Synthèse cours de Biologie Cellulaire et Moléculaire UE 5.2 2014
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Synthèse cours de Biologie Cellulaire et Moléculaire UE 5.2 2014
Cours de Biologie Cellulaire et Biologie Moléculaire 2014-2015 Préambule : le document ci-dessous est une presentation qui concerne les eucaryotes en général et qui ne développe pas les particularismes ou spécificités d’espèce sauf mention explicite. La biologie moderne aborde de façon intégrative les phénomènes du vivant au niveau cellulaire et au niveau moléculaire. Ceci concerne de façon particulièrement marquante les fonctions associées au métabolisme des acides nucléiques. L’enjeu de ce cours est de présenter les outils de base terminologiques, conceptuels, mécanistiques et techniques indispensables à la compréhension de la gestion intégrée des fonctions cellulaires que sont la proliferation, la réparation des lésions de l’ADN génomique et la régulation de l’expression génique, dont les dérèglements conduisent aux désordres physiologiques et aux pathologies. Chapitre I : Introduction Ce chapitre replace l’ensemble des fonctions associées aux acides nucléiques dans un tableau élargi du flux de l’information génique qui, outre la triade canonique “Réplication/Transcription/Traduction”, présente en particulier les fonctions de stockage, de dégradation et d’édition des ARN, de régulation par miARN [ ]. Ce chapitre aborde aussi la typologie des différentes formes des acides nucléiques (essentiellement les ADN, sous forme de règle des “3”) permettant ainsi d’identifier, de décrire et de concevoir les manipulations sur les acides nucléiques dans le cadre de la technologie de l’ADN recombinant. [ ]. De cette description découle directement la typologie par “paire” des principales enzymes susceptibles d’agir sur l’ADN aussi bien dans la cellule que dans le tube à essai [ ]. Volontairement, la transcription, qui est au centre de ce cours, en constituera le dernier chapitre. En effet, il convient de replacer cette étape particulière au sein des 5 différents niveaux de régulation (chromatinien, transcriptionnel, post-transcriptionnel, traductionnel et post-traductionnnel) [ ]. Il convient aussi de préciser que les progrès de nos connaissances font ressortir l’incidence majeure de a) la régulation par les mécanismes épigénétiques (modifications covalentes de l’ADN et des proteines histones ) [ ] qui pre!cèdent ou accompagnent la transcription et de b) la régulation par les miARN qui y fait suite (inhibition de la traduction ou destruction des ARN messagers) [ ]. La description des mécanismes d’épissage et de leur régulation n’est pas traitée dans ce cours mais le sera en Master. Chapitre II : Chromosomes Il faut considérer que le substrat primaire sur lequel se déroulent la réplication, la réparation ou la transcription, est constitué d’une molécule d’ADN double brin (double hélice de type B), linéaire chez les eucaryotes (exemple : le chromosome 1 humain, de taille 250 000 000 de paires de bases (pb), porteur de 2000 à 2100 gènes de protéines et 100 à 200 gènes de miARN, et d’une longeur de 85 mm [ ]). Les chromosomes sont porteurs collectivement de l’information génétique d’un individu (génome nucléaire chez l’homme : 2 fois 23 chromosomes [ ]). Ces chromosomes possèdent plusieurs types de zones fonctionnelles dont les principales sont le centromère (mouvement du chromosome), les télomères (protection et réplication des extrémités), la région pour l’insertion dans la lamina nucléaire, les origines de réplication, et pour la transcription les promoteurs et zones régulatrices de l’expression génique. Dans la cellule, l’ADN chromosomique est associé à un ensemble de protéines structurales et régulatrices et forme la chromatine. Globalement, il faut distinguer deux états chromatiniens, l’hétérochromatine ou chromatine “fermée”, répressive d’une manière générale pour la transcription, et l’euchromatine (« ouverte ») compatible avec la transcription des gènes [ ]. La balance entre un statut non permissif et un statut permissif de l’état chromatinien d’un gène particulier est au coeur de la régulation transcriptionnelle. Pour