Le magazine mensuel du ministère des Sports

Transcription

Le magazine mensuel du ministère des Sports
Relais Sports
Publicis
Le magazine mensuel du ministère des Sports
NUMERO 82
Juin 2003
ÉVÉNEMENT . . . . . . . . . . . . . . . . . . .4-5
Jeux olympiques : le maire de Paris, Bertrand Delanoë, a annoncé mercredi
21 mai, la candidature de Paris pour l’organisation des Jeux olympiques de 2012.
É
V
É
N
E
M
E
N
T
Publicis
ACTU . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .3
« Hors jeu la violence » se poursuit en 2003 lors des grandes manifestations
sportives internationales.
Du nouveau dans les diplômes.
L’appel à projets de l’association « Fais-nous rêver » avec le Tour de France.
La candidature de Paris 2012
pages 4-5
DOSSIER DU MOIS
ITINÉRAIRE . . . . . . . . . . . . . . . . . .10-11
Raid Aventure : depuis dix ans, le succès de cette association ne s’est
pas démenti. Un concept « 3 en 1 » qui tend à socialiser, cultiver et discipliner
des jeunes en difficulté à travers des défis sportifs. Histoire d’une petite association devenue plutôt « musclée »…
D
O
S
S
I
E
R
© Hervé Hamon
. . . . . . . . . . . . . .6-9
Le projet de loi de Jean-François Lamour : c’est un projet de
loi concerté et pragmatique que le ministre des Sports dépose en juin sur le
bureau du Sénat. Il touche trois domaines importants de la vie du sport en
France : le statut des fédérations, le sport professionnel ainsi que la formation
et les diplômes.
d
u
QUESTIONS À
. . . . . . . . . . . . . . . .12-13
Bernard Lapasset : le président de la Fédération française de rugby
évoque pour nous la France du rugby. Une France qui sera sous les feux des
projecteurs en 2007 grâce à la coupe du monde qu’elle organise.
MOIS
THEMA
Q
U
E
S
T
I
O
N
S
gne insuffle un vent de prévention tout en incitant au respect de l'environnement. Un petit manuel de savoir-vivre pour marcher la tête en l'air, les pieds
bien sur terre !
Relais Sports
est une publication du ministère des Sports
78, rue Olivier de Serres - 75739 Paris CEDEX 15
Site Internet : www.sports.gouv.fr
Directeur de la publication : Jean-François Vilotte
Rédacteur en chef : Mikaël Geslin
Responsable de la rédaction : Béatrice Hopkins : 01 40 45 99 67 - [email protected]
Rédaction : Béatrice Hopkins, Régis Huleux, Thierry Niemen, Sandrine Vivier.
Mise en page : Natacha Enon
Impression : Maulde & Renou, 48, rue de l’Arbre - Sec, 75001 Paris
2
MINISTÈRE DES SPORTS
À…
© Isabelle Picarel/FFR
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .14
Campagne montagne été : la nouvelle campagne sur la monta-
Le projet de loi
pages 6-9
Bernard Lapasset, président de la
Fédération française de rugby
pages 12-13
©Jean Gorguet
Sommaire
Actu
Brèves
Hors jeu la violence
La campagne « Hors
jeu la violence ! »
se poursuit. Après la
diffusion des 15000
mallettes pédagogiques
pour sensibiliser et permettre
d’ouvrir le débat dans les associations, le ministère des
Sports et le CNOSF lancent pour 2003 des opérations
de sensibilisation, de prévention et d’animation de
lutte contre les incivilités et la violence dans le sport.
Ces opérations s’appuient sur les compétitions sportives internationales organisées en France, comme le
FOJE, les championnats du monde d’athlétisme, de
lutte, etc., ainsi que sur des manifestations de masse
comme l’hexagonal VTT ou l’équirando.
Sur chaque événement sportif, un espace d’accueil
et de présentation de la campagne « Hors jeu la violence » est mis en place. Sont mobilisés sur ces
stands, les personnels des services déconcentrés et
de l’administration centrale du ministère mais également les personnels du CNOSF (CROS/CDOS ou
associations affiliées).
Contact: Anne Mendras, Bureau de la communication,
ministère des Sports, Tél.: 0140459148
Du nouveau dans les diplômes
Trois arrêtés portant
création de nouvelles
spécialités du Brevet
professionnel de la
jeunesse et de l’éducation populaire viennent d’être publiés
au Journal officiel. Il
s’agit des spécialités
«activités physiques
pour tous», «loisirs tous
publics» et «pêche
et loisirs». Ces trois
nouvelles spécialités
s’inscrivent dans le
plan de rénovation des diplômes et des formations du
ministère des Sports. Ce chantier vise à mieux insérer le
système de formation du ministère dans le droit commun
de la formation professionnelle, à reconnaître la part privilégiée des partenaires sociaux dans la définition des
qualifications professionnelles et à mieux répondre aux
évolutions des pratiques sportives.
Contact : Michèle Couturier, Bureau de la formation des
personnels, ministère des Sports, Tél. : 01 40 45 95 38
Appel à projet Fais-nous rêver
A l’occasion du centenaire du Tour de France, Fais-nous rêver se lance dans le Tour de France
des actions citoyennes autour du vélo qui aura lieu pendant la célèbre course.
Qui peut participer ? Tout collectif situé dans une des villes étapes du Tour ou à proximité qui
utilise le cyclisme (VTT, BMX, route, piste…) pour réaliser une action innovante dans le domaine de l’éducation, de l’insertion ou du handicap.
Comment y participer ? Il faut envoyer un dossier de 8 à 10 pages à Fais-nous rêver présentant
l’action du collectif avec si possible des supports photo ou vidéo, et le témoignage écrit du président ou représentant légal.
Pourquoi participer ? Les 5 collectifs lauréats recevront 3 000 euros chacun. De plus, toutes les actions bénéficieront d’une couverture des
médias régionaux et nationaux. Enfin, les prix seront remis lors d’une étape du Tour de France.
