288 FR liners - Putumayo Press Room

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288 FR liners - Putumayo Press Room
India
(PUT 288 Liner Notes)
Immense pays de plus d’un milliard d’habitants, répartis entre 28 États, qui parlent 23
langues et 1600 dialectes, l’Inde recense neuf religions majeures et d’innombrables cultures.
La majorité des gens assimilent la musique indienne aux concerts de sitar de Ravi
Shankar ou, plus récemment, à des films grand public tels que Slumdog Millionaire, Le
Mariage des moussons (Monsoon Wedding) et Joue-la comme Beckham (Bend It Like
Beckham). Cependant, à côté du sitar, d’autres instruments, notamment le tabla et le
santour, occupent une place essentielle dans la tradition classique. De même, Bollywood ne
représente qu’une fraction de la musique populaire indienne, où le bhangra, une forme de
dance originaire du Pendjab, côtoie le qawwali, un style de chant dévotionnel soufi rendu
célèbre par le défunt chanteur pakistanais Nusrat Fateh Ali Khan.
Cette compilation n’a évidemment pas la prétention de rendre compte à elle seule de la
diversité des musiques actuelles, mais elle vous propose d’en découvrir un bel échantillon. Morceaux traditionnels, tubes de Bollywood et chansons contemporaines se mêlent ici, révélant une richesse sonore aussi complexe et fascinante que la contrée elle-même.
1. Bombay
Jayashri
Zara Zara
artist: Bombay Jaya-shree song: Za-RAAH Za-RAAH
Bombay Jayashri baigne dans la tradition vocale carnatique de l’Inde du Sud depuis l’âge de quatre ans. Issue d’une famille de musiciens, elle a étudié
auprès du grand violoniste Shri Lalgudi G Jayaraman, et appris également à jouer du vîna. Aujourd’hui, elle compose aussi bien pour elle que pour des
ballets et des documentaires. Désireuse de faire connaître le patrimoine musical de son pays, Jayashri est la première artiste de musique carnatique à
avoir joué dans les opéras de villes aussi lointaines que Durban et Helsinki. Elle maîtrise par ailleurs la musique hindoustani et dirige des ateliers
dans le monde entier.
Parmi les chansons qu’elle a écrites pour le cinéma, le tube « Zara Zara » (Doucement, doucement) tiré du film romantique Rehnaa Hai Terre Dil Mein
(2001), est sans doute la plus célèbre. Les paroles, typiques de Bollywood, sont interprétées avec passion, après un solo de flûte insistant. «
Aujourd’hui, mon corps est un peu ivre / Il est odorant, j’ai soif / Prends-moi dans tes bras / J’ai une requête mon amour, ne t’éloigne jamais / Cette
séparation dit : viens tout près de moi. »
2. Niraj
Chag featuring Swati Natekar
Khwaab
artist: Neer-AJ Chug featuring Swaa-tee Nah-tay-cur song: KHU-waab
Né à Southampton, en Angleterre, Niraj Chag marie l’Orient et l’Occident avec un tel brio qu’il a signé chez Outcaste Records, le principal label
indépendant londonien à promouvoir des artistes britanniques d’origine asiatique. Il est également célèbre en Asie grâce à son groupe Dum Dum
Project, et s’est essayé à la composition de musique bollywoodien et de bandes originales pour des séries télévisées américaines, notamment Sex in
the City. En 2007, il a remporté le prix de la meilleure interprétation dans la catégorie underground, au UK Asian Music Awards.
Six langues se mêlent sur son album Along the Dusty Road, qui a nécessité trois ans de travail, complété par des photographies considérables et des
clips vidéos. C’est également une œuvre très personnelle, comme le révèle le titre « Khwaab » (Rêve). Sur une partition dominée par le piano, le
violon et les percussions, Swati Natekar, prolifique chanteuse de ghazal traditionnel et contemporain qui réside en Angleterre, propose un texte
empreint d’un sentiment de dépossession et d’isolement : « Mon essence n’est-elle qu’illusion ? / Combien de temps devrai-je subir cette nuit / Où
les rêves sont brisés / Et le mien m’échappe. »
3. Sanjay
Divecha featuring Kailash Kher
Naino Sey
artist: Sun-Jay Thee-way-cha featuring Kai-laash Kher song: Nie-no Say
Né à Bombay, le guitariste Sanjay Divecha a obtenu un diplôme du Guitar Institute of Technology de Los Angeles en 1989. Au cours des 15 années
suivantes, il est devenu un incontournable de la scène musicale californienne, absorbant des influences folk, rock, jazz, brésiliennes, et africaines, tandis qu’il enregistrait et tournait avec des artistes aussi réputés qu’Angélique Kidjo, Carlos Santana et Michael McDonald.
