Le magazine mensuel du ministère des Sports
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Le magazine mensuel du ministère des Sports
Relais Sports Publicis Le magazine mensuel du ministère des Sports NUMERO 82 Juin 2003 ÉVÉNEMENT . . . . . . . . . . . . . . . . . . .4-5 Jeux olympiques : le maire de Paris, Bertrand Delanoë, a annoncé mercredi 21 mai, la candidature de Paris pour l’organisation des Jeux olympiques de 2012. É V É N E M E N T Publicis ACTU . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .3 « Hors jeu la violence » se poursuit en 2003 lors des grandes manifestations sportives internationales. Du nouveau dans les diplômes. L’appel à projets de l’association « Fais-nous rêver » avec le Tour de France. La candidature de Paris 2012 pages 4-5 DOSSIER DU MOIS ITINÉRAIRE . . . . . . . . . . . . . . . . . .10-11 Raid Aventure : depuis dix ans, le succès de cette association ne s’est pas démenti. Un concept « 3 en 1 » qui tend à socialiser, cultiver et discipliner des jeunes en difficulté à travers des défis sportifs. Histoire d’une petite association devenue plutôt « musclée »… D O S S I E R © Hervé Hamon . . . . . . . . . . . . . .6-9 Le projet de loi de Jean-François Lamour : c’est un projet de loi concerté et pragmatique que le ministre des Sports dépose en juin sur le bureau du Sénat. Il touche trois domaines importants de la vie du sport en France : le statut des fédérations, le sport professionnel ainsi que la formation et les diplômes. d u QUESTIONS À . . . . . . . . . . . . . . . .12-13 Bernard Lapasset : le président de la Fédération française de rugby évoque pour nous la France du rugby. Une France qui sera sous les feux des projecteurs en 2007 grâce à la coupe du monde qu’elle organise. MOIS THEMA Q U E S T I O N S gne insuffle un vent de prévention tout en incitant au respect de l'environnement. Un petit manuel de savoir-vivre pour marcher la tête en l'air, les pieds bien sur terre ! Relais Sports est une publication du ministère des Sports 78, rue Olivier de Serres - 75739 Paris CEDEX 15 Site Internet : www.sports.gouv.fr Directeur de la publication : Jean-François Vilotte Rédacteur en chef : Mikaël Geslin Responsable de la rédaction : Béatrice Hopkins : 01 40 45 99 67 - [email protected] Rédaction : Béatrice Hopkins, Régis Huleux, Thierry Niemen, Sandrine Vivier. Mise en page : Natacha Enon Impression : Maulde & Renou, 48, rue de l’Arbre - Sec, 75001 Paris 2 MINISTÈRE DES SPORTS À… © Isabelle Picarel/FFR . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .14 Campagne montagne été : la nouvelle campagne sur la monta- Le projet de loi pages 6-9 Bernard Lapasset, président de la Fédération française de rugby pages 12-13 ©Jean Gorguet Sommaire Actu Brèves Hors jeu la violence La campagne « Hors jeu la violence ! » se poursuit. Après la diffusion des 15000 mallettes pédagogiques pour sensibiliser et permettre d’ouvrir le débat dans les associations, le ministère des Sports et le CNOSF lancent pour 2003 des opérations de sensibilisation, de prévention et d’animation de lutte contre les incivilités et la violence dans le sport. Ces opérations s’appuient sur les compétitions sportives internationales organisées en France, comme le FOJE, les championnats du monde d’athlétisme, de lutte, etc., ainsi que sur des manifestations de masse comme l’hexagonal VTT ou l’équirando. Sur chaque événement sportif, un espace d’accueil et de présentation de la campagne « Hors jeu la violence » est mis en place. Sont mobilisés sur ces stands, les personnels des services déconcentrés et de l’administration centrale du ministère mais également les personnels du CNOSF (CROS/CDOS ou associations affiliées). Contact: Anne Mendras, Bureau de la communication, ministère des Sports, Tél.: 0140459148 Du nouveau dans les diplômes Trois arrêtés portant création de nouvelles spécialités du Brevet professionnel de la jeunesse et de l’éducation populaire viennent d’être publiés au Journal officiel. Il s’agit des spécialités «activités physiques pour tous», «loisirs tous publics» et «pêche et loisirs». Ces trois nouvelles spécialités s’inscrivent dans le plan de rénovation des diplômes et des formations du ministère des Sports. Ce chantier vise à mieux insérer le système de formation du ministère dans le droit commun de la formation professionnelle, à reconnaître la part privilégiée des partenaires sociaux dans la définition des qualifications professionnelles et à mieux répondre aux évolutions des pratiques sportives. Contact : Michèle Couturier, Bureau de la formation des personnels, ministère des Sports, Tél. : 01 40 45 95 38 Appel à projet Fais-nous rêver A l’occasion du centenaire du Tour de France, Fais-nous rêver se lance dans le Tour de France des actions citoyennes autour du vélo qui aura lieu pendant la célèbre course. Qui peut participer ? Tout collectif situé dans une des villes étapes du Tour ou à proximité qui utilise le cyclisme (VTT, BMX, route, piste…) pour réaliser une action innovante dans le domaine de l’éducation, de l’insertion ou du handicap. Comment y participer ? Il faut envoyer un dossier de 8 à 10 pages à Fais-nous rêver présentant l’action du collectif avec si possible des supports photo ou vidéo, et le témoignage écrit du président ou représentant légal. Pourquoi participer ? Les 5 collectifs lauréats recevront 3 000 euros chacun. De plus, toutes les actions bénéficieront d’une couverture des médias régionaux et nationaux. Enfin, les prix seront remis lors d’une étape du Tour de France. Contact : Fais-Nous Rêver - 64, rue Rambuteau - 75003 Paris. Tél. : 01 44 54 94 94 - e-mail : [email protected] 3 MINISTÈRE DES SPORTS Evénement © Hervé Hamon Des Jeux olympiques à Paris en 2012, une chance pour la France « Accueillir les Jeux olympiques, c’est bénéficier d’une exceptionnelle opportunité en matière d’aménagement du territoire », a déclaré Jean-François Lamour. L e maire de Paris, Bertrand Delanoë vient d’annoncer en compagnie du ministre des Sports, Jean-François Lamour, du président du CNOSF, Henri Sérandour et du président du Conseil régional d’Ile-de-France, Jean-Paul Huchon, la candidature de Paris aux Jeux olympiques et paralympiques de 2012, devant un parterre de journalistes et de personnalités du monde sportif, politique et économique. Récit. « Paris 2012, des Jeux de toutes les couleurs ». C’est avec ce slogan pétillant que le maire de Paris, Bertrand Delanoë, a annoncé mercredi 21 mai la candidature de Paris à l’organisation des Jeux olympiques de 2012. Paris rejoint ainsi avec enthousiasme, les cinq villes déjà en lice : Londres, New York, Madrid, Moscou et Leipzig. Présents aux côtés du maire de Paris, Jean-François Lamour, Henri Sérandour et Jean-Paul Huchon se sont 4 MINISTÈRE DES SPORTS succédé à la tribune pour apporter leur soutien unanime à la candidature de Paris. Des médaillés olympiques, des sportifs et anciens sportifs ont également répondu présents à l’appel de Bertrand Delanoë. Parmi eux, on pouvait compter David Douillet, Stéphane Diagana, Jean Galfione, Muriel Hurtis, Marie-Claire Restoux, Colette Besson, Yannick Souvré, Carole Montillet, Virginie Dedieu, Béatrice Hess et Jackson Richardson. Tour à tour, ils ont exprimé leur joie et leur grande satisfaction d’être ainsi mis à l’honneur. Un soutien unanime Le monde de l’entreprise, partenaire incontournable d’un tel événement, n’était pas en reste puisque deux grands patrons, Claude Bébéar et Arnaud Lagardère ont fait le déplacement pour clamer leur plein appui à la candidature de Paris. Fort de ces multiples soutiens, Bertrand Delanoë ne doute pas des chances de Paris et assure que « La victoire sera collective, aucune, aucun ne pourra s’en attribuer seul le mérite ». « Tous les sportifs le savent : avant de gagner, on perd et on apprend ». David Douillet ne croit pas si bien dire, et s’il lui restait quelque inquiétude sur la candidature de Paris, le voilà maintenant rassuré. Paris est bel et bien entrée en compétition et entend tirer les enseignements de l’échec de la candidature de Paris 2008 pour remporter la victoire. « En 2001, il fallait digérer l’échec de la candidature pour les Jeux de 2008. On a été capables de travailler sur une nouvelle conception du dossier, plus souple, plus efficace » argumentait Jean-François Lamour. « Il faudra faire la promotion de nos valeurs, des valeurs du sport français qui sont celles de l’olympisme. Les sportifs (…) ont un rôle très important à jouer. Ils devront faire passer le message » at-il poursuivi. Le ministre des Sports a ainsi É V É N E M E Publicis N T © Hervé Hamon tenu à assurer la mairie de Paris du soutien du président de la République et du gouvernement de Jean-Pierre Raffarin. De vrais atouts Deux ans de travail séparent cette cérémonie du vote final du CIO (Comité olympique international) qui aura lieu le 6 juillet 2005 à Singapour. Pour monter le dossier technique de Paris 2012, un GIP (groupement d’intérêt public) sera constitué et dirigé par deux hommes rompus à l’exercice : Philippe Baudillon, ancien PDG de la chaîne de télévision Canal France Internationale (CFI) et ancien directeur de campagne pour la candidature de Paris aux JO de 1992, et Essar Gabriel, actuel directeur du comité d’organisation des 9es championnats du monde d’athlétisme. « L’épreuve sera difficile, mais nous avons l’intention de la mériter et nous avons surtout l’intention de la gagner », prévient ce dernier. Le dossier technique qui englobe entre autres, les enceintes sportives, les transports, l’hébergement des athlètes et du public, la qualité de l’environnement…, devra être irréprochable et convaincant car la concurrence sera rude. La France a néanmoins de vrais atouts dans sa poche. Elle a su montrer par le passé son savoir-faire en matière d’organisation et d’accueil de manifestations internationales de grande ampleur, avec le mondial de football 98 par exemple. Et elle La candidature de Paris bénéficie du soutien unanime du mouvement sportif. le montre encore, avec pas moins de 10 championnats du monde organisés sur son territoire en 2003. L’organisation de ces Jeux, si la France est élue, aura des retombées plus que positives pour le territoire tout entier. Ce sera une chance pour les sportifs de concourir sur leur propre sol. Une chance aussi pour le monde économique de pouvoir servir un tel événement. Et une chance enfin, pour l’aménagement du territoire. De tels jeux « changeraient le visage de la région » indiquait Jean-Paul Huchon tandis que la nageuse handisport Béatrice Hess rappelait que « la candidature de Paris est une chance pour les athlètes paralympiques en termes d’aménagement du territoire pour rendre les sports plus accessibles mais aussi pour changer les mentalités ». Le maire de Paris a quant à lui d’ores et déjà émis la suggestion que le village olympique soit situé dans Paris intra-muros, aux Batignolles, plus précisément. BH ” Ils ontditdit Ils ont : ” STÉPHANE DIAGANA « Les JO, c’est l’objectif, le rêve de tout athlète. C’est une chance formidable de concourir devant son public. Les Jeux à Paris en 2012, ça me donnera peut-être l’envie de prolonger ma carrière pour terminer sur un tel événement. Je n’aurai après tout que 33 ans ». « Ces Jeux sont une grande chance pour les jeunes pousses du sport français. Ce sera l’occasion d’ouvrir un vrai débat sur la place du sport en France et de son rôle à l’école. Ces jeux agiront comme un levier ». ARNAUD LAGARDÈRE PDG du groupe Lagardère © Hervé Hamon © Hervé Hamon (championne du monde du 200 m) (champion du monde 1997 et champion d’Europe 2002 du 400 m haies) © Hervé Hamon MURIEL HURTIS « Les valeurs de l’olympisme sont des valeurs que les entreprises aiment bien. Si Paris organise les Jeux en 2012, elle deviendra une grande vitrine pour le monde entier. Nous sommes là pour gagner ». 