Contact : Fais-Nous Rêver - 64, rue Rambuteau - 75003 Paris.
Tél. : 01 44 54 94 94 - e-mail : [email protected]
3
MINISTÈRE DES SPORTS
Evénement
© Hervé Hamon
Des Jeux olympiques
à Paris en 2012, une chance pour la France
« Accueillir les Jeux olympiques, c’est bénéficier d’une exceptionnelle opportunité en matière d’aménagement du territoire », a déclaré Jean-François Lamour.
L
e maire de Paris, Bertrand Delanoë
vient d’annoncer en compagnie du
ministre des Sports, Jean-François
Lamour, du président du CNOSF, Henri
Sérandour et du président du Conseil
régional d’Ile-de-France, Jean-Paul
Huchon, la candidature de Paris aux
Jeux olympiques et paralympiques de
2012, devant un parterre de journalistes et de personnalités du monde
sportif, politique et économique. Récit.
« Paris 2012, des Jeux de toutes les couleurs ». C’est avec ce slogan pétillant que
le maire de Paris, Bertrand Delanoë, a
annoncé mercredi 21 mai la candidature
de Paris à l’organisation des Jeux olympiques de 2012. Paris rejoint ainsi avec
enthousiasme, les cinq villes déjà en lice :
Londres, New York, Madrid, Moscou et
Leipzig. Présents aux côtés du maire de
Paris, Jean-François Lamour, Henri
Sérandour et Jean-Paul Huchon se sont
4
MINISTÈRE DES SPORTS
succédé à la tribune pour apporter leur
soutien unanime à la candidature de Paris.
Des médaillés olympiques, des sportifs
et anciens sportifs ont également répondu
présents à l’appel de Bertrand Delanoë.
Parmi eux, on pouvait compter David
Douillet, Stéphane Diagana, Jean Galfione,
Muriel Hurtis, Marie-Claire Restoux,
Colette Besson, Yannick Souvré, Carole
Montillet, Virginie Dedieu, Béatrice Hess
et Jackson Richardson. Tour à tour, ils
ont exprimé leur joie et leur grande
satisfaction d’être ainsi mis à l’honneur.
Un soutien unanime
Le monde de l’entreprise, partenaire
incontournable d’un tel événement, n’était pas en reste puisque deux grands
patrons, Claude Bébéar et Arnaud
Lagardère ont fait le déplacement pour
clamer leur plein appui à la candidature de Paris. Fort de ces multiples soutiens, Bertrand Delanoë ne doute pas
des chances de Paris et assure que « La
victoire sera collective, aucune, aucun
ne pourra s’en attribuer seul le mérite ».
« Tous les sportifs le savent : avant de
gagner, on perd et on apprend ». David
Douillet ne croit pas si bien dire, et s’il
lui restait quelque inquiétude sur la candidature de Paris, le voilà maintenant
rassuré. Paris est bel et bien entrée en
compétition et entend tirer les enseignements de l’échec de la candidature de
Paris 2008 pour remporter la victoire. « En
2001, il fallait digérer l’échec de la candidature pour les Jeux de 2008. On a
été capables de travailler sur une nouvelle conception du dossier, plus souple,
plus efficace » argumentait Jean-François
Lamour. « Il faudra faire la promotion de
nos valeurs, des valeurs du sport français qui sont celles de l’olympisme. Les
sportifs (…) ont un rôle très important à
jouer. Ils devront faire passer le message » at-il poursuivi. Le ministre des Sports a ainsi
É
V
É
N
E
M
E
Publicis
N
T
© Hervé Hamon
tenu à assurer la mairie de Paris du soutien du président de la
République et du gouvernement de Jean-Pierre Raffarin.
De vrais atouts
Deux ans de travail séparent cette cérémonie du vote final du
CIO (Comité olympique international) qui aura lieu le 6
juillet 2005 à Singapour. Pour monter le dossier technique
de Paris 2012, un GIP (groupement d’intérêt public) sera
constitué et dirigé par deux hommes rompus à l’exercice :
Philippe Baudillon, ancien PDG de la chaîne de télévision
Canal France Internationale (CFI) et ancien directeur de campagne pour la candidature de Paris aux JO de 1992, et
Essar Gabriel, actuel directeur du comité d’organisation des
9es championnats du monde d’athlétisme. « L’épreuve sera
difficile, mais nous avons l’intention de la mériter et nous
avons surtout l’intention de la gagner », prévient ce dernier.
Le dossier technique qui englobe entre autres, les enceintes
sportives, les transports, l’hébergement des athlètes et du
public, la qualité de l’environnement…, devra être irréprochable et convaincant car la concurrence sera rude. La
France a néanmoins de vrais atouts dans sa poche. Elle a su
montrer par le passé son savoir-faire en matière d’organisation et d’accueil de manifestations internationales de grande
ampleur, avec le mondial de football 98 par exemple. Et elle
La candidature de Paris bénéficie du soutien unanime du mouvement sportif.
le montre encore, avec pas moins de 10 championnats du
monde organisés sur son territoire en 2003.
L’organisation de ces Jeux, si la France est élue, aura des
retombées plus que positives pour le territoire tout entier. Ce
sera une chance pour les sportifs de concourir sur leur propre sol. Une chance aussi pour le monde économique de
pouvoir servir un tel événement. Et une chance enfin, pour
l’aménagement du territoire. De tels jeux « changeraient le
visage de la région » indiquait Jean-Paul Huchon tandis que
la nageuse handisport Béatrice Hess rappelait que « la candidature de Paris est une chance pour les athlètes paralympiques en termes d’aménagement du territoire pour rendre
les sports plus accessibles mais aussi pour changer les mentalités ». Le maire de Paris a quant à lui d’ores et déjà émis
la suggestion que le village olympique soit situé dans Paris
intra-muros, aux Batignolles, plus précisément.