Divecha est rentré chez lui en 2003, curieux de redécouvrir son héritage culturel. Là, il a travaillé en tant que compositeur et musicien pour
Bollywood. Le morceau est interprété par Kailash Kher, artiste extrêmement populaire en Inde, qui chante pour le cinéma et enchaîne les tubes.
« Naino Sey » (Avec ses yeux), tiré de l’album de Divecha intitulé Full Circle (2008), esquisse un portrait d’une amante capable de communiquer sans
paroles : « Elle me parle / Me taquine / Puis me serre et soupire langoureusement / Tout cela / Avec ses yeux. »
4. Uma
Mohan
Shiva Panchakshara Stotram/Shiva Shadakshara Stotram
artist: OO-ma Moe-hun song: Shiva Punch-akshara Stoath-rum / Shiva Shaad-akshara Stoath-rum
Formée à la musique carnatique, Uma Mohan explore la spiritualité indienne à travers la religion, les textes philosophiques et le chant. Elle a composé des chansons dévotionnelles en plusieurs langues indiennes, notamment en hindi, en tamoul et en télougou, mais aussi en singhalais et en anglais.
Dans « Shiva Panchakshara Stotram/Shiva Shadakshara Stotram » (Le Mantra des cinq mots sacrés de Shiva), extrait de l’album Divine Chants of
Ganesh (la divinité représentée avec une tête d’éléphant), Mohan rend hommage aux cinq mots qui constituent le mantra sacré (connu sous le nom
de Panchakshara) dédié à Shiva, l’être suprême dans la cosmogonie hindoue : « Ceux qui lisent bien ces cinq lettres sacrées / Dans le temple de Shiva
/ Iront dans le monde de Shiva / Et seront éternellement heureux avec Lui. » L’instrumentation contemplative à base de synthétiseur et d’instruments à cordes acoustiques suit la psalmodie répétitive et envoûtante, offrant à l’auditeur une expérience d’une grande intensité.
5. Satish
Vyas
Homeward Journey
artist: Sut-eesh Vee-yaas
Maître du santour de réputation mondiale, Pandit Satish Vyas est le fils du grand chanteur de musique hindoustani Pandit C.R.Vyas et un disciple
de Pandit Shiv Kumar Sharma, joueur de santour novateur.Vyas a exercé sa virtuosité sur les scènes du monde entier, s’adaptant aussi bien à des formations de world music et de jazz fusion qu’à des ensembles traditionnels. Il a par ailleurs organisé et promu des festivals de musique classique en
Inde, occupé le poste de directeur artistique au sein d’une maison de disques, et enseigné la pratique du santour.
Sur « Homeward Journey » (Voyage de retour), un morceau instrumental, la parenté entre le santour et le tympanon américain est particulièrement
nette. Dans un premier temps, les percussions d’Asie du Sud l’amalgament à d’autres éléments de musiques du monde, puis la partition laisse le santour prendre la direction des opérations.
6. A.
R. Rahman & Chinmayee
Tere Bina
artist: A R Reh-maan song:Ter-ay Be-naa
Allah Rakkhha Rahman, appelé aussi « le Mozart de Madras », qui a vendu plus de 200 millions d’albums dans le monde, compte parmi les compositeurs les plus ovationnés de Bollywood. Cet artiste abonné aux récompenses a entamé sa carrière au début des années 1990. Auteur de musiques
de films en plusieurs langues pour différents États indiens, il a en outre composé la bande originale du long métrage anglais Elizabeth : l’âge d’or (2007).
Il a également fait la démonstration de son immense talent au théâtre avec Bombay Dreams, en 2002, produit par Andrew Lloyd Webber.
