kaydara - Devildead

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KAYDARA
Titre original : KAYDARA
Année : 2011
Nationalité : France
Acteurs : Alexandre Rodriguez, Guillaume Bouvet, Savitri Joly-Gonfard, Florence Rodriguez, Guy
Corpataux & Daniel Terrier
Réalisateur : Savitri Joly-Gonfard & Raphaël Hernandez
Scénario : Raphaël Hernandez & Savitri Joly-Gonfard
Musique : Raphael Hautefort
KAYDARA. Il s´agit bien évidemment là de parvenir à recréer
le visuel du monde de Neo, mais aussi de se former aux
différentes technologies nécessaires à l´entreprise finale. Pari
amplement réussi puisque cette première petite pelloche est
d´une qualité indiscutable, aussi maîtrisée techniquement
qu´elle est drôle, et par conséquent efficace.
Entre réalité et Matrice, Kaydara et Iad sont deux frères qui
tentent d´assurer leur survie en œuvrant au titre de chasseur de
prime. Mais Kaydara mène également une quête de plus grande
ampleur, celle de l´accomplissement de soi qui ne pourra
passer que par sa victoire face à l´Elu. L´homme entend ainsi
révéler son propre potentiel et, peut-être aussi, celui d´autres
hommes, aujourd´hui bridés par l´image écrasante d´un Neo
tout puissant...
Regardez les captures d´écran, les visuels, la bande-annonce
ou même le site officiel du film et vous aurez alors un aperçu
de la claque visuelle qu´est KAYDARA. Lancez-vous dans le
visionnage en haute définition du film et vous aurez bien plus
encore : l´incroyable sentiment d´être face à une nouvelle
aventure Hollywoodienne concoctée par les frères Wachowski.
Non seulement en termes d´image, mais également sur les
plans sonores et «philosophiques». Pourtant, il n´en est rien
puisque derrière ce moyen-métrage de 55 minutes se cache en
réalité un «Fan-film», mis en boite par deux «non-Fans»
français, au fin fond d´un garage situé dans les Hautes-Alpes...
Nous sommes en 2005 lorsque Raphaël Hernandez et Savitri
Joly-Gonfard décident de mettre en commun leur passion pour
le cinéma de divertissement. MATRIX est alors passé par là et
sans être de véritables amoureux de la trilogie, les deux
bonhommes apprécient son univers et les influences dont il est
nourri. Ils décident donc de se «lancer», sans véritablement
prendre la mesure de ce qu´ils entreprennent... Le duo se fait
tout d´abord la main avec RATRIX, un court d´animation de
six minutes prévu dès l´origine comme une portion ludique de
Savitri Joly-Gonfard et Raphaël Hernandez passent donc
rapidement à la vitesse supérieure et s´attaquent à la portion
«Live» de KAYDARA, faisant intervenir pour cela une
poignée d´acteurs totalement amateurs sur seulement six jours.
Les conditions ne sont pas optimales et le jeu globalement peu
convaincant. Pour pallier ces différents problèmes et recréer les
deux mondes de MATRIX, le duo se lancera alors dans une
phase de post-production de six années faites de patience, de
minutie mais également de sueur. Durant cette période, l´acteur
principal reviendra de temps à autres pour quelques re-shots,
les voix seront pour la plupart redoublées en anglais et
d´étonnantes maquettes seront incrustées au sein d´une
imagerie numérique méticuleusement soignée. Aujourd´hui,
face au métrage terminé, on ne peut que constater que la
plupart des soucis précités ont été gommés et ne
transparaissent plus qu´en de rares instants. A tel point, aussi
étonnant que cela puisse paraître aux vues de cette genèse, que
KAYDARA mériterait son intégration au sein de la saga
originale, ce qui sera du reste sans doute le cas dans le cœur
des spectateurs...
Maintenant, que KAYDARA soit en tous points digne de
MATRIX et de ses suites ne signifie pas pour autant qu´il est
dénué de défauts. En réalité, il est amusant de constater que le
film souffre des mêmes «soucis» que ses aînés. A savoir que
bien qu´elle soit spectaculaire, l´abondance d´action fini
paradoxalement par lasser et poser quelques problèmes de
rythme. Enfin comme c´était le cas pour le film des frères
Wachowski, la «spiritualité» de KAYDARA pourra séduire ou,
au contraire, laisser de marbre. L´idée de tuer Dieu pour libérer
le potentiel des hommes est intéressante et peu
conventionnelle, mais elle s´avère assez déroutante dans son
aboutissement, et noyée au sein d´une trame finalement plus
«convenue».
Reste que malgré ces quelques bémols assez subjectifs,
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KAYDARA est indiscutablement une expérience à vivre.
Respectueux et inventif jusque dans sa bande originale,
sublime et impressionnant dans ses images et sa mise en scène,
le métrage de Raphaël Hernandez et Savitri Joly-Gonfard est
également une véritable étape dans l´univers du «film
amateur». Un tour de force étonnant qui, que l´on y adhère ou
pas, mérite d´être salué et reconnu comme tel. Gageons donc
que les deux jeunes réalisateurs sauront rebondir rapidement et
n´attendront pas six années de plus pour nous livrer une
nouvelle pépite.
Xavier Desbarats
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