BH
”
Ils
ontditdit
Ils ont
: ”
STÉPHANE DIAGANA
« Les JO, c’est l’objectif, le rêve de tout athlète. C’est
une chance formidable de concourir devant son public.
Les Jeux à Paris en 2012, ça me donnera peut-être
l’envie de prolonger ma carrière pour terminer sur un
tel événement. Je n’aurai après tout que 33 ans ».
« Ces Jeux sont une grande chance pour les jeunes
pousses du sport français. Ce sera l’occasion d’ouvrir
un vrai débat sur la place du sport en France et de son
rôle à l’école. Ces jeux agiront comme un levier ».
ARNAUD LAGARDÈRE
PDG du groupe Lagardère
© Hervé Hamon
© Hervé Hamon
(championne du monde du 200 m)
(champion du monde 1997 et champion
d’Europe 2002 du 400 m haies)
© Hervé Hamon
MURIEL HURTIS
« Les valeurs de l’olympisme sont des valeurs que les
entreprises aiment bien. Si Paris organise les Jeux en
2012, elle deviendra une grande vitrine pour le
monde entier. Nous sommes là pour gagner ».
5
MINISTÈRE DES SPORTS
Dossier
Un projet de loi simple,
pragmatique et moderne
© Hervé Hamon
DU MOIS
Le but du projet de loi présenté par le ministre des Sports est de permettre l’évolution du modèle français tout en préservant son originalité.
C
’est un projet de loi concerté et pragmatique que le ministre des Sports présentera en juin au Conseil des ministres.
Objectif: adapter le cadre législatif aux besoins d’aujourd’hui, le simplifier, l’alléger, afin de maîtriser les évolutions du
modèle français d’organisation du sport basé notamment sur
l’indispensable unité entre les différentes formes de pratique.
Le mode de préparation du projet de loi est garant de son adéquation aux demandes du terrain. Comme l’a rappelé JeanFrançois Lamour lors des Etats généraux du sport (EGS), il s’agit de permettre l’évolution du modèle français tout en préservant son originalité, car il est « à l’opposé d’un choix d’organisation purement concurrentielle et privée, ou encore d’un
choix de système purement étatique et planifié ». Le projet de
loi cherche à répondre très concrètement et point par point aux
demandes précises qui ont été exprimées lors des EGS co-organisés par le mouvement sportif et l’Etat et à l’occasion de
concertations qui ont eu lieu dans la foulée.
Le texte comporte trois volets. Le premier concerne les statuts,
l’organisation des fédérations ainsi que leur mode de gouvernance. Il met fin aux statuts trop contraignants qui limitent les
modèles d’organisation, ainsi qu’à l’automaticité de la règle « un
licencié égale une voix » lors des élections des dirigeants. Les
fédérations doivent naturellement demeurer des « fédérations
d’associations ». Il encourage enfin la solidarité entre le mouvement sportif et son environnement économique, en permettant
- sous certaines conditions strictes - aux acteurs économiques de
6
MINISTÈRE DES SPORTS
participer en tant que tels à la vie des fédérations.
Le second volet est un toilettage du cadre juridique du sport professionnel, dont les objectifs sont de renforcer son unité avec le
monde amateur et de renforcer la compétitivité des clubs professionnels. Il traite en particulier de questions sensibles que
sont les droits télévisuels, le droit des marques ou encore le
numéro d’affiliation. Il crée la possibilité d’un transfert de la
propriété des droits de télévision aux clubs dès lors que les
ligues professionnelles en assureront pour l’essentiel la commercialisation et la redistribution selon un principe de solidarité. Il ouvre la possibilité de cession par convention, de la propriété des marques aux clubs professionnels. Quant au numéro
d’affiliation, le club sera autorisé dans l’avenir à l’utiliser pendant des durées aussi longues que celles de la convention qui
les lie avec son association support. Ces dispositifs sont optionnels, respectant ainsi la diversité des disciplines concernées.
Le troisième volet du projet de loi enfin traite de la formation et
des diplômes du personnel d’encadrement du sport (l’article 43
de la loi du 6 juillet 2000 devenu l’article L.363-1 du Code de
l’Education). Le nouveau texte organise le transfert progressif
des diplômes fédéraux vers des Certificats de qualification professionnelle (CQF), et fixe des règles permettant de gérer la
période de transition. La spécificité du sport est ainsi conciliée
avec le droit commun de la formation professionnelle, l’exigence de sécurité étant bien sûr au cœur du dispositif.
RH
D
O
S
S
I
E
R
Dossier
DU MOIS
Ce qu’en pense le mouvement sportif
L
e projet de loi s’inspire des propositions et demandes qui se sont exprimées notamment à l’occasion des Etats généraux
du sport. Il apporte des réponses à des difficultés concrètes rencontrées aujourd’hui par le mouvement sportif. Ces réponses sont-elles conformes aux attentes ? Les réponses de trois dirigeants sportifs : Henri Sérandour, président du CNOSF,
Frédéric Thiriez, président de la ligue de football professionnel, et François Alaphilippe, président délégué de Cosmos (Conseil
social du mouvement sportif).
Questions
3 Questions à… à
Henri Sérandour,
Président du Comité national olympique et sportif français
Le projet de loi part du principe que le cadre statutaire actuel des
fédérations sportives - mode d’élection, formes de gouvernance, statuts types, relations avec les acteurs économiques manque de souplesse, ce qui freine leur adaptation à leur nouvel environnement économique et social. Qu’en pensez-vous ?
La nouvelle rédaction de l’article 16 du projet de loi apporte
cette souplesse dont le monde sportif associatif a un réel
besoin ; les fédérations sportives ont bien compris la nécessité, dans le respect de principes directeurs de droit commun,
d’établir leurs propres règles de représentation de leurs membres et de leurs modes de fonctionnement en fonction de la
nature de leurs activités et de leur implantation. Ce projet va
contribuer à renforcer la responsabilité des fédérations. Il traduit bien les attentes du mouvement sportif.