compacter l’ADN génomique et gérer de manière coordonnée ses différentes fonctions, deux niveaux d’organisation se superposent : celui associé au nucléosome et celui associé aux domaines régulateurs. Un nucléosome est forme! de deux tours de spire d’ADN autour d’un octamère d’histones (H2A, H2B, H3 et H4). La presque totalité du génome est sous forme nucléosomique. Néanmoins, certaines séquences ADN “nucléosomiques” demeurent accessibles aux protéines régulatrices (“gene-specific transcriptional activators” souvent associés à une activité modificatrice des histones) [ ]. En effet, le nucléosome est aussi une unité structurale qui est la cible de modifications covalentes (épigénétique) permettant selon les circonstances, le passage à un statut chromatinien fermé, ou bien à un statut ouvert. Ces modifications covalentes constituent des signaux déclencheurs ou régulateurs de fonctions telles que la transcription, la réplication ou la réparation. Le positionnement de ces signaux se fait par des modifications post-traductionnelles principalement sur les extrémités amino-terminales exposées des protéines histones nucléosomiques. Les acétylations (en général signal d’activation transcriptionnelle), les méthylations et les phosphorylations ...[ ] définissent un code “histone” qui guide par un enchainement en cascade, le contrôle spatio-temporel d’une fonction considérée. (exemple : induction de la réparation d’un coupure ADN double brin [ ]). Le code histone est régit par un jeu d’écriture, de lecture et d’effaçage. Les principales familles de molécules concernées pour l’écriture et l’effaçage sont les méthyl-transférases (SET) et dé-méthylases (LSD, JMJ), les acétyl-transférases (GNAT, MYST, co-activateurs P300/CBP, TAFII250) et dé-acétylases (SIRT I, II et III), les kinases et phosphatases. La lecture de ces modifications est effectuée par des molécules (ex. adaptateurs, ...) ayant des domaines de reconnaissance de type bromodomaine (pour les acétylations), chromodomaine (pour les méthylations) et LDH (avec une reconnaissance plus diversifiée) [ ]. A ces modifications covalentes et à leur lecture par des “adaptateurs” sont associées des déplacements, des remplacements ou des évictions de nucléosomes catalysée par des complexes de remodelage chromatinien. Quatre grandes familles de complexes peuvent être identifiées (SWI/SNF, ISWI, CHD1, INO80) dont la composition en sous-unités est dynamique et s’adapte au cours du de!veloppement et en fonction de la spécificité tissulaire [ ]. L’activité dynamique des complexes SWI/SNF est fondamentale dans l’activation ou la répression de programme d’expression génique. Enfin, pour être complet, la nature des histones constitutives des nucléosomes peut être changée pour des histones mineures permettant d’assumer une fonctionnalité spécifique à un instant donné (ex. réparation « DSB »). Cette substitution d’histone est réalisée ! par des activités “chaperon moléculaire des histones”. Ce type d’activités participe aussi à l’apport des histones lors de la mise place des nucléosomes au cours de la réplication. d’information génétique (par recombinaison), soit l’induction de la mort cellulaire programmée (par apoptose) [ ]. Les “domaines régulateurs” permettent une gestion coordonnée et controlée dans le temps de l’expression des gènes constitutifs d’un domaine, gènes qui relèvent souvent d’une même fonction (domaine “histone” pour la production des nucléosomes lors de la réplication [ ], et domaine “béta-globine” pour l’expression des gènes de béta-globine au cours du développement [ ]). La présence d‘origines “constitutives”, “flexibles” et “dormantes” permet une adaptation de la mobilisation des origines de réplication aux circonstances pour faire face soit à un besoin accru (embryogenèse), soit répondre à un arrêt de la synthèse d’ADN (stress réplicatif) [ ]. Ces domaines correspondent à l’organisation du chromosome en boucles (40 000 à 100 000 pb) i) délimitées par des barrières de domaine qui isole un domaine du domaine adjacent, ii) contenant des séquences MAR de fixation à la matrice nucléaire (réseau fibrillaire protéique dans lequel les domaines régulateurs