ouvriers dans les conditions de mortalité de 2009-2013. En moyenne, les femmes vivent plus longtemps que les hommes. D’après l’échantillon démographique permanent, les femmes de 35 ans vivraient encore 50,5 ans en moyenne, dans les conditions de mortalité de 2009-2013 en France métropolitaine, contre 44,5 ans pour les hommes du même âge, soit 6 ans de plus. Les ouvriers risquent davantage que les cadres de mourir prématurément Différente selon le sexe, l’espérance de vie l’est aussi selon la catégorie sociale. En 20092013, l’écart entre l’espérance de vie des cadres et celle des ouvriers est de 6,4 ans pour les hommes et 3,2 ans pour les femmes. À tout âge, la probabilité de mourir dans l’année des ouvriers est supérieure à celle des cadres, pour les hommes comme pour les femmes. Ainsi, les ouvriers ont un risque plus élevé de mourir prématurément. Par exemple, un homme de 35 ans soumis toute sa vie aux conditions de mortalité de 2009-2013 a 18 % de risque de mourir avant 65 ans s’il est ouvrier, contre 7 % s’il est cadre (respectivement 8 % et 4 % pour une femme). Les natures mêmes des professions exercées expliquent en partie ces écarts. En effet, les cadres sont moins soumis aux risques professionnels (accidents, maladies, expositions à des produits toxiques...) que les ouvriers. Par ailleurs, ils appartiennent à un groupe social dont les modes de vie sont favorables à une bonne santé : les comportements de santé à risque, les moindres recours et accès aux soins, ou encore l’obésité sont moins fréquents chez les cadres que chez les ouvriers. Enfin, l’état de santé peut lui-même influer sur l’appartenance à une catégorie sociale : une santé défaillante peut empêcher la poursuite d’études, le maintien en emploi, ou rendre plus difficiles les promotions et l’accès aux emplois les plus qualifiés en cours de carrière. […] Depuis la fin des années 1970, les inégalités sociales face à la mort se maintiennent Depuis 35 ans, l’espérance de vie a progressé et la baisse de la mortalité a profité à peu près de la même façon à toutes les catégories sociales. Ainsi, en 2009-2013, la différence d’espérance de vie entre un ouvrier de 35 ans et un cadre du même âge est de 6,4 ans pour les hommes et 3,2 ans pour les femmes. Depuis la fin des années 1970, cet écart est proche de 6,5 ans pour les hommes et 3,0 ans pour les femmes. De même, celui entre les professions intermédiaires et les ouvriers se maintient à peu près au même niveau depuis cette époque, environ 4,5 ans pour les hommes et 2,0 ans pour les femmes. Seuls les écarts entre les inactifs non retraités et l’ensemble de la population ont évolué, surtout pour les femmes. L’espérance de vie des inactives non retraitées a progressé moins vite que la moyenne depuis le début des années 1990. En effet, compte tenu de la forte diminution de femmes au foyer, on compte moins d'inactives que par le passé. De ce fait, la part de l'inactivité liée à des problèmes de santé s'est probablement accrue, ce qui pourrait expliquer l'évolution moins favorable de l'espérance de vie de l'ensemble des inactives non retraitées. 1 Actu SES © Hatier – Joëlle Bails Fiche d’exploitation pédagogique Exploitation pédagogique 1. Complétez les phrases suivantes à partir des informations relevées dans l’article. a. Dans les conditions de mortalité de 2009-2013 en France métropolitaine, un homme cadre de 35 ans pouvant espérer vivre encore 49 ans, un homme ouvrier de 35 ans peut, lui, espérer vivre jusqu’à… (âge) b. Dans les conditions de mortalité de 2009-2013 en France métropolitaine, une femme ouvrière a… (chiffre) fois plus de risque de mourir avant 65 ans qu’une femme cadre. c. Dans les conditions de mortalité de 2009-2013 en France métropolitaine, l’espérance de vie à 35 ans des femmes est............. (comparaison chiffrée) à celle des hommes. d. Depuis la fin des années 1970, les écarts d’espérance de vie entre les sexes ont……. (sens de l’évolution) et les écarts entre les catégories sociales ont……. (sens de l’évolution). 