FETE DU SAINT SACREMENT PROPOSITIONS DE LECTURE

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FETE DU SAINT SACREMENT PROPOSITIONS DE LECTURE
FETE DU SAINT SACREMENT
1ere lecture : Genèse 14,18-20
2eme lecture : 1 Corinthiens 11,23-26
Evangile selon saint Luc 9,11b-17
Tout d'abord lire
Lire plusieurs fois paisiblement. L'idéal serait, comme les moines depuis des siècles, de recopier les
textes, à la main bien sûr, pour les faire entrer jusque dans notre corps. Mais bon!...nous n'avons pas
toujours le temps.
Puis se poser quelques questions, à propos des textes d'abord
Pour le "mot crochet" présent dans les trois lectures, ça ira ? Vous pensez pouvoir le trouver, ou estce trop difficile ? ... Bon, soyons sérieux, regardons ces trois textes et cherchons ce qu'ils nous
disent du "pain" - et du "vin";
La 1ère lecture, le passage de la Genèse, évoque le mystérieux parsonnage de Mélchisédech. A
quoi ses paroles relient-elles l'offrande du pain et du vin ? Qu'est-ce qui est commun avec le passage
de l'Evangile ? Qu'est-ce qui s'en rapproche dans la 2ème lecture ?
Dans la 2ème lecture, saint Paul fait le récit de l'institution de l'Eucharistie, tel que lui-même l'a
"reçu de la tradition" . A quoi les paroles de Jésus relient-elles le pain et la coupe ? En quoi
comunier au Corps et au sang du Christ est-il une profession de foi, d'après Paul ?
En cette année C, l'Eglise nous fait lire comme Evangile pour cette fête le récit de la
multiplication des pains. Quels éclairages sur l'Eucharistie ce texte peut-il nous donner ?
Enfin, s'interroger soi-même, avec l'Esprit Saint.
PROPOSITIONS DE LECTURE
La première lecture
Le passage de la Genèse relie l'offrande du pain et du vin par Melchisédech à ces paroles : "Béni
soit Abraham par le Dieu Très-Haut, qui a fait le ciel et la terre ; et béni soit le Dieu Très-Haut, qui a
livré tes ennemis entre tes mains". Melchisédech demande la bénédiction de Dieu Créateur sur
Abraham ; puis il proclame Dieu béni, il le loue pour la victoire qu'Abraham vient de remporter sur
les rois qui avaient enlevé son neveu Lot. La Création et le Salut, ce sont les deux grands motifs
d'action de grâce et de louange de Dieu, qui courent à travers toute la Bible, et en particulier dans
les Psaumes. Ainsi le pain et le vin, "fruits de la terre et du travail des hommes", célèbrent la
Création, qui vient de Dieu, à laquelle l'homme contribue, et ils deviennent en même temps les
signes du salut.
Dans le passage de l'Evangile également, Jésus, avant de distribuer les pains, "les bénit" , en "levant
les yeux au ciel" : c'est-à-dire qu'il appellle la bénédiction de son Père sur ces pains, pour qu'ils
puissent nourrir la foule, et en même temps, il bénit Dieu, il lui rend grâce, pour ces pains qu'il
donne, et, d'avance, pour ceux qu'il va donner à profusion. Il reconnaît que le Père est la source de
tout bien, le Créateur de la matière et Celui qui veut la vie de l'homme, son salut.
De même, dans la 2ème lecture, Jésus, avant de rompre le pain, rend grâce au Père, il le bénit, car
il est l'origine de cette nourriture, mais surtout il est la source du salut qui va se réaliser en Jésus,
dans la Passion toute proche, il est Celui qui donne son Fils, et qui éternellement le donne, à chaque
Eucharistie, mémorial de cette Passion - et "eucharistie" veut bien dire "action de grâce".
La deuxième lecture
Dans le passsage de saint Paul - et à chaque Eucharistie-, les paroles de la consécration ne sont pas
seulement "Ceci est mon corps" , mais "Ceci est mon Corps qui est pour vous" ou "livré pour vous".