5 MINISTÈRE DES SPORTS Dossier Un projet de loi simple, pragmatique et moderne © Hervé Hamon DU MOIS Le but du projet de loi présenté par le ministre des Sports est de permettre l’évolution du modèle français tout en préservant son originalité. C ’est un projet de loi concerté et pragmatique que le ministre des Sports présentera en juin au Conseil des ministres. Objectif: adapter le cadre législatif aux besoins d’aujourd’hui, le simplifier, l’alléger, afin de maîtriser les évolutions du modèle français d’organisation du sport basé notamment sur l’indispensable unité entre les différentes formes de pratique. Le mode de préparation du projet de loi est garant de son adéquation aux demandes du terrain. Comme l’a rappelé JeanFrançois Lamour lors des Etats généraux du sport (EGS), il s’agit de permettre l’évolution du modèle français tout en préservant son originalité, car il est « à l’opposé d’un choix d’organisation purement concurrentielle et privée, ou encore d’un choix de système purement étatique et planifié ». Le projet de loi cherche à répondre très concrètement et point par point aux demandes précises qui ont été exprimées lors des EGS co-organisés par le mouvement sportif et l’Etat et à l’occasion de concertations qui ont eu lieu dans la foulée. Le texte comporte trois volets. Le premier concerne les statuts, l’organisation des fédérations ainsi que leur mode de gouvernance. Il met fin aux statuts trop contraignants qui limitent les modèles d’organisation, ainsi qu’à l’automaticité de la règle « un licencié égale une voix » lors des élections des dirigeants. Les fédérations doivent naturellement demeurer des « fédérations d’associations ». Il encourage enfin la solidarité entre le mouvement sportif et son environnement économique, en permettant - sous certaines conditions strictes - aux acteurs économiques de 6 MINISTÈRE DES SPORTS participer en tant que tels à la vie des fédérations. Le second volet est un toilettage du cadre juridique du sport professionnel, dont les objectifs sont de renforcer son unité avec le monde amateur et de renforcer la compétitivité des clubs professionnels. Il traite en particulier de questions sensibles que sont les droits télévisuels, le droit des marques ou encore le numéro d’affiliation. Il crée la possibilité d’un transfert de la propriété des droits de télévision aux clubs dès lors que les ligues professionnelles en assureront pour l’essentiel la commercialisation et la redistribution selon un principe de solidarité. Il ouvre la possibilité de cession par convention, de la propriété des marques aux clubs professionnels. Quant au numéro d’affiliation, le club sera autorisé dans l’avenir à l’utiliser pendant des durées aussi longues que celles de la convention qui les lie avec son association support. Ces dispositifs sont optionnels, respectant ainsi la diversité des disciplines concernées. Le troisième volet du projet de loi enfin traite de la formation et des diplômes du personnel d’encadrement du sport (l’article 43 de la loi du 6 juillet 2000 devenu l’article L.363-1 du Code de l’Education). Le nouveau texte organise le transfert progressif des diplômes fédéraux vers des Certificats de qualification professionnelle (CQF), et fixe des règles permettant de gérer la période de transition. La spécificité du sport est ainsi conciliée avec le droit commun de la formation professionnelle, l’exigence de sécurité étant bien sûr au cœur du dispositif. RH D O S S I E R Dossier DU MOIS Ce qu’en pense le mouvement sportif L e projet de loi s’inspire des propositions et demandes qui se sont exprimées notamment à l’occasion des Etats généraux du sport. Il apporte des réponses à des difficultés concrètes rencontrées aujourd’hui par le mouvement sportif. Ces réponses sont-elles conformes aux attentes ? Les réponses de trois dirigeants sportifs : Henri Sérandour, président du CNOSF, Frédéric Thiriez, président de la ligue de football professionnel, et François Alaphilippe, président délégué de Cosmos (Conseil social du mouvement sportif). Questions 3 Questions à… à Henri Sérandour, Président du Comité national olympique et sportif français Le projet de loi part du principe que le cadre statutaire actuel des fédérations sportives - mode d’élection, formes de gouvernance, statuts types, relations avec les acteurs économiques manque de souplesse, ce qui freine leur adaptation à leur nouvel environnement économique et social. Qu’en pensez-vous ? La nouvelle rédaction de l’article 16 du projet de loi apporte cette souplesse dont le monde sportif associatif a un réel besoin ; les fédérations sportives ont bien compris la nécessité, dans le respect de principes directeurs de droit commun, d’établir leurs propres règles de représentation de leurs membres et de leurs modes de fonctionnement en fonction de la nature de leurs activités et de leur implantation. Ce projet va contribuer à renforcer la responsabilité des fédérations. Il traduit bien les attentes du mouvement sportif. © Hervé