Sur « Tere Bina » (Sans toi), extrait de Guru, grosse production de l’industrie cinématographie indienne sortie en 2007, on découvre au côté du musicien la chanteuse Chinmayee, couronnée par plusieurs prix, qui double de nombreuses actrices dans les comédies musicales. Les paroles se distinguent par leur poésie : « Sans toi mes nuits sont insipides, oh mon amour / Oh je me sens desséchée / Comme une épine, une épine qui pique. »
7. Susheela
Raman
Nagumomo
artist: Soo-shee-laa Rah-men song: Naa-goo-momo
Auteur et interprète, Susheela Raman réinvente la musique indienne, intégrant à la tradition de l’Inde du Sud des influences occidentales. Née à
Londres de parents indiens, elle a grandi en Australie, où, après une formation classique, elle s’est immergée dans le rock’ n’ roll, le blues et le jazz,
avant de se rendre en Inde pour parfaire sa connaissance du genre carnatique. À son retour en Angleterre, elle a réalisé un premier album en 2001,
Salt Rain, qui lui a valu la distinction du meilleur espoir de BBC Radio 3.
Sur ce CD, où l’influence de ses origines tamoules est très nette, elle converse avec des musiciens de pays aussi divers que le Cameroun, la
Roumanie
et
la
Grèce.
« Nagumomo » (Visage souriant invisible) est une reprise d’un célèbre kriti carnatique de Tyagaraja, compositeur classique très influent. Raman donne
un tour particulièrement séduisant à ce chant dévotionnel qui fait référence à la mythologie hindoue, grâce à son utilisation de la guitare acoustique
et du tabla. « Tu es une grande âme / Source de douceur et de protection / Qui réconforte l’univers / À qui d’autre puis-je confier ma tristesse ?
8. Deepak
Ram
Ganesha
artist: Dee-paak Raam song: Gun-ay-shah
Musicien accompli né en Afrique du Sud dans une famille d’origine indienne, Deepak Ram a étudié la flûte bansuri auprès du grand maître Pandit
Hariprasad Chaurasia. Bien que formé à la tradition hindoustani, il a étendu son répertoire en collaborant avec des instrumentistes d’horizons très
divers. Il a composé pour des ensembles, des ballets et des orchestres. Outre ses nombreux enregistrements personnels et ses participations à
d’autres CD, Ram a travaillé pour le cinéma. Ainsi, il apparaît sur la bande originale de Fast and Furious et Matrix Revolutions.
« Ganesha » (la divinité hindoue à tête d’éléphant), figure sur Searching for Satyam, qui a obtenu le prix du meilleur album instrumental au South
African Music Awards, en 2000. Ce morceau très représentatif du travail de Ram se distingue par l’utilisation du tabla et de la guitare espagnole du
virtuose Eduardo Niebla.
9. Kiran
Ahluwalia
Vo Kuch
artist: Kee-run Aloo-waa-leeya song:Voe-Kuch
Kiran Ahluwalia revisite le ghazal indo-pakistanais et les chants traditionnels du Pendjab. Cette artiste qui a grandi au Canada, est l’une des rares en
Occident à composer des ghazals, mettant en musique des poèmes classiques et modernes. Son CD Beyond Boundaries a été récompensé par le prix
JUNO du meilleur disque de world music en 2003.
Ahluwalia a modernisé le ghazal et l’a universalisé, puisant aussi bien dans la musique africaine que dans le jazz et le fado portugais, autre forme musicale empreinte de mélancolie qui doit beaucoup à la poésie.
Tiré de son album éponyme sorti en 2005, « Vo Kuch » (Passion) est un ghazal traditionnel, avec un accompagnement rythmique dominé par l’harmonium. Le ghazal traite souvent de l’amour malheureux, et celui-ci ne fait pas exception. « Il a pris possession de mes émotions/ Il occupe toute
mes pensées / Sur le chemin de l’amour je marche seule / Pour lui épargner la souffrance. »
10. Rajeshwari
Sachdev
Maavan Te Tiyan
artist: Raaj-esh-worry Sach-dave song: Maa-waah Tay-TEE-yaah
Actrice et danseuse de formation classique, Rajeshwari Sachdev est également une chanteuse douée, combinaison rare à Bollywood. Aujourd’hui,
elle caracole en tête des ventes tout en poursuivant une carrière à la télévision.