© Hervé Hamon
STATUT DES FEDERATIONS
des fédérations, les exécutifs fédéraux ont à intervenir dans de
nombreux domaines avec de plus en plus de précision.
L’engagement permanent qui leur est demandé réclame effectivement sinon un statut de salarié, au moins un régime indemnitaire pour les présidents, secrétaires généraux et trésoriers,
à l’image de ce qui se fait pour les élus nationaux ou territoriaux.
Selon vous, quels résultats peut-on attendre de la suppression
de la règle “un licencié égale une voix” d’une part, et d’autre
part de la possibilité pour les acteurs économiques d’entrer dans certaines limites - au sein des fédérations ?
Que pensez-vous de l’idée d’une professionalisation des
instances fédérales contenue dans la réforme ?
Pour mener une gestion attentive de la mission d’intérêt général
© Hervé Hamon
Il faut tenir compte de la réalité des constructions fédérales.
Les clubs qui les constituent ne sont pas également répartis sur
l’ensemble du pays ; il est donc juste d’instaurer une pondération des voix de manière à assurer une représentation collective qui réponde aux attentes de l’ensemble des clubs et des
licenciés. Par ailleurs, l’ouverture aux acteurs économiques,
qui contribuent au développement d’un sport, correspond à la
réalité d’aujourd’hui. Voyez le cas du ski : la fédération peutelle se passer du secteur privé florissant que sont les stations,
les remontées mécaniques, les nombreux professionnels qui y
travaillent ? Prenez encore l’exemple de l’équitation : comment
écarter les groupes privés que sont les clubs équestres ?
« L’ouverture aux acteurs économiques, qui contribuent au développement d’un
sport, correspond à la réalité d’aujourd’hui. »
7
MINISTÈRE DES SPORTS
Dossier
SPORT PROFESSIONNEL
Questions
3 Questions à… à
© FEP/Panoramic
DU MOIS
Frédéric Thiriez,
Président de la Ligue de football professionnel
Les nouvelles dispositions législatives
proposées par le ministre vous paraissent-elles de nature à permettre aux
clubs professionnels de financer leur
développement en restant en harmonie
avec les associations ?
Depuis 70 ans que le football professionnel existe en France, amateurs et
professionnels vivent ensemble. Parfois
ils se disputent, mais ils se réconcilient
toujours car nous avons besoin les uns
des autres. C’est ce qui s’est passé en
2002. Je n’ai jamais douté qu’après les
tensions de l’été, nous trouverions un
bon accord. Amateurs et professionnels
ont signé un protocole par lequel d’une
part, le monde amateur reprenait à son
compte les revendications du football
professionnel et d’autre part, le football
professionnel apportait une aide financière importante au développement des
clubs amateurs. Le ministre, qui a suivi
de très près ce dossier, a mis au point
sur cette base un projet de loi qui reprend exactement les demandes du football professionnel. Il tient sa parole et je
lui rends hommage.
Concrètement, qu’est-ce qui va changer
pour les clubs professionnels ?
Actuellement nos clubs professionnels ne
sont propriétaires de rien, ni de leurs
droits de télévision, ni de leur marque
commerciale, ni de leur stade, ni de leur
numéro d’affiliation. Si bien que leur
bilan est imprésentable lorsqu’ils ont à
solliciter un investisseur ou un banquier.
Le projet de loi améliore cette situation.
Nos clubs seront propriétaires de leurs
droits télévisés, moyennant évidemment
la centralisation par la Ligue de la
négociation et de la répartition de ces
droits selon un principe de solidarité.
Quant à la marque commerciale, elle
ne sera plus automatiquement propriété
de l’association, mais pourra revenir au
club professionnel, qui aura ainsi la possibilité de l’inscrire à l’actif de son bilan.
Selon vous, ces nouvelles dispositions
vont-elles permettre au football professionnel français de devenir plus attractif
pour les investisseurs,
et donc plus fort dans
la compétition européenne entre les clubs ?
© FEP/Panoramic
Le projet de loi va
dans la bonne direction. Mais cela ne suffira pas. Nous sommes
en effet victimes d’une
concurrence déloyale
de la part de nos voisins
européens en termes
de charges fiscales et
sociales. Nous travaillons actuellement à
un mécanisme qui permettrait de diminuer
celles-ci.
Après la réforme que
présente aujourd’hui
Jean-François Lamour,
c’est un nouveau chantier qui s’ouvre.
« Nos clubs seront propriétaires de leurs droits télévisés, moyennant évidemment la centralisation par la Ligue de la négociation et de la répartition de ces droits selon un principe de solidarité ».
8
MINISTÈRE DES SPORTS
Dossier
DU MOIS
DIPLÔMES ET FORMATIONS
DR
Questions
3 Questions à… à
François ALAPHILIPPE,
Président délégué du Cosmos (Conseil social sur le mouvement sportif professionnel)
L’article 43 a maintenu le caractère
réglementé des professions d’enseignement, d’animation et d’encadrement
des activités physiques ou sportives
(exigence d’un diplôme). Mais alors que,
traditionnellement, les formations et qualifications correspondantes relevaient du
ministère chargé des sports (ex: les brevets
d’Etat) et des fédérations sportives (ex: les
diplômes fédéraux homologués), elles
entrent désormais dans le droit commun
de la formation professionnelle. Or, en
décidant ce changement fondamental, la
loi du 6 juillet 2000 a omis de régler les
difficultés suscitées par le passage d’un
système à l’autre. Les principales modifications envisagées par le projet de loi
visent précisément à résoudre celles qui ont
émergé : en maintenant les prérogatives
acquises par les titulaires de brevets fédéraux homologués qui pourront poursuivre
leur activité professionnelle, bien que leur
titre ne corresponde plus aux nouvelles
exigences légales ; en ouvrant un délai de
trois ans pour la mise en place de nouvelles
certifications (CQP). Jusqu’à cette mise
en place, des brevets fédéraux homologués pourront continuer d’être délivrés ;
en consacrant le principe d’une possible
rémunération pour les personnes qui,
en cours de formation, exerceraient
l’une des activités visées, sous encadrement et à des fins pédagogiques de
mise en situation professionnelle.