Hamon STATUT DES FEDERATIONS des fédérations, les exécutifs fédéraux ont à intervenir dans de nombreux domaines avec de plus en plus de précision. L’engagement permanent qui leur est demandé réclame effectivement sinon un statut de salarié, au moins un régime indemnitaire pour les présidents, secrétaires généraux et trésoriers, à l’image de ce qui se fait pour les élus nationaux ou territoriaux. Selon vous, quels résultats peut-on attendre de la suppression de la règle “un licencié égale une voix” d’une part, et d’autre part de la possibilité pour les acteurs économiques d’entrer dans certaines limites - au sein des fédérations ? Que pensez-vous de l’idée d’une professionalisation des instances fédérales contenue dans la réforme ? Pour mener une gestion attentive de la mission d’intérêt général © Hervé Hamon Il faut tenir compte de la réalité des constructions fédérales. Les clubs qui les constituent ne sont pas également répartis sur l’ensemble du pays ; il est donc juste d’instaurer une pondération des voix de manière à assurer une représentation collective qui réponde aux attentes de l’ensemble des clubs et des licenciés. Par ailleurs, l’ouverture aux acteurs économiques, qui contribuent au développement d’un sport, correspond à la réalité d’aujourd’hui. Voyez le cas du ski : la fédération peutelle se passer du secteur privé florissant que sont les stations, les remontées mécaniques, les nombreux professionnels qui y travaillent ? Prenez encore l’exemple de l’équitation : comment écarter les groupes privés que sont les clubs équestres ? « L’ouverture aux acteurs économiques, qui contribuent au développement d’un sport, correspond à la réalité d’aujourd’hui. » 7 MINISTÈRE DES SPORTS Dossier SPORT PROFESSIONNEL Questions 3 Questions à… à © FEP/Panoramic DU MOIS Frédéric Thiriez, Président de la Ligue de football professionnel Les nouvelles dispositions législatives proposées par le ministre vous paraissent-elles de nature à permettre aux clubs professionnels de financer leur développement en restant en harmonie avec les associations ? Depuis 70 ans que le football professionnel existe en France, amateurs et professionnels vivent ensemble. Parfois ils se disputent, mais ils se réconcilient toujours car nous avons besoin les uns des autres. C’est ce qui s’est passé en 2002. Je n’ai jamais douté qu’après les tensions de l’été, nous trouverions un bon accord. Amateurs et professionnels ont signé un protocole par lequel d’une part, le monde amateur reprenait à son compte les revendications du football professionnel et d’autre part, le football professionnel apportait une aide financière importante au développement des clubs amateurs. Le ministre, qui a suivi de très près ce dossier, a mis au point sur cette base un projet de loi qui reprend exactement les demandes du football professionnel. Il tient sa parole et je lui rends hommage. Concrètement, qu’est-ce qui va changer pour les clubs professionnels ? Actuellement nos clubs professionnels ne sont propriétaires de rien, ni de leurs droits de télévision, ni de leur marque commerciale, ni de leur stade, ni de leur numéro d’affiliation. Si bien que leur bilan est imprésentable lorsqu’ils ont à solliciter un investisseur ou un banquier. Le projet de loi améliore cette situation. Nos clubs seront propriétaires de leurs droits télévisés, moyennant évidemment la centralisation par la Ligue de la négociation et de la répartition de ces droits selon un principe de solidarité. Quant à la marque commerciale, elle ne sera plus automatiquement propriété de l’association, mais pourra revenir au club professionnel, qui aura ainsi la possibilité de l’inscrire à l’actif de son bilan. Selon vous, ces nouvelles dispositions vont-elles permettre au football professionnel français de devenir plus attractif pour les investisseurs, et donc plus fort dans la compétition européenne entre les clubs ? © FEP/Panoramic Le projet de loi va dans la bonne direction. Mais cela ne suffira pas. Nous sommes en effet victimes d’une concurrence déloyale de la part de nos voisins européens en termes de charges fiscales et sociales. Nous travaillons actuellement à un mécanisme qui permettrait de diminuer celles-ci. Après la réforme que présente aujourd’hui Jean-François Lamour, c’est un nouveau chantier qui s’ouvre. « Nos clubs seront propriétaires de leurs droits télévisés, moyennant évidemment la centralisation par la Ligue de la négociation et de la répartition de ces droits selon un principe de solidarité ». 8 MINISTÈRE DES SPORTS Dossier DU MOIS DIPLÔMES ET FORMATIONS DR Questions 3 Questions à… à François ALAPHILIPPE, Président délégué du Cosmos (Conseil social sur le mouvement sportif professionnel) L’article 43 a maintenu le caractère réglementé des professions d’enseignement, d’animation et d’encadrement des activités physiques ou sportives (exigence d’un diplôme). Mais alors que, traditionnellement, les formations et qualifications correspondantes relevaient du ministère chargé des sports (ex: les brevets d’Etat) et des fédérations sportives (ex: les diplômes fédéraux homologués), elles entrent désormais dans le droit commun de la formation professionnelle. Or, en décidant ce changement fondamental, la loi du 6 juillet 2000 a omis de régler les difficultés suscitées par le passage d’un système à l’autre. Les principales modifications envisagées par le projet de loi visent précisément à résoudre celles qui ont émergé : en maintenant les prérogatives acquises par les titulaires de brevets fédéraux homologués qui pourront poursuivre leur activité professionnelle, bien que leur