Louis-Marie Faudacq Faudacq, voyage d`un peintre
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Louis-Marie Faudacq Faudacq, voyage d`un peintre
Louis-Marie Faudacq Faudacq, voyage d'un peintre en Goëlo (1840-1916) Hommage de la commune de Ploubazlanec au peintre douanier Faudacq. Du 2 au 21 juillet 2016-03-10 Chapelle Sant-Ivy Loguivy de la Mer Hommage de la commune de Ploubazlanec à L.M. Faudacq Louis-Marie Faudacq, peintre-douanier : un artiste témoin de la vie rurale et maritime de la côte du Goëlo Louis-Marie Faudacq est né en 1840 à Givet, simple hasard, dû à l’affectation de son père douanier dans les Ardennes. Mais La famille Faudacq a ses attaches traditionnelles dans le Goëlo entre Bréhat et Paimpol. Louis-Marie Faudacq s’engage très tôt dans les Douanes. En poste à Lézardrieux en 1868 puis à Tréguier en 1883, où il termine sa carrière en 1900 et s’installe à Ploubazlanec. Cependant, la carrière professionnelle de Faudacq se double d’une vocation artistique, qui en fera un observateur privilégié de la vie rurale et maritime du Trégor-Goëlo, pendant la III° République. Elève d’Alfred Foulongne, qui lui enseigne l’aquarelle, il expose au salon de Paris en 1880, prend ses premières inspirations auprès de l’école de Barbizon (Millet, Rousseau), puis s’en éloigne peu à peu, pour évoluer vers un style proche de Jondking et de Boudin –comme le soulignent Paul Signac et Charles Cachin, qui collectionnent ses œuvres, et favorisent la promotion de cet artiste dans les années 1930. A l’occasion de cette exposition et des cent ans de la disparition de Faudacq, un fac-similé d’un carnet de Faudacq, propriété de Signac, sera édité. Faudacq : un peintre du quotidien, par les champs et par les grèves Louis-Marie Faudacq est par excellence le peintre chroniqueur de la vie rurale et maritime, de l’écriture des grèves. La fréquentation quotidienne des havres et des ports du TrégorGoëlo sera la source principale du peintre douanier aux multiples facettes, que ses compatriotes appelaient affectueusement « Gobe la lune », au regard de ses randonnées nocturnes, un pinceau ou un crayon à la main. Ses multiples carnets montrent la vie grouillante et colorée du littoral, des ports de mer (Paimpol-Loguivy de la Mer) et de fond d'estuaire (Lézardrieux, Tréguier), décrivent comme un reportage vivant, avec une grande précision, les usages de la terre et de la mer. Les goémoniers, les pêcheurs à pieds sur l’estran, mais aussi les marins dans les ports, armés à la grande pêche, au bornage et au cabotage sont ces motifs artistiques et ethnographiques. Les manifestations festives, les régates, mais aussi les scènes de marché, les foires animées par les petits cirques ambulants, les gestes et les attitudes des hommes dans les gréements ou s’exerçant à l’herminette dans les chantiers navals, représentent de scènes vécues. Sans oublier les femmes au travail, au lavoir ou dans les champs, autant de postures finement esquissées au crayon de couleur ou à la plume. Par ses véritables reportages, nous découvrons les premières régates de Paimpol et la drague des huîtres dans les estuaires du Trieux et de Tréguier. Il collabore à la revue "Le Yacht", dont il devient l’un des chroniqueurs de 1885 à 1894. Il publie aussi ses dessins dans « L’Illustration ». Cependant, sa carrière artistique restera confidentielle : une seule exposition à Paimpol dans les années 1920. Une œuvre aujourd’hui reconnue, à faire découvrir : le « stum » de l’artiste, au croisement des regards artistiques, ethnographiques et historiques Seuls les spécialistes des peintres de Marine se sont intéressés au douanier Faudacq, dont nous retrouvons quelques œuvres, principalement des dessins aquarellés et quelques huiles exposés au Château de la Roche-Jagu (exposition « La mer et les jours » en 1992 et « Peintres du Trieux et de Bréhat en 2008), à Tréguier (2003) et au Musée de St-Brieuc (2006), ou encore reproduits dans des revues nautiques et des catalogues d’exposition. Les collections sont dispersées dans des fonds privés, hors le Musée de Saint-Brieuc qui possède une collection conséquente. C’est à partir de recherches approfondies, que la famille Porée, héritière de Faudacq et le commissaire de cette exposition commémorative, l’ethnologue Guy Prigent, ont réussi à reconstituer une grande partie de l’abondante œuvre de Faudacq. Nous n’hésitons pas à associer Faudacq aux talents de ses contemporains Mathurin Méheut, H. Rivière, Eugène Boudin ou à Paul Signac, en insistant sur la vivacité du trait, la décomposition des gestes, des mouvements d’une voile, à la manière de la chronophotographie, la richesse et la diversité des techniques utilisées. Il faut remarquer l’audace de la mise en couleur de ses chroniques, proche de la BD, la précision de ses observations sur la vie des gens de mer et du littoral, les paysages, d'avant la révolution agraire, au moment où s'aménageaient les ports… Un itinéraire sonore inédit accompagne cette exposition autour de témoignages ethnographiques (chants et gwerziou), d'environnements sonores reconstitués, de plages musicales. Un documentaire audio-visuel fait rentrer le visiteur dans l'œuvre même du peintre autour des paysages littoraux qu'il a peint à la fin du 19 ème siècle : les activités goémonières au sillon du Talber et un de ses carnets entièrement filmé. Des tirés à part du carnet de Signac et des cartes postales de l'artiste seront proposées à la vente au public, en même temps qu'une vidéo-projection de ces dessins gravés pour la revue "Le Yacht", appuyée par une conférence de Guy Prigent (1ère semaine de juillet). Renseignements : Guy Prigent, Tél . : 06 08 à5 06 89