2. Quels sont les éléments d’explication des inégalités d’espérance de vie entre les catégories sociales ? 3. Vous traiterez le sujet suivant d’Épreuve composée – deuxième partie : Étude d’un document. Sujet Vous présenterez le document puis vous mettrez en évidence les inégalités d’espérance de vie selon le diplôme. Source : Insee Première, n° 1584, février 2016. 2 Actu SES © Hatier – Joëlle Bails Fiche d’exploitation pédagogique Corrigé 1. a. 77,6 ans (35 + 49 pour les cadres, soit 84 ans et 6,4 ans de moins pour un ouvrier, soit une espérance de vie à 35 ans de 42,6 ans). b. 2 fois plus (8 % contre 4 %). c. supérieure de 6 ans. d. diminué (les femmes à l’espérance de vie plus longue ont moins gagné que les hommes) ; stagné (l’espérance de vie a progressé à peu près au même rythme pour toutes les catégories sociales). 2. Le type de profession détermine des conditions de travail plus nuisibles à la santé chez les ouvriers que chez les cadres (risques professionnels, pénibilité physique…). Les modes de vie influent aussi sur la santé. Les catégories populaires ont plus souvent des comportements à risque (alcool, tabac) et portent une moindre attention à leur santé (alimentation, sport, prévention…) ; l’accès aux soins est aussi entravé par des raisons financières. L’article s’interroge aussi sur le lien entre mauvaise santé et catégorie sociale : si l’appartenance socio-professionnelle influe sur la santé, réciproquement être en mauvaise santé peut contrarier les études et la carrière et donc empêcher l’accès aux catégories sociales supérieures. 3. Le document est un tableau intitulé « Espérance de vie à 35 ans par sexe et par diplôme », élaboré par l’Insee et publié dans Insee Première en février 2016. Il rassemble des données concernant la France métropolitaine, sur l’espérance de vie à 35 ans, exprimée en années, pour les hommes et pour les femmes, selon le niveau de diplôme. Ces données sont calculées sur trois périodes consécutives, depuis le début des années 1990. Le tableau permet alors de montrer des inégalités d’espérance de vie en fonction du diplôme, chez les hommes d’une part, chez les femmes d’autre part, et d’apprécier leur évolution dans le temps. Nous pouvons observer que l’espérance de vie à 35 ans croît avec le niveau de diplôme. Ainsi, dans les conditions de mortalité de 2009-2013, un homme diplômé du supérieur ayant atteint l’âge de 35 ans peut espérer vivre encore 48,2 ans, soit 7,5 ans de plus qu’un homme sans diplôme. Cet écart d’espérance de vie est moins élevé chez les femmes, les sans diplôme ayant une espérance de vie à 35 ans inférieure de « seulement » 4,2 ans à celle des plus diplômées. Chez les hommes, les écarts d’espérance de vie sont significatifs à chaque niveau de diplôme : détenir un diplôme supplémentaire procure un gain net d’espérance de vie, par exemple 1,8 an entre le Bac et un diplôme supérieur ; 1,7 an entre le CAP, BEP et le Bac ; 1,1 an entre le Brevet et le CAP, BEP. Chez les femmes, les écarts sont moins nets parmi les diplômées : 0,4 an entre le Bac et un diplôme supérieur ; 0,6 an entre le CAP, BEP et le Bac ; 0,7 an entre le Brevet et le CAP, BEP. Depuis le début des années 1990, tous les niveaux de diplôme ont gagné en espérance de vie. Ainsi, entre 1991-1999 et 2009-2013, l’espérance de vie a progressé respectivement de 2 ans et de 1,4 an chez les hommes et les femmes diplômés du supérieur. On peut remarquer que les gains d’espérance de vie ont été un peu plus importants chez les moins diplômés d’où une réduction des inégalités entre les diplômés du supérieur et les sans diplôme, visible chez les hommes comme chez les femmes. 3