Le paradoxe enchanté
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Le paradoxe enchanté
desaccordsmultiples Conservatoire Massenet Par Gil es Rossary Lenglet le sièc 9 e du 1 nous d e s s bâti savons a s oins nt que m e u rter u d nalem o ppo t , t a i e f s té Massen . Mais nou uan n vait onjug u a o e c p se ue nch servatoirent-Etienn ri. Q usique o e i r p m d’a xe le Con el à Sai al ? ne o e oup s d’u c d u cett n i s ea gique a o n r i b u e u r g , c o ale rtes pa aissons t cours Fa ement ré maison avdees nostal uve hivern r o e r t r a L conn ut du yonn à s en deu .C able ée être la froi nante re, a nér éserv b s n r é é e v u i à te, tte es f et r iron No e au d ato ent lqu la por e ce euse env nserv rs, e d m u é r e e r q i o u u ain de situ tabliss nch eC ssié sse a co pés ue fra r hum e de c profe eils ns l is pou p é a a d t ch j’e haleu ré agina sm il aux , cons ce ue e, é ent imi Photos Jacky MAZEIN Photos Jacky MAZEIN ème 38 - FEVRIER 2014 - STEMP Sté N°29 sq cue ens ac ndr tre pas opt j’im te ? nte ise dè s et l gie, l’ De l’ac , souti reste ue ê e que e mor e o t v r r s n e e J’a rir col ux. éne rire urp aie n’en ngu l’ax fais nde s s sou sse, l’ ces lie de sou , cela reste te é une la e s cet a x e e r l r i é u me t en just ag ar our lais ére ples com ulti e. A m tée p rce, la vaillan es ent poussi is le p nt. m r t a a s e o po ant ord la f uipe tr , vous ê l ou de age, m nnem acc risonn t ; em dire, o s a q e i d s s é i c u r t e D e g ssitô aut le yable chniq de gla pren x bou u f rné u te ap ro n jou rut a ent il ’inc onnel . Ici rie ir et d’ e au do l a e s m p d o r h e s e v i e c t e a t m d ru au p nalis édia de s ltan tte imm la résu irection ssion un lieu l de ce t d rofe oins entra son de la et p m c Boris Damestoy est le directeur du Conservatoire depuis deux ans. Il m’en parle avec conviction : « …La première chose qui me frappe est combien l’équipe est très attachée à son Conservatoire et au territoire. On n’a pas de professeurs TGV, ne venant que pour quelques heures et repartant à l’autre bout de la France… ». Cet homme à l’apparence placide, mâtiné d’un regard pétillant, met constamment en avant le collectif et les projets proches des gens : «… Progressivement nous voyons les quartiers suivre nos actions… Pas de révolution copernicienne, des petites touches qui montrent notre désir de travailler ensemble… Que cela soit des classes externalisées comme à Beaubrun-Tarentaize, à Montreynaud, ou aller jouer dans les foyers de personnes âgées, nous irriguons le territoire… » C’est à ce moment que Laurence Ganivet, l’administratrice de l’établissement intervient : « Il faut comprendre que ce lieu n’a pas été pensé pour toutes les activités que nous proposons, car en plus de la musique, il y a la danse et l’art dramatique. Nous sommes obligés d’innover et de nous externaliser ou plutôt nous déconcentrer, afin d’offrir un environnement adapté… S’ouvrir pour nous n’est pas qu’une nécessité c’est aussi une manière d’être… Nous ne sommes pas une forteresse… » Cachée derrière un sourire doux contrastant avec son port de tête hellénique, elle m’explique par quelques chiffres la taille du « paquebot Massenet » : plus de mille élèves, un peu moins de cent professeurs, un budget de plus de quatre millions d’euros dont plus de 95% de masse salariale… « Il y a un rêve de beaucoup de nos élèves d’un grand Conservatoire moderne, mais il y a aussi l’attachement à ce lieu, son emplacement, son histoire. Nous travaillons à trouver des solutions