Sachdev a notamment joué en 2003 dans The Perfect Husband, une comédie romantique sur le mariage et le rôle des femmes dans la société indienne.
Le directeur musical du film, Sukhwinder Singh, est un interprète et un compositeur panjabi renommé, qui a doublé de nombreux acteurs de Bollywood.
« Maavan Te Tiyan » (Mères et Filles), composé d’une belle mélodie sur un rythme électronique, offre une méditation émouvante sur la difficile
situation des mères et des filles : « La maison paternelle est un nid / Dont un jour les oiseaux s’envoleront / Ils partiront très loin / Nous ne reviendrons
pas mère / Mère, pourquoi as-tu fait des filles ? »
Glossaire
Bansuri - flûte de bambou ou de roseau utilisé dans la musique populaire et
classique hindustani
Bhajan - chant dévotionnel hindou exprimant l’amour de dieu
Bollywood - terme désignant la gigantesque industrie cinématographique de Bombay
Carnatique - musique classique de l’Inde du Sud, qui met l’accent sur la mélodie vocale
Kriti - chant carnatique composé de trois sections distinctes
Raga - forme mélodique de la musique classique indienne, qui comprend généralement une gamme de sept notes
Santour - tympanon de forme trapézoïdale, dont le son rappelle la harpe ; il est constitué d’une centaine de cordes frappées avec de mailloches recourbées
Sitar - le plus célèbre des instruments indiens est un luth à long manche, avec une caisse de résonance taillée dans une calebasse, qui est généralement
composé de 17 cordes : trois ou quatre permettent de jouer, trois ou quatre sont dites de bourdon, tandis que les autres servent de cordes sympathiques
Tabla - ensemble de deux percussions indiennes manuelles, l’une petite, l’autre plus grosse, que l’on retrouve aussi bien dans la musique classique, que dans la
musique populaire et religieuse
Vîna - luth à sept cordes pincées en bois, avec une caisse de résonance taillée dans une calebasse, utilisé dans la musique carnatique
Zarda Pulao - Pilaf sucré au safran, amandes, pistaches et raisins secs
250 g de riz basmati
60 cl d’eau
1/4 cuillère à café de filaments de safran
1 cuillère à soupe de lait ou de crème
4 cuillères à soupe de ghee ou d’huile de colza
Un bâton de cannelle de 5 cm
10 gousses de cardamome, grossièrement pilées dans un mortier pour les ouvrir
Un morceau de gingembre frais de 2,5 cm, pelé et râpé
40 g de raisins de Corinthe
25 g d’amandes émondées grossièrement pilées
25 g de pistaches décortiquées grossièrement pilées
125 g de sucre
Mélangez le riz et l’eau dans un saladier et laissez tremper 20 minutes. Égouttez et mettez l’eau et le riz de côté, séparément.
Pendant ce temps, faites chauffer le safran dans une petite poêle à feu moyen, en remuant et en retirant la poêle de temps en temps pour qu’il
ne brûle pas, jusqu’à ce qu’il prenne une teinte bordeaux foncé (15 à 20 secondes). Ecrasez-le grossièrement dans un mortier, ou dans un bol
avec le dos d’une cuillère.Ajoutez le lait ou la crème et mettez de côté.
Faites chauffer le ghee ou l’huile, le bâton de cannelle, la cardamome et le gingembre dans une casserole à fond épais sur feu moyen. Cuire
jusqu’à ce que la cannelle s’ouvre (1 à 2 minutes).
Ajoutez les raisins secs, les amandes et les pistaches et remuez sur le feu pendant 1 minute. Ajoutez le riz égoutté et continuez de remuer
pendant 1 minute.Ajoutez l’eau, baissez le feu, couvrez et laissez mijoter 15 minutes.
Retirez le couvercle et saupoudrez le riz de sucre sur toute sa surface.Ajoutez le safran. Mettez à feu très doux, couvrez et laissez 5 minutes
supplémentaires. Servez chaud. Pour 4 à 6 personnes.
Recette offerte gracieusement par Suvir Saran, chef de renommée et propriétaire du restaurant Indien Dévi à New York City