à finalité professionnelle et certificats
de qualification ». Tels sont, désormais,
les trois registres définis par la loi. Sur
chacun de ces trois registres, des certifications spécifiques pourront être définies, chacune ouvrant droit à l’exercice
contre rémunération de missions d’enseignement, d’animation ou d’encadrement d’activités physiques ou sportives,
et ce, à deux conditions : l’une requise
pour toutes les certifications professionnelles : être enregistrée dans le
Répertoire national des certifications
professionnelles ; l’autre, particulière au
domaine des activités physiques et
sportives : garantir la sécurité des pratiquants et des tiers dans l’activité considérée : cette exigence remplace celle
de la « qualification sécurité » prévue
par l’actuel article 43, dont on ne
savait comment elle pourrait être mise
en œuvre. Les certifications satisfaisant
à cette double exigence devront figurer
dans une liste arrêtée par l’Etat.
Cette procédure, applicable aux nouvelles
certifications délivrées par le ministère des
Sports (ex : brevets professionnels) sera
vraisemblablement adaptée pour celles
existant déjà (tels les BEES ou le BAPAAT);
elle aura également vocation à régir les
diplômes professionnels délivrés sous
l’égide d’autres ministères (ex : STAPS).
Quant aux brevets fédéraux, même homologués antérieurement, ils sortiront du
système de formation professionnelle (sauf
au profit de ceux qui les auraient obtenus
avant l’expiration de la période transitoire
de trois ans dont on a déjà parlé). A
partir de là, ce seront les certificats de
qualification professionnelle (CQP) qui
seront appelés à prendre le relais.
Ces mesures vous paraissent-elles de
nature à résoudre le problème des
besoins grandissants en matière d’emplois saisonniers ou occasionnels dans
le domaine sportif ?
Ce sont surtout les CQP qui seront en
première ligne sur le sujet. On peut penser
que leur mode d’élaboration, par les
partenaires sociaux, donne des chances
accrues au système de répondre aux
besoins de la pratique ; s’ajoute, en ce
sens, la position d’experts qu’un récent
accord collectif du 6 mars a reconnu aux
fédérations sportives en ce domaine.
Du coup, les fédérations peuvent jouer un
rôle important dans la définition et la mise
en œuvre de formations dont la portée
dépassera largement celle reconnue jusqu’ici aux brevets fédéraux. Elles pourront,
en effet, en dehors de leur expertise, proposer elles-mêmes des projets de CQP,
voire recevoir délégation de la CPNEF pour
les mettre en œuvre. L’avenir dira si cet
équilibre, rendu possible par le nouveau
projet de loi et la volonté des partenaires
sociaux, répondra aux sérieux espoirs
qu’on peut réellement fonder sur lui.
© Jean Gorguet
Les modifications apportées à l’article 43 se veulent très pragmatiques, en
réponse à des difficultés concrètes
engendrées par ses dispositions actuelles. Quelles sont ces difficultés ?
Quelles vont être finalement les conditions pour devenir animateur sportif ?
Quels titres seront requis ?
Le projet distingue « les diplômes, titres
« (…) Les fédérations peuvent jouer un rôle important dans la définition et la mise en œuvre de formations. »
9
MINISTÈRE DES SPORTS
Itinéraire
© Getty images
Raid aventure :
l’association tout terrain
En 1993, 180 jeunes font leur premier Raid Aventure. Pendant 7 jours, ils enchaîneront les épreuves sur une distance variant de 20 à 50 km. Au programme : VTT, course, escalade, parcours jungle, canoë, marche d’orientation, équitation, rafting, etc.
D
epuis dix ans, le succès de Raid Aventure ne s’est
pas démenti. Un concept " 3 en 1 " qui tend à socialiser, cultiver et discipliner des jeunes en difficulté à
travers des défis sportifs. Histoire d’une petite association
devenue plutôt « musclée » …
Quand ils ne battent pas la campagne, ils chevauchent la
Bourgogne. Chaque année, une poignée de jeunes de banlieue
de 14 à 17 ans enfile sac à dos et chaussures de marche pour
voir du pays et changer d’air. Ces jeunes, ce sont ceux qui
s’inscrivent aux différents raids organisés par l’association
sportive de Corbeil-Essonnes, « Raid Aventure ». L’association,
elle, se compose essentiellement de bénévoles et d’emplois
jeunes. Environ 70 des bénévoles sont des fonctionnaires du
ministère de l’Intérieur, de l’Education Nationale et du ministère
des Sports. Tous sont diplômés d’Etat dans différents sports. Il
faut aussi compter avec une vingtaine d’emplois jeunes, tous
formés dans des disciplines axées sur le sport. Leur formation
de moniteurs d’éducation spécialisée à été dispensée par les
filières Jeunesse et Sport : BETEP, BAAPAT, BNSFA. Tous res-
10
MINISTÈRE DES SPORTS
teront trois ans supplémentaires au sein de l’association, qui
fait, en la matière, figure de référence sur l’intégration des
emplois jeunes dans le monde du travail.
Le fondateur, un super coach de 43 ans : Bruno Pomart.
Ancien sportif de haut niveau, il devient ensuite policier, un
métier qu’il exerce pendant 22 ans dont 11 passés au service
d’une unité d’élite de la police nationale, le Raid (recherche,
assistance, intervention et diffusion). L’action chevillée au corps,
on lui connaît l’habitude de disparaître le temps d’un Raid
Gauloises ou d’un rallye moto tunisien. Un curieux concours de
circonstances que celui qui le pousse toujours d’un raid à l’autre.