qui conviennent à tous… ». A la fin de l’entretien le directeur me rappelle que le Conservatoire est ouvert à ceux qui veulent se professionnaliser dans ces domaines mais aussi aux amateurs : « …l’envie est partout, nous avons plus de 40 groupes musicaux. Allant de la musique classique, au rock en passant par le jazz STEMP N°29 - FEVRIER 2014 - 39 desaccordsmultiples décide d’y entrer. C’est Philippe Bourlois qui avec patience enseigne le geste juste. Un jeune garçon découvrait pendant ce cours, une nouvelle facette du maniement de cet instrument. Ici ce que l’on considère à tort comme ringard devient beau, moderne, intense. En quelques minutes passées avec eux, l’accordéon m’apparaissait sous un jour nouveau. Les laissant à ce magnifique labeur, je me dirige vers une salle où l’on m’a conseillé de rencontrer une professeur pas comme les autres. BORIS DAMESTOY «… La première chose qui me frappe est combien l’équipe est très attachée à son Conservatoire et au territoire. On n’a pas de professeurs TGV, ne venant que pour quelques heures et repartant à l’autre bout de la France… » LAURENCE GANIVET «… Il faut comprendre que ce lieu n’a pas été pensé pour toutes les activités que nous proposons, car en plus de la musique, il y a la danse et l’art dramatique. Nous sommes obligés d’innover et de nous externaliser ou plutôt nous déconcentrer, afin d’offrir un environnement adapté… S’ouvrir pour nous n’est pas qu’une nécessité c’est aussi une manière d’être… Nous ne sommes pas une forteresse… » JOCELYNE RIGO «… J’ai eu la chance de connaître la révolution de la formation musicale… On a décidé de travailler différemment l’oreille, permettant à certains de se découvrir et ainsi exploiter tout leur potentiel dans la musique… » Pascale Jakubowski est professeur de composition et d’analyse musicale. Elle fait étudier en détail des partitions pour comprendre le « pourquoi » technique mais aussi pourquoi le compositeur a voulu ceci plutôt que cela. ... «…Nos étudiants arrivent avec beaucoup d’idées, souvent pas développées, et nous les mettons en résonnance avec l’histoire de la musique… Je donne des cours aussi sur l’analyse historique et les grands courants esthétiques ensuite nous situons les œuvres dans la vie du compositeur afin de comprendre ce qu’il a voulu dire à ce moment-là, ce qui s’en dégage… Si l’élève vient me voir avec sa composition c’est qu’il veut dépasser certaines choses ; je suis comme un miroir, afin qu’il comprenne mieux ce qu’il veut et comment faire passer certaines choses dans sa création… » 40 - FEVRIER 2014 - STEMP Sté N°29 Pascale Jakubowski est professeur de composition et d’analyse suis comme un miroir, afin qu’il comprenne mieux ce qu’il veut et comment faire passer certaines choses dans sa création… ». Après une longue et passionnante conversation, je recommence ma déambulation avec des phrases merveilleuses en tête. Je décide de rencontrer la directrice adjointe, Jocelyne Rigo. Cette femme truculente a commencé comme élève puis est devenue professeur de ce que l’on appelait avant le solfège et qu’on nomme maintenant, formation musicale. Petit à petit elle a commencé à coordonner de plus en plus de services pour enfin occuper cette apprendrai rien en vous disant que le bonheur ici c’est entre autres le travail magnifique qu’on peut faire avec mes collègues…» Je lui demande si l’orgue est un instrument du passé. Il sourit et posément me répond : « …Moi j’assume, j’explique, j’informe sur l’orgue… Vous savez il n’y a pas d’instrument plus techniquement