titre ne corresponde plus aux nouvelles exigences légales ; en ouvrant un délai de trois ans pour la mise en place de nouvelles certifications (CQP). Jusqu’à cette mise en place, des brevets fédéraux homologués pourront continuer d’être délivrés ; en consacrant le principe d’une possible rémunération pour les personnes qui, en cours de formation, exerceraient l’une des activités visées, sous encadrement et à des fins pédagogiques de mise en situation professionnelle. à finalité professionnelle et certificats de qualification ». Tels sont, désormais, les trois registres définis par la loi. Sur chacun de ces trois registres, des certifications spécifiques pourront être définies, chacune ouvrant droit à l’exercice contre rémunération de missions d’enseignement, d’animation ou d’encadrement d’activités physiques ou sportives, et ce, à deux conditions : l’une requise pour toutes les certifications professionnelles : être enregistrée dans le Répertoire national des certifications professionnelles ; l’autre, particulière au domaine des activités physiques et sportives : garantir la sécurité des pratiquants et des tiers dans l’activité considérée : cette exigence remplace celle de la « qualification sécurité » prévue par l’actuel article 43, dont on ne savait comment elle pourrait être mise en œuvre. Les certifications satisfaisant à cette double exigence devront figurer dans une liste arrêtée par l’Etat. Cette procédure, applicable aux nouvelles certifications délivrées par le ministère des Sports (ex : brevets professionnels) sera vraisemblablement adaptée pour celles existant déjà (tels les BEES ou le BAPAAT); elle aura également vocation à régir les diplômes professionnels délivrés sous l’égide d’autres ministères (ex : STAPS). Quant aux brevets fédéraux, même homologués antérieurement, ils sortiront du système de formation professionnelle (sauf au profit de ceux qui les auraient obtenus avant l’expiration de la période transitoire de trois ans dont on a déjà parlé). A partir de là, ce seront les certificats de qualification professionnelle (CQP) qui seront appelés à prendre le relais. Ces mesures vous paraissent-elles de nature à résoudre le problème des besoins grandissants en matière d’emplois saisonniers ou occasionnels dans le domaine sportif ? Ce sont surtout les CQP qui seront en première ligne sur le sujet. On peut penser que leur mode d’élaboration, par les partenaires sociaux, donne des chances accrues au système de répondre aux besoins de la pratique ; s’ajoute, en ce sens, la position d’experts qu’un récent accord collectif du 6 mars a reconnu aux fédérations sportives en ce domaine. Du coup, les fédérations peuvent jouer un rôle important dans la définition et la mise en œuvre de formations dont la portée dépassera largement celle reconnue jusqu’ici aux brevets fédéraux. Elles pourront, en effet, en dehors de leur expertise, proposer elles-mêmes des projets de CQP, voire recevoir délégation de la CPNEF pour les mettre en œuvre. L’avenir dira si cet équilibre, rendu possible par le nouveau projet de loi et la volonté des partenaires sociaux, répondra aux sérieux espoirs qu’on peut réellement fonder sur lui. © Jean Gorguet Les modifications apportées à l’article 43 se veulent très pragmatiques, en réponse à des difficultés concrètes engendrées par ses dispositions actuelles. Quelles sont ces difficultés ? Quelles vont être finalement les conditions pour devenir animateur sportif ? Quels titres seront requis ? Le projet distingue « les diplômes, titres « (…) Les fédérations peuvent jouer un rôle important dans la définition et la mise en œuvre de formations. » 9 MINISTÈRE DES SPORTS Itinéraire © Getty images Raid aventure : l’association tout terrain En 1993, 180 jeunes font leur premier Raid Aventure. Pendant 7 jours, ils enchaîneront les épreuves sur une distance variant de 20 à 50 km. Au programme : VTT, course, escalade, parcours jungle, canoë, marche d’orientation, équitation, rafting, etc. D epuis dix ans, le succès de Raid Aventure ne s’est pas démenti. Un concept " 3 en 1 " qui tend à socialiser, cultiver et discipliner des jeunes en difficulté à travers des défis sportifs. Histoire d’une petite association devenue plutôt « musclée » … Quand ils ne battent pas la campagne, ils chevauchent la Bourgogne. Chaque année, une poignée de jeunes de banlieue de 14 à 17 ans enfile sac à dos et chaussures de marche pour voir du pays et changer d’air. Ces jeunes, ce sont ceux qui s’inscrivent aux différents raids organisés par l’association sportive de Corbeil-Essonnes, « Raid Aventure ». L’association, elle, se compose essentiellement de bénévoles et d’emplois jeunes. Environ 70 des bénévoles sont des fonctionnaires du ministère de l’Intérieur, de l’Education Nationale et du ministère des Sports. Tous sont diplômés d’Etat dans différents sports. Il faut aussi compter avec une vingtaine d’emplois jeunes, tous formés dans des disciplines axées sur le sport. Leur formation de moniteurs d’éducation spécialisée à été dispensée par les filières Jeunesse et Sport : BETEP, BAAPAT, BNSFA. Tous res- 10 MINISTÈRE DES SPORTS teront trois ans supplémentaires au sein de l’association, qui fait, en la matière, figure de référence sur l’intégration des emplois jeunes dans le monde du travail. Le fondateur, un super coach de 43 ans : Bruno Pomart. Ancien sportif de haut niveau, il devient ensuite policier, un métier qu’il exerce pendant 22 ans dont 11 passés au service d’une unité d’élite de la police nationale, le Raid (recherche, assistance, intervention et diffusion). L’action chevillée au corps, on lui connaît