C’est de ce va-et-vient entre institution et sport d’aventure, et
surtout parce qu’il aime le contact avec ces jeunes qu’il
connaît si bien, qu’en 1992, il crée son association. Selon lui :
« Les ados font souvent un rejet des institutions, notamment la
police, les élus et cette rébellion peut les entraîner vers la marginalisation. Sur la base d’un projet adapté, il s’agit de rétablir le contact avec ces jeunes. Le sport d’aventure mobilise en
plus des valeurs comme l’effort, le courage, la solidarité, la
débrouille, le travail d’équipe, le respect des règles. »
Un travail reconnu
En 1994, c’est le coup d’envoi. Le raid mobilise cette fois
230 jeunes d’Ile-de-France et bénéficie du parrainage du
DR Raid aventure organisation
© Getty im
a ge
s
En 1993, le premier « Raid Aventure » réunit 180 jeunes de
16 à 22 ans du département de l’Essonne. Succès total.
Pendant 7 jours, ils enchaîneront les épreuves sur une distance variant de 20 à 50 km. Au programme : VTT, course,
escalade, parcours jungle (avec franchissement de pont de
corde), canoë, radeau sur bouée, marche d’orientation,
équitation, rafting, etc. Validée par des professionnels du
sport, chaque étape est chronométrée, les épreuves sont
jalonnées de points de contrôle et des pénalités peuvent
tomber. Le soir, des personnalités régionales remettent les
coupes récompensant le meilleur esprit d’équipe. Mais là ne
s’arrête pas l’aventure. À la suite de cette expérience, un
« mini reportage » sur les sites traversés, (toujours choisis en
fonction de leur patrimoine) devra être mis en place par les
participants. Un projet pédagogique qui s’inscrit dans une
logique sportive, éducative et culturelle.
« Les ados font souvent un rejet des institutions, notamment la police, les élus et cette
rébellion peut les entraîner vers la marginalisation. »
renom qui préside son conseil d’éthique : Serge Dassault.
Et le raid de continuer sa route en passant par l’Auvergne,
les Landes, la Guyane, la Bretagne, la Bourgogne où en
1995, pas moins de 400 jeunes issus des cités de tout
l’hexagone se retrouveront ! Selon Bruno Pomart : « Soudain,
les barrières entre des jeunes de différentes régions et de
différentes cultures tombent. C’est encourageant de voir ça.
Beaucoup avaient perdu la confiance et le goût de se battre.
Ensemble, ils retrouvent une vraie motivation. Et pour les
animateurs, voir ces gamins s’engager physiquement dans
cette aventure, c’est avant tout un engagement moral très
fort envers eux-mêmes. Un début d’engagement envers les
autres aussi. »
SV
LES GRANDS ÉVÉNEMENTS 2003
DR Raid aventure organisation
Le Trek Essonne-Everest. C’est le gros projet de l’année. Pour
fêter les cinquante ans de la première ascension de l’Everest, vingt jeunes sélectionnés s’envoleront destination Katmandou pour un circuit de 17 jours en
novembre prochain. Venant de Corbeil-Essonne, Evry et Montgeron, ils seront les
porte-drapeaux de leur département. Tous en recherche d’emploi, ils seront à
leur retour pris en formation et embauchés par les sociétés partenaires de l’opération. Ils devront également réaliser un projet culturel et sportif sous forme de
reportages photos et vidéos.
Handi Raid. En septembre 2003, l’association organise en partenariat
« Le sport d’aventure mobilise en plus des valeurs comme l’effort, le courage, la solidarité, la débrouille, le travail d’équipe, le respect des règles. »
ministère de la Jeunesse et des Sports, de la délégation
interministérielle de la Ville, du soutien des Conseils généraux et des préfectures de l’Essonne et des Hauts-de-Seine
ainsi que du ministère de la Défense. Des soutiens restés
fidèles à ce jour. Quant aux partenaires financiers, issus du
secteur privé, beaucoup ont répondu présents à l’appel. Ce
qui vaut à Bruno Pomart d’avoir aujourd’hui un homme de
avec la ville de Corbeil-Essonne une journée d’animations sportives en faveur
des jeunes handicapés moteurs. 30 équipes de 3 (1 jeune handicapé encadré par
2 jeunes de quartier de 12 à 16 ans) se livreront à différentes disciplines telles
la descente en rappel, la balade en bateau à moteur, le tir à l’arc, le basket, etc.,
avant de recevoir un trophée.
1 Raid Moselle (opération nationale) du 7 au 12 juillet.
1 Raid Essonne Aventure (opération nationale), dans le Morvan,
du 22 au 28 août.
MINISTÈRE DES SPORTS
11
Questions
Bernard Lapasset
Président de la
fédération française de rugby
à…
” une mobilisation qui
dépasse le monde du rugby ”
B
ernard Lapasset est un homme heureux. La France organisera la coupe du monde en 2007. Deux clubs nationaux
l’ont représentée, pour la première fois, en finale de la coupe d'Europe, en mai dernier. Enfin, le mondial australien, à l'automne prochain, s'annonce sous de bons auspices. Le président de la fédération française de rugby a
bien voulu nous détailler les raisons de son bel optimisme.