moderne, malheureusement en France on construit peu d’orgues. Paris va s’équiper dans deux salles de ces merveilles de technologie… Et bien sûr des compositeurs modernes se sont appropriés cet instrument : des gens comme Ligeti, Berio, Florentz ou Dusapin par exemple… Et puis et la musique électronique. Nous sommes le Conservatoire des musiques, de toutes les musiques… D’ailleurs je dis toujours pour nous définir: Conservatoire, Laboratoire, Observatoire… » En refermant la porte derrière moi, je décide de me perdre dans les couloirs de ce bâtiment plus que centenaire. L’insonorisation de chaque classe étant obligatoire, je me trouve face à des dizaines de portes muettes à toute émanation musicale. Je me décide à laisser les hasards des rencontres confirmer ou non ce que venait de me dire la direction. Ma première rencontre est avec Valérie Perrotin, professeur de flûte traversière. Après une courte présentation je m’assois dans un coin de la classe de 8m² et la regarde finir son cours avec un adolescent dont l’apparence est aux antipodes des stéréotypes que nous pouvons imaginer. D’ailleurs si la partition est de musique classique, ici tout est moderne du métronome électronique aux mots utilisés. Seul avec son professeur, il enchaîne les notes avec dextérité. La grande majorité des cours sont des cours particuliers afin d’apporter à l’élève toute l’attention nécessaire. Je commence à discuter avec la professeur entre deux séances : « …Bien sûr nous avons des élèves qui viennent de familles pratiquant la musique, mais pas seulement. On glane des adolescents de tout le territoire, à Saint-Etienne pour le lycée. Souvent personne autour d’eux ne connaît ou ne pratique la musique, mais lui accroche et cela devient son projet… Du coup j’en ai plusieurs qui sont devenus des professionnels alors qu’ils ne correspondaient pas du tout IAM Samedi 01 Février 2014 DIEUDONNE "ASU ZOA" Samedi 26 Avril 2014 L'EMPEREUR DE JADE avec LES ETOILES DU CIRQUE DE PEKIN Samedi 08 Février 2014 PATRICK BRUEL Vendredi 09 Mai 2014 CHANTAL GOYA "LA PLANETE MERVEILLEUSE" Samedi 15 Février 2014 LE LAC DE CYGNES ST PETERSBOURG BALLET THEATRE Jeudi 20 Février 2014 VOCA PEOPLE Vendredi 21 Février 2014 HOLIDAY ON ICE 2014 Mardi 18 Mars 2014 Mercredi 19 Mars 2014 D.I.S.C.O : LE SPECTACLE MUSICAL Vendredi 21 Mars 2014 LE COMTE DE BOUDERBALA Samedi 22 Mars 2014 au moule trop propret qu’on colle souvent à tort sur nos élèves… » Je regarde autour de moi et elle me détaille sur les murs des affiches : « …Là c’est un concert que j’ai fait avec des élèves. Et là ce sont des intervenants extérieurs qui viennent donner des Master Class. Nous avons nos élèves pendant de très longues années, nous devons faire attention à ne pas les user, à ce que cela ne soit pas trop répétitif. Ce genre de projets ou d’évènements ponctuent nos années… » On frappe à la porte. Je me lève et quitte la pièce pour laisser la place à l’une de ses vingt-deux élèves hebdomadaires. Je fais quelques pas et une mélodie aux accents slaves portée par un accordéon s’échappe d’une classe. Je musicale. Elle fait étudier en détail des partitions pour comprendre le « pourquoi » technique mais aussi pourquoi le compositeur a voulu ceci plutôt que cela. Tels les maîtres de la Grèce antique, elle est la gardienne des règles et à la fois le catalyseur qui permet à la part d’âme de l’artiste de s’exprimer pleinement : «…Nos étudiants arrivent avec beaucoup d’idées, souvent pas développées, et nous les mettons en résonnance avec l’histoire de la musique… Je