l’habitude de disparaître le temps d’un Raid Gauloises ou d’un rallye moto tunisien. Un curieux concours de circonstances que celui qui le pousse toujours d’un raid à l’autre. C’est de ce va-et-vient entre institution et sport d’aventure, et surtout parce qu’il aime le contact avec ces jeunes qu’il connaît si bien, qu’en 1992, il crée son association. Selon lui : « Les ados font souvent un rejet des institutions, notamment la police, les élus et cette rébellion peut les entraîner vers la marginalisation. Sur la base d’un projet adapté, il s’agit de rétablir le contact avec ces jeunes. Le sport d’aventure mobilise en plus des valeurs comme l’effort, le courage, la solidarité, la débrouille, le travail d’équipe, le respect des règles. » Un travail reconnu En 1994, c’est le coup d’envoi. Le raid mobilise cette fois 230 jeunes d’Ile-de-France et bénéficie du parrainage du DR Raid aventure organisation © Getty im a ge s En 1993, le premier « Raid Aventure » réunit 180 jeunes de 16 à 22 ans du département de l’Essonne. Succès total. Pendant 7 jours, ils enchaîneront les épreuves sur une distance variant de 20 à 50 km. Au programme : VTT, course, escalade, parcours jungle (avec franchissement de pont de corde), canoë, radeau sur bouée, marche d’orientation, équitation, rafting, etc. Validée par des professionnels du sport, chaque étape est chronométrée, les épreuves sont jalonnées de points de contrôle et des pénalités peuvent tomber. Le soir, des personnalités régionales remettent les coupes récompensant le meilleur esprit d’équipe. Mais là ne s’arrête pas l’aventure. À la suite de cette expérience, un « mini reportage » sur les sites traversés, (toujours choisis en fonction de leur patrimoine) devra être mis en place par les participants. Un projet pédagogique qui s’inscrit dans une logique sportive, éducative et culturelle. « Les ados font souvent un rejet des institutions, notamment la police, les élus et cette rébellion peut les entraîner vers la marginalisation. » renom qui préside son conseil d’éthique : Serge Dassault. Et le raid de continuer sa route en passant par l’Auvergne, les Landes, la Guyane, la Bretagne, la Bourgogne où en 1995, pas moins de 400 jeunes issus des cités de tout l’hexagone se retrouveront ! Selon Bruno Pomart : « Soudain, les barrières entre des jeunes de différentes régions et de différentes cultures tombent. C’est encourageant de voir ça. Beaucoup avaient perdu la confiance et le goût de se battre. Ensemble, ils retrouvent une vraie motivation. Et pour les animateurs, voir ces gamins s’engager physiquement dans cette aventure, c’est avant tout un engagement moral très fort envers eux-mêmes. Un début d’engagement envers les autres aussi. » SV LES GRANDS ÉVÉNEMENTS 2003 DR Raid aventure organisation Le Trek Essonne-Everest. C’est le gros projet de l’année. Pour fêter les cinquante ans de la première ascension de l’Everest, vingt jeunes sélectionnés s’envoleront destination Katmandou pour un circuit de 17 jours en novembre prochain. Venant de Corbeil-Essonne, Evry et Montgeron, ils seront les porte-drapeaux de leur département. Tous en recherche d’emploi, ils seront à leur retour pris en formation et embauchés par les sociétés partenaires de l’opération. Ils devront également réaliser un projet culturel et sportif sous forme de reportages photos et vidéos. Handi Raid. En septembre 2003, l’association organise en partenariat « Le sport d’aventure mobilise en plus des valeurs comme l’effort, le courage, la solidarité, la débrouille, le travail d’équipe, le respect des règles. » ministère de la Jeunesse et des Sports, de la délégation interministérielle de la Ville, du soutien des Conseils généraux et des préfectures de l’Essonne et des Hauts-de-Seine ainsi que du ministère de la Défense. Des soutiens restés fidèles à ce jour. Quant aux partenaires financiers, issus du secteur privé, beaucoup ont répondu présents à l’appel. Ce qui vaut à Bruno Pomart d’avoir aujourd’hui un homme de avec la ville de Corbeil-Essonne une journée d’animations sportives en faveur des jeunes handicapés moteurs. 30 équipes de 3 (1 jeune handicapé encadré par 2 jeunes de quartier de 12 à 16 ans) se livreront à différentes disciplines telles la descente en rappel, la balade en bateau à moteur, le tir à l’arc, le basket, etc., avant de recevoir un trophée. 1 Raid Moselle (opération nationale) du 7 au 12 juillet. 1 Raid Essonne Aventure (opération nationale), dans le Morvan, du 22 au 28 août. MINISTÈRE DES SPORTS 11 Questions Bernard Lapasset Président de la fédération française de rugby à… ” une mobilisation qui dépasse le monde du rugby ” B ernard Lapasset est un homme heureux. La France organisera la coupe du monde en 2007. Deux clubs nationaux l’ont représentée, pour la première fois, en finale de la coupe d'Europe, en mai dernier. Enfin, le mondial australien, à l'automne prochain, s'annonce sous de bons auspices. Le président de la fédération française de rugby a bien voulu nous détailler les raisons de son bel optimisme. Un mot d'abord sur le formidable enthousiasme suscité par la décision de l'International board. J'ai reçu, personnellement, des témoignages de soutien et de sympathie, innombrables, de tous les coins de l'hexagone. Bien au-delà de l'ovalie, c'est toute la France sportive qui, d'ores et déjà, commence à se mobiliser. Chacun rêve de revivre les moments inoubliables des mondiaux de football et de handball ainsi qu'un dénouement identique. Nous disposons maintenant de quatre ans pour nous doter des moyens nécessaires à la préparation d'un tel événement. Tous les acteurs de la vie