Un mot d'abord sur le formidable
enthousiasme suscité par la décision
de l'International board. J'ai reçu,
personnellement, des témoignages de
soutien et de sympathie, innombrables,
de tous les coins de l'hexagone. Bien
au-delà de l'ovalie, c'est toute la
France sportive qui, d'ores et déjà,
commence à se mobiliser. Chacun rêve
de revivre les moments inoubliables
des mondiaux de football et de handball ainsi qu'un dénouement identique. Nous disposons maintenant de
quatre ans pour nous doter des
moyens nécessaires à la préparation
d'un tel événement. Tous les acteurs
de la vie publique et associative de
France, à commencer par le premier
d'entre eux, le Président de la
République, m'ont assuré qu'ils
seraient à nos côtés afin de relever ce
superbe défi. Le soutien, très fort, du
ministre Jean-François Lamour, et de
tout le gouvernement, nous a été précieux lors de notre candidature à l'organisation de la coupe du monde
2007. Vingt nations, en effet, seront au
rendez-vous de la phase finale. A nous
de leur montrer la diversité des charmes de notre pays. Les retombées économiques, dans ce qui est déjà la première destination touristique du monde,
seront évidentes. Nous travaillons sur
des schémas théoriques de 200 000 à
400 000 visiteurs pendant les 45 jours
de compétition. Le rugby a, de surcroît,
la chance de drainer un public exemplaire, porteur de valeurs de fête et de
12
MINISTÈRE DES SPORTS
partage. La « troisième mi-temps », elle
aussi, devrait être fort belle.
Au niveau fédéral, comment se porte
le rugby à l'heure actuelle en France ?
Que représente-t-il dans le paysage
sportif national ?
La Ligue professionnelle n'a été mise
en place que depuis trois ans. En peu
de temps, on peut mesurer le chemin
parcouru. Serge Blanco a accompli un
travail extraordinaire. La présence de
deux clubs nationaux, en finale de la
coupe d'Europe des clubs cette année,
en atteste. L'équipe de France a aussi
remporté le premier grand chelem de
l'histoire du tournoi des six nations.
Certes, ses résultats, en 2003, n'ont
pas été à la hauteur de nos espérances, mais l'esprit conquérant perdure.
Le groupe France est très jeune et
cimenté autour de valeurs communes.
Nous disposons désormais d'un outil
© Patrick Sabatier
La France organisera donc la coupe
du monde de rugby en 2007. Quel sera
l'impact de cette décision des instances
internationales pour votre sport et,
plus largement, pour notre pays ?
« Serge Blanco a accompli un travail extraordinaire. La présence de deux clubs nationaux, en finale de la coupe
d'Europe des clubs cette année, en atteste. »
© Isabelle
Pica
r
el/
FFR
INTERVIEW
1313
L'actualité à court terme, c'est la coupe du monde 2003 en
Australie à l'automne prochain. Comment la préparez-vous ?
Qu'attendez-vous de la sélection tricolore ?
La pression monte, semaine après semaine. Jo Maso s'est rendu
en Australie, début mai, afin de peaufiner l'organisation matérielle et logistique de l'équipe de France sur place. Joueurs,
entraîneurs, cadres, etc. Tout le monde, au sein du groupe,
vit déjà une mobilisation maximale. Chacun a bien conscience que les conditions sont réunies pour réaliser quelque
chose de grand. Le relatif échec enregistré cette saison dans
le Tournoi des six nations fait de la France un outsider. Tant
mieux ! Je n'hésite pas à dire que c'est une excellente nouvelle. Nous ne sommes jamais aussi bons que lorsque nous
ne sommes pas favoris. La pression autour du groupe se fait
alors moins forte. Je suis davantage préoccupé, en revanche, par les deux mois que nous devrons vivre, loin de nos
bases, aux antipodes. C'est toujours un aspect problématique pour nous autres Français, a fortiori pour de jeunes
joueurs. Nous avons intégré ce paramètre à notre réflexion
globale. De même, il faudra jouer, en novembre, à 30°. Des
conditions climatiques inhabituelles pour nous qui avantageront sûrement les équipes de l'hémisphère sud. Attention,
enfin, au nivellement des valeurs. Les nations qui rencontrent
la France n'ont qu'une envie : la battre. Je crois cependant
que nous réussirons si nous savons protéger le groupe des
préoccupations extérieures à la compétition. Tout se jouera
sur des détails, anodins en apparence, mais qui, aujourd'hui,
font la différence au plus haut niveau. J'ai la conviction que
l'exploit est possible, mais il convient de rester humble.
Ils comptaient parmi les atouts maîtres de la candidature française à l'organisation du mondial 2007. Dix stades agrandis, rénovés ou modernisés avant la coupe du
monde de football en 1998 représentant les grandes
villes de l'hexagone. S'y ajouteront trois terrains
mythiques des rugby gallois, écossais et irlandais.
Les treize enceintes retenues pour 2007 sont :
Saint-Denis : Stade de France (80 000 places).
Paris : Parc des Princes (44 000).
Marseille (60 000).
Lyon (41 400).
Lens (41 800).
Nantes (38 000).
Toulouse (36 700).
Bordeaux (36 200).
Saint-Étienne (35 600).
Montpellier (32 500).
Cardiff (73 480).
Édimbourg (69 000).
Dublin (48 000).
© Patrick Sabatier
de préparation idéale avec Linas-Marcoussis. La fédération
s'est engagée, résolument, dans une grande révolution du
rugby amateur. Une nécessité pour tous les clubs, petits ou
grands. Croyez-moi, « l'esprit rugby » n'est pas menacé
pour autant. Enfin, on constate une baisse sensible de la
gravité et de la fréquence des accidents de jeu. C'est l'autre conséquence bénéfique de l'action de restructuration que
j'évoquais. On peut donc dire que le rugby se porte bien et
qu'il demeure une valeur sûre au sein du sport français.
STADES D'EXCEPTION
Un pronostic ?
Surtout pas !
Propos recueillis par Thierry NIEMEN
« La fédération s'est engagée, résolument, dans une grande révolution du rugby amateur.