donne des cours aussi sur l’analyse historique et les grands courants esthétiques ensuite nous situons les œuvres dans la vie du compositeur afin de comprendre ce qu’il a voulu dire à ce moment-là, ce qui s’en dégage… Si l’élève vient me voir avec sa composition c’est qu’il veut dépasser certaines choses ; je fonction : «…J’ai eu la chance de connaître la révolution de la formation musicale… On a décidé de travailler différemment l’oreille, permettant à certains de se découvrir et ainsi exploiter tout leur potentiel dans la musique… Du coup ce que nous faisons depuis quelques années en ouvrant ainsi le Conservatoire, va dans le même sens… On parle plus de nous, on nous voit différemment, on a plus de partenariat. Les gens ne se trompent pas, ils nous jugent sur nos projets et ils voient que le Conservatoire est un lieu de vie ; respectueux du passé et audacieux vers l’avenir…» De nouveau je quitte les bureaux administratifs rempli d’une belle énergie. ici, je peux faire découvrir le patrimoine de Saint Etienne qui possède de magnifiques orgues, c’est unique de pouvoir ainsi partager avec les gens… » Nous continuâmes cette conversation pendant plus d’une heure. Absorbé par mes pensées, je reviens à la réalité au beau milieu de la cour, sous la neige tombant en flocons réguliers. Lentement je me dirige vers la sortie, sans grande envie, ne voulant pas quitter ce lieu où les passions sont vivantes et communicatives. Alors que j’allais passer la barrière, j’entends sur ma gauche, venant d’une minuscule maisonnée, un air de jazz venir réchauffer mes os déjà refroidis. Je lève les yeux, au-dessus de la porte est écrit « la Je pars à la rencontre de ce qui pourrait sembler être un parangon du jazzerie ». Tout était dit en un lieu unique où toutes les musiques peupasséisme, Florent Gallière vent vivre ensemble et nous offrir à professeur d’orgue. De nouveau les tous une promesse ; celle de générastéréotypes volent en éclats. Je me trouve face à un trentenaire bien loin tions d’amoureux de la vie qui conjuguent leurs verbes en musique. de l’image surannée de cet Et vous qu’attendez-vous ? instrument dans notre pays. Après une année au Japon où il a pu exercer son art ; il est depuis un an et demi à Saint Etienne : «…Je ne vous CARMINA BURANA Mardi 13 Mai 2014 FRANCK DUBOSC "A L'ETAT SAUVAGE" Jeudi 15 Mai 2014 MOZART OPERA ROCK LE CONCERT Dimanche 18 mai 2014 TAL - A L'INFINI TOUR Samedi 24 mai 2014 STROMAE +1ère partie 23ème Festival Parôles et Musiques Mercredi 4 juin 2014 LE FILS DU COMIQUE Jeudi 5 juin 2014 MICHAEL GREGORIO en concertS Mercredi 26 Mars 2014 FRANK MICKAEL ET SES MUSICIENS Dimanche 08 Juin 2014 LA FETE DE LA SAINT PATRICK Mardi 01 Avril 2014 GAD ELMALEH SANS TAMBOUR Vendredi 13 juin 2014 JEREMY FERRARI ALLELUJAH BORDEL Mercredi 02 Avril 2014 BERNARD LAVILLIERS Mercredi 18 Juin 2014 LE LAC DE CYGNES BALLET & ORCH. DU BOLCHOI DE MINSK Mercredi 09 Avril 2014 CHRISTOPHE MAE Vendredi 11 Avril 2014 Samedi 12 Avril 2014 MURIEL ROBIN REVIENT "TSOIN TSOIN" Jeudi 17 Avril 2014 Vendredi 18 Avril 2014 MARS ET VENUS 2 : L'AVENTURE CONTINUE Jeudi 24 Avril 2014 THE VOICE TOUR 2014 + 1ère partie Jeudi 19 juin 2014 KEV ADAMS VOILA VOILA Mardi 7 octobre 2014 ANTHONY KAVANAGH Vendredi 17 octobre 2014 STROMAE +1ère partie Dimanche 2 novembre 2014 LA BELLE AU BOIS DORMANT ST-PETERSBOURG BALLET THEATRE Jeudi 14 novembre 2014 Renseignements/réservations Spectacles en vente sur la saison 2013/2014. D'autres spectacles viendront compléter la programmation. www.zenith-saint-etienne.fr