De même pour la coupe : dans la tradition de Paul, on n'a pas "ceci est mon sang versé pour vous",
mais cela revient au même. Ce qui est évoqué, c'est la mort de Jésus en tant que don pour les
hommes, ou, pour mieux dire, c'est lui en tant que totalement donné, livré jusqu'à la mort, pour nous
montrer l'Amour de Dieu. Avant d'entrer dans sa Passion, Jésus le révèle, en même temps qu'il en
crée le mémorial qui va la rendre présente à toutes les générations chrétiennes. "Faites cela en
mémoire de moi" : ce n'est pas un simple souvenir, mais un don toujours renouvelé, une présence
active dans notre présent.
En communiant, nous professons en acte et en parole ("Le Corps du Christ - Amen") notre foi au
Christ mort et ressuscité, présent dans l'hostie et qui reviendra un jour dans la gloire : "Ainsi donc,
chaque fois que vous mangez ce pain et que vous buvez à cette coupe, vous proclamez la mort du
Seigneur jusqu'à ce qu'il vienne" C'est ce que nous chantons après la consécration : "nous
proclamons ta mort, Seigneur Jésus, nous célébrons ta résurrection, nous attendons ton retour dans
la gloire". Paul met plutôt l'accent ici sur la Passion, mais c'est pour mieux insiter sur la communion
au Corps livré, au Sang versé, pas seulement à la Présence réelle, mais au Mystère pascal dans son
dynamisme de don. Alors, en mangeant ce "don", nous nous engageons à être, nous aussi, "donnés"
à nos frères, "livrés" à l'Amour pour les autres - et nous puisons dans l'Eucharistie la force de le
devenir.
L'Evangile de la multiplication des pains :
Il est bien évident que Luc raconte cet événement en pensant à l'Eucharistie : "Jésus prit les cinq
pains...et, levant les yeux au ciel, il les bénit, les rompit et les donna à ses disciples..." Mais, du
coup, l'évangéliste nous fournit des éléments qui peuvent compléter notre compréhension de
l'Eucharistie.
D'abord le passage par les disciples : "Donnez-leur vous-mêmes à manger..." Ils ne peuvent pas par
eux-mêmes, sans Jésus ils ne peuvent rien faire, mais Jésus ne veut rien faire sans eux : "et les
donna à ses disciples pour qu'ils les distribuent à tout le monde" Nous pouvons en tirer deux
choses :
- la nécessaire médiation de l'Eglise, des ministres ordonnés, pour transmettre et donner
l'Eucharistie ;
- et plus généralement la mission de l'Eglise, notre ministère de baptisés, notre sacerdoce baptismal,
qui est de "nourrir" spirituellement nos frères humains, en leur transmettant la Bonne Nouvelle de la
Vie (et aussi d'avoir le souci de leur nourriture matérielle, sans aucun doute).
Ensuite, la prodigalité de Dieu. Nous l'avons déjà évoquée plusieurs fois au cours des ces
dimanches. Quand Dieu donne, il donne largement, gratuitement, et à profusion : "Tous mangèrent à
leur faim, et l'on ramassa les morceaux qui restaient : cela remplit douze corbeiles." Certes, cette
multiplication est un miracle, mais il ne faudrait pas en rester à l'aspect extraordinaire et
merveilleux, il faut à travers lui contempler Dieu dans sa folle générosité. De même pour
l'Eucharistie, miracle quotidien du pain devenant Corps du Christ, du vin devenant Sang du Christ :
ce qui doit nous importer, ce n'est pas de considérer le "comment", le "sur-naturel", mais de nous
unir, au plus intime de nous-mêmes, au plus essentiel, avec Jésus qui éternellement se donne, vient
en nous, et par nous, vient dans le monde. C'est la folle générosité de l'Amour qui ne calcule pas nos
mérites, qui accepte que souvent à la communion, nous soyons distraits, trop habitués, ou même
quelquefois habités par des sentiments pas très purs, pour pouvoir nous guérir, et pour pouvoir
inlassablement, au long des âges, sur toute la terre, habiter le coeur des croyants.
Avec l'aide du Saint-Esprit, se poser des questions sur soi en
face de ces textes
Me poser des questions sur moi ? Non. Le regarder, Lui. Le contempler dans l'hostie. Et le laisser
habiter mon coeur, ma vie, pour qu'ils deviennent à leur tour donnés à mes frères, pour les leur
partager "comme le bon pain".