publique et associative de France, à commencer par le premier d'entre eux, le Président de la République, m'ont assuré qu'ils seraient à nos côtés afin de relever ce superbe défi. Le soutien, très fort, du ministre Jean-François Lamour, et de tout le gouvernement, nous a été précieux lors de notre candidature à l'organisation de la coupe du monde 2007. Vingt nations, en effet, seront au rendez-vous de la phase finale. A nous de leur montrer la diversité des charmes de notre pays. Les retombées économiques, dans ce qui est déjà la première destination touristique du monde, seront évidentes. Nous travaillons sur des schémas théoriques de 200 000 à 400 000 visiteurs pendant les 45 jours de compétition. Le rugby a, de surcroît, la chance de drainer un public exemplaire, porteur de valeurs de fête et de 12 MINISTÈRE DES SPORTS partage. La « troisième mi-temps », elle aussi, devrait être fort belle. Au niveau fédéral, comment se porte le rugby à l'heure actuelle en France ? Que représente-t-il dans le paysage sportif national ? La Ligue professionnelle n'a été mise en place que depuis trois ans. En peu de temps, on peut mesurer le chemin parcouru. Serge Blanco a accompli un travail extraordinaire. La présence de deux clubs nationaux, en finale de la coupe d'Europe des clubs cette année, en atteste. L'équipe de France a aussi remporté le premier grand chelem de l'histoire du tournoi des six nations. Certes, ses résultats, en 2003, n'ont pas été à la hauteur de nos espérances, mais l'esprit conquérant perdure. Le groupe France est très jeune et cimenté autour de valeurs communes. Nous disposons désormais d'un outil © Patrick Sabatier La France organisera donc la coupe du monde de rugby en 2007. Quel sera l'impact de cette décision des instances internationales pour votre sport et, plus largement, pour notre pays ? « Serge Blanco a accompli un travail extraordinaire. La présence de deux clubs nationaux, en finale de la coupe d'Europe des clubs cette année, en atteste. » © Isabelle Pica r el/ FFR INTERVIEW 1313 L'actualité à court terme, c'est la coupe du monde 2003 en Australie à l'automne prochain. Comment la préparez-vous ? Qu'attendez-vous de la sélection tricolore ? La pression monte, semaine après semaine. Jo Maso s'est rendu en Australie, début mai, afin de peaufiner l'organisation matérielle et logistique de l'équipe de France sur place. Joueurs, entraîneurs, cadres, etc. Tout le monde, au sein du groupe, vit déjà une mobilisation maximale. Chacun a bien conscience que les conditions sont réunies pour réaliser quelque chose de grand. Le relatif échec enregistré cette saison dans le Tournoi des six nations fait de la France un outsider. Tant mieux ! Je n'hésite pas à dire que c'est une excellente nouvelle. Nous ne sommes jamais aussi bons que lorsque nous ne sommes pas favoris. La pression autour du groupe se fait alors moins forte. Je suis davantage préoccupé, en revanche, par les deux mois que nous devrons vivre, loin de nos bases, aux antipodes. C'est toujours un aspect problématique pour nous autres Français, a fortiori pour de jeunes joueurs. Nous avons intégré ce paramètre à notre réflexion globale. De même, il faudra jouer, en novembre, à 30°. Des conditions climatiques inhabituelles pour nous qui avantageront sûrement les équipes de l'hémisphère sud. Attention, enfin, au nivellement des valeurs. Les nations qui rencontrent la France n'ont qu'une envie : la battre. Je crois cependant que nous réussirons si nous savons protéger le groupe des préoccupations extérieures à la compétition. Tout se jouera sur des détails, anodins en apparence, mais qui, aujourd'hui, font la différence au plus haut niveau. J'ai la conviction que l'exploit est possible, mais il convient de rester humble. Ils comptaient parmi les atouts maîtres de la candidature française à l'organisation du mondial 2007. Dix stades agrandis, rénovés ou modernisés avant la coupe du monde de football en 1998 représentant les grandes villes de l'hexagone. S'y ajouteront trois terrains mythiques des rugby gallois, écossais et irlandais. Les treize enceintes retenues pour 2007 sont : Saint-Denis : Stade de France (80 000 places). Paris : Parc des Princes (44 000). Marseille (60 000). Lyon (41 400). Lens (41 800). Nantes (38 000). Toulouse (36 700). Bordeaux (36 200). Saint-Étienne (35 600). Montpellier (32 500). Cardiff (73 480). Édimbourg (69 000). Dublin (48 000). © Patrick Sabatier de préparation idéale avec Linas-Marcoussis. La fédération s'est engagée, résolument, dans une grande révolution du rugby amateur. Une nécessité pour tous les clubs, petits ou grands. Croyez-moi, « l'esprit rugby » n'est pas menacé pour autant. Enfin, on constate une baisse sensible de la gravité et de la fréquence des accidents de jeu. C'est l'autre conséquence bénéfique de l'action de restructuration que j'évoquais. On peut donc dire que le rugby se porte bien et qu'il demeure une valeur sûre au sein du sport français. STADES D'EXCEPTION Un pronostic ? Surtout pas ! Propos recueillis par Thierry NIEMEN « La fédération s'est engagée, résolument, dans une grande révolution du rugby amateur. Une nécessité pour tous les clubs, petits ou grands. Croyez-moi, « l'esprit rugby » n'est pas menacé pour autant. » 13 MINISTÈRE DES SPORTS Thema La montagne sous haute surveillance vernementale qui s’appuie sur une structure interministérielle pour animer la demande au niveau national. Le ministre des Sports, Jean-François Lamour a souhaité associer les campagnes de prévention du ministère à cette demande universelle pour sensibiliser le public notamment au respect de