Une nécessité pour tous les clubs, petits ou grands. Croyez-moi, « l'esprit rugby » n'est
pas menacé pour autant. »
13
MINISTÈRE DES SPORTS
Thema
La montagne
sous haute surveillance
vernementale qui s’appuie sur une
structure interministérielle pour animer
la demande au niveau national. Le
ministre des Sports, Jean-François
Lamour a souhaité associer les campagnes de prévention du ministère à
cette demande universelle pour sensibiliser le public notamment au respect
de l‘environnement. Cette année,
l'Office national des forêts a rejoint
les autres partenaires relais pour redéfinir toutes les difficultés de la montagne. Une façon de rappeler que des
actions aussi banales que marcher
hors des sentiers balisés peuvent détériorer la flore et que le respect des
parcours réglementés s'impose.
© Getty images
Des spots radio
Le respect de l’environnement fait désormais partie de la campagne montagne menée par le ministère des Sports.
L
a nouvelle campagne sur la montagne insuffle un vent de prévention tout en incitant au respect de
l'environnement. Un petit manuel de
savoir-vivre pour marcher la tête en
l'air, les pieds bien sur terre !
« Pour qu'en été la montagne reste un
plaisir » est le slogan de la brochure et
de l’affiche destinées à la dernière
campagne de prévention sur les accidents
en montagne. Initiée par le ministère
des Sports, la campagne sera lancée
le 5 juin lors de la semaine consacrée
au développement durable par tous
14
MINISTÈRE DES SPORTS
les ministères du 2 au 6 juin.
Légèrement relookée par rapport à
l’année précédente, la brochure reste
cependant fidèle à ses objectifs : faire
comprendre à tous les pratiquants que
la montagne nécessite une bonne évaluation de leurs propres capacités
sportives, une solide connaissance du
milieu et de ce qu'il réclame d’efforts,
de préparatifs, de précautions, etc.
A côté de cela, une nouvelle notion a pris
place dans la brochure : celle de développement durable. En effet, après le
sommet mondial de Johannesbourg, la
France a mis en œuvre une action gou-
Mais le message passe t-il bien d'année
en année ? D’après un premier bilan
de la campagne précédente, il semble
que les messages soient bien compris.
Cette année en plus, la radio a son
rôle à jouer. Une campagne radio
sera lancée sur les ondes de France
Info et sur celles des radios locales.
Des étapes sportives sur les aires d'autoroutes (un stand à Montélimar sur
les autoroutes du Sud de la France) se
chargeront aussi de relayer l'information.
Côté diffusion des brochures, les offices du tourisme, 61 stations appartenant à l'Association des maires des
stations françaises des sports d'hiver et
d'été ainsi que les services déconcentrés du ministère des Sports distribueront la documentation tout l'été.
Le ministère compte également sur les
initiatives locales. Par exemple, les
accompagnateurs iront dans 250 refuges déposer la brochure. Parmi ces
partenaires relais, il faut aussi compter
avec les différentes fédérations sportives, l'UCPA, plusieurs ministères, les
syndicats nationaux des guides de
montagne, des accompagnateurs, etc.
SV
Bref
CNAPS
Rapport du Comité National
des Espaces, Sites et Itinéraires:
Les sports de nature pour un
développement durable.
Le 3 avril 2003, Mme AVICE a
remis officiellement au ministre
des Sports, le rapport sur les
sports de nature dont l’introduction porte les signatures
conjointes d’Edwige Avice
présidente du CNAPS, de M.
Peiro président du CNESI, du ministre des Sports, et de la
ministre de l’Ecologie et du Développement Durable.
Fruit d’un travail collectif, ce rapport met notamment en perspective une étude prospective de la mise en place des
CDESI dans quelques départements pilotes et conclut sur des
propositions destinées à favoriser le développement des
sports de nature.
Contact : CNAPS, Tél. : 01 56 56 83 50
Guide des formations aux métiers du
© Hervé Hamon
cheval
Le choix d’un métier est un moment particulièrement important de la vie.
A tous les passionnés du cheval, ce livre donnera une parfaite connaissance des informations indispensables à l’exercice futur de ce métier,
tout en prenant en compte les perspectives d’emplois significatives.
La première partie englobe des généralités sur le cheval, sur la formation
professionnelle, son financement, son statut et un aperçu de la filière
emploi du secteur cheval en France.
Dans sa deuxième partie, cet ouvrage propose
de faire le point sur les métiers du cheval.
Pour chaque emploi il décline :
• la description du métier, son rôle, sa fonction.
• les conditions d’accès.
• l’évolution possible.
• les métiers voisins.
Dans sa troisième partie, il décrit le contenu des
formations évoquées dans la deuxième partie.
e
La 6 édition du guide est prévue pour juillet 2003
musée national du Sport
OBJET DU MOIS : « Le » short Benlee de Marcel
Cerdan lors de son combat victorieux en 1948
© Collection du Musée National du Sport
En
En cette année de célébration du centenaire
de la Fédération française de boxe, le Musée
national du sport s’est porté acquéreur, en vente
publique, d’un objet sportif riche en émotions :
il s’agit du fameux short de marque Benlee,
porté par Marcel Cerdan lors de son combat
victorieux contre Tony Zale, le 21 septembre
1948 sur le ring du Roosevelt Stadium de Jersey
City, lors du championnat du monde des poids
moyen. A l’appel de la douzième reprise, Tony
Zale est resté sur son tabouret, offrant à la France
une victoire qui devint un véritable événement
national. Cerdan était alors la représentation
du courage et de renouveau, et des scènes
d’allégresse saluèrent cette retentissante victoire.
Paris accueillit le nouveau champion du
monde comme un véritable chef d’état.
Le Musée national du sport avait déjà la chance
de posséder quelques objets du boxeur disparu
(culotte de combat des années de guerre,
gants, une ceinture, etc., donnés par son entraîneur d’alors, Maurice Rouff), mais l’entrée
dans les collections nationales de ce short
taché de sang montre l’importance mythique
des objets des « héros ».
[email protected]
n° inventaire 2002, 106, 2
15
MINISTÈRE DES SPORTS