La métamorphose de Paris-Le Bourget pour accueillir la

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La métamorphose de Paris-Le Bourget pour accueillir la
La métamorphose de Paris-Le Bourget
pour accueillir la COP21
Le Figaro par William Plummer
Mis à jour le 06/10/2015 à 11h44 | Publié le 06/10/2015 à 08h28
COP21 - Pendant un peu moins de deux mois, 3000 personnes seront mobilisées afin
de mener à bien les travaux. Le lieu doit être livré aux Nations Unies le 28
novembre. Ainsi, le site appelé «zone bleue» sera placé sous la responsabilité du
Secrétariat de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements
climatiques (CCNUCC).
Dès mardi 6 octobre, les préparatifs de la 21e Conférence des parties vont
nettement s'accélérer. Laurent Fabius, ministre des affaires étrangères et du
développement international, président de la COP21, doit lancer officiellement le
début des travaux sur le site de Paris-Le Bourget, qui accueillera le sommet du 30
novembre au 11 décembre.
«Dans son ensemble la conférence va s'étendre sur les 180.000 mètres carrés
qu'offrent le site de Paris-Le Bourget», raconte au Figaro Pablo Nakhlé Cerruti,
directeur délégué de Viparis, entreprise gestionnaire des dix principaux centres de
congrès de Paris-Ile-de-France. La tâche s'annonce donc compliquée: en l'espace de
moins de deux mois, 80.000 mètres carrés de structures provisoires doivent être
construites, principalement sur les nombreuses nappes de parking présentes à ParisLe Bourget. Le chantier s'annonce titanesque. Plus de 3000 personnes vont se
relayer, parfois nuit et jour, pendant près de cinq semaines. Une soixantaine de
camions entreront et sortiront régulièrement du site et 1000km de câbles seront
posés.
En coulisses, pas question pour autant de céder à la panique ou au stress. Jusqu'à
présent tout semble sous contrôle. Pierre Henri Guignard, nommé secrétaire général
de la COP21 par le gouvernement en 2013, dirige la cellule logistique spécialement
créée pour l'occasion. Pendant les premiers mois, le diplomate a enchainé les
rencontres et les réunions avec les précédents organisateurs des Conférences des
parties. Une façon de ne pas refaire les erreurs déjà commises dans le passé et de
trouver des solutions qui correspondent à l'esprit COP21.
«Il est de notre devoir de trouver des solutions innovantes»
«La forme doit refléter le fond. On ne peut pas organiser la 21e Conférence des
parties comme on organise la fête des loges ou une manifestation lambda. Il est de
notre devoir de trouver des solutions innovantes, responsables et de travailler avec
des matériaux et technologies nouvelles. Notre accueil doit refléter ce monde qui
s'ouvre avec le futur accord de Paris-Le Bourget», explique au Figaro Pierre Henri
Guignard. «Nous sommes rentrés dans une démarche innovante qui est de
rechercher dans la réalisation de cette 21e Conférence des parties la certification
ISO 20-121. C'est le même niveau de certification que celui des Jeux Olympiques
de Londres en 2012. Celui-ci garantit le caractère durable d'un événement. C'est la
première fois que l'Etat rentre dans cette logique», ajoute-t-il. Ainsi, un budget de
170 millions d'euros a été alloué pour l'organisation de cette conférence.
Une cinquantaine de prestataires ont été trouvés pour mener à bien les différents
travaux. «Nous avons lancé un certain nombre d'appels d'offre et activé des
marchés publics déjà existants afin de sélectionner ceux qui allaient matériellement
et physiquement réaliser la conférence», raconte Pierre-Henri Guignard. Ainsi, le
lieu doit être livré, clé en main aux Nations Unies, le 28 novembre. Soit deux jours
avant l'ouverture du sommet.
Le site sélectionné depuis 2013
Le site qui accueille chaque année le salon International de l'Aéronautique et de
l'Espace, la fête de l'Humanité et près de deux cents autres manifestations a été
choisi en 2013 pour accueillir la 21e Conférence des parties (COP21). Différentes
pistes avaient été étudiées à l'époque pour réunir ONG, entreprises, groupements de
scientifiques ainsi que les délégations et chefs d'Etat des 195 pays signataires de la
Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC).
Le lieu séléctionné devait répondre à un cahier des charges précis - définissant
notamment le nombre de lieux de négociations ou de salle de réunion- mis noir sur
blanc au préalable avec les Nations Unies.
«Il y a plusieurs raisons pour lesquelles le site du Bourget est l'endroit idoine»,
souligne Pablo Nakhlé Cerruti, directeur délégué de Viparis. «Le site est à michemin entre l'aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle et Paris. On est à quinze
minutes de l'un et quinze minutes de l'autre, c'est un avantage non négligeable en
terme d'accessibilité. On peut aussi imaginer que les chefs d'Etat pourront atterrir
directement sur les pistes de l'aéroport du Bourget. Enfin c'est un site sécurisé,
fermé, configuré pour avoir des manifestations parfois sensibles», explique Pablo
Nakhlé Cerruti.
Un important dispositif de sécurité
Dès le 30 novembre, le Parc des expositions du Bourget deviendra ainsi un
territoire appartenant à l'ONU, explique le diplomate. Un lourd dispositif de
sécurité sera ainsi déployé. «Pendant les deux semaines de négociations nous
allons accueillir 20 000 délégués accrédités, 3000 journalistes et 20 000
représentants de la société civile. Après les attaques terroristes de janvier, la
tentative dans le Thalys, il est nécessaire de prendre toutes les précautions pour que
nos amis de la communauté internationale soient en situation de sécurité», raconte
le diplomate. Ainsi, outre la police des Nations Unies, plusieurs milliers de
policiers, CRS et gendarmes seront mobilisés à l'occasion de ce sommet où l'avenir
de la planète est en jeu.
Visite virtuelle de la COP21 :
https://www.youtube.com/watch?t=8&v=SSnRV-sm9t4

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