l‘environnement. Cette année, l'Office national des forêts a rejoint les autres partenaires relais pour redéfinir toutes les difficultés de la montagne. Une façon de rappeler que des actions aussi banales que marcher hors des sentiers balisés peuvent détériorer la flore et que le respect des parcours réglementés s'impose. © Getty images Des spots radio Le respect de l’environnement fait désormais partie de la campagne montagne menée par le ministère des Sports. L a nouvelle campagne sur la montagne insuffle un vent de prévention tout en incitant au respect de l'environnement. Un petit manuel de savoir-vivre pour marcher la tête en l'air, les pieds bien sur terre ! « Pour qu'en été la montagne reste un plaisir » est le slogan de la brochure et de l’affiche destinées à la dernière campagne de prévention sur les accidents en montagne. Initiée par le ministère des Sports, la campagne sera lancée le 5 juin lors de la semaine consacrée au développement durable par tous 14 MINISTÈRE DES SPORTS les ministères du 2 au 6 juin. Légèrement relookée par rapport à l’année précédente, la brochure reste cependant fidèle à ses objectifs : faire comprendre à tous les pratiquants que la montagne nécessite une bonne évaluation de leurs propres capacités sportives, une solide connaissance du milieu et de ce qu'il réclame d’efforts, de préparatifs, de précautions, etc. A côté de cela, une nouvelle notion a pris place dans la brochure : celle de développement durable. En effet, après le sommet mondial de Johannesbourg, la France a mis en œuvre une action gou- Mais le message passe t-il bien d'année en année ? D’après un premier bilan de la campagne précédente, il semble que les messages soient bien compris. Cette année en plus, la radio a son rôle à jouer. Une campagne radio sera lancée sur les ondes de France Info et sur celles des radios locales. Des étapes sportives sur les aires d'autoroutes (un stand à Montélimar sur les autoroutes du Sud de la France) se chargeront aussi de relayer l'information. Côté diffusion des brochures, les offices du tourisme, 61 stations appartenant à l'Association des maires des stations françaises des sports d'hiver et d'été ainsi que les services déconcentrés du ministère des Sports distribueront la documentation tout l'été. Le ministère compte également sur les initiatives locales. Par exemple, les accompagnateurs iront dans 250 refuges déposer la brochure. Parmi ces partenaires relais, il faut aussi compter avec les différentes fédérations sportives, l'UCPA, plusieurs ministères, les syndicats nationaux des guides de montagne, des accompagnateurs, etc. SV Bref CNAPS Rapport du Comité National des Espaces, Sites et Itinéraires: Les sports de nature pour un développement durable. Le 3 avril 2003, Mme AVICE a remis officiellement au ministre des Sports, le rapport sur les sports de nature dont l’introduction porte les signatures conjointes d’Edwige Avice présidente du CNAPS, de M. Peiro président du CNESI, du ministre des Sports, et de la ministre de l’Ecologie et du Développement Durable. Fruit d’un travail collectif, ce rapport met notamment en perspective une étude prospective de la mise en place des CDESI dans quelques départements pilotes et conclut sur des propositions destinées à favoriser le développement des sports de nature. Contact : CNAPS, Tél. : 01 56 56 83 50 Guide des formations aux métiers du © Hervé Hamon cheval Le choix d’un métier est un moment particulièrement important de la vie. A tous les passionnés du cheval, ce livre donnera une parfaite connaissance des informations indispensables à l’exercice futur de ce métier, tout en prenant en compte les perspectives d’emplois significatives. La première partie englobe des généralités sur le cheval, sur la formation professionnelle, son financement, son statut et un aperçu de la filière emploi du secteur cheval en France. Dans sa deuxième partie, cet ouvrage propose de faire le point sur les métiers du cheval. Pour chaque emploi il décline : • la description du métier, son rôle, sa fonction. • les conditions d’accès. • l’évolution possible. • les métiers voisins. Dans sa troisième partie, il décrit le contenu des formations évoquées dans la deuxième partie. e La 6 édition du guide est prévue pour juillet 2003 musée national du Sport OBJET DU MOIS : « Le » short Benlee de Marcel Cerdan lors de son combat victorieux en 1948 © Collection du Musée National du Sport En En cette année de célébration du centenaire de la Fédération française de boxe, le Musée national du sport s’est porté acquéreur, en vente publique, d’un objet sportif riche en émotions : il s’agit du fameux short de marque Benlee, porté par Marcel Cerdan lors de son combat victorieux contre Tony Zale, le 21 septembre 1948 sur le ring du Roosevelt Stadium de Jersey City, lors du championnat du monde des poids moyen. A l’appel de la douzième reprise, Tony Zale est resté sur son tabouret, offrant à la France une victoire qui devint un véritable événement national. Cerdan était alors la représentation du courage et de renouveau, et des scènes d’allégresse saluèrent cette retentissante victoire. Paris accueillit le nouveau champion du monde comme un véritable chef d’état. Le Musée national du sport avait déjà la chance de posséder quelques objets du boxeur disparu (culotte de combat des années de guerre, gants, une ceinture, etc., donnés par son entraîneur d’alors, Maurice Rouff), mais l’entrée dans les collections nationales de ce short taché de sang montre l’importance mythique des objets des « héros ». [email protected] n° inventaire 2002, 106, 2 15 MINISTÈRE DES SPORTS