s’insèrent) et iii) présentant une séquence “LCR” (Locus Control Region) qui contrôle l’expression de l’ensemble des gènes présents dans le domaine concerné (ex. domaine béta-globine [ ]). L’activation d’un LCR d’un domaine régulateur est associée à une perte de structure nucléosomique et à l’apparition de sites hypersensibles à la Dnase I. L’activation d’un gène, faisant suite à celle du domaine régulateur qui le contient, se traduit par l’apparition de modifications épigénétiques suivies par le remaniement ou la destruction de la structure nucléosomique au niveau du promoteur et des zones régulatrices conduisant aussi à l’apparition de sites hypersensibles à la Dnase I. La structuration nucléosomique du reste de la structure génique (nucléosome ou solénoïde), une fois le promoteur disponible pour fixation de la machinerie transcriptionnelle, n’est pas un obstacle pour la transcription grâce au comportement dynamique du nucléosome [ ]. Le contrôle spatio-temporel de cette activation de domaine et des gènes correspondants se fait par l’intermédiaire d’un “HUB” (ou plate-forme/pôle de focalisation) qui organise des boucles de chromatine par repliement, plaçant en interaction le LCR (et ses sites hypersensibles) et les promoteurs des gènes (du domaine) devant s’exprimer [ ]. Chapitre III : Réplication La réplication chez les eucaryotes correspond à l’ouverture coordonnée de multiples origines de réplication parmi un ensemble plus large d’origines potentiellement activables, mises en place lors de la fin de phase M et lors de la phase G1 du cycle cellulaire. Il faut distinguer les origines des eucaryotes simples (levure, virus eucaryotes) constituées de séquences définies (A/T, ORE, DUE, Aux1 et Aux2). Les deux zones Aux1 et Aux2 fixent des facteurs de transcription. Ceci donne une double fonctionnalité “transcription/réplication” pour ce type de molécules (ex : rôle du facteur cellulaire Sp1 pour l’origine du virus SV40). La situation est différente pour les origines de réplication des eucaryotes complexes qui ne sont pas caractérisées par des séquences spécifiques mais par une organisation génomique. L’objectif prioritaire étant de dupliquer l’intégralité du génome en activant une fois et une seule fois l’ensemble des origines sélectionnées pour éviter soit une perte Au plan organisationnel, la réplication s’organise en réplicons domaines réplicatifs comparables aux domaines de régulations transcriptionnels. De plus, les origines de réplication semblent préférentiellement positionnées au voisinage des promoteurs, reliant ainsi réplication et transcription (ex. embryon de souris [ 205]). Au plan moléculaire la préparation (licencing) puis l’activation des origines de réplication fait appel au recrutement séquentiel de facteurs multiples (ORC, cdt1, cdc6, MCM2-7 (hélicase), Dpb1, GINs, cdc45 et MCM10). Ces recrutements et l’activation des origines nécessitent l’action d’histone méthyl-transférase (SET8/H4K20me1), d’histone acétylase (HBO1), de kinase (cdk2), de complexe de remodelage chromatinien. Les deux étapes marquantes du démarrage la synthèse d'ADN réplicatif sont le recrutement des enzymes de dépôt des amorces réplicatives (primases et polymérase ") et celui du PCNA (Proliferating Cell Nuclear Antigen). Les ADN polymérases réplicatives sont les polymérases epsilon et delta (# et $), cette dernière dépendant totalement pour son activité du co-facteur PCNA (recrutement et processivité). Ces polymérases sont capables d’auto-correction partielle de leurs erreurs d’incorporation par leur fonction d’édition [ ]. Les réplicons sont regroupés en foyers réplicatifs pour la phase d’élongation, participant à l’organisation fonctionnelle des territoires nucléaires. Le fonctionnement intégré de ces différentes étapes du mécanisme de la replication en particulier i) pour controler leur bon déroulement, ii) pour faire face aux menaces sur l’intégrité du génome ou sur la survie cellulaire et iii) pour intégrer les informations provenant de l’extérieur de la cellule telles que les messages hormonaux et les contacts cellulaires, trouve son origine dans le cycle